10.07.2015 Views

1 - Archives du MRAP

1 - Archives du MRAP

1 - Archives du MRAP

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

770 -86-821523 -1\- 4 1M.IFKER2 4 , RUE DES P ETITES-ItCU R IES75010 P A R I SCase réservéeà la SOCIÉTÉ F.A.P.sportwear4TR/~Jtéléphone5230054246 5700246 5701108 faubourg saint -denis - paris XDans groupe H.l.M.lOCAUX COMMERCIAUX AlOUER ASAINT -GERMAIN-lES-ARPAJON• au fil des jours • au fil des jours • au fil des jours • au fil desHitler aussibrisaitleurs tombesLa lâcheté s'attache aunazisme tout autant que l'horreur.Les premiers actes de vandalismeantisémite furent desprofanations de cimetière. Leursauteurs montraient par là qu'ilsne respecteraient rien, et queleur haine animale poursuivaitjusqu'au souvenir de leurs victimes.On ne saurait trop s'inquiéterde la résurgence de telsfaits, comme cela a été le casau cimetière juif de Bagneux.Conformément à sa vocationde toujours, le M.R.A.P. a élevéune vigoureuse protestationcontre cet acte inqualifiable.Une cérémonie de réparationa eu lieu à l'initiative <strong>du</strong> M.R.AP.et d'autres organisations.Alexandre Chil-Kozlowski, membre<strong>du</strong> Bureau national <strong>du</strong>M.R.AP. a exprimé l'indignationde tous les antiracistes.Il faut dire que dans le mêmetemps, le Mouvement a <strong>du</strong> éga­Iement intervenir pour faireinterdire une nouvelle vented'objets nazis, à Paris. Rappelonsqu'un arrêté de 1970 interditce type de manifestation,ce qui, semble-t-il, ne découragepas ceux qui. pour faire de l'argent,n'hésitent pas à organiserdes ventes qui rassemblenttoujours les nostalgiques deHitler et qui constituent uneoffense insupportable pour ceuxqui en ont été les victimes.Main de fer ...Il nous arrive souvent denoter combien il est difficile quela loi antiraciste de 1972 soitappliquée avec rigueur. Quelquescondamnations récentespeuvent toutefois donner àréfléchir, à ceux qui seraienttentés par les délits qu'ellecondamne. Au Havre, un hôtelierqui avait refusé de servirdeux Nord-Africains a étécondamné à 3 000 F d'amende.L'homme, en effet avait décidéde ne plus servir de Nord-Africainspour préserver « la bonnetenue de son établissement ». AParis, un agent de police quiavait brutalisé un Maghrébin,dans un commissariat, a <strong>du</strong>,lui aussi, en répondre devant lajustice. Il a été condamné àdeux ans de prison dont hu~mois fermes. Il faut égalementnoter la sévère condamnationd'un gérant de foyer-taudis,M. Massmoud Touré, qui nes'était pas contenté de maintenirles locataires dans des situationsd'hygiène et de confortscandaleuses; mais qui, enoutre, avait empoché indûmentplus d'un million de francs. Letribunal l'a condamné à un ande prison ferme, 2 000 Fd'amende et 5 000 F de dommageset intérêts.Ces condamnations restentpeu nombreuses, en regard del'éten<strong>du</strong>e des délits qui ressortissentà la loi de 1972. Que deplaintes refusées, que d'affairesenterrées! Il n'en reste pasmoins qu'elles font jurisprudenceet donneront peut-êtreaux victimes <strong>du</strong> racisme, plusd'armes pour se défendre, àtous les amis <strong>du</strong> M.R.AP., plusde courage dans le combatpou r la dignité de tous.... et gantde veloursLe Préfet de police nousécrit, suite à un échange decorrespondance au sujet <strong>du</strong>brigadier Gallimard, révoquéde la police en 1958, pourmenées racistes dans un bar <strong>du</strong>IV· arrondissement tenu pardes juifs, et depuis réintégréà des postes de responsabilité,qui lui ont d'ailleurs valu leshonneurs de la presse lorsqu'ils'est signalé le deux janvier, enréprimant avec violence unemanifestation pacifique de chômeursdevant l'Elysée.(( J'ai bien recu votre lettre<strong>du</strong> 2 février au 'sujet <strong>du</strong> brigadier-chefGallimard, nous ditle Préfet de police. J'ai l'honneurde vous faire connaitre que lesfaits reprochés à ce fonctionnaireI~i ont valu à l'époqueune exclusion temporaire defonctions, /ls sont actuellementcouverts par les dispositions dela loi d'amnistie, J'ajoute queson affectation actuelle n'estpas susceptible d'entrainer unequelconque intervention <strong>du</strong> brigadier-chefGallimard dans leIVe arrondissement (sic), iiNotons tout d'abord queM . Papon, qui était Préfet depolice en 1958, ne nous avaitpas parlé d'une exclusion« temporaire », mais d'une belle,bonne, et fort compréhensibleexclusion « tout court». Quantà la clause « de l'arrondissementle pl us favorisé », victimes éventuelles<strong>du</strong> brigadier Gallimard,sachez-le, le IV· arrondissementvous offre le droit d'asile!La passion <strong>du</strong>Proche-Orient(suite)Israël et les Palestiniens vonts'asseoir à la même table, auconseil de sécurité de l'O,N.U.La solution raisonnable quenous avons toujours préconisé,ce qui nous a va lu d'ailleursbien des invectives, a-t-elle marquéun point? Il est sans doutetrop tôt pour le dire. Mais il estsûr que le gouvernement d'Israëldoit de plus en plus compteravec l'opinion démocratique <strong>du</strong>pays et que l'intransigeanceirréaliste d'hier fait place peu àpeu à une appréciation pluspositive de la réalité, dans unpays qui ne peut pas envisagerd'être déchiré pendant desgénérations entre deux communautésqui exclueraient mutuellementtoute possibilité pourl'autre d'exercer ses droitsnationaux.L'occupation des terresconquises après la guerre dessix jours est de moins en moinstolérée par la population et lanervosité des forces d'occupationamène à des événementsaussi condamnables que lemeurtre de cet écolier de onzeans dont le crime était de manifesterpour la libération de sonpays. Bien enten<strong>du</strong>, l'actualitéqui nous oblige à citer ce faitne remet pas en cause la positionde principe qui consiste àcondamner le meurtre d'enfantsd'où qu'il provienne. En Israëlmême, on s'inquiète de plus enplus d'une politique qui persisteà exproprier les terres arabes,comme dernièrement en Galilée,et les grèves qui s'y poursuiventmontrent l'hostilité croissantedes travailleurs à des mesuresqui ne peuvent qu'accroîtrel'insécurité pour tous, parcequ'elles ne sont pas justes.Nous l'avons toujours dit,Israël doit vivre car il s'estcréé là une nation qui estdevenue un fait historique surlequel on ne peut revenir, àmoins de créer plus d'injusticeet de malheur, sur une terre quin'a vraiment pas besoin qu'onen rajoute. Mais quitte à déplaire,et faut-il toujours plaire,répétons que rien n'est pluscontraire à l'existence mêmede ce pays, que le maintien.......Employeursvous pouvez faciliter le relogement de votrepersonnel grâce au 1 % patronalROBES DU «38 ail 54"CHEMSIERS ct PANTALONSBLOUSESPROfESSIONNELLES204, rue Saint Martin75003 · PAR ISTél. 272.77.15Tél. 292.22.11 Poste 36.18 . 32.8110DROIT ET LIBERTÉ , N° 347· AVRI L 197611


PAUl ROTCAG8création et recherche de matériauxdiffusé parFRANSA61 rue de turenne paris 3 e - tél 887 26- 38. 31 15, 31-16.société anonyme au capital de 1 000000 de fr c seine 56 b 3430telex' 21476 f - câble: "telex 21476 fransa paris"czric (lltan parisLORIS-FALLPA RISsur54 rue N. D. de NazarethTél. : 278-20-83daniel hechter12 tg saint-honoré 75008 paristél. 265.59-65 et 71-5311• au fil des jours • au fil des jod'une occupation étrangère surle territoire des nations voisines,que des entreprises telles queles expropriations de terres arabes.Car enfin, il faudra bien,un jour, que les uns et les autresse donnent la main et viventensemble com me ensemble ilsvont parler, bientôt, à l'O.N.U.« DROIT et LIBERTE IlrechercheDEMARCHEURSpour abonnementset ventesS'adresser au journalAFRIQUE DU SUD------.r-"T""Z.,-___ ".---;rTTJ......::::---:~Illégalité,évangileetapartheidtion pa r rapport à u ne décisionqui place l' Eglise catholiquedans l'illégalité. Une illégalitéselon la loi sud-africaine, maisbien dans la ligne des préceptesévangéliques !La situation dans toute l'Afri ­que australe est en évolutionet les tensions s'aggravententre ceux qui continuent àpréconiser une société rétrograde,où la cou leur de la peausoit une frontière infranchissable,et ceux qui luttent pourune société égalitai re . L'initiativequ'a prise l' Eglise ca tholiqued'Afrique <strong>du</strong> Sud est pa rticuli èrement positive et courageuse.Désormais le racismeobligatolre de l'apartheid nesera plus appliqué dans lesécoles catholiques. Ce sontprès de deux cents écoles quisont touchées par la mesure, etdans lesquelles la loi iniquede ségrégation ne sera plusappliquée. Le gouvernement n'apas encore déterminé sa posi-Même des personnalités quisout iennent traditionnellementle pouvoir raciste, comme certainschefs de « bantoustans »(réserves!. font des déclarationscondamnant le systèmeIIII~IIIIIIIII de Buthelezi l'apartheid. a en effet Le chef déclaré zoulou quetoute tentative de diviser l'Afrique<strong>du</strong> Sud en une série de territoires,inféodés par natureau pouvoir blanc, rencont reraitl'opposition la plus catégoriquede tous les secteurs de la populationafricaine.Les racistes au pouvoir nese découragent pas pour autant,comme en témoignent les tentativesde perpétuer en Namibie,une occupation illégale ethonnie de la population. Il s'esttrouvé des Africa ins pour prêtermain-forte à l'occupant en participantà une soi-disant conférenceconstitutionnelle, quia pour unique but de permettreque se maintienne la suprém a­tie automatique de la m inoritéraciste.Il s savent pourtant que la rouetourne. Une Sud-Africaineblanche dont la fille f réquentaitune école catholique déclarait :(( J e ne veux pas que m a tHleétudie avec des Noires. Si elledevient amie de r une d'elle, ellepourrait bien se lier aussi à sonfrére. )) El le ne se rendait pascompte, en disant cela, qu'elledéfinissait à rebours, le seulespoir qu'a encore la communautéblanche de sauvegarderson existence.lUarie - clélUence108, rue Réaumur, 75002 PARISTéléphone 236.16.79enbref• Le docteur Reboul luttecontre l'avortement. Sonopinion est respectable, etpuisqu'il y croit, il a raisonde la défendre dans le cadrede la loi. Mais lorsqu'il décritson action comme : « Unelutte contre la disparition denotre race blanche par /'infanticidepermis et recommandé,afin d'éviter quenotre pays ne sombre aumilieu des métissages entraÎnéspar la venue chez nousde contingents de plus enplus nombreux de coulouredmen)} on ne peut que s'interrogersur ce singulier eugénismeet condamner sanshésiter une argumentationraciste et sans fondement.• Hurricane! Ce n'est passeulement une chanson àsuccès de Bob Dylan, c'estaussi un homme qui vit enprison depuis neuf ans, alorsque les principaux témoins àcharge <strong>du</strong> crime dont on l'accusese sont depuis longtempsrécusés. La campagneactive, dans laquelle la chansona eu une bonne part, apermis' sa mise en libertéprovisoire et la révision <strong>du</strong>procès. Mais pourquoi a-t-ilfallu tant de temps pour quece grand boxeur revoit lalumière <strong>du</strong> jour? Carter,alias Hurricane, est un Noir.• L' écrivain Mongo Bétia failli se voir retirer la nationalitéfrançaise tout simplementparce qu'un de seslivres, « Main basse su r leCameroun » avait été censuré,et que la censure n'est possibleque sur les livres de provenanceétrangère. Quoi deplus simple donc que detransformer en étranger sonauteur. Heureusement, unepuissante campagne de solidaritéa permis que cettemesure ne prenne pas effetet le tribunal de Rouen adonné raison à l'écrivain quigarde la nationalité française.• M. Dijoud vient de prendredes mesures facilitant lapratique de la religion musulmaneen France. Cetteconfession est en effet lase.conde en France, par lenombre des fidèles, mais ellene disposait jusque- là d'aucundes moyens qu'ont lesautres religions représentéesdans notre pays. Un envers àla médaille ! La pratique de lareligion musulmane, qui estavant tout fondée sur unecertaine morale, nécessitedes conditions de vie normalessur le plan familial etautre... M. Dijoud y a-t-ilpensé?• Nous n'avons aucunesympathie pour les gangsters.Le ministre de l'Intérieur nonplus. Mais il semble pourtantqu'if y ait, là aussi, une hiérarchie,entre nos bons banditsnationaux et ceux qui,non seulement commettentcrimes ou délits, mais enrajoutent en ne possédantpas le passeport français.C'est semble-t-ille sens de lamesure discriminatoire quivient d ' être prise et quiexclut les détenus étrangers<strong>du</strong> régime des permissionsde sortir. Irrécupérables!!herbert-nRdrielM1\U1\,)I"' DE VENTEPRÊT A PORTER FÉMININ, rue <strong>du</strong> Caire - 233, rue Saint-Denis - 75002 PARISTél. 236-58-84BUREAUX168, rue Saint-Denis - 75002 PARISTél. 231-26-27Ets HAJWENTREGER FrèresSociété Anonyme au capital de 317.600 FrancsTERVll180, rue <strong>du</strong> Temple,75003 PARISTél. 278.14.8612DROIT ET LlBERTË · W 347 . AVRI L 197613


• sur le vif •C'est bien un bidonville, un bidonville vieux style, que l'armée des bulldozerss'apprête à emporter, en ce matin <strong>du</strong> 16 mars 1976, à Nice. Aussi incroyable quecela puisse paraître, il y a encore en France, de nos jours, des hommes qui rentrent<strong>du</strong> travail pour retrouver le soir, l'horizon insalubre et désespérant d'unemisère anachronique et honteuse. Et pourtant, qu'il a-t-il au-delà de ces machinesqui avancent inexorablement? Est-il sûr qu'enfin, ces hommes qui travaillentsur le sol de France vont pouvoir connaître des conditions décentes delogement, des conditions qui leur permettent de vivre? Et faut-il admettre unefois pour toutes, que les droits que revendiquent les travailleurs français, parcequ'ils travaillent, n'en sont pas pour leurs camarades de chantier?L'apartheid à NiceOn connaît l'exploit <strong>du</strong> Secrétaire d'Etatau tourisme, M. Médecin, qui a jumeléla ville dont il est maire avec la villesud-africaine <strong>du</strong> Cap. Notons que cetteperformance est une exclusivité mondiale! Les faits prouvent que nous avionsraison de nous en inquiéter. Ne voit-onpas en effet s'organiser peu à peu danscette ville un véritable système d'apartheid?La plus grande partie des travailleursétrangers qui peuplaient les bidonvillesde la Digue des Français et de l'Aéroport,va, en effet, être relogée dans une « citémo<strong>du</strong>laire », à plusieurs kilomètres de laville pour une période qui n'a rien deprovisoire, puisque, comme le déclareNice-Matin, (( Nice-Village a six anspour trouver son âme et son rythme )).Citons toujours ce quotidien qui ne cachepas son enthousiasme pour l'entreprise :(( Le principe de la cité semble en toutcas avoir été admis par le « milieu » quiprospérait allègrement à la Digue desFrançais. Pourtant, il sera banni de lanouvelle petite ville <strong>du</strong> Var. Plus de bistrots,plus d'alcool, plus de femmesdans son enceinte. )) Si les heureux locatairesde cette charmante cité veulentrecevoir des amis dans les huit mètrescarrés qui leur sont alloués, ils devrontattendre le week-end et utiliser pour lesloger une des vingt chambres d'amis quisont prévues à cet effet. Rien n'est laisséau hasard : (( Les samedis et les dimanches,une trentaine de marchands serontautorisés à pénétrer dans la cité pour lemarché hebdomadaire.)) De quoi seplaint-on?Le journal sud-africain To The Pointne s'y est pas trompé, et il fait l'élogede cette expérience, en indiquant toutefoisqu'elle ne saurait être qu'un premierpas. Mais comment en est-on arrivé là ?Depuis longtemps, les Alpes-Maritimesconnaissent le problème; mais pendanttout ce temps, on a laissé les travailleursétrangers vivre dans ces conditions inhumaines,tout en renforçant chez les Françaisun sentiment de peur et de méfiance,que la fréquence des attentats racistesjustifierait plutôt de la part des immigréseux-mêmes. Face à la mauvaise consciencequ'entraînent les multiples bidonvillesde la région, quoi de plus facile quede présenter comme une solution, la« mise à part » d'une population que l'ona, au préalable, artificiellement maintenuedans l'isolement? Y a-t-il aujourd'huien France preuve plus terrible <strong>du</strong> dangermortel que le racisme fait courir à notresociété? Puissent les louanges de lapresse sud-africaine servir de détonateuret réveiller ceux qui croient pouvoir sansdanger attiser la xénophobie, que ce soitpar malveillance ou par démagogie.il reste des bidonvillesen FranceLes services de la Sonacotra, la sociétéqui gère la « cité mo<strong>du</strong>laire », évaluentà cinq mille, le nombre de travailleursimmigrés qui vivent dans des bidonvilles,pour le seul département des Alpes- Mari-Une partie <strong>du</strong> bidonville de Nicetimes. On manque de statistiques, maisce qui est sûr, c'est que l'on trouveencore, çà et là , ces quartiers honteux,en marge des villes, où la misère quotidienneest faite d'insécurité, de l'impossiblehygiène, d'une promiscuité démoralisante.Leur suppression totale est unenécessité morale qui ne peut plus attendre.Un système de foyers devrait permettrede les résorber.des foyers, ouides casernes, non !Malheureusement, le foyer, c'est souventla caserne, quand ça n'est pas purementet simplement le bidonville vertical.Nous ne reviendrons pas sur lesfoyers-taudis. Il suffit de se reporter àJ'excellent témoignage publié dans lenuméro 344 de Droit et Liberté. Celareste néanmoins une manière de « logement» extrêmement fréquente, surtouten ce qui concerne les travailleurs d'Afrique<strong>du</strong> sud <strong>du</strong> Sahara qui travaillentdans la région parisienne.Certains autres foyers, gérés pourtantpar des organismes reconnus, et parfoisaidés par l' Etat, ne présentent pas dedifférences notables avec les foyers-taudisprivés. C'est le cas par exemple <strong>du</strong>foyer de la rue Saint-Denis, à Paris, quiest géré par la société Soundiata. Enservice depuis 1967, ce local vétuste estdans un état de délabrement scandaleux.Une première grève des loyers, en 1972,avait permis que l'on sépare en deuxles chambres de douze personnes. Maisles revendications des travailleurs étaientmultiples : réfection des toitures (il pleutdans les chambres). réfection <strong>du</strong> systèmed'ad<strong>du</strong>ction d'eau (J'eau ne monte pasplus haut que le deuxième étage aux heuresd'affluence). etc... Sur J'assurancequ'ils avaient alors reçue de la direction<strong>du</strong> foyer, les résidents stoppèrent la grève.Mal leur en pris, car, si les travaux furentbien mis en chantier, les visiteurs peuventconstater qu'ils y sont toujours, sansqu'aucun n'ait été mené à bien.Comme dans la plupart des foyers dece type, les problèmes de libertés sontnombreux. C'est ainsi qu'après que lecomité des locataires ait décidé de passerun film présentant le grand héros de lalutte de libération de la Guinée-Bissau,Amilcar Cabral, il lui fut intimé l'ordrede ne plus passer désormais de filmssans qu'une autorisation préalable surle titre soit donnée par le gérant 1 LeM .R.A.P. a pris contact avec les déléguésde ce foyer pour envisager le moyen d'organiserla solidarité avec les Français<strong>du</strong> quartier.Foyers-casernes, c'est bien le cas <strong>du</strong>foyer de Verrières- le-Buisson où les travailleursen lutte ont également reçu lesoutien des militants <strong>du</strong> M .R.A.P. local,dans leur action pour des conditions devie décente, conditions nécessaires pourune vie harmonieuse avec la populationfrançaise de la ville. Le foyer connaît,depuis 1973, une situation financièredifficile, depuis le départ de son anciengérant qui laissait derrière lui un trou deplus de 20 000 F. En fait, on va tenterde faire payer aux résidents les potscassés d'une situation qu'il n'ont en riencontribué à provoquer. En fin décembre1975, le loyer passe de 125 F à 150 F; àsix par chambre, cela fait la coquettesomme de 900 F, soit le loyer d'un F4dans une H.L.M. Les travailleurs refusentl'augmentation injustifiée et se mettenten grève des loyers. Avec le soutien <strong>du</strong>M .R.A.P ., les résidents décident de porterle problème devant la municipalité, aprèsque celle-ci ait cru bon de célébrer laSaint-Sylvestre en coupant le chauffage.Il fait ce jour là - 5°. C'est alors unevéritable guerre de positions qui estmenée par la municipalité, essayant dediviser les résidents, cherchant à discréditerle M.R.A.P., acceptant de présenterles comptes <strong>du</strong> foyer aux résidents, maisdans une réunion rapide d'où le M.R.A.P.est exclu et sans que les travailleurs immigréssoient autorisés à prendre desnotes! Pour l'instant, le loyer n'a pasété augmenté et le chauffage fonctionne:c'est une victoire pour les hommes quiluttent, c'est également une victoire dela solidarité.é ta blissem en tsBERTAN81, rue <strong>du</strong> Temple Paris 3TllLllPHONE: 887.78.48le cas SonacotraL' hypocrisie est peut-être plus grandeencore dans le cas des foyers de la Son a­cotra, qui s'autorise des améliorationsqu'elle apporte par rapport aux honteusesconditions qui viennent d'être décrites,pour imposer à ceux qu'elle loge, d'inadmissiblesatteintes aux libertés indivi<strong>du</strong>elles,et des loyers totalement disproportionnés.Un important mouvement de grèves'est déployé, ces derniers mois dans unecinquantaine de foyers gérés par cetorganisme. Les lecteurs de Droit etLiberté ont pu suivre la lutte exemplairedes résidents <strong>du</strong> Foyer Allende, à Saint­Denis. De nombreux autres foyersconnaissent les mêmes difficultés. Quese passe-t-il en fait? Quittant les taudis,certains travailleurs sont allés logerdans ces nouveaux foyers, présentéscomme des remèdes à tous leurs maux.Qu'ont-ils trouvé? Des chambres minuscules(5 à 9 m2). séparées les unes desautres par de minces panneaux de contreplaqué,pour des prix records (plus de250 F par mois). avec un règlement quiles privait des libertés les plus élémentaires.Jugez-en plutôt:Article 5 <strong>du</strong> règlement, paragraphe 3 :(( Les résidents peuvent recevoir desvisites dans les salles d'accueil derétablissement après en avoir informéle directeur. A vec l'autorisation decelui-ci, les visiteurs peuvent êtrereçus dans les appartements ou dansles chambres qu'ils devront quitter auplus tard à 22 heures. )) Paragraphe 4 :(( Une personne non munie de la cartede résident ne peut passer la nuitdans une chambre. Le responsable decette admission clandestine seraexclu <strong>du</strong> foyer-hôtel. ))Article 6 : (( Toute manifestation ouréunion à caractère politique estinterdite dans le foyer. ))Article 8 : .•. (( Le directeur <strong>du</strong> foyera le droit d'accéder aux chambresde 8 h à 22 h mais, sauf nécessité deservice, en présence de l'occupantde la chambre. En cas d'urgence oud'infraction grave, il peut intervenirPETITE MARO@JNERffiARTICLES FUMEURSdans une chambre à tout moment. ))Notons en autre que les gérants sontsouvent recrutés parmi d'anciens militairescoloniaux réputés connaître la« mentalité africaine»! Nous n'auronspas la cruauté d'épiloguer.Mais un autre aspect <strong>du</strong> scandale vient<strong>du</strong> fait qu'un tiers <strong>du</strong> financement de laSonacotra émane <strong>du</strong> F.A.S. (Fond d'ActionSociale). organisme officiel qui tireses ressources des prestations familialesnon payées aux travailleurs immigrés,et <strong>du</strong> 0 ,2 % patronal. somme allouéepar la loi à la construction de logementspour les travaIlleurs immigrés, et que l'onpeut, en fait, considérer comme une partie<strong>du</strong> salaire différé. On en arrive doncà cette abérration qui consite à fairepayer aux ré sidents, un prêt qui a été faità la Sonacotra avec l'argent des immigréseux-mêmes. Signalons aussi que lesrésidents ne sont pas considérés commelocataires. Ainsi, ils sont censés payerà la journée et peuvent donc être exclussans préavis, ou presque. L'hypocrisiede cette situation est d'autant plus grandeque le service hôtelier est ré<strong>du</strong>it à sonstrict minimum (draps lavés toutes lestrois semaines). qu'un résident qui doitpartir en vacances et qui veut retrouversa « chambre» doit payer le même prixque s'il utilisait l'eau, l'électricité, etc.,que l'ensemble <strong>du</strong> mobilier est fournipar une subvention <strong>du</strong> F.A.S.la révolte des mal-logésFace à une telle situation, les résidentsprennent conscience de leurs droits. Ilsveulent enfin pouvoir vivre en hommes,en hommes libres, qui puissent être considéréscomme tels, et non en simples machinesà pro<strong>du</strong>ire, rentabilisables par tousles moyens. Leurs revendications: trans-~113, rue d'Aboukir PAR 1 SBOUTONSBOUCLESFERMOIRSGALONSTEL. 236-12-43236-49-8314DROIT ET LIBERTÉ · N" 347· AVRIL 1976 15


1 .4. ~~ VOTRE CHEMISIER300, RUE DE VAUGIRARDM. LIVCHITZ - PARIS 15- Téléphone 532.95.04PANTALONSVESTESBLOUSONSSPORTTRAVAILPLU 1 EHOMMESJEUNES - GENSENPANTSISSERLIS & Cie56, rue Lafayette,75009 PARISCAPITAL DE270.000 FRSTél . 212.12.95• 272.29.98312, Rue Saint-MartinPARIS (3')IMPORT-EXPORTPARIS NEW-YORKSPÉCIALISTE DU VÉRITABLEVÊTEMENT AMÉRICAINJEANS - T. SHIRTS - SWEA T-SHIRTSVESTES TRAPPEURS - BLOUSONS27, RUE DE TURENNE, 75004 PARISTÉL : 622.41.03 - TÉLEX: 640392 Fmode enfantine•• I.E ......PAR 1 S'VIRGINIE:;']:'; 58, RUE DE CLERY ~ 75002 PARIS~ 233-59-91 - 236-96-01 - 50B-14-0Bformation <strong>du</strong> règlement, statut de locataire,baisse des loyers, qui ont augmentédans d'énormes proportions en 1975 !Voilà qui ne méritait pas, semble-t-il,que l'on tra<strong>du</strong>ise en justice ceux quis'en faisaient l'écho. La Sonacotra enjugea autrement, puisqu'elle traîna devantles tribunaux douze résidents <strong>du</strong>Foyer Allende de Saint- Denis, au risquede leur faire perdre leur travail et de lesfaire expulser hors de France. La force<strong>du</strong> mouvement et la solidarité active desFrançais <strong>du</strong> quartier, en faveur de laquellele M.R.A.P. n'a pas ménagé ses efforts,ont permis que la Sonacotra rapportecette scandaleuse mesure.A l'heure actuelle, une campagne sedessine pour faire croire aux Françaisque ce sont eux qui devront payer les fraisde la grève. Il est urgent en effet, pourla Sonacotra et l'administration, de briserla solidarité efficace entre Français etimmigrés. Gageons que les uns et lesautres sauront mener leur lutte pour laliberté et la dignité de l'homme, quellesque soient ses origines, sans donner priseaux provocations par lesquelles on veutles empêcher de vivre humainement.le logement des immigrés,c'est l'affaire de tousIl existe d'autres formes de logementsoù vivent un grand nombre d'immigrés, etdont on parle moins souvent, parcequ 'elles rendent quasiment impossibletoute lutte pour une amélioration. Ils'agit par exemple des cités de transitqui s'éternisent; plus important encore lesbaraquements préfabriqués, sur leschantiers. Certaines statistiques chiffrentà 30 % le nombre d'immigrés vivant dansces conditions, totalement liés à leuremployeur. Ce type de logement sertsouvent de moyen de pression anti-revendicatif,en même temps qu'il permet parfoisdes économies de gardiennage. C'estle cas aussi des chambres de bonnes quiabritent à part à peu près égale, les vieillardset les domestiques immigrés. Ilfaut connaître ces immeubles cossus <strong>du</strong>16" arrondissement de Paris, où l'institu-Marseille .' quartier Ste-Barbetion de « l'escalier de service» crée unefrontière infranchissable entre le mondequi vit à l'étroit dans les soupentes, etcelui des « patrons ».Il y a également ces immeubles vétustes,de quartiers jamais rénovés, jusqu'aujour où un arrêté d'expulsion signale unchangement de propriétaire et la transformationde l'immeuble en (( studiotout confort avec kitchenette et salle debains )). Les anciens habitants doiventpartir, ça n'est pas pour eux. Mais là, ontouche à des domaines où Fran çais etimmigrés voient leur condition étroitementimbriquée, même si les immigréssont souvent, une fois encore, les premierstouchés. C'est sans doute la meilleurebase d'une solidarité réelle, carles intérêts des uns et des autres setouchent, et la fête qui a eu lieu le samedi20 mars, dans un immeuble de la rueVivienne dont plus de cent personnes, enmajorité d'origine maghrébine, devaientêtre expulsées, est un bon exemple d'uneprise de conscience croissante, à laquell'ele comité parisien <strong>du</strong> M.R.A.P: a utilementcontribué.N'est-ce pas à ce travail d'abord queles antiracistes doivent se mettre? Il n'y apas une atteinte à la dignité et aux droitsdes étrangers qui n'ait pas pQur effetd'habituer la société toute entière à ceque l'homme soit bafoué et méprisé.S'habituer à voir sans réagir, des hommeset des femmes vivre dans des conditionshonteuses, c'est préparer pour demaindes renoncements que tout le mondeaura à payer. Il peut y avoir des « Münich» tous les jours, il y a également unerésistance de tous les instants, à uneforme d'injustice d'autant plus odieusequ 'e ll e s'appuie ·sur le mépris de valeursuniverselles, et sur lesquelles reposenJtoutes les civilisations. Le racisme - et ladiscrimination dans le logement sur labase de l'origine nationale, c'est aussicr: <strong>du</strong> racisme - est un fléau qui nousci atteint tous; car tout homme est diminuéde l'humiliation d'un seul de ses semblables.Jean-Louis SAGOT-DUVAUROUXGraMAR OQUINI ERsoclÉn! IoHONYt4E AU CAPlT ...... Of: 10 0 000 FIIANCSMAISON FONDEE EN 1890313, RUE DE VAUGIRARD - PARIS 15- - nL: 532 42-77132, AVEN U E VICTOR-H UGOPARIS . IG ETELE PH PASSY GG-2 416DROIT ET LlBERTË · N° 347 · AVRIL 197617


• pleins feux. pleins feux. pleirls feux. pleins feux. pleins feux. pleins feux. pleins feux. plcc Le printemps des peuples présents )), au Nouveau Carré deSylvia Monfort, c'est sans doute une des initiatives les plus intéressantesde l'année sur le plan culturel. Il s'agit en effet de présenterles cultures des différents peuples représentés en France, dans l'immigration.L'intérêt d'une telle initiative est double. Elle permettra aux étrangersqui vivent parmi nous de retrouver un peu le monde culturel d'oùils viennent et dont ils sont malheureusement sevrés; elle sera éga­Iement l'occasion pour les Français qui vivent et qui travaillent à côtéd'eux, de découvrir des richesses qu'ils méconnaissent généralement.Voilà bien longtemps que nous dénonçons l'ignorance comme unedes causes <strong>du</strong> racisme. Connaître et apprécier les grandes œuvresde l'esprit qui naissent sous d'autres cieux, c'est aussi mettre à mortla masse des préjugés qui sont à la base <strong>du</strong> mépris.Les différents groupes culturels représentés dans l'immigrationen France (Afrique <strong>du</strong> Nord, Afrique noire, Europe méditerranéenne,Antilles, Viet-Nam) pourront s'exprimer par des pièces de théâtre,des ballets, des concerts, des marionnettes. Rares sont à Paris lesconcerts de kora (harpe africaine), rares les troupes maghrébines quiont l'occasion de se manifester sur les planches avec une publicitésuffisante pour que les gens le sache. Pendant trois mois vont sesuccéder des spectacles de valeur qui seront pour beaucoup unedécouverte, et pour ceux qui les espéraient sans trop y croire, lebonheur de se retrouver (( chez soi ii pour une heure avec le soleil<strong>du</strong> pays qui chante d'abord par l'esprit.Le programme des spectacles déclare : (( Cette ouverture nousimpose de faire un effort supplémentaire auprès <strong>du</strong> public français.Pour mieux aimer ne faut-il pas mieux comprendre? C'est pourquoi,en contrepoint des spectacles et des récitals, nous organisons desmercredi-débats. Leur but : permettre à des représentants. de cescultures de dévoiler le sens et d'évoquer les résonnances multiplesde cette pro<strong>du</strong>ction artistique. ii(( Et notre espoir en programmant ce « Printemps» est de permettreaux travailleurs étrangers de venir se réjouir, se retrouver, se reconnaitreface aux manifestations artistiques de leur pays d'origine. i)L'objectif antiraciste avoué par les organisateurs, en même tempsqu'il les honore, en fait une occasion de distraction pleine d'enseignementpour tous ceux qui soutiennent ces idéaux.Pour plus de renseignements, s'adresser au Nouveau Carré, 70,rue Réaumur - 75003 Paris, Tél. : 277 5097,Le M.R.A.P. organise deux soirées de premières:14 mai: Grands Ballets d ' Afrique Noire.20 mai: Solitude la Mulâtresse (Théâtre).a:w>­ wa:'" LU


STAFF 33, rue des Filles <strong>du</strong> Calvaire75003 PARIS Tél. 887.45.84LE GADGET<strong>du</strong> MARAIS40, rue <strong>du</strong> Caire75002 PARIS Tél. 236.45.11CDFINTEX s. A.14, RUE CHAPON, 75003 PARISMETRO: ARTS ET METIERSLES TRICOTSCAROLL!! 278·63·31 (6 LlCNES CROUPEES'~ESTRICOTSCAROLLMARQU EDEPose edaren accessoiresmodeinternation .. 1 tiiffusionbureaux:31, rue meslay . 75003 paris · tél. 887.56.27ateliers :32, rue notre-dame de nazaretn - /!)UU3 paris, ,, Prix des Créations Françaisesprêt-è-porter féminin160. rue montmartreparis-2- - 236 03-89FABRIQUE DEMANTEAUX EN IMITATION DEFOURRUREl!:T~TS35·37-39, rue de Turenne - 75003 PARISTél. : 278. 53-31271..22-02278. 53-15Jeans et Sportswear23 Avenue ParmentierPARIS - XieEts LEON WEIL s.a.MANUFACTURE D'ARTICLES EN MÉTALPOUR CHAUSSURES ET CONFECTION37, QUAI JULES-GUESDE, 94400 VITRY (F.)TÉLÉPHONE 680.04.93 +• en direct •rZIMBABWEUne inteNiew de Stephen NkomoLe Zimbabwé (Rhodésie) est en passe de devenir un des points les plus chauds de laplanète. En effet, le pouvoir raciste qu'exerce une poignée de Blancs (250 000) sur lamajorité africaine (environ 6 000 000), est de plus en plus menacé face au développementdes luttes de libération dans tout le sous-continent. Comme on pouvait le prévoir,les négociations entre les racistes et l'African National Council se sont heurtés à uneimpasse. lan Smith, le chef <strong>du</strong> gouvernement illégal de « Rhodésie)J, cherche par tousles moyens à sauver les meubles. Il fait même appel à l'ancienne puissance coloniale,(la Grande-Bretagne), comme si elle pouvait aujourd'hui régler un problème qu'elle alargement contribué à créer, par sa passivité et des années de domination colonialeoù les droits des habitants furent systématiquement ignorés. Nous avons demandé à·M. Stephen Nkomo, représentant de l'African National Council <strong>du</strong> Zimbabwé (dirigé parM. Joshua Nkomo), de nous exposer la situation de son pays en répondant à nos questions.Q. - Quelles ont été les conséquencesde la libération des anciennes coloniesportugaises sur la situation de votrepays?R. - La victoire de nos frères <strong>du</strong> Mozambique.de l'Angola, de la GuinéeBissau et des Iles <strong>du</strong> Cap Vert est unecontribution directe à notre propre lutte,au Zimbabwé. Ceci vient d'être démontrépar la fermeture de la frontière entre laRépublique Démocratique <strong>du</strong> Mozambiqueet la Rhodésie, après les agressionsperpétrées par les forces armées de lanSmith contre des villages mozambicains,les 23 et 24 février dernier. La victoiredes ex-colonies portugaises sont égaiementune contribution à la lutte de libérationde toute l'Afrique australe, carl'ennemi se trouve m ai ntenant dans lanécessité de défendre une ligne dedéfense considérablement élargie.Il serait vain de penser que Vorster aretiré une partie des forces sud-africaines<strong>du</strong> Zimbabwé pour amener Smith àcQmposer avec les nationalistes. En réalité,il y était obligé par le fait que saligne de front s'étend maintenant del'Atlantique à l'Océan Indien.Q. - Pensez-vous que l'Afrique <strong>du</strong> Sudpuisse intervenir pour défendre le régimede Salisbury?R. - Nous sommes sûrs que l'Afrique<strong>du</strong> Sud interviendra au Zimbabwé,comme elle l'a fait en Angola. Il est clairque l'amplification de la lutte armée auZimbabwé ramènera d'une manière oud'une autre les troupes sud-africainesdans notre pays. Ré cemment, Vorstera déclaré, en réponse aux Britanniques,que si 100 Blancs étaient tués en Rhodésie,il serait obligé d'aller aider laminorité blanche qui comprend 30 %de Sud-Africains d'origine. Nous n'avonsaucun doute que notre combat n'est passeulement dirigé contre Smith, maisaussi contre l'Afrique <strong>du</strong> Sud qui chercheraà envahir notre pays.Voir carte page 73Les ruines de la ville antiquede Zimbabwé,emblême <strong>du</strong> peuple zimbabwéen.Q. - Une solution négociée est-ellepossible au Zimbabwé ?R. - Jusqu'en mars 1976, le ' peuple <strong>du</strong>Zimbabwé a suivi deux voies complémentairespour recouvrer son indépendance,sa dignité, son autodétermination.La négociation continuait tandisque se développait la lutte armée. Il n'y apas de contradiction entre des négociationsdont le but était essentiellementtactique, et la lutte armée, égalementmenée par l'A.N.C. Pour nous la luttearmée est l'élément déterminant; lesnégociations, qui d'ailleurs n'ont pasété engagées de notre fait, n'ont étéreprises que comme moyen, comme unemanœuvre tactique qui ne peut être qu'unjalon dans notre lutte de libération.Q. - Quel sera le sort des Blancs dansun Zimbabwé libéré?R. - Le problème n'est pas bien posé.Nous combattons pour changer un systèmecolonial qui permet à une minoritéd'exploiter la majorité. Nous voulonsdétruire de fond en comble ce système.Nous voulons un Zimbabwé où tousseront égaux, sans considération derace, de religion ou de toute autre chose.Tout le monde a le droit de rester auZimbabwé. Il suffit de comprendre et d'accepterqu'il ne sera plus possible à ungroupe quel qu'il soit, d'en dominer oud'en exploiter un autre.Q. - Quel type de société voulez-vousinstaurer dans votre pays, après sa libération.R. - Comme je l'ai dit, vous voulonsune société juste, égalitaire, dans unZimbabwé libre, sans l'exploitation del'homme par l'homme, sans que lesterres puissent être accaparées par certainspour mieux exploiter la grandemasse; nous voulons une société où lesressources <strong>du</strong> pays seront utilisées pourle bien de tous, sans considération derace, de religion, etc., une société progressisteet démocratique qui construirapour et par le peuple, un Zimbabwé socialiste.Q. - Quels sont les rapports entre laFrance et la « Rhodésie)) ?R. - Nous savons qu'il existe des .relationsentre la France et la « Rhodésie )),au mépris des décisions de l'O.N.U. quicondamne tous rapports commerciauxavec ce régime. Il est évident que detelles relations ne peuvent être quenéfastes au peuple <strong>du</strong> Zimbabwé. Nousespérons que le gouvernement françaischangera de politique vis-à-vis <strong>du</strong> régimedes racistes rhodésiens. En effet, le nonrespect des sanctions prises par l'O.N.U.contre le régime rhodésien n'est qu'unaspect <strong>du</strong> problème. La France vend desarmes à l'Afrique <strong>du</strong> Sud, et les Mirag!!sassemblés par l'Atlas Aircraft Companyà Germiston, en Afrique <strong>du</strong> Sud, passentdans les mains de Smith, contre le peu--420DROIT ET LIBERTÉ· N° 347 · AVRIL 197621


pie zimbabwéen. Nous avons été mitrailléspar des hélicoptères Alouette et desM irages français, prêtés à Smith parVorster. Nous savons également que laFrance tolère sur son sol, à Paris, un(( Bureau rhodésien d'information et decommerce », (110, rue de la Boëtie,Paris-Se). Nous considérons cela commeune atteinte grave aux intérêts légitimesde notre peuple. L'attitude que nous prendronsvis-à-vis <strong>du</strong> gouvernement françaisaprès la libération dépendra de la politiquesuivie par la France par rapport ànotre lutte.Bien enten<strong>du</strong>, nous savons distinguerentre la politique <strong>du</strong> gouvernement françaiset les sentiments <strong>du</strong> peuple de votrepays.a. - Avez-vous l'espoir de voir, à courtterme, la libération de votre pays?R. - Le régime de Smith est pris depanique devant l'ampleur de l'évolutionqui se manifeste en notre faveur. Ilfaut maintenant développer nos luttessous toutes le.s formes possibles. Maisnous ne sous-estimons pas pour autantles forces qui soutiennent Smith.Cependant, l'expérience nous a montréque les peuples <strong>du</strong> Viet-Nam, <strong>du</strong> Cambodge,de l'Angola et <strong>du</strong> Mozambiqueont également lutté contre des forcessupeneures, et qu'ils ont finalementgagné. Nous aussi, nous atteindrons notreobjectif; nous aussi, nous vaincrons.Propos recueillis par Racine MAIGA'"Gico.t.


..-- -f!-1 a-'l' ,.! :i·i"ii 2"~ . :" .. ",~ .. - :t::t;UHI l '1"•• • • •••'~h', ~Wif . -lé' ' ·i··r,"t:-~fi'''1ild.1 IIPL.lf1!i ~!f!tlHlf.-§=g~tït~~r~Pif~i~n:!, h I HfIïH-;~ Hl! I>ji;" ,.J,hÎtu;t·iHl1 !',;I~;I·'liI~ah'i Hli'til'if~·~!,·,H'I'!.·,iI,t ". 3 ~"I'~ tti~ "~.7 0 .'"~ ... ~ Il ;" ifo: ;'.3! 3t liI.H!Jj:J'l!L .. ~.fl;:'l;U.~ §~ .. ~ L (!" ,,3 .. I19-L!,"!,•§ctCD1 HHHfUHji " - 'l~"al ~ ·"-'·1··· ' · t"'"ii il "; I,f "h i'··' .""'" 1"U t l , •• !­o "·I~i-itH: ~!rj!,~~p'" fà'S:~!~~il! ~~E !:l{H,,;If il,. l.hh ;,i .. :;

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!