<strong>La</strong> <strong>Terre</strong> creuse 14« L'amiral Byrd, lui, n'a pas suivi ce procédé traditionnel de navigation. Une fois le pôle atteint, ilcontinua sa route plein Nord sur une distance de 2 700 kilomètres. Et aussi étrange que cela paraisse, il aatteint cette « terre au-delà du pôle » qui, jusqu'à ce jour, si nous consultons les archives des journaux, deslivres, de la radio et de la télévision, n'a jamais plus été explorée.« Cette terre, sur les cartes actuelles, ne peut pas exister. Et pourtant... elle existe, comme nousvenons de le voir. Il faut donc en conclure que les cartes actuelles sont inexactes, incomplètes, et ne donnentpas une véritable image de l'hémisphère Nord.« Quoi qu'il en soit, il ne fait aucun doute pour nous qu'a été localisée dans le Nord une vaste étendue deterre - le centre du Grand Inconnu - dont les 2 700 kilomètres parcourus par Byrd ne sont qu'une infimepartie. »Un black-out étrange,Une découverte aussi importante aurait dû être universellement connue. Seulement voilà, comme nousl'avons dit, le gouvernement américain fit le blackout total sur cette affaire, et il y réussit si bien qu'elle étaitpratiquement oubliée lorsque Giannini s'avisa de la mentionner dans son livre : Mondes au-delà des pôles,publié à New York en 1959. Mais là encore, par quelque étrange et obscure raison, le livre de Giannini nereçut pas la publicité qu'il méritait et n'atteignit pas le grand public.Cependant, à la fin de cette même année 1959, Ray Palmer prit connaissance de cet ouvrage, et il futtellement impressionné par l'aventure fabuleuse de Byrd qu'il en parla aussitôt dans son magazineSoucoupes volantes, largement distribué dans tous les Etats-Unis. L'information parut dans le numéro dedécembre 1959. A la suite de quoi se produisit une série d'incidents bizarres indiquant que des forcessecrètes étaient à l'œuvre pour couper court à cette information et l'empêcher d'atteindre la grande massedes lecteurs. Quelles étaient ces forces secrètes ? Et quelles raisons particulières pouvaient-elles avoir defaire obstacle à une telle publication ? <strong>La</strong> réponse est facile : ces forces étaient les mêmes que celles quiavaient opéré au lendemain de la découverte de Byrd, et elles avaient les mêmes raisons de s'opposer à touscommentaires concertant cette découverte.Les révélations de Palmer sur les découvertes de Byrd dans l'Arctique et l'Antarctique donnèrent pourla première fois une large publicité à l'extraordinaire aventure de l'explorateur. Elles avaient une portée plusgrande que les chapitres que leur avait consacrésGiannini dans un livre au tirage restreint et qui n'avait bénéficié d'aucun lancement. C'est pour celaqu'on chercha à stopper leur divulgation sur une grande échelle.Des incidents bizarres.Le numéro de Soucoupes volantes, daté de décembre 1959, était prêt à être distribué aux abonnés etmis en vente dans les kiosques, lorsqu'il fut retiré mystérieusement de la circulation. Quand la camionnettevenant de l'imprimerie avec les paquets de magazines arriva chez l'éditeur, on n'y trouva plus le moindreexemplaire. Elle était vide ! L'éditeur téléphona à l'imprimeur. Qu'est-ce que cela voulait dire ? L'imprimeurchercha dans ses papiers, mais ne trouva aucun récépissé prouvant que l'expédition avait été faite. Le tiragede ce numéro ayant été payé, l'imprimeur fut prié de remettre les presses en marche et de faire un nouveautirage. Mais, coïncidence étrange, les clichés étaient en si mauvais état qu'une réimpression immédiate étaitimpossible.Où étaient passés les milliers d'exemplaires qui avaient été imprimés ? Pourquoi n'avait-on pasretrouvé le bon d'expédition ? S'il avait été égaré, et si les magazines avaient été envoyés à une mauvaiseadresse, ils auraient dû être retournés à l'expéditeur. Or, ils ne le furent pas.Résultat : 5 000 abonnés ne reçurent pas le magazine. Un distributeur qui avait 750 exemplaires àvendre fut porté disparu, et les 750 exemplaires s'évanouirent avec lui. Les magazines avaient été envoyésavec prière de les retourner en cas de non réception. On ne les revit jamais. Bref, ce fameux numéro de
<strong>La</strong> <strong>Terre</strong> creuse 15décembre 1959 disparut complètement. Néanmoins, plusieurs mois après, il était réimprimé et envoyé auxabonnés.Quelle bombe contenait donc ce magazine ? Simplement - et c'était beaucoup - un compte rendu duvol de l'amiral Byrd au-delà du pôle Nord, en 1947. C'était suffisant pour le faire considérer commedangereux par les forces occultes qui tentaient de maintenir à tout prix le black-out sur les découvertes deByrd.<strong>La</strong> théorie de Giannini.De larges passages du livre de Giannini, Mondes au-delà des pôles, étaient cités dans le magazine.Voici ce qu'écrit Giannini« Depuis le 12 décembre 1929, les expéditions polaires de la Marine U.S. ont constaté l'existenced'une terre indéterminée au-delà des pôles.« Le 13 janvier 1956, alors que ce livre était en préparation, une unité de l'Air U.S. pénétrait sur unedistance de 3 700 kilomètres au-delà du pôle Sud, qu'on supposait être le bout du monde. Pour des raisonsmajeures, cette randonnée mémorable fut négligée par la presse qui se contenta de la mentionnerbrièvement.« Les Etats-Unis, ainsi qu'une trentaine d'autres nations, préparèrent des expéditions polaires sansprécédent au cours des années 1957-1958, ayant pour objectif de pénétrer dans cette terre au-delà des pôles.Lorsqu'en 1926 j'avais émis l'idée d'une terre inconnue située dans les hémisphères Nord et Sud, la presseavait décrété que cette affirmation était encore " plus audacieuse que tout ce que Jules Verne avait jamaisimaginé ". »Et il est vrai, en effet, que le monde scientifique ne prêta aucune attention à l'étrange et révolutionnairethéorie géographique que Giannini présentait dans son livre. On l'ignora, on la considéra comme unefantaisie sans fondement, un délire relevant de la science-fiction. Et pourtant... Et pourtant les déclarationsde l'amiral Byrd n'ont de sens que si on veut bien accepter cette théorie.Giannini écrit« Les extrémités nord et sud de la <strong>Terre</strong> n'ont pas de fin réelle. On ne peut pas en faire le tour, au senspropre du terme. Cependant certains vols qualifiés d' " autour du monde " ont contribué à entretenir dansl'opinion l'idée fausse que la <strong>Terre</strong> peut être " circumnaviguée 2 " au nord et au sud.« Franchir le pôle Nord et revenir vers la zone tempérée, sans en faire le tour, est une chose impossibleà réaliser. Il en est de même pour le pôle Sud. « L'existence de mondes au-delà des pôles a étéconfirmée par les explorations polaires U.S. au long des trente dernières années. <strong>La</strong> plus importante étantcelle du plus vieil explorateur du monde, le vice amiral Richard E. Byrd. »On n'a jamais survolé le pôle.Commentant les déclarations de Giannini sur l'impossibilité de continuer plein nord après le pôle etd'atteindre l'autre côté de la <strong>Terre</strong> (ce qui serait le cas si la <strong>Terre</strong> était convexe au lieu d'être concave aupôle), Ray Palmer écrit dans son magazine« Beaucoup de lecteurs croient que des vols commerciaux franchissent continuellement le pôle etpassent de l'autre côté de notre globe. Cela n'est pas vrai, bien que les officiels des lignes aériennes, quandon les questionne, prétendent le contraire. Et pourquoi n'est-ce pas vrai ? Parce qu'interviennent desmanœuvres de navigation qui éliminent automatiquement tout vol en ligne droite au-delà du pôle.2 Circumnavigation : voyage maritime (aérien) autour d'un continent. (NA.T.)