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Bonne année 2005 - fncv.com

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La chevauchée sur Strasbourg (suite)4. Saverne tombée, débloquer le colen l’attaquant à revers, par l’est, afin delivrer une voie à grand débit à l’infanteriedu 15èmr CAUS, mais aussi aux approvisionnementsqui nous seraient nécessaires.5. Tout ceci fait, foncer sur Strasbourgpar plusieurs itinéraires, étantentendu que deux GT seraient rameutéssur l’axe découvert mal défendu, oulibre.Ce plan fut révélé aux <strong>com</strong>mandantsde GT et aux chefs de corps le 12 novembrepar le général, au cours d’uneréunion à Baccarat. Les rôles furentdistribués et les ordres donnés. Prioritéabsolue devait être accordée à la vitessed’exécution pour dépasser les Allemandsen retraite sur les routes étroiteset encagées de hautes futaies entre lesdeux lignes, et surtout les surprendre etles devancer. A la sortie de cetteréunion, le général voyant plus loin queStrasbourg, aurait tenu le propos suivant: « Si au lendemain de la libérationde Strasbourg une division d’infanterievient y chausser mes bottes, la 2 ème DBtoute entière sera orientée vers le sud.Premier bond Sélestat, second Colmar ».Cette vision n’avait rien d’utopique,l’Alsace aurait pu être libérée d’un coup.Les archives allemandes capturées nousont révélées par la suite qu’ils n’avaientabsolument rien en plaine d’Alsace ànous opposer. Forte de dix divisions, la19 ème Armée allemande pouvait êtreencerclée dans le massif des Vosges.Un petit STALINGRAD !!!Nous savons qu’à l’époque nos DBsur le modèle des DB US, s’articulaienten trois GT (<strong>com</strong>bat <strong>com</strong>mand US).Coiffés par un état-major, ces GT jouissaientd’une large autonomie tactique.Ils s’articulaient eux-mêmes en S/GT(sous groupement tactique) <strong>com</strong>ptantgénéralement un escadron de chars, une<strong>com</strong>pagnie d’infanterie ou deux, selonles S/GT, plus un peloton de TD (tankdestroyer), ainsi que des éléments dugénie et, selon les circonstances, unebatterie. La DB pouvait ainsi être découpléesur plusieurs axes simultanément.Nous voici le 17 novembre 1944.L’infanterie du 15 ème CA/US au contactde la Vor-Vogensen-Stellung s’enlisedans la boue, s’arrête devant Blamont etn’avance plus. Le général LECLERC quin’y tient plus trépigne d’impatience. Ildécide de tenter la percée. Celle-ci estréalisée devant Badonvilliers par le S/GTLA HORlE (lequel y sera tué le lendemain).Voici donc une porte ouvertedans cette fameuse première ligne, surla vallée de la Vezouse et des deuxSarre. Deux GT (GTL LANGLADE etGTD DIO) s’y engouffrent aussitôt. DIO àqui revient l’axe nord s’élance pourStrasbourg. 26-11-1944. Prise d’armes place Kléber. A droite, en casque, le colonel Rouvillois,<strong>com</strong>mandant le 12 è Cuirassier, le premier dans la ville.déborder largement Sarbourg parl’ouest avec un S/GT (ROUVILLOIS)pendant que son autre S/GT (QUILICHI-NI), parvenu à hauteur de ce centre, vas’orienter plein est afin de masquerSarbourg et Phalsbourg. Masquer seulement.ROUVILLOIS pour sa part poursuitsa route vers le col de Petite Pierre,frayant sa route dans la masse d’uneinfanterie allemande surprise, dépassée,découragée, tombant sur une batterie encours de mise en batterie. Des Allemandstrop jeunes ou trop vieux, issusprobablement de la Volksturm… Noussommes loin de la brillante Wehrmachtde 40 qui nous avait tant impressionnés.Les rôles étaient inversés. Intense jubilationpour ceux qui <strong>com</strong>me moi avaientvécu 40 !!! Passé la Petite Pierre c’est laplongée en Alsace. La branche nord dudispositif se referme sur Saverne.Au sud, c’est le S/GT MASSU quiprend la tête du GTL vers le col du Dabo.La même poursuite sauvage des troupesallemandes bousculées dans les fossés.L’artillerie hippomobile dépassée, balancéecul par dessus tête, pièces et avanttrains.Et là aussi cette masse d’hommesdépenaillés qui saisissaient au volpaquets de cigarettes US et boîtes derations que nos équipages leur lançaient.Le Dabo est franchi le 21 novembreet la branche sud du dispositif sereferme sur Saverne. MASSU y surprendles Allemands vaquant à leurs travaux,bien loin de penser que leur sort vient debasculer. L’exploitation est achevée.Restait la quatrième phase. Ouvrir lanationale 4. C’est le S/GT MINJONNETqui va s’en charger. Il avait franchile Dabo en troisième échelon, derrièrele GTV (GUILBON), lequel une fois enplaine s’était aussitôt orienté versWasselone. MINJONNET ne s’arrêtemême pas à Saverne. Il escalade ànouveau les Vosges, par l’est cette foisci.Il tombe sur les arrières du fameuxbouchon du col. Pas une pièce de 88 n’apu être retournée. Pas un coup de 88 nefut tiré. La N4 est rendue à la circulation.L’Alsace est accessible enfin par unevoie à grand débit.Contrairement à Paris, ce ne sera pasle grand soleil du 25 août, mais une froidureprécoce et un brouillard tenace quilongtemps va nous empêcher de découvrirenfin la haute flèche unique tantconvoitée. Ce ne seront pas <strong>com</strong>me àParis des foules délirantes qui vont nousaccueillir. Mais des gens prudents et circonspects,plus portés à croire à un raidsans lendemain qu’à une libération définitive.25 000 fonctionnaires et employésallemands vivent dans la ville depuisquatre ans, et qui vont être pris au piège.Et puis, l’Allemagne est à deux pas.Nous sommes le 23 novembre. CinqS/GT (ROUVILLOIS, MASSU, MINJON-NET, PUTZ et DEBRAY) vont tousensemble s’élancer et parcourir lesquelques 40 kilomètres de plaine quinous séparent de l’objectif. Strasbourgest couvert vers l’ouest par une ceinturede vieux ouvrages que les Allemandsvont probablement défendre en hâte.Point question de s’en prendre à euxmais de découvrir le passage libre, maldéfendu, le “trou” vers lequel la majoritéde nos S/GT vont être rameutés, enmême temps qu’une forte avant-gardeaux ordres du colonel REMY (1 er RMSM)va être lancée vers le sud. Elle ne dépasserapas Sélestat. Vers 10 heures 30enfin le fameux message devenu célèbre: « TISSU EST DANS IODE ». ROU-VILLOIS sur l’axe le plus au nord vient de(suite page 32)31

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