La lecture du bilan financier, par letrésorier Jacques PARDESSUS, faitapparaître une situation tendue maissaine, soulignée par le rapport descontrôleurs aux <strong>com</strong>ptes.Ces deux rapports sont approuvés.Le conseil d’administration a perduplusieurs de ses membres. Un appel àcandidature reste sans réponse. Nousespérons que des volontaires se manifesterontavant la prochaine réunion quiélira le bureau <strong>2005</strong>…Puis nous accueillons M. BILLOT,maire de Cour-Cheverny, VASSEUR,conseiller général, M. CHAUDRON,représentant le député-maire de Blois, lecapitaine du groupement de Gendarmerieet nos <strong>com</strong>pagnons des départementsvoisins : Yvette ROMBY (section4500), André MOREAU (3700), EdouardHOLLARD (2800), ainsi que les responsablesde nombreuses associationspatriotiques.Quelques discours d’usage précèdentla cérémonie organisée place del’Hôtel de ville où, après l’envoi des couleurssont remises des décorations officielles.Le vin d’honneur, offert par lamunicipalité, clôt notre assembléegénérale. Il est suivi d’un traditionnel etconvivial repas.Le président départemental,Jean CHARTRAIN4202 LOIRE-ROANNEL’<strong>année</strong> 2004 a vu notre sectionfonctionner un peu au ralenti avec toujoursles mêmes présents aux réunionset aux cérémonies. Je sais que des problèmesdivers surviennent chez certains,mais il me semble que d’autres adhérentspourraient faire un effort pour seretrouver avec le noyau de fidèles.En <strong>2005</strong>, nous allons célébrer le60ème anniversaire de la victoire, notrevictoire. A cette occasion, je souhaiteque les cérémonies et les <strong>com</strong>mémorations,qui sont nombreuses dans notrerégion, voient les <strong>com</strong>battants volontairesplus nombreux que d’habitudederrière le drapeau de la section.C’est le voeu que je formule. Je<strong>com</strong>pte sur vous.Par ailleurs, le mois de septembredernier a été marqué par les funéraillesdes épouses de deux fidèles <strong>com</strong>pagnons: le 10, M me Lucien CORDIER etle 22, M me Charles MARTER.A ces deux frères d’armes, ainsi qu’àleurs familles, nous renouvelons nos trèssincères condoléances et les assuronsde notre amitié.Le président de section,François CHAUVET4900 MAINE-ET-LOIREUNE RELATION CAPTIVANTED’UNE DES MULTIPLES FORMESDE RÉSISTANCEMaurice TARDAT,président perpétuelNous sommes réunis aujourd’hui pourinaugurer la plaque (après restauration) àla mémoire de Maurice TARDAT, et <strong>com</strong>mémorerainsi le 60 ème anniversaire de samort dans le camp de Buchenwald, block34, sous le matricule 44 377, le 23 mai1944, moins de quinze jours avant ledébarquement allié de Normandie.Mais qui était Maurice TARDAT etpourquoi cette plaque en ce lieu ?Fils de Jean TARDAT et de Marie-Louise BALLET, Maurice, René, JeanTARDAT est né le 20 juin 1891 àPhilippeville (Algérie). Elève des écolesmilitaires, il fait ses classes puis se portevolontaire dès le début du conflit d’août1914 et a une magnifique conduite au<strong>com</strong>bat, ce qui lui vaut deux citations àl’ordre de l’armée, la médaille militaire,mais aussi trois blessures. Après chacuned’elles, il demande à retourner aufront, mais la dernière, aux yeux, est tropgrave. Il est réformé le 19 février 1916.De retour à Angers, il reprend en mai1916 ses fonctions de chef d’atelier à lacorderie, service des longes, aux établissementsBessonneau.Le 2 janvier 1918, il épouse Isabelle,Eva POUTIERS. Entre les deux guerresmondiales il ne ménage pas sa peine surle plan associatif. Il crée la section deMaine-et-Loire des Mutilés des yeux en1930, dont il assurera la présidence jusqu’au22 janvier 1939. Il est également àla tête de la 131 ème section des Médaillésmilitaires et président de la sectionAnjou de la FNCV. Il s’occupe en outredes anciens enfants de troupe et assureles fonctions de délégué à la <strong>com</strong>missionnationale des ACVG.En juin 1940, malgré le désarroi del’exode et le découragement presquegénéral, Maurice TARDAT croit fermementà une défense désespérée sur laLoire qui bloquerait l’avance allemande.Il a déjà essuyé deux refus depuis ladéclaration de la guerre, mais espère,malgré sa réforme, reprendre du serviceactif dans l’un des régiments campéssur la rive gauche du fleuve. Du fait deses blessures lors de la Grande Guerrecela lui est impossible.Son épouse, qui depuis 20 ans, tientun magasin de fournitures de bureau etun atelier de reproductions industriellesau 29 de la rue Saint-Julien à Angers,fut, dès le début de l’occupation, obligée,sous la surveillance de soldats allemands,de tirer des plans pour l’ennemialors que quinze jours auparavant elleeffectuait un travail identique au profit del’état-major Français.Maurice TARDAT <strong>com</strong>prend aussitôtquel parti et quelle mine inespérée pourrécolter des renseignements sur l’adversaire,représente ce travail exécuté chezson épouse. Sa décision est prise, il neretournera pas travailler chez Bessonneau.En effet, le service des cartes allemand,installé à l’université catholique,réquisitionne les deux machines en leslaissant sur place dans l’atelier, à lacondition expresse qu’il garderait lapriorité pour l’exécution de son travail.Ainsi, à partir de septembre 1940s’ébauche la création d’un groupe clandestinsous le nom de Rememberdont les principaux acteurs sontMM. ENQUEBECQ, LANGE, JOUBERTet RIVALLET qui constituèrent le noyaudu groupe.Début 1941, l’équipe détourne desplans. Des documents marqués Geheim(secret) sont sommairement recopiés surcalques par Félicienne HOUSSIN ouIsabelle TARDAT elle-même. Ce sontces nouveaux tirages non développés,déchirés, bouchonnés, enveloppant descolis personnels, qui seront expédiés àParis à un nommé Arsène PUJOIT, l’undes pseudonymes de Jean POUTIERS,neveu et correspondant de Maurice42
TARDAT, qui sera arrêté à Paris le 28mars 1941. Cette arrestation n’empêchepas le groupe de poursuivre son actionde renseignements. Parallèlement à cesdétournements, le noyau qui s’est étofféd’autres volontaires (MM. RATIER, FAU-CHEUX et BERRY, médaillés militaires),prêts à n’importe quelle besogne, s’occupentactivement de l’évasion de prisonnierséchappés des camps deBretagne, chacun était muni de faussescartes d’identité fournies par M. RIBA-LET, chef du secrétariat de la Mairie.Au cours d’une rencontre organiséepar Roger RAVAULT, un autre médaillémilitaire, le docteur CHAUVENET,membre du mouvement résistant CNDCastille du colonel REMY, est mis enrapport avec Maurice TARDAT qu’ilcharge d’organiser des sections paramilitairestout au long de la Loire dans larégion d’Angers, dont le <strong>com</strong>mandementest confié à plusieurs de ses camarades: M. BERRY pour Angers - Doutre,M. ENQUEBECQ, secteur Bressigny -Madeleine, et M. CASTEL à Pont-de-Cé.« Tout allait trop bien », <strong>com</strong>menteM me TARDAT, lorsque le docteur CHAU-VENET est arrêté le 21 janvier 1942 àThouars. Le 17 août, Maurice TARDATest arrêté à son tour pour avoir acceptéune somme de 100 000 francs d’uncamarade juif, déporté. M me TARDATrefuse obstinément d’effectuer tout travailde dessin ou de photogravure auprofit du service cartographique del’état-major allemand, tant que son marine sera pas libéré.Relâché faute de preuve, M. TARDATpoursuit son action très appréciée par lecolonel REMY, mais la Gestapo veille,l’étreinte des allemands se resserresans cesse. Malgré demultiples arrestations le groupemultiplie ses actions, le 16septembre 1943, MauriceTARDAT et sept de ses camaradessont arrêtés. Incarcérédans la prison du Pré-Pigeon àAngers pendant quatre mois etdemi, subissant de nombreusesséances de torture, ilne dira rien. Bien qu’étantétroitement surveillé, il peuttransmettre à son épouse desinstructions dissimulées à l’intérieurdu linge rendu lors del’échange. Fidèle à son épouxIsabelle TARDAT transformeson magasin en « boîte auxlettres » du réseau de renseignementsHunter, puis encentre directeur du sousréseauScout opérant enBretagne pour le <strong>com</strong>pte deHunter.Le 20 janvier 1944,M. TARDAT, l’un des plusimportants responsables duréseau de résistance CNDCastille est transféré d’Angersvia Compiègne à la prison deWeimarct, au camp deBuchenwald où, épuisé, ildécède le 23 mai 1944.Maurice TARDAT a toujours eu<strong>com</strong>me devises « Servir et honorer » et« Le devoir, rien que le devoir ». Pour sabrillante conduite et son patriotisme, ilreçoit en 1945 à titre posthume, la croixde guerre 1939-1945 avec palme, lamédaille de la Résistance, la carte de<strong>com</strong>battant volontaire de la Résistanceet le titre de déporté-résistant. Il estpromu lieutenant en 1947 et fait chevalierde l’ordre de la Légion d’honneur. En5000 MANCHEA L’HONNEURLe vendredi 20 août,nos camarades JulienOZANNE et AlfredGLASTRE ont été promusau grade d’officier de laLégion d’honneur.Leur décoration leur aété remise par notre amiPaul LETERRIER, anciende la France Libre, officierde la Légion d’honneur.Julien OZANNE setrouvait chez ses parentsà Granville lorsqu’il aentendu, le 22 juin, l’appeldu général De Gaulle.Avec l’aide de son père etdu résistant M. MAR-LAND, il réussit à passer,grâce à un pêcheur,d’abord à Chausey, puissigne de reconnaissance à ce grandRésistant, la ville d’Angers, par délibérationde son conseil municipal du 6octobre 1947 a donné son nom à uneavenue.Les trois associations, FNCV,Médaillés Militaires et Mutilés des Yeux,ont tenu à concrétiser le souvenir de leurchef sur un monument qu’elles ont faitériger à sa mémoire, sur une concessiond’une durée de cent ans, acquise parelles, le 10 juillet 1945, au cimetière del’Est. Le jeudi 30 mai 1946, elles rendaienthommage à leur présidentMaurice TARDAT, en inaugurant cemonument qui demeure l’emblèmeémouvant de leur union, et dû au ciseaudu statuaire René GUILLEUX.Depuis, chaque 1 er novembre, enprésence des autorités civiles et militairesde la ville, nos trois associationsdéposent une gerbe au pied de cemémorial. La FNCV Anjou, les Mutilésdes yeux et les Médaillés Militaires, quiont financé ce monument et se sontchargées jusqu’à ce jour de son entretien,inquiètes de son devenir, ont sollicitéla Ville d’Angers. Dans sa délibérationen date du 24 mai 2004, le conseil municipals’est prononcé en décidant unemesure de sauvegarde de ce monumententièrement rénové en 2003, en assurantson entretien et en autorisant M. le maireà transformer la concession centenaireen concession perpétuelle au nom de laville d’Angers.Extrait du rapport d’activités duréseau de son neveu, Jean POUTIER, soncorrespondant à Paris, rédigé en février1947 : « …Maurice TARDAT, mon oncle,fut l’un des pionniers de la Résistancefrançaise sur le sol même de la Patrie martyre,qu’il voulait voir libre et pour laquelleil a tout sacrifié, même sa vie… ».De gauche à droite : M. OZANNE, M. LETERRIER, M. GLASTRE43