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dereportage sur<strong>le</strong> procès des naziscologne


a:ç.• courrier·FOURRURESLA QUALITE ARTISANALEPrix ArtisanauxTRICOSIMSociété anonyme au capital de 250.000 Frs41, rue <strong>du</strong> Sentier75002 PARISTél. : 233.82.4.3AU RENARD BLEU68, AVENUE DES G08ELlNS 6875013 PARISTél. : 331 .16.85S.A.R.L. PAUL DECOURPRET A PORTER162 rue <strong>du</strong> Faubourg Saint-Denis75010 PARISTél. : 202.57.12DEPOT TEXTILE] almora11, rue Grenéta 75003 PARISTél. 278·50-72LES TRICOTSIMPORTANTSTOCK PERMANENT DE CHFM IS ES, PYJAMASROB[S DE CHAMBRE, PULLS, VESTES DE LAINE,BLOUSONS. CRAVATESCAROLL LESCOFINTEX S. A.14, Rue Chapon75003 PARIS:1: 278·63·31 (6 LIGNES GROU l'tES)TRICOTSCAROLLMARQUE DtPOstEvous vous faitesdes idéesLectrice de droit et liberté depuis desannées, essayant d'agir à mon niveau- dans <strong>le</strong> cadre de l'administration où jetravail<strong>le</strong> - pour lutter contre <strong>le</strong>s préjugés et<strong>le</strong>s attitudes racistes conscientes ou non. jetiens à vous faire part des difficultés que j'airencontrées à la mairie <strong>du</strong> 11 e à Paris. Jevis marita<strong>le</strong>ment.' il est Algérien. Je suisFrançaise. Nous avons eu un petit garçon ily a.un mois.Le <strong>le</strong>ndemain de ma sortie de lamaternité, je vais à la mairie reconnaÎtremon enfant .' formalité nécessaire puisquenous vivons marita<strong>le</strong>ment. Je demande, entant que mère célibataire, <strong>le</strong> livret de famil<strong>le</strong>auquel j'ai droit. L'employée de l'état civilme répond que je n'y ai pas droit.Etonnement de ma part. J'insiste. Jeconnais mes droits.El<strong>le</strong> me répond .' «Le père étant Algérien.vous n'avez droit à rien -.Nouvel<strong>le</strong> tentative de ma part. El<strong>le</strong> merépond à nouveau .' « Mais puisque je vousdis que vous n'avez droit à rien. Je sais ceque je dis. Si vous vou<strong>le</strong>z un livret defamil<strong>le</strong>, mariez· vous ! ».Le <strong>le</strong>ndemain. je décide de téléphoner auchef de service. El<strong>le</strong> s'excuse de l'attitude del'employée. Ouand je lui fais remarquer queson attitude était raciste, el<strong>le</strong> me déclareque «je me fais des idées ».A.M.e.93130 Noisy·<strong>le</strong>·Sectravail<strong>le</strong>urscoopérantsIl m'est toujours très pénib<strong>le</strong> d'entendrepar<strong>le</strong>r ou de <strong>voir</strong> écrit .' «travail<strong>le</strong>ursimmigrés ». Ne pourrait· on faire un effort etpar<strong>le</strong>r de travail<strong>le</strong>urs coopérants? Pourquoi<strong>le</strong> mrap ne lancerait· il pas une tel<strong>le</strong> idée?Personnel<strong>le</strong>ment, je pense que l'on n'estnul<strong>le</strong> part immigré sur la planète Terre, on yest partout chez soi. D'autre part, pourquoideux poids, deux mesures? La coopérationn'a pas lieu que dans <strong>le</strong> sens France / paysd'Afrique mais aussi dans <strong>le</strong> sens paysd'Afrique/ France.Un cadre ou un instituteur français a droitau titre de coopérant. Les étrangers quiviennent de Norvège, de Suède ou de R. F.A.ou d'un autre pays d'Europe ne sont pasappelés des immigrés.Mme Christine BERNARDI30250 Sommières<strong>le</strong>s métis .aussI ...Depuis des années, nous lisons très.attentivement et avec <strong>le</strong> plus vlf.fntéret votrepériodique droit et liberté dans <strong>le</strong>quel il estsouvent question de métis. .Problème crucial. toujours d'actualité, quebien de grands écrivains en particulierAndré Londres, dans son roman «Terred'ébène », avaient sou<strong>le</strong>vé en <strong>le</strong>ur temps etqui pour autant est encore vivant.. Combien il est heureux qu'un périodiquetel que <strong>le</strong> vôtre donne à ses <strong>le</strong>cteurs uneidée concrète des situations de catégOriesd'hommes qui souffrent, victimes de <strong>le</strong>ursorigines!Nicolas RIGONAUXComité International des MétisDakarcomprendre<strong>le</strong>s autresJe voulais vous dire combien la <strong>le</strong>cture devotre revue m 'aide beaucoup dans macompréhension des autres. C'est importantdans mon métier d'é<strong>du</strong>catrice et de femme.Je suis mariée depuis près de vingt ans à un« étranger ». Nous avons beaucoup decamarades étrangers de nombreusesnationalités et je n'aijamais rencontré demauvais Juifs, de mauvais Arabes, de vilainNoir ...Mme Nico<strong>le</strong> N.91350 Grignyl'énormecampagned'i ntoxicationDans <strong>le</strong>s «Au f/I des jours » <strong>du</strong> numéro386 de droit et liberté, sous <strong>le</strong> titre «LesNoirs, <strong>le</strong>s femmes et l'Ayatollah », on pouvaitlire.' «Libérer <strong>le</strong>s Noirs et <strong>le</strong>s femmesd'abord intro<strong>du</strong>it une discrimination àrebours inacceptab<strong>le</strong> car el<strong>le</strong> tend à fairepasser pour irresponsab<strong>le</strong>s des ensemb<strong>le</strong>sd'êtres humains qui revendiquent bien hautl'égalité de tous. »Les gens de progrès devraient êtreextrêmement prudents pour juger de lasituation en Iran ainsi que dans <strong>le</strong> choix destermes qu'ils emploient pour cela.L'auteur de cet «écho » devrait serenseigner sur la nature raciste <strong>du</strong> conceptde «discrimination à rebours » tel qu'il estutilisé aux Etats·Unis d'Amérique. (Voir droitet liberté nO 372 et 383 « Quota »)D'autre part, il ne peut juger p<strong>le</strong>inementde la situation à cause <strong>du</strong> manqued'informations et de l'énorme campagned'intoxication qui a innondé <strong>le</strong> «mondelibre » à ce propos (fort justement dénoncéedans cet artic<strong>le</strong>).L'histoire récente offre quelques exemp<strong>le</strong>sde la colère de peup<strong>le</strong>s auxquels on avaittrop longtemps refusé <strong>le</strong>s droits humains <strong>le</strong>splus élémentaires. Un peup<strong>le</strong> qui accumu<strong>le</strong>cette colère, une colère encore augmentéepar la répression bruta<strong>le</strong> qu'il subit de lapart <strong>du</strong> «Monde libre », réagit d'une manièreque <strong>le</strong>s informateurs «occidentaux » taxentde «fanatique ».Il est hors de doute que c'est la similtitudede <strong>le</strong>urs situations et non une« discrimination à rebours » qui a con<strong>du</strong>it <strong>le</strong>peup<strong>le</strong> iranien à libérer <strong>le</strong>s Noirsaméricains. Il n 'est pas éloigné <strong>le</strong> temps où<strong>le</strong> ciel des ghettos américains était assombripar <strong>le</strong>s fumées de la colère d'un autrepeup<strong>le</strong> trop longtemps opprimé parl'impérialisme américain. Les Iraniens ontaccompli un acte de solidarité.Il est éga<strong>le</strong>ment évident que <strong>le</strong> peup<strong>le</strong>iranien a besoin d'alliés politiques dans <strong>le</strong>sEtats-Unis qui ne soient pas inspirés parune hystérie ultra-nationaliste. Aujourd'hui<strong>le</strong>s Noirs américains, en masse, ont pris latête <strong>du</strong> soutien au peup<strong>le</strong> iranien aux Etats·Unis. (Ce fait est soigneusement passé soussi<strong>le</strong>nce en France).Je m'associe à l'auteur pour demanderl'égalité pour tous. Mais je voudrais ajouterque l'égalité que je recherche est uneégalité dans <strong>le</strong>s drOits qUi assurerait unepaix stab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> monde. Maintenir <strong>le</strong>sfemmes et <strong>le</strong>s Noirs, qui sont <strong>le</strong>s victimes del'impérfalisme américain. avec <strong>le</strong>s autresotages n'aurait pas hâté <strong>le</strong>ur libération enaucune manière. C'est la Maison Blanchequi a bloqué toute possibilité d'une solutionpacifique à la crise.Un Noir Américain<strong>le</strong> contrô<strong>le</strong>ur de laratp est un« sauvage»Le jeudi 13 décembre 1979 vers 8 heures<strong>du</strong> matin, sur la ligne d'autobus 195·A (sensPorte d'Orléans·Châtenay Malabry), deuxcontrô<strong>le</strong>urs sont montés dont l'un. quirépond au matricu<strong>le</strong> nO .. . a eu tout aulong <strong>du</strong> contrô<strong>le</strong> une attitude et un tonparticulièrement désobligeants et agressifsenvers l'ensemb<strong>le</strong> des voyageurs.Cette agressivité a atteint son paroxysmelorsque l'agent en question a contrôlé <strong>le</strong>titre de transport d'un passager à la peaunoire. Ce dernier était en règ<strong>le</strong> si ce n'estqu'il avait commis la redoutab<strong>le</strong> infractionqui consiste à ne pas a<strong>voir</strong> recopié <strong>le</strong>numéro de sa carte orange sur <strong>le</strong> coupon <strong>du</strong>mois de décembre. Cela lui a valu de sefaire traiter par <strong>le</strong> dit contrô<strong>le</strong>ur de«sauvage ».Sachant que <strong>le</strong> Par<strong>le</strong>ment français a voté<strong>le</strong> 1 er juil<strong>le</strong>t 1972 une loi punissant <strong>le</strong>s .propos et comportements à caré!ctère racisteémis publiquement à l'encontre d'unparticulier ou d'une col<strong>le</strong>ctivité résidant sur<strong>le</strong> territoire français, et étant moi·mêmeprofondément choqué par cette attitude, j'aifait poliment remarquer à l'agent nO ...qu'il avait émis Une «réf<strong>le</strong>xion déplacée ».Que n'avais·je pas dit!Je fus immédiatement contrôlé d'unefaçon qui aurait pu laisser à penser quej'était un dangereux criminel: .Mon titre de transport était en règ<strong>le</strong> SI cen 'est que, comme <strong>le</strong> précédent passager,j'avais omis de recopier <strong>le</strong> numéro sur <strong>le</strong>coupon de décembre de ma carte orange. _Le contrô<strong>le</strong>ur ne m'a pas invité à <strong>le</strong> fairemais a immédiatement rempli une fiched'infraction à mon nom.J'ajoute que lorsque j'ai demandé à cecontrô<strong>le</strong>ur de bien vouloir me communiquerson numéro d'immatriculation. il s'y est re·fusé et seu<strong>le</strong> une longue insistance de mapart, et la prise à témoin d'autres passagers,ont fait qu'il s'y est fina<strong>le</strong>ment résolu.Je précise enfin que je tiens à votredisposition <strong>le</strong> témoignage de trois voyage!;'rsqui ont assisté à ces incidents et sont pretsà en témoigner. - - -2droit et liberté. n0388 • février 19803


au sommaire• sur <strong>le</strong> vif.des assassins« bien convenab<strong>le</strong>s" ... . ... ... p. 6par jean-pierre giovencoJe me permettrai, pour conclure, uneseu<strong>le</strong> remarque : <strong>le</strong>s passagers de cl!tteligne, à 8 heures <strong>du</strong> matin. sont de! gensqui utilisent l'autobus pour se rendrequotidiennement à <strong>le</strong>ur travail et n'ont pas àêtre traités a priori comme des délinquants.Je ne conteste en rien la nécessité d'uncontrô<strong>le</strong> des bil<strong>le</strong>ts, mais il me semb<strong>le</strong> quecette tâche de relation publique, parexcel<strong>le</strong>nce, ne saurait être confiée à despersonnes dépourvues de qualitésélémentaires de courtoisie et de maitrise desoi (Cette <strong>le</strong>ttre a été adressée au Direc- l'teur <strong>du</strong> Service de Réclamations de laR.A.T.P.).Michel BILlSParis 14"• éditorial •sport, racismeet politiquemode enfantinea.I.E ......PAR 1 Spiedssensib<strong>le</strong>s<strong>le</strong>s chausseurs<strong>du</strong> confort et de lëléganceChoix unique en chevreauen sports et en bottesIl .r) 5, rue <strong>du</strong> Louvre 1 Métro Louvre)19·) Gare Saint-Lazare - 81. rue Saint-Luare IMo St-Lazare - Trinité)16·) Rive gauche - 85, rue de Sévr\ls IMétro Sévres-Babylone)Il O·) Gare de l'Est - 53, Bd de Strasbourg IMétro ChAteau d'Eau)Magasins ouverts tous <strong>le</strong>s lundis.~-------------------------prévenirvautmieuxqueguériravez-vous renouvelévotre abonnementà droit et liberté ?• point chaud.« la résistance se porte bien » .. p. 8un entretien avec a<strong>le</strong>xandre moumbarisl'afrique <strong>du</strong> sud contre <strong>le</strong>sport .. . . ...... ... . . ....... . . p. 9par robert pac<strong>le</strong>s fascistes turcs opèrentaussi en france . . . ... . . . ..... p. 10• événement.<strong>le</strong> conseil constitutionnelampute la loi bonnet .. .. .. ... p. 11ils ont tué salif pour s'amuser p. 12.dossier.visages de l'islam .... . .. .. .. p. 15et nos rubriques habituel<strong>le</strong>sla photo de la «une » a été réalisée par marc riboud (magnum)droit et liberté mensuel120 rue saint·denis. 75002 paris · téléphone 233 09.57 · c.c .p . 9239· 81 parisdirecteur de la publicationrédacteur en chefcomité de rédactionalbert lévyJean· louls sag ot·<strong>du</strong> vaurouxJean ' P<strong>le</strong>rre glovencojean-pierre barrizien, mireil<strong>le</strong> carrère, delphine deporte, philippe jarreau. patrickkamenka. félix lambert, r


Laïd Sebaï assassiné par un groupe fasciste. Un crime raciste de plus resté impuni.vio<strong>le</strong>nces racistesils ont tuésai if pour s'amuserTrois immigrés assassinés, Trois autre grièvement,b<strong>le</strong>ssés, L'année1980 a débuté sous <strong>le</strong> signe de la vio<strong>le</strong>nce raciste,La première affaire a eu pour cadre lavil<strong>le</strong> d'Amiens. Bien que <strong>le</strong> drame se soitpro<strong>du</strong>it <strong>le</strong> 4 novembre dernier, <strong>le</strong>s faitsn'ont été connus qu'à la mi-janvier. Le 4novembre, <strong>le</strong> cadavre d'un travail<strong>le</strong>ur sénégalaisde 24 ans, M. Salif Camara, étaitretiré de la Somme qui cou<strong>le</strong> à Amiens. Lecorps ne présentait aucun signe extérieurde b<strong>le</strong>ssure.Comme cela est souvent <strong>le</strong> cas en pareil<strong>le</strong>circonstance, la police classait l'affaireà la rubrique« suicide ». En réalité, ils'agissait d'un assassinat. Le jeune Sénégalaisa été noyé au quartier de Saint­Leu par une bande de jeunes garçons, desmineurs pour la plupart qui, au chômage,passent <strong>le</strong>ur journée à boire des canettes12de bière. Un drame atroce et stupide.Depuis lors, <strong>le</strong>s faits ont été reconstitués.Salif a été poussé dans <strong>le</strong> canal parun des jeunes garçons, à peine agé de 15ans, et qui au moment des faits était sousl'emprise de la boisson. Ses amis présentslaissèrent faire. Ils n'intervinrentpas pour porter secours à Salifqui, frappéd'hydrocution, coula à pic. Aujourd'huiune famil<strong>le</strong> p<strong>le</strong>ure au Sénégal un fils venutravail<strong>le</strong>r en France et tué pour rien. AAmiens, huit famil<strong>le</strong>s frappées par la misèreet <strong>le</strong> chômage p<strong>le</strong>urent huit fils devenusun jour de novembre assassins etdont <strong>le</strong>s vies sont déjà brisées avantl"fIême d'a<strong>voir</strong> commencé vraiment.Dans une déclaration, Jean- PierrelU>:>~:;lUc:lUU...oo~Il.Garcia, au nom <strong>du</strong> mrap, a bien résumél'affaire en déclarant : «Des jeux débi<strong>le</strong>set cruels pour oublier l'ennui et la m~sèredans cette société qu'ils sont trop faib<strong>le</strong>s,trop pauvres pour combattre ».un b<strong>le</strong>ssé graveà mulhouseLa seconde affaire nous vient de Mulhouse(Haut-Rhin). Un chauffeur de 32ans, M . Driss Loukili, était découvert <strong>le</strong> 6janvier dans un ravin de la forêt de Nonnenbruch,près de Mulhouse. Quelquesheures auparavant, <strong>le</strong> travail<strong>le</strong>ur immigréavait été agressé par un groupe de quatrepersonnes. Ces derniers <strong>le</strong> trainèrent deforce dans <strong>le</strong> fourgon de la société où ilstravaillaient et s'acharnèrent sur lui.Puis, après lui a<strong>voir</strong> dérobé 600 F, <strong>le</strong>sagesseurs racistes l'abandonnèrent sur<strong>le</strong> bord de la route. Pourquoi cettevio<strong>le</strong>nce? Pour rien, pour <strong>le</strong> plaisir de se«faire » un travail<strong>le</strong>ur immigré. Atteintd'une facture de l'os frontal, <strong>du</strong> maxilliairesupérieur et d'une plaie ouverte à latrachée artère, M. Loukili lutte contre lamort à l'heure où ces lignes sont écrites.Les quatre agresseurs (dont deuxfrères) ont été arrêtés.par la police à <strong>le</strong>urdomici<strong>le</strong> où ils s'étaient tranquil<strong>le</strong>mentren<strong>du</strong>s après l'accomplissement de <strong>le</strong>urlâche forfait.deux algériens tuésà troyesLa troisième affaire s'est déroulée dansun café-hôtel, «Les Messageries» deTroyes (Aube). Dans la nuit <strong>du</strong> 6 au 7 janvier,deux hommes, <strong>le</strong> visage recouvertd'une cagou<strong>le</strong>, armés de 11,43, ont fait irruptiondans l'établissement et tiré à plusieursreprises sur <strong>le</strong>s quatres consommateursprésents. Des Algériens. Deuxd'entre eux ont été tués. Il s'agitde M. RezhiFehkar, 50 ans et de M . Saci Ketitah.Les deux autres personnes visées par latuerie, M . Lalni Rahmouni, cogérant <strong>du</strong>café, et M. Rachid Rahmouni, son cousin,ont été b<strong>le</strong>ssés, <strong>le</strong> premier à la jambe, <strong>le</strong>second à la main. Les assassins sont parvenusà prendre la fuite à travers <strong>le</strong>sruel<strong>le</strong>s <strong>du</strong> vieux quartier de Troyes. Lesquatre victimes exerçaient une professionà Troyes et n'étaient pas connus desservices de police. Seul M . Lalni Rahmouniétait sous <strong>le</strong> coup d'une mesured'expulsion pour une raison d'ail<strong>le</strong>urs inconnue.Ces affaires de racisme ont con<strong>du</strong>it <strong>le</strong>Président de la République à faire part desa «profonde émotion» au cours <strong>du</strong>conseil des ministres <strong>du</strong> 9 janvier. Il est àespérer qu'il ne s'agit pas là d'une déclarationde circonstance ou d'un voeupieux. L'expérience nous montre en effetque la liste des crimes racistes resté impuniss'allonge au moment même ou <strong>le</strong>gouvernement met en place un dispositiflégislatif qui fait des immigrés des victimesdésignées de la répreSSion antiouvrière.•• au fil des jours • au fil des jours • au fil des jours • au filcrime colonia<strong>le</strong>n nouvel<strong>le</strong>calédonieLes Blancs sont tous armés.Cette constatation faite par tousceux qui rentrent de Nouvel<strong>le</strong>-Calédoniedonne une idée inquiétantede la tension qui règne entreCanaques et Européens.Dans la nuit <strong>du</strong> 6 au 7 janvier, M .Ferriot, un inspecteur de police,rentre chez lui, dans <strong>le</strong> quartierchic .... et blanc, <strong>du</strong> Mont d'Or. Sursa route, il rencontre un groupe dej eunes canaques en train de s'amusersur la route. Il est23 heures.La scène n'est pas <strong>du</strong> goût de l' i­rascib<strong>le</strong> inspecteur et il sort de savoiture, un révolver à la main, intimel'ordre aux jeunes gens derentrer chez eux et appuie son interventionde deux coups de feu tirésen l'air.Mais cette démonstration deforce ne lu 1 suffit sans doute paspuisqu'il revient sur <strong>le</strong>s lieux avecun ami. Les deux hommes sont armésde fusils. Arrivés devant <strong>le</strong>pauvre lotissement des Canaques,M . Ferriot sort de sa voiture et tire.Théodore Daye, 22 ans, tombemortel<strong>le</strong>ment b<strong>le</strong>ssé à côté deChar<strong>le</strong>s Teanyouen, éga<strong>le</strong>mentb<strong>le</strong>ssé.Le Front indépendantiste 'quiréunit un très grand nombre d'organisationscanaques devait déclarerque cet acte est « <strong>le</strong> résultatd'un racisme qui a toujours existé àl'encontre des Canaques et qui. deplus en plus, tend à s'extérioriserpar des actes de vio<strong>le</strong>nce pouvantal<strong>le</strong>r jusqu'à mort d'homme ».Une histoire révoltante venantd'un territoire d'Outre-Mer qu'unebantoustanisation feutrée est entrain de transformer peu à peu enune véritab<strong>le</strong> Rhodésie ; ajoutonsque si la loi «anticasseur » a immédiatementété appliquée dans ceT.O.M., la loi antiraciste de 1972n'y est pas en vigueur.angers se lèvecontre<strong>le</strong> racismeAngers, vil<strong>le</strong> réputée paisib<strong>le</strong>, aconnu <strong>du</strong>rant <strong>le</strong> mois de janvierune forte agita'tion universitaire.Deux étudiants marocains, régu -1 ièrement inscrits à l'U niversité,devaient être expulsés sur ordre <strong>du</strong>préfet au terme de la «circulaireBonnet » qui intro<strong>du</strong>it des conditionsdiscriminatoires à la poursuitedes études pour <strong>le</strong>s étudiantsétrangers et notamment <strong>le</strong>s pluspauvres.Occupation pacifique <strong>du</strong> théâtremunicipal. manifestation regroupanttrois à quatre mil<strong>le</strong> personnes,solidarité puissante del'ensemb<strong>le</strong> des étudiants puis desenseignants : la réponse est d'abordla répression. A la demande<strong>du</strong> maire, <strong>le</strong>s C.R .S. font évacuer <strong>le</strong>théâtre. Mais la protestation estvraiment trop forte et, fina<strong>le</strong>ment,<strong>le</strong> préfet doit céder. Les deux étudiantspourront terminer <strong>le</strong>ursétudes. La mesure vaut aussi pourceux qui se trouveraient dans <strong>le</strong>même cas. Les autorités administrativess'engagent à ne plus prendrede tel<strong>le</strong>s mesures sans en référerauxresponsab<strong>le</strong>s universitaires.Au moment où <strong>le</strong> recours <strong>du</strong>mrap auprès <strong>du</strong> Conseil d'Etatconcernant la circulaire Bonnet arrivedans sa phase fina<strong>le</strong>, ce sp<strong>le</strong>ndideexemp<strong>le</strong> de solidarité antiracistemontre qu 'il est possib<strong>le</strong> defaire échec aux discriminations etque, sur ce thème, la mobilisationla plus large est possib<strong>le</strong>.<strong>le</strong>s naziss'affichent"a pans.Les groupuscu<strong>le</strong>s d'extrêmedroiteet nazis n'ont pas chômé audébut <strong>du</strong> mois de janvier. Le 3 janvier,<strong>le</strong> Groupe Union et Défense(G.U.D.) qui est surtout implanté aucentre Assas à Paris, a attaqué, àl'Université de Lil<strong>le</strong> 1, <strong>le</strong> bureaud'un professeur connu pour militerau comité de défense des étudiantsétrangers. comité créé afin de faireéchec à la circulaire Bonnet qui règ<strong>le</strong>mentel'entrée et <strong>le</strong> séjour desétudiants étrangers dans <strong>le</strong>s universitésfrançaises.Le G.U.D., après a<strong>voir</strong> éparpillédes dossiersetdespapiers, n'a pashésité à inscrire des menaces surun tab<strong>le</strong>au et à <strong>le</strong>s signer. Dans lanuit <strong>du</strong> 11 au 12 janvier, une organisationantisémite commettait unattentat contre <strong>le</strong> Centre Beaubourgà Paris afin. de protestercontre


• au fil des jours • au fil des jours • au fil des jours • au filtout <strong>le</strong> monde puisqu'il estcontraint d'abandonner son emploiet de regagner <strong>le</strong> 2 janvier laFrance où se trouvent encore safemme et ses enfants.Là, surprise, il trouve sa femmeamaigrie ; une menace d'expulsionpèse sur el<strong>le</strong>. Le 3 janvier, uneconvocation de la préfecture de policeest glissée dans la boîte aux<strong>le</strong>ttres. El<strong>le</strong> prie « Mme Adè<strong>le</strong> Gauthieret ses enfants " de bienvouloir se présenter <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain4 janvier à la «caserne cité, 5 eétage, escalier E à 15 heures(heure impérative) avec son passeportet ses bagages pour notificationde refus de séjour ».La nouvel<strong>le</strong>est proprement ahurissante.Adè<strong>le</strong> n'est pas française mais mariéeà un français ; <strong>le</strong>s enfants sontfrançais puisque <strong>le</strong> père l'est. Toustrois sont cependant menacésd'expulsion.Le 4 janvier, il se rend à la Préfecturede police, aux renseignementsgénéraux, en lieu et place desa femme. Il apprend alors que personnene possède <strong>le</strong> dossier de sonépouse et de ses enfants. Fina<strong>le</strong>ment«on » lui fait sa<strong>voir</strong> que <strong>le</strong>schoses en resteront là et que safemme ne sera plus inquiétée. M .Daniel Gauthierquant à lui, et on <strong>le</strong>comprend, n'est pas sûrque la procé<strong>du</strong>red'expulsion ait bien été annulée.la paixmaintenantà paris«Shalom ahchav ", la paix maintenant.Depuis quelques années,régulièrement, des dizaines demilliers d'Israéliens descendentdans la rue pour faire entendre cecri à la suite de 350 officiers ousous-officiers de réserve de l'arméeisraélienne. 80.000 encore,dans la rue, sous la même bannière,en novembre dernier, c'est,pour un petit pays comme Israël,tout à fait considérab<strong>le</strong>.Des représentants de ce vastemouvement d'opinion ont entreprisune tournée en Europe et auxEtats-Unis pour informer <strong>le</strong>s communautésjuives de <strong>le</strong>ur action.Se situant dans une perspectivesioniste, ils ont affirmé que, seloneux, « l' annex ion des territoires occupésmettrait en cause <strong>le</strong> caractèrejuif de l'Etat d'Israël ". Ils sesont prononcés pour «des négociationsdont <strong>le</strong> seul préalab<strong>le</strong> soitl'acceptation d'une solution négociée". Sans l'évoquer explicitementdans <strong>le</strong>urs textes, ils affirmentne pas <strong>voir</strong> d'inconvénient deprincipe à la participation del'O.L. P. à une tel<strong>le</strong> négociation ni àl'établissement d'un Etat pa<strong>le</strong>stinienau x frontières d'Israël. Mais,comme ils <strong>le</strong> reconnaissent, ilsn'ont pas en charge la négociationel<strong>le</strong>-même.Mouvement de masse aux motivationsdiverses, Shalom ahchavne propose pas de solution précise14à la crise et en laisse <strong>le</strong> soin auxgouvernements et partis concernés.Le seul fait qu 'il puisse mobiliserautant de monde autour <strong>du</strong> thèmed'une paix immédiate et négociéeest un signe encourageant dans unProche-Orient par ail<strong>le</strong>urs soumisà d'intenses bou<strong>le</strong>versements.l'évasionmanquée d'un<strong>le</strong>ader indienLéonard Peltier, un Indien Lakota,<strong>le</strong>ader de l'American IndianMovement (A.I.M.) était à WoundedKnee en 1973. Le F.B.1. n'avaitpas pu l'emprisonner alors, mais, àla suite d'une fusillade entre Indienset agents <strong>du</strong> F.B.I. en juin1975, sur la réserve de' Pine Ridge,dans laquel<strong>le</strong> deux agents <strong>du</strong> F. B.1.trouvèrent la mort, Leonard- Peltierfut arrêté et condamné sanspreuves à deux fois la prison à viepour complicité de meurtre.Craignant pour sa vie, car il luiétait devenu évident que <strong>le</strong>s autoritésgouvernementa<strong>le</strong>s étaient entrain d'échafauder un plan pourl'assassiner, Leonard Peltier réussità s'évader de la 'prison fédéra<strong>le</strong>de Lompoc, en août 1979, avecdeux autres détenus, Bobby GeneGarcia et Thunder Shield. ThunderShield fut tué par <strong>le</strong>sga.rdes.Quant à Peltièr, il fut repris par lapolice après une fuite à pied de 5jours.Avec ses deux compagnons, ilcomparaissait devant <strong>le</strong> tribunal deLos Ange<strong>le</strong>s au début <strong>du</strong> mois dedécembre pour cette évasionmanquée. Le jury reconnut que destentatives avaient été faites pourtuer <strong>le</strong>s trois hommes en prison et<strong>le</strong>urs avocats purent plaider la légitimedéfense. En foi de quoi, <strong>le</strong>strois hommes furent acquittés <strong>du</strong>délit de voie de fait, ainsi que del'accusation de complot.Mais Peltier fut reconnu porteurd'une arme à feu .Les charges retenues peuventvaloir sept années de prison supplémentairespour Peltier et cinqannées pour GarciaMais <strong>le</strong>s avocats des deux 'hommes possèdent maintenantsuffisamment d' éléments pour obtenirla révision de <strong>le</strong>urs procès.Quant à Duenas, s'il est lavé detout soupçon lors de son jugementqui était prévu pour janvier, il seralibre lorsque paraîtront ces lignes.Les condamnations de Peltier etGarcia peuvent entraîner des me­~ures discipl.inaires graves. Déjà,1 administration a recommandél'internement des deux hommespour de longues périodes au tristementcélèbre « Centre de Modification<strong>du</strong> Comportement " de la prisonde Marion, dans l'Illinois, où<strong>le</strong>s privations physiques et l'absorptionforcée de drogues sontutilisées pour «mater » <strong>le</strong>s «activistes».Robert PACpas debâillon pourla presseantiracisteet antinazieLes «Affiches de la Haute-Saône ». quotidien départemental. ont trèsnat~rel<strong>le</strong>ment succédé, en 1945, au « Courrier de la Haute-Saône " , interditaprès la Libération pour son soutien à l'occupation al<strong>le</strong>mande, àla. politique de collaboration et à l'antisémitisme hitléro-vichyssois. Ledirecteur des « AffIches de Haute-Saône », M. Jean Royer. était à l'époquerédacteur en chef <strong>du</strong> « Courrier ».Un bimestriel local. résolument non confotmiste, 1'« Estocade », décidedernièrement de publier une enquête sur la presse collaborationnistede la région, Il relève dans «Le Courrier » des phrases tel<strong>le</strong>s que :«," faut extirper <strong>le</strong> virusjU/f et maçonnique de chez nous » etc, Et <strong>le</strong> journalistede conclure: « VOIlà comment Gaspard (père adoptif de HIJyer) etRoyer approvisionnaient à <strong>le</strong>ur propre initiative <strong>le</strong>s chambres à gaz ».M. Royer, outré et visib<strong>le</strong>ment décidé à a<strong>voir</strong> la peau de 1'« Estocade" , poursuit <strong>le</strong> journal pour diffamation en demandant 250.000 frsde dommages et intérêts. Au procès, qui se déroulait à Vesoul <strong>le</strong> 17janvier dernier, 1'« Estocade » apporte un dossier accablant pou~ <strong>le</strong> directeurdes «AffIches ». Non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> « Courrier » a collaboré en publiant<strong>le</strong>s communiqués al<strong>le</strong>mands, mais il en rajoute dans de nombreuxéditoriaux, allant jusqu'à condamner <strong>le</strong> régime de Vichy pourmanque de conviction dans sa politique antisémite.Albert Lévy. secrétaire géné'ral <strong>du</strong> mrap. témoignait pour 1'« Esto ­cade ». « Ils ont faIt œuvre uti<strong>le</strong> » devait-il dire, argument repris, d'ail­I,:urs: I;lar.<strong>le</strong> procur~ur ~e la République. M. Marc Dreyfus qui, dans sonrequlsltolre. prenait fait et cause pour 1'« Estocade ». M. Goguey, directeurde 1'« Estocade » sollicitait la relaxe et demandait à son tour 1 0 .000frs de dommages et intérêts aux «Affiches ».On <strong>le</strong> voit, la liberté de la presse n'est pas toujours d'un exercice faci<strong>le</strong>.Ou'un hebdomadaire à grand tirage révè<strong>le</strong> tel ou tel scanda<strong>le</strong> etl'on trouve un biais pour <strong>le</strong> poursuivre sans a<strong>voir</strong> à se prononcer sur <strong>le</strong>fond. Ou'un petit journal exprime une opinion déplaisante pour <strong>le</strong>sgens en place et c'est la tentative d'asphyxie financière par dommageset intérêts interposés.Dans son numéro 0, «Sans Frontière », un périodique consacré àl'immigration, publiait un artic<strong>le</strong> sur la situation préoccupante <strong>du</strong> quartierde la Goutte d'Or, à Paris, où M. Jean-Pierre Pierre-Bloch, députéU.D .F., tentait defaire régner l'Ordre selon Bonnet et Stoléru de la manièreexpéditive qui lui a valu <strong>le</strong> surnom de «Zorro ".« Sans frontière " , qui avait titré son artic<strong>le</strong> « 42 - Darquier de Pel<strong>le</strong>poixassainIt <strong>le</strong> maraIs; 80 - PIerre Bloch assainira-t-il la Goutte d'Or ? ». sevoyait demander par <strong>le</strong> député la somme de 50.000 frs.Selon un témoin, <strong>le</strong> député aurait déclaré à une délégation d'habitants<strong>du</strong>.quartier qu'il recevait pour une autre affaire: « C'est comme <strong>le</strong>journal « Sans Frontière ", voyez avec qui il me compare! Je <strong>le</strong>ur ai fait unprocès et j'espère gagner et qu'il en sera fini de ce journal ». Claude Julien,journaliste au « Nouvel Observateur ", témoignait <strong>du</strong> rô<strong>le</strong> positif de«Sans Frontière " dans l'ensemb<strong>le</strong> de la presse paraissant en France etdemandait qu'on ne <strong>le</strong> tuât pas pour un titre « maladroitement provocateur,une erreur de jeunesse " .Jean-Louis Sagot-Duvauroux, rédacteur en chef de « droit et liberté »éga<strong>le</strong>ment témoin de la défense, rappelait qu'à plusieurs reprises etnotamment dans la campagne des étoi<strong>le</strong>s vertes contre <strong>le</strong>s contrô<strong>le</strong>ssI'identité ra.cistes, <strong>le</strong> mrap avait explicitement évoqué que l'engrenage<strong>du</strong> racisme. et surtout l'enc<strong>le</strong>nchement de discriminations officiel<strong>le</strong>savaient pour aboutissement ultime. <strong>le</strong> nazisme dont on saitmaintenant qu'il n'est pas hors de portée de l'être humain.Là encore. <strong>le</strong> Procureur demandait la relaxe, approuvant l'existencede « Sans Frontiè~e » et estimant que c'est dans son activité politique etn~n dans sa qualité de personne que Jean-Pierre Pierre-Bloch avait étémis en cause.Jugement <strong>le</strong> 13 février.Fanatiques lorsqu'ils se soulèvent contre une tyrannie et fatalistes lorsqu'ils se taisent, obscurantisteslorsqu'ils légitiment par <strong>le</strong>ur religion des pesanteurs <strong>du</strong> passé et agitateurs irresponsab<strong>le</strong>s lorsqu'ils décidentde prendre <strong>le</strong>urs affaires en main, <strong>le</strong>s musulma,ns et l'Islam n'ont pas bonne presse, même s'ils font la« une » des journaux.Si l'Islam a pu être <strong>le</strong> catalyseur de grands mouvements populaires contre l'oppression, comme au Maliou au Sénégal <strong>du</strong>rant la période colonia<strong>le</strong> ou comme récemment en Iran, il peut aussi servir de moyend'oppression à des féodaux rétrogrades comme en Afghanistan ou en Arabie Saoudite. Il ressemb<strong>le</strong> encela à toutes <strong>le</strong>s religions <strong>du</strong> monde.En France, il est un moyen de reconnaissance pour <strong>le</strong>s immigrés qui s'en réclament et il doit pou<strong>voir</strong>jouir des mêmes facilités de culte que <strong>le</strong>s autres religions.Il sait aussi prendre <strong>le</strong> visage des nations et des peup<strong>le</strong>s qui <strong>le</strong> pratiquent et, si <strong>le</strong>s femmes yéménitesportent un voi<strong>le</strong> qui <strong>le</strong>s dérobe au regard <strong>du</strong> passant, <strong>le</strong>s femmes maliennes vont'au champ torse nu. Maischaque jour, cinq fois, el<strong>le</strong>s se tournent vers <strong>le</strong> même lieu pour dire <strong>le</strong>s mêmes prières.Non, l'Islam n'est pas cette force mystérieuse et incontrôlab<strong>le</strong> dont on veut faire croire, en reprenant<strong>le</strong>s ritournel<strong>le</strong>s d'antan, qu'il menacerait «la civilisation».droit et liberté. n0388 • février 1980al•Visagesdel'islam15


•pour comprendrel'islam, lutter contrel'européo-centrismeun entretien avec jacques berquepar yves thoravalUne vague de propagande haineuse se déchaîne actuel<strong>le</strong>ment d'unemanière très offensive, plus encore peut-être que lors de la crise deSuez en 1956, de la guerre d'Algérie, ou de la guerre de juin 1967contre un « ennemi » global. monolithique, inquiétant, irrationnel:l'Islam.Les musulmans, qu"ils soient Arabes,Iraniens ou autres, sont englobés dansune même vindicte ignorante, un peucomme <strong>le</strong> " Turc » a cristallisé <strong>le</strong>s phantasmesde rejet <strong>du</strong> monde chrétien, descroisades , au XVIIIE sièc<strong>le</strong>. Les medias,souvent tres peu au courant des nuanceshistoriques, culturel<strong>le</strong>s, religieuses, politl.guesd 'un monde immense des plus variesdans ses composantes, envenimentsouvent plus <strong>le</strong> débat qu 'el<strong>le</strong>s ne l'éclai ­rent. M . Jacques Berque, professeur, titulairede la chaire d'histoire socia<strong>le</strong> de l'Islamcontemporain au Collège de France(1), a accepté de répondre à quelquesquestions pour éclairer <strong>le</strong>s <strong>le</strong>cteurs dedroit et liberté.Q. Plutôt que d'envisager unIslam global, ne va"udrait-ilpas mieux · considérer qu'i<strong>le</strong>xiste plusieurs Islam divers?Jacques Berque. Naturel<strong>le</strong>ment, il y aplusieurs expressions socio- historiquesde l'Islam, <strong>voir</strong>e des diversités d'éco<strong>le</strong>s,de sectes, de niveau, de personnes. Maisce serait une erreur que de minimiser l'unitéculturel<strong>le</strong> profonde qui sous-tendcette pluralité et qui prend appui sur <strong>le</strong>Coran et sur une histoire millénaire.Q. Pour beaucoup de gens, Islam= Arabe. Les Arabes représententenviron undixième <strong>du</strong> nombre total desMusulmans seu<strong>le</strong>ment etsont eux-mêmes passab<strong>le</strong>mentdifférenciés entre eux.Comment exposer clairementaux <strong>le</strong>cteurs ces nuances detail<strong>le</strong>?Jacques Berque. La formu<strong>le</strong> de LouisMassignon aide à comprendre ce problèmeet à opérer cette mise en situation :" L'Islam est axial à l'arabisme et l'arabismeest axial à l'Islam ". Cela n'empêchepas, naturel<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s autres as ­pects, <strong>le</strong>s autres faces de cette pluralité.Q . Le « réveil de l'Islam» estune expression à connotationmenaçante, souvent enten<strong>du</strong>e.La résistance actuel<strong>le</strong> decertains secteurs de l'Islam àl'acculturation forcenée venue<strong>du</strong> monde in<strong>du</strong>strialisé etdéveloppé, n'est-el<strong>le</strong> pas plutôtà rapprocher d'autres sursautshistoriques comparab<strong>le</strong>s?Jacques Berque. Je par<strong>le</strong>rai plutôt de réveildes peup<strong>le</strong>s musulmans. Ce réveil n 'apas seu<strong>le</strong>ment. loin de là, pris la forme <strong>du</strong>traditionnalisme ni de l"intégrisme : <strong>voir</strong>la révolution nassérienne, l'Algérie, <strong>le</strong>Baath. Mais il est exact que <strong>le</strong>s défaillancesprésentes de divers modè<strong>le</strong>s tantlibéraux que socialistes ont rejeté certainsgroupes vers un recours à une spécificitéculturel<strong>le</strong> se vou la nt opposée enbloc à l'histoire contemporai ne, tel<strong>le</strong> quel'a faite et la domine encore la révolutionscientifique et technique.Q. L'Iran, <strong>le</strong>s shiites: commentdire <strong>le</strong>ur spécificité?Jacques Berque. La cu Iture persane estl'une des trois grandes cultures classiquesde l'Islam. Le shiisme présente, parrapport au sunnisme, certaines caractéristiquesdifférentiel<strong>le</strong>s : rô<strong>le</strong> dévolu aumagistère des c<strong>le</strong>rcs (mollahs). conceptionrésolument pessimiste de l'histoire,..:~--------------------------------------------------------------------------------~~~16]corrigée par une utopie qui prend parfoisla forme mil<strong>le</strong>nariste, etc .. .Q . Comment expliquer, dansla patrie de la séparation del'Eglise et de l'Etat, l'étroiteimbrication des champs religieuxet politique en Islam?Jacques Berque. L'Islam est résolumentunitaire sur <strong>le</strong> plan de la théorie mora<strong>le</strong> etdes comportements, si dans la pratiquesocia<strong>le</strong> il pratique de plus en plus la différenciationdes rô<strong>le</strong>s et la division <strong>du</strong> travail.Cependant, <strong>le</strong> di<strong>le</strong>mme brandi parbeaucoup de religieux musulmans entrela sécularité et une indivision à signe religieux me paraît forcé et ressortir plutôt dela polémique que <strong>du</strong> véritab<strong>le</strong> débat. Telque l, il est insolub<strong>le</strong>, bien sûr, et doit êtrerepris en SOUS -Œuvre pour a<strong>voir</strong> unechance de solution.Q. Dans la crise afgane, quelque soit <strong>le</strong> jugement politiqueporté par <strong>le</strong>s uns 'ou par <strong>le</strong>sautres, il est in<strong>du</strong>bitab<strong>le</strong> quel'attachement à l'Islam joueun rô<strong>le</strong> non négligeab<strong>le</strong>.Comment l'évaluez-vous?Jacques Berque. Moscou a, sur la foi dece qui se passe en Iran, sous-estimé <strong>le</strong>spossibilités de modernisation, donc derésistance vraie, de l'Islam et particulièrementdes Afghans. Le calcul est spécieux.Car s'il est bien vrai que la résistanceafghane va être acculée à un anticommunismeprimaire, tandis que l'Iranpratique un antioccidentalisme <strong>du</strong> mêmeordre, l'Islam perd ainsi une grosse partde ses capacités d'action. Mais c 'est, jecrois, sous-estimer <strong>le</strong>s virtualités <strong>du</strong> renouvel<strong>le</strong>mentdont tôt ou tard <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>sislamiques feront preuve ici comme ail<strong>le</strong>urs.Q. L'Islam est la deuxième" religion-culture » de France.Comment voyez-vous <strong>le</strong>s rapportsfuturs entre la majoritéet une communauté qui seratoujours légitimement sensibiliséeà ce qui se passe surl'autre 'rive de la Méditerranée?Jacques Berque. Un gros effort d 'é<strong>du</strong>cation;lutter contre l'européo-centrisme ;montrer l'évidente solidarité de portionsimportantes de nos intérêts avec <strong>le</strong>sArabes. Qui ne voit par exemp<strong>le</strong> qu'unsimp<strong>le</strong> accord-cadre, à base de troc, avecl'Algérie résoudrait à long terme nos problèmesénergétiques en résolvant enéchange beaucoup de problèmes algériens?Il est vrai que cette part de notrepolitique étrangère (et j'y inclus l'affairesaharienne) est particulièrement négligéeet ratée!propos recueillis parYves THORAVAL(1) Jacques Berque est membre <strong>du</strong> comitéd'honneur <strong>du</strong> mrap.droit et liberté. n0388 • février 1980Jérusa<strong>le</strong>m: vil<strong>le</strong> sainte pour <strong>le</strong>s juifs, <strong>le</strong>s chrétiens et <strong>le</strong>s musulmans.mantes-la-jolie en quête de mosquéela prièrene pollue pasLes polémiques nées autour de la construction d'une mosquée àMantes-la-Jolie témoignent des difficultés auxquel<strong>le</strong>s se heurte chaquejour l'Islam, la seconde religion de la France par<strong>le</strong> nombre desfidè<strong>le</strong>s.« Mantes-la-jolie ne sera pas La Mecque». Badigeonnée à la hâte, à la faveurde la nuit, l'inscription s'éta<strong>le</strong> sur un murde la vil<strong>le</strong> <strong>du</strong> côté de la Z. U. P. <strong>du</strong> quartier<strong>du</strong> Val Fourré. Ce raccourci donne <strong>le</strong> tonde la campagne qui est menée depuis plusieursmois par certains habitants contre<strong>le</strong> projet d'achat d'un terrain en prévisionde la construction d'une mosquée.Située dans <strong>le</strong>s Yvelines (78), au bordde la Seine, à environ 60 kilomètres àl'ouest de Paris, Mantes-la-Jolie vit aurythme des in<strong>du</strong>stries qui se sont installéesdans la vallée. Renault a choisi Flins,Talbot Poissy. Cimenteries, in<strong>du</strong>stries <strong>du</strong>papier, in<strong>du</strong>stries mécaniques courrent <strong>le</strong>long de la Seine qui joue p<strong>le</strong>inement sonrô<strong>le</strong> d 'artère par laquel<strong>le</strong> transitent <strong>le</strong>smarchandises et <strong>le</strong>s matières premières.La plupart des habitants de Mantes-Ia­Jolie et de Mantes-la-Vil<strong>le</strong> -laquel<strong>le</strong> estartificiel<strong>le</strong>ment séparée de la précédentepar une ligne de chemin de fer - travail<strong>le</strong>ntdans ces fabriques. D'autres, trèsnombreux, font chaque jour l'al<strong>le</strong>r-retourvers Paris où ils occupent des emploisdans <strong>le</strong> secteur tertiaire (banques, emplQisde bureau). Mantes-la-Jolie avec sacollégia<strong>le</strong> <strong>du</strong> XW sièc<strong>le</strong> et sa tour <strong>du</strong> XVIesièc<strong>le</strong> n 'est plus tout-à-fait la vil<strong>le</strong> commerçanteet bourgeoise qu'el<strong>le</strong> étaitautrefois. Au fil des ans, el<strong>le</strong> est devenue •17


une sorte de cité dortoir de la zone in<strong>du</strong>striel<strong>le</strong>environnante. Le district deMantes-la-Jolie regroupe neuf communesétroitement liées entre el<strong>le</strong>s aupoint de vue géographique mais aussiéconomique. 75.000 personnes environy demeurent, dont 14.000 travail<strong>le</strong>ursimmigrés (18 % de la population tota<strong>le</strong>).70 % de ces immigrés, soit 9.000 personnes,logent à Mantes-la-Jolie, ce quireprésente 23 % de la population de lavil<strong>le</strong> (40.000). 67 % des 9.000 immigrésde Mantes-la-Jolie vivent à la Z.U.P. <strong>du</strong>Val Fourré. 1.400 famil<strong>le</strong>s étrangères ysont installées ainsi que 4 foyers de travail<strong>le</strong>ursimmigrés célibataires. En outre,la vil<strong>le</strong> accueil<strong>le</strong> 800 Français musulmans(Harkis).Si l'on prend en compte l'ensemb<strong>le</strong> del'arrondissement de Mantes-la-Jolie, <strong>le</strong>nombre des immigrés recencés monte à36.000 (157.000 pour l'ensemb<strong>le</strong> <strong>du</strong> département).préserverl'identité culturel<strong>le</strong>--~--~--------~----~---------Parmi eux, on relève un fort pourcentagede travail<strong>le</strong>urs originaires des pays-<strong>du</strong> Maghreb (Tunisie, Algérie, Maroc) oudes bords <strong>du</strong> f<strong>le</strong>uve Sénégal. L'Islam ycompte de nombreux fidè<strong>le</strong>s. Chez <strong>le</strong>suns comme chez <strong>le</strong>s autres, la pratiquereligieuse constitue souvent <strong>le</strong> moyen demaintenir <strong>le</strong>s liens avec <strong>le</strong> pays d'origine,de préserver l'identité culturel<strong>le</strong>, de fairevivre la communauté. C'est ce qu 'a trèsbien compris l'Union Islamique créée il ya environ deux ans.Un de ses objectifs est de trouver unlieu de culte pour <strong>le</strong>s fidè<strong>le</strong>s. Une premièretentative de mener à bien cetteopération aboutissait à un échec à la fin<strong>du</strong> printemps dernier. A cette époque, l'Unionavait sérieusement envisagé d'acquérirun pavillon de 5 à 6 pièces, mis envente par un particulier, et qui pouvait,après quelques transformations mineures,devenir un lieu de culte. La popu ­lation <strong>du</strong> quartier protesta avec une tel<strong>le</strong>véhémence «< Il y a déjà beaucoup d'Arabes,avec la mosquée, d'autres vont venir,,) que l'Unjon Islamique préféra abandonnerson projet.Se tournant vers la commune, el<strong>le</strong> demandaitalors au conseil municipal l'autorisationd'acheter un terrain. Le conseilmunicipal (union de la gauche), désireuxde permettre à toutes <strong>le</strong>s communautésreligieuses d'exercer librement <strong>le</strong>urs activités,donnait son accord. Le terrain enquestion se trouve rue Denis Papin, dansla Z.U.P. <strong>du</strong> Val Fourré. L'affaire semblaitbien engagée. A l'origine, il était questiond'y implanter, outre une mosquée de 700places, un centre culturel comprenantdes sal<strong>le</strong>s de cours et de conférences (<strong>le</strong>projet était révisé à la baisse par la suite.L'idée de construire un centre culturelétait abandonné et la contenance de lamo~quée ramenée de 700 à 200 places).Le financement, en l'occurence l'acquisi-tion <strong>du</strong> terrain et la construction des locaux,devait être entièrement assuré parl'Union Islamique qui peut compter sur<strong>le</strong>s dons des fidè<strong>le</strong>s et une aide substantiel<strong>le</strong>de l'Arabie Saoudite.Or, avant que <strong>le</strong> projet n'entre dans saphase de concrétisation, plusieurs habitants<strong>du</strong> quartier, hosti<strong>le</strong>s à une tel<strong>le</strong> implantation,sont passés à l'action en puisant<strong>le</strong>urs arguments dans l'arsenal desvieux préjugés racistes. Leur campagnes'est déroulée en trois phases.des « écolog istes »contrela mosquéePremière phase: apparition d'inscriptionsracistes sur <strong>le</strong>s murs de la vil<strong>le</strong>, col ­lage d'affiches anonymes et injurieuses àl'égard <strong>du</strong> maire de Mantes-la -Jolie, M .Picard, distribution de tracts non signéset ronéotypés. Sous <strong>le</strong> titre :« La premièremosquée de -M. <strong>le</strong> maire ", ceux-ci affirmaiententre autres : «Si vous ne vou<strong>le</strong>zpas que demain <strong>le</strong>s fidè<strong>le</strong>s musulmansenvahissent par centaines nos rues, nospelouses, que notre quartier soit <strong>le</strong> plussa<strong>le</strong> et <strong>le</strong> plus bruyant <strong>du</strong> Val Fourré ; sivous vou<strong>le</strong>z continuer à vivre dans unquartier calme et agréab<strong>le</strong>, faites sa<strong>voir</strong>au maire qui vous condamne à une vie impossib<strong>le</strong>que vous n'acceptez pas d'êtremis devant <strong>le</strong> fait accompli. que vous nevou<strong>le</strong>z pas de la mosquée de M . Picard etde ses amis ". L'appel se terminait parcette exhortation : « Mobilisez-vous! Demainil sera trop tard, vous ne pourrez quesubir ou partir devant ce coup bas <strong>du</strong> conseilmunicipal ". En présentant <strong>le</strong>s musulmanscomme des envahisseurs sa<strong>le</strong>s etbruyants qu'il conviendra de «subir ", <strong>le</strong>sauteurs <strong>du</strong> tract ne réalisaient, on <strong>le</strong> voit,aucun effort d'imagination pour renouve<strong>le</strong>r<strong>le</strong> catalogue des idées racistes!Deuxième phase : la période de protestation«clandestine " laisse la place à desmodes d'action plus « traditionnels ". Unestructure léga<strong>le</strong>, avec dépôt des statuts àla Préfecture, se met en place : l'AssociationEcologique de Défense <strong>du</strong> Val Fourré.Créée pour la circonstance, l'associationatténuait certaines formulations racistescontenues dans <strong>le</strong> premier tract (évolutionconsécutive sans doute à la campagneque <strong>le</strong> mrap et <strong>le</strong>s syndicats etmouvements démocratiques avaient menée).Le mouvement « écologique " distribuaitun second tract. Celui -ci persistait àaffirmer que «dans un Val Fourré déjàsurpeuplé comprenant une forte proportIOnd'étrangers, des milliers de fidè<strong>le</strong>svont affluer de toute la région parisienneavec tous <strong>le</strong>s problèmes que cela va entraÎner: bruit, circulation. stationnement,cohabitation avec <strong>le</strong>s habitants <strong>du</strong> ValFourré ". Les rédacteurs <strong>du</strong> tract ajoutaientnéanmoins qu 'il ne fallait <strong>voir</strong> làaucun racisme (sic !), que l'association«écologique " était animée par la volontéde préserver l'environnement, <strong>le</strong> cadrede vie, qu'el<strong>le</strong> ne visait pas particulièrement<strong>le</strong>s musulmans mais tout édifice«qu'il s'agisse d'une' mosquée, d'un cinéma,d'une église, d'un centre commercial". Les responsab<strong>le</strong>s de l'associationajoutaient qu 'ils désiraient « conserver undes rares espaces verts <strong>du</strong> Val Fourrépour nos enfants, pour <strong>le</strong>s personnesâgées et préserver la tranquillité des travail<strong>le</strong>urshandicapés qui fréquententl'A.N.R. T.P. ".Une campagne de pétition contre laconstruction de la mosquée était alorslancée. El<strong>le</strong> aurait recueilli, dit-on, deuxmil<strong>le</strong> signatures.Le racisme c' est aussi ça!Tr


vid : Daoud, Daouda; Salomon : Sou<strong>le</strong>ymane,Slimane (Soliman); Marie: Mariam,Mariama, Myriem, Myriam; Jésus:Issa; Jean: Yahia, etc ...·fils d'abrahamAbraham est considéré comme <strong>le</strong> pèredes croyants, qu'ils soient juifs, chrétiensou musulmans. Les chrétiens se recommandentde sa paternité spirituel<strong>le</strong>comme <strong>le</strong>s musulmans.Selon la Bib<strong>le</strong>, Abraham a eu deux fils,Ismaël de sa servante Agar et Isaac deson épouse légitime Sarah. Ismaël serait<strong>le</strong> père des «Ismaëlites . ou Arabes etIsaac, ancêtre des « Israélites » par l'intermédiairede son fils Jacob à qui Dieudonne <strong>le</strong> nom d'Israël. Le Coran reprendcette tradition en enjolivant <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> d'Ismaë<strong>le</strong>t d'Agar.à jérusa<strong>le</strong>m pourl'éternitéJérusa<strong>le</strong>m est à de nombreux titres unlieu saint pour <strong>le</strong>s trois religionsmonothéistes mais <strong>le</strong> point de départ dela vénération dont cette vil<strong>le</strong> fait l'objetremonte 'une fois de plus à Abraham.C'est en effet sur <strong>le</strong> mont Moriah, àJérusa<strong>le</strong>m, que, selon <strong>le</strong>s textes sacrés<strong>du</strong> christianisme, <strong>du</strong> judaïsme et del'Islam, Dieu ordonna à Abraham desacrifier son fils Isaac pour éprouver safoi. On sait que, selon la Bib<strong>le</strong>, un angeretint <strong>le</strong> bras d'Abraham et qu'un bélierfut fina<strong>le</strong>ment offert en holocauste. Cetexemp<strong>le</strong> de la soumission à Dieu (c 'est <strong>le</strong>sens <strong>du</strong> mot « Islam . ) est célébré par <strong>le</strong>smusulmans <strong>le</strong> jour de l'Aïd el Adha,considéré par eux comme la plus grandefête religieuse. A cela s'ajoute <strong>le</strong> fait que<strong>le</strong> Prophète Mohammed aurait eu, selon<strong>le</strong> Coran, une conversation mystique sur<strong>le</strong> mont Moriah avec Jésus-Christ et <strong>le</strong>prophète Elie. Aujourd'hui, deuxmosquées ornent cet emplacement, lamosquée El Aqsa au dôme d'argent et lamosquée d'Omar ou « Dôme <strong>du</strong> Rocher .• àla coupo<strong>le</strong> d'or et à la sp<strong>le</strong>ndideornementation de faïence émaillée.Pour <strong>le</strong>s juifs, Jérusa<strong>le</strong>m est aussi lacapita<strong>le</strong> <strong>du</strong> roi David ou fut, pour lapremière fois, construit un temp<strong>le</strong>somptueux en l'honneur <strong>du</strong> Dieu Uniquepar Salomon, fils de David. Plusieurs foisdétruit et reconstruit, il ne reste plus <strong>du</strong>Temp<strong>le</strong> que <strong>le</strong> fameux «mur deslamentations », <strong>le</strong> lieu saint <strong>le</strong> plus vénérépar <strong>le</strong>s juifs.Enfin, pour <strong>le</strong>s chrétiens, Jérusa<strong>le</strong>mest <strong>le</strong> lieu où Jésus-Christ fut condamné àmort et crucifié, où, selon <strong>le</strong>ur foi, ilressuscita et où se situent <strong>le</strong>s débuts del'Eglise chrétienne.Le Coran recommande la <strong>le</strong>cture de laBib<strong>le</strong> et des Evangi<strong>le</strong>s. Il reconnaît l'é<strong>le</strong>ction<strong>du</strong> peup<strong>le</strong> hébreu comme <strong>le</strong> moyenchoisi par Dieu pour faire parvenir sa ré ­vélation. Il reconnaît un rô<strong>le</strong> particulièrementéminent à Jésus-Christ et à sa mèreMarie, partageant avec <strong>le</strong>s chrétiens lafoi en la conception virgina<strong>le</strong> de Jésus.Pour <strong>le</strong>s musulmans, Jésus a été é<strong>le</strong>vé àDieu sans co"nnaÎtre la mort infâmante àlaquel<strong>le</strong> il avait été condamné et ce n'estqu'une image qui aurait été crucifiée. Ilreviendra, au dernier temps, pour juger<strong>le</strong>s vivants et <strong>le</strong>s morts. Par contre, Jésusn'est pas Dieu et <strong>le</strong> dogme chrétien de laTrinité (un seul Dieu en trois personnes).est condamné comme une atteinte à la foifondamenta<strong>le</strong> en l'unicité de Dieu. Le jugementporté par <strong>le</strong> Coran sur <strong>le</strong>s fidè<strong>le</strong>sdes deux autres religions monothéistesest contradictoire. Il oscil<strong>le</strong> entre lacondamnation pure et simp<strong>le</strong> et la reconnaissanced'une communauté decroyance.•Dans une rue de Jérusa<strong>le</strong>m...• p<strong>le</strong>ins feux • p<strong>le</strong>ins feux.. ,cinemaL'excel<strong>le</strong>nt film «Rockers » n'apas encore quitté <strong>le</strong>s frontières dela capita<strong>le</strong> que <strong>le</strong> film réalisé parStefan Paul , «Reggae Sunsplash »est projeté dans <strong>le</strong>s sal<strong>le</strong>s obscuresdes cinémas parisiens.Si «Rockers » était un film de fictionau cours <strong>du</strong>quel on avait la joiede se familiariser avec <strong>le</strong> reggaejamaïc ain, «Reggae Sunsplash »est un compte-ren<strong>du</strong> <strong>du</strong> deuxièmef estival <strong>du</strong> même nom, organisél'été dernier à Montego Bay par ...des Américains.107 minutes de pellicu<strong>le</strong> cou ­<strong>le</strong>ur, pourquoi? Probab<strong>le</strong>ment pourrapporter un maximum d'argent auréalisateur al<strong>le</strong>mand qui flaire,avec 10 ans de retard, <strong>le</strong>s grossous que peut rapporter la musiquejamaïcaine.On pourrait rédiger des pages dereggaesunsplashcritiques sur ce film. Cependant,nous nous en tiendrons aux principa<strong>le</strong>s.D'abord, un manque de sous-titre.Pourtant, dans une des interviewesque nous présente <strong>le</strong> film,l'accent est bien mis sur l'importancedes paro<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> reggae.Les sous-titres interviennent dans<strong>le</strong>s passages où <strong>le</strong>s chanteurs répètentinlassab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>urs refrains(que tout <strong>le</strong> monde comprend)ou bien pour tra<strong>du</strong>ire <strong>le</strong>scommentaires <strong>du</strong> réalisateur. Sivous ne comprenez pas l'anglais.inuti<strong>le</strong> de vous déplacer.Les commentaires ne sont d'ail<strong>le</strong>urspas tristes. «Les organisateurs,nous dit-on, se sont surtoutoccupés des vedettes et n'ont pasaccueilli <strong>le</strong>s groupes moins connusavec autant d'enthousiasme ».p<strong>le</strong>ins feux•«Bien que, nous précise-t-on,<strong>le</strong>s groupes moins connus aientassurés une partie de qualité ». Lefilm aurait pu redistribuer <strong>le</strong>scartes de façon plus équitab<strong>le</strong>.Nenni! A l'affiche : Bob Mar<strong>le</strong>y,Peter Tosh, Burning Spear et TheThird World Band.Le commentateur (toujours <strong>le</strong>même) nous par<strong>le</strong> aussi de la hainedes rastas pour <strong>le</strong>s Blancs. Deuxminutes plus tard, sur l'écran : PeterTosh accompagné par un guitariste... blanc. Au trois-quarts <strong>du</strong>film, une interview nous apprendque <strong>le</strong>s rastas sont solidaires detous <strong>le</strong>s opprimés, victimes <strong>du</strong> capitalismeet de l'exploitation, soit95 %des habitants de la planète ...Il paraît aussi qu 'après a<strong>voir</strong> vuce film, on devrait en sa<strong>voir</strong> beaucoupplus sur <strong>le</strong>s conditions socia<strong>le</strong>s<strong>du</strong> Tiers-Monde et de la Jamaïque(!!!). Si l'on s'en tient auximages <strong>du</strong> film et aux commentaires,<strong>le</strong> Tiers- Monde se ré<strong>du</strong>it àun groupuscu<strong>le</strong> de camés se réfugiantdans <strong>le</strong> fanatisme d'une religionqui ne regroupe que 10 % àpeine de la population.Est-ce en quatre semaines (<strong>du</strong>rée<strong>du</strong> tournage) que l'on peut saisirdes images représentatives dece qu 'est <strong>le</strong> Tiers- Monde? Si StephanPaul voulait donner une cerp<strong>le</strong>insfeux •taine image <strong>du</strong> Tiers-Monde (lasienne), il oublie ·que la crise économiquequi traverse <strong>le</strong>s pays capitalistespermet à des gens, beaucoupplus compétents que lui, denous donner cette image.Côté musique, aucune surprise.The Third World Band apparaît troppeu pour permettre une appréciation.Peter Tosh persiste dans lamédiocrité qui <strong>le</strong> caractérise depuisson flirt avec <strong>le</strong>s Rolling­Stones.Reste Burning Spear et BobMar<strong>le</strong>y. Alors là , super! Les deuxmaîtres <strong>du</strong> reggae nous offrentdouze morceaux à eu~ deux. Pendant<strong>le</strong>s cinquante minUtés que <strong>du</strong>rent<strong>le</strong>urs apparitions, c'est un défer<strong>le</strong>mentde qualité musica<strong>le</strong>.Burning Spear, à qui certain reprochela politisation de sa musique,nous renverse avec «Do youremember the day of slavery »(Souviens-toi <strong>du</strong> temps de l'esclavage),alors que Bob Mar<strong>le</strong>y faisaitun triomphe pour clore <strong>le</strong> film avecune version fantastique de.« Exo<strong>du</strong>s».Ce sont malheureusement <strong>le</strong>sseuls moments marquants, bientrop courts, pour faire de l'ensemb<strong>le</strong>une pro<strong>du</strong>ction intéressante.Marc MANGINdes livressur l'islam• Le Coran : tra<strong>du</strong>ction Masson (LaPléiade, Gallimard).• J~cques Berque: Les Arabes (Ed.Sindbad) : <strong>le</strong> portrait d'une culture, d'unpeup<strong>le</strong>, universel<strong>le</strong>ment tra<strong>du</strong>it - LesArabes d'hier à demam (Ed. <strong>du</strong> Seuil):l'auteur se plonge dans un Orient globalpour analyser <strong>le</strong>s Arabes, <strong>le</strong>s vivre - LeMaghreb entre deux guerres (Ed. <strong>du</strong>Seuil) .• Marcel Boisard: L'humanisme del'Islam (Ed. A. Michel) .• C.I.E.M.M. (46 ruede Montreuil, Pa ­ris 11 ' ) : Enquête sur l'Islam en France.• Michel Lelong : J'ai rencontré l'Islam(Ed. <strong>du</strong> Cerf) .• Vincent Monteil: Maroc, Iran, Indonésie(Petite Planète/ Le Seuil) - Les fV}u ­sulmans soviétiques (Ed. <strong>du</strong> SeUil) - L IslamNoir (Ed. <strong>du</strong> Seuil) - C<strong>le</strong>fs pour la penséearabe (Seghers).• Maxime Rodinson : Mahomet (poche/ Seuil) : une biographie critique,claire et <strong>document</strong>ée - Islam et capitalisme(Le Seuil) - Marxisme et monde musulman(Le Seuil) - Les Arabes (PUF) .• Dominique Sourdel : L'Islam (Quesais-je? PUF) : une bonne intro<strong>du</strong>ctionuniversitaire.Yves THORAVALla légion saute sur kolweziOn croyait ce genre de films à jamaisdisparus de nos écrans, ran ­gés dans <strong>le</strong>s magasins aux accessoires<strong>du</strong> colonialisme. Eh biennon, à gra nd renfort de publicité, <strong>le</strong>f ilm de Raoul Coutard glorifie la légion,et autres troupes de choc.Défenseurs de l'ordre et de lamora<strong>le</strong>, des hommes purs et <strong>du</strong>rsvont venir à Kolwezi - aux mainsde vilains révolutionnaires noirs ­comoattre pour sauver la civilisa ­tion occidenta<strong>le</strong>.Une théorie. pour ces beaux léthéâtregionnaires: un bon Noir, c'est unNoir qui est mort.Scanda<strong>le</strong>ux, ce film tiré <strong>du</strong> livrede l'ex-OAS Pierre Sergent, an ­cien officier <strong>du</strong> 1"' REP dont <strong>le</strong>sbel<strong>le</strong>s thèses «humanitaires » illustrent<strong>le</strong>s coups de main <strong>du</strong> ré ­gime actuel contre <strong>le</strong>s populationsafricaines. On a fina<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s hérosque l'on mérite : d'Erulin à Hersanten passant par Bokassa, sansoublier Sto<strong>le</strong>ru et sa loi.Film français de Raoul Coutard.P.K.<strong>le</strong> si <strong>le</strong>nce de la mer«Comme sur la calme surfacedes eaux, la mêlée des bêtes de lamer ... » dit <strong>le</strong> texte publié par Vercorsen 1941 à la mémoire <strong>du</strong>poète assassiné Saint-Paul Roux.C est précisément cette densité,riche de tous <strong>le</strong>s possib<strong>le</strong>s, où l'impulsionde la dignité peut faire recu<strong>le</strong>rl'indignité, où la Résistancepeut enrayer l' inéluctabilité del'asservissement qu 'arrive à évoquerla pièce tirée de l'œuvre deVercors. Si <strong>le</strong> décor et la sonorisationrestituent très bien la périodede l'occupation en France et sesenjeux, ce sont des vérités permanentesqui nous sont rappelées:comment des mécanismes idéologiquesnégatifs comme <strong>le</strong> nazismeou <strong>le</strong> racisme peuvent s'infiltrer etdominer <strong>le</strong>s hommes et <strong>le</strong>s nations.Mais c'est fina<strong>le</strong>ment d'untrès beau texte d'espoir qu' il s'agitpuisque la trame de l'histoire etdes destins humains est aussi faitede non-résignation.Mireil<strong>le</strong> CARRERELe si<strong>le</strong>nce de la mer de Vercors, avecJean Périmony, Florence Haziot, Jean­Paul Denizon, au Coupe-Chou Beaubourg,94 rue Saint Martin, Paris, à 22heures.20droit et liberté. n0388 • février 198021


-~~~~~~~------------------------------------rr- ~--------------~--------------------'ar con re•e racis.journées cinématographiques d'amiens contre <strong>le</strong> racisme etpour l'amitié entre <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s: . . , . " .<strong>du</strong> 29 février au 9 mars. Des dizaines de films antira~istes <strong>du</strong> monde entier. De nombreux inedits. Un numero special dedroit et liberté consacré au thème: «cinéma et racisme ».• deux cents peintres contre <strong>le</strong> racisme:en avril Une grande exposition de lithographies et de té!b<strong>le</strong>aux. Symbo<strong>le</strong> de la slidarité d~ diza~nes ~rrtistes ~vec <strong>le</strong>combat ·antiraciste. Une manifestation artistique à ne pas manquer. ~a ven~e d~s IIthowaph<strong>le</strong>~ et es.t~ ea~x se era auprofit <strong>du</strong> mrap. Le maximum de bonnes volontés sont requises pour 1 organisation pratique de 1 exposition. S adresser aumrap.22--z). :~ "-- -Les artistes-peintres ont souyen~ étéà la pointe <strong>du</strong> combat antiraciste.Ainsi Picasso, à qui l'on doit ces dessinsdes époux Rosenberg./~•• p<strong>le</strong>ins feux • p<strong>le</strong>ins feux.livresQuand on ouvre un témoignagesur l'horreur des camps nazis, onse dit qu'on est blindé, que l'on saitdéjà, que <strong>le</strong>s cris de ceux qui en ontéchappé ne devraient plus s'é<strong>le</strong>ver,qu'on devrait oublier. Et pourtant,il ya toujours des aspects propresau cas <strong>du</strong> narrateur, un éclairagenouveau sur l'enfer et aussides occasions nouvel<strong>le</strong>s pour lagrandeur humaine d'inventer d'au ­tres formes de résistance.«Je n 'oublie pas, Natanchik »,par Abracha, tra<strong>du</strong>it <strong>du</strong> yiddish (éd .Le Sycomore), fait partie de cegenre de livres. Un destin exem ­plaire encore, mais <strong>le</strong> génocideplanifié ne fait-il pas de chaquedestin un exemp<strong>le</strong> puisqu'il anéantitchacun en particul ier, et à traverslui, celui <strong>du</strong> judaïsme polonaistout entier. Quelques échos <strong>du</strong>«shtete », la « montée » à Varsovie,la vie très <strong>du</strong>re <strong>du</strong> nombreux prolétariatjuif - <strong>le</strong>s juifs étaient loind'être tous des capitalistes - ladécouverte <strong>du</strong> socialisme pourbeaucoup, puis l'antisémitisme, laguerre, la mort, ou la résistancepour ceux qui en réchappent. Puis<strong>le</strong> souvenir <strong>du</strong> dernier survivantd 'une famil<strong>le</strong> disparue, avec <strong>le</strong>sspectres et <strong>le</strong>s brasiers de l'horreurà peine évanouis, <strong>le</strong> videatroce laissé par l'assassinai <strong>du</strong>fils et des autres êtres chers. Dans«Natanchik », il y a tout cela, presqueinsoutenab<strong>le</strong>.«Niouka, d'un camp à l'autre »(éd. La pensée universel<strong>le</strong>) sont <strong>le</strong>spropos recueillis par Gabriel<strong>le</strong>Visocekas. C'est un beau livre basésur la vie d'une femme juive, ballotéede camp en camp, cependant•musiquedroit et liberté. n0388 • février 1980voix des campsque ses compagnes, de toutes origines,sont décimées par <strong>le</strong>s mau ­vais traitements des SS, la faim, lamaladie, <strong>le</strong> travail forcé inhumain.Délivrée par <strong>le</strong>s Russes, el<strong>le</strong> se retrouvedans un sovkhose agrico<strong>le</strong>,en Union Soviétique. La vie revient,puis un jour, des nouvel<strong>le</strong>s:son mari Jacob, dont el<strong>le</strong> avaitper<strong>du</strong> la trace, l'attend à Londres.Ecrit avec simplicité, « Niouka, d'uncamp à l'autre »se lit comme un roman,mais un roman grave car cequ'il dit est vrai.De Bruno Durocher, «Le livre del'Homme " (éd. Caractères, 75 ruede l'Arbalète, Paris 5€), n'est pasuniquement un témoignage sur <strong>le</strong>fascisme nazi, mais plus globa<strong>le</strong>ment,un chant de dou<strong>le</strong>ur humaine.C'est l'apprentissage de lavie par un ado<strong>le</strong>scent, puis unjeune homme et un homme quirencontre l'antisémitisme, <strong>le</strong> nazisme,la guerre, la résistance, terrib<strong>le</strong>sclasses qui ont été l'ordinairede millions de gens. Despages admirab<strong>le</strong>s de lyrismeémaillant ce récit généreux.Enfin, à signa<strong>le</strong>r, dans l'excel<strong>le</strong>nterevue de$ professeurs d'histoireet de géographie « Historienset Géographes » (B.P. 31,91001Evry Cedex) nO 273, un artic<strong>le</strong> importantsur la persécussion nazieet l'attitude de Vichy ainsi que sur<strong>le</strong>s camps en France et en Europe,<strong>le</strong> tout donné en réf<strong>le</strong>xion aux professeursd'histoire pour des travauxéventuels avec <strong>le</strong>urs élèves.Une bel<strong>le</strong> contribution à l'é<strong>du</strong>cationà la fraternité.Yves THORAVAL<strong>le</strong>s rastas chantentl'afrique noireLes rastas reprennent <strong>du</strong> poil dela bête. Trois groupes jamalcainsméritent <strong>le</strong>s honneurs et particu ­li èrement Bob Mar<strong>le</strong>y pour sondernier disque : « Survival » (1).Le number one <strong>du</strong> reggae nousavait plus habitués à <strong>le</strong> considérercomme l'agent publicitaire d'lslamdRecord que comme un musicien« Roots » (2). Son doub<strong>le</strong> album," Babylonby Bus » annonçaitilun tournant dans la carrière <strong>du</strong>chef de fi<strong>le</strong> jamaïcain? « Survival »,<strong>le</strong> premier disque pro<strong>du</strong>it dans sespropres studios, renoue avec <strong>le</strong>sorigines <strong>du</strong> reggae . pochette etmusique sont entièrement consacréesà l'Afrique. Côté face de lapochette, <strong>le</strong>s drapeaux africainsentourent <strong>le</strong> plan d'une ca<strong>le</strong> d'unnégrier. Côté pi<strong>le</strong> (de la même pochette).<strong>le</strong> dessin représentant <strong>le</strong>sp<strong>le</strong>ins feux •ruines de l'empire <strong>du</strong> Zimbabwéentouré de deux photos saisissantes<strong>du</strong> peup<strong>le</strong> noir et de son histoire.Pour la musique, Mar<strong>le</strong>y a laissétomber la " Ganga » et, apparemment,décide de s'attaquer auxchoses sérieuses. En conformitéavec <strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs de la pochette, <strong>le</strong>disque est placé sous <strong>le</strong> signe del'Afrique et des conflits qui y sévissent." Zimbabwé » est sans aucundoute <strong>le</strong> morceau <strong>le</strong> plus réussi del'album. Chacun des titres est origina<strong>le</strong>t aborde <strong>le</strong>s problèmes de lapaix dans <strong>le</strong> monde : " So muchtroub<strong>le</strong> » (trop (je conflits), <strong>le</strong>s rapportsentre <strong>le</strong>s Etats africains:" African Unite » (Afrique unie)pour s'achever dans un retentissant" Survival » (Survie).La qualité des textes et de la musiquefont de ce disque une desmeil<strong>le</strong>ures (si ce n'est la meil<strong>le</strong>ure)pro<strong>du</strong>ction de Bob Mar<strong>le</strong>y.« Tf/bute to the Martyrs »des Anglo-Jamaïcains« Steel-Pulse »présente, quant à lui, beaucoupplus d 'intérêt sur <strong>le</strong> plan des textesque sur celui de la musique. Le titre«Hommage aux Martyrs» ne laisseaucune équivoque sur <strong>le</strong> contenude la rondel<strong>le</strong>. Le dernier disque de«Steel Pufse », sur une musiquetrès travaillée, abandonnant <strong>le</strong>rythme sourd qui caractérise <strong>le</strong>reggae, constitue une véritab<strong>le</strong> comédiemusica<strong>le</strong> autour des hérosde l'antiracisme. C'est tour à tourun hommage à Martin Luther King.Malcom X., Steve Biko ...Saluant au passage <strong>le</strong>s groupesde " Rock against racism »et " Anti­Nazism League », «Steel Pulse »consacre une large place à Stevep<strong>le</strong>ins feux •Biko et aux martyrs de l'apartheiden Afrique austra<strong>le</strong>. Un disque qui,par sa diffusion, permettra à unplus grand nombre de connaître laréalité sud-africaine.A part quelques textes : " GhettoChild » (l'enfant <strong>du</strong> ghetto), et«Exils in ababylon »(exil dans l'enferterrestre) où, là aussi, <strong>le</strong>s revendications<strong>du</strong> peup<strong>le</strong> noir sont àl'affiche, <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s <strong>du</strong> disque deMerger : " Rasta Reggae » n'apportentpas beaucoup de satisfaction.Cependant, il passe immédiatementdans la " catégorie » des" bons disques » grâce à la qualitéde la musique. En effet, <strong>le</strong> trio MichaëlDam, Barry Ford et WinstonBennett, nous offre ce qu'il estconvenu d'appe<strong>le</strong>r un chef-d'œuvre.Marc MANGIN(1) Bob Mar<strong>le</strong>y. Survival, Phonogram9123.053.(2) Voir droit et liberté, avril 1979.talila aucafé d'edgarLa chanteuse en langue yiddish,Talila, à laquel<strong>le</strong> nous avonsconsacré un artic<strong>le</strong> dans notrenuméro <strong>du</strong> mois de novembre, vase pro<strong>du</strong>ire au café d'Edgar <strong>du</strong>ranttout <strong>le</strong> mois de février, Unenouvel<strong>le</strong> qui réjouira <strong>le</strong>s fidè<strong>le</strong>s deTalila et de la chanson yiddish.Café d'Edgar (58 bd Edgar Quinet, Pa ­ris 14


• é<strong>du</strong>cation à la fratemité c.l.e.p.r. •Choisis parmi 3500 candidats, <strong>le</strong>s douze enfants que l'on voit sur notre photo ont été reçus à l'ONU.des enfantsprennent en main<strong>le</strong>ur destin d'a<strong>du</strong>lteDeux initiatives intéressantes, la première organisée par Radio­France Internationa<strong>le</strong>, la seconde par <strong>le</strong> magazine Pif-Gadget, ontconstitué <strong>le</strong> point culminant de l'année internationa<strong>le</strong> de l'enfance enFrance.L'année internationa<strong>le</strong> de l'enfance estterminée. Le sort des enfants n'a paschangé. Ils restent <strong>le</strong>s premières victimeslorsque la misère, la faim, la vio<strong>le</strong>nce, laguerre frappent.Colloques, discours, ont permis demieux mesurer l'amp<strong>le</strong>ur <strong>du</strong> drame. Mais24des solutions n'ont pas été apportées.1980 débute, peut-être même, avec unesituation plus grave encore. Mais on nepourra plus dire : «Je ne savais pas ».Dans la campagne d'information et desensibilisation, nous avons retenu deuxopérations s'adressant aux enfants.la main : <strong>le</strong> journaldes enfants <strong>du</strong>mondeSous <strong>le</strong> signe de la main, une. mainouverte, qui en badge proclame «Je SUISun enfant <strong>du</strong> monde », «Pif-gadget» a organiséune campagne au cours de laquel<strong>le</strong>60.000 enfants ont signé une déclarationdans laquel<strong>le</strong> ils s'affirment solidairesde tous <strong>le</strong>s enfants <strong>du</strong> monde. Ensupplément à Pif-gadget, <strong>le</strong>s .enfants.onttrouvé dans « <strong>le</strong>ur » Journal, cinq dossierstraita~t des drames que vivent d'autresenfants. D'abord la faim avec Fatimatou,fil<strong>le</strong>tte <strong>du</strong> Sahel, qui toutes <strong>le</strong>s nuits rêvede pluie car «pas d'eau, pas d'herbe etpas d'herbe pas de lait ». .« Combien de tonnes de surplus alimentairesont été gaspillées, jetées, brûlées?» demande une envoyée de 14 ansà l'O.N.U., lorsque Fatimatou raconte quepour manger il y avait un moment où il yavait tant de monde que <strong>le</strong>s villageois nepouvaient même plus donner à manger.Deuxième drame, la guerre avec Sabrine,Libanaise de 10 ans qui vit, pourcombien de temps encore, dans un par-•king souterrain, seul abri possib<strong>le</strong>. «II nefaut pas oublier de jouer, Sabrine, sinontu ne saurais plus quand la paix sera revenue».Le troisième dossier fait connaître <strong>le</strong>drame de Miguel, un parmi <strong>le</strong>s 59 millionsd'enfants qui travail<strong>le</strong>nt dans <strong>le</strong>monde. Miguel qui cire <strong>le</strong>s chaussures 15heures par jour dans des conditions quiévoquent plus Dickens que la fin <strong>du</strong> 20€sièc<strong>le</strong>.«Le racisme, ras-<strong>le</strong>-bol », disent dans<strong>le</strong> 4€ dossier Daniel Azzedine, PierreLofti, Laurent Menane et <strong>le</strong>s autres. AlbertLevy, secrétaire général <strong>du</strong> mrap s'adresseaux enfants dans ces quatre pagesbordées d'une farando<strong>le</strong> de mains différenteset unies.«Je suis différent » est <strong>le</strong> titre <strong>du</strong> dernierdossier qui présente Frédéric, infirmemoteur cérébral dont un ami dit :« iln'est pas inférieur, il est différent, c'esttout, on est tous différents d'une façon oud'une autre ».douze enfants àl'o.n.u.Autre opération, organisée par France­Inter et Radio-France Internationa<strong>le</strong>:«Douze enfants à 1'0. N. U. ». Douze enfantschoisis parmi <strong>le</strong>s 3.500 ayant expriméce qu'ils auraient dit à la tribunedes Nations-Unies aux principaux dirigeants<strong>du</strong> monde pour venir en aide auxenfants en détresse.La prise de conscience de la misère desenfants dans <strong>le</strong> monde s'exprime suivant<strong>le</strong>s sensibilités: «Les enfants qu'on voità la télé n'ont que la peau et des os»ou « ce n'est jamais Noël pour <strong>le</strong>s enfantsen détresse ». L'égoïsme des dirigeantsest souligné: «S'ils étaient .vos enfants,que feriez-vous ? ». L'envie, <strong>le</strong> besoin d'aidermême va jusqu'à cette phrase superbe: «S'il faut de l'aide, je vous prêtemaman».Ces douze enfants sont allés à l'O.N.U.,ils ont remis <strong>le</strong>ur message au secrétairegénéral. Simultanément à la publicationde ces dossiers, Pif, avec <strong>le</strong> Secours Popula/re,organisait une col<strong>le</strong>cte de vivres,de matériel médical, de médicaments, dematériel scolaire et de fonds pour <strong>le</strong>s enfants<strong>du</strong> Nicaragua et des associationsd'enfants handicapés.Ces actions ont sensibilisés <strong>le</strong>s enfantsqui n'en sont pas encore à la pratique desgestes qui donnent bonne conscience.Les tèxtes qu'ils ont lus ou écrits, <strong>le</strong>simages vues dans la presse ou à la télévisionont sans doute suscité un sentimentde solidarité. Cela a été possib<strong>le</strong> parceque <strong>le</strong> monde des a<strong>du</strong>ltes avait décidé que1979 serait l'Année de l'enfant.François, un petit cambodgien de 10ans, envoyé de France-Inter à l'O.N.U.,disait : «1/ faut (<strong>le</strong>s) soigner avec gentil<strong>le</strong>sseet amour, et pas seu<strong>le</strong>ment pourque ça guérisse vite ... après il faut continuerà <strong>le</strong>s soigner ». Il en est ainsi de cesannées à thème. El<strong>le</strong>s semb<strong>le</strong>nt faitespour que «ça guérisse vite», pas pourcontinuer à soigner après.<strong>le</strong> concoursde la résistance et de la déportationl'an dernier un concours scolaire ayant pour thème « la résistance et la déportation » était organisédans <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s françaises. l'expérience tentée en 1979 est recon<strong>du</strong>ite en 1980.<strong>le</strong>s élèves des classes de troisième pourront, dès <strong>le</strong> premier trimestre, s'organiser en groupesde travail pour remettre au jury départemental, <strong>le</strong> 13 mars 1980, un mémoire col<strong>le</strong>ctif de quelquespages, qui pourra être enrichi de dessins, de poèmes, de photographies, de photocopies,de bandes magnétiques.<strong>le</strong> thème commun aux classes de 3" et termina<strong>le</strong>s est ainsi rédigé:« Il y a quarante ans, <strong>le</strong> 18 juin 1940, <strong>le</strong> général de Gaul<strong>le</strong> lançait son appel à la Résistance. Résistanceen France vaincue, occupée, opprimée (Résistance intérieure) et dans l'empire colonial français(Résistance extérieure).Il y a trente cinq ans, en mai 1945, la France pouvait. à part entière, participer à la victoire des arméesalliées et contribuer à la libération des derniers survivants des camps de concentration etd'extermination.Pourquoi ces événements historiques méritent-ils de demeurer vivants dans la mémoire desFrançais?Les Français de 1980 : Que savent-ils, que pensent-ils de ces événements? » (1)(1) Le nO 351 <strong>du</strong> Déporté, organe de rU.N.A.D.I. F .. comporte un supplément de 16 pages qui apporte toute une <strong>document</strong>ationuti<strong>le</strong> aux enseignants qui souhaiteraient faire participer <strong>le</strong>urs élèves à ce concours, ainsi que l"indicationde numéros spéciaux sur ces sujets, diffusés par <strong>le</strong> Centre national de <strong>document</strong>ation pédagogique (27 rued·Ulm). Ce supplément, 2 F. Le Déporté, 8 rue des Bauches, 75016 Paris, C.C.P. 7792-68 Paris.droit et liberté. n0388 • février 1980Que peut-on espérer? Que ces enfantset <strong>le</strong>s autres continuent de penser et dedire ces phrases simp<strong>le</strong>s et bel<strong>le</strong>s: «Pitié! Ne vous battez plus, ne vous disputezplus. Blancs, Noirs, Rouges et Jaunes,serrez-vous la main. Rendez vos innocentsheureux ... S'il vous plaÎt, laisseznousnotre droit aujourd'hui pour quenous puissions remplir notre de<strong>voir</strong> demain» (François, 10 ans).Jean-Pierre BARRIZIENdéclaration desenfants <strong>du</strong> monde1. Tous <strong>le</strong>s enfants <strong>du</strong> monde, noirs, jauneset blancs sont mes frères et mes sœurs: ilsont, comme moi, <strong>le</strong> droitde manger à <strong>le</strong>ur faim,de vivre en bonne santé et d'être heureux.2. Tous <strong>le</strong>s enfants <strong>du</strong> monde, jaunes, blancset noirs, ont, comme moi, <strong>le</strong> droit d'al<strong>le</strong>r à l'éco<strong>le</strong>et d'acquérir ensemb<strong>le</strong> <strong>le</strong> sa<strong>voir</strong> communà tous <strong>le</strong>s hommes.3. Tous, <strong>le</strong>s enfants <strong>du</strong> n'londe. blancs. noirset jaunes, ont, comme moi, <strong>le</strong> droit de vivre enpaix : ils doivent apprendre à <strong>le</strong>urs parents àaimer tous <strong>le</strong>s enfants et tous <strong>le</strong>s parents <strong>du</strong>monde.4. Quand nous serons grands, noirs, jauneset blancs, nous nous sentirons chez nous partoutsur la Terre et nos cœurs oublieront <strong>le</strong>sfrontières.Texte proclamé à l'occasion de la Journée de l'enfantcontre <strong>le</strong> racisme, au cours de la cérémonie qui a eulieu <strong>le</strong> 17 décembre 1979 à la Maison de l'Unesco.c.i.e.p.r.fi: E<strong>du</strong>cation à la Fra.ern"." est la 'ubrrque mensuel<strong>le</strong> <strong>du</strong> C.ntre d. liai.on d •• '<strong>du</strong>cateur. contre<strong>le</strong>. pr'jug'. raci.ua IC LEP R 1Le CL E P R développe ses ac tI VItés en olganrsant des rencontres et des debats entrp pcJuca<strong>le</strong>urs en favûrlsant 1 echanqe d PJtpener:ces entreenseignants pn <strong>le</strong>ur fournissant de la <strong>document</strong>atronPréSldenl d honneur Marc-Andr' Bloch. PreSldence Yves Boulongne, Jean Pihan, Olga Worrr•• r-Migot.Monlant de la cotisation :Membre aGtif : lOFMembre donateur: 20 F Membre bienfaiteur :a pan" ne 30 FL adhéSIon au C L.E P R. donne drOit a 2 numerasgratuits de drOIt e l liberté par anAdresser <strong>le</strong>s adhé';Ions au Ct E P R 120 rueSaint ·DenlS 75002 Parts avec un cheque postal(3 vo<strong>le</strong>ts) a !"ordre de Ml<strong>le</strong> Babou<strong>le</strong>ne Instltutroce .CL E P R (C C P 18 177 35 Pari si25


Case réservéeK.A.M ANDYMOSCOVICIPRt S IOENT DIRECTEUR GÉNt RAL• action •gros planmrap-solidariténantes:un importantcolloque sur« <strong>le</strong>s droitsde l'hommeet <strong>le</strong> racisme»PARFUMERIE MOZARTInstitut de beauté26, avenue Mozart - 75016 ParisTél. : 647.63.6031,3 3 . RU E LEDRU - ROL LIN p 84200 IVRY'2 670. 21.78PRET A PORTERFEMMES ET ENFANTSRUE75002DU MAILPARISTéléphone 236.38.97 et 260.57.03•En 1977, lors <strong>du</strong> congrès national <strong>du</strong> mrap. Pierre Paraf suggéraitde « constituer parallè<strong>le</strong>ment ànotre mouvement, une association qui se consacrerait à la solidarité et qui, ne suivant pas forcé ­ment <strong>le</strong> mrap dans toutes ses actions militantes mais adhérant profondément à son idéologie, recruteraitdans des milieux plus larges encore et serait apte, en raison de ses activités, à rece<strong>voir</strong> desdons et des <strong>le</strong>gs. » . .Cette idée a cheminé et mrap-solidarité a été créé récemment. L'association a pour but de « vemren aide mora<strong>le</strong>ment et matériel<strong>le</strong>ment aux victimes <strong>du</strong> racisme et <strong>du</strong> sous-développement économique,en France et dans <strong>le</strong> monde, et de compléter, en tant que de besoin. r action déjà menée par<strong>le</strong> mrap». . .Ses moyens d'action résident. entre autres, dans J'organisation de secours. aides et assistance.Mrap-solidari1é se propose. comme première action concrète. d'agir dans <strong>le</strong> cadre de J'assistancejuridique. En effet. devant la recrudescence des vio<strong>le</strong>nces racistes. des activités des groupementsnéo-nazis, et face aux problèmes multip<strong>le</strong>s que rencontrent <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs.immigrés, la permanencejuridique <strong>du</strong> mrap connaît un développement tel que J'amp<strong>le</strong>ur de sa tache dépasse sesmoyens. .Le bilan <strong>du</strong> service juridique pour J'année 1979, fait état de 1580affaires. cequi faiten moyenne30 affaires par semaine. soit 30 % d'augmentation par rapport à J'année précédente. Le problèmecrucial de cette permanence est d'ordre financier. Si J'on cumu<strong>le</strong> <strong>le</strong>s frais de consignation (qui dépassent<strong>le</strong> plus souvent 2.000 F par affaire judiciaire). de correspondance. téléphone, entretien. délégationetc ...• on atteint rapidement des sommes é<strong>le</strong>vées. ce qui contraint <strong>le</strong> mrap et certaines victimes<strong>du</strong> racisme à renoncer à des actions en justice.En ce qui concerne <strong>le</strong>s crimes et vio<strong>le</strong>nces racistes commis par des bandes fascistes ou par despoliciers sur des étrangers. ou sur <strong>le</strong>urs biens. il est à signa<strong>le</strong>r que ces actes ne sont.pas couvertspar la loi <strong>du</strong> premier juil<strong>le</strong>t 1972. Or. ils deviennent plus fréquents. La seu<strong>le</strong> possibilité de venir enaide aux victimes est de <strong>le</strong>ur proposer un avocat et d'apporter à <strong>le</strong>urs famil<strong>le</strong>s un soutien moral et financier.Mrap-solidarité va donc a<strong>voir</strong> comme premier objectif d'organiser des col<strong>le</strong>ctes de fonds PC?urfa.ire face aux frais é<strong>le</strong>vés entraînés par ces procé<strong>du</strong>res et par ces situations douloureuses. Nous invitons.dès à présent, <strong>le</strong>s <strong>le</strong>cteurs de droit et liberté. ainsi que tous <strong>le</strong>s amis <strong>du</strong> mrap. à donner <strong>le</strong>uradhésion et à prêter <strong>le</strong>ur concours à mrap-solidarité (siège social: 120. rue Saint-DeniS. 75002Paris). Cotisation annuel<strong>le</strong> : 50 F. pour <strong>le</strong>s membres adhérents. 100 F. pour <strong>le</strong>s membres donateurs,200 F. ou plus pour <strong>le</strong>s membres bienfaiteurs.Ghislaine MARINIsecrétaire généra<strong>le</strong>de mrap-solidarité<strong>le</strong> comité <strong>du</strong> mrap de loire-Atlantique organise<strong>le</strong>s 22, 23 et 24 février à Nantes. uncolloque universitaire avec <strong>le</strong> concours del'UNESCO, sur <strong>le</strong> thème :« La France et l'Europed'aujourd'hui face aux différences ethniqueset culturel<strong>le</strong>s ». Outre des enseignantsdes Universités de Nantes (Daniel Brio<strong>le</strong>t,Augustin Barbara. Claude Vermeil, ClaudePayen, Régis Antoine) et de Rennes (M. Simon),de nombreux spécialistes présenterontdes exposés et prendront part aux débats.De Paris, viendront notamment : MmeManuela d' Arcy (Bureau d'Information deJ"O.N.U.). Pierre Paraf, président <strong>du</strong> mrap,Co<strong>le</strong>tte Guillaumin, Albert Jacquard, LéonPoliakov, Jean Rabu, vice-présidimt de laFédération Française des clubs UNESCO,Bertrand Bary, membre <strong>du</strong> Bureau National<strong>du</strong> mrap.Autour de ce colloque, de portée nationa<strong>le</strong>et même internationa<strong>le</strong>, auront lieu égaiementune exposition sur <strong>le</strong> thème « Respectdes Droits de l'Homme et lutte contre <strong>le</strong> racisme», élaborée par <strong>le</strong> mrap et plusieursgroupes nantais, qui sera inaugurée, <strong>le</strong> samedi23 février, par M. Alain Chenard, député·mairede Nantes ; un récital Una Ramos(samedi soir) ; enfin, une assemblée généra<strong>le</strong><strong>du</strong> mrap (dimanche matin 24 février).Information : Comité local de Loire-Atlantique,8 allée Cassard, 44000 NANTES.prêt-a-porter17, rue d'Enghien - 75010 PARISIII 82452.27FOURNITURES DIFFUSION27, rue de Saintonge75003 ParisTéléphone 272.15.31PRÊT A PORTER F E M ININ\"§) ' . .GILLES NAJMANCréations - Manteaux - Tail<strong>le</strong>urs80, Rue <strong>du</strong> Faubourg Saint-Denis75010 PARIS - Tél : 770-65-53r.&%P: \Y 75002 PARIS\~~ ~8,RUE D'ABOUKIR' .:~:.: ' TELEPHONE : 233.90-16d'une région à l'autrebourgogne -franche-comté:contre l'apartheidet <strong>le</strong> nazismeUne circulaire (na 2) <strong>du</strong> comité de Belfort­Montbéliard fait <strong>le</strong> point des activités depuisJ'été : stands aux fêtes loca<strong>le</strong>s, réunions.tracts. appels contre <strong>le</strong>s lois Bonnet-Stoléru.plusieurs actions en justice. Une conférencedébatsur J'apartheid. animée par Anne-MarieGoguel. membre <strong>du</strong> Bureau National. a eu lieuala Maison <strong>du</strong> Peup<strong>le</strong> de Belfort. <strong>le</strong> 17 janvier.Le comité de la Côte d'Or développe une informationsur J'Afrique <strong>du</strong> Sud à J'occasiond'un voyage d'étude que doivent faire dans cepays des élèves d'un établissement scolaire deBeaune.Le comité de Besançon annonce une conférence<strong>du</strong> professeur Albert Jacquard sur «<strong>le</strong>droit à la différence ».Le procès intenté au journal de Vesoul«L'Estocade ». à la suite de sa dénonciationd'un journal publié sous J'occupation. a donnélieu à un débat dans cette vil<strong>le</strong>. <strong>le</strong> 11 janvier,avec la participation de Jean-Louis Sagot- Duvauroux.rédacteur en chef de droit et liberté.Albert Lévy. secrétaire général <strong>du</strong> mrap. a témoignéau procès.est:contre <strong>le</strong>svio<strong>le</strong>ncesAssemblée constitutive <strong>du</strong> nouveau comitéde Longwy. <strong>le</strong> 17 décembre. et é<strong>le</strong>ction <strong>du</strong> bureauavec Edith Martin. présidente. GilbertBoni. vice-président. Alain Persigang. secrétaire.Jacqueline Falscetta. trésorière, ainsiqu'un responsab<strong>le</strong> à J'information et un res-ponsab<strong>le</strong> à J'é<strong>du</strong>cation. Nouvel<strong>le</strong> réunion. <strong>le</strong> 9janvier.Poursuivant son action aux côtés de DeniaMabrouk. un ouvrier algérien brutalisé par lapolice. en novembre. <strong>le</strong> comité est sa isi d'unnouveau cas de vio<strong>le</strong>nces policières visant unautre Algérien. Osmani Elhadj : délégation aucommissariat. communiqué de presse. soutienjuridique.ouest· pour <strong>le</strong>simmigrés, pour lavéritéUne initiative <strong>du</strong> comité <strong>du</strong> mrap de loire­Atlantique a bénéficié d'un retentissementnational : la plainte déposée. il y a quelquesmois. contre une affiche anti-immigrés <strong>du</strong>Front-National. a abouti à J'inculpation <strong>du</strong> présidentde ce groupement. M. Jean-Marie LePen. L'avocat <strong>du</strong> mrap est Me M ichel Le Mappian.A lorient. <strong>le</strong> mrap a participé. avec J'Associationpour J'Accueil des Travail<strong>le</strong>urs Etrangers(ADATE) et <strong>le</strong> Col<strong>le</strong>ctif des immigrés detoutes nationalités. à une soirée-débat (12 décembre)autour <strong>du</strong> film «Ceddo » de SembèneOusmane.• ••26droit et liberté. n0388 • février 198027


Case réservéeS.E.P.A.P.Le comité <strong>du</strong> mrap de l'Orne a élaboré avecAccueil et Promotion des Travail<strong>le</strong>urs Etrangers,une analyse critique <strong>du</strong> projet de loi Stoléru,qui a été adressée aux par<strong>le</strong>mentaires <strong>du</strong>département et publiée dans la presse (Ouest­France, 21 décembre). Les deux associationsappel<strong>le</strong>nt « à l'esprit critique, à la réf<strong>le</strong>xion et àl'action de chacun -.centre:commentnaÎt un comitéstructures décentralisées, proposées par larencontre nationa<strong>le</strong> de Dijon. Le débat a portééga<strong>le</strong>ment sur la préparation <strong>du</strong> Congrès.Dans différentes vil<strong>le</strong>s <strong>du</strong> Puy-de-Dôme, <strong>le</strong>mrap a organisé plusieurs assemblées-débats,ces dernières semaines, sur la situation destravail<strong>le</strong>urs immigrés.A l'occasion de la présentation à Angoulêmede la pièce sud-africaine «Boesman etLena » d'Athol Fugard, par <strong>le</strong> Théâtre Noir, <strong>le</strong>comité de Limoges a tenu un stand ; descontacts ont été pris en vue de la création d'uncomité <strong>du</strong> mrap en Charente.nord: un crimeabominab<strong>le</strong>Mobilisation <strong>du</strong> comité d'Amiens après larévélation <strong>du</strong> meurtre d'un jeune Sénégalais,Camara Salit, noyé dans la Somme, deux moisplus tôt, par une bande de jeunes. Presse, radiofont état de la prise de position et de l'analyse<strong>du</strong> mrap.• • •1:, RUI:: T R O N CIIET 265 03 4041 HL:E DU F OU R 5 48 tl5 8874 HUE DE PASSY 527 14 49TOLR !VIONTPARNASSE 538 ti:) ~3I\:I:: W YOR KPA RI SI.y()~. LA PART ·DI ~T· 7::7 :vTAD l SOI\: AVI::NliETO K YO. 5·5 G l l\jZAL'ORT PREPARE AUJOURD'HUILES CARRIERES DE DEMAIN8 Centres en France . ..Plus de 8.000 élèves par an . ..Aidez l'ORT dans sa lutte contre <strong>le</strong> chômage en lui versant:.LA TAXEO'APPRENTISSAGE (Y COMPRIS LE QUOTA0' APPRENTISSAGE) ;• 1/ 10 0 OE LA TAXE OE FORMP .lON PHOFESSION-NELLE CONTINUE.'In<strong>du</strong>striels, Artisans et Co merçants!SANS DEPENSES SUPPLEMENTAIRES, VOuS POUVEZ AIDER L'ORT ADONNER UN METIER AUX MILLIERS D'EŒVES ET APPRENTIS QUIFREQUENTENT SES ECOLES A PARIS ET EN PROVINCE.<strong>le</strong>s entreprises sont dégrevées pour la totalité de <strong>le</strong>u~s versements.l 'ORT se tient à votre disposition pour calcu<strong>le</strong>r la Taxe d ApprentIssageque vous pouvez lui verser. ..PARIS : 10, Villa d'Eylau (16


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Poursuivant son effort d'information,il note avec satisfaction <strong>le</strong>s deux pagesconsacrées à présenter <strong>le</strong> mrap dans <strong>le</strong> bul<strong>le</strong>tinrégional de la C.F.D.T., «Action ouvrière -.C'est à Carcassonne qu'aura lieu, <strong>le</strong> 17 février,l'assemblée régiona<strong>le</strong> Languedoc-Pyrénéespour la préparation <strong>du</strong> congrès <strong>du</strong> mrap.rhône-alpes: de ladiscrimination audrameDans une <strong>le</strong>ttre au préfet, <strong>le</strong> comité <strong>du</strong> mrapde Haute-Savoie expose <strong>le</strong> cas dramatiqued'un travail<strong>le</strong>ur tunisien de 45 ans qui, aprèsa<strong>voir</strong> per<strong>du</strong> son travail à Annecy, où il résideavec sa famil<strong>le</strong>, a trouvé un nouvel emploi àCluses. Mais il n'a pu obtenirde logement dansdroit et liberté. n0388 • février 1980cette dernière vil<strong>le</strong>, où l'Office d'H.L.M. lui aopposé un refus (non motivé). N'ayant pas laforce d'effectuer <strong>le</strong> long déplacement quotidien,il mange et dort à Cluses ... dans sa voiture,malgré <strong>le</strong> froid.Le comité de Grenob<strong>le</strong> a pris part, <strong>le</strong> 16 décembre,à un débat sur la situation des juifsd'U.R.S.S., au Centre Culturel juif.sud-est:un racistecondamnéSuccès judiciaire à Marseil<strong>le</strong> : sur plainte <strong>du</strong>mrap et de la L1CRA, un jeune voyou raciste,préparation<strong>du</strong> congrès<strong>du</strong> mrapdes 22et 23 marsOuel<strong>le</strong>s sont actuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s donnéesexactes <strong>du</strong> racisme en France et dans <strong>le</strong>monde? Dans quel<strong>le</strong>s conditions et parquels moyens <strong>le</strong>s combattre? Ouel<strong>le</strong>s sont<strong>le</strong>s perspectives prochaines de ce combat?C'est à de tel<strong>le</strong>s questions que <strong>le</strong> congrès <strong>du</strong>mrap doit répohdre <strong>le</strong>s 22 et 23 mars prochainà Paris.En effet, notre action doit, pour être efficace,se fonder sur une analyse approfondiede la situation et mettre au point soigneusement<strong>le</strong>s moyens appropriés.Depuis <strong>le</strong> précédent congrès (<strong>le</strong>s 26-27novembre 19771, bien des choses ont'changé autour de nous et même à l'intérieurde notre mouvement qui s'est considérab<strong>le</strong>mentdéveloppé en même temps que s'accentuaitla montée <strong>du</strong> racisme.Sur <strong>le</strong>s bases fixées par l'Assemblée Généra<strong>le</strong>de Dijon, <strong>le</strong> 8 décembre dernier, <strong>le</strong>congrès se préparera à travers 14 assembléesrégiona<strong>le</strong>s qui débattront des orientationsen même temps que des modalitésd'action et examineront <strong>le</strong>s moyens de renforcerl'implantation <strong>du</strong> mrap et ses initiativesà travers la France. Plusieurs déjà sontfixées et toutes se dérou<strong>le</strong>ront entre la finjanvier et <strong>le</strong> début mars. Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>même débat se dérou<strong>le</strong>ra dans <strong>le</strong>s 12 commissionsspécialisées qui fonctionnent ausein <strong>du</strong> mouvement.Le congrès sera une étape importante dansla mobilisation de tous <strong>le</strong>s courants opposésau racisme. Nous comptons, en particulier,sur <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s générations. C'est pourquoi<strong>le</strong> mrap propose qu'avant <strong>le</strong> congrès sedérou<strong>le</strong> une semaine de la jeunesse contre <strong>le</strong>racisme qui permettra à toutes <strong>le</strong>s associationsintéressées de marquer <strong>le</strong>ur intérêtpour ce combat. Le bilan impressionnant desréalisations <strong>du</strong> mrap pendant <strong>le</strong>s deux dernièresannées est une base de départ quinous laisse espérer pour la prochaine périodede nouveaux progrès pour faire face aux besoinsactuels. A condition, bien sûr, que sepoursuive et s'amplifie <strong>le</strong> remarquab<strong>le</strong> effortde nos militants et la mobilisation toujoursplus large de l'opinion publique.• ~. 249-24-00qui avait barbouillé des slogans antisémitesautour de la synagogue, a été condamné à 6mois de prison avec sursis. Le mrap, représentépar Me Jacqueline Moutte, a obtenu1.000 F. de dommages et intérêts.Une délégation <strong>du</strong> mrap et de plusieursautres associations (Ligue des Droits del'Homme, CIMADE, Syndicat des Avocats deFrance, Syndicat de la Magistrature, Associationdes Juristes Démocrates) a été reçue <strong>le</strong> 13décembre par M. Gaston Defferre, députémairede Marseil<strong>le</strong>, à qui el<strong>le</strong> a exposé <strong>le</strong>s préoccupationsde ces associations concernant lasituation des travail<strong>le</strong>urs immigrés... pariS: pour,James mangeLa plupart des comités parisiens se sont mobilisésdans la dernière période en faveur <strong>du</strong>militant sud-africain James Mangé condamnéà mort: collages d'affiches, diffusion de cartesposta<strong>le</strong>s de protestation et des tracts, participationaux manifestations qui ont lieu chaquetroisième jeudi <strong>du</strong> mois devant l'ambassaded'Afrique <strong>du</strong> Sud.carnetnos deuils• Deux peintres, Sonia DELAU NA y et MarcSAINT-SAENS sont décédés récemment. Pardelà tout ce qui pouvait <strong>le</strong>s séparer au plan artistique,l'un et l'autre étaient des amis <strong>du</strong>mrap et avaient offert des œuvres aux différentesventes organisées pour <strong>le</strong> soutien denotre action. Nous cons!,lrverons avec émotion<strong>le</strong> souvenir de <strong>le</strong>ur solidarité et exprimons à<strong>le</strong>urs famil<strong>le</strong>s respectives notre profonde sympathie.• Nous avons appris avec beaucoup de peine ladisparition de Ady BRILLE, ancien commandantdes Forces Françaises Combattantes, déporté-résistantà Buchenwald-Dora, commandeurde la légion d'Honneur et Rosette de laRésistance, membre de la direction de l'A.­NAC.R. et de la F.N.D.I.R.P. Après la libération,Ady BRILLE avait dirigé pendant plusieursannées <strong>le</strong>s émissions de la Radiodiffusionfrançaise à destination de' l'outre-mer ; ilétait l'auteur d'un ouvrage sur <strong>le</strong>s camps nazis,intitulé «Les Techniciens de la mort » qui vientd'être édité au Livre de Poche. A sa famil<strong>le</strong> et àtous ses proches, nous présentons nos trèssincères condoléances.naissances• Nous avons <strong>le</strong> plaisir d'annoncer la naissanced'Eléonore, fil<strong>le</strong> de nos amis Christineet Dani.el BANDERLY, animateurs <strong>du</strong> comité<strong>du</strong> mrap de Loire-Atlantique. Nous <strong>le</strong>ur exprimonsnos félicitations et nos vœux <strong>le</strong>s pluscordiaux.• Nos félicitations et nos vœux amicaux, éga­Iement, à l'occasion de la naissance de Davidet Benjamin, fils jumeaux de Hugues STEI­NER et Pau<strong>le</strong> GERMAIN-STEINER.promotion• Elimane KANE, responsab<strong>le</strong> de la permanencejuridique <strong>du</strong> mrap, ayant terminé avecsuccès ses études de droit, a prêté sermentd'avocat <strong>le</strong> 16 janvier. Plusieurs membres <strong>du</strong>Mouvement étaient présents. A l'amica<strong>le</strong> réceptionqui a suivi, Albert LEVY, au nom detous, lui a exprimé <strong>le</strong>s félicitations <strong>le</strong>s plus cha­I~ureuses et souhaité beaucoup de succèsdans sa carrière, au service de la Justice.N° de Commission paritaire: 61013 31

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