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Fr-16-06-2013 - Algérie news quotidien national d'information

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Décryptage13omcordelamésqueuneentdontnouontamsiont quiuantt sesprotionsisiondisdifnantiales,e detennceshutenéest pasculs,iodee lax dese le,8%nsest dûplusbloquese larise,tionière,c defait,e dedeance’ave-Par Slemnia Bendaoud« Setti » de Rafia Mazari« Eloges àune grandeDame »En effet, oui ! il s’agit bel et biend’une grande Dame, débordantede charme et de considération enrapport avec le haut rang qu’elleaura longtemps occupé dans l’histoirelégendaire de la région. Lui consacrer toutun ouvrage revient donc à rouvrir avec laprécaution voulue, une à une, folio suivantun autre folio, toutes ces pages d’or d’unehistoire de gloire laquelle nous retrempe,l’espace de sa consultation, dans le plusprofond et surtout le plus fécond passé dela ville de Tlemcen, baptisée de ce nomhonorifique de sa légendaire héroïne.Hasard de circonstance ou bien subtileopportunité à saisir au vol, tellement l’occasionétait en or, c’est en 2011 que «Setti»–Lalla Setti aurait été sans doute un bienmeilleur titre !- a été écrit par son auteur,Rafia Mazari, et publié durant la mêmeannée coïncidant avec la tenue sur ce sitemêmede la manifestation connue sous leslogan «Tlemcen, capitale de la cultureislamique», dont sa ville natale a abritédurant l’année considérée cette grandiosefête culturelle, lui témoignant admirablementde ce rôle joué dans l’histoire dupays.Après « Visa pour mourir », l’auteurchange donc de ton et surtout de territoireet de tableau de chasse, se retournant versl’histoire millénaire de la ville, de ses originesà laquelle elle offre sur un plateau d’argent« Setti » comme cette fleur printanièredont regorgeait autrefois tout l’espace deverdure de la ville des Zianides.Il est tout de même intéressant de préciserqu’entre les deux romans considérés, estvenu donc se greffer au palmarès déjà assezétoffé de l’auteur un recueil de nouvellesintitulé : «Faits divers et plein mystère».Quel titre ! Et quelle analogie dans le jeu demots qui constitue son nom !Sans doute, se disait-elle, qu’avant d’entamerl’écriture d’un tel «chef-d’œuvre» dugenre, il était pour le moins bien évident demarquer une aussi nécessaire et obligatoirepause, laquelle devait bien naturellementêtre mise à profit pour donner naissance àce recueil de nouvelles dans l’optique dedétendre et instruire son lectorat, devenunombreux et bien fidèle à ses prolifiquesécrits et récits, menés à un rythme très soutenudepuis déjà la publication de son premierouvrage paru en 2003.Du haut d’El Mansourah et de sa plusprofonde et bien lointaine histoire, Setti denouveau ressurgit et émerge de son passé–que beaucoup d’entre nous oublie ouignore tout simplement- nous livrant despans entiers de cette histoire millénairedurant cette guerre des huit ans opposantMérinides aux Zianides.Depuis lors, huit longs siècles se sontécoulés, débouchant sur celui connu à traversle nom du vingt-et-unième, selon sonrang dans la chronologie du temps, dontl’auteur lui consacre l’essentiel de son récit,retraçant pour l’occasion son propre itinéraire,depuis sa naissance jusqu’à son statutd’adulte, en passant bien évidemment parla période de sa tendre enfance, celle de safrêle adolescence et vaillante jeunesse.Le tout est donc associé et bien assaisonnéà l’histoire de sa ville natale dont elledécrit avec philosophie et habileté sesvaleurs, ses splendeurs, sa grandeur, sesrites et autres titres de mérite à travers lesgénérations et les menues fonctions économiqueset artisanales propres à la contréeet belle cité d’antan.Vautrée dans ses souvenirs d’enfance,elle se laisse aller à ce jeu de révélation,dilettante et bien distraite, cachant mal sonplaisir, se déliant la langue un moment,débobinant au centimètre près le film del’histoire de l’antique cité lequel remet augoût du jour, ce passé mémorable quicompte beaucoup dans la vie intime de lanarratrice, et celle plus générale de la villeantique de Tlemcen, la miraculée, l’ensorceleuse,l’attachante, la toute séduisantepar son imposante civilisation.En parlant de l’histoire de la ville desZianides, Rafia Mazari, l’auteure de cetexcellent ouvrage, ouvre une fenêtre surson propre passé. Elle y accède au traversde ces souvenirs qui lui obstruent l’analysede leur imbrication, allant crescendo dansleur influence, marquant toute la périodede sa tendre jeunesse où elle est allée lespuiser au plus profond de sa mémoire, auplus inaccessible de ses nombreux plis de lamarque du temps laquelle nous marque ànotre tour pour le restant de notre vie privée.Du fond de ses tripes, elle nous en sortce succulent récit, cette œuvre inédite, produitde ce mélange entre prose dense etbelle poésie, lequel procure de la dimensionà ses écrits et marque à jamais nosesprits.Le liminaire de ce roman « mi-fiction »,riche de quelque 142 page, de format12x19, édité en 2011, par les Editions DarEl-Qods El Arabi (Oran), en donne déjà unavant-goût et un net aperçu de soncontenu, scellant cet amour durable etéternel entre l’auteure et sa ville natale, autravers de : « Tlemcen… où l’étrange appeluniversel ! ».Comme préambule, il y a donc cetteentrée en matière poétique, en véritableinvite, titrée : Lalla Setti, avec son annoncede bienvenue au lecteur, entamée par cesvers :« En nuage là hautEt d’où … sans nul reposRôde une âme furtiveDe sa ville captive !Se terminant par :Etait-ce pour un roiOu au gré de ta foiQue l’Odyssée d’un zèleFit escale éternelle ! ».Comme dans un songe, l’auteureraconte sa ville chérie et bénie, par fragmentsentiers, par situations cloisonnées,par séquences séparées d’une vie. Au lieude s’y rendre personnellement en ces lieuxhabillement décrits dans cette très fine littératurede grande qualité, c’est plutôt saville natale qui lui submerge l’esprit aupoint où elle fait actionner sa mémoirelaquelle déballe tout de go et à la série toutesces belles facettes de l’histoire de lacontrée.C’est donc par ces géantes cascades d’ElOurit, à l’est, que Tlemcen est en fait bienabordée, dans un style aussi limpide etaussi fluide que ces flots incessants de jetsd’eau naturels qui versent plus bas leurriche contenu de liquide « en eau de vie »,arrosant la plaine de la région.Ses embruns, produits de cette brumequi l’asperge à l’entrée de la ville lui raviventla mémoire et l’encense au point den’oublier aucun fait saillant et pas le moindredétail de ses hauts faits d’armes.C’est alors que tout passa, à tour de rôleet au peigne fin, au travers d’une mémoireencore bien au point et qui répond doncprésente au moindre mouvement de sonintrospection.Défileront donc sous les yeux de notreauteure, toutes ces belles images que saplume savante saura après les mettre enordre, en musique, en relief et en exergueafin de mieux nous situer et bien nous présentersa ville natale à laquelle elle est toutle temps restée attachée.Pour commencer, elle rend un grandhommage à sa tribu, celle des Mezri, (plurieldes Mazari), pour ces offrandes faites àLalla Setti, lors des cérémonies de la fête duMouloud Ennabaoui Echcharif au cours delaquelle on sacrifie un caprin offert enl’honneur des Saints de la contrée.Ensuite, elle nous fait le portrait expressde sa grand-mère, véritable échine de sonenfance, comptant sur la seule dextérité etson savoir-faire de ses dix doigts. Au passage,elle évoque avec beaucoup d’à proposet de nostalgie le retour de Djeddou, songrand-père, de son pèlerinage à La Mecqueet périple sacré, splendide dans son burnousfait de laine naturelle et rêche, deblanc écru, symbole de la pureté de l’âmeet de l’immaculée rédemption, ainsi queCheikha Tema, la diva du hawzi, la star dudouar.Vint ensuite le tour de parler de samère, celle qui avait ce grand souci du coupleet la préoccupation permanente del’entretien dans un état impeccable dufoyer familial.Elle terminera son ouvrage, évoquanttour à tour, l’homme fort de la musiquetlemcenienne, Cheikh Larbi Bensari,l’usine de manufacture du tapis de la villeet son essaim de jeunes filles y travaillanttout en piaillant ou en fredonnant destubes sélectionnés du hawzi, Messali ElHadj, le grand politicien du bled et de lanation, sa voisine, la juive et l’amie intimede sa propre mère et grande famille, etenfin, cette Allemande de Saxe nomméOlga, la compagne de Kader, venue en touristeen Algérie ; mettant surtout l’accentsur la fin de ce rêve superbe qui la fait bondiren sursaut du font de son lit.La visite des lieux était-elle pour autantterminée ? Que non ! L’auteure aura juste letemps de changer de ton, se rappelant cespetites misères de sa marâtre, faites à sonpère au sujet de la location d’une partie dulogement familial à ces étrangers pris ensympathie par la famille.L’ouvrage sera donc clos en apothéoseavec ce souvenir de ce cours d’histoire portantsur le traité de la Tafna et le rôle centraljoué par son cosignataire l’EmirAbdelkader dans la libération du pays dujoug colonial.Et c’est donc les narines pleines des senteursdes saveurs et aromes du pain cuittraditionnellement chez le boulanger ducoin, assaisonné à ces odeurs culinaires luiparvenant par souffles saccadés de la cuisineoù s’affairent des femmes besogneuses,travaillant au rythme d’organisationd’une ruche d’abeilles, que prend fin cesucculent récit.Bien que concis, « Setti » demeure un «récit » très puissant, percutant, où l’appellationd’origine a su être intelligemmentgardée intacte, conférant au texte sa grandestature, sa singulière nature de produit duterroir, que viendra compléter plus loin enannexe, un lexique d’appoint.Ce titre est une vraie pépite dont laplume qui l’a enfanté est également faite àbase de ce tout précieux métal. Il peutparaître comme bref. Mais son pouvoir estbien long !ALGERIE NEWS Dimanche 9 juin <strong>2013</strong>

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