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La situation des enfants dans le monde 2008 - Unicef

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LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong><strong>La</strong> surviede l’enfant


LA SITUATIONDES ENFANTSDANS LE MONDE<strong>2008</strong>


Avant-proposEn 2006, pour la première fois <strong>dans</strong> l’histoire récente, <strong>le</strong> nombreannuel total de décès d’<strong>enfants</strong> de moins de cinq ans estpassé au-<strong>des</strong>sous de la barre <strong>des</strong> 10 millions, à 9,7 millions.Cela représente une réduction de 60 % du taux de mortalitéde l’enfant depuis 1960.On ne saurait cependant se contenter de cette <strong>situation</strong>. <strong>La</strong>mort chaque année de 9,7 millions de jeunes <strong>enfants</strong> est inacceptab<strong>le</strong>,d’autant plus que bon nombre de ces décès pourraientêtre évités. Et malgré <strong>le</strong>s progrès réalisés, nous ne sommespas encore en passe d’atteindre l’Objectif du Millénairepour <strong>le</strong> développement qui consiste àréduire de deux tiers <strong>le</strong> taux de mortalité<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de moins de cinqans d’ici à 2015.Il ressort <strong>des</strong> données réunies par<strong>le</strong> Groupe interorganisations pourl’estimation de la mortalité postinfanti<strong>le</strong>que <strong>des</strong> progrès ont été réalisés<strong>dans</strong> <strong>des</strong> pays de toutes <strong>le</strong>srégions du <strong>monde</strong>. Depuis 1990, <strong>le</strong>taux de mortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> demoins de cinq ans est passé en Chinede 45 décès pour 1 000 naissancesvivantes, à 24, soit une réduction de47 %. Le taux de mortalité <strong>des</strong><strong>enfants</strong> de moins de cinq ans del’Inde a diminué de 34 %. Dans sixpays – Bangla<strong>des</strong>h, Bhoutan, Bolivie,Érythrée, Népal et République démocratique populaire lao –<strong>le</strong>s taux ont été réduits de 50 % ou plus depuis 1990, bienqu’ils restent é<strong>le</strong>vés. Et l’Éthiopie a obtenu une réduction deprès de 40 % depuis 1990.Sur <strong>le</strong>s 62 pays ne progressant pas ou pas suffisamment sur lavoie de l’Objectif du Millénaire pour <strong>le</strong> développement relatifà la survie de l’enfant, près de 75 % sont situés en Afrique.Dans certains pays d’Afrique austra<strong>le</strong>, la préva<strong>le</strong>nce du VIHet du SIDA a complètement anéanti <strong>le</strong>s progrès qui avaientété réalisés en matière de réduction de la mortalité de l’enfant.Il faudra, pour atteindre l’objectif <strong>dans</strong> ces pays, déployer <strong>des</strong>efforts concertés.Afin de réaliser <strong>des</strong> progrès à plus grande échel<strong>le</strong>, en Afriquesubsaharienne et ail<strong>le</strong>urs, il est essentiel de généraliser <strong>le</strong>sinterventions sanitaires de base, y compris l’allaitementexclusif au sein dès <strong>le</strong> plus jeune âge, la vaccination, ladistribution de suppléments de vitamine A et l’utilisationde moustiquaires imprégnées d’insecticide pour prévenir<strong>le</strong> paludisme.Il faut redoub<strong>le</strong>r d’efforts en vue d’élargir l’accès aux traitementset aux moyens de prévention et de combattre <strong>le</strong>s effetsdévastateurs de la pneumonie, de la diarrhée, du paludisme,de la malnutrition aiguë sévère et du VIH.Nous savons qu’il est possib<strong>le</strong> de sauver <strong>des</strong> vies lorsque <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> ont accès à <strong>des</strong> services de santé à base communautaire,s’appuyant sur un système bien établi d’orientation versd’autres soins.L’accent doit être mis sur <strong>des</strong> interventions clés à l’échel<strong>le</strong>communautaire, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d’initiatives intégrées visant àfaciliter <strong>le</strong> renforcement <strong>des</strong> systèmes de santé nationaux. Et ilconvient d’accorder une attentionparticulière aux besoins spécifiques<strong>des</strong> femmes, notamment <strong>des</strong> mères,et <strong>des</strong> nouveau-nés.Soucieux d’aider <strong>le</strong>s pays africainsà réaliser l’OMD relatif à lasurvie <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>, l’Organisationmondia<strong>le</strong> de la Santé, la Banquemondia<strong>le</strong> et l’UNICEF ont, àl’invitation de l’Union africaine,défini un cadre d’action commun,présenté en détail <strong>dans</strong> <strong>le</strong> rapportsur <strong>La</strong> Situation <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>dans</strong><strong>le</strong> <strong>monde</strong> de cette année.Le nouveau dynamisme en faveurde la santé de par <strong>le</strong> <strong>monde</strong> nousdonne <strong>des</strong> raisons d’espérer. Ledegré de motivation est é<strong>le</strong>vé, <strong>dans</strong><strong>le</strong> secteur public aussi bien que <strong>dans</strong> <strong>le</strong> privé, et <strong>des</strong> partenariatsnovateurs sont en cours d’élaboration ou de renforcement,à mesure que nous cherchons, ensemb<strong>le</strong>, à mettre àprofit cette énergie renouvelée. Les partenariats pourraientcontribuer pour beaucoup à l’accélération <strong>des</strong> progrès accomplis<strong>dans</strong> la réalisation <strong>des</strong> Objectifs du Millénaire pour <strong>le</strong>développement. L’UNICEF œuvre en étroite coopération avec<strong>le</strong>s partenaires du système <strong>des</strong> Nations Unies et <strong>le</strong>s gouvernements,<strong>le</strong>s organisations régiona<strong>le</strong>s et non gouvernementa<strong>le</strong>s,<strong>le</strong>s fondations et <strong>le</strong> secteur privé pour coordonner <strong>le</strong>s activitéset mettre en commun expertise et connaissances.Le défi consiste maintenant à agir avec un sentiment commund’urgence afin de mettre en œuvre à plus grande échel<strong>le</strong> <strong>le</strong>sactions qui ont prouvé <strong>le</strong>ur efficacité.Ann M. VenemanDirectrice généra<strong>le</strong>Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance© UNICEF/HQ07-1608/Georgina Cranstoniii


TABLE DES MATIÈRESRemerciements ..............................................................................iiAvant-proposAnn M. VenemanDirectrice généra<strong>le</strong>, UNICEF ....................................................iii1<strong>La</strong> survie de l’enfant :où en sommes-nous ?Résumé ........................................................................................viEncadrésLe taux de mortalité <strong>des</strong> moins de 5 ans : indicateurindispensab<strong>le</strong> de la santé <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>..........................................2Causes sous-jacentes et structurel<strong>le</strong>s de la mortalitématernel<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> ....................................................................3Survie <strong>des</strong> nouveau-nés ................................................................4Les principa<strong>le</strong>s causes immédiates <strong>des</strong> décès d’<strong>enfants</strong>............8<strong>La</strong> pneumonie : cette tueuse d’<strong>enfants</strong> oubliée ........................10Le continuum <strong>des</strong> soins de santé pour la mère, <strong>le</strong> nouveaunéet l’enfant <strong>dans</strong> l’espace temporel et géographique ............17<strong>La</strong> santé de l’enfant <strong>dans</strong> <strong>des</strong> <strong>situation</strong>s d’urgencecomp<strong>le</strong>xes ....................................................................................18Donner <strong>des</strong> moyens d’action aux femmes pour promouvoirla santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant....................20L’enregistrement <strong>des</strong> naissances : un pas important vers <strong>le</strong>sservices essentiels ........................................................................22Survie de l’enfant au <strong>le</strong>ndemain d’un conflit : Les défis et <strong>le</strong>triomphe du Libéria, par El<strong>le</strong>n Johnson-Sir<strong>le</strong>af,........................24Figures1.1 Les avantages qu’offre la réalisation du quatrièmeObjectif du Millénaire pour <strong>le</strong> développement – et <strong>le</strong>sconséquences de l’échec ........................................................21.2 Taux mondiaux de mortalité néonata<strong>le</strong>, 2000 ......................41.3 Interventions simp<strong>le</strong>s, à forte incidence, susceptib<strong>le</strong>sde sauver la vie <strong>des</strong> nouveau-nés grâce au continuumde soins du niveau maternel aux niveaux néonatal etinfanti<strong>le</strong>.....................................................................................51.4 Le taux mondial de mortalité infanti<strong>le</strong> a régresséd’environ un quart entre 1990 et 2006 ..................................61.5 Moins de 10 millions d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans sontdécédés en 2006 ......................................................................61.6 Les progrès mondiaux en ce qui concerne la réductionde mortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> sont insuffisants pour atteindrel’OMD 4* ..................................................................................71.7 Près d’un tiers <strong>des</strong> 50 pays <strong>le</strong>s moins avancés a réussià réduire <strong>le</strong> taux de mortalité <strong>des</strong> moins de 5 ans d’aumoins 40 % depuis 1990 ........................................................81.8 Répartition mondia<strong>le</strong> de la mortalité <strong>des</strong> moins de5 ans, par cause ......................................................................81.9 <strong>La</strong> santé et <strong>le</strong>s Objectifs du Millénaire pour <strong>le</strong>développement........................................................................91.10 Plus de la moitié <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de moins de 5 ansprésumés atteints d’une pneumonie consultentun agent de santé qualifié ..................................................101.11 L’Asie du Sud est la région présentant <strong>le</strong> niveau<strong>le</strong> plus é<strong>le</strong>vé de dénutrition ................................................111.12 <strong>La</strong> probabilité de mortalité maternel<strong>le</strong> est beaucoupplus forte <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> en développement que<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays industrialisés ................................................121.13 Les taux é<strong>le</strong>vés de décès maternels en Asie du Sudet en Afrique subsaharienne sont partiel<strong>le</strong>mentimputab<strong>le</strong>s aux faib<strong>le</strong>s niveaux de soins maternels ........121.14 L’Afrique subsaharienne abrite près de 90 % <strong>des</strong>infections pédiatriques par <strong>le</strong> VIH ......................................131.15 Près de 80 % du <strong>monde</strong> en développement a accèsà <strong>des</strong> sources d’eau améliorées ........................................141.16 <strong>La</strong> moitié seu<strong>le</strong>ment de la population du <strong>monde</strong>en développement a accès à <strong>des</strong> moyensd’assainissement adéquat...................................................141.17 Les 60 pays prioritaires pour la survie de l’enfantciblés par <strong>le</strong> Compte à rebours jusqu’en 2015..................161.18 Lier <strong>le</strong>s soins <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d’un continuum de soinsde santé <strong>des</strong>tiné à la mère, au nouveau-né et à l’enfant ....171.19 Établir <strong>des</strong> liens entre <strong>le</strong>s soins administrés à domici<strong>le</strong>et <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s établissements de santé pour diminuer<strong>le</strong> nombre de décès de mères, de nouveau-nés etd’<strong>enfants</strong> ..............................................................................171.20 Les taux d’enregistrement <strong>des</strong> naissances sont faib<strong>le</strong>sen Asie du Sud et en Afrique subsaharienne....................222Leçonstirées de l’évolution <strong>des</strong>systèmes et <strong>des</strong> pratiques de soinsde santéRésumé ......................................................................................26EncadrésL’Initiative de lutte contre la rougeo<strong>le</strong> ........................................28Journées nationa<strong>le</strong>s de vaccination et journées de lasanté de l’enfant ..........................................................................32Financement du secteur de la santé : approches sectoriel<strong>le</strong>set Initiative en faveur <strong>des</strong> pays pauvres fortement endettés ....33Prise en charge intégrée <strong>des</strong> maladies néonata<strong>le</strong>set infanti<strong>le</strong>s en Inde ......................................................................35L’Initiative de Bamako ..................................................................36Approches diagona<strong>le</strong>s : la méthode mexicaine ........................38Stratégie accélérée pour la survie et <strong>le</strong> développementde l’enfant en Afrique de l’Ouest ................................................40Le VIH et <strong>le</strong> SIDA en Afrique et <strong>le</strong>ur impact sur <strong>le</strong>s femmeset <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>, par Elizabeth N. Mataka, ......................................42Le Partenariat pour la santé <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong> nouveau-néset <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>................................................................................43Figures2.1 Fardeau mondial <strong>des</strong> décès dus à la rougeo<strong>le</strong> ..................29iv


LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong><strong>La</strong> survie de l’enfant2.2 Soins de santé primaires sé<strong>le</strong>ctifs et évolution <strong>des</strong> tauxde vaccination depuis 1980 ................................................352.3 PCIME en centre de soins externes, en centre de tri depremier niveau et à la maison pour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> mala<strong>des</strong>de deux mois à cinq ans ......................................................372.4 Cadre conceptuel pour atteindre <strong>le</strong>s Objectifs duMillénaire pour <strong>le</strong> développement liés à la santé ............393Lespartenariats communautaires <strong>dans</strong><strong>le</strong>s soins de santé primaires pour <strong>le</strong>smères, <strong>le</strong>s nouveau-nés et <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>Résumé ......................................................................................44EncadrésLes pratiques fondamenta<strong>le</strong>s <strong>des</strong> interventions de soins <strong>des</strong>anté axées sur la col<strong>le</strong>ctivité......................................................47Aspects et défis communs <strong>des</strong> partenariats communautairesen matière de santé et de nutrition ............................................48Inde : <strong>des</strong> partenariats communautaires pour lutter contrela dénutrition ................................................................................50Prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant :l’influence <strong>des</strong> programmes de « mère à mère » en Afriquede l’Est et austra<strong>le</strong> ........................................................................52Quand <strong>le</strong>s autorités favorisent <strong>le</strong> changement pour <strong>le</strong>smères et <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> en Éthiopie, par Tedros Adhanom ..........54Le Mozambique : un programme communautaire pourfaire recu<strong>le</strong>r la mortalité <strong>des</strong> moins de 5 ans ............................59Des partenariats communautaires pour améliorerl’approvisionnement en eau et l’assainissement scolaire ........60Figure3.1 Préva<strong>le</strong>nce <strong>des</strong> retards de croissance par âge (mois) ......514Renforcer<strong>le</strong>s partenariatscommunautaires, <strong>le</strong> continuum <strong>des</strong>oins et <strong>le</strong>s systèmes de santéRésumé ......................................................................................62EncadrésÉlargissement : une nutrition adéquate pour <strong>le</strong>s mères,<strong>le</strong>s nouveau-nés et <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> ....................................................66<strong>La</strong> « budgétisation margina<strong>le</strong> <strong>des</strong> gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>ment » ..70Élargissement : eau sûre, assainissement adéquat etmeil<strong>le</strong>ures pratiques d’hygiène ..................................................74<strong>La</strong> crise du personnel de santé en Afrique : il est urgentd’intervenir ....................................................................................76Les arguments en faveur <strong>des</strong> investissements pour lasurvie de l’enfant et <strong>le</strong>s Objectifs du Millénaire pour <strong>le</strong>développement liés à la santé en Afrique subsaharienne........78Botswana : étendre la prévention et <strong>le</strong> traitement du VIHà travers <strong>des</strong> partenariats communautaires ..............................81Renforcer la transparence et la gouvernance de laprestation <strong>des</strong> services de santé ................................................83Financement en fonction de la performance au Rwanda ........84Brésil : créer un réseau national de systèmes de santégérés par <strong>le</strong>s communautés ........................................................86Un nouveau mode de collaboration pour <strong>le</strong>s institutionsmultilatéra<strong>le</strong>s ................................................................................88Soins et survie de l’enfant fondés sur <strong>le</strong>s droits humainset sur la communauté, par Paul Farmer et Jim Yong Kim ......90Figures4.1 Cadre conceptuel du passage à une échel<strong>le</strong> supérieure<strong>des</strong> soins de santé primaires <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays endéveloppement ....................................................................644.2 Résorber <strong>le</strong>s gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>ment <strong>dans</strong> laprestation <strong>des</strong> services de santé ........................................694.3 Impact et coût estimatifs <strong>des</strong> panoplies minimum,élargies et maximum prévues par <strong>le</strong> Cadre stratégiquepour l’Afrique ........................................................................784.4 Sources de financement 2007–2015 ..................................794.5 Brésil : vastes disparités <strong>des</strong> taux de mortalité <strong>des</strong>nourrissons entre et au sein de régions choisies,en fonction du revenu familial et de l’ethnicité de lamère, 2002 ............................................................................875S’unirpour la survie <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>Résumé ......................................................................................94EncadrésRenforcer la col<strong>le</strong>cte <strong>des</strong> données et <strong>le</strong> suivi pour prendre<strong>des</strong> décisions en matière de santé publique............................100L’autre côté de la natte : s’unir pour la survie et la santé<strong>des</strong> mères, nouveau-nés et <strong>enfants</strong> ..........................................102Figure5.1 Une sé<strong>le</strong>ction de flux financiers en direction <strong>des</strong> paysen développement................................................................99Références ............................................................104Tab<strong>le</strong>aux statistiques ..........................109Classement pour la mortalité <strong>des</strong> moins de cinq ans ........113Tab<strong>le</strong> 1 : Indicateurs de base ................................................114Tab<strong>le</strong> 2 : Nutrition ..................................................................118Tab<strong>le</strong> 3 : Santé ........................................................................122Tab<strong>le</strong> 4 : VIH/SIDA ..................................................................126Tab<strong>le</strong> 5 : Éducation ................................................................130Tab<strong>le</strong> 6 : Indicateurs démographiques ..................................134Tab<strong>le</strong> 7 : Indicateurs économiques ......................................138Tab<strong>le</strong> 8 : Femmes ....................................................................142Tab<strong>le</strong> 9 : Protection de l’enfant ..............................................146Tab<strong>le</strong> 10 : Le taux du progrès ................................................150Sig<strong>le</strong>s ..........................................................................................154v


RÉSUMÉ<strong>La</strong> mortalité infanti<strong>le</strong>est un indicateur sensib<strong>le</strong>du développement d’un payset un indice révélateur de ses prioritéset de ses va<strong>le</strong>urs. Investir<strong>dans</strong> la santé <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> et de<strong>le</strong>urs mères est non seu<strong>le</strong>ment unimpératif en matière de droits del’homme, mais aussi une décisionéconomique avisée et l’un <strong>des</strong>moyens <strong>le</strong>s plus sûrs pour un paysd’avancer vers un avenir meil<strong>le</strong>ur.Depuis 1990, <strong>des</strong> progrès impressionnantsont été réalisés en cequi concerne <strong>le</strong>s taux de survie etla santé <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>, même <strong>dans</strong>certains <strong>des</strong> pays <strong>le</strong>s plus démunisde la planète. Toutefois il faudraredoub<strong>le</strong>r d’efforts pour atteindre<strong>le</strong> quatrième Objectif du Millénairepour <strong>le</strong> développement (OMD 4) -réduire la mortalité infanti<strong>le</strong> <strong>des</strong>deux tiers entre 1990 et 2015. Ledéfi est de tail<strong>le</strong> mais nous pouvonsencore <strong>le</strong> re<strong>le</strong>ver.Atteindre cet objectif, cela veutdire faire passer <strong>le</strong> nombre dedécès d’<strong>enfants</strong> de 9,7 millionsen 2006 à environ 4 millions d’icià 2015. Pour y parvenir, il seraindispensab<strong>le</strong> d’agir rapidementsur plusieurs fronts : éliminer lapauvreté et la faim (OMD 1), améliorerla santé maternel<strong>le</strong> (OMD 5),combattre <strong>le</strong> VIH et <strong>le</strong> SIDA, <strong>le</strong>paludisme et d’autres maladies(OMD 6), améliorer <strong>le</strong>s systèmesd’approvisionnement en eau etd’assainissement (OMD 7) etrendre <strong>le</strong>s médicaments essentielsdisponib<strong>le</strong>s et abordab<strong>le</strong>s(OMD 8). Il importera éga<strong>le</strong>mentde revoir <strong>le</strong>s stratégies afin d’atteindre<strong>le</strong>s communautés qui sont<strong>le</strong>s plus marginalisées et <strong>le</strong>s plusdémunies.Chaque enfant a droit à une vie saine.Groupe d’enfant <strong>dans</strong> un centrecommunautaire infanti<strong>le</strong>, Malawi.Les progrès remarquab<strong>le</strong>s enregistrésces dernières décennies parde nombreux pays en développementconcernant la réduction de lamortalité infanti<strong>le</strong> nous incitent àl’optimisme. Les causes de la mortalitéinfanti<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s moyens d’yremédier sont bien connus. I<strong>le</strong>xiste déjà <strong>des</strong> interventions simp<strong>le</strong>s,fiab<strong>le</strong>s et abordab<strong>le</strong>s qui permettraientde sauver la vie de millionsd’<strong>enfants</strong>. Le défi consiste àfaire en sorte que ces remè<strong>des</strong> –dispensés par <strong>le</strong> biais d’un continuumde soins de santé à la mère,au nouveau-né et à l’enfant – profitentaux millions d’<strong>enfants</strong> et defamil<strong>le</strong>s jusqu’à présent laisséspour compte.


LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>1<strong>La</strong> survie de l’enfant :où en sommes-nous ?© UNICEF/2007/David Anthony<strong>La</strong> <strong>situation</strong> actuel<strong>le</strong>Que vaut une vie ? <strong>La</strong> plupart d’entrenous seraient prêts à sacrifier beaucoupde choses pour sauver la vied’un seul enfant. Et pourtant, àl’échel<strong>le</strong> mondia<strong>le</strong>, nos priorités sontdevenues floues. Chaque jour, plus de26 000 <strong>enfants</strong> de moins de 5 ansmeurent <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong>, de causesqui, pour la plupart, auraient pu êtreprévenues. Et presque tous vivent<strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> en développement ou,plus précisément, <strong>dans</strong> 60 pays endéveloppement. Plus d’un tiers de ces<strong>enfants</strong> meurent durant <strong>le</strong> premiermois de <strong>le</strong>ur existence, en général à lamaison et sans avoir accès aux servicesde santé essentiels et aux produitsde base qui permettraient de <strong>le</strong>ur sauverla vie. Des <strong>enfants</strong> meurentencore d’infections respiratoires oudiarrhéiques qui ne représentent plusune menace <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays industrialisés,ou encore de maladies infanti<strong>le</strong>s,comme la rougeo<strong>le</strong>, que la vaccinationpermettrait d’éviter. Jusqu’à lamoitié <strong>des</strong> décès d’<strong>enfants</strong> de moinsde 5 ans ont pour cause sous-jacentela dénutrition, qui prive <strong>le</strong>s jeunes<strong>enfants</strong> <strong>des</strong> éléments nutritifs nécessairesà <strong>le</strong>ur croissance et à <strong>le</strong>urdéveloppement mental. Une eauinsalubre, un assainissement insuffisantet <strong>des</strong> installations sanitairesinadéquates sont éga<strong>le</strong>ment <strong>des</strong> facteursde mortalité et de morbiditéchez <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>.En 2006, année la plus récente pourlaquel<strong>le</strong> nous disposons d’estimationsfiab<strong>le</strong>s, près de 9,7 millions d’<strong>enfants</strong>sont morts avant <strong>le</strong>ur cinquièmeanniversaire. Bien que <strong>le</strong>s chiffresaient changé, <strong>le</strong> problème n’est pasmoins affligeant qu’il y a 25 ans,lorsque <strong>le</strong> Fonds <strong>des</strong> Nations Uniespour l’enfance (UNICEF) a lancé« la révolution pour la survie de l’enfant». Actuel<strong>le</strong>ment, la communautédu développement privilégie la réalisationdu quatrième Objectif duMillénaire pour <strong>le</strong> développement(OMD 4) – réduire la mortalitéinfanti<strong>le</strong> <strong>des</strong> deux tiers entre 1990 et2015. Sachant qu’en 1990, <strong>le</strong> nombreabsolu de décès d’<strong>enfants</strong> avoisinait<strong>le</strong>s 13 millions, réaliser l’OMD 4 signifiequ’au cours <strong>des</strong> sept prochainesannées, il faudra diviser par deux <strong>le</strong>nombre de décès d’<strong>enfants</strong>, ce quirevient à moins de 13 000 décès d’<strong>enfants</strong>par jour, ou moins de 5 millionspar année 1 .On ne saurait sous-estimer l’amp<strong>le</strong>urde ce défi. Le <strong>monde</strong> devra réduire <strong>le</strong>nombre de décès d’<strong>enfants</strong> entre<strong>2008</strong> et 2015 à un rythme nettementsupérieur à ce que nous avons connudepuis 1990 (voir Figure 1.6, page 7).Qui plus est, l’essentiel <strong>des</strong> effortsdoit se concentrer sur <strong>le</strong>s <strong>situation</strong>set <strong>le</strong>s circonstances <strong>le</strong>s plus diffici<strong>le</strong>s :<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays <strong>le</strong>s plus pauvres, <strong>dans</strong><strong>le</strong>s régions et <strong>le</strong>s communautés <strong>le</strong>splus appauvries, <strong>le</strong>s plus isolées, <strong>le</strong>smoins éduquées et <strong>le</strong>s plus marginalisées,<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s nations ravagées par <strong>le</strong>SIDA, <strong>le</strong>s conflits, la mauvaise gouvernanceet <strong>le</strong> manque chroniqued’investissement <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s systèmes <strong>des</strong>anté publique et <strong>le</strong>s infrastructuresphysiques.Continuer au rythme actuel ne permettrapas d’atteindre <strong>le</strong>s Objectifsdu Millénaire pour <strong>le</strong> développementrelatifs à la santé <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>, il s’enfaut de beaucoup. Cela ressort clairementen Afrique subsaharienne, larégion la plus à la traîne par rapportà la quasi-totalité <strong>des</strong> OMD liés à lasanté, mais aussi <strong>dans</strong> d’autres paysen développement, notamment enAsie du Sud. Si la tendance actuel<strong>le</strong>se poursuit, il y aura, en 2015, 4,3millions de décès d’<strong>enfants</strong> que laréalisation de l’OMD 4 aurait permisd’éviter (voir Figure 1.1, page 2).Afin de souligner la nécessité deplacer la <strong>situation</strong> <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> aucœur <strong>des</strong> préoccupations internationa<strong>le</strong>s,<strong>La</strong> Situation <strong>des</strong> <strong>enfants</strong><strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> <strong>2008</strong> revient sur unthème qui avait marqué <strong>le</strong> lancementde cette série au début <strong>des</strong> années1980. L’UNICEF et ses partenairess’étaient alors, comme aujourd’hui,fixé une date butoir pour réduire demoitié <strong>le</strong> nombre de décès d’<strong>enfants</strong>.L’UNICEF avait alors, commeLA SURVIE DE L’ENFANT : OÙ EN SOMMES-NOUS ? 1


aujourd’hui, proposé <strong>des</strong> solutions et<strong>des</strong> stratégies simp<strong>le</strong>s, efficaces, peucoûteuses et pratiques pour réduire lamortalité et améliorer la santé <strong>des</strong><strong>enfants</strong>. Et maintenant il invite,comme il <strong>le</strong> faisait alors, ses partenairesde toutes <strong>le</strong>s couches de lasociété, <strong>des</strong> chefs religieux auxambassadeurs itinérants, <strong>des</strong> mairesaux chefs d’État, <strong>des</strong> personnalités du<strong>monde</strong> du sport aux par<strong>le</strong>mentaires,et <strong>des</strong> associations professionnel<strong>le</strong>saux syndicats – à adhérer au mouvementpour la survie de l’enfant et <strong>le</strong>développement.Loin de faire cavalier seul commecela lui arrivait souvent <strong>dans</strong> <strong>le</strong>sannées 1980, l’UNICEF est devenu<strong>le</strong> champion de la survie de l’enfantau sein d’une communauté unie derrière<strong>le</strong> même objectif. Les partenariatsforgés ces vingt dernières annéessont devenus indispensab<strong>le</strong>s pourrésoudre <strong>le</strong>s problèmes qui appel<strong>le</strong>nt<strong>des</strong> changements systémiques etFigure 1.1Les avantages qu’offre la réalisation du quatrième Objectifdu Millénaire pour <strong>le</strong> développement – et <strong>le</strong>s conséquencesde l’échecMondePays endéveloppementAfriquesubsaharienneAfrique de l’Ouestet centra<strong>le</strong>Afrique de l’Estet austra<strong>le</strong>Asie du SudAsie de l’Estet Pacifique0.10.41.01.00.91.51.91.72.82.80.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0Millions d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans4.34.35.45.4Millions de décèsd’<strong>enfants</strong> supplémentairesprévus en 2015 si nous neréalisons pas l’OMD 4 *Millions de vies sauvées en2015 par rapport à 2006 sinous réalisons l’OMD 4 *** Nombre de décès supplémentaires d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans à prévoir en 2015 si <strong>le</strong>s tauxannuels de régression du TMM5 persistent.** Nombre de décès d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans qui pourront être évités pour la seu<strong>le</strong> année2015 par rapport à 2006 si nous atteignons la cib<strong>le</strong> de l’OMD 4 — réduire de deux tiers <strong>le</strong> taux demortalité <strong>des</strong> moins de 5 ans par rapport aux taux affichés en 1990.Source : estimations de l’UNICEF fondées sur <strong>le</strong>s données mentionnées <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s Tab<strong>le</strong>aux statistiques1 et 10, pp.114 et 150 du présent rapport.Le taux de mortalité <strong>des</strong> moins de 5 ans : indicateur indispensab<strong>le</strong>de la santé <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>Le taux de mortalité <strong>des</strong> moins de 5 ans, communémentappelé TMM5 ou simp<strong>le</strong>ment taux de mortalité infanti<strong>le</strong>,indique la probabilité de décéder entre la naissance et <strong>le</strong>cinquième anniversaire pour 1 000 naissances vivantes,en appliquant <strong>le</strong>s taux de mortalité actuels. Il comporteplusieurs avantages en tant que baromètre du bien-êtrede l’enfant en général et de sa santé en particulier.Premièrement, il mesure <strong>le</strong>s « résultats » du développementplutôt que ses « intrants », par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> nombrede calories disponib<strong>le</strong>s par habitant ou <strong>le</strong> nombre demédecins pour 1 000 personnes – qui sont <strong>des</strong> moyenspour atteindre un but.Deuxièmement, on sait que <strong>le</strong> TMM5 offre <strong>des</strong> informationsprécieuses sur un large éventail de facteurs tels quel’état nutritionnel et <strong>le</strong>s connaissances <strong>des</strong> mères enmatière de santé; <strong>le</strong> taux de vaccination et de recours à lathérapeutique de réhydratation ora<strong>le</strong>; l’accès aux servicesde santé maternel<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> (y compris <strong>le</strong>s soinsprénatals); <strong>le</strong> revenu et la nourriture dont dispose <strong>le</strong>foyer; l’accès à l’eau potab<strong>le</strong> et à <strong>des</strong> installations sanitairesde base; et la sécurité globa<strong>le</strong> de l’environnementde l’enfant.Troisièmement, bien que <strong>le</strong> TMM5 soit une moyenne, ilse prête moins aux fausses interprétations que <strong>des</strong> indicateurscomme <strong>le</strong> revenu national brut par habitant (RNBpar habitant). En effet, à l’échel<strong>le</strong> naturel<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> deriches n’ont pas mil<strong>le</strong> fois plus de chances de survivreque <strong>le</strong>s pauvres, même si à l’échel<strong>le</strong> humaine, il <strong>le</strong>ur estpossib<strong>le</strong> d’avoir un revenu mil<strong>le</strong> fois plus é<strong>le</strong>vé. En d’autrestermes, il est beaucoup plus diffici<strong>le</strong> pour une minoritéaisée d’influer sur <strong>le</strong> TMM5 d’un pays. Le taux demortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de moins de 5 ans offre donc uneimage plus exacte, même si el<strong>le</strong> est loin d’être parfaite,de l’état de santé de la majorité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> (et de lasociété <strong>dans</strong> son ensemb<strong>le</strong>).Voir Références, page 104.2 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


socioculturels plus comp<strong>le</strong>xes que nel’avaient imaginé <strong>le</strong>s premiers architectesde la révolution pour la surviede l’enfant. <strong>La</strong> Situation <strong>des</strong> <strong>enfants</strong><strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> <strong>2008</strong> présente <strong>le</strong>srésultats de ces partenariats, ainsi quede l’expérience acquise et <strong>des</strong> démarchessuivies ces dernières décenniesen matière de survie et de santé del’enfant.Le présent rapport analyse d’abord la<strong>situation</strong> de la survie de l’enfant et<strong>des</strong> soins de santé primaire pour <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong>, en insistant sur <strong>le</strong>s tendancesconcernant la mortalité infanti<strong>le</strong>. Ilévalue ensuite <strong>le</strong>s <strong>le</strong>çons tirées <strong>des</strong>réussites et <strong>des</strong> échecs enregistrés ausièc<strong>le</strong> dernier <strong>dans</strong> <strong>le</strong> domaine de lasurvie de l’enfant. <strong>La</strong> pièce maîtressedu rapport est un examen de plusieursdémarches particulièrementprometteuses – partenariats communautaires,continuum de soins et renforcementdu système de santé pourobtenir <strong>des</strong> améliorations – visant àatteindre <strong>le</strong>s mères, <strong>le</strong>s nouveau-néset <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> qui sont actuel<strong>le</strong>mentexclus <strong>des</strong> interventions essentiel<strong>le</strong>s.En insistant sur <strong>le</strong>s exemp<strong>le</strong>s de payset de régions où ces initiatives ont étécouronnées de succès, et en étudiant<strong>le</strong>s principaux obstac<strong>le</strong>s à <strong>le</strong>ur extension,<strong>le</strong> présent rapport propose <strong>des</strong>mesures pratiques qui devraientrelancer <strong>le</strong> progrès.Pourquoi la survie de l’enfantest-el<strong>le</strong> importante ?Les raisons que nous avons d’investir<strong>dans</strong> la santé <strong>des</strong> jeunes <strong>enfants</strong>dépassent la souffrance et <strong>le</strong> chagrinque cause la mort, ne serait-ce qued’un seul enfant. En privant <strong>le</strong>snourrissons et <strong>le</strong>s jeunes <strong>enfants</strong> <strong>des</strong>oins de santé de base et <strong>des</strong> élémentsnutritifs indispensab<strong>le</strong>s à <strong>le</strong>urcroissance et à <strong>le</strong>ur développement,on <strong>le</strong>s lance sur la voie de l’échec.Mais lorsque <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> sont biennourris et soignés, et qu’ils bénéficientd’un environnement sûr et stimulant,ils ont plus de chances <strong>des</strong>urvivre et d’échapper aux maladies,et d’avoir un développement optimalsur <strong>le</strong> plan de la réf<strong>le</strong>xion, du langage,<strong>des</strong> émotions et de l’apprentissagesocial. Ils ont de meil<strong>le</strong>ureschances de réussir à l’éco<strong>le</strong> et, plustard, de devenir <strong>des</strong> membrescréatifs et productifs de la société.Investir <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> est éga<strong>le</strong>mentjudicieux d’un point de vueéconomique. Selon la Banque mondia<strong>le</strong>,la vaccination et la supplémentationen vitamine A font actuel<strong>le</strong>mentpartie <strong>des</strong> interventions de santépublique qui présentent <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>urrapport coût-efficacité.Améliorer l’apport en vitamineA peut renforcer la résistance del’enfant à la maladie et réduire <strong>le</strong>srisques de mortalité 2 . Il est possib<strong>le</strong>avec très peu d’argent de prévenirchez l’enfant non seu<strong>le</strong>ment unecarence en vitamine A mais aussiCauses sous-jacentes et structurel<strong>le</strong>s de la mortalité maternel<strong>le</strong> etinfanti<strong>le</strong><strong>La</strong> mortalité et la malnutrition <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong> nouveau-néset <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de moins de 5 ans ont plusieurs causescommunes interdépendantes et structurel<strong>le</strong>s, tel<strong>le</strong>s que :• Services de santé et de nutrition manquant de ressources,amorphes et mal adaptés à la culture loca<strong>le</strong>.• Insécurité alimentaire.• Pratiques alimentaires inadéquates.• Manque d’hygiène et d’accès à l’eau salubre ou à <strong>des</strong>moyens d’assainissement.• Analphabétisme <strong>des</strong> femmes.• Grossesses précoces.niveaux - au sein de la communauté et de la famil<strong>le</strong>, auniveau <strong>des</strong> prestataires de services, du gouvernement et auplan international - <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d’une approche intégréeafin d’accroître l’efficacité et la portée <strong>des</strong> interventions.Les solutions sont bien connues, notamment en ce quiconcerne <strong>le</strong>s causes directes <strong>des</strong> décès maternels, néonatalset infanti<strong>le</strong>s. Les interventions nécessaires consistentnotamment à offrir un ensemb<strong>le</strong> de soins de santé primaireessentiels - <strong>des</strong> services de soins pour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> assurésgrâce à un continuum de soins couvrant la grossesse,l’accouchement et au-delà, ainsi que <strong>le</strong>s premières annéescrucia<strong>le</strong>s de la vie (voir Encadré, page 17, pour unedéfinition complète de la notion de continuum de soins).• Discrimination et exclusion <strong>des</strong> mères et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>s’agissant de l’accès aux services de santé et de nutrition,cette marginalisation tenant à <strong>le</strong>ur pauvreté ou à <strong>des</strong> raisonsgéographiques ou politiques.Chaque année, ces causes sont à l’origine de millions dedécès qui pourraient être évités. Étant donné qu’el<strong>le</strong>s sontétroitement imbriquées, il faut s’y attaquer à différentsVoir Références, page 104.LA SURVIE DE L’ENFANT : OÙ EN SOMMES-NOUS ? 3


Survie <strong>des</strong> nouveau-nésJusqu’au milieu, voire la fin <strong>des</strong> années 1990, <strong>le</strong>s estimationsdu nombre de décès d’<strong>enfants</strong> survenant pendant la périodenéonata<strong>le</strong> (<strong>le</strong> premier mois de vie) reposaient sur <strong>des</strong> donnéeschronologiques approximatives plutôt que sur <strong>des</strong>enquêtes spécifiques. En 1995 et en 2000, <strong>le</strong>s estimationssont devenues plus rigoureuses grâce aux données tirées <strong>des</strong>enquêtes sur <strong>le</strong>s ménages. En analysant ces données, ons’est rendu compte que <strong>le</strong>s estimations antérieures avaientsérieusement sous-estimé l’amp<strong>le</strong>ur du problème. Bien que<strong>le</strong> taux mondial de mortalité néonata<strong>le</strong> ait un peu fléchidepuis 1980, <strong>le</strong>s décès néonatals sont devenus proportionnel<strong>le</strong>mentbeaucoup plus importants car la diminution de lamortalité néonata<strong>le</strong> a été plus <strong>le</strong>nte que cel<strong>le</strong> de la mortalité<strong>des</strong> moins de 5 ans : entre 1980 et 2000, <strong>le</strong>s décès durant <strong>le</strong>premier mois de vie ont régressé d’un quart tandis que <strong>le</strong>nombre de décès d’<strong>enfants</strong> âgés d’un mois à 5 ans diminuaitd’un tiers.On sait aujourd’hui que 4 millions de bébés meurent chaqueannée durant <strong>le</strong> premier mois de <strong>le</strong>ur vie, dont la moitié environau cours <strong>des</strong> premières 24 heures, ce qui revient à direqu’un enfant a 500 fois plus de risques de mourir à un jourqu’à un mois. <strong>La</strong> mortalité néonata<strong>le</strong> représente près de 40 %du nombre total de décès <strong>des</strong> moins de 5 ans et environ 60 %de la mortalité infanti<strong>le</strong> (moins d’un an). Le nombre absolu <strong>le</strong>plus é<strong>le</strong>vé de décès de nouveau-nés concerne l’Asie du Sud –Figure 1.2Taux mondiaux de mortalité néonata<strong>le</strong>,2000PaysindustrialisésECO/CEIAmérique latineet CaraïbesAsie de l’Estet PacifiqueAsie du SudMoyen-Orient etAfrique du NordAfrique del’Ouest etcentra<strong>le</strong>Afrique del’Est et austra<strong>le</strong>Afriquesubsaharienne4151820260 10 20 30 40 50 60Décès néonatals pour 1 000 naissances vivantesSource : Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, sur la base <strong>des</strong> registresd’état civil et <strong>des</strong> enquêtes sur <strong>le</strong>s ménages. Les données régiona<strong>le</strong>set par pays sur <strong>le</strong>s taux de mortalité néonata<strong>le</strong> en 2000 figurent <strong>dans</strong><strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au statistique 1, page 114 du présent rapport.40444448l’Inde représentant un quart du total mondial – mais <strong>le</strong>s tauxnationaux de mortalité néonata<strong>le</strong> <strong>le</strong>s plus é<strong>le</strong>vés sont enregistrésen Afrique subsaharienne. Ces décès ont un facteuren commun : la santé de la mère. Chaque année, plus de500 000 femmes meurent en couches ou de complicationspendant la grossesse, et <strong>le</strong>s nouveau-nés dont la mère estdécédée à l’accouchement courent nettement plus de risquesde mourir durant <strong>le</strong>ur première année de vie que ceux dont lamère reste vivante.Même ces chiffres sous-estiment l’amp<strong>le</strong>ur du problème quiaffecte la santé de l’enfant durant la période néonata<strong>le</strong>. Parexemp<strong>le</strong>, plus d’un million d’<strong>enfants</strong> qui survivent chaqueannée à l’asphyxie néonata<strong>le</strong> gardent <strong>des</strong> séquel<strong>le</strong>s tel<strong>le</strong>squ’infirmité motrice cérébra<strong>le</strong>, difficultés d’apprentissageset autres handicaps. Pour chaque nouveau-né qui meurt,20 autres souffrent d’un traumatisme à la naissance, decomplications liées à la prématurité et d’autres problèmesde santé néonata<strong>le</strong>.Une amélioration significative de la période néonata<strong>le</strong> précocedépendra d’interventions essentiel<strong>le</strong>s pour la mère etl’enfant avant, pendant et juste après l’accouchement. Lesdernières estimations disponib<strong>le</strong>s pour 2000–2006 révè<strong>le</strong>ntque <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> en développement, un quart <strong>des</strong> femmesenceintes n’ont pas été examinées au moins une fois aucours d’une grossesse par <strong>des</strong> agents de santé qualifiés(médecin, infirmière, sage-femme); 59 % seu<strong>le</strong>ment <strong>des</strong>accouchements sont assistés par du personnel soignantqualifié et à peine plus de la moitié ont lieu <strong>dans</strong> unétablissement de soins.<strong>La</strong> prévention <strong>des</strong> décès néonatals joue un rô<strong>le</strong> capital <strong>dans</strong>la réduction de la mortalité infanti<strong>le</strong>. Selon la série de larevue The <strong>La</strong>ncet sur la survie néonata<strong>le</strong>, publiée en 2005,3 millions de décès sur <strong>le</strong>s 4 millions enregistrés <strong>dans</strong> <strong>le</strong><strong>monde</strong> pourraient être évités en parvenant à un taux é<strong>le</strong>véde couverture (90 %) pour un ensemb<strong>le</strong> d’interventionséprouvées et au coût abordab<strong>le</strong>, qui pourraient être assuréespar <strong>des</strong> services de proximité, <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s communautés,et par <strong>des</strong> soins cliniques en établissement grâce à uncontinuum <strong>des</strong> soins (prénatals, pendant l’accouchement etpost-partum). S’il est essentiel de développer <strong>le</strong>s soins qualifiés,la série sur la survie néonata<strong>le</strong> souligne néanmoinsl’importance <strong>des</strong> solutions appliquées à titre provisoire et quipermettent <strong>des</strong> sauver la vie d’environ 40 % <strong>des</strong> nouveau-nés<strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre communautaire. Il est éga<strong>le</strong>ment indispensab<strong>le</strong>d’élargir <strong>le</strong>s programmes qui préviennent la transmission duVIH de la mère à l’enfant.Parmi <strong>le</strong>s mesures qui s’imposent pour sauver <strong>le</strong>s nouveaunés,il convient de noter : l’élaboration, à l’échel<strong>le</strong> nationa<strong>le</strong>,de plans à l’efficacité prouvée, axés sur <strong>le</strong>s résultats et assortisde stratégies spécifiques pour atteindre <strong>le</strong>s plus démunis;une plus grande mobilisation de fonds; <strong>des</strong> cib<strong>le</strong>s convenuespour la réduction de la mortalité néonata<strong>le</strong>; et la promotiond’une plus grande harmonisation et responsabilisation <strong>des</strong>parties prenantes au niveau international.4 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


Figure 1.3Interventions simp<strong>le</strong>s, à forte incidence, susceptib<strong>le</strong>s de sauver la vie <strong>des</strong>nouveau-nés grâce au continuum de soins du niveau maternel aux niveauxnéonatal et infanti<strong>le</strong>.Continuum de la prestation de servicesSoins cliniquesen établissementServices deproximitéL’acidefoliqueLes soins obstétricaux et <strong>le</strong>s soins néonatals spécialisés,y compris la réanimationLes soins obstétricaux d’urgence pour prendre en charge<strong>le</strong>s complications tel<strong>le</strong>s que travail prolongé, accouchementpar <strong>le</strong> siège, hémorragie, pré-éclampsie et accouchementprématuréL’administration d’antibiotiques contre la ruptureprématurée <strong>des</strong> membranes*L’administration de corticostéroï<strong>des</strong> aux femmes ayantaccouché avant terme *<strong>La</strong> série de quatre visites prénata<strong>le</strong>s, y compris lavaccination contre <strong>le</strong> tétanos, <strong>le</strong> diagnostic et laprise en charge de la syphilis, d’autres infections,la pré-éclampsie et <strong>le</strong>s complications de lagrossesseLe traitement intermittent présomptif dupaludisme **Le diagnostic et <strong>le</strong> traitement de la bactériurie*<strong>La</strong> préparation à l’accouchement et aux<strong>situation</strong>s d’urgence et l’encouragementà exiger <strong>des</strong> soinsL’accouchementpropreLes soins d’urgence aunouveau-né en cas de maladie,en particulier la prise en chargede la septicémie, la réanimation<strong>des</strong> nouveau-nés et <strong>le</strong>s soinsaux nourrissons souffrant d’uneinsuffisance pondéra<strong>le</strong> graveà la naissanceLes soins postnatals pourpromouvoir <strong>le</strong>spratiques sanitaires<strong>La</strong> détection précoce etl’orientation vers <strong>le</strong>s servicesappropriés en cas decomplicationsLes soins de santé à domici<strong>le</strong>,y compris la promotion del’allaitement au sein, l’asepsieombilica<strong>le</strong>/peau, <strong>le</strong>s soinsthermiques, l’encouragementà exiger <strong>des</strong> soinsFamil<strong>le</strong> et communautéLes soins aux nouveau-nés : conseilset préparationL’asepsieombilica<strong>le</strong>/de la peau,<strong>le</strong>s soinsthermiques,l’allaitementexclusivementau sein dès lanaissanceLes soins supplémentaires auxnourrissons présentant uneinsuffisance pondéra<strong>le</strong> à lanaissance<strong>La</strong> prise en chargecommunautaire <strong>des</strong> cas depneumonieGrossesseNaissancePériodenéonata<strong>le</strong>PetiteenfanceContinuum mère, nouveau-né, enfant* Interventions supplémentaires <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s contextes avec <strong>des</strong> systèmes sanitaires mieux établis et un taux de mortalité plus faib<strong>le</strong>.** Interventions spécifiques nécessaires <strong>dans</strong> certains contextes, par exemp<strong>le</strong> affichant <strong>des</strong> taux de préva<strong>le</strong>nce du paludisme é<strong>le</strong>vés.Note : ce chiffre englobe 16 interventions ayant fait <strong>le</strong>urs preuves en ce qui concerne la réduction de la mortalité néonata<strong>le</strong>. D’autresinterventions importantes sont mises en place durant cette période mais ne sont pas mentionnées ici car el<strong>le</strong>s n’influencent pas principa<strong>le</strong>ment<strong>le</strong>s décès néonatals (par ex., prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant). Pour certaines interventions mentionnées ici, <strong>le</strong>s mo<strong>des</strong>de prestation de services peuvent varier selon <strong>le</strong> contexte.Source : The <strong>La</strong>ncet Series Team, ‘The <strong>La</strong>ncet Series on Neonatal Health Executive Summary’, The <strong>La</strong>ncet, 3 mars 2005, p. 3.Voir Références, p. 104LA SURVIE DE L’ENFANT : OÙ EN SOMMES-NOUS ? 5


<strong>La</strong> vaccination et <strong>le</strong>s suppléments enmicronutriments assurent une protectioncontre <strong>le</strong>s maladies qui présente un bonrapport coût-efficacité et permet de sauver<strong>des</strong> vies. Un garçon reçoit une dose devitamine A, Tadjikistan.© UNICEF/HQ04-0675/Giacomo Pirozzi<strong>des</strong> maladies mortel<strong>le</strong>s comme ladiphtérie, la coqueluche, <strong>le</strong> tétanos,la poliomyélite, la rougeo<strong>le</strong>, la tuberculoseinfanti<strong>le</strong>, l’hépatite B et l’Hib(Haemophilus influenzae type b), quiest une cause importante de pneumonieet de méningite 3 . Administrerdu cotrimoxazo<strong>le</strong>, un antibiotiquepeu onéreux, aux <strong>enfants</strong> séropositifsau VIH permet de réduire defaçon spectaculaire la mortalité causéepar <strong>le</strong>s infections opportunistesliées au VIH.L’amélioration de la santé et <strong>des</strong>taux de survie de l’enfant peutaussi contribuer à une dynamiquedémographique plus équilibrée.Des parents convaincus que <strong>le</strong>urs<strong>enfants</strong> vont survivre ont généra<strong>le</strong>mentmoins d’<strong>enfants</strong> et s’occupentmieux de <strong>le</strong>ur progéniture – ce quipermet aux États d’investir davantagepour chaque enfant 4 .Les chiffresIl y a beaucoup moins d’<strong>enfants</strong> quimeurent de nos jours qu’en 1960,première année pour laquel<strong>le</strong> nousdisposons de données sur <strong>le</strong> nombreannuel de décès d’<strong>enfants</strong>. En réalité,depuis 46 ans, <strong>le</strong> nombre annuel dedécès d’<strong>enfants</strong> a diminué de moitié,passant d’environ 20 millions en1960 à moins de 10 millions en2006. Des progrès considérab<strong>le</strong>s,voire tout à fait remarquab<strong>le</strong>s <strong>dans</strong>certains cas, ont été enregistrés cesdernières années pour la survie del’enfant. Malgré <strong>des</strong> obstac<strong>le</strong>s detail<strong>le</strong>, notamment la propagation duSIDA en Afrique de l’Est et austra<strong>le</strong>et <strong>des</strong> conflits fratrici<strong>des</strong> <strong>dans</strong> denombreux pays à mortalité é<strong>le</strong>vée, <strong>le</strong>taux mondial de mortalité infanti<strong>le</strong> abaissé régulièrement depuis 1990. En2006, il était estimé à 72 décès pour1 000 naissances vivantes, soit 23 %de moins qu’en 1990.Figure 1.4Le taux mondial de mortalité infanti<strong>le</strong> arégressé d’environ un quart entre 1990et 2006Figure 1.5Moins de 10 millions d’<strong>enfants</strong> de moinsde 5 ans sont décédés en 2006AfriquesubsaharienneAfrique de l’Estet austra<strong>le</strong>Afrique de l’Ouestet centra<strong>le</strong>Moyen-Orient etAfrique du NordAsie du SudAsie de l’Estet PacifiqueAmérique latineet Caraïbes2927465555537983123131160165187208186Décès d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 anspour 1000 naissances vivantes19902006ECO/CEI2710Pays industrialisés6Pays/territoires en103développement79Pays <strong>le</strong>s moins180avancés142Monde93720 50 100 150 200 250Moyen-Orientet Afriquedu Nord400 000Asie du Sud,3,1 millionsAmérique latineet Caraïbes,300 000ECO/CEI,100 000Asie de l’Est etPacifique, 900 000Pays industrialisés,100 000Afriquesubsaharienne4,8 millionsSource : UNICEF, Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, Division de la population (ONU) et Division <strong>des</strong> statistiques (ONU). Les données régiona<strong>le</strong>s etpar pays sont présentées <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s Tab<strong>le</strong>aux statistiques 1 et 10, pages 114 et 150 du présent rapport6 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


Depuis 1990, plusieurs régions ontenregistré <strong>des</strong> taux remarquab<strong>le</strong>s derégression de la mortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>.Les taux de mortalité infanti<strong>le</strong> ontreculé de moitié environ en Asie del’Est et <strong>dans</strong> <strong>le</strong> Pacifique, en Europecentra<strong>le</strong> et orienta<strong>le</strong> et <strong>dans</strong> laCommunauté d’États indépendants(ECO/CEI), ainsi qu’en Amériquelatine et <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s Caraïbes – ce quiporte <strong>le</strong> taux de mortalité <strong>des</strong> moinsde 5 ans pour chacune de ces régionsen <strong>des</strong>sous de 30 pour 1 000 naissancesvivantes en 2006. Même si <strong>des</strong>progrès nettement plus marquésseraient nécessaires pour parvenir aufaib<strong>le</strong> taux moyen <strong>des</strong> pays industrialisés(6 pour 1 000 naissances vivantesen 2006), seul 1 enfant sur 36meurt aujourd’hui avant l’âge de 5ans <strong>dans</strong> ces régions.D’autres régions suivent de près. <strong>La</strong>région du Moyen-Orient et del’Afrique du Nord a enregistré <strong>des</strong>progrès réguliers en ce qui concernela réduction de ces taux mais présenteencore un taux de mortalité <strong>des</strong>moins de 5 ans de 46 pour 1 000naissances vivantes en 2006 – ce quirevient à dire qu’un enfant sur 22mourra avant d’avoir atteint l’âge de5 ans. L’Asie du Sud est éga<strong>le</strong>mentsur la bonne voie, bien qu’el<strong>le</strong> aitenregistré <strong>le</strong> nombre <strong>le</strong> plus é<strong>le</strong>vé dedécès chez <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> de moins de5 ans, soit 32 % du total mondial.En 1990, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays d’Asie duSud, 1 enfant sur 8 mourait avantl’âge de 5 ans; en 2006, ce rapportétait passé à 1 sur 12.L’Afrique subsaharienne restela région la plus préoccupante.Outre son taux de mortalité infanti<strong>le</strong>qui est, de loin, <strong>le</strong> plus é<strong>le</strong>vé –en moyenne, 1 enfant sur 6 meurtavant l’âge de 5 ans – cette régionest aussi cel<strong>le</strong> qui a <strong>le</strong> moins progressédepuis 1990, avec une régressionde 14 % seu<strong>le</strong>ment de lamortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> entre 1990et 2006. Plusieurs pays de la régioncontinuent à enregistrer <strong>des</strong> augmentationsdu taux de mortalité<strong>des</strong> moins de 5 ans. En 2006, 49 %de tous <strong>le</strong>s décès d’<strong>enfants</strong> de moinsde 5 ans concernaient l’Afrique subsaharienne,où ne vivent pourtantque 22 % <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> du <strong>monde</strong>.<strong>La</strong> survie de l’enfant et <strong>le</strong>sObjectifs du Millénaire pour<strong>le</strong> développement<strong>La</strong> moitié <strong>des</strong> régions affiche <strong>des</strong>progrès insuffisants par rapportà l’OMD 4Les progrès enregistrés <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong>en ce qui concerne la survie de l’enfantont beau être impressionnants,Figure 1.6Les progrès mondiaux en ce qui concerne la réduction de mortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> sontinsuffisants pour atteindre l’OMD 4*Taux annuel moyen de régression (TAMR) du taux de mortalité <strong>des</strong> moins de 5 ans (TMM5) observé pour 1990–2006et requis pour 2007–2015 pour atteindre l’OMD 4TMM5TAMRNombre de décès pour1000 naissances vivantes % observés % requis Progrès vers la1990 2006 1990–2006 2007–2015 réalisation de la cib<strong>le</strong> de l’OMDAfrique subsaharienne 187 160 1,0 10,5 Progrès insuffisantsAfrique de l’Est et Afrique austra<strong>le</strong> 165 131 1,4 9,6 Progrès insuffisantsAfrique de l’Ouest et Afrique centra<strong>le</strong> 208 186 0,7 11,0 Aucun progrèsMoyen-Orient et Afrique du Nord 79 46 3,4 6,2 Progrès insuffisantsAsie du Sud 123 83 2,5 7,8 Progrès insuffisantsAsie de l’Est et Pacifique 55 29 4,0 5,1 En bonne voieAmérique latine et Caraïbes 55 27 4,4 4,3 En bonne voieECO/CEI 53 27 4,2 4,7 En bonne voiePays/territoires industrialisés 10 6 3,2 6,6 En bonne voiePays/territoires en développement 103 79 1,7 9,3 Progrès insuffisantsMonde 93 72 1,6 9,4 Progrès insuffisants*Progrès réalisés par rapport à l’OMD 4, avec classification <strong>des</strong> pays en fonction <strong>des</strong> seuils suivants :En bonne voie – TMM5 inférieur à 40, ou TMM5 égal ou supérieur à 40 et taux annuel moyen de régression (TAMR) du taux de mortalité <strong>des</strong> moinsde cinq ans égal ou supérieur à 4,0 % pour la période de 1990 à 2006.Progrès insuffisants – TMM5 égal ou supérieur à 40 et TAMR observé pour la période de 1990 à 2006 compris entre 1,0 % et 3,9 %.Aucun progrès – TMM5 égal ou supérieur à 40 et TAMR observé pour la période 1990-2006 inférieur à 1,0 %.Source : estimations de l’UNICEF fondées sur <strong>le</strong>s travaux du Groupe interinstitutions pour <strong>le</strong>s estimations en matière de mortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>.LA SURVIE DE L’ENFANT : OÙ EN SOMMES-NOUS ? 7


Figure 1.7Près d’un tiers <strong>des</strong> 50 pays <strong>le</strong>s moins avancés a réussi à réduire <strong>le</strong> taux de mortalité<strong>des</strong> moins de 5 ans d’au moins 40 % depuis 1990Pays <strong>le</strong>s moins avancésMaldivesTimor-LesteBhoutanNépalBangla<strong>des</strong>hRép. démocratiquepopulaire laoÉrythréeHaïtiMalawiSamoaCap-VertComoresMozambiqueÉthiopieI<strong>le</strong>s SalomonPays <strong>le</strong>s moinsavancés21585854545047464443430 20 40 60 80 100Recul (%) du taux de mortalité <strong>des</strong> moins de 5 ans (TMM5), 1990–2006Source : UNICEF, Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, Division de la population (ONU) et Division <strong>des</strong> statistiques (ONU).Les données régiona<strong>le</strong>s et par pays sont présentées <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s Tab<strong>le</strong>aux statistiques 1 et 10, pages 114 et 150 du présent rapport.4140406973Les principa<strong>le</strong>s causes immédiates <strong>des</strong> décès d’<strong>enfants</strong>Les pays et <strong>le</strong>s régions <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squels <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> de moinsde 5 ans meurent en grand nombre sont bien connus, et <strong>le</strong>sprincipa<strong>le</strong>s causes immédiates de décès prématurés et deproblèmes de santé sont, el<strong>le</strong>s aussi, bien établies.Environ 40 % de tous <strong>le</strong>s décès d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ansont lieu durant la période néonata<strong>le</strong>, <strong>le</strong> premier mois de lavie, <strong>des</strong> suites de complications diverses (voir Encadré,page 4). Sur ces décès néonatals, environ 26 % – représentant10 % de l’ensemb<strong>le</strong> <strong>des</strong> décès d’<strong>enfants</strong> de moins de 5ans – sont imputab<strong>le</strong>s à <strong>des</strong> infections graves. Une proportionnon négligeab<strong>le</strong> <strong>des</strong> infections est causée par la pneumonieet la septicémie (une infection bactérienne gravetransmissib<strong>le</strong> par <strong>le</strong> sang qui se traite aussi à l’aide d’antibiotiques).Environ 2 millions d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ansmeurent de pneumonie chaque année – environ 1 décèssur 5 à l’échel<strong>le</strong> mondia<strong>le</strong>. De plus, jusqu’à un million d’<strong>enfants</strong>meurent d’infections graves, dont la pneumonie,durant la période néonata<strong>le</strong>. Malgré <strong>le</strong>s progrès accomplisdepuis <strong>le</strong>s années 1980, <strong>le</strong>s maladies diarrhéiques représentent17 % <strong>des</strong> décès d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans. Prisensemb<strong>le</strong>, <strong>le</strong> paludisme, la rougeo<strong>le</strong> et <strong>le</strong> SIDA sont responsab<strong>le</strong>sde 15 % <strong>des</strong> décès d’<strong>enfants</strong>.De nombreux facteurs et maladies se conjuguent pouraccroître la mortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> au-delà de <strong>le</strong>urs impactsindividuels, la dénutrition étant responsab<strong>le</strong> de 50 % <strong>des</strong>décès d’<strong>enfants</strong>. Une eau insalubre, un assainissementinsuffisant et <strong>des</strong> installations sanitaires inadéquates sontFigure 1.8Répartition mondia<strong>le</strong> de la mortalité<strong>des</strong> moins de 5 ans, par cause<strong>La</strong> dénutrition est responsab<strong>le</strong> d’environ la moitié <strong>des</strong> casde décès d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans.Paludisme8 %Autres10 %Maladiesdiarrhéiques17 %Rougeo<strong>le</strong>4 %Maladies diarrhéiquesnéonata<strong>le</strong>s 1 %Autres maladiesnéonata<strong>le</strong>s 2 %B<strong>le</strong>ssures3 % SIDA3 %non seu<strong>le</strong>ment responsab<strong>le</strong>s de l’incidence é<strong>le</strong>vée <strong>des</strong>maladies diarrhéiques, mais aussi un important facteur demortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de moins de 5 ans par suite de pneumonie,de troub<strong>le</strong>s néonatals et de dénutrition.Voir Références, page 104.Tétanosnéonatal2 %Pneumonie19 %Infections néonata<strong>le</strong>sgraves (surtoutpneumonie/septicémie)10 %Asphyxie à lanaissance 8 %Naissanceprématurée10 %Anomalies congénita<strong>le</strong>s3 %Source : Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé et UNICEF.8 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


ils sont nettement insuffisants <strong>dans</strong>plusieurs régions pour atteindrel’OMD 4. Quatre régions sont enbonne voie à cet égard mais <strong>le</strong>s progrèspar rapport à la réduction dela mortalité infanti<strong>le</strong> sont actuel<strong>le</strong>mentinsuffisants au Moyen-Orientet en Afrique du Nord, en Asie duSud et en Afrique subsaharienne(<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s sous-régions Afrique del’Est/Afrique austra<strong>le</strong> et Afriquede l’Ouest/Afrique centra<strong>le</strong>).Si on se réfère à chaque pays individuel<strong>le</strong>ment,<strong>le</strong>s perspectives sont mitigées.Globa<strong>le</strong>ment, sur <strong>le</strong>s 191 payspour <strong>le</strong>squels on dispose de suffisammentd’informations pour comparerla mortalité infanti<strong>le</strong> sur la période1990–2006, l’UNICEF estime que129 sont sur la bonne voie – ayantfait diminuer <strong>le</strong> taux de mortalité <strong>des</strong>moins de 5 ans en <strong>des</strong>sous de 40 pour1 000 naissances vivantes ou ayantatteint un taux annuel moyen derégression de 3,9 % ou plus depuis1990 – ou qu’ils ont déjà atteint l’objectiffixé pour 2015 concernant laréduction de la mortalité infanti<strong>le</strong>.Environ 18 %, soit 35 pays, sont enprogrès mais présentent un taux quiest insuffisant pour réaliser l’OMD 4p<strong>le</strong>inement et <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s temps.Les pays <strong>le</strong>s plus préoccupants sont<strong>le</strong>s 27 qui ont enregistré <strong>des</strong> progrèslimités depuis 1990 ou un taux demortalité <strong>des</strong> moins de 5 ans stagnantou supérieur à celui de 1990.Sur <strong>le</strong>s 46 pays d’Afrique subsaharienne,seuls <strong>le</strong> Cap-Vert, l’Érythréeet <strong>le</strong>s Seychel<strong>le</strong>s sont en bonne voiepour atteindre l’OMD 4, et environla moitié a enregistré soit aucunchangement, soit une augmentationde <strong>le</strong>ur taux de mortalité infanti<strong>le</strong>depuis 1990. Dans son ensemb<strong>le</strong>,cette région n’a réussi à réduire lamortalité infanti<strong>le</strong> que d’un tauxannuel moyen de 1 % entre1990–2006, alors qu’il lui faudraitenregistrer <strong>des</strong> baisses à deux chiffresFigure 1.9<strong>La</strong> santé et <strong>le</strong>s Objectifs du Millénaire pour <strong>le</strong> développementObjectif Cib<strong>le</strong>s sanitaires Indicateurs sanitairesOBJECTIF 1Réduire l’extrêmepauvreté et lafaimOBJECTIF 4Réduire lamortalité <strong>des</strong><strong>enfants</strong> de moinsde 5 ansOBJECTIF 5Améliorer lasanté maternel<strong>le</strong>OBJECTIF 6Combattre <strong>le</strong>VIH et <strong>le</strong> SIDA,<strong>le</strong> paludisme etd’autres maladiesOBJECTIF 7Assurer unenvironnementdurab<strong>le</strong>OBJECTIF 8Mettre en placeun partenariatmondial pour <strong>le</strong>développementCib<strong>le</strong> 2Réduire de moitié, entre1990 et 2015, la proportionde la population qui souffrede la faimCib<strong>le</strong> 5Réduire de deux tiers, entre1990 et 2015, <strong>le</strong> taux demortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> demoins de 5 ansCib<strong>le</strong> 6Réduire de trois quarts,entre 1990 et 2015, <strong>le</strong> tauxde mortalité maternel<strong>le</strong>Cib<strong>le</strong> 7D’ici à 2015, avoir stoppéla propagation du VIH/SIDAet commencé à inverser latendance actuel<strong>le</strong>Cib<strong>le</strong> 8D’ici à 2015, avoir maîtrisé<strong>le</strong> paludisme et d’autresmaladies graves, et avoircommencé à inverser latendance actuel<strong>le</strong>Cib<strong>le</strong> 10Réduire de moitié, d’ici à2015, <strong>le</strong> pourcentage de lapopulation qui n’a pas accèsde façon durab<strong>le</strong> à unapprovisionnement en eaude boisson salubre et à <strong>des</strong>services d’assainissementde baseCib<strong>le</strong> 11Réussir, d’ici à 2020, à améliorersensib<strong>le</strong>ment la vied’au moins 100 millionsd’habitants de taudisCib<strong>le</strong> 17En coopération avecl’industrie pharmaceutique,rendre <strong>le</strong>s médicamentsessentiels disponib<strong>le</strong>s etabordab<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s paysen développementPréva<strong>le</strong>nce d’<strong>enfants</strong> de moins de5 ans présentant une insuffisancepondéra<strong>le</strong>Proportion de la populationn’atteignant pas <strong>le</strong> niveauminimum d’apport caloriqueTaux de mortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> demoins de 5 ansTaux de mortalité infanti<strong>le</strong>Proportion d’<strong>enfants</strong> de 1 anvaccinés contre la rougeo<strong>le</strong>Taux de mortalité maternel<strong>le</strong>Proportion d’accouchementsassistés par du personnel <strong>des</strong>anté qualifiéTaux de préva<strong>le</strong>nce du VIH parmi<strong>le</strong>s femmes enceintes de 15 à 24Taux d’utilisation du préservatifpar rapport au taux de préva<strong>le</strong>nce<strong>des</strong> contraceptifsTaux de scolarisation <strong>des</strong> orphelinspar rapport aux non-orphelinsâgés de 10 à 14 ansTaux de préva<strong>le</strong>nce et taux demortalité liés au paludismeProportion de la population vivant<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s zones à risque qui utilise<strong>des</strong> moyens de prévention et <strong>des</strong>traitements efficaces contre <strong>le</strong>paludismeTaux de préva<strong>le</strong>nce et taux demortalité liés à la tuberculoseProportion de cas de tuberculosedétectés et soignés <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre detraitements de brève durée sous surveillancedirecte (stratégie DOTS)Proportion de la population ayantaccès de façon durab<strong>le</strong> à unesource améliorée d’eau (zonesurbaines et rura<strong>le</strong>s)Proportion de la populationayant accès à un système amélioréd’assainissement (zonesurbaines et rura<strong>le</strong>s)Proportion de la population ayantaccès de façon durab<strong>le</strong> à <strong>des</strong>médicaments de base d’un coûtabordab<strong>le</strong>Source : Adapté de Health and the Mil<strong>le</strong>nnium Development Goals, OMS, Genève, 2005, p. 11.LA SURVIE DE L’ENFANT : OÙ EN SOMMES-NOUS ? 9


<strong>La</strong> pneumonie : cette tueuse d’<strong>enfants</strong> oubliée<strong>La</strong> pneumonie est la maladie qui tue <strong>le</strong> plus d’<strong>enfants</strong> –davantage que SIDA, <strong>le</strong> paludisme et la rougeo<strong>le</strong> réunis.El<strong>le</strong> est une cause majeure <strong>des</strong> décès d’<strong>enfants</strong> <strong>dans</strong> toutes<strong>le</strong>s régions. Les <strong>enfants</strong> atteints de pneumonie peuvent présenterun large éventail de symptômes, selon <strong>le</strong>ur âge et lacause de l’affection. Au nombre <strong>des</strong> symptômes <strong>le</strong>s pluscourants figurent la respiration rapide ou diffici<strong>le</strong>, la toux, lafièvre, <strong>le</strong>s frissons, <strong>le</strong>s maux de tête, la perte d’appétit et larespiration sifflante. Chez <strong>le</strong>s jeunes <strong>enfants</strong>, la pneumoniegrave peut entraîner <strong>des</strong> convulsions, une hypothermie,une léthargie et <strong>des</strong> difficultés à s’alimenter.Pendant l’enfance, la pneumonie et <strong>le</strong> paludisme peuventavoir <strong>des</strong> symptômes très similaires, d’où la nécessitéd’une prise en charge efficace et de la possibilité d’offrir<strong>des</strong> soins au niveau communautaire. En réalité, surtoutchez <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> en bas âge, il est parfois impossib<strong>le</strong> <strong>des</strong>avoir si une température é<strong>le</strong>vée, une toux et une respirationrapide sont <strong>des</strong> symptômes de pneumonie ou de paludisme,aussi administre-t-on un traitement pour <strong>le</strong>s deuxmaladies aux <strong>enfants</strong> qui se trouvent <strong>dans</strong> cette <strong>situation</strong>.Lorsqu’un enfant a une pneumonie, il faut qu’un agent <strong>des</strong>anté définisse ses symptômes et lui administre sans attendre<strong>le</strong>s soins nécessaires.Les <strong>enfants</strong> en bonne santé possèdent <strong>des</strong> défenses naturel<strong>le</strong>squi protègent <strong>le</strong>urs poumons contre <strong>le</strong>s agentspathogènes responsab<strong>le</strong>s de la pneumonie. Les <strong>enfants</strong>sous-alimentés, en particulier ceux qui ne bénéficient pasd’un allaitement exclusif au sein ou d’un apport suffisanten zinc, ou encore ceux dont <strong>le</strong> système immunitaire estaffaibli, risquent davantage de contracter une pneumonie.Les <strong>enfants</strong> atteints d’autres maladies, tel<strong>le</strong>s que la rougeo<strong>le</strong>,ou vivant avec <strong>le</strong> VIH sont, eux aussi, plus susceptib<strong>le</strong>sde souffrir d’une pneumonie. Les facteurs environnementaux– vivre <strong>dans</strong> un foyer surpeuplé ou avec <strong>des</strong>parents qui fument et être exposé à la pollution intérieure –peuvent aussi contribuer à rendre <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> plus vulnérab<strong>le</strong>sà la pneumonie et à ses conséquences.Le rô<strong>le</strong> de la prévention est tout aussi important que celuidu traitement <strong>dans</strong> la réduction <strong>des</strong> décès d’<strong>enfants</strong> dus àla pneumonie. Les principa<strong>le</strong>s mesures préventives à cetégard sont une alimentation adéquate (y compris l’allaitementexclusif au sein, la supplémentation en vitamine A etl’apport en zinc), une réduction de la pollution intérieure etune augmentation du taux de vaccination <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> pourprévenir <strong>le</strong>s infections directement responsab<strong>le</strong>s de lapneumonie, notamment Haemophilus influenzae type b(Hib), et <strong>le</strong>s infections susceptib<strong>le</strong>s d’entraîner <strong>des</strong> complicationscomme la pneumonie (par ex. la rougeo<strong>le</strong> et lacoqueluche). <strong>La</strong> disponibilité <strong>des</strong> vaccins contreStreptococcus pneumoniae – la cause la plus courante depneumonie grave chez <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s régions endéveloppement – va augmenter pour <strong>le</strong>s nourrissons et <strong>le</strong>sjeunes <strong>enfants</strong>.Étant donné qu’une proportion é<strong>le</strong>vé <strong>des</strong> cas gravesde pneumonie chez <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> vivant <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> endéveloppement est d’origine bactérienne – surtoutStreptococcus pneumoniae ou Haemophilus influenzae – i<strong>le</strong>st possib<strong>le</strong> de <strong>le</strong>s traiter efficacement à la maison avec <strong>des</strong>antibiotiques peu onéreux, à condition que <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s et<strong>le</strong>s soignants suivent <strong>le</strong>s instructions reçues et administrent<strong>le</strong>s soins voulus, sans hésiter à redemander de l’aide sinécessaire. Lorsque ces conditions sont réunies, l’expériencea montré que <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s régions en développement, laprise en charge communautaire de la pneumonie pouvaitse révé<strong>le</strong>r efficace. Selon une méta-analyse de neuf étu<strong>des</strong>menées <strong>dans</strong> sept pays, y compris en République-Unie deTanzanie, sur l’impact de la prise en charge <strong>des</strong> cas depneumonie <strong>dans</strong> la communauté, un recul aurait été enregistré,non seu<strong>le</strong>ment de la mortalité liée à la pneumoniemais aussi de la mortalité infanti<strong>le</strong> en général. Les essaiseffectués ont permis de faire recu<strong>le</strong>r la mortalité <strong>des</strong><strong>enfants</strong> en général de 26 % et la mortalité due à lapneumonie de 37 %.Voir Références, page 104.Figure 1.10Plus de la moitié <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de moins de 5 ans présumés atteints d’unepneumonie consultent un agent de santé qualifiéMoyen-Orient et Afriquedu Nord66Asie de l’Est et Pacifique*Asie du SudAfrique subsahariennePays/territoires endéveloppement *0 10 20 30 40 50 60 70% d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans présumés atteints d’une pneumonieayant consulté un agent de santé qualifié, 2000–2006, ** diverses régions40566264* A l’exclusion de la Chine.** Les données concernentl’année la plus récente de lapériode considérée pourlaquel<strong>le</strong> <strong>des</strong> données sontdisponib<strong>le</strong>s.Source : Enquêtesdémographiques et sanitaires,Enquêtes en grappes àindicateurs multip<strong>le</strong>s etautres enquêtes nationa<strong>le</strong>s.10 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


chaque année avant la date butoir de2015 pour atteindre l’OMD 4 5 .L’amp<strong>le</strong>ur du défi que représente lasurvie de l’enfant varie d’un pays àun autre. Mais <strong>le</strong>s progrès considérab<strong>le</strong>senregistrés à ce jour permettentde penser que la <strong>situation</strong> géographiquene représente pas un obstac<strong>le</strong>à la réduction de la mortalitéinfanti<strong>le</strong>. Plus important encorepeut-être, ces progrès sont manifestes<strong>dans</strong> certains <strong>des</strong> pays <strong>le</strong>s pluspauvres de la planète et <strong>dans</strong> <strong>le</strong>srégions en développement, commel’illustre la Figure 1.7. Tous cesacquis permettent de penser que <strong>des</strong>progrès remarquab<strong>le</strong>s sont possib<strong>le</strong>smalgré <strong>des</strong> obstac<strong>le</strong>s tels que la<strong>situation</strong> géographique ou <strong>des</strong> désavantagessocio-économiques, lorsque<strong>des</strong> données factuel<strong>le</strong>s, <strong>des</strong> stratégiesavisées, <strong>des</strong> ressources suffisantes,une volonté politique et uneapproche axée sur <strong>le</strong>s résultats sontmobilisés délibérément pour améliorerla vie <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>.De plus, il est tout à fait possib<strong>le</strong> deparvenir rapidement à <strong>des</strong> améliorationsspectaculaires de la mortalité etde la santé infanti<strong>le</strong>s, comme l’ontmontré <strong>le</strong>s 60 pays qui, depuis 1990,ont réussi à faire recu<strong>le</strong>r de moitié<strong>le</strong>ur taux de mortalité <strong>des</strong> moins de5 ans.Les progrès accomplis par rapportaux autres OMD relatifs à la santésont mitigésBien que <strong>le</strong>s progrès accomplis parrapport aux huit Objectifs duMillénaire pour <strong>le</strong> développementsoient importants pour la survie et <strong>le</strong>bien-être <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>, <strong>le</strong>s cib<strong>le</strong>s <strong>des</strong>OMD 1, 5, 6, 7 et 8, ainsi que del’OMD 4 ont une incidence directesur la santé de l’enfant. Ainsi, <strong>le</strong>sprogrès réalisés par rapport à cescib<strong>le</strong>s pourraient avoir un effet spectaculairesur la vie et <strong>le</strong>s perspectivesd’avenir <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>.Figure 1.11L’Asie du Sud est la région présentant <strong>le</strong> niveau <strong>le</strong> plusé<strong>le</strong>vé de dénutritionAsie du SudAfrique subsaharienneMoyen-Orient etAfrique du NordAsie de l’Estet PacifiqueAmérique latineet CaraïbesECO/CEIPays/territoires <strong>le</strong>smoins avancésPays/territoires endéveloppementMonde0 5 10 15 20 25 30 35 40 45Améliorer l’état nutritionnel(OMD 1)<strong>La</strong> dénutrition est la principa<strong>le</strong> causesous-jacente de mortalité chez <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans. Améliorerl’alimentation et atteindre l’OMD 1 –réduire la pauvreté et la faim – permettraitd’éviter <strong>des</strong> décès d’<strong>enfants</strong>liés à la diarrhée, à la pneumonie, aupaludisme, au VIH et à la rougeo<strong>le</strong>,et de réduire la mortalité néonata<strong>le</strong>.En d’autres termes, l’amélioration del’alimentation de la mère et de l’enfantest une condition préalab<strong>le</strong> pourréaliser l’OMD 4.Les indicateurs normalisés utiliséspour mesurer l’OMD 1 ne permettentcependant pas d’appréhender toute lamesure de la dénutrition <strong>des</strong> <strong>enfants</strong><strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> en développement.L’un de ces indicateurs porte sur lafaim, mesurée par la proportion d’<strong>enfants</strong>de moins de 5 ans souffrantd’une insuffisance pondéra<strong>le</strong>. Mais ilne prend en compte qu’une seu<strong>le</strong>dimension de l’alimentation. Unenfant peut mourir d’un système571417% d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans souffrant d’insuffisancepondéra<strong>le</strong> modérée à grave, 2000–2006**Les données concernent l’année la plus récente de la période considérée pour laquel<strong>le</strong> <strong>des</strong>données sont disponib<strong>le</strong>s.Source : Enquêtes démographiques et sanitaires, Enquêtes en grappes à indicateurs multip<strong>le</strong>s,Organisation mondia<strong>le</strong> de la santé et UNICEF. Les données régiona<strong>le</strong>s et par pays sont présentées<strong>dans</strong> <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au statistique 2, pages 118 du présent rapport.252628immunitaire affaibli faute d’apport envitamine A, par exemp<strong>le</strong>, sans présenterde signes apparents de malnutritionou d’insuffisance pondéra<strong>le</strong>.Une alimentation adéquate doit commencerdurant la grossesse et se poursuivreau-delà de la naissance del’enfant. L’allaitement exclusif au seinimmédiatement après la naissance estla meil<strong>le</strong>ure source d’alimentationpour un enfant, car el<strong>le</strong> lui apporteune cha<strong>le</strong>ur physique tout en renforçantson système immunitaire. Lesmicronutriments tels que <strong>le</strong> fer, lavitamine A et l’iode peuvent aussiavoir <strong>des</strong> effets profonds sur <strong>le</strong> développementde l’enfant et sur la santéde la mère. Une alimentation thérapeutiquespécia<strong>le</strong> est conseillée pour<strong>le</strong>s cas de dénutrition aiguë. Bien queces remè<strong>des</strong> soient peu onéreux ettrès efficaces, <strong>des</strong> millions d’<strong>enfants</strong>et de mères n’y ont toujours pasaccès ou ne <strong>le</strong>s adoptent pas. Dans<strong>le</strong> <strong>monde</strong> en développement, plusde 30 % <strong>des</strong> foyers ne consommentpas de sel iodé. En outre, en 2005,3542LA SURVIE DE L’ENFANT : OÙ EN SOMMES-NOUS ? 11


Figure 1.12<strong>La</strong> probabilité de mortalité maternel<strong>le</strong> est beaucoup plusforte <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> en développement que <strong>dans</strong> <strong>le</strong>spays industrialisésAfrique subsaharienneAsie du SudMoyen-Orient etAfrique du NordAsie de l’Est et PacifiqueAmérique latineet CaraïbesECO/CEIPays industrialisésPays/territoires endéveloppement846150130210Figure 1.13Les taux é<strong>le</strong>vés de décès maternels en Asie du Sud et enAfrique subsaharienne sont partiel<strong>le</strong>ment imputab<strong>le</strong>saux faib<strong>le</strong>s niveaux de soins maternels4505000 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1,000Nombre annuel de décès de femmes liés à lagrossesse pour 100 000 naissances vivantes, 2005** Ces estimations sont <strong>le</strong> résultat <strong>des</strong> ajustements périodiques <strong>des</strong> données nationa<strong>le</strong>s effectuéspar la Banque mondia<strong>le</strong>, l’OMS, l’UNICEF et l’UNFPA afin de tenir compte du fait bien connu que<strong>le</strong>s décès maternels ne sont pas systématiquement déclarés et qu’ils sont parfois incorrectementclassifiés, et pour procéder à <strong>des</strong> estimations pour <strong>le</strong>s pays qui ne possèdent pas de données. Parconséquent, <strong>le</strong>s chiffres cités ici peuvent se distinguer fortement <strong>des</strong> estimations nationa<strong>le</strong>s.PaysindustrialisésAmérique latineet CaraïbesECO/CEIAsie de l’Estet PacifiqueMoyen-Orient etAfrique du NordAfriquesubsaharienneAsie du SudPays/territoires endéveloppementN/AN/AN/A3636414353596569686972757986899087890 20 40 60 80 100%, 2000–2006*Couverture par <strong>le</strong>ssoins prénatalsPersonnel qualifiépendant l’accouchementAccouchement enmilieu hospitalier* Données se rapportant à l’année la plus récente pour laquel<strong>le</strong> <strong>des</strong> données sont disponib<strong>le</strong>s pendant la pério<strong>des</strong>pécifiée.Couverture par <strong>le</strong>s soins prénatals – Pourcentage de femmes âgées de 15 à 49 ans examinées au moins une foisau cours de <strong>le</strong>ur grossesse par un agent de santé qualifié (médecin, infirmière ou sage-femme).Personnel qualifié pendant l’accouchement – Pourcentage de naissances suivies par un soignant qualifié (médecin,infirmière ou sage-femme). Accouchement en milieu hospitalier – Pourcentage de femmes âgées de 15 à 49ans qui ont accouché <strong>dans</strong> un établissement de santé au cours <strong>des</strong> deux années qui ont précédé l’enquête.Source : Tab<strong>le</strong>au 8, Femmes, p. 142 du présent rapport949209599plus de 60 % <strong>des</strong> nourrissonsn’étaient pas exclusivement nourrisau sein durant <strong>le</strong>s six premiers mois,et 28 % ne bénéficiaient pas d’unecouverture complète (deux doses)de suppléments en vitamine A.Améliorer la santé maternel<strong>le</strong>(OMD 5)<strong>La</strong> réduction de la mortalité infanti<strong>le</strong>passe par l’amélioration de la santé<strong>des</strong> femmes enceintes et <strong>des</strong> jeunesmères. Plus d’un demi-million defemmes meurent chaque année decauses liées à la grossesse, et <strong>des</strong> millionsd’autres souffrent d’effets débilitantset durab<strong>le</strong>s, notamment la fistu<strong>le</strong>,qui seraient faci<strong>le</strong>s à éviter par<strong>des</strong> soins maternels adéquats. Deplus, il est extrêmement importantd’améliorer la santé maternel<strong>le</strong> pouraccroître <strong>le</strong>s chances de survie <strong>des</strong><strong>enfants</strong>. Il est prouvé que <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>orphelins de mère courent beaucoupplus de risques de mourir avantd’avoir atteint l’âge de 2 ans queceux dont la mère est vivante 6 .Améliorer la santé et l’alimentation<strong>des</strong> futures mères et <strong>le</strong>ur offrir <strong>des</strong>services de santé de la procréation dequalité est indispensab<strong>le</strong> pour résoudrenombre de causes sous-jacentesde la mortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>. Une alimentationdéséquilibrée de la mèrepeut entraîner un accouchement prématuréet l’insuffisance pondéra<strong>le</strong> dunouveau-né. Pour <strong>le</strong>s futures mères,<strong>le</strong> seul fait de consulter ou d’être examinéespar un agent de santé qualifiédurant la grossesse peut éviter <strong>le</strong>saccouchements prématurés et <strong>le</strong> tétanosnéonatal, presque toujours mortel.Accoucher en présence d’un personnelqualifié avec l’appui de soinsobstétricaux réduit <strong>le</strong>s risques demourir en couches et peut faciliter laprévention et <strong>le</strong> traitement <strong>des</strong> infectionset <strong>des</strong> complications. Les soinspostnatals ont un rô<strong>le</strong> essentiel àjouer <strong>dans</strong> la promotion de l’allaitementauprès <strong>des</strong> jeunes mères, <strong>dans</strong>12 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


la réanimation éventuel<strong>le</strong> <strong>des</strong> nouveau-nés,et <strong>dans</strong> la prévention del’hypothermie et de la pneumonie.Malgré l’importance de la santématernel<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s données disponib<strong>le</strong>sreflètent malheureusement un accèsinsuffisant aux soins. Dans l’ensemb<strong>le</strong><strong>des</strong> pays et territoires, 1 femmeenceinte sur 4 ne reçoit aucun soinsprénatals et plus de 40 % <strong>des</strong> femmesaccouchent sans l’aide d’un agent <strong>des</strong>anté qualifié.Combattre <strong>le</strong> SIDA, <strong>le</strong> paludismeet d’autres maladies graves(OMD 6)Le sixième Objectif du Millénairepour <strong>le</strong> développement met l’accentsur la réduction <strong>des</strong> graves conséquencesdu VIH/ SIDA, du paludismeet d’autres maladies graves. Les maladiesgraves peuvent avoir <strong>des</strong> incidencesprofon<strong>des</strong> sur <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> et pourtant,peu d’indicateurs portent spécifiquementsur <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>. <strong>La</strong> moitié<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> infectés par <strong>le</strong> VIHmourra avant l’âge de deux ans 7 , etplus de 15 millions d’<strong>enfants</strong> demoins de 18 ans ont perdu un de<strong>le</strong>urs parents ou <strong>le</strong>s deux <strong>des</strong> suitesdu SIDA ou d’autres causes. Le paludismeest responsab<strong>le</strong> de 8 % <strong>des</strong>décès d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans etla rougeo<strong>le</strong> de 4 %.VIH et SIDADe par <strong>le</strong> <strong>monde</strong>, 2,3 millions d’<strong>enfants</strong>de moins de 15 ans vivent avec<strong>le</strong> VIH, et 530 000 <strong>enfants</strong> ont étéinfectés par <strong>le</strong> virus en 2005 – <strong>dans</strong>la majorité <strong>des</strong> cas <strong>le</strong> virus a ététransmis de la mère à son enfant. Lesfil<strong>le</strong>s sont particulièrement exposéesau VIH, en raison de <strong>le</strong>urs caractéristiquesphysiologiques, mais aussi àcause du déséquilibre en termes depouvoir social et culturel qui caractérise<strong>le</strong>urs rapports avec <strong>le</strong>s garçons et<strong>le</strong>s hommes. <strong>La</strong> prévention de nouvel<strong>le</strong>sinfections est la première lignede défense contre <strong>le</strong> SIDA. C’est aussi© UNICEF/HQ06-2770/Bruno BrioniLe paludisme rend malade et tue de nombreux <strong>enfants</strong> chaque année. Une mère dort avecson nourrisson sous une moustiquaire traitée à l’insecticide, Côte d’Ivoire.<strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur moyen de protéger la prochainegénération.Une fois qu’une femme enceinte estinfectée par <strong>le</strong> VIH, sans interventionFigure 1.14sanitaire, la probabilité qu’el<strong>le</strong> transmette<strong>le</strong> virus à son enfant pendantla grossesse, l’accouchement ou l’allaitementmaternel est de 35 % 8 . <strong>La</strong>thérapie consistant à administrer unL’Afrique subsaharienne abrite près de 90 % <strong>des</strong>infections pédiatriques par <strong>le</strong> VIHECO/CEIPays industrialisésMoyen-Orient et Afrique du NordAsie de l’Est et PacifiqueAmérique latine et CaraïbesAsie du SudAfrique de l’Ouest et centra<strong>le</strong>Afrique de l’Est et austra<strong>le</strong>Afrique subsahariennePays/territoires en développement9130 500 1,000 1,500 2,000 2,500Nombre estimatif d’<strong>enfants</strong> âgés de 0 à 14 ans vivant avec <strong>le</strong> VIH, fin 2005 (milliers)Source : ONUSIDA, Rapport sur l’épidémie mondia<strong>le</strong> de SIDA, 2006.3350541306501,4002,0002,300LA SURVIE DE L’ENFANT : OÙ EN SOMMES-NOUS ? 13


Figure 1.15Près de 80 % du <strong>monde</strong> en développement a accès à <strong>des</strong>sources d’eau amélioréesPaysindustrialisésAmérique latineet CaraïbesMoyen-Orient etAfrique du NordAsie du SudAsie de l’Estet PacifiqueAfriquesubsahariennePays/territoires endéveloppementFigure 1.16ECO/CEI0 20 40 60 80 100 120 140% de la population utilisant <strong>des</strong> sourcesaméliorées d’eau potab<strong>le</strong>, 2004médicament antirétroviral peutréduire considérab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s risquesde transmission du virus et enrayer% de la populationrura<strong>le</strong>% de la populationurbaine% de la populationtota<strong>le</strong><strong>La</strong> moitié seu<strong>le</strong>ment de la population du <strong>monde</strong> endéveloppement a accès à <strong>des</strong> moyens d’assainissementadéquatPaysindustrialisésECO/CEIAmérique latineet CaraïbesMoyen-Orient etAfrique du NordAsie de l’Estet PacifiqueAsie du SudAfriquesubsahariennePays/territoires endéveloppement0 20 40 60 80 100 120% de la population utilisant <strong>des</strong> installationssanitaires adéquates, 2004Source : UNICEF, OMS, Enquêtes en grappes à indicateurs multip<strong>le</strong>s et Enquêtesdémographiques et sanitaires.% de lapopulationrura<strong>le</strong>% de lapopulationurbaine% de lapopulationtota<strong>le</strong>la progression <strong>des</strong> taux de mortalitéinfanti<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays où <strong>le</strong> SIDA aatteint <strong>des</strong> proportions d’épidémie.Si on <strong>le</strong>ur administre <strong>des</strong> médicamentset <strong>des</strong> soins appropriés, <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> séropositifs peuvent resterindéfiniment en bonne santé, bienque <strong>le</strong>s perspectives de survie à longterme ne soient pas connues 9 .Toutefois, malgré <strong>le</strong>s avantages évidentsde la thérapie par médicamentset son coût relativement faib<strong>le</strong>, 11 %seu<strong>le</strong>ment <strong>des</strong> femmes enceintes séropositivesqui vivaient <strong>dans</strong> <strong>des</strong> pays àrevenu faib<strong>le</strong> et intermédiaire ontbénéficié de services visant à prévenirla transmission du virus à <strong>le</strong>ur nouveau-néen 2005. Selon <strong>le</strong>s premièresestimations pour 2006, qui n’étaientpas publiées au moment de la publicationdu présent rapport, <strong>le</strong>s tauxde couverture auraient progressépour atteindre 20 % en 2006 10 . <strong>La</strong>grande majorité de ces femmesvivent en Afrique subsaharienne.PaludismeLe paludisme tue plus d’un million depersonnes chaque année, et jusqu’à80 % de ces décès concernent <strong>des</strong><strong>enfants</strong> de moins de 5 ans. 11 Les femmesenceintes et <strong>le</strong>urs <strong>enfants</strong> à naîtresont particulièrement vulnérab<strong>le</strong>s etcette maladie est l’une <strong>des</strong> causes premièresd’insuffisance pondéra<strong>le</strong> chez<strong>le</strong>s nouveau-nés, d’anémie et de décèsde nourrissons.Rien qu’en Afrique subsaharienne,plus de 2 000 <strong>enfants</strong> succombentchaque jour au paludisme 12 . Par ail<strong>le</strong>urs,<strong>le</strong>s épiso<strong>des</strong> de fièvre et l’anémierisquent d’entraver <strong>le</strong> développementmental et physique <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>qui ont survécu.Plusieurs interventions de base,notamment <strong>le</strong> fait de dormir sous unemoustiquaire traitée à l’insecticide(MTI) et l’administration de médicamentsantipaludiques aux femmesenceintes et aux <strong>enfants</strong> présentant<strong>des</strong> symptômes évidents de la maladie,permettent de prévenir et detraiter <strong>le</strong> paludisme. <strong>La</strong> couverture14 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


par <strong>le</strong>s MTI s’élargit rapidement,bien que la couverture de départ aitété faib<strong>le</strong>, grâce notamment à la multiplicationpar dix <strong>des</strong> fonds affectéspar la communauté internationa<strong>le</strong> àla lutte contre <strong>le</strong> paludisme. Les donnéesdécrivant <strong>le</strong>s tendances enAfrique subsaharienne révè<strong>le</strong>nt uneprogression de l’utilisation de MTI<strong>dans</strong> tous <strong>le</strong>s pays, et <strong>dans</strong> 16 <strong>des</strong> 20pays pour <strong>le</strong>squels <strong>des</strong> données sontdisponib<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s taux de couvertureont au moins triplé depuis 2000.Malgré ces progrès récents, <strong>le</strong>sniveaux restent faib<strong>le</strong>s et la plupart<strong>des</strong> pays n’atteindront pas <strong>le</strong>s objectifsfixés au niveau mondial pour lalutte contre <strong>le</strong> paludisme.© UNICEF/HQ06-1450/Ninfa BitoÀ peine plus d’un tiers <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>qui ont de la fièvre en Afrique subsahariennesont traités à l’aide demédicaments antipaludiques. Enoutre, la résistance aux antipaludiquesconventionnels progresse. <strong>La</strong>thérapie combinée à base d’artémisinine(ou ACT) pourrait modifier ladonne. Ce traitement sans danger,efficace et à action rapide <strong>des</strong> souchesdu paludisme qui résistent àdivers traitements permet d’éviterla récurrence de la maladie 13 .Encourager l’utilisation d’eausalubre et de moyensd’assainissement de base(OMD 7)Selon <strong>le</strong>s données <strong>le</strong>s plus récentes,la planète est sur la bonne voie pouratteindre la cib<strong>le</strong> de l’OMD relativeà l’eau salubre, puisque 23 paysen développement seu<strong>le</strong>ment sontà la traîne. Par contre, <strong>le</strong>s progrèsen faveur d’un meil<strong>le</strong>ur assainissementsont insuffisants et 41 paysn’atteindront probab<strong>le</strong>ment pas <strong>le</strong>urobjectif 14 . Dans <strong>le</strong>s pays en développement,1 personne sur 5 n’utilisepas d’eau salubre et près de la moitiéde la population n’a pas accèsà un assainissement adéquat. Lesrépercussions de cette <strong>situation</strong>L’accès à un assainissement adéquat permet de combattre la diarrhée, une maladiemeurtrière pour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> partout <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong>. Pratiquer une bonne hygiène àl’éco<strong>le</strong>, Philippines.sont souvent meurtrières. On estimeà près de 2 millions par an <strong>le</strong> nombred’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans quisuccombent chaque année à la diarrhée,et <strong>dans</strong> beaucoup de pays, laproportion de décès d’<strong>enfants</strong> imputab<strong>le</strong>essentiel<strong>le</strong>ment à la diarrhée semonte à environ 20 % 15 . Selon <strong>le</strong>sestimations, 88 % <strong>des</strong> décès dus à ladiarrhée sont attribués à de mauvaisespratiques d’hygiène, <strong>des</strong> approvisionnementspeu sûrs en eau potab<strong>le</strong>et un accès inadéquat aux systèmesd’assainissement 16 .Accélération <strong>des</strong> progrèsen faveur <strong>des</strong> OMD relatifsà la santéLes principa<strong>le</strong>s interventionsnécessaires pour lutter contre <strong>le</strong>scauses majeures de décès d’<strong>enfants</strong>sont bien connues et acceptées.En fait, <strong>le</strong>s étu<strong>des</strong> révè<strong>le</strong>nt que1 % environ <strong>des</strong> décès d’<strong>enfants</strong>de moins de 5 ans sont inexplicab<strong>le</strong>set que deux tiers pourraientêtre évités 17 .Les services et pratiques <strong>le</strong>s plus élémentairesmais aussi <strong>le</strong>s plus importantsqui ont été identifiés sont <strong>le</strong>ssuivants : présence de soignants compétentspendant l’accouchement etsoins au nouveau-né; soins aux nourrissonssouffrant d’insuffisance pondéra<strong>le</strong>;promotion de l’hygiène; préventionde la transmission du VIHde la mère à l’enfant et traitementpédiatrique du SIDA; nutritionappropriée, en particulier allaitementexclusif au sein dès la naissance etpendant <strong>le</strong>s six premiers mois de lavie; alimentation complémentairecombinée à la poursuite de l’allaitementmaternel pendant encore aumoins deux ans; supplémentation enmicronutriments pour renforcer <strong>le</strong>système immunitaire; vaccinationpour protéger <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> contre <strong>le</strong>ssix principa<strong>le</strong>s maladies évitab<strong>le</strong>s parla vaccination; thérapie de réhydratationora<strong>le</strong> et zinc pour luttercontre <strong>le</strong>s maladies diarrhéiques;antibiotiques pour combattre lapneumonie; ainsi que moustiquairesLA SURVIE DE L’ENFANT : OÙ EN SOMMES-NOUS ? 15


Figure 1.17Les 60 pays prioritaires pour la survie de l’enfant ciblés par <strong>le</strong> Compte à reboursjusqu’en 2015Amériquelatine/Caraïbes (3)BrésilHaïtiMexiqueAfrique del’Ouest/centra<strong>le</strong> (22)BéninBurkina FasoCamerounCongoCongo,Rép. dém. duCôte d’IvoireGabonGambieGhanaGuinéeGuinée-BissauGuinéeéquatoria<strong>le</strong>LibériaMaliMauritanieNigerNigériaRépubliquecentrafricaineSénégalSierra LeoneTchadTogoMoyen-Orient/Afriquedu Nord (5)DjiboutiÉgypteIraqSoudanYémenECO/CEI (3)AzerbaïdjanTadjikistanTurkménistanAfrique del’Est/austra<strong>le</strong> (16)Afrique du SudAngolaBotswanaBurundiÉthiopieKenyaMadagascarMalawiMozambiqueOugandaRwandaSomalieSwazilandTanzanie,République-Unie deZambieZimbabweAsie du Sud (5)AfghanistanBangla<strong>des</strong>hIndeNépalPakistanAsie del’Est/Pacifique (6)CambodgeChineIndonésieMyanmarPapouasie-Nouvel<strong>le</strong>-GuinéePhilippinesSource : Compte à rebours jusqu’en 2015, Surveil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s progrès en matière de survie de l’enfant : Rapport de 2005, UNICEF, Section de la santé,New York, 2006, p. 37.imprégnées d’insecticide et médicamentsefficaces pour prévenir ettraiter <strong>le</strong> paludisme 18 .Si de grands progrès ont déjà étéaccomplis, la mise en œuvre de cessolutions toutes simp<strong>le</strong>s s’est avéréeplus diffici<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s experts nel’avaient prévu au début de la révolutionen faveur de la survie de l’enfant,et <strong>le</strong>s résultats se sont fait attendre.De plus en plus, la communautédu développement s’accorde à privilégierplusieurs priorités organisées encatégories susceptib<strong>le</strong>s d’insuff<strong>le</strong>r <strong>le</strong>dynamisme nécessaire pour atteindre<strong>le</strong>s OMD relatifs à la santé :• Privilégier <strong>le</strong>s 60 pays <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squels<strong>le</strong> fardeau de la mortalité infanti<strong>le</strong>est <strong>le</strong> plus lourd.• Fournir un continuum de soinsaux mères, aux nouveau-nés etaux <strong>enfants</strong> en regroupant <strong>le</strong>sinterventions à appliquer auxétapes clés du cyc<strong>le</strong> de vie.• Renforcer <strong>le</strong>s systèmes de santé et<strong>le</strong>s partenariats communautaires.Comme <strong>le</strong> montrent <strong>le</strong>s paragraphessuivants, l’action concernant lapremière priorité suit son cours.Des progrès ont été accomplisconcernant la deuxième priorité,mais il reste encore beaucoup àfaire. Quant à la troisième priorité,malgré de nombreux projets piloteset <strong>des</strong> programmes éprouvés, il fautde toute urgence passer à uneéchel<strong>le</strong> supérieure.Priorité 1 : privilégier <strong>le</strong>s pays<strong>dans</strong> <strong>le</strong>squels <strong>le</strong> fardeau dela mortalité infanti<strong>le</strong> est <strong>le</strong>plus lourdEn 2003, constatant que <strong>le</strong> ca<strong>le</strong>ndrierprévu ne pourrait pas être respectéen raison de la <strong>le</strong>nteur <strong>des</strong>progrès en faveur de la survie del’enfant, un groupe d’experts techniquesqui travaillait sur divers aspectsde la santé de l’enfant s’est réuni àBellagio, en Italie, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d’unatelier consacré à la santé de l’enfantparrainé par la FondationRockefel<strong>le</strong>r. Plus tard cette année-là,<strong>le</strong> Groupe de Bellagio pour la surviede l’enfant a publié une série d’artic<strong>le</strong>ssur la survie et la santé de lamère, du nouveau-né et de l’enfant<strong>dans</strong> la revue médica<strong>le</strong> britanniqueThe <strong>La</strong>ncet. Cette série sur la survie16 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


Le continuum <strong>des</strong> soins de santé pour la mère, <strong>le</strong> nouveau-né et l’enfant <strong>dans</strong>l’espace temporel et géographiqueLe continuum <strong>des</strong> soins de santé administrésà la mère, au nouveau-né et à l’enfantmet en va<strong>le</strong>ur <strong>le</strong>s liens qui unissent ladénutrition et <strong>le</strong>s décès de mères, de nouveau-néset d’<strong>enfants</strong>. Le continuum <strong>des</strong>soins est ancré <strong>dans</strong> deux dimensions <strong>des</strong>prestations de services essentiels de soinsde santé primaire :Figure 1.18Lier <strong>le</strong>s soins <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d’un continuum de soins de santé<strong>des</strong>tiné à la mère, au nouveau-né et à l’enfantAdo<strong>le</strong>scenceAvant la grossesseGrossesseNaissancePost-partumSantématernel<strong>le</strong>• Le temps : la nécessité de fournir <strong>des</strong>services essentiels aux mères et aux<strong>enfants</strong> pendant la grossesse, l’accouchement,la période post-partum, <strong>le</strong>début de la vie de l’enfant et la petiteenfance (voir Figure 1.18). L’attentionprioritaire accordée à cet élément est néede la constatation du fait que la périodede l’enfantement – avant, pendant etaprès la naissance – est cel<strong>le</strong> au cours de laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s risquesde mortalité et de morbidité sont <strong>le</strong>s plus é<strong>le</strong>vés pourla mère comme pour l’enfant.• Le lieu : il s’agit de relier <strong>le</strong>s prestations de servicesessentiels au sein d’un système dynamique de soins <strong>des</strong>anté primaire intégrant <strong>le</strong> foyer, la communauté, ainsique <strong>le</strong>s soins de proximité et en établissement (voir Figure1.19). L’idée qui sous-tend cette priorité est la constatationselon laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s lacunes au niveau <strong>des</strong> soins sont souvent<strong>le</strong>s plus profon<strong>des</strong> au niveau du foyer et de la communauté– là où <strong>le</strong>s soins sont <strong>le</strong> plus nécessaires.Le concept de continuum de soins est né de la constatationselon laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s décès de mères, de nouveau-nés et d’<strong>enfants</strong>ont en commun un certain nombre de causes structurel<strong>le</strong>ssimilaires et apparentées à la dénutrition. On peut citernotamment <strong>des</strong> facteurs tels que l’insécurité alimentaire,l’analphabétisme <strong>des</strong> femmes, <strong>le</strong>s grossesses précoces et <strong>le</strong>sproblèmes qui surgissent après la maternité, par exemp<strong>le</strong> l’insuffisancepondéra<strong>le</strong> à la naissance, <strong>le</strong>s mauvaises pratiquesalimentaires, <strong>le</strong> manque d’hygiène et d’accès à l’eau salubreet à <strong>des</strong> moyens d’assainissement adéquats; l’exclusion <strong>des</strong>services de santé et de nutrition en raison de la pauvreté oude la marginalisation géographique ou politique; ainsi que<strong>des</strong> services de santé et de nutrition sans ressources, maladaptés aux besoins et inappropriés sur <strong>le</strong> plan culturel.Le concept de continuum <strong>des</strong> soins s’inspire aussi <strong>des</strong><strong>le</strong>çons tirées d’observations factuel<strong>le</strong>s et de l’expérienceaccumulée au cours <strong>des</strong> dernières décennies <strong>dans</strong> <strong>le</strong> secteurde la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant. Dans <strong>le</strong>passé, <strong>le</strong>s programmes de maternité sans risque et de surviede l’enfant étaient souvent menés séparément, ce qui entraînait<strong>des</strong> fail<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong> système de soins dont souffraienttant <strong>le</strong>s mères que <strong>le</strong>urs nouveau-nés. On sait aujourd’huique la mise en place d’interventions spécifiques à <strong>des</strong> étapespivots du continuum présente de multip<strong>le</strong>s avantages.Le regroupement <strong>des</strong> interventions renforce aussi souvent<strong>le</strong>ur efficacité et <strong>le</strong>ur rentabilité. L’intégration <strong>des</strong> servicespeut favoriser <strong>le</strong>ur utilisation effective et offrir <strong>des</strong> occasionsd’élargir la couverture. <strong>La</strong> priorité consiste à établir une couvertureuniversel<strong>le</strong> par <strong>le</strong>s interventions essentiel<strong>le</strong>s surtoute la durée du cyc<strong>le</strong> de vie <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d’un systèmeintégré de soins de santé primaire.Selon <strong>le</strong>s projections, l’impact d’un taux é<strong>le</strong>vé de couverturepar un continuum de soins de santé devrait être important.En Afrique subsaharienne, un continuum de soins couvrant90 % <strong>des</strong> mères et <strong>des</strong> nouveau-nés permettrait d’éviter<strong>le</strong>s deux tiers <strong>des</strong> décès de nouveau-nés, épargnant ainsi800 000 vies par an.Ce paradigme est progressivement appliqué <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s politiqueset <strong>le</strong>s programmes de santé publique, et il est à la base<strong>des</strong> travaux du Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-néet de l’enfant (voir Chapitre 2, page 43, pour <strong>des</strong>informations plus détaillées sur <strong>le</strong> Partenariat).Voir Références, page 104.Figure 1.19Établir <strong>des</strong> liens entre <strong>le</strong>s soins administrés àdomici<strong>le</strong> et <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s établissements de santépour diminuer <strong>le</strong> nombre de décès de mères,de nouveau-nés et d’<strong>enfants</strong>SERVICES DE PROXIMITÉLiens entre <strong>le</strong>s pério<strong>des</strong> de soinsLiens entre <strong>le</strong>s lieux où <strong>le</strong>ssoins sont administrésNéonatalPostnatalLIEUX OÙ LES SOINSSONT ADMINISTRÉS• Établissements de santé –Soins primaires et aiguillage• Communautés• FoyersPetiteenfanceEnfanceSource : Partenariat en faveur de la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant,, consulté <strong>le</strong> 30 septembre2007.Source : Partenariat en faveur de la santé de la mère, du nouveaunéet de l’enfant, , consulté <strong>le</strong> 30 septembre 2007.LA SURVIE DE L’ENFANT : OÙ EN SOMMES-NOUS ? 17


de l’enfant regroupe <strong>des</strong> artic<strong>le</strong>s <strong>des</strong>ensibilisation et lance un appel àl’action afin de traduire <strong>dans</strong> <strong>le</strong>splus brefs délais <strong>le</strong>s connaissancesen pratique. Les travaux du groupesont poursuivis par une nouvel<strong>le</strong>coalition de scientifiques, décideurs,défenseurs de la cause <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> etadministrateurs de programmes <strong>des</strong>anté participant au Compte àrebours jusqu’en 2015 : suivre <strong>le</strong>sprogrès en matière de lutte contre lamortalité de la mère, du nouveau-néet de l’enfant. Cette initiative parraineune série de conférences qui adébuté en décembre 2005 et qui sedérou<strong>le</strong>ra environ tous <strong>le</strong>s deux ansjusqu’en 2015 (la prochaine auralieu au Cap, Afrique du Sud, enavril <strong>2008</strong>) 19 .L’initiative du Compte à rebourspermet de réunir <strong>des</strong> informationssur <strong>le</strong>s progrès accomplis par <strong>le</strong>spays qui élargissent <strong>le</strong>ur couvertured’interventions éprouvées visant àréduire <strong>le</strong> nombre de décès d’<strong>enfants</strong>de moins de 5 ans. Si l’on avaitadmis antérieurement que toutes <strong>le</strong>srégions du <strong>monde</strong> devaient passer àla vitesse supérieure, il a aussi étédécidé de donner la priorité aux paysqui affichent <strong>le</strong> plus grand nombrede décès d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ansou <strong>le</strong>s taux <strong>le</strong>s plus é<strong>le</strong>vés. Ainsi, <strong>le</strong>spartenaires du Compte à reboursjusqu’en 2015, y compris l’UNICEF,ont identifié 60 pays prioritairesconcernant <strong>le</strong>s initiatives en faveur dela survie de l’enfant, en se fondantsur deux critères : <strong>le</strong>s pays enregistrantplus de 50 000 décès d’<strong>enfants</strong><strong>La</strong> santé de l’enfant <strong>dans</strong> <strong>des</strong> <strong>situation</strong>s d’urgence comp<strong>le</strong>xesIl est déjà diffici<strong>le</strong> de satisfaire <strong>le</strong>s besoins <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>, <strong>des</strong>femmes et <strong>des</strong> famil<strong>le</strong>s en temps de paix. Mais, bien sûr,<strong>le</strong>s difficultés sont encore plus gran<strong>des</strong> pendant <strong>le</strong>s <strong>situation</strong>sd’urgence, qu’il s’agisse de catastrophes naturel<strong>le</strong>s ouprovoquées par l’homme. Et c’est justement lors de ces<strong>situation</strong>s diffici<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s prestations de services de santépour <strong>le</strong>s populations en général et <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> en particuliersont on ne peut plus essentiel<strong>le</strong>s. En effet, une large proportion<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> laissés pour compte vit <strong>dans</strong> <strong>des</strong> paysoù <strong>le</strong>s services de santé ont été gravement perturbés. Entre1989 et 2000, la planète a été témoin de 110 conflits, dont103 guerres civi<strong>le</strong>s, pour la plupart de longue durée,accompagnées d’un effondrement <strong>des</strong> institutions et d’actesde vio<strong>le</strong>nce dirigés contre <strong>le</strong>s populations civi<strong>le</strong>s. Àl’heure actuel<strong>le</strong>, un conflit armé sévit <strong>dans</strong> plus de 40 pays,dont 90 % sont <strong>des</strong> pays à revenu faib<strong>le</strong>. Le Rapport 2006de l’UNICEF sur l’action humanitaire dénombrait 29 <strong>situation</strong>sd’urgence affectant <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> et <strong>des</strong> femmes.Par <strong>situation</strong> d’urgence comp<strong>le</strong>xe on entend une <strong>situation</strong>de conflit armé, accompagnée de déplacements de populationet souvent d’une insécurité alimentaire entraînant uneprogression de la mortalité et de la malnutrition. Les principa<strong>le</strong>scauses de mortalité infanti<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s <strong>situation</strong>s d’urgencesont <strong>le</strong>s mêmes maladies meurtrières que cel<strong>le</strong>s quifrappent <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> <strong>le</strong> reste du temps : la rougeo<strong>le</strong>, <strong>le</strong> paludisme,<strong>le</strong>s maladies diarrhéiques, <strong>le</strong>s infections respiratoiresaiguës et la malnutrition. À cela, il faut ajouter <strong>le</strong>s autresépidémies de maladies contagieuses comme la méningite,et <strong>le</strong>s carences nutritionnel<strong>le</strong>s qui contribuent largement à lamorbidité et à la mortalité chez l’enfant. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>staux de mortalité <strong>le</strong>s plus é<strong>le</strong>vés enregistrés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s populationsréfugiées frappent <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> de moins de 5 ans.Les taux de mortalité infanti<strong>le</strong> sont surtout é<strong>le</strong>vés pendantla phase la plus diffici<strong>le</strong> qui suit l’apparition de la <strong>situation</strong>d’urgence. En comparaison, au <strong>le</strong>ndemain d’une <strong>situation</strong>d’urgence, lorsque <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> se retrouvent <strong>dans</strong> <strong>des</strong>camps de réfugiés où <strong>le</strong> climat est stab<strong>le</strong> pendant unepériode prolongée, il arrive que la mortalité infanti<strong>le</strong> soitplus faib<strong>le</strong> <strong>dans</strong> la population réfugiée que chez <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>locaux. Certains obstac<strong>le</strong>s grèvent <strong>le</strong>s prestations de soinsde santé <strong>des</strong>tinées aux <strong>enfants</strong> <strong>dans</strong> <strong>des</strong> <strong>situation</strong>s d’urgencecomp<strong>le</strong>xes, notamment un accès limité aux soins, <strong>le</strong>sbarrières culturel<strong>le</strong>s, l’insécurité, la pénurie de ressourcescomme <strong>le</strong>s médicaments et <strong>le</strong>s fournitures, et l’absence decommunication entre <strong>le</strong>s diverses organisations qui fournissent<strong>des</strong> secours.Les initiatives et l’engagement de la communauté sontessentiels <strong>dans</strong> ces conditions. Contrairement à l’idée reçueselon laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s communautés sont fragilisées par <strong>le</strong>s<strong>situation</strong>s de crise et tendent à se fragmenter lorsqu’el<strong>le</strong>ssont soumises au stress de la guerre, de la famine ou <strong>des</strong>déplacements massifs, <strong>le</strong>s étu<strong>des</strong> permettent de penserqu’une forme ou l’autre de mobilisation communautaire esttoujours possib<strong>le</strong> et que <strong>des</strong> éléments importants de lacommunauté restent intacts, voire revêtent davantaged’importance en période de stress. Les données recueilliesen Éthiopie, au Malawi et <strong>dans</strong> <strong>le</strong> sud du Soudan sur <strong>le</strong>sdifficultés de traitement de la malnutrition grave <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s<strong>situation</strong>s d’urgence comp<strong>le</strong>xes permettent de penser que<strong>le</strong> succès d’une intervention dépend essentiel<strong>le</strong>ment de laparticipation de personnalités respectées par la communauté(chefs traditionnels, enseignants et agents de santélocaux, par exemp<strong>le</strong>), ainsi que <strong>des</strong> organisations communautaires,réseaux de volontaires et associations féminines.Par ail<strong>le</strong>urs, la participation <strong>des</strong> guérisseurs peut être toutaussi importante, car, <strong>dans</strong> bien <strong>des</strong> cas, ils sont <strong>le</strong>s premiersà être consultés et peuvent donc jouer un rô<strong>le</strong> critiqueen identifiant très tôt <strong>le</strong>s cas graves de malnutritionchez l’enfant.Voir Références, page 10518 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


de moins de 5 ans par an et <strong>le</strong>s paysaffichant un taux annuel de mortalité<strong>des</strong> moins de 5 ans d’au moins 90pour 1 000 naissances vivantes. En2005, ces 60 pays enregistraientensemb<strong>le</strong> 93 % de la totalité <strong>des</strong>décès d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans dela planète. Dans ce groupe, sept paysseu<strong>le</strong>ment – Bangla<strong>des</strong>h, Brésil,Égypte, Indonésie, Mexique, Népal etPhilippines – sont sur la bonne voiepour atteindre l’OMD 4. Par contre,19 <strong>des</strong> pays prioritaires devront obtenir<strong>des</strong> réductions annuel<strong>le</strong>s d’aumoins 10 % pour atteindre la cib<strong>le</strong>fixée pour 2015 20 .Priorité 2 : fournir un continuumde soins de santé aux mères, auxnouveau-nés et aux <strong>enfants</strong> enregroupant <strong>le</strong>s interventions àappliquer aux principa<strong>le</strong>s étapesdu cyc<strong>le</strong> de vie.Certains programmes de santé infanti<strong>le</strong>ciblant <strong>des</strong> maladies et <strong>des</strong> conditionsspécifiques ont permis d’obtenir<strong>des</strong> résultats stupéfiants. Ces interventionsdites « vertica<strong>le</strong>s » sontgénéra<strong>le</strong>ment <strong>des</strong> actions ponctuel<strong>le</strong>scouvrant un problème de santé spécifique,comme <strong>le</strong>s campagnes de vaccinationcontre une maladie particulière.Les enseignements tirés <strong>des</strong>expériences passées, qui sont étudiésen détail au Chapitre 2, indiquentque ces programmes ne permettentpas de procurer aux mères, aux nouveau-néset aux <strong>enfants</strong> <strong>le</strong>s soins plusglobaux et sur une plus longue duréedont ils ont besoin. L’expérienceacquise récemment permet de penserque <strong>des</strong> progrès beaucoup plusimportants sont possib<strong>le</strong>s si l’onregroupe <strong>dans</strong> un train de mesuressanitaires administrées à <strong>des</strong> étapescapita<strong>le</strong>s du cyc<strong>le</strong> de vie, <strong>le</strong>s interventionssusceptib<strong>le</strong>s de sauver <strong>des</strong> vies.Le regroupement et l’intégration <strong>des</strong>interventions d’un bon rapport coûtefficacitédont l’utilité a été démontrée– par exemp<strong>le</strong> la vaccination etla supplémentation en vitamine A –sont efficaces. Ces mesures garantissentaussi que <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> <strong>des</strong>servisreçoivent <strong>des</strong> soins plus comp<strong>le</strong>ts.Récemment, il a été démontré que <strong>le</strong>regroupement de 16 interventionséprouvées pourrait éviter jusqu’à 72% <strong>des</strong> décès <strong>des</strong> nouveau-nés. Cesmesures comprennent : vaccinationpar l’anatoxine antitétanique, présencede soignants qualifiés lors del’accouchement, accès aux soins obstétricaux,allaitement exclusif au seindébutant immédiatement après lanaissance, soins pour garder <strong>le</strong>s nouveau-nésau sec et au chaud, accès àla réanimation, si nécessaire, soinsspéciaux aux nourrissons souffrantd’insuffisance pondéra<strong>le</strong> à la naissanceet traitement <strong>des</strong> infections 21 .Le moment auquel ces interventionsgroupées sont mises en place peutêtre déterminant. Plus de la moitié<strong>des</strong> décès de mères et de nouveau-néssurviennent à la naissance et au cours<strong>des</strong> premiers jours de la vie, maisc’est aussi la période au cours delaquel<strong>le</strong> la couverture sanitaire est laplus faib<strong>le</strong>. Un continuum de soinsefficace (voir Encadré, page 17) relie<strong>des</strong> modu<strong>le</strong>s d’interventions sanitairesessentiel<strong>le</strong>s pour la mère, <strong>le</strong> nouveaunéet l’enfant pendant une périodequi englobe la grossesse, l’accouchement,<strong>le</strong>s phases postnata<strong>le</strong> et néonata<strong>le</strong>,ainsi que l’enfance et l’ado<strong>le</strong>scence.L’avantage est que chaqueintervention s’appuie sur <strong>le</strong>s succès<strong>des</strong> interventions réalisées à l’étapeprécédente. Par exemp<strong>le</strong>, l’octroi <strong>des</strong>ervices intégrés aux ado<strong>le</strong>scentespermet de limiter <strong>le</strong> nombre de grossessesnon désirées ou mal planifiées.Les consultations médica<strong>le</strong>s contribuentà éviter <strong>des</strong> problèmes pendantla grossesse et favorisent <strong>des</strong> soinsappropriés pour <strong>le</strong>s mères pendantl’accouchement. L’accès à un personnelcompétent avant, pendant etimmédiatement après la naissanceréduit <strong>le</strong> risque de décès ou d’incapacitéspour la mère comme pour <strong>le</strong>bébé. L’accès <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> à toute lagamme <strong>des</strong> soins disponib<strong>le</strong>s garantit<strong>le</strong>ur droit à la santé.Un continuum de soins efficacepermet de comb<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s lacunes,qu’il s’agisse <strong>des</strong> soins administrésà domici<strong>le</strong>, <strong>dans</strong> la communauté,<strong>dans</strong> un centre de soins ou à l’hôpital.Les bébés qui souffrent d’asphyxie,de septicémie ou de complicationsà la naissance à la suite d’unaccouchement prématuré risquent demourir <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s heures, voire <strong>le</strong>sminutes qui suivent la naissance s’ilsn’ont pas accès à <strong>des</strong> soins appropriés.Puisque, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> endéveloppement, plus de 60 millionsde femmes accouchent à la maison 22 ,il est essentiel qu’une personne compétentesoit présente pendant l’accouchementet qu’el<strong>le</strong> bénéficie du soutienvigoureux d’un dispensaire oud’un établissement de premier niveauet de l’hôpital en cas de complications.<strong>La</strong> qualité <strong>des</strong> soins à tousces niveaux est crucia<strong>le</strong>.Priorité 3 : renforcer <strong>le</strong>s systèmesde santé et <strong>le</strong>s partenariatscommunautairesL’octroi de soins de santé intégrauxaux <strong>enfants</strong> exige l’application demesures préventives en plus dutraitement <strong>des</strong> maladies. <strong>La</strong> préventionexige généra<strong>le</strong>ment <strong>des</strong> changementsde comportements qui doiventdébuter au niveau de la famil<strong>le</strong> pourobtenir un soutien communautaire.L’amélioration de la nutrition, parexemp<strong>le</strong>, passe souvent par l’amélioration<strong>des</strong> pratiques d’alimentationdu nourrisson grâce à l’allaitementmaternel ou, par la suite, à la créationde cuisines ou de jardins communautaires.Cet apprentissage doitse faire au niveau individuel et êtrerenforcé par la communauté. Lepuits, <strong>le</strong>s pompes et <strong>le</strong>s toi<strong>le</strong>ttes sontla clé d’une bonne hygiène. Mais<strong>le</strong>ur efficacité dépend de la volontéLA SURVIE DE L’ENFANT : OÙ EN SOMMES-NOUS ? 19


Donner <strong>des</strong> moyens d’action aux femmes pour promouvoir la santé de la mère,du nouveau-né et de l’enfantDonner <strong>des</strong> moyens d’action aux femmes, en particulier auniveau communautaire, est essentiel à la fois pour fairebaisser <strong>le</strong> nombre de décès d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans etpour atteindre <strong>le</strong> cinquième Objectif du Millénaire pour <strong>le</strong>développement, qui vise à réduire de trois quarts la mortalitématernel<strong>le</strong> d’ici à 2015. Cependant, <strong>le</strong> statut <strong>des</strong> femmes<strong>dans</strong> nombre de sociétés et <strong>le</strong>ur manque de pouvoirdécisionnel au sein du ménage constituent souvent <strong>des</strong>obstac<strong>le</strong>s qui entravent <strong>le</strong>s progrès <strong>dans</strong> d’autres secteurs.L’analyse <strong>des</strong> données réunies récemment <strong>dans</strong> 30 paysgrâce aux Enquêtes démographiques et sanitaires, parexemp<strong>le</strong>, permet de penser que <strong>dans</strong> de nombreux ménages,en particulier en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne,<strong>le</strong>s femmes ont peu d’influence sur <strong>le</strong>s décisionsconcernant la santé de <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong>, qu’il s’agisse de <strong>le</strong>urpropre santé ou de cel<strong>le</strong> de <strong>le</strong>urs <strong>enfants</strong>. Au Burkina Faso,au Mali et au Nigéria, près de 75 % <strong>des</strong> femmes interrogéesont affirmé que c’était <strong>le</strong>ur conjoint qui prenait seul <strong>le</strong>sdécisions relatives à la santé de <strong>le</strong>ur épouse. Dans <strong>le</strong>s deuxpays d’Asie du Sud soumis à l’enquête, <strong>le</strong> Bangla<strong>des</strong>h et <strong>le</strong>Népal, <strong>le</strong> taux était d’environ 50 %.Cette forme d’exclusion compromet la santé et <strong>le</strong> bien-êtrede toute la famil<strong>le</strong>, en particulier <strong>des</strong> femmes et <strong>des</strong><strong>enfants</strong>, et on peut souvent lui imputer <strong>des</strong> taux é<strong>le</strong>vés demortalité maternel<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> – <strong>le</strong>s cinq pays mentionnésci-<strong>des</strong>sus font partie <strong>des</strong> 60 pays prioritaires sé<strong>le</strong>ctionnéspour la survie de l’enfant <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre de l’initiative duCompte à rebours jusqu’en 2015 (voir Figure 1.17, page 16,pour de plus amp<strong>le</strong>s détails). <strong>La</strong> <strong>situation</strong> est souventencore plus diffici<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s zones rura<strong>le</strong>s ou <strong>le</strong>s taudisurbains, où <strong>le</strong>s femmes, pour la plupart il<strong>le</strong>ttrées, se heurtentà <strong>des</strong> obstac<strong>le</strong>s socioculturels qui limitent <strong>le</strong>ur accèsaux services de santé, comme <strong>le</strong>s restrictions de mouvementqui <strong>le</strong>s empêchent de quitter <strong>le</strong> foyer ou d’avoir <strong>des</strong>contacts avec <strong>des</strong> étrangers, et font qu’el<strong>le</strong>s n’ont souventpas accès à un centre de soins ou un dispensaire.Par exemp<strong>le</strong>, en Afghanistan, <strong>le</strong>s femmes ne sont pas autoriséesà recevoir <strong>des</strong> soins médicaux <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s hôpitaux quine comptent que <strong>des</strong> effectifs masculins, tandis que <strong>le</strong>snormes culturel<strong>le</strong>s empêchent <strong>des</strong> femmes de travail<strong>le</strong>r etde suivre une formation médica<strong>le</strong> poussée.Un certain nombre de programmes <strong>des</strong>tinés aux agents <strong>des</strong>anté locaux, axés sur la formation <strong>des</strong> femmes, permettentde contourner <strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>s sexistes qui barrent laroute aux femmes. Au Bangla<strong>des</strong>h, <strong>le</strong>s agents de santélocaux formés par <strong>le</strong> BRAC sont <strong>des</strong> femmes mariées d’âgemoyen, et <strong>le</strong>urs services de santé « jusque sur <strong>le</strong> pas de laporte » permettent aux femmes de contourner <strong>le</strong>s restrictionsdu purdah qui <strong>le</strong>s empêchent de quitter <strong>le</strong>ur domici<strong>le</strong>pour se rendre seu<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> un établissement de santé. AuPakistan, où en 1999 la moitié seu<strong>le</strong>ment <strong>des</strong> femmesétaient vaccinées contre <strong>le</strong> tétanos, une campagne duMinistère de la santé a permis d’atteindre la proportion de80 % d’un groupe cib<strong>le</strong> de 5 millions de femmes en s’appuyantsur <strong>le</strong>s visites à domici<strong>le</strong> <strong>des</strong> « Dames agents <strong>des</strong>anté » (<strong>La</strong>dy Health Workers) mieux acceptées par <strong>le</strong>s femmesque <strong>le</strong>s vaccinateurs de sexe masculin.Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s interventions qui ont favorisé l’émancipationet la prise d’initiatives <strong>des</strong> femmes au niveau communautaireont éga<strong>le</strong>ment contribué à améliorer l’état <strong>des</strong>anté <strong>des</strong> femmes et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>. Au Ghana, la préva<strong>le</strong>ncede la dracunculose, une maladie propagée par l’eau quihandicape pendant plusieurs mois la victime, a été à l’origined’une vaste campagne d’éradication. Des femmesvolontaires, qui connaissaient mieux que <strong>le</strong>s hommes <strong>le</strong>ssources améliorées d’eau, sont allées distribuer <strong>des</strong> filtresde porte à porte, identifier <strong>le</strong>s approvisionnements en eaususceptib<strong>le</strong>s d’être contaminés et éduquer la communauté.Ainsi, l’incidence de la maladie a chuté de 36 % entre 2002et 2003. De même, à Porto Rico, un programme de préventionde la fièvre dengue, mené à bien par l’OMS et <strong>le</strong>sCenters for Disease Control and Prevention <strong>des</strong> États-Unis,s’est appuyé sur <strong>des</strong> femmes choisies par la communautépour promouvoir <strong>le</strong> programme. Les femmes ont fait duporte à porte, interrogeant <strong>le</strong>s chefs de famil<strong>le</strong> et inspectant<strong>le</strong>s lieux à la recherche de sites de reproduction <strong>des</strong> vecteurs.El<strong>le</strong>s ont aussi participé aux activités loca<strong>le</strong>s de sensibilisationde la communauté, et notamment à la créationd’une exposition sur la prévention de la dengue <strong>dans</strong> <strong>le</strong>supermarché local. Grâce à cette stratégie, 20 % <strong>des</strong> ménagesont adhéré à la campagne.Voir Références, page 105.de la communauté de <strong>le</strong>s entreteniret de <strong>le</strong>s utiliser. Il faut apprendreaux <strong>enfants</strong> à se laver <strong>le</strong>s mains et àavoir une bonne hygiène, <strong>des</strong> habitu<strong>des</strong>qui doivent être cultivées à lamaison, à l’éco<strong>le</strong>, chez <strong>le</strong>s voisins etpar <strong>le</strong>s amis.Partie intégrante d’un système <strong>des</strong>anté plus large, <strong>le</strong>s partenariats communautaires<strong>dans</strong> <strong>le</strong> secteur <strong>des</strong> soinsde santé primaire peuvent avoir unedoub<strong>le</strong> fonction : engager activement<strong>le</strong>s membres de la communauté àjouer <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> d’agents de santé etmobiliser la communauté pourqu’el<strong>le</strong> soutienne l’amélioration <strong>des</strong>pratiques sanitaires. Ils peuvent aussistimu<strong>le</strong>r la demande de services <strong>des</strong>anté de qualité auprès <strong>des</strong> gouvernements.<strong>La</strong> participation communautairefavorise l’appropriation <strong>des</strong>interventions par la communauté.El<strong>le</strong> permet aussi de revitaliser unsystème de santé sclérosé par unebureaucratie trop lourde et d’atteindre<strong>le</strong>s groupes <strong>le</strong>s plus isolés ouexclus. Comme <strong>le</strong> démontreront <strong>le</strong>schapitres qui suivent, de nombreuxpays, même parmi <strong>le</strong>s plus pauvres20 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


© UNICEF/HQ06-2640/Tom PietrasikQuand on permet aux femmes de prendre <strong>des</strong> décisions <strong>dans</strong> <strong>le</strong> domaine de la santé, <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> se portent mieux. Discussion sur <strong>le</strong>ssoins de santé lors d’une réunion en Inde.du <strong>monde</strong>, ont mis en place <strong>des</strong> programmesde santé communautairesqui ont été couronnés de succès. Ils’agit maintenant de tirer <strong>le</strong>s <strong>le</strong>çonsde l’expérience, d’élargir <strong>le</strong>s programmeset d’atteindre <strong>le</strong>s millions d’<strong>enfants</strong>laissés pour compte par <strong>le</strong>s systèmesde santé.Créer un milieu favorab<strong>le</strong> auxstratégies en faveur de lasurvie de l’enfantLes perspectives de survie de l’<strong>enfants</strong>ont modelées par <strong>le</strong> contexte institutionne<strong>le</strong>t environnemental <strong>dans</strong><strong>le</strong>quel vivent <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> et <strong>le</strong>ursfamil<strong>le</strong>s. Il n’est pas surprenant, parexemp<strong>le</strong>, que <strong>le</strong>s taux de mortalité<strong>des</strong> nourrissons et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> soient<strong>le</strong>s plus é<strong>le</strong>vés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays <strong>le</strong>s pluspauvres, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s districts et <strong>le</strong>s communautés<strong>le</strong>s plus démunis, isolés,incultes et marginalisés et <strong>dans</strong> <strong>le</strong>spays ravagés par la guerre civi<strong>le</strong> etaffaiblis par, une mauvaise gouvernanceet un sous-investissementchronique <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s systèmes de santépublique et <strong>le</strong>s infrastructures physiques.Sur 11 pays où 20 % au moins<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> meurent avant l’âge de5 ans – Afghanistan, Angola,Burkina Faso, Guinée-Bissau, Guinéeéquatoria<strong>le</strong>, Libéria, Mali, Niger,République démocratique du Congo,Sierra Leone et Tchad 23 – plus de lamoitié ont subi un conflit armé gravedepuis 1989. De même, <strong>le</strong>s États fragi<strong>le</strong>s,caractérisés par <strong>des</strong> institutionsfaib<strong>le</strong>s gangrenées par une forte corruption,l’instabilité et un état dedroit précaire, sont souvent incapab<strong>le</strong>sde fournir <strong>des</strong> services de base à<strong>le</strong>urs habitants.Il arrive que <strong>le</strong>s facteurs institutionnelset environnementauxsoient <strong>des</strong> éléments déterminantspour la survie de l’enfant. Dans <strong>le</strong>spays où <strong>le</strong> SIDA a atteint <strong>le</strong> niveaud’épidémie, par exemp<strong>le</strong>, la luttecontre ce syndrome est déterminantepour la survie de l’enfant.Face à une épidémie de cette natureet d’une tel<strong>le</strong> envergure, toutes <strong>le</strong>sautres interventions seront vaines si<strong>le</strong> problème du SIDA n’est pas prisen compte. Les pays qui souffrentd’insécurité alimentaire ou qui sontexposés aux sécheresses afficherontaussi <strong>des</strong> résultats médiocres entermes de survie de l’enfant. Unrégime alimentaire non diversifiéentraîne une malnutrition chroniquechez <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>, <strong>le</strong>s fragilisantet <strong>le</strong>s exposant, en fin de compte,à la mort.LA SURVIE DE L’ENFANT : OÙ EN SOMMES-NOUS ? 21


Les difficultés pour atteindre <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> <strong>dans</strong> <strong>des</strong> pays en proie à detels problèmes semb<strong>le</strong>nt insurmontab<strong>le</strong>s.Cependant, si la déterminationpolitique existe, ces pays peuventprendre <strong>des</strong> mesures pour créer unenvironnement favorab<strong>le</strong> à la survieet au développement de l’enfant.Créer <strong>des</strong> lois visant à protéger<strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> contre la vio<strong>le</strong>nce, ets’assurer qu’el<strong>le</strong>s sont appliquéesLes données provenant <strong>des</strong> paysmembres de l’Organisation pour lacoopération et <strong>le</strong> développementéconomiques (OCDE) révè<strong>le</strong>nt quechez <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> de moins de 18 ans,ce sont <strong>le</strong>s nourrissons de moins de1 an qui courent <strong>le</strong> deuxième risque<strong>le</strong> plus é<strong>le</strong>vé de mourir par homicide.Le risque de décès est environ troisfois plus é<strong>le</strong>vé pour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> demoins de 1 ans que pour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>âgés de 1 an à 4 an, et plus l’enfantest jeune, plus <strong>le</strong> risque que <strong>le</strong> décèssoit provoqué par un membre prochede la famil<strong>le</strong> est important.Dans <strong>le</strong>s pays où <strong>le</strong>s décès ne sontpas consignés et ne font pas l’objetd’enquêtes, il est diffici<strong>le</strong> de chiffreravec précision <strong>le</strong>s décès d’<strong>enfants</strong>dus à la vio<strong>le</strong>nce, et ceux-ci sontsouvent masqués par <strong>des</strong> taux généra<strong>le</strong>menté<strong>le</strong>vés de mortalité <strong>des</strong>moins de 5 ans. On présume que lavio<strong>le</strong>nce, quel<strong>le</strong> que soit la formequ’el<strong>le</strong> revêt – notamment la négligence– joue souvent un rô<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>sdécès de nourrissons et de jeunes<strong>enfants</strong> qui ne sont pas classéscomme homici<strong>des</strong> ou même pasenregistrés du tout. Tout <strong>le</strong> mon<strong>des</strong>’accorde pour reconnaître que lavio<strong>le</strong>nce contre <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> perpétréepar <strong>des</strong> membres de la famil<strong>le</strong> sesolde beaucoup plus souvent par undécès que ne <strong>le</strong> laissent supposer <strong>le</strong>sstatistiques officiel<strong>le</strong>s 24 .L’enregistrement <strong>des</strong> naissances : un pas important vers <strong>le</strong>s services essentiels<strong>La</strong> Convention relative aux droits de l’enfant établit spécifiquementque l’enfant a droit à un nom et à une nationalité<strong>dans</strong> son artic<strong>le</strong> 7 qui stipu<strong>le</strong> que l’enfant doit être enregistréaussitôt sa naissance. Pourtant, chaque année, près de51 millions d’<strong>enfants</strong> ne sont pas déclarés. Ces <strong>enfants</strong>appartiennent presque toujours à <strong>des</strong> famil<strong>le</strong>s pauvres,marginalisées ou déplacées, ou ils vivent <strong>dans</strong> <strong>des</strong> pays<strong>dans</strong> <strong>le</strong>squels <strong>le</strong> système de déclaration <strong>des</strong> naissances nefonctionne pas, avec <strong>le</strong>s conséquences à long terme queces lacunes entraînent pour <strong>le</strong>ur santé et <strong>le</strong>ur bien-être.Bien que l’Afrique subsaharienne affiche la proportion laplus é<strong>le</strong>vée (66 %) d’<strong>enfants</strong> non déclarés à la naissance,l’Asie du Sud, avec un taux similaire de 64 %, la dépasseen nombre. Les défis à re<strong>le</strong>ver sont particulièrementredoutab<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> certains pays comme l’Afghanistan, <strong>le</strong>Figure 1.20Les taux d’enregistrement <strong>des</strong> naissances* sont faib<strong>le</strong>s en Asie du Sud et enAfrique subsahariennePays/territoiresen développementAmérique latine et Caraïbes4989Asie de l’Est et Pacifique72Asie du Sud36Afrique de l’Ouest et centra<strong>le</strong>41Afrique de l’Est et austra<strong>le</strong>24Afrique subsaharienne340 20 40 60 80 100Pourcentage d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans enregistrés* Par enregistrement <strong>des</strong> naissances, on entend <strong>le</strong> pourcentage d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans qui avait été enregistré au moment del’étude. Le numérateur de cet indicateur comprend <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> dont l’acte de naissance a été présenté à l’enquêteur ou dont la mèreou la personne responsab<strong>le</strong> de l’enfant a affirmé que la naissance avait été enregistrée. Les données de l’enquête en grappes àindicateurs multip<strong>le</strong>s portent sur <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> vivants au moment de l’enquête.Source : Enquêtes en grappes à indicateurs multip<strong>le</strong>s, Enquêtes démographiques et sanitaires, autres enquêtes nationa<strong>le</strong>s etsystèmes vitaux d’enregistrement. Les données nationa<strong>le</strong>s et régiona<strong>le</strong>s figurent <strong>dans</strong> <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au statistique 9, page 146du présent rapport.22 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


Les mariages forcés sont une formedifférente de vio<strong>le</strong>nce infligée aux<strong>enfants</strong> – souvent avec l’assentimentde la société – qui a <strong>des</strong> conséquencessur la santé de l’enfant. Lorsqu’unejeune fil<strong>le</strong> met au <strong>monde</strong> un enfantavant que son corps ne soit arrivé àmaturité, <strong>le</strong> risque de décès pour lamère et pour l’enfant est beaucoupplus é<strong>le</strong>vé. Les décès liés à la grossessesont l’une <strong>des</strong> principa<strong>le</strong>s sources demortalité <strong>des</strong> fil<strong>le</strong>s âgées de 15–19 anspartout <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong>, qu’el<strong>le</strong>s soientmariées ou non 25 . Les jeunes femmesde moins de 15 ans courent cinq foisplus de risques de mourir en couchesque <strong>le</strong>s femmes qui ont dépassé 20ans 26 . <strong>La</strong> survie de <strong>le</strong>urs <strong>enfants</strong> estaussi menacée. Quand une mère amoins de 18 ans, <strong>le</strong>s risques pour sonbébé de mourir au cours de la premièreannée de son existence sont de60 % plus é<strong>le</strong>vés que pour un bébédont la mère a plus de 19 ans 27 .En plus <strong>des</strong> lois qui interdisent <strong>le</strong>mariage d’<strong>enfants</strong> et <strong>le</strong>s autres formesde vio<strong>le</strong>nce contre <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>, ilfaudrait que <strong>le</strong>s pays qui cherchentà créer un environnement <strong>dans</strong> <strong>le</strong>quel<strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> peuvent survivre et s’épanouiradoptent une politique de tolérancezéro. L’enregistrement systématique<strong>des</strong> naissances est une autreforme essentiel<strong>le</strong> de protection.<strong>La</strong> reconnaissance léga<strong>le</strong> de l’existencede l’enfant est souvent nécessairepour avoir accès à <strong>des</strong> servicesessentiels comme la vaccination et lasupplémentation en vitamine A.Cette mesure établit aussi <strong>des</strong> liensfamiliaux importants <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s paysoù l’héritage pose problème 28 .Éduquer <strong>le</strong>s femmes et <strong>le</strong>urdonner <strong>des</strong> moyens d’actionSelon <strong>le</strong>s estimations <strong>le</strong>s plus récentes,en moyenne près de 1 adulte surBangla<strong>des</strong>h, la République-Unie de Tanzanie et la Zambie,où <strong>le</strong>s taux d’enregistrement <strong>des</strong> naissances sont très faib<strong>le</strong>sen raison de l’absence de systèmes d’enregistrementefficaces. Au Bangla<strong>des</strong>h et en Zambie, selon <strong>le</strong>s estimationsde l’UNICEF, 10 % seu<strong>le</strong>ment <strong>des</strong> naissances seraientdéclarées, tandis qu’en République-Unie de Tanzanie, <strong>le</strong>taux atteindrait juste 8 %.L’enregistrement <strong>des</strong> naissances et <strong>le</strong>s soins de santé, enparticulier, sont étroitement liés, surtout pour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> demoins de 5 ans. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s données fournies par plusieurspays africains permettent d’établir une corrélationétroite entre la présence d’un agent de santé compétentlors de l’accouchement et l’enregistrement <strong>des</strong> naissances.Au Bénin, par exemp<strong>le</strong>, 74 % <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> qui ont été mis au<strong>monde</strong> par un soignant ont été enregistrés, alors que <strong>le</strong>taux est de 28 % pour <strong>le</strong>s autres <strong>enfants</strong>. En outre, <strong>le</strong>s donnéespermettent de penser que <strong>le</strong>s niveaux d’enregistrement<strong>des</strong> naissances sont associés au nombre de vaccinsreçus et à l’administration de suppléments en vitamine A,ainsi qu’au niveau <strong>des</strong> soins médicaux disponib<strong>le</strong>s. AuTchad, par exemp<strong>le</strong>, 38 % <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> à qui l’on administre<strong>des</strong> suppléments en vitamine A sont déclarés, alors que15 % seu<strong>le</strong>ment de ceux qui ne reçoivent pas de supplémentssont déclarés. Et <strong>dans</strong> de nombreux pays, <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> non déclarés n’ont pas accès à <strong>des</strong> interventions etprogrammes d’importance vita<strong>le</strong>.Les problèmes auxquels <strong>le</strong>s parents se heurtent quand ilsveu<strong>le</strong>nt déclarer la naissance de <strong>le</strong>urs <strong>enfants</strong> sont souventun signe d’exclusion socia<strong>le</strong> et de pénurie de servicessociaux généralisées. Ainsi, en particulier <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s régionsisolées, <strong>le</strong>s parents ne comprennent pas toujours <strong>le</strong>s avantagesde la citoyenneté et encore moins ceux que l’enregistrement<strong>des</strong> naissances conférerait à <strong>le</strong>urs <strong>enfants</strong>. Par ail<strong>le</strong>urs,même quand <strong>le</strong>s parents ont l’intention de déclarer lanaissance, <strong>le</strong> coût prohibitif de l’enregistrement et ladistance à parcourir pour se rendre <strong>dans</strong> un centre administratif<strong>le</strong>s découragent. Une analyse effectuée récemmentpar l’UNICEF a révélé que <strong>le</strong> coût était la raison principa<strong>le</strong>invoquée par <strong>le</strong>s parents pour expliquer pourquoi ils n’enregistraientpas <strong>le</strong>urs <strong>enfants</strong> <strong>dans</strong> pas moins de 20 pays endéveloppement, ce qui explique <strong>le</strong>s profon<strong>des</strong> disparités<strong>dans</strong> ce domaine entre <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> riches et <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> pauvres.En République-Unie de Tanzanie, où <strong>le</strong> taux d’inscriptionest très faib<strong>le</strong> en général, on constate un écart profondentre <strong>le</strong>s riches et <strong>le</strong>s pauvres : 2 % seu<strong>le</strong>ment du cinquième<strong>le</strong> plus pauvre de la population sont <strong>dans</strong> <strong>le</strong>sregistres contre 25 % du cinquième <strong>le</strong> plus riche.L’enregistrement universel <strong>des</strong> naissances ne se ferapas sans que <strong>le</strong>s gouvernements, <strong>le</strong>s parents et <strong>le</strong>s communautésne travail<strong>le</strong>nt main <strong>dans</strong> la main pour fairede cette question une priorité. Il conviendra d’appliquer<strong>des</strong> mesures intégrées – combinant par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong>scampagnes nationa<strong>le</strong>s de vaccination avec <strong>des</strong> campagnesd’enregistrement – qui constituent souvent la meil<strong>le</strong>urestratégie. Lorsqu’une tel<strong>le</strong> coopération a pu êtreétablie, <strong>le</strong>s résultats sont remarquab<strong>le</strong>s même <strong>dans</strong> <strong>des</strong><strong>situation</strong>s particulièrement diffici<strong>le</strong>s. En Afghanistan, en2003, une campagne nationa<strong>le</strong> d’enregistrement de tous<strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> de moins de 1 ans a été lancée parallè<strong>le</strong>mentaux Journées nationa<strong>le</strong>s de vaccination contre la polio.<strong>La</strong> campagne, qui s’est poursuivie en 2004, avait permisd’enregistrer 2 millions d’<strong>enfants</strong> de moins en 5 ans à lami-octobre de cette année.Voir Références, page 105.LA SURVIE DE L’ENFANT : OÙ EN SOMMES-NOUS ? 23


Survie de l’enfant au <strong>le</strong>ndemain d’un conflit :Les défis et <strong>le</strong> triomphe du Libériapar El<strong>le</strong>n Johnson-Sir<strong>le</strong>af, Présidente du LibériaSi l’on en croit la Women’s Commission for RefugeeWomen and Children, dont <strong>le</strong> siège est à New York, lamanière dont une société traite ses <strong>enfants</strong> est un ref<strong>le</strong>t dece qu’el<strong>le</strong> vaut. Dans <strong>le</strong> cas du Libéria au <strong>le</strong>ndemain d’unconflit, <strong>le</strong> <strong>des</strong>tin du pays est inextricab<strong>le</strong>ment lié au sort <strong>des</strong>a population la plus vulnérab<strong>le</strong>. Au Libéria, la survie <strong>des</strong><strong>enfants</strong> sous-tend notre programme de développement carel<strong>le</strong> détermine nos progrès en tant que nation.L’impact du conflit sur la survie <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> du Libéria estbrutal : avec 235 décès pour 1 000 naissances vivantes, <strong>le</strong>taux de mortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de moins de 5 ans affiché par<strong>le</strong> Libéria occupe la cinquième place mondia<strong>le</strong>; son taux demortalité infanti<strong>le</strong> occupe la troisième place et son taux demortalité maternel<strong>le</strong> la 21 ème place au niveau mondial. Lestendances de la mortalité maternel<strong>le</strong> sont <strong>des</strong> jalons importantspour la réalisation de l’Objectif 4 du Millénaire pour <strong>le</strong>développement et <strong>le</strong>s autres cib<strong>le</strong>s de l’OMD liées à lasanté <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> car la santé maternel<strong>le</strong> privilégie la surviede l’enfant. Et sans politique vigoureuse en faveur du développementet de l’émancipation <strong>des</strong> femmes, <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>,<strong>dans</strong> toute <strong>situation</strong> qui suit un conflit, seront au bout ducompte <strong>des</strong> évocations négligées <strong>des</strong> échecs d’une nation.Il est déconcertant de voir que malgré tous <strong>le</strong>s progrès dela médecine moderne, au Libéria, <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> de moins de 5ans succombent toujours au paludisme (18 % du nombretotal de décès), à la diarrhée et à <strong>des</strong> maladies évitab<strong>le</strong>s parla vaccination, comme la rougeo<strong>le</strong>, <strong>le</strong> tétanos néonatal, ladiphtérie, la coqueluche et <strong>le</strong>s infections graves <strong>des</strong> voiesrespiratoires. <strong>La</strong> malnutrition chronique et <strong>le</strong>s carences envitamine A et en sels minéraux, qui sont <strong>des</strong> problèmescourants chez <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> de moins de 5 ans, sous-tendentces problèmes. L’insécurité alimentaire frappe 51 % de lapopulation. Le taux d’infection par <strong>le</strong> VIH chez <strong>le</strong>s femmesenceintes a été estimé à 5,7 % en 2007, par rapport à 4 %en 2004 – un autre exemp<strong>le</strong> de l’impact de 15 ans de conflitarmé et <strong>des</strong> problèmes structurels <strong>dans</strong> l’économie qui désavantagent<strong>le</strong>s femmes et <strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s.L’accès aux soins de santé de base s’améliore, mais la couvertureet la répartition de ces soins restent insuffisantes,surtout <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s zones rura<strong>le</strong>s. L’accès universel est unetâche énorme à cause <strong>des</strong> effets dévastateurs du conflitarmé qui a entraîné la <strong>des</strong>truction de l’infrastructure sanitaire,ainsi qu’une pénurie de soignants qualifiés et de ressourcesdu secteur public à consacrer à la santé. LeGouvernement libérien déploie <strong>des</strong> efforts acharnés pourréduire considérab<strong>le</strong>ment la mortalité infanti<strong>le</strong> et maternel<strong>le</strong>d’ici à 2011. Nous avons élaboré et mis en œuvre unepolitique de santé et un plan d’action dont la priorité estl’accès universel aux soins, ainsi qu’une stratégie et unplan visant à accélérer la survie de l’enfant. Une stratégie etun plan d’action dont l’objectif est de faire recu<strong>le</strong>r la mortalitématernel<strong>le</strong> sont en préparation. Grâce à la paix, la vaccination<strong>des</strong> jeunes <strong>enfants</strong> et <strong>des</strong> femmes enceintes a fortementprogressé.Mais <strong>le</strong>s défis à re<strong>le</strong>ver sont considérab<strong>le</strong>s.L’eau salubre, essentiel<strong>le</strong> à la survie, était disponib<strong>le</strong> avantla guerre <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s grands centres, y compris à Monrovia, lacapita<strong>le</strong> du Libéria, mais la plupart <strong>des</strong> canalisations ont étédétruites. Actuel<strong>le</strong>ment, à l’exception de Monrovia, où <strong>le</strong>système d’eau courante est progressivement remis en état,<strong>le</strong>s centres urbains ne sont pas approvisionnés en eau courante.Les <strong>enfants</strong> ne peuvent pas survivre, encore moinss’épanouir, quand ils sont privés d’eau potab<strong>le</strong> et salubre,dont l’approvisionnement se situe à un faib<strong>le</strong> 32 %aujourd’hui au Libéria.<strong>La</strong> santé et l’éducation sont <strong>le</strong>s piliers de toute stratégiesolide en faveur de la survie de l’enfant. Ce sont <strong>le</strong>s deuxfaces d’une même médail<strong>le</strong> et il faut traiter de ces deuxproblèmes simultanément au Libéria pour atteindre l’OMD 4.L’analphabétisme est courant <strong>dans</strong> la population, il estestimé à 68 % (55 % pour <strong>le</strong>s hommes et 81 % pour <strong>le</strong>sfemmes); l’alphabétisation et l’éducation, surtout <strong>des</strong> fil<strong>le</strong>s,sont étroitement associées à l’amélioration <strong>des</strong> taux de surviede l’enfant. Notre Politique de 2006 en faveur de l’éducation<strong>des</strong> fil<strong>le</strong>s vise à donner une éducation à toutes <strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s.Pour garantir la survie de l’enfant, <strong>le</strong>s petites fil<strong>le</strong>s doiventaussi être protégées. De nombreuses jeunes fil<strong>le</strong>s sesont retrouvées enceintes pendant <strong>le</strong> conflit et sont déjàmères. Des efforts particuliers doivent être déployés pourprotéger <strong>le</strong>s ado<strong>le</strong>scentes contre l’exploitation et <strong>le</strong>s sévicessexuels, contre <strong>le</strong>s grossesses et <strong>le</strong> SIDA, pour s’assurerà la fois que <strong>le</strong>urs propres droits à la survie sont respectéset pour garantir <strong>le</strong>s droits de <strong>le</strong>urs <strong>enfants</strong>.Il faut redoub<strong>le</strong>r d’efforts en faveur de la survie de l’enfantet <strong>le</strong> Libéria sonne <strong>le</strong> clairon. Nous voulons nous assurerque nos <strong>enfants</strong> ne se contentent pas de survivre maisentrent <strong>dans</strong> une phase de développement qui <strong>le</strong>ur permettrade s’épanouir et de devenir <strong>des</strong> citoyens productifs.24 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


4 (définis ici comme étant <strong>des</strong> personnesde 15 ans et plus) est il<strong>le</strong>ttré.Près <strong>des</strong> deux tiers sont <strong>des</strong> femmes,selon <strong>le</strong>s données <strong>le</strong>s plus récentespubliées par l’Institut de statistiquede l’UNESCO 29 . Les étu<strong>des</strong> indiquentque <strong>le</strong>s personnes moins instruitesont généra<strong>le</strong>ment un accèsplus limité que <strong>le</strong>s personnes plusinstruites aux informations sur <strong>le</strong>ssoins de santé de base 30 . Il va de soique cet état de fait peut débouchersur de mauvaises décisions sur <strong>le</strong>moment où il faut faire soigner <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> mala<strong>des</strong> et trouver <strong>le</strong>s soinsadéquats 31 . Par contre, <strong>le</strong> cas duBangla<strong>des</strong>h prouve qu’un enfantdont la mère a eu une instructionprimaire a 20 % de chances supplémentairesde survivre par rapportà un enfant dont la mère n’est pasinstruite; <strong>le</strong>s chances atteignent80 % quand la mère a reçu uneéducation secondaire 32 .Donner aux femmes <strong>des</strong> moyensd’action sur <strong>le</strong> plan social et économiqueest une autre voie à empruntervers la survie de l’enfant. Dans denombreux pays, <strong>le</strong>s femmes sontprivées de pouvoir décisionnel, mêmequand <strong>le</strong>s décisions concernent <strong>le</strong>urpropre santé ou cel<strong>le</strong> de <strong>le</strong>urs <strong>enfants</strong>.On sait bien aussi que quand <strong>le</strong>s femmessont responsab<strong>le</strong>s <strong>des</strong> dépensesdu ménage, el<strong>le</strong>s ont tendance àconsacrer une grande partie du budgetfamilial à la nourriture et à d’autresproduits de première nécessitépour <strong>le</strong>urs <strong>enfants</strong>. Pour toutes cesraisons, donner aux femmes <strong>le</strong>smoyens d’être plus indépendantessur <strong>le</strong> plan financier ne pourraqu’avoir <strong>des</strong> retombées positivessur <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>.Promouvoir l’équité socia<strong>le</strong>Parce qu’ils sont pauvres et malreprésentés, <strong>des</strong> millions de femmeset d’<strong>enfants</strong> ont été exclus du progrèsau cours <strong>des</strong> dernières décennies. Lesdisparités entre <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> pauvres et<strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> plus aisés en termes deperspectives de survie sont profon<strong>des</strong>,non seu<strong>le</strong>ment entre <strong>le</strong>s paysmais aussi au sein d’un même pays.Par exemp<strong>le</strong>, <strong>dans</strong> tous <strong>le</strong>s pays pour<strong>le</strong>squels <strong>des</strong> données sont disponib<strong>le</strong>s,<strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> qui vivent <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s20 % <strong>des</strong> ménages <strong>le</strong>s plus pauvrescourent beaucoup plus de risques demourir avant <strong>le</strong>ur cinquième anniversaireque <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> qui vivent <strong>dans</strong><strong>le</strong> quinti<strong>le</strong> <strong>le</strong> plus riche de la population;<strong>dans</strong> certains pays, <strong>le</strong> risque estjusqu’à cinq fois plus é<strong>le</strong>vé 33 . Lesinterventions du gouvernement visantà éliminer <strong>des</strong> inégalités – faire ensorte que <strong>le</strong>s taux de mortalité infanti<strong>le</strong><strong>des</strong> 80 % <strong>le</strong>s plus pauvres de lapopulation rejoignent ceux <strong>des</strong> 20 %<strong>le</strong>s plus riches – auraient <strong>des</strong> effetsspectaculaires sur <strong>le</strong> taux de mortalité<strong>des</strong> moins de 5 ans d’un paystout entier 34 . De par <strong>le</strong> <strong>monde</strong>,environ 40 % <strong>des</strong> décès d’<strong>enfants</strong>de moins de 5 ans pourraient êtreainsi évités 35 .Les <strong>enfants</strong> sont aussi exclus <strong>des</strong> servicesde santé en raison de la discrimination,de l’iso<strong>le</strong>ment géographique,du faib<strong>le</strong> niveau d’instruction de <strong>le</strong>ursparents, du SIDA lorsqu’il atteint <strong>le</strong>seuil d’épidémie, et <strong>des</strong> <strong>situation</strong>sd’urgence comp<strong>le</strong>xes, tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>sconflits armés et <strong>le</strong>s catastrophesnaturel<strong>le</strong>s. De nombreux <strong>enfants</strong> sontfrappés simultanément par plusieursde ces fléaux, qui rendent encore plusimprobab<strong>le</strong> la possibilité que <strong>des</strong>interventions vita<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s atteignent.Au nombre <strong>des</strong> mesures efficacesdéployées pour faire face à ces inégalités,on peut citer <strong>le</strong>s programmesqui rapprochent <strong>le</strong>s interventionssanitaires de ceux qui sont <strong>le</strong> plus diffici<strong>le</strong>sà toucher. L’octroi de subventionspour financer <strong>le</strong>s soins de santé<strong>des</strong> pauvres et <strong>des</strong> mesures dirigéesvers ceux qui ont été exclus sontd’autres options à envisager. Le plusimportant est peut-être de s’assurerque l’équité est une priorité lors de laconception d’interventions en faveurde la survie de l’enfant et <strong>des</strong> stratégiesde mise en oeuvre. Pour ce faire,il importe de bien connaître la <strong>situation</strong>en s’appuyant sur <strong>le</strong>s donnéesréunies grâce aux enquêtes, qui peuventaussi être utilisées à <strong>des</strong> finsd’éducation et de sensibilisation. Unsuivi régulier doit être établi parallè<strong>le</strong>mentaux mécanismes qui garantissentla transparence, au niveau tantnational qu’international.Re<strong>le</strong>ver <strong>le</strong> défi et fournir uncontinuum de soins auxmères, aux nouveau-nés etaux <strong>enfants</strong>Tels sont <strong>le</strong>s défis auxquels <strong>le</strong>s prestatairesde soins sont confrontéslorsqu’ils veu<strong>le</strong>nt atteindre <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>actuel<strong>le</strong>ment exclus <strong>des</strong> servicesessentiels. Le principal défi à re<strong>le</strong>veren termes de survie de l’enfant ne selimite plus à déterminer <strong>le</strong>s causesimmédiates de la mortalité juvéni<strong>le</strong>ou <strong>le</strong>s solutions à apporter, mais às’assurer que <strong>le</strong>s services et l’éducationnécessaires pour appliquer cessolutions atteignent <strong>le</strong>s pays et <strong>le</strong>scommunautés <strong>le</strong>s plus marginalisés.Comme <strong>le</strong> démontrera la suite de cerapport, de nombreux pays, mêmeparmi <strong>le</strong>s plus pauvres du <strong>monde</strong>, ontobtenu <strong>des</strong> résultats honorab<strong>le</strong>s grâceà <strong>le</strong>urs initiatives visant à fournir <strong>des</strong>services essentiels à un grand nombred’<strong>enfants</strong> et de famil<strong>le</strong>s. Un élargissementréel ne sera toutefois possib<strong>le</strong>que si nous tirons <strong>des</strong> <strong>le</strong>çons <strong>des</strong> dernièresdécennies – en privilégiant particulièrement<strong>le</strong>s interventions intégréesen faveur de la santé de l’enfantau niveau communautaire.LA SURVIE DE L’ENFANT : OÙ EN SOMMES-NOUS ? 25


RÉSUMÉLe net recul de lamortalité infanti<strong>le</strong>et post-infanti<strong>le</strong> enregistré <strong>dans</strong> denombreuses régions du <strong>monde</strong> ausièc<strong>le</strong> dernier est un <strong>des</strong> grandssuccès de la santé publique internationa<strong>le</strong>.Il a aussi <strong>des</strong> répercussionspositives importantes sur l’espérancede vie. Un examen plus approfondide ces tendances généra<strong>le</strong>mentfavorab<strong>le</strong>s, toutefois, révè<strong>le</strong> que<strong>le</strong>s progrès ont été inégaux. Danscertains pays et régions, ils se sontfortement ra<strong>le</strong>ntis depuis <strong>le</strong>s années1990. En Afrique austra<strong>le</strong>, <strong>le</strong> taux demortalité infanti<strong>le</strong> et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> demoins de cinq ans a augmenté alorsque <strong>le</strong> SIDA réduit l’espérance devie et accroît la mortalité imputab<strong>le</strong>aux infections secondaires, à latuberculose, au paludisme et à ladénutrition. <strong>La</strong> mortalité maternel<strong>le</strong>,quant à el<strong>le</strong>, stagne à un niveauinacceptab<strong>le</strong> en Afrique et en Asiedu Sud, où <strong>le</strong>s progrès ont été bienfaib<strong>le</strong>s ces dernières décennies.Alors que nous approchons de 2015,date d’échéance <strong>des</strong> Objectifs duMillénaire pour <strong>le</strong> développement(OMD), et que <strong>dans</strong> de nombreuxpays, <strong>le</strong>s progrès sont insuffisantspour atteindre toutes ces cib<strong>le</strong>s,plusieurs questions essentiel<strong>le</strong>s seposent, à savoir : comment relancer<strong>le</strong>s efforts en faveur de la survie <strong>des</strong>mères, <strong>des</strong> nouveau-nés et <strong>des</strong><strong>enfants</strong>, et comment accélérer <strong>le</strong>sprogrès au cours <strong>des</strong> huit prochainesannées ? Dans quel<strong>le</strong> mesure peutonréel<strong>le</strong>ment faire baisser <strong>le</strong>s tauxde mortalité maternel<strong>le</strong> <strong>dans</strong> cetinterval<strong>le</strong> ? Comment <strong>le</strong>s paysdevraient-ils fixer <strong>le</strong>urs priorités enfaveur de la santé <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong>nouveau-nés et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> ?Un examen <strong>des</strong> différentes approchesadoptées pour fournir <strong>des</strong> servicesessentiels du début du XX e sièc<strong>le</strong> à nosjours montre qu’une série d’interventionset de politiques efficaces présente<strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ures chances d’accélérer <strong>le</strong>s<strong>La</strong> priorité doit être donnée aux stratégiesqui visent à accélérer <strong>le</strong>s progrès <strong>dans</strong> <strong>le</strong>domaine <strong>des</strong> soins de santé aux mères, auxnouveau-nés et aux <strong>enfants</strong>. Une clinique <strong>dans</strong>un camp de réfugiés, ex-République yougoslave deMacédoine.progrès. El<strong>le</strong>s consistent à lancer<strong>des</strong> interventions éprouvées et d’unbon rapport coût-efficacité <strong>dans</strong> <strong>le</strong>sdomaines de la santé, de la nutrition,de l’eau, de l’assainissement et del’hygiène, du VIH et du SIDA <strong>dans</strong> <strong>des</strong>contextes variés afin de fournir uncontinuum de soins de santé de bonnequalité aux femmes et aux <strong>enfants</strong>.El<strong>le</strong>s visent aussi à diminuer <strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>set à mobiliser <strong>des</strong> ressourcesfinancières et humaines supplémentaires.L’accent mis sur <strong>le</strong>s résultatsrequiert que l’on applique <strong>des</strong> stratégiesinspirées de nos connaissancescol<strong>le</strong>ctives sur la survie et la santé<strong>des</strong> mères, <strong>des</strong> nouveau-nés et <strong>des</strong><strong>enfants</strong> afin d’identifier <strong>le</strong>s solutionsqui réussiront <strong>le</strong> mieux <strong>dans</strong> chaquepays et <strong>dans</strong> chaque communauté.


LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>2Leçons tirées de l’évolution<strong>des</strong> systèmes et <strong>des</strong> pratiquesde soins de santé© UNICEF/HQ99-0390/Mark ThomasLe choix d’une approche axée sur<strong>le</strong>s résultats et ayant fait ses preuvespour élaborer un continuum de soinsde santé primaires de bonne qualité<strong>des</strong>tinés aux mères, aux nouveau-néset aux <strong>enfants</strong>, suppose un examen<strong>des</strong> meil<strong>le</strong>ures informations, donnéeset analyses pour en tirer <strong>des</strong> <strong>le</strong>çonsuti<strong>le</strong>s qui informeront notre action,aujourd’hui et à l’avenir. Une étapenécessaire consiste à examiner plusétroitement <strong>le</strong>s diverses stratégiesutilisées à l’heure actuel<strong>le</strong> pour fournir<strong>des</strong> services de santé essentielsaux <strong>enfants</strong> et aux mères.Cel<strong>le</strong>s-ci vont d’initiatives ciblantune seu<strong>le</strong> maladie ou un seul problème,comme la rougeo<strong>le</strong> ou ladénutrition, à la solution idéa<strong>le</strong>,c’est-à-dire offrir un continuum <strong>des</strong>ervices de santé primaires comp<strong>le</strong>tscomprenant <strong>des</strong> soins hospitaliers eten cliniques, <strong>des</strong> services de proximitéet mobi<strong>le</strong>s, et <strong>des</strong> soins <strong>dans</strong> <strong>le</strong>sfoyers et <strong>le</strong>s communautés.Au fil <strong>des</strong> ans, un vif débat s’estengagé sur <strong>le</strong>s mérites relatifs de chaquegrand changement apporté auxinterventions ou aux politiques, ycompris concernant <strong>le</strong>s avantages et<strong>le</strong>s limites <strong>des</strong> stratégies <strong>le</strong>s plus généra<strong>le</strong>spar rapport aux plus sé<strong>le</strong>ctives,et une documentation importante estdisponib<strong>le</strong> sur ce sujet. Les différencesentre ces deux types de stratégies nesont pas si marquées, puisque chacuned’el<strong>le</strong> a été formulée en partie pourpallier <strong>le</strong>s limitations de la précédente.Quoique bref, l’exposé historique quiexamine ci-<strong>des</strong>sous <strong>le</strong>s bons résultats<strong>des</strong> systèmes de santé et <strong>des</strong> pratiquesde santé publique au sièc<strong>le</strong> dernier,ainsi que <strong>le</strong>s difficultés qui restent àrésoudre et cel<strong>le</strong>s qui sont apparues,offre <strong>des</strong> perspectives intéressantes surla <strong>situation</strong> actuel<strong>le</strong> et <strong>des</strong> orientationssur la voie à suivre.L’époque colonia<strong>le</strong> : 1900–1949Jusqu’à l’aube du XX . sièc<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s décèsde nourrissons et d’<strong>enfants</strong> étaientchose courante <strong>dans</strong> tous <strong>le</strong>s pays du<strong>monde</strong>. Une forte mortalité et de nombreuxhandicaps imputab<strong>le</strong>s à <strong>des</strong> causestel<strong>le</strong>s que la diarrhée, <strong>le</strong> paludisme,la rougeo<strong>le</strong>, la pneumonie, la vario<strong>le</strong>,la tuberculose et diverses formes dedénutrition touchaient une vaste proportionde la population mondia<strong>le</strong>.En 1900, <strong>le</strong> <strong>monde</strong> comptait environ1,65 milliard d’habitants. À cetteépoque, bien que l’espérance de vie sesoit déjà un peu améliorée <strong>dans</strong> certainesrégions – par exemp<strong>le</strong>, enAng<strong>le</strong>terre et <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays scandinaves– l’estimation moyenne de l’espérancede vie mondia<strong>le</strong> n’était que de30 ans environ 1 .Au début du XX e sièc<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s campagnesmenées contre <strong>des</strong> maladies infectieusescomme l’ankylostome, <strong>le</strong> paludismeet la fièvre jaune allaient poser<strong>le</strong>s fondations <strong>des</strong> interventions futuresde lutte contre <strong>le</strong>s maladies. Dansla première moitié du sièc<strong>le</strong>, un petitnombre de programmes clés contre <strong>le</strong>paludisme ont été élaborés en associantla recherche sur cette maladie à<strong>des</strong> campagnes de lutte sur <strong>le</strong> continentafricain. Ces efforts préliminairesétaient fragmentés, et menés à l’initiativede gouvernements coloniauxessentiel<strong>le</strong>ment soucieux de protéger<strong>le</strong>urs territoires et <strong>le</strong>ur force de travail.En dépit de l’ang<strong>le</strong> limité de ces initiatives,certaines d’entre el<strong>le</strong>s – dont <strong>le</strong>scampagnes lancées de 1930 à 1950pour combattre <strong>le</strong> paludisme <strong>dans</strong> etautour <strong>des</strong> mines de cuivre sur <strong>le</strong> territoireactuel de la Zambie, par exemp<strong>le</strong>– ont obtenu <strong>des</strong> succès notab<strong>le</strong>s.Tous <strong>le</strong>s services de santé <strong>des</strong> coloniesétaient dispensés <strong>dans</strong> <strong>des</strong> établissementsfortement ségrégués qui soignaienten priorité <strong>le</strong>urs expatriés et<strong>le</strong>urs militaires. En Afrique et en Indeanglophones, la recherche menée sur<strong>le</strong>s maladies exotiques a conduit auxspécialités et aux programmes de luttecontre <strong>le</strong>s maladies tropica<strong>le</strong>s. Peud’éco<strong>le</strong>s de médecine acceptaient <strong>des</strong>étudiants locaux, une <strong>situation</strong> qui n’achangé que lors de l’indépendance de27


nombreux pays en développement<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s années 1950 et 1960.Les services de santé offerts auxpopulations étaient surtout dispenséspar <strong>le</strong>s missions, et consistaient pourla plupart en soins fournis <strong>dans</strong> <strong>des</strong>établissements. Le personnel local ad’abord été formé <strong>dans</strong> <strong>des</strong> éco<strong>le</strong>sd’infirmières. En raison de l’énormecharge de travail, ces infirmiers etinfirmières ont rapidement assuréla gestion de la plupart <strong>des</strong> servicespériphériques. Dans certains pays,<strong>le</strong>s autorités loca<strong>le</strong>s ont fondé <strong>des</strong>cliniques et de petits hôpitaux dedistrict, mais <strong>dans</strong> la plupart <strong>des</strong>pays, entre 50 et 80 % <strong>des</strong> lits d’hôpitauxdu pays se trouvaient <strong>dans</strong> <strong>des</strong>établissements missionnaires. Lespremiers efforts de santé publiquevisaient surtout l’amélioration del’environnement, notamment l’eausalubre et <strong>des</strong> installations d’assainissementamélioré <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s zonesurbaines.Dans <strong>le</strong>s colonies francophones etd’autres pays européens, <strong>le</strong>s servicesde santé étaient différents de ceuxofferts <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays anglophones enraison de l’importance donnée auprogramme de lutte contre <strong>le</strong>s gran<strong>des</strong>endémies. Dans ce cadre, <strong>des</strong>niveaux séparés d’un réseau nationalciblaient une maladie unique, commela maladie du sommeil, l’éléphantiasis,la lèpre et autres problèmes dont laforte préva<strong>le</strong>nce affectait la capacitéde travail <strong>des</strong> populations. Uneassistance massive était fournie par<strong>des</strong> groupes itinérants, souvent généreusementéquipés d’installationsmobi<strong>le</strong>s complètes. <strong>La</strong> raison invoquéeest qu’il était plus efficace defournir <strong>des</strong> soins externes à un plusgrand nombre de personnes à la foisque d’investir <strong>dans</strong> <strong>des</strong> installationspermanentes. Des cyc<strong>le</strong>s répétés detraitement offraient <strong>des</strong> interventionscuratives simp<strong>le</strong>s, plutôt que dechercher à prévenir ou à éliminer<strong>le</strong>s maladies.Comme en Afrique, <strong>le</strong>s premiershôpitaux chinois ont été principa<strong>le</strong>mentouverts par <strong>le</strong>s missions. Unsystème national de santé publiquea été créé <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s années 1920, afinde lutter contre l’avancée rapide de lapeste pneumonique <strong>dans</strong> la provincede Manchourie.Détail important, la première étudede cas publiée sur la prestationréussie de soins de santé primairesbasés sur la communauté concerneun projet qui date de cette époque.Ce projet s’est déroulé à Ding XianL’Initiative de lutte contre la rougeo<strong>le</strong>L’Initiative de lutte contre la rougeo<strong>le</strong> montre comment uneinitiative mondia<strong>le</strong> vertica<strong>le</strong> bien financée, ciblée et géréepeut être amenée rapidement à grande échel<strong>le</strong> et donner<strong>des</strong> résultats impressionnants. C’est un partenariat quiregroupe l’UNICEF et l’OMS, ainsi que d’autres gran<strong>des</strong>institutions internationa<strong>le</strong>s et organisations privées depremier plan. <strong>La</strong>ncée en 2001, l’Initiative de lutte contre larougeo<strong>le</strong> a adopté l’objectif fixé à la Session extraordinairede l’Assemblée généra<strong>le</strong> <strong>des</strong> Nations Unies consacrée aux<strong>enfants</strong> en mai 2002 visant à réduire, entre 1999 et 2005, <strong>le</strong>nombre de décès d’<strong>enfants</strong> dus à la rougeo<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> a été <strong>le</strong>principal moteur de la campagne massive de promotion dela vaccination contre la rougeo<strong>le</strong>, qui a permis de protégerplus de 217 millions d’<strong>enfants</strong> entre 2001 et 2005 – pour laplupart en Afrique.Les résultats ont dépassé la cib<strong>le</strong> de l’ONU : <strong>le</strong>s décès dus àla rougeo<strong>le</strong> ont diminué de 60 % entre 1999 et 2005. L’Afriquea contribué de 72 % à la réduction absolue du nombre dedécès. Selon <strong>le</strong>s estimations, la vaccination a permis d’éviterprès de 7,5 millions de décès dus à la maladie.Cette réduction <strong>des</strong> décès imputab<strong>le</strong>s à la rougeo<strong>le</strong> reflète <strong>le</strong>soutien et l’engagement de l’Initiative en faveur d’une extensionde la couverture vaccina<strong>le</strong>, et ceux <strong>des</strong> gouvernementsnationaux en faveur de la stratégie globa<strong>le</strong> adoptée parl’OMS/UNICEF pour faire recu<strong>le</strong>r la mortalité liée à la rougeo<strong>le</strong>.Cette stratégie comprend quatre vo<strong>le</strong>ts essentiels :• Fournir au moins une dose du vaccin anti-rougeo<strong>le</strong>, administréà neuf mois ou peu de temps après, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre dela vaccination systématique, à au moins 90 % <strong>des</strong> <strong>enfants</strong><strong>dans</strong> chaque district et à l’échel<strong>le</strong> nationa<strong>le</strong>.• Donner à tous <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> une deuxième chance de recevoir<strong>le</strong> vaccin.• Établir une surveillance efficace.• Améliorer la prise en charge clinique <strong>des</strong> cas compliqués –notamment en administrant de la vitamine A.Les activités de lutte contre la rougeo<strong>le</strong> contribuent à améliorer<strong>le</strong> système de santé de plusieurs manières – par exemp<strong>le</strong>,en encourageant <strong>le</strong>s pratiques d’injection sans risque, enaméliorant <strong>le</strong>s capacités de chaîne du froid pour stocker <strong>le</strong>svaccins, et en soutenant la création d’un réseau mondial delaboratoires de santé publique. En outre, <strong>le</strong>s campagnes devaccination sont souvent combinées avec d’autres interventionsessentiel<strong>le</strong>s comme la distribution de vitamine A, devermifuges et de moustiquaires imprégnées d’insecticide.Un nouvel objectif mondial a été adopté par l’Assembléemondia<strong>le</strong> de la santé en mai 2005 – réduire de 90 % <strong>le</strong>nombre de décès dus à la rougeo<strong>le</strong> d’ici à 2010, en partant<strong>des</strong> données de 2000. Cette cib<strong>le</strong> est ambitieuse, et pourqu’el<strong>le</strong> soit atteinte, <strong>le</strong>s progrès devront se poursuivre <strong>dans</strong>28 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


(anciennement Ting Hsien), à environ200 kilomètres au sud de Pékin.Dans cette province de près d’undemi million d’habitants, <strong>le</strong>s soinsde santé étaient fournis par <strong>des</strong>agents de santé qui furent <strong>le</strong>s précurseurs<strong>des</strong> « médecins aux pieds nus »chinois. Pendant un quart de sièc<strong>le</strong>et pour plus d’un cinquième de lapopulation mondia<strong>le</strong>, donc, la Chinea bénéficié d’un <strong>des</strong> systèmes <strong>des</strong>anté <strong>le</strong>s plus équitab<strong>le</strong>s qui aientjamais existé. Cette expérience afourni <strong>des</strong> <strong>le</strong>çons importantes pourpréparer la Conférence internationa<strong>le</strong>sur <strong>le</strong>s soins de santé primairesorganisée à Alma-Ata, Union <strong>des</strong>Républiques Socialistes Soviétiques,(à présent Almaty, Kazakhstan),en 1978.Au début du sièc<strong>le</strong>, <strong>des</strong> pays comme<strong>le</strong> Danemark, <strong>le</strong>s Pays-Bas, laNorvège et la Suède sont parvenus àréduire très rapidement <strong>le</strong>ur taux demortalité maternel<strong>le</strong>. <strong>La</strong> façon dont<strong>des</strong> soins dispensés par un personnelqualifié ont été organisés pendant<strong>le</strong>s accouchements semb<strong>le</strong> avoir été<strong>le</strong> facteur principal derrière cetteavancée. Dans <strong>le</strong> cas de ces quatrepays, <strong>le</strong>s efforts ont porté sur lafourniture de soins professionnelsà proximité <strong>des</strong> endroits où <strong>le</strong>s femmesvivaient, principa<strong>le</strong>ment enaméliorant <strong>le</strong>s compétences <strong>des</strong>sages-femmes communautaires 2 .Les campagnes massives delutte contre <strong>le</strong>s maladies :1950–1977En 1950, la population mondia<strong>le</strong>avait dépassé <strong>le</strong>s 2,5 milliards d’individus,et l’espérance de vie moyenne<strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> était de 47 ans.Pendant <strong>le</strong>s années 1950, 1960 et1970, sous <strong>le</strong> nom de « campagnesmassives » ou de « ripostes aux maladies», plusieurs initiatives ont étéprises pour lutter contre <strong>le</strong>s maladies.El<strong>le</strong>s utilisaient <strong>des</strong> interventionsscientifiquement valab<strong>le</strong>s et reconnuessur <strong>le</strong> plan épidémiologique <strong>dans</strong> <strong>le</strong>cadre de programmes indépendantsconçus pour combattre une maladieou un problème spécifiques. Souventcaractérisés par <strong>des</strong> objectifs clairementdéfinis, ils étaient assortis decib<strong>le</strong>s fixées <strong>dans</strong> <strong>le</strong> temps pourréduire ou éradiquer la maladie, àl’aide d’une technologie spécifiquemise en œuvre par <strong>des</strong> agents <strong>des</strong>anté spécialisés 3 .<strong>La</strong> plus réussie de ces campagnes aété l’initiative d’éradication de lavario<strong>le</strong>, qui a signalé en 1977 <strong>le</strong> derniercas de transmission humaine.Figure 2.1Fardeau mondial <strong>des</strong> décès dusà la rougeo<strong>le</strong>*Les <strong>enfants</strong> de moins de cinq ans représentent90 % <strong>des</strong> décès dus à la rougeo<strong>le</strong>Asie du Sud-Est, 174 000(51 %)Pacifique occidental, 5 000 (1 %)Afrique, 126 000 (37 %)Amériques,


D’autres campagnes massives sontparvenues à éliminer ou à faire considérab<strong>le</strong>mentrecu<strong>le</strong>r <strong>des</strong> maladiescomme la dracunculose, <strong>le</strong> trachomeet <strong>le</strong> pian.Le succès de la campagne d’éradicationde la vario<strong>le</strong> a joué un rô<strong>le</strong> trèsimportant <strong>dans</strong> la conception du programmepréventif de santé publiquequi pourrait bien être <strong>le</strong> plus efficacede l’histoire – <strong>le</strong> Programme élargi devaccination (PEV), lancé en 1974. LePEV visait au départ à vacciner <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> contre six maladies cib<strong>le</strong>s – ladiphtérie, <strong>le</strong> tétanos, la coqueluche, lapoliomyélite, la rougeo<strong>le</strong> et la tuberculose– durant la première année de<strong>le</strong>ur vie. Lorsque <strong>le</strong> programme adémarré, moins de 5 % <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>du <strong>monde</strong> étaient vaccinés contre cesmaladies. Les statistiques <strong>le</strong>s plusrécentes montrent que <strong>le</strong>s taux devaccination mondiaux, mesurés parla couverture vaccina<strong>le</strong> de la diphtérie,du tétanos et de la coqueluche,dépassent à présent <strong>le</strong>s 75 %.Lorsque <strong>le</strong>s premières campagnesmassives ont été lancées, <strong>le</strong>s stratégiesutilisées pour la prestation <strong>des</strong> servicesde santé étaient souvent décritescomme <strong>des</strong> approches « vertica<strong>le</strong>s »(ou « catégoriques ») ou « horizonta<strong>le</strong>s». Ces distinctions mesuraient, ensubstance, deux dimensions de lastructure du programme :• <strong>La</strong> mesure <strong>dans</strong> laquel<strong>le</strong> la gestiondu programme était intégrée à lagestion du système de santé engénéral, plus particulièrement auxniveaux inférieurs de la gestion(approche horizonta<strong>le</strong>), par oppositionà une gestion strictementséparée (approche vertica<strong>le</strong>).• <strong>La</strong> mesure <strong>dans</strong> laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s agentsde santé remplissaient une seu<strong>le</strong>fonction (approche vertica<strong>le</strong>), paropposition à de nombreuses fonctions(approche horizonta<strong>le</strong>) 4 .Les mérites et <strong>le</strong>s limites relatifs <strong>des</strong>approches vertica<strong>le</strong>s et horizonta<strong>le</strong>ssont bien documentés, et un examenexhaustif de ce débat n’entre pascette brève rétrospective. De bien <strong>des</strong>façons, <strong>le</strong>s mérites de l’une renvoientaux limites de l’autre.Les soins de santé primaires :1978–1989<strong>La</strong> Conférence internationa<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>ssoins de santé primaires d’Alma-Ataen 1978 était l’aboutissement d’innovationsefficaces mises en place <strong>dans</strong> <strong>le</strong>domaine <strong>des</strong> soins de santé communautaires<strong>dans</strong> <strong>des</strong> pays pauvres enressources après la Seconde Guerremondia<strong>le</strong>. On peut citer en exemp<strong>le</strong><strong>le</strong>s cliniques pour <strong>enfants</strong> de moins decinq ans au Nigéria, <strong>le</strong>s agents <strong>des</strong>anté communautaires en Indonésie,<strong>le</strong>s médecins aux pieds nus en Chine,et <strong>le</strong>s systèmes de santé de Cuba et duViet Nam 5 . <strong>La</strong> Conférence d’Alma-Ata et la déclaration qui l’a accompagnéeont marqué <strong>des</strong> étapes importantes.<strong>La</strong> conférence était, à l’époque, laplus grande jamais organisée sur unthème unique de la santé et du développementinternational – 134 nationset <strong>le</strong>s représentants de 67 organisationsnon gouvernementa<strong>le</strong>s et <strong>des</strong>Nations Unies y ont assisté. En cristallisant<strong>des</strong> concepts novateurs quiallaient devenir <strong>le</strong>s piliers de la sagesseconventionnel<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> a rendu possib<strong>le</strong>la prise d’engagements mondiauxmajeurs, comme celui de la santé pourtous en l’an 2000, à la conférenced’Alma-Ata, <strong>le</strong>s promesses du Sommetmondial pour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> en 1990 et,plus récemment, la Déclaration duMillénaire et <strong>le</strong>s Objectifs du Millénairepour <strong>le</strong> développement.L’approche <strong>des</strong> soins de santé primairesdont il fut convenu à Alma-Atase fonde sur <strong>le</strong>s principes de l’équité,de la participation communautaire,de la collaboration intersectoriel<strong>le</strong>, durecours aux technologies appropriées,du coût abordab<strong>le</strong> et de la promotionde la santé. Ces principes sont désormaisappliqués pour développer <strong>des</strong>systèmes de santé qui tiennent comptede problèmes généraux en rapportavec la santé de la population, quireflètent et renforcent <strong>le</strong>s fonctionsliées à la santé publique; qui privilégientl’intégration <strong>des</strong> soins <strong>dans</strong> <strong>le</strong>temps et <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s établissements; quiassocient la prévention, <strong>le</strong>s soins decourte durée et chroniques à tous <strong>le</strong>sniveaux du système de santé; quiévaluent et cherchent à améliorer laperformance; et qui reviennent auxcritères de santé de la population pourmotiver <strong>le</strong>s décisions qui affectent lamanière dont <strong>le</strong>s services de soinssont organisés, financés et dispensésaux individus et aux communautés 6 .<strong>La</strong> Déclaration d’Alma-Ata recommandaitque <strong>le</strong>s soins de santé primairescomprennent, au minimum,<strong>le</strong>s activités suivantes :• Une éducation en matière de santé.• <strong>La</strong> promotion de bonnes conditionsalimentaires et nutritionnel<strong>le</strong>s.• L’approvisionnement en eau saineet <strong>des</strong> mesures d’assainissementde base.• <strong>La</strong> protection maternel<strong>le</strong> etinfanti<strong>le</strong>.• <strong>La</strong> vaccination contre <strong>le</strong>s gran<strong>des</strong>maladies infanti<strong>le</strong>s.• Le traitement <strong>des</strong> maladies et <strong>des</strong>lésions courantes.• <strong>La</strong> prévention et <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> <strong>des</strong>endémies loca<strong>le</strong>s.• <strong>La</strong> fourniture de médicamentsessentiels.<strong>La</strong> notion de système de santé dedistrict, aussi connue sous <strong>le</strong> nom30 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


d’approche de « zone <strong>des</strong>servie » oude « petite zone » ou de « groupeintermédiaire » en Europe et <strong>dans</strong>d’autres pays a ensuite été développéepar l’Organisation mondia<strong>le</strong> de laSanté en tant que modè<strong>le</strong> de mise enœuvre <strong>des</strong> programmes de soins <strong>des</strong>anté primaires 7 .Malgré <strong>le</strong>s nombreux avantages queprésente l’approche <strong>des</strong> soins de santéprimaires, la mise en œuvre a souffertde mauvaises conjonctures économiques– notamment <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s années1980 – qui ont incité <strong>le</strong>s États à restreindreconsidérab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>ur prestationde services publics comme <strong>le</strong>ssoins de santé, la distribution d’eau,l’élimination <strong>des</strong> déchets et <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong>de la qualité de l’alimentation. Cette<strong>situation</strong> a entraîné l’effondrementpresque total <strong>des</strong> services de santépériphériques <strong>dans</strong> un grand nombrede pays en développement, ainsi que<strong>le</strong> recul du soutien accordé aux initiativesde santé communautaires 8 .Les soins de santé primairessé<strong>le</strong>ctifs et la révolutionde la survie de l’enfant :<strong>le</strong>s années 1980Au début <strong>des</strong> années 1980, la santéde l’enfant était encore une urgence« si<strong>le</strong>ncieuse » et près de 15 millionsde jeunes mouraient chaque annéeavant d’atteindre <strong>le</strong>ur cinquièmeanniversaire. À la fin <strong>des</strong> années1970, deux scientifiques, Julia Walshet Kenneth Warren, ont publié :« Se<strong>le</strong>ctive Primary Healthcare: Aninterim strategy for disease control indeveloping countries » – un ouvragefondamental <strong>dans</strong> <strong>le</strong>quel ils proposaientune stratégie alternative pourréduire rapidement la mortalité infanti<strong>le</strong>et post-infanti<strong>le</strong> à un coût raisonnab<strong>le</strong>9 . Ayant isolé <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> relatif dechaque cause majeure de mortalitéinfanti<strong>le</strong> et cité <strong>le</strong>s interventions quis’étaient avérées efficaces pour y remédier,ils concluaient qu’un petit nombrede causes (la diarrhée, <strong>le</strong> paludisme, <strong>le</strong>smaladies respiratoires et la rougeo<strong>le</strong>,entre autres) étaient à l’origine de lavaste majorité <strong>des</strong> décès d’<strong>enfants</strong> demoins de cinq ans, et que ces décèspourraient être faci<strong>le</strong>ment évités parla vaccination (seu<strong>le</strong>ment 15 % <strong>des</strong><strong>enfants</strong> du <strong>monde</strong> étaient vaccinés àl’époque), la thérapeutique de réhydratationora<strong>le</strong>, l’allaitement maternel et<strong>le</strong>s traitements antipaludéens 10 . Leurrecherche est arrivée à point nommé<strong>dans</strong> <strong>le</strong> débat sur <strong>le</strong>s mérites relatifs<strong>des</strong> approches horizonta<strong>le</strong>s et vertica<strong>le</strong>s,à un moment où l’on se demandaitsi <strong>le</strong>s principes de soins de santéprimaires pour tous pourraient setraduire en programmes efficaces.Le résultat fut une nouvel<strong>le</strong> stratégieappelée « soins de santé primairessé<strong>le</strong>ctifs » 11 . Introduite un an après laDéclaration d’Alma-Ata, cette démarchea d’abord été considérée commela première étape de mise en œuvre<strong>des</strong> soins de santé primaires pourtous, mais el<strong>le</strong> est rapidement devenueun modè<strong>le</strong> en soi. Alors qu’el<strong>le</strong> intégrait<strong>le</strong>s éléments clés d’une approchevertica<strong>le</strong> en ciblant <strong>le</strong>s maladies identifiéescomme étant <strong>le</strong>s principauxfacteurs de mortalité infanti<strong>le</strong> et postinfanti<strong>le</strong>,el<strong>le</strong> proposait une méthodemieux centrée et plus viab<strong>le</strong> que <strong>le</strong>ssoins de santé primaires 12 .<strong>La</strong> « révolution de la survie del’enfant » lancée à l’initiative del’UNICEF en 1982 s’appuyait surce cadre. El<strong>le</strong> regroupait quatreinterventions de faib<strong>le</strong> coût désignéescol<strong>le</strong>ctivement par l’acronyme anglaisGOBI – surveillance de la croissancepour détecter la dénutrition, thérapeutiquede réhydratation ora<strong>le</strong> pourtraiter la diarrhée chez l’enfant, allaitementmaternel pour garantir lasanté du jeune enfant et vaccinationcontre six maladies infanti<strong>le</strong>s mortel<strong>le</strong>s.L’initiative GOBI était appuyéepar d’importants programmes del’OMS, notamment <strong>le</strong> Programme© UNICEF/HQ06-2765/Bruno Brioni<strong>La</strong> vaccination a prouvé qu’el<strong>le</strong> protégeait<strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> <strong>des</strong> principa<strong>le</strong>s maladiesinfanti<strong>le</strong>s. Un enfant reçoit <strong>le</strong> vaccinDTC3 en Côte d’Ivoire.élargi de vaccination et d’autresinitiatives de lutte contre <strong>le</strong>s maladiesdiarrhéiques et <strong>le</strong>s infections respiratoiresaiguës.Par la suite, trois vo<strong>le</strong>ts supplémentairesont été ajoutés – supplémentsalimentaires, espacement <strong>des</strong> naissanceset éducation <strong>des</strong> femmes –pour former <strong>le</strong> programme GOBIFFF 13 . À la suite d’efforts de mobilisationmondiaux sur l’importance deces interventions de base pour la surviede l’enfant, beaucoup de pays ontcréé <strong>le</strong>urs propres systèmes nationauxpour promouvoir et lancer <strong>des</strong>interventions capita<strong>le</strong>s 14 . Dès <strong>le</strong>départ, <strong>le</strong>s soins de santé primairessé<strong>le</strong>ctifs ont reçu l’appui solide dedonateurs qui souhaitaient canaliser<strong>le</strong>s ressources en faveur <strong>des</strong> programmesde « survie de l’enfant ». Cesinitiatives continuaient de s’inspirer<strong>des</strong> soins de santé primaires axés surLEÇONS TIRÉES DE L’ÉVOLUTION DES SYSTÈMES ET DES PRATIQUES DE SOINS DE SANTÉ 31


la communauté, mais <strong>dans</strong> <strong>le</strong> mêmetemps, el<strong>le</strong>s présentaient l’intérêtde recourir à <strong>des</strong> technologies médica<strong>le</strong>srelativement bon marché pouratteindre <strong>des</strong> objectifs spécifiques.Les initiatives de soins de santéprimaires sé<strong>le</strong>ctifs ont obtenu <strong>des</strong>succès relatifs au cours <strong>des</strong> dernièresdécennies. On s’accorde à reconnaîtreque <strong>le</strong> programme GOBI FFF et <strong>le</strong>sinitiatives de l’Organisation mondia<strong>le</strong>de la Santé ont permis d’améliorernotab<strong>le</strong>ment la couverture <strong>des</strong> soinsde santé primaires, notamment lavaccination et la thérapeutique deréhydratation ora<strong>le</strong>. Ces efforts sereflètent <strong>dans</strong> <strong>le</strong> net recul du tauxmondial de mortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> demoins de cinq ans, qui est passé de115 pour 1 000 naissances vivantesen 1980 à 93 en 1990 – soit unediminution de 19 % en dix ans.Mettre l’accent sur <strong>le</strong>s approchessectoriel<strong>le</strong>s intégrées et <strong>le</strong>ssystèmes de santé : <strong>le</strong>s années1990À la fin <strong>des</strong> années 1980, malgré <strong>le</strong>sprogrès <strong>des</strong> soins de santé primairessé<strong>le</strong>ctifs, <strong>le</strong>s systèmes de santé de nombreuxpays en développement étaientau bord de la crise. <strong>La</strong> croissancedémographique, la crise de la dette<strong>dans</strong> plusieurs pays d’Amérique latineet d’Afrique subsaharienne, et la transitionpolitique et économique <strong>dans</strong>l’ex-Union soviétique et en Europecentra<strong>le</strong> et orienta<strong>le</strong> n’étaient que troiscauses parmi tant d’autres. Face àcette <strong>situation</strong>, certains pays ont entreprisde réformer <strong>des</strong> systèmes de santédégradés et insuffisamment financés,d’accroître <strong>le</strong>ur efficacité, <strong>le</strong>ur productivitéet <strong>le</strong>ur viabilité financière, et de<strong>le</strong>s rendre plus équitab<strong>le</strong>s.L’Initiative de BamakoL’une <strong>des</strong> approches mises en œuvre<strong>dans</strong> plusieurs pays a été l’Initiative deBamako, lancée en 1987 par <strong>le</strong>s ministresafricains de la santé rassemblés àla réunion de l’Organisation mondia<strong>le</strong>de la Santé à Bamako (Mali). Cettestratégie consistait à élargir l’accès auxsoins de santé primaires et à répondreaux besoins de base <strong>des</strong> communautésd’Afrique subsaharienne en fournissantun ensemb<strong>le</strong> minimum d’activités<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s centres de santé. L’accent étaitmis en priorité sur l’accès aux médicamentset sur un contact régulier entre<strong>le</strong>s fournisseurs de soins et <strong>le</strong>s communautés.(Voir Encadré, page 36, pour<strong>des</strong> détails supplémentaires surl’Initiative de Bamako.)IntégrationL’importance accordée à l’intégration<strong>des</strong> services essentiels par l’InitiativeJournées nationa<strong>le</strong>s de vaccination et journées de la santé de l’enfantLes Journées nationa<strong>le</strong>s de vaccination (JNV) ont d’abordété <strong>des</strong> campagnes massives d’un jour lancées pour luttercontre la poliomyélite <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> en développement.Les JNV, qui sont encore organisées <strong>dans</strong> de nombreuxpays, sont <strong>des</strong> initiatives d’appoint qui ne remplacent pasla vaccination systématique. El<strong>le</strong>s visaient à l’origine àprévenir la propagation de la polio en immunisant tous<strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> de moins de cinq ans, sans tenir compte <strong>des</strong>vaccins qu’ils avaient reçus auparavant.L’idée de réserver une journée à <strong>des</strong> interventions massivesen faveur de la santé de l’enfant n’est pas nouvel<strong>le</strong>. Desjournées d’essai réussies ont eu lieu <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s années 1980au Burkina Faso, en Colombie et en Turquie. Plus récemment,<strong>des</strong> conflits civils ont marqué une pause pour ménager<strong>des</strong> journées de tranquillité pendant <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> pouvaient se faire vacciner en toute sécurité enAngola, en Sierra Leone et en Somalie. <strong>La</strong> vaccinationmassive permet de faire <strong>des</strong> économies d’échel<strong>le</strong> car <strong>des</strong>professionnels qualifiés peuvent superviser <strong>des</strong> équipesde volontaires, notamment pour administrer <strong>le</strong> vaccin oralanti-polio, qui ne requiert ni aiguil<strong>le</strong>, ni seringue.Les journées de la santé de l’enfant ont étendu <strong>le</strong> rayon <strong>des</strong>interventions au-delà de la vaccination contre la polio pourfournir <strong>des</strong> suppléments de vitamine A, et au Zimbabwe,<strong>des</strong> moustiquaires imprégnées d’insecticide ainsi qued’autres vaccins. Le Népal et <strong>le</strong> Nigéria sont au nombre <strong>des</strong>pays qui organisent <strong>des</strong> activités similaires.Le programme national de vitamine A mis en œuvre auNépal mérite une attention particulière car il utilise unréseau existant d’agents de santé communautaires bénévo<strong>le</strong>squi distribuent <strong>le</strong>s suppléments. Ce programme s’estavéré très rentab<strong>le</strong> : on estime à entre 327 et 397 dollars<strong>le</strong> coût de chaque décès évité, alors que <strong>le</strong> gain sur <strong>le</strong> coûtpar année de vie ajustée sur l’incapacité (DALY) était d’environ11 à 12 dollars. Il a été régulièrement élargi <strong>des</strong> 32districts prioritaires à l’origine aux 75 autres districts dupays, en y associant de 8 à 10 districts par an sur unepériode de huit ans. L’expansion a mis à profit <strong>le</strong>s Journéesnationa<strong>le</strong>s de vaccination pour améliorer la couverture.En regroupant plusieurs interventions en un lieu uniqueet à un moment spécifique, <strong>le</strong>s journées de la santé del’enfant sont efficaces à la fois pour <strong>le</strong>s foyers et <strong>le</strong>sfournisseurs de soins de santé. Des notions connexes,comme <strong>le</strong>s semaines de la santé de l’enfant, donnentdavantage d’occasions de faire profiter d’interventionsessentiel<strong>le</strong>s un grand nombre d’<strong>enfants</strong> qui en sonthabituel<strong>le</strong>ment exclus.Voir Références, page 106.32 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


de Bamako allait devenir <strong>le</strong> moteur<strong>des</strong> approches adoptées <strong>dans</strong> <strong>le</strong>sannées 1990. Ces approches intégréescherchaient à combiner <strong>le</strong>smérites <strong>des</strong> soins sé<strong>le</strong>ctifs et <strong>des</strong>soins de santé primaires. Comme<strong>le</strong>s approches sé<strong>le</strong>ctives, el<strong>le</strong>s privilégiaientl’offre d’un ensemb<strong>le</strong> de solutionsde base d’un bon rapport coûtefficacitéet fournies en temps voulupour répondre à <strong>des</strong> problèmes <strong>des</strong>anté spécifiques; comme <strong>le</strong>s soins <strong>des</strong>anté primaires, el<strong>le</strong>s faisaient aussiune large place à la participationcommunautaire, à la collaborationintersectoriel<strong>le</strong> et à l’intégration <strong>des</strong>soins au sein du système de santégénéral.<strong>La</strong> Prise en charge intégrée <strong>des</strong>maladies de l’enfance (PCIME) offreun exemp<strong>le</strong> de la place centra<strong>le</strong>accordée à l’intégration <strong>dans</strong> <strong>le</strong>sannées 1990. Élaboré en 1992 parl’UNICEF et l’OMS, et exécuté <strong>dans</strong>plus de 100 pays depuis, ce programmeadopte une approche transversa<strong>le</strong>de la prise en charge <strong>des</strong> casde maladies infanti<strong>le</strong>s. L’approchereconnaît que ces maladies ont engénéral plus d’une cause 15 . En fait,<strong>dans</strong> de nombreux cas, <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>mala<strong>des</strong> présentent <strong>des</strong> symptômes demaladie superposés, ce qui compliquel’établissement d’un diagnostic unique,même <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s communautés quidisposent d’équipements médicaux depremier niveau, et encore plus <strong>dans</strong>cel<strong>le</strong>s qui sont bien moins pourvues.Les stratégies de la PCIME comportenttrois vo<strong>le</strong>ts principaux, dontchacun doit être adapté à la <strong>situation</strong>du pays :• Améliorer la performance <strong>des</strong>agents de santé : cela signifiequ’il faut former <strong>le</strong>s agents <strong>des</strong>anté à évaluer <strong>le</strong>s symptômes <strong>des</strong>maladies, à établir la cartographiecorrecte de la maladie, et à fournir<strong>le</strong> traitement adéquat aux <strong>enfants</strong>,en même temps que <strong>des</strong> informationsaux soignants. Grâce à <strong>des</strong>directives adaptées à la <strong>situation</strong>sur place, <strong>le</strong>s personnels de santéacquièrent <strong>des</strong> aptitu<strong>des</strong> à lagestion de cas de cinq principauxfacteurs de mortalité infanti<strong>le</strong> :<strong>le</strong>s infections respiratoires aiguës,notamment la pneumonie; <strong>le</strong>smaladies diarrhéiques; la rougeo<strong>le</strong>;<strong>le</strong> paludisme; et la dénutrition.• Améliorer <strong>le</strong>s systèmes de santé :ce vo<strong>le</strong>t cherche à renforcer <strong>le</strong>ssystèmes de santé en vue d’unegestion efficace <strong>des</strong> maladies infanti<strong>le</strong>s.Les mesures utilisées consistentà garantir la disponibilité <strong>des</strong>médicaments, à renforcer la supervisionet à améliorer <strong>le</strong>s aiguillagesFinancement du secteur de la santé : approches sectoriel<strong>le</strong>s et Initiative enfaveur <strong>des</strong> pays pauvres fortement endettésDurant <strong>le</strong>s années 1990, on s’est inquiété de la prédominancepotentiel<strong>le</strong> <strong>des</strong> approches vertica<strong>le</strong>s, qui tendent àcréer et à utiliser <strong>des</strong> structures de gestion, de fonctionnementet de logistique séparées de cel<strong>le</strong>s du système <strong>des</strong>anté national pour lutter contre <strong>le</strong>s maladies. Ces préoccupationsont contribué à l’élaboration d’un nouveau modede financement de la santé : <strong>le</strong>s approches sectoriel<strong>le</strong>s(SWAps). En vertu de ces approches, <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s contributionsau financement du secteur de la santé soutiennentun plan unique qui définit la politique, la stratégie et <strong>le</strong>sdépenses du secteur et qui a l’appui <strong>des</strong> responsab<strong>le</strong>s dugouvernement. Des approches communes de prestation<strong>des</strong> services de santé sont adoptées à l’échel<strong>le</strong> du secteur,et <strong>le</strong>s procédures du gouvernement contrô<strong>le</strong>nt de plus enplus <strong>le</strong>s décaissements et la comptabilité.Les approches sectoriel<strong>le</strong>s ont été créées à plusieurs fins :remédier aux limitations de l’assistance <strong>des</strong> donateurs liéeà <strong>des</strong> projets spécifiques, s’assurer que <strong>le</strong>s objectifs générauxde la réforme de la santé sont atteints, réduire <strong>le</strong>scoûts de transaction pour <strong>le</strong>s pays et établir entre donateurset pays de véritab<strong>le</strong>s partenariats qui confèrent à chacun<strong>des</strong> droits et <strong>des</strong> responsabilités. Les SWAPs sont un processusdynamique plutôt qu’un but à atteindre, et el<strong>le</strong>svarient considérab<strong>le</strong>ment d’un pays à l’autre. El<strong>le</strong>s ontfavorisé <strong>le</strong> dialogue et la confiance, permis de définir plusprécisément certaines priorités <strong>dans</strong> <strong>des</strong> secteurs clés etont rapproché la politique de la mise en œuvre. Toutefois,el<strong>le</strong>s présentent certains inconvénients : une trop grandeattention aux détails <strong>des</strong> procédures de planification et dedéveloppement; la participation limitée de la société civi<strong>le</strong>;une gestion insuffisante <strong>des</strong> performances; et la <strong>le</strong>nteur àréorienter <strong>le</strong>s efforts de la coordination <strong>des</strong> donateurs auprofit de l’amélioration <strong>des</strong> services et <strong>des</strong> résultats.À la fin <strong>des</strong> années 1990, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> contexte de l’Initiativeen faveur <strong>des</strong> pays pauvres très endettés lancée par <strong>le</strong>Fonds monétaire international et la Banque mondia<strong>le</strong>,de nombreux pays à faib<strong>le</strong> revenu ont élargi <strong>le</strong> champ dela réforme de <strong>le</strong>ur système de santé et de son financementen adoptant <strong>des</strong> Documents stratégiques de réduction dela pauvreté (PRSP). Des cadres de dépenses à moyen terme,instruments pluriannuels de planification publique associésaux PRSP, sont utilisés pour établir <strong>le</strong>s futurs budgets<strong>des</strong> services publics et pour évaluer <strong>le</strong>s conséquencesque <strong>le</strong>s changements de politiques et <strong>le</strong>s nouveauxprogrammes entraîneront en matière de ressources.Voir Références, page 106LEÇONS TIRÉES DE L’ÉVOLUTION DES SYSTÈMES ET DES PRATIQUES DE SOINS DE SANTÉ 33


Les approches de prestation <strong>des</strong> soins de santé primaires doivent être adaptées auxbesoins et aux ressources de chaque pays et de chaque communauté. Une infirmièreprend la tension d’une femme enceinte au Bangla<strong>des</strong>h.et <strong>le</strong>s systèmes d’informations sanitaires.Des gui<strong>des</strong> de planificationsont offerts aux responsab<strong>le</strong>s auxniveaux du district et du pays.• Améliorer <strong>le</strong>s pratiques <strong>des</strong>communautés et <strong>des</strong> famil<strong>le</strong>s : <strong>le</strong>dernier vo<strong>le</strong>t est souvent désignéPrise en charge intégrée <strong>des</strong> maladiesde l’enfance par la communauté(PCIME-C). Il se fonde sur <strong>le</strong>s pratiquesde base à utiliser à domici<strong>le</strong>par <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s communautésdécrites <strong>dans</strong> l’encadré du Chapitre3, page 47 16 .L’intégration de la prise en chargecherche à protéger <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> et à<strong>le</strong>ur offrir un traitement contre toutes<strong>le</strong>s gran<strong>des</strong> maladies, et pas seu<strong>le</strong>mentcontre une ou deux. El<strong>le</strong> préconiseaussi d’adapter <strong>des</strong> solutionscuratives à la capacité et aux fonctions<strong>des</strong> systèmes de santé locaux,tout en encourageant la prévention eten sensibilisant <strong>le</strong>s agents de santé et<strong>le</strong>s soignants à l’importance <strong>des</strong> servicesessentiels. Le rô<strong>le</strong> <strong>des</strong> parents etautres dispensateurs de soins estessentiel pour déce<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s symptômes<strong>des</strong> maladies courantes, emmener <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> au centre de santé et prendre<strong>des</strong> mesures préventives, comme unealimentation adéquate et de bonnespratiques d’hygiène.<strong>La</strong> Prise en charge intégrée <strong>des</strong> maladiesde l’enfance a fait l’objet derigoureuses évaluations depuis sa miseen œuvre au milieu <strong>des</strong> années 1990.Plusieurs organismes – y comprisl’OMS, l’UNICEF, <strong>le</strong> Ministère dudéveloppement international duRoyaume-Uni (DFID) et l’Agencyfor International Development <strong>des</strong>États-Unis (USAID) – ont effectué<strong>des</strong> évaluations multi-pays au début<strong>des</strong> années 2000. En 2004 et 2005,l’UNICEF a aussi examiné sa composantecommunautaire et familia<strong>le</strong>(PCIME-C) 17 . Bien que <strong>le</strong>s résultatsinitiaux aient été décevants, principa<strong>le</strong>menten raison de l’exécution incomplète<strong>des</strong> trois gran<strong>des</strong> composantes dela PCIME, <strong>des</strong> résultats subséquentsont révélé que <strong>des</strong> progrès remarquab<strong>le</strong>savaient été réalisés. Selon ces étu<strong>des</strong>,la PCIME a accru la qualité <strong>des</strong>soins de santé fournis <strong>dans</strong> <strong>des</strong> établissementsde premier niveau, a motivé© UNICEF/HQ06-2720/Shehzad Noorani<strong>le</strong>s agents de santé et <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s,et a amélioré <strong>le</strong>s performances <strong>des</strong>agents de santé. Et el<strong>le</strong> a été mise enœuvre à un coût égal ou inférieur àcelui <strong>des</strong> services existants 18 .Les résultats positifs de la PCIMEont été observés <strong>dans</strong> plusieurs paysd’Afrique subsaharienne. Une étudeportant sur <strong>le</strong>s districts ruraux de laRépublique-Unie de Tanzanie, parexemp<strong>le</strong>, a montré que <strong>dans</strong> ceux quiavaient opté pour <strong>le</strong> renforcement de<strong>le</strong>ur système de santé et la PCIME,<strong>le</strong>s taux de mortalité infanti<strong>le</strong> avaientbaissé de 13 % par rapport auxdistricts de contrô<strong>le</strong> 19 .Les résultats d’enquêtes menées auMalawi, en Afrique du Sud, enRépublique-Unie de Tanzanie et enOuganda ont montré que la mise enœuvre à grande échel<strong>le</strong> de la stratégiePCIME-C peut améliorer sensib<strong>le</strong>mentcertaines pratiques familia<strong>le</strong>s clés. Onpeut citer, par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s démarchesfaites pour améliorer la nutrition et lasurvie <strong>des</strong> jeunes <strong>enfants</strong>, la prévention<strong>des</strong> maladies, <strong>le</strong>s soins à la maisonou la recherche d’un traitementpour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> mala<strong>des</strong>, et la créationd’un environnement protecteurqui favorise la croissance et <strong>le</strong> développement<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> 20 .Ce type de succès a incité <strong>le</strong>sexperts <strong>des</strong> politiques sanitairesà recommander l’élaboration depolitiques nationa<strong>le</strong>s qui tiennentcompte <strong>des</strong> priorités du pays et ausein <strong>des</strong>quel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s de la PCIMEet d’autres interventions en faveur dela santé de l’enfant sont bien définis,ainsi qu’à faire une analyse critique<strong>des</strong> limitations du système afin d’yremédier 21 .Après la parution <strong>dans</strong> The <strong>La</strong>ncetd’une série d’étu<strong>des</strong> sur la survie<strong>des</strong> mères, <strong>des</strong> nouveau-nés et <strong>des</strong><strong>enfants</strong>, <strong>des</strong> modè<strong>le</strong>s de soins <strong>des</strong>anté intégrés ont été développés34 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


Prise en charge intégrée <strong>des</strong> maladies néonata<strong>le</strong>s et infanti<strong>le</strong>s en IndeDans <strong>le</strong>s années 1990, l’Inde a enregistré une nette réductionde ses taux de mortalité infanti<strong>le</strong> et de mortalité <strong>des</strong><strong>enfants</strong> de moins de cinq ans. Cette évolution ne s’est pasaccompagnée d’une diminution <strong>des</strong> décès néonatals. En2000, <strong>le</strong>s décès néonatals comptaient pour près <strong>des</strong> deuxtiers de tous <strong>le</strong>s décès de nourrissons <strong>dans</strong> ce pays, et pourprès de 45 % <strong>des</strong> décès d’<strong>enfants</strong> de moins de cinq ans.Près de la moitié <strong>des</strong> décès néonatals se produisent pendantla première semaine de la vie. Beaucoup pourraientêtre évités si <strong>le</strong>s parents savaient reconnaître <strong>le</strong>s signes dedanger, adoptaient <strong>des</strong> pratiques d’alimentation adéquatesou avaient accès à <strong>des</strong> agents de santé qualifiés et à <strong>des</strong>soins fournis <strong>dans</strong> <strong>des</strong> établissements médicaux.En 2000, <strong>le</strong> Gouvernement indien a adapté la stratégie dePrise en charge intégrée <strong>des</strong> maladies de l’enfance (PCIME)pour mettre davantage l’accent sur <strong>le</strong>s soins aux nouveaunés.<strong>La</strong> nouvel<strong>le</strong> approche, appelée Prise en charge intégrée<strong>des</strong> maladies néonata<strong>le</strong>s et infanti<strong>le</strong>s (IMNCI), modifiela PCIME en cela qu’el<strong>le</strong> prévoit <strong>des</strong> mesures spécifiquespour favoriser la santé et la survie <strong>des</strong> nouveau-nés.Comme la PCIME, cette nouvel<strong>le</strong> approche repose sur troispiliers pour améliorer la prestation de services essentielsaux nouveau-nés, aux nourrissons et aux jeunes <strong>enfants</strong> :<strong>le</strong> renforcement <strong>des</strong> infrastructures <strong>des</strong> systèmes de santé,l’amélioration <strong>des</strong> compétences <strong>des</strong> agents de santé et lapromotion de la participation communautaire – en insistantà chaque fois sur la place à donner à la santé et à la survie<strong>des</strong> nouveau-nés.Concrètement, l’IMNCI consiste en trois visites à domici<strong>le</strong><strong>dans</strong> <strong>le</strong>s dix jours qui suivent la naissance pour encourager<strong>le</strong>s parents à adopter <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ures pratiques de soins dujeune enfant; à fournir <strong>des</strong> équipements spéciaux aux villagespour assurer <strong>le</strong> suivi <strong>des</strong> bébés qui avaient un poidsinsuffisant à la naissance; à renforcer <strong>le</strong>s messages lors <strong>des</strong>réunions <strong>des</strong> associations féminines et à créer un lien entre<strong>le</strong> village et <strong>le</strong> foyer; et à évaluer <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s centres de santélocaux <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> qui y ont été aiguillés.<strong>La</strong> Prise en charge intégrée <strong>des</strong> maladies néonata<strong>le</strong>s etinfanti<strong>le</strong>s fait partie du programme Reproductive and ChildHealth II lancé par <strong>le</strong> gouvernement. Ce programme met enœuvre une approche intégrée de la santé <strong>des</strong> femmes quivise à offrir un continuum de soins de la naissance à l’âgeadulte. Le coût supplémentaire du vo<strong>le</strong>t nouveau-nés, quicouvre principa<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s visites à domici<strong>le</strong>, n’est que de10 cents par enfant.Voir Références, page 106.<strong>dans</strong> <strong>le</strong> contexte du continuum <strong>des</strong>oins aux mères, aux nouveau-nés etaux <strong>enfants</strong> (voir Chapitre 1, page17 pour <strong>des</strong> détails supplémentairessur <strong>le</strong> continuum de soins et <strong>le</strong> partenariat).En fait, la notion de continuumde soins élargit <strong>le</strong> rayon d’actionde la PCIME pour y inclure laprise en charge intégrée <strong>des</strong> maladiesdu nouveau-né 22 . Cette nouvel<strong>le</strong>approche, appelée Prise en chargeintégrée <strong>des</strong> maladies néonata<strong>le</strong>s etinfanti<strong>le</strong>s (IMNCI) a été testée avecsuccès et p<strong>le</strong>inement mise en œuvreen Inde (voir Encadré ci-<strong>des</strong>sus).Les Objectifs du Millénairepour <strong>le</strong> développement et<strong>le</strong>s approches fondées sur<strong>le</strong>s résultats : 2000 et au-delàEn 2000, l’espérance de vie moyenne<strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> était passée à 65 anscontre 47 ans au début <strong>des</strong> années1950. Toutefois, de nombreux paysFigure 2.2Soins de santé primaires sé<strong>le</strong>ctifs et évolution <strong>des</strong>taux de vaccination depuis 1980% <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> d’un an ayant reçu un vaccin90807060504030Les soins de santéprimaires sé<strong>le</strong>ctifss’inspirent duprogramme GOBI(surveillance de lacroissance, thérapeutiquede réhydratation ora<strong>le</strong>,allaitement maternel etvaccination).Après être restée stationnaire pendant lapremière moitié <strong>des</strong> années 1990, la couverturevaccina<strong>le</strong> s’est améliorée <strong>le</strong>ntement maissûrement au cours <strong>des</strong> dix dernières années.20 GOBI et <strong>le</strong> Programmeélargi de vaccination ontCouverture globa<strong>le</strong> du DTC 3contribué aux progrès10 rapi<strong>des</strong> de la couvertureCouverture globa<strong>le</strong> du vaccin contre la rougeo<strong>le</strong>vaccina<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s années1980.01980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006Source : données fournies par la Section d’information stratégique, Fonds <strong>des</strong> Nations Uniespour l’enfance.LEÇONS TIRÉES DE L’ÉVOLUTION DES SYSTÈMES ET DES PRATIQUES DE SOINS DE SANTÉ 35


L’Initiative de BamakoL’Initiative de Bamako, parrainée par l’UNICEF et l’OMSet adoptée par <strong>le</strong>s ministres africains de la santé en 1987,est née de la constatation selon laquel<strong>le</strong>, bien qu’ils aienten principe accepté la conception généra<strong>le</strong> <strong>des</strong> soinsde santé primaires, de nombreux pays – notamment enAfrique subsaharienne – n’avaient, à la fin <strong>des</strong> années 1980,ni <strong>le</strong>s ressources ni <strong>le</strong>s moyens pratiques nécessaires pour<strong>le</strong>s mettre en œuvre. De nombreux établissements de santéne disposaient pas <strong>des</strong> ressources et du matériel qui <strong>le</strong>uraurait permis de fonctionner efficacement, tant et si bienque <strong>le</strong> personnel prescrivait <strong>des</strong> médicaments qui devaientêtre achetés à <strong>des</strong> détaillants privés, travaillant souventsans licence et sans supervision, et que de nombreuxpatients ne faisaient plus confiance à ces établissementspublics inefficaces et insuffisamment financés. Cette <strong>situation</strong>menaçait de réduire à néant <strong>le</strong>s acquis <strong>des</strong> années1980. Les principa<strong>le</strong>s difficultés consistaient à convaincre<strong>le</strong>s donateurs de faire de nouveaux investissements, àarrêter la réduction <strong>des</strong> budgets du secteur social en généra<strong>le</strong>t du secteur de la santé en particulier à augmenter cesbudgets, et à ramener <strong>dans</strong> <strong>le</strong> système public l’argentdépensé <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s secteurs privés et informels.L’Initiative de Bamako visait à élargir l’accès aux soinsde santé primaires en améliorant la qualité, l’efficacité, laviabilité financière et l’équité <strong>des</strong> services de santé. Lesétablissements qui y participaient ont mis en place unensemb<strong>le</strong> minimum d’activités pour répondre aux besoinssanitaires de base <strong>des</strong> communautés, en privilégiant l’accèsaux médicaments et un contact régulier entre <strong>le</strong>s prestatairesde soins et <strong>le</strong>s communautés. Partant du principe que<strong>le</strong>s communautés devraient directement participer à lagestion et au financement <strong>des</strong> stocks de médicamentsessentiels, <strong>des</strong> comités de village se sont impliqués àtoutes <strong>le</strong>s étapes de la gestion <strong>des</strong> établissements <strong>des</strong>oins, ce qui a eu <strong>des</strong> résultats positifs pour la santé<strong>des</strong> <strong>enfants</strong>, notamment en Afrique de l’Ouest.En demandant aux communautés de financer <strong>le</strong>s soins,l’objectif était de récupérer une partie de l’argent que <strong>le</strong>sfoyers dépensaient déjà <strong>dans</strong> <strong>le</strong> secteur informel et de <strong>le</strong>combiner avec <strong>le</strong>s fonds du gouvernement et <strong>des</strong> donateurspour redynamiser <strong>le</strong>s services de santé et en améliorerla qualité. Le prix <strong>des</strong> interventions <strong>le</strong>s plus uti<strong>le</strong>s étaitinférieur à celui pratiqué <strong>dans</strong> <strong>le</strong> secteur privé, et subventionnépar <strong>des</strong> marges de bénéfice et <strong>des</strong> co-paiementsplus importants sur <strong>des</strong> interventions moins prioritaires.<strong>La</strong> vaccination et la thérapeutique de réhydratation ora<strong>le</strong>étaient fournies gratuitement. Des critères locaux d’exonérationpour <strong>le</strong>s personnes pauvres ont été fixés par <strong>le</strong>scommunautés.Bien que <strong>le</strong>s pays aient suivi différentes voies pour appliquerl’Initiative de Bamako, <strong>dans</strong> la pratique, l’objectif centralétait <strong>le</strong> même : offrir un forfait de base de services intégrés<strong>dans</strong> <strong>des</strong> centres de santé redynamisés qui faisaientpayer <strong>le</strong>s usagers et géraient <strong>le</strong>ur budget avec la communauté.Plusieurs structures de soutien communes ont étéorganisées autour de ce programme de base, notammentl’approvisionnement en médicaments essentiels, laformation et la supervision, et la surveillance.Le « passage à l’échel<strong>le</strong> » a été une étape importante duprocessus de mise en œuvre. Le rythme de l’expansionvariait en fonction <strong>des</strong> ressources disponib<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong> payset à l’extérieur, <strong>des</strong> capacités loca<strong>le</strong>s, de la nécessité de travail<strong>le</strong>rassez vite pour s’adapter aux besoins croissants <strong>des</strong>communautés et <strong>des</strong> pressions exercées par <strong>le</strong>s gouvernementset <strong>le</strong>s donateurs. <strong>La</strong> plupart <strong>des</strong> pays subsahariensqui avaient adopté l’Initiative de Bamako ont effectué <strong>le</strong>urpassage à l’échel<strong>le</strong> en plusieurs phases, et plusieurs d’entreeux – plus spécifiquement <strong>le</strong> Bénin, <strong>le</strong> Mali et <strong>le</strong> Rwanda –ont obtenu de bons résultats.En substance, la mise en œuvre de l’Initiative de Bamakoa été un processus politique qui appelait une modification<strong>des</strong> schémas de l’autorité et du pouvoir existants. <strong>La</strong> participation<strong>des</strong> communautés à la gestion et au contrô<strong>le</strong> <strong>des</strong>ressources <strong>des</strong> établissements de santé a été <strong>le</strong> principalmécanisme qui garantissait la transparence <strong>des</strong> servicesde santé publics vis-à-vis <strong>des</strong> personnes qui <strong>le</strong>s utilisaient.Des comités sanitaires représentant <strong>le</strong>s communautés ontpu organiser <strong>des</strong> sessions de surveillance pendant <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s<strong>le</strong>s cib<strong>le</strong>s de couverture, <strong>le</strong>s intrants et <strong>le</strong>s dépensesétaient fixés, examinés, analysés et comparés. On estimeque l’initiative a amélioré l’accès, la disponibilité, la viabilitéfinancière et l’utilisation <strong>des</strong> services de santé <strong>dans</strong> devastes régions d’Afrique, qu’el<strong>le</strong> a durab<strong>le</strong>ment étendu lacouverture vaccina<strong>le</strong>, et qu’el<strong>le</strong> a favorisé un recours accruaux services chez <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> et <strong>le</strong>s femmes du cinquième<strong>le</strong> plus pauvre de la population.L’Initiative de Bamako comportait toutefois certaineslimitations. <strong>La</strong> quote-part dont devaient s’acquitter <strong>le</strong>sfoyers pauvres et <strong>le</strong> principe du recouvrement <strong>des</strong> coûtsont sou<strong>le</strong>vé de vives critiques, et bien que beaucoup depays africains aient adopté cette approche, <strong>le</strong> passage àl’échel<strong>le</strong> n’a pu être réalisé que <strong>dans</strong> un petit nombred’entre eux. Même <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays où l’on considère quel’Initiative a réussi, <strong>le</strong> prix à payer constituait toujours unobstac<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s pauvres au début <strong>des</strong> années 2000, etune forte proportion d’entre eux n’avaient pas recours auxservices de santé essentiels, malgré <strong>le</strong>s exonérations et <strong>le</strong>ssubventions dont ils bénéficiaient. Les difficultés auxquel<strong>le</strong>s<strong>le</strong> Bénin, la Guinée et <strong>le</strong> Mali sont toujours confrontés,comme d’autres pays africains qui ont adhéré à l’Initiative,consistent à protéger <strong>le</strong>s plus pauvres et à s’assurer que<strong>le</strong> coût n’empêche pas <strong>le</strong>s communautés pauvres et marginaliséesd’avoir accès aux services essentiels de soins <strong>des</strong>anté primaires.Voir Références, page 106.36 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


n’avaient pas profité <strong>des</strong> progrèsde santé qui avaient contribué à cetallongement de la longévité, et lapandémie de SIDA menaçait d’inverser<strong>le</strong>s acquis <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s zones de fortepréva<strong>le</strong>nce. Pour y remédier, troisobjectifs liés à la santé figuraientau nombre <strong>des</strong> huit Objectifs duMillénaire pour <strong>le</strong> développementadoptés par 189 pays en 2000, etdont la réalisation a été fixée à l’horizon2015 (Voir Figure 1.9, page 9,pour la liste complète <strong>des</strong> OMD liésà la santé et <strong>des</strong> indicateurs associés.)Comme il est expliqué au Chapitre 1,la réalisation <strong>des</strong> OMD liés à lasanté n’a pas progressé aussi vite que<strong>le</strong>urs architectes l’avaient espéré. I<strong>le</strong>st à craindre que, faute d’un effortconcerté et durab<strong>le</strong> pour élargir l’accèsaux interventions essentiel<strong>le</strong>s aux millionsde mères et d’<strong>enfants</strong> qui en sontactuel<strong>le</strong>ment privés, de nombreuxpays rateront largement <strong>le</strong>urs cib<strong>le</strong>s,notamment en Afrique subsaharienne.Ces dernières années, plusieursréunions de haut niveau ont eu lieupour déterminer ce qui permettraitd’atteindre <strong>le</strong>s OMD, explorer <strong>le</strong>smeil<strong>le</strong>ures pratiques, s’engager àobtenir <strong>des</strong> résultats mesurab<strong>le</strong>s auniveau <strong>des</strong> pays, et pour soutenir <strong>le</strong>sajustements institutionnels pertinentsnécessaires aux niveaux national,régional ou mondial. Les participantsse sont particulièrement inquiétés durythme <strong>des</strong> progrès réalisés en Afriquesubsaharienne, région qui enregistre<strong>le</strong>s plus forts taux de mortalité <strong>des</strong>mères, <strong>des</strong> nouveau-nés et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>,et qui avance <strong>le</strong> moins vite <strong>dans</strong> laréalisation <strong>des</strong> Objectifs du Millénairepour <strong>le</strong> développement liés à lasanté. Au rythme actuel, la plupart<strong>des</strong> 46 pays d’Afrique subsaharienne– ainsi que <strong>le</strong> Soudan – n’atteindrontpas la plupart <strong>des</strong> OMD. Les projectionsétablies à ce jour indiquentque <strong>le</strong> taux de pauvreté de l’Afriquesubsaharienne, mesuré par <strong>le</strong>Figure 2.3PCIME en centre de soins externes, en centre de tri depremier niveau et à la maison pour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> mala<strong>des</strong>de deux mois à cinq ansAiguillage urgentCENTRE DE SOINSEXTERNES• Traitements avantl’aiguillage• Conseil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s parents• Aiguil<strong>le</strong>r l’enfantCENTRE DE TRI• Triage et traitementsd’urgence• Diagnostic• Traitement• Surveillance et suiviLE PROCESSUS DE PRISE EN CHARGE INTÉGRÉECENTRE DE SOINS EXTERNESCENTRE DE SOINS EXTERNESVérifiez <strong>le</strong>s SIGNES DE DANGER• Convulsions• Léthargie/perte de conscience• Incapacité à boire/prendre <strong>le</strong> sein• VomissementsÉvaluez <strong>le</strong>sPRINCIPAUX SYMPTÔMES• Toux/difficultés à respirer• Diarrhée• Fièvre• Problèmes d’oreil<strong>le</strong>sÉvaluez la NUTRITION et <strong>le</strong>STATUT VACCINAL et <strong>le</strong>sPROBLÈMES D’ALIMENTATIONPOTENTIELSVérifiez s’il y aD’AUTRES PROBLÈMESCLASSEZ LES PROBLÈMES etIDENTIFIEZ LE TRAITEMENTÀ SUIVRETraitement en centrede soins externesCENTRE DE SOINSEXTERNES• Traiter l’infection loca<strong>le</strong>• Administrer <strong>des</strong>médicaments oraux• Conseil<strong>le</strong>r et informer<strong>le</strong> soignant• Assurer <strong>le</strong> suiviGestion à la maisonÀ LA MAISONLe soignant reçoit<strong>des</strong> conseils sur :• Le(s) traitement(s)à la maison• L’alimentation etl’administrationde flui<strong>des</strong>• Le moment où il doitrevenir immédiatement• Le suiviSource : Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé et Fonds <strong>des</strong>Nations Unies pour l’enfance, Model Chapter for Textbooks:Integrated Management of Childhood Illness. OMS et UNICEF,Genève et New York, 2001, p. 6.LEÇONS TIRÉES DE L’ÉVOLUTION DES SYSTÈMES ET DES PRATIQUES DE SOINS DE SANTÉ 37


pourcentage de la population vivantavec moins d’un dollar par jour,atteindra presque 40 % en 2015.Dans certains pays, <strong>le</strong>s taux de mortalité<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de moins de cinq ansont stagné ou se sont même dégradés,et <strong>le</strong>s décès pédiatriques dus au SIDAcontinuent d’augmenter 23 .Malgré ces perspectives plutôt sombres,l’expérience d’autres pays,dont <strong>le</strong>s approches ciblées ont réussià faire recu<strong>le</strong>r notab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s tauxde mortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de moinsde cinq ans 24 nous donnent <strong>des</strong> raisonsd’espérer. Au cours <strong>des</strong> annéesrécentes, plusieurs examens trèscomp<strong>le</strong>ts d’interventions en faveurde la survie de l’enfant et ayant fait<strong>le</strong>urs preuves ont réaffirmé que <strong>des</strong>mesures de faib<strong>le</strong> coût qui existentdéjà peuvent réduire <strong>des</strong> deux tiers<strong>le</strong> nombre de décès d’<strong>enfants</strong> demoins de cinq ans, et de plus demoitié celui <strong>des</strong> nouveau-nés 25 .Approches diagona<strong>le</strong>s : la méthode mexicaineSelon l’un de ses principaux adeptes, Jaime Sepulveda,membre de l’Institut national de la santé du Mexique,l’approche diagona<strong>le</strong> est <strong>le</strong> « lancement à grande échel<strong>le</strong>d’un ensemb<strong>le</strong> d’interventions proactives, axées sur l’offreet d’un bon rapport coût-efficacité qui font <strong>le</strong> lien entre<strong>le</strong>s cliniques et la maison ».Les interventions vertica<strong>le</strong>s sont souvent <strong>le</strong> point de départd’approches diagona<strong>le</strong>s, à condition que cel<strong>le</strong>s-ci soientélargies au fil du temps avec l’aide <strong>des</strong> établissements existantset du personnel travaillant sur <strong>le</strong> terrain. L’approchediagona<strong>le</strong> souligne l’importance de l’intégration et de lacoordination entre <strong>le</strong>s interventions vertica<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s initiativesbasées sur la communauté et <strong>le</strong>s centres de soins ou <strong>le</strong>sservices de vulgarisation. El<strong>le</strong> répond à un certain nombrede problèmes clés en fixant <strong>des</strong> priorités d’interventionspécifiques, y compris la fourniture de médicaments, la planification<strong>des</strong> équipements, <strong>le</strong> financement, <strong>le</strong> développement<strong>des</strong> ressources humaines, l’assurance de la qualitéet une prescription rationnel<strong>le</strong> de médicaments.Pendant 25 ans, de 1980 à 2005, <strong>le</strong> Mexique a mis enœuvre plusieurs programmes verticaux efficaces qui ontété élargis par la suite. Ces programmes ciblaient <strong>le</strong>s maladiesdiarrhéiques (programme de distribution de sels deréhydratation ora<strong>le</strong> et initiative Eau propre); <strong>le</strong>s maladiesévitab<strong>le</strong>s par un vaccin (journées nationa<strong>le</strong>s de vaccination,campagnes de vaccination contre la rougeo<strong>le</strong>, Programmede vaccination universel<strong>le</strong>, semaines nationa<strong>le</strong>s de la santé);la distribution de suppléments de vitamine A et thérapieanthelminthique (semaines nationa<strong>le</strong>s de la santé).PROGRESA – un programme d’allocations familia<strong>le</strong>sconditionnel<strong>le</strong>s <strong>des</strong>tiné aux foyers <strong>le</strong>s plus pauvres du pays– a offert <strong>des</strong> incitations financières pour encourager demeil<strong>le</strong>ures pratiques sanitaires et nutritionnel<strong>le</strong>s, ainsi que<strong>le</strong> maintien <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> à l’éco<strong>le</strong>. Pour toucher cet argent,<strong>le</strong>s bénéficiaires doivent se rendre régulièrement <strong>dans</strong> <strong>le</strong>scliniques qui fournissent <strong>des</strong> services essentiels de santé etde nutrition. Des suppléments alimentaires sont distribuésà tous <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> de 6 à 23 mois et aux <strong>enfants</strong> de 2 à 4ans souffrant d’insuffisance pondéra<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s foyersciblés. Ce programme a été crédité d’un fort impact positifsur <strong>le</strong> statut nutritionnel <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>.Un ensemb<strong>le</strong> de prestations plus comp<strong>le</strong>t couvrant <strong>le</strong> continuumde soins aux mères, aux nouveau-nés et aux <strong>enfants</strong>a été introduit en 2001, lorsque <strong>le</strong> Ministre de la santé alancé <strong>le</strong> programme Arranque Parejo en la Vida (Départsur un pied d’égalité <strong>dans</strong> la vie). Cette initiative promeut laparticipation socia<strong>le</strong> et communautaire, renforce et élargit<strong>le</strong>s soins prénatals et néonatals, et prévoit la distribution <strong>des</strong>uppléments d’acide folique aux femmes, entre autres. El<strong>le</strong>a atteint un niveau é<strong>le</strong>vé de couverture. Grâce à SeguroPopular, une assurance de santé publique, <strong>le</strong>s mères et<strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> ont pu bénéficier <strong>des</strong> soins de santé.Cette nouvel<strong>le</strong> approche diagona<strong>le</strong> est en partie issue <strong>des</strong>recherches effectuées sur <strong>le</strong> système de santé du Mexiqueet sur son développement au cours <strong>des</strong> 25 dernièresannées. Contrairement à d’autres approches, sa genèsesemb<strong>le</strong> s’être élaborée à partir de solutions pratiques faceà la comp<strong>le</strong>xité croissante du profil <strong>des</strong> maladies et à lapression que subissait <strong>le</strong> pays pour mettre en place <strong>des</strong>interventions et <strong>des</strong> systèmes offrant <strong>des</strong> services de qualité,d’un coût abordab<strong>le</strong>, et accessib<strong>le</strong>s aux populations<strong>le</strong>s plus pauvres et <strong>le</strong>s plus marginalisées.<strong>La</strong> mise en œuvre de cette approche a permis au Mexiqued’être l’un de sept pays seu<strong>le</strong>ment en bonne voie d’atteindre<strong>le</strong>s Objectifs du Millénaire pour <strong>le</strong> développement, parmi<strong>le</strong>s 60 nations choisies en 2005 pour évaluer <strong>le</strong>s progrès enfaveur de la survie de l’enfant <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre du Compte àrebours jusqu’en 2015. L’approche diagona<strong>le</strong> est désormaisofficialisée et défendue par l’ancien Ministre de la santé duMexique, Julio Frenk, qui pense qu’el<strong>le</strong> devrait être intégréeau sein d’une politique sanitaire plus généra<strong>le</strong>. L’approchediagona<strong>le</strong> vise à éliminer <strong>le</strong>s dichotomies entre approcheshorizonta<strong>le</strong>s et vertica<strong>le</strong>s, politiques intersectoriel<strong>le</strong>s etsectoriel<strong>le</strong>s, et initiatives nationa<strong>le</strong>s et internationa<strong>le</strong>s enoffrant une « troisième voie » qui permettra de lancer <strong>des</strong>interventions efficaces pour soutenir <strong>le</strong> développement <strong>des</strong>systèmes de santé.Voir Références, page 106.38 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


Figure 2.4Cadre conceptuel pour atteindre <strong>le</strong>s Objectifs du Millénaire pour <strong>le</strong> développementliés à la santéCib<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s résultatsen matière de santé,de nutrition etde population :<strong>le</strong>s Objectifs duMillénaire pour<strong>le</strong> développementActions aumicro-niveau :foyerset communautésActions au niveauintermédiaire :système de santéet autres secteursActions aumacro-niveau :politiques etfinancementAtteindre <strong>le</strong>s Objectifsdu Millénaire pour <strong>le</strong>développement liésà la santé1. Réduire la faim4. Réduire la mortalité<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> demoins de cinq ans5. Améliorer la santématernel<strong>le</strong>6. Combattre <strong>le</strong>VIH/SIDA, <strong>le</strong>paludisme etd’autres maladies7. Assurer unenvironnementdurab<strong>le</strong>Soins au niveau <strong>des</strong>famil<strong>le</strong>s/communautésServices de proximitéaxés sur la populationApprovisionnement et fournituresInfrastructure et logistiqueMobilisation socia<strong>le</strong>Mécanismes de financement équitab<strong>le</strong>sOrienté sur <strong>le</strong>s OMDet fondé sur <strong>des</strong> preuvesPolitiques, stratégies etplans nationauxDocuments stratégiquesde réduction de la pauvreté(PRSP)Approches sectoriel<strong>le</strong>s(SWAps)Soutien budgétaireCadre de dépenses àmoyen terme (MTEF)Protéger <strong>le</strong> revenu<strong>des</strong> foyersSoins (cliniques) individuelsFormation et supervisionOMD1 : Éradiquerl’extrême pauvretéSystèmes de surveillance et d’informationEn outre, de 88 à 98 % <strong>des</strong> décèsde mères sont évitab<strong>le</strong>s 26 .Vers un cadre unifié pourgarantir <strong>des</strong> résultats pour<strong>le</strong>s mères, <strong>le</strong>s nouveau-néset <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>Ces dernières années, <strong>le</strong>s gouvernementset <strong>le</strong>s partenaires de développementont renouvelé <strong>le</strong>ur engagementà atteindre <strong>le</strong>s OMD liés à la santé età veil<strong>le</strong>r à ce que cette déterminationrenouvelée se traduise effectivementen stratégies régiona<strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctives oucoordonnées. Parallè<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s spécialistesde la santé <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong>nouveau-nés et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> ontconvenu de reconnaître plusieursprincipes stratégiques inspirés <strong>des</strong><strong>le</strong>çons du sièc<strong>le</strong> précédent. Cesprincipes comportent trois éléments,à savoir :Revenir aux principes <strong>des</strong> soins <strong>des</strong>anté primaires qui mettent l’accentsur l’importance crucia<strong>le</strong> du partenariatentre <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s communautéspour assurer la survie, lacroissance et <strong>le</strong> développement <strong>des</strong><strong>enfants</strong> 27 . Cela a suscité un regaind’intérêt pour un autre principe <strong>des</strong>soins de santé primaires, selon <strong>le</strong>quel<strong>le</strong>s partenariats communautaires doiventaider <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s à améliorer <strong>le</strong>spratiques de soins <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> à lamaison et à tenir <strong>le</strong>s systèmes <strong>des</strong>anté responsab<strong>le</strong>s de la prestationde services abordab<strong>le</strong>s et de bonnequalité. (Le Chapitre 3 examine <strong>le</strong>spartenariats communautaires quisoutiennent la santé <strong>des</strong> mères,nouveau-nés et <strong>enfants</strong> et <strong>le</strong>spratiques de soins aux famil<strong>le</strong>s).Adopter l’approche du « développement<strong>des</strong> systèmes de santé pourobtenir <strong>des</strong> résultats » qui combine<strong>le</strong>s mérites <strong>des</strong> approches sé<strong>le</strong>ctives/vertica<strong>le</strong>s et globa<strong>le</strong>s/ horizonta<strong>le</strong>s.Cette nouvel<strong>le</strong> approche a été choisiepour guider <strong>le</strong> passage à plus vasteéchel<strong>le</strong> d’une série d’interventionsd’un bon rapport coût-efficacité et<strong>le</strong>ur intégration <strong>dans</strong> un continuum <strong>des</strong>oins aux mères, aux nouveau-nés etaux <strong>enfants</strong>. El<strong>le</strong> privilégie l’expansiond’interventions à fort impact et éprouvées<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s domaines de la santé,de la nutrition, du VIH et du SIDA,de l’eau, de l’assainissement et del’hygiène, et s’efforce d’éliminer <strong>le</strong>sgoulots d’étrang<strong>le</strong>ment qui gênent laLEÇONS TIRÉES DE L’ÉVOLUTION DES SYSTÈMES ET DES PRATIQUES DE SOINS DE SANTÉ 39


Stratégie accélérée pour la survie et <strong>le</strong> développementde l’enfant en Afrique de l’OuestEn Afrique de l’Ouest et en Afrique centra<strong>le</strong>, la Stratégieaccélérée pour la survie et <strong>le</strong> développement de l’enfant(SASDE) lancée par <strong>le</strong>s gouvernements en coopérationavec l’UNICEF, offre un exemp<strong>le</strong> plus récent de l’approcheintégrée <strong>des</strong> soins de santé primaires. El<strong>le</strong> vise à réduire<strong>le</strong>s taux de mortalité infanti<strong>le</strong> (moins d’un an), <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>de moins de cinq ans et <strong>des</strong> mères. Ce programme est nélorsque l’Agence canadienne de développement international(ACDI) a demandé à l’UNICEF d’élaborer un projetnovateur susceptib<strong>le</strong> de faire recu<strong>le</strong>r la mortalité de l’enfant.Il a démarré en 2002 <strong>dans</strong> quatre pays, couvrant16 districts et 3 millions de personnes. Depuis, la SASDEs’est rapidement étendue, et en 2004, el<strong>le</strong> ciblait plusde 16 millions de personnes <strong>dans</strong> 11 districts de paysd’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centra<strong>le</strong> où <strong>le</strong>s tauxde mortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de moins de cinq ans étaientparticulièrement é<strong>le</strong>vés. <strong>La</strong> SASDE privilégie trois stratégiesde prestation de soins pour élargir la couverture<strong>des</strong> femmes et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> :• <strong>La</strong> promotion <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s communautés d’un ensemb<strong>le</strong> depratiques sanitaires et nutritionnel<strong>le</strong>s familia<strong>le</strong>s, en faisantsurtout appel à <strong>des</strong> bénévo<strong>le</strong>s.• Des activités de mobilisation et <strong>des</strong> campagnes <strong>des</strong>tinéesà fournir <strong>des</strong> services et <strong>des</strong> produits essentiels, commela vaccination, de la vitamine A, <strong>des</strong> traitements anthelminthiqueset certains services prénatals.• <strong>La</strong> prestation en centres de santé d’un forfait minimum <strong>des</strong>oins intégrés regroupant toutes <strong>le</strong>s interventions prioritaireschoisies.Ces interventions prioritaires sont aussi organisées enfonction de trois domaines d’activité qui s’appuient sur <strong>le</strong>sprogrammes et <strong>le</strong>s approches existants :• Le programme Soins prénatals plus, qui offre <strong>des</strong> traitementspréventifs intermittents du paludisme durant lagrossesse, <strong>des</strong> suppléments de fer et d’acide folique, unvaccin anti-tétanique et la prévention de la transmissiondu VIH de la mère à l’enfant.• Le Programme élargi de vaccination plus (PEV+), quicomprend la vaccination, la distribution de supplémentsde vitamine A et de vermifuges.• <strong>La</strong> Prise en charge intégrée <strong>des</strong> maladies de l’enfanceplus (PCIME+), qui couvre la promotion <strong>des</strong> moustiquairesimprégnées d’insecticide, la thérapeutique de réhydratationora<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s médicaments antipaludéens, l’allaitementmaternel exclusif et l’alimentation d’appoint.Ce cadre de prestations et d’interventions « trois par trois »est soutenu par <strong>des</strong> stratégies transversa<strong>le</strong>s qui visent àatténuer <strong>des</strong> obstac<strong>le</strong>s comportementaux, institutionnels etenvironnementaux. Ces stratégies sont, entre autres :• Le plaidoyer, la mobilisation socia<strong>le</strong> et la communicationen faveur <strong>des</strong> changements de comportement.• Une approche fondée sur <strong>le</strong>s résultats pour fournir <strong>des</strong>services au niveau <strong>des</strong> communautés.• Une surveillance et une planification au micro-niveaubasés sur <strong>le</strong> district.• Une formation intégrée.• Des systèmes d’approvisionnement améliorés.<strong>La</strong> Stratégie accélérée pour la survie et <strong>le</strong> développementde l’enfant adopte un cadre intégrant qui s’appuie sur <strong>le</strong>sinterventions déjà menées avec <strong>des</strong> partenaires internationauxet locaux. El<strong>le</strong> privilégie surtout l’intégration de cecadre au sein <strong>des</strong> politiques et <strong>des</strong> programmes nationaux,par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s approches sectoriel<strong>le</strong>s en matière <strong>des</strong>anté, <strong>le</strong>s stratégies de réduction de la pauvreté et <strong>le</strong>scadres de dépenses à moyen terme correspondants, <strong>le</strong>sfinancements généraux et l’aide budgétaire. El<strong>le</strong> souligneaussi la nécessité de renforcer <strong>le</strong>s compétences auxniveaux régional, <strong>des</strong> districts et <strong>des</strong> communautés.<strong>La</strong> SASDE a une composante communautaire forte etest considérée comme un programme « centré sur <strong>le</strong> comportement» du fait que la plupart de ses interventions –distribuer <strong>des</strong> moustiquaires imprégnées d’insecticide <strong>dans</strong><strong>le</strong>s communautés où la paludisme est endémique, améliorer<strong>le</strong>s soins aux <strong>enfants</strong> mala<strong>des</strong> et aux nouveau-nés, etencourager l’allaitement maternel et une alimentationd’appoint – favorisent <strong>le</strong>s changements de comportement.Ce programme comprend aussi <strong>des</strong> campagnes de mobilisationactive et <strong>des</strong> stratégies mobi<strong>le</strong>s, essentiel<strong>le</strong>s pouratteindre <strong>le</strong>s zones <strong>le</strong>s plus isolées.Selon <strong>le</strong>s données préliminaires recueillies par <strong>le</strong>s équipessanitaires de district du Ghana, cette approche intégrée quiregroupe la vaccination, l’alimentation <strong>des</strong> nourrissons et<strong>des</strong> jeunes <strong>enfants</strong>, la prise en charge intégrée <strong>des</strong> maladiesde l’enfance et <strong>le</strong>s soins prénatals, a aussi un impact positifsur la couverture de la vaccination systématique. Desmoustiquaires imprégnées d’insecticide dont <strong>le</strong> coût estsubventionné sont distribuées en même temps que<strong>le</strong>s vaccins.Voir Références, page 106.40 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


prestation et l’utilisation <strong>des</strong> soins àl’échel<strong>le</strong> du système. Si el<strong>le</strong>s sontélargies conjointement et appliquéesà grande échel<strong>le</strong>, ces interventionsdevraient produire un impact doub<strong>le</strong>et synergétique qui se répercutera nonseu<strong>le</strong>ment sur la survie de l’enfant,mais aussi sur la croissance et <strong>le</strong>développement <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>.© UNICEF/HQ05-2059/Donna DeCesareCette approche bat en brèche ladichotomie qui oppose de longuedate <strong>le</strong>s approches vertica<strong>le</strong>s quidonnent <strong>des</strong> résultats et <strong>le</strong>s approchesintégrées qui renforcent <strong>le</strong>ssystèmes, et propose de se servir<strong>des</strong> deux à la fois en adaptant <strong>le</strong>ssystèmes de santé pour obtenir <strong>des</strong>résultats. El<strong>le</strong> reconnaît aussi quela survie de l’enfant, sa croissanceet son développement ont plus dechances de s’améliorer de façondurab<strong>le</strong> si <strong>des</strong> mesures préventivessont en place pour <strong>le</strong>s futures mamans(c’est-à-dire <strong>le</strong>s ado<strong>le</strong>scentes et <strong>le</strong>sjeunes femmes) avant la naissance de<strong>le</strong>urs <strong>enfants</strong> et si cel<strong>le</strong>s-ci ont accèsà un continuum de soins <strong>dans</strong> <strong>le</strong>cadre d’une approche intégrée etévolutive de la santé de la procréation,et de la santé <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong> nouveaunéset <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>. (Le Chapitre 4explique en détail <strong>le</strong> passage à plusgrande échel<strong>le</strong> de ces stratégies.)Améliorer <strong>le</strong>s métho<strong>des</strong> de travailaux niveaux national et internationa<strong>le</strong>n privilégiant la coordination,l’harmonisation et <strong>le</strong>s résultats. <strong>La</strong>communauté mondia<strong>le</strong> doit adopterde nouvel<strong>le</strong>s façons de travail<strong>le</strong>r pouraider <strong>le</strong>s pays à effectuer <strong>le</strong> passage àl’échel<strong>le</strong> <strong>des</strong> approches diagona<strong>le</strong>s enmatière de soins de santé primaires.L’harmonisation de la multituded’initiatives et de partenariats pour lasanté <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong>, et de l’aide <strong>des</strong>donateurs en faveur <strong>des</strong> OMD liés àla santé, est la condition obligatoired’une conception unifiée. D’autresconditions sont, entre autres :Les jeunes <strong>enfants</strong> ont besoin d’une nutrition adéquate pour commencer <strong>le</strong>ur vie en bonnesanté. Un repas pris ensemb<strong>le</strong>, au Honduras.• Mieux aider <strong>le</strong>s pays en développementà formu<strong>le</strong>r <strong>des</strong> plans nationauxet <strong>des</strong> cadres de politiques etbudgétaires pour atteindre <strong>le</strong>sOMD liés à la santé.• Demander aux donateurs de soutenir<strong>le</strong>s priorités et <strong>le</strong>s plans <strong>des</strong>pays, et d’affecter <strong>des</strong> financementsprévisib<strong>le</strong>s à long terme à la réalisation<strong>des</strong> OMD liés à la santé.• Renforcer <strong>le</strong>s systèmes de santé etd’autres secteurs pour obtenir <strong>des</strong>résultats contribuant aux OMD.• Dans <strong>le</strong> cadre de l’harmonisation<strong>des</strong> Nations Unies, améliorerl’efficacité et la qualité de l’aidemultilatéra<strong>le</strong> en créant un sentimentd’urgence col<strong>le</strong>ctif et mondial àl’égard <strong>des</strong> OMD liés à la santé.• Modifier <strong>le</strong> mode de fonctionnement<strong>des</strong> institutions de manière àatteindre <strong>le</strong>s OMD; élaborer uneapproche plus systématique et plussolide de la gestion <strong>des</strong> connaissanceset de l’apprentissage.• Saisir l’occasion offerte par <strong>le</strong>regain d’intérêt suscité par <strong>le</strong>srésultats obtenus <strong>dans</strong> <strong>le</strong> domainede la santé.• Reconnaître que <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> joué par lasociété civi<strong>le</strong> et <strong>le</strong> secteur privé seraessentiel pour réussir. (Le Chapitre5 aborde cette nouvel<strong>le</strong> façon detravail<strong>le</strong>r.)<strong>La</strong> Figure 2.4 illustre la complémentaritéde ces nouveaux principes stratégiquespour réaliser <strong>le</strong>s Objectifs duMillénaire pour <strong>le</strong> développement quiont trait à la santé. El<strong>le</strong> montre clairementque bien que <strong>le</strong>s OMD soientprincipa<strong>le</strong>ment définis au niveau <strong>des</strong>foyers et <strong>des</strong> communautés, <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>set <strong>le</strong>s communautés devront avoirl’appui <strong>des</strong> systèmes de santé etd’autres secteurs pour qu’ils soientatteints. Des politiques et <strong>des</strong> financementsaux niveaux mondial et nationalsont nécessaires pour permettre auxsystèmes de santé et à d’autres secteursde soutenir <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>scommunautés et d’assurer la transparencepour obtenir <strong>des</strong> résultats 28 .LEÇONS TIRÉES DE L’ÉVOLUTION DES SYSTÈMES ET DES PRATIQUES DE SOINS DE SANTÉ 41


Le VIH et <strong>le</strong> SIDA en Afrique et <strong>le</strong>ur impact sur <strong>le</strong>s femmes et <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>Elizabeth N. Mataka, envoyée spécia<strong>le</strong> du Secrétaire général<strong>des</strong> Nations Unies pour <strong>le</strong> VIH et <strong>le</strong> SIDA en AfriqueIl est décourageant de constater que près de la moitié detous <strong>le</strong>s adultes qui vivent avec <strong>le</strong> VIH <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> sont<strong>des</strong> femmes. Rien qu’en Afrique subsaharienne, sur <strong>le</strong>s23 millions d’adultes de 15 à 49 ans contaminés par <strong>le</strong> VIH,13,1 millions, soit 57 %, sont <strong>des</strong> femmes. En Zambie, parexemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s femmes et <strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s sont extrêmement vulnérab<strong>le</strong>sau VIH et au SIDA, et <strong>le</strong>s femmes de 15 à 24 ans courenttrois fois plus de risques d’être infectées que <strong>le</strong>s hommes dumême groupe d’âge. Le tribut que <strong>le</strong>s femmes payent au VIH,notamment en Afrique, a été largement sous-estimé. Les<strong>enfants</strong> ont aussi subi de p<strong>le</strong>in fouet <strong>le</strong>s effets du SIDA, etson impact est dévastateur. On estime qu’à la fin de 2006, 2,3millions d’<strong>enfants</strong> de moins de 15 ans vivaient avec <strong>le</strong> VIH.Beaucoup d’<strong>enfants</strong> continuent de perdre <strong>le</strong>urs parentsà cause du SIDA, et <strong>le</strong> nombre d’orphelins et d’<strong>enfants</strong> vulnérab<strong>le</strong>saugmente rapidement : on projette qu’en 2010,15,7 millions d’<strong>enfants</strong> seront orphelins du SIDA rien qu’enAfrique subsaharienne. Les <strong>enfants</strong> souffrent longtempsavant la mort de <strong>le</strong>urs parents, <strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s en particulier, quipeuvent être retirées de l’éco<strong>le</strong> pour s’occuper <strong>des</strong> membresde la famil<strong>le</strong> tombés mala<strong>des</strong>, notamment la mère. Fauted’être soutenus, <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> sont privés de toute possibilitéde s’instruire et de se développer au mieux de <strong>le</strong>urs capacités.Après <strong>le</strong> décès <strong>des</strong> parents, ils doivent al<strong>le</strong>r vivre ail<strong>le</strong>urs– perdant ainsi <strong>le</strong>urs amis et quittant <strong>le</strong>s lieux <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squelsils étaient à l’aise. On ne connaît pas véritab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s traumatismesdont souffrent ces <strong>enfants</strong> parce que <strong>le</strong>s servicesde conseil aux <strong>enfants</strong> ne sont pas développés en Afrique.Je suppose que l’on s’est surtout attaché à répondre à <strong>le</strong>ursbesoins physiques et visib<strong>le</strong>s, en négligeant <strong>des</strong> besoinspsychologiques plus comp<strong>le</strong>xes et plus diffici<strong>le</strong>s à comb<strong>le</strong>r.Les <strong>enfants</strong> ne peuvent plus dépendre du soutien traditionnel<strong>le</strong>mentgaranti par <strong>le</strong> système de la famil<strong>le</strong> élargie, quiprenait en charge <strong>le</strong>s personnes âgées, <strong>le</strong>s orphelins et <strong>le</strong>sparents vulnérab<strong>le</strong>s et démunis. Ce mécanisme d’adaptationn’est plus suffisant pour faire face à la pauvreté et au nombreimpressionnant d’<strong>enfants</strong> dont il faut s’occuper, car <strong>le</strong>SIDA frappe <strong>le</strong>s membres <strong>le</strong>s plus productifs de la famil<strong>le</strong>, àl’apogée de <strong>le</strong>ur vie productive et procréatrice. Par conséquent,<strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> doivent parfois al<strong>le</strong>r vivre <strong>dans</strong> <strong>des</strong> foyersqui n’ont pas <strong>le</strong>s moyens de <strong>le</strong>s prendre en charge, et ausein <strong>des</strong>quels ils ne sont pas vraiment <strong>le</strong>s bienvenus.Certains deviennent sans abris et sont contraints de vivre<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s rues <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> capita<strong>le</strong>s africaines.Tous <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> ont besoin d’un toit au-<strong>des</strong>sus de <strong>le</strong>ur tête,d’une nutrition adéquate, et de structures parenta<strong>le</strong>s etd’appui qui <strong>le</strong>s aideront à grandir et <strong>le</strong>ur redonnerontespoir pour l’avenir. Sans l’éducation et la socialisation queprocurent <strong>le</strong>urs parents et tuteurs, <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> ne peuventpas acquérir <strong>le</strong>s compétences et <strong>le</strong>s connaissances dont ilsauront besoin pour devenir <strong>des</strong> membres productifs et àpart entière de la société à l’âge adulte. A cause du VIH etdu SIDA, une génération d’<strong>enfants</strong> a été é<strong>le</strong>vée par <strong>le</strong>sgrands-parents qui, <strong>dans</strong> la plupart <strong>des</strong> cas, ont aussibesoin d’aide du seul fait de <strong>le</strong>ur âge.Les taux d’infection <strong>des</strong> femmes et <strong>des</strong> fil<strong>le</strong>s soulèvent degraves préoccupations, et lorsqu’on <strong>le</strong>s combine à la chargede travail <strong>des</strong> femmes – qui s’occupent aussi <strong>des</strong> patients duSIDA, <strong>des</strong> orphelins du SIDA et de <strong>le</strong>urs propres famil<strong>le</strong>s – la<strong>situation</strong> devient intenab<strong>le</strong>, en particulier en Afrique austra<strong>le</strong>.Les disparités en terme de statut socio-économique entre<strong>le</strong>s hommes et <strong>le</strong>s femmes ont un impact considérab<strong>le</strong> surla propagation du VIH, notamment chez <strong>le</strong>s femmes et <strong>le</strong>sfil<strong>le</strong>s. Les normes culturel<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s mariages précocesaccroissent encore la vulnérabilité <strong>des</strong> jeunes fil<strong>le</strong>s à l’infection.Une communication insuffisante sur tout ce qui a traità la sexualité limite <strong>le</strong>ur capacité à négocier <strong>des</strong> pratiquessans risques et peut obliger <strong>le</strong>s femmes à rester <strong>dans</strong> <strong>des</strong>relations dangereuses. En outre, <strong>des</strong> problèmes socio-économiquespeuvent limiter l’accès <strong>des</strong> femmes aux conseilset aux traitements. Dans ce genre de <strong>situation</strong>, <strong>le</strong>s femmesn’accèdent pas à la propriété, sont privées de ressourcesfinancières et dépendent pour vivre de <strong>le</strong>ur mari, de <strong>le</strong>urpère, de <strong>le</strong>urs frères ou de <strong>le</strong>urs fils. Sans ressources, <strong>le</strong>sfemmes peuvent être victimes de vio<strong>le</strong>nce sexuel<strong>le</strong>, et lamenace de cette vio<strong>le</strong>nce réduit aussi <strong>le</strong>urs capacités à seprotéger du VIH et du SIDA.<strong>La</strong> crise est loin d’être résolue. Les gouvernements africainsdoivent s’engager à renforcer <strong>le</strong>s initiatives qui améliorent<strong>le</strong>s capacités <strong>des</strong> individus, et en particulier <strong>des</strong> femmes et<strong>des</strong> <strong>enfants</strong>, à se protéger. L’autonomisation <strong>des</strong> femmesdoit cesser d’être abordée uniquement sous la rubriquegénéra<strong>le</strong> de « l’égalité <strong>des</strong> sexes <strong>dans</strong> tous <strong>le</strong>s aspects dudéveloppement ». L’autonomisation <strong>des</strong> femmes, comme <strong>le</strong>soutien aux orphelins et aux <strong>enfants</strong> vulnérab<strong>le</strong>s, doit êtrel’objet de programmes bien ciblés, définis <strong>dans</strong> <strong>le</strong> temps etbien financés qui obtiennent <strong>des</strong> résultats mesurab<strong>le</strong>s.Il est impératif d’accroître <strong>le</strong> soutien aux initiatives « au-delàde la sensibilisation » qui mettent l’accent sur l’acquisitionde compétences, et qui promeuvent <strong>le</strong>s soins de santé baséssur la communauté, un mode de vie positif, l’égalité <strong>des</strong>sexes et l’accès universel à la prévention, aux soins et auxtraitements.Les ramifications de la pandémie de SIDA sont multip<strong>le</strong>set ont un impact négatif sur tous <strong>le</strong>s aspects du développement.Il reste beaucoup à faire en Afrique pour s’assurer quela riposte soit proportionnel<strong>le</strong> aux difficultés humaines etfinancières que posent <strong>le</strong> VIH et <strong>le</strong> SIDA. Nous avons besoinde programmes de prévention à long terme et durab<strong>le</strong>s,de soins et de soutien, et d’une affectation consistante,prévisib<strong>le</strong> et durab<strong>le</strong> de ressources. Il faut aussi donner auxfemmes <strong>le</strong>s moyens de se prendre en charge et faire évoluer<strong>le</strong>s pratiques culturel<strong>le</strong>s discriminatoires à <strong>le</strong>ur égard. Desripostes durab<strong>le</strong>s à long terme sont essentiel<strong>le</strong>s et nepourront être mises en œuvre que si toutes <strong>le</strong>s partiesintéressées travail<strong>le</strong>nt ensemb<strong>le</strong>.42 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


Le Partenariat pour la santé <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong> nouveau-nés et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>Le Partenariat pour la santé <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong> nouveau-nés et<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> (PMNCH), lancé en septembre 2005, rassemb<strong>le</strong>180 communautés membres qui se sont regroupées pourfaire recu<strong>le</strong>r la mortalité et la morbidité. Le PMNCH est <strong>le</strong>produit d’une alliance entre trois grands partenariats enfaveur de la santé <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong> nouveau-nés et <strong>des</strong><strong>enfants</strong> : <strong>le</strong> Partenariat pour la maternité sans risque et lasanté du nouveau-né de l’OMS à Genève; <strong>le</strong> HealthyNewborn Partnership de l’organisation Save the ChildrenUSA; et <strong>le</strong> Partenariat pour la survie de l’enfant de l’UNICEFà New York.Le partenariat est actif <strong>dans</strong> quatre domaines principaux :• Plaidoyer/Mobilisation, sa mission centra<strong>le</strong>. Cela consisteà augmenter la visibilité de la santé <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong> nouveau-néset <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> sur la scène politique et à exercer<strong>des</strong> pressions pour obtenir <strong>des</strong> ressources supplémentaires,financières et autres.• Promotion et évaluation d’interventions efficaces etéprouvées pour <strong>le</strong> passage à plus grande échel<strong>le</strong> en s’efforçantde rendre l’accès aux soins plus équitab<strong>le</strong>.• Soutien aux pays pour faire figurer <strong>le</strong>s soins aux mères,aux nouveau-nés et aux <strong>enfants</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s plans nationauxde développement et d’investissement, renforcer <strong>le</strong>s systèmesde santé et améliorer l’équité de la couverture.• Surveillance et évaluation de la couverture <strong>des</strong> interventionsprioritaires, progrès de réalisation <strong>des</strong> OMD 4 et 5,et équité de la couverture, pour responsabiliser <strong>le</strong>s partiesprenantes.Les membres du PMNCH se divisent en six groupes cib<strong>le</strong>s :<strong>le</strong>s instituts académiques et de recherche, <strong>le</strong>s professionnelsde la santé, <strong>le</strong>s institutions <strong>des</strong> Nations Unies, <strong>le</strong>sorganisations non gouvernementa<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s donateurs et <strong>le</strong>sfondations, et <strong>le</strong>s gouvernements.Le partenariat vise à mettre au moins la moitié <strong>des</strong> 60 paysconcernés par <strong>le</strong> Compte à rebours pour la survie de l’enfantjusqu’en 2015 en bonne voie d’atteindre <strong>le</strong>s OMD 4 et5 d’ici à 2010. L’un <strong>des</strong> principes fondateurs de ses activitésest de créer un continuum de soins pour que la santé <strong>des</strong>mères, <strong>des</strong> nouveau-nés et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> soit traitée demanière intégrée, à la fois <strong>dans</strong> <strong>le</strong> temps (grossesse, accouchement,période suivant la naissance et petite enfance) et<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s lieux (maison, communauté et centres de santé).Voir références, page 106.Exploiter l’expérience acquiseComme ce bref examen l’a montré,la santé publique est un domaine oùl’apprentissage et l’évolution sontconstants. Nous devons nous concentrersur <strong>le</strong>s stratégies qui ont fait <strong>le</strong>urspreuves pour faire recu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>scauses de décès <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> et,pour être efficaces, <strong>le</strong>s interventionsdoivent être intégrées à un continuumde soins auquel participent <strong>le</strong>s communautéset <strong>le</strong>s foyers, ainsi que<strong>des</strong> centres de santé et <strong>des</strong> cliniquesmobi<strong>le</strong>s. Les systèmes de santé doiventêtre renforcés et élargis pour soutenirces nouvel<strong>le</strong>s initiatives, notamment<strong>le</strong>s partenariats avec <strong>le</strong>s communautés,et ils doivent bénéficier d’unencadrement et d’un engagementsoli<strong>des</strong> aux niveaux national et international.En outre, <strong>le</strong> grand nombred’institutions qui œuvrent en faveurde la survie <strong>des</strong> mères et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>,de la santé et la nutrition doivent travail<strong>le</strong>rensemb<strong>le</strong> de manière efficace.L’un <strong>des</strong> principes fondateurs quiressort de l’examen <strong>des</strong> approchesadoptées au cours <strong>des</strong> soixantedernières années en matière de surviede l’enfant est qu’il n’y a pas d’interventionunique applicab<strong>le</strong> à toutes <strong>le</strong>s<strong>situation</strong>s. L’organisation, l’offre et <strong>le</strong>choix <strong>des</strong> prestations de services <strong>des</strong>anté doivent être adaptés en fonction<strong>des</strong> limitations <strong>des</strong> ressources humaineset financières, de la conjoncturesocio-économique, <strong>des</strong> capacitésexistantes du système de santé, etenfin, de l’urgence avec laquel<strong>le</strong> <strong>des</strong>résultats doivent être obtenus.Le Chapitre 3, qui souligne lanécessité impérative de développer<strong>le</strong>s systèmes de santé afin d’offrir uncontinuum de soins de qualité et quimet en avant <strong>le</strong>s avantages <strong>des</strong> partenariatscommunautaires <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s paysoù <strong>le</strong>s capacités du système de santésont faib<strong>le</strong>s, montrera comment <strong>le</strong>sconnaissances acquises sont mises àprofit. Les résultats sont souvent prometteurset parfois impressionnants,mais nous pouvons faire plus – etnous avons encore beaucoup àapprendre – pour élargir ces approchesafin d’atteindre <strong>le</strong>s millions demères, de nouveau-nés et d’<strong>enfants</strong>qui vivent ou meurent à l’heureactuel<strong>le</strong> sans avoir accès à <strong>des</strong>soins de santé de bonne qualité.LEÇONS TIRÉES DE L’ÉVOLUTION DES SYSTÈMES ET DES PRATIQUES DE SOINS DE SANTÉ 43


RÉSUMÉ<strong>La</strong> réalisation<strong>des</strong> Objectifs duMillénaire pour <strong>le</strong> développementliés à la santé passe par <strong>le</strong> renforcement<strong>des</strong> systèmes de santé àtous <strong>le</strong>s niveaux – services en établissement,programmes structurésde santé publique et partenariatscommunautaires. Des données deplus en plus nombreuses attestentque l’amélioration <strong>des</strong> pratiquessanitaires <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s communautéset <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s foyers, alliée à <strong>des</strong> possibilitésd’aiguillage vers <strong>le</strong>s servicesde santé appropriés, peutcontribuer de façon décisive à fairerecu<strong>le</strong>r la mortalité <strong>des</strong> moins de5 ans. Ainsi, <strong>le</strong>s systèmes de santéintégrés et <strong>le</strong>s soins de santé primairesreposant sur la col<strong>le</strong>ctivitéoccupent de nouveau une placeprivilégiée <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s politiquesnationa<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s partenariatset programmes internationauxde santé.L’expérience a montré que la réussite<strong>des</strong> partenariats communautairesdépend de plusieurs facteurscommuns : organisation et participationcommunautaires cohésiveset ouvertes à tous; soutien et incitationspour <strong>le</strong>s agents de santé communautaire;programmationdûment supervisée et soutenue; systèmesd’aiguillage efficaces pour <strong>le</strong>ssoins en établissement; coopérationet coordination avec d’autres programmeset secteurs; garantie definancement; intégration <strong>dans</strong> <strong>des</strong>politiques et programmes régionauxet nationaux.Au niveau national, <strong>le</strong> <strong>le</strong>adership et<strong>le</strong> sentiment d’appropriation <strong>des</strong>partenariats communautaires sont<strong>des</strong> éléments indispensab<strong>le</strong>s à <strong>le</strong>urviabilité et à <strong>le</strong>ur expansion. Lesgouvernements ont un rô<strong>le</strong> centralà jouer <strong>dans</strong> la formulation et lamise en œuvre de politiques visantà réduire <strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>s aux soins <strong>des</strong>anté primaires, à améliorer la qualitéet l’efficacité <strong>des</strong> prestataires <strong>des</strong>ervices et à renforcer la responsabilitédu secteur public.Les partenariats communautaires sontessentiels pour réduire la mortalité <strong>des</strong>mères, <strong>des</strong> nouveau-nés et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> demoins de 5 ans. Réunion de sensibilisationau développement communautaire, Inde.<strong>La</strong> mise en place de politiques <strong>des</strong>anté efficaces et orientées vers <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> et la création d’institutionssoli<strong>des</strong> liant <strong>le</strong>s communautés auxsystèmes de santé sont <strong>des</strong> étapescrucia<strong>le</strong>s vers la réalisation <strong>des</strong> OMDconcernant la santé. Ainsi, <strong>dans</strong> denombreux pays, l’augmentation <strong>des</strong>dépenses de santé devra al<strong>le</strong>r depair avec une réel<strong>le</strong> amélioration ducontexte politique pour parvenir à<strong>des</strong> progrès dignes de ce nom. Lesdonateurs devront, quant à eux, serallier aux politiques et stratégiesnationa<strong>le</strong>s pour améliorer la survie,la santé et l’alimentation maternel<strong>le</strong>set infanti<strong>le</strong>s et ils devront, avec <strong>le</strong>sgouvernements, investir suffisammentde ressources humaines etfinancières pour renforcer <strong>le</strong>s partenariatscommunautaires et <strong>le</strong>s développerà plus grande échel<strong>le</strong>.


LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>3Les partenariats communautaires <strong>dans</strong><strong>le</strong>s soins de santé primaires pour <strong>le</strong>smères, <strong>le</strong>s nouveau-nés et <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>© UNICEF/HQ06-2052/Pablo BartholomewLe rô<strong>le</strong> et l’importance<strong>des</strong> partenariatscommunautairesLorsqu’un nourrisson ou un enfanttombe malade, c’est d’abord lafamil<strong>le</strong>, notamment <strong>le</strong>s parents ouautres tuteurs, qui prodiguent <strong>le</strong>spremiers soins. Les membres dufoyer, généra<strong>le</strong>ment la mère, posent<strong>le</strong> premier diagnostic, évaluent lagravité de la maladie et son évolutionprobab<strong>le</strong>, choisissent un traitementet <strong>le</strong>s options de soins – y compris<strong>le</strong> traitement à domici<strong>le</strong> – seprocurent et administrent <strong>le</strong>s médicamentset autres remè<strong>des</strong>. Ce sont<strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s dispensateurs <strong>des</strong>oins qui décident s’il convient defaire appel à <strong>des</strong> soignants agrééspour <strong>le</strong>s femmes enceintes ou <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> mala<strong>des</strong>, et qui choisissent<strong>le</strong>s pratiques à adopter en matièred’alimentation et d’hygiène.Donner aux communautés et auxménages <strong>le</strong>s moyens de participer auxsoins de santé et à l’alimentation <strong>des</strong>mères, <strong>des</strong> nouveau-nés et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>est une façon logique d’améliorer <strong>le</strong>ssoins prodigués, en particulier <strong>dans</strong><strong>le</strong>s pays et <strong>le</strong>s communautés où <strong>le</strong>ssoins de santé primaires essentiels et<strong>le</strong>s services relatifs à l’environnementfont défaut. L’importance primordia<strong>le</strong>de la p<strong>le</strong>ine participation de la communautéaux soins de santé et à l’alimentation<strong>des</strong> individus et <strong>des</strong> famil<strong>le</strong>sa été établie il y a une trentaine d’années,en même temps que <strong>le</strong> mouvementqui devait engendrer <strong>le</strong> concept<strong>des</strong> soins de santé primaires comp<strong>le</strong>ts,énoncé <strong>dans</strong> la Déclaration d’Alma-Ata en 1978 1 . On sait depuis longtempsque sans la participation <strong>des</strong>communautés, l’objectif <strong>des</strong> « soins <strong>des</strong>anté pour tous » reste très diffici<strong>le</strong> àatteindre, en particulier <strong>dans</strong> <strong>le</strong>srégions <strong>le</strong>s plus marginalisées et <strong>le</strong>splus défavorisées 2 .Les avantages connus <strong>des</strong> partenariatscommunautaires font partie de l’apprentissagepar l’expérience, nécessairepour améliorer <strong>le</strong>s soins de santésur <strong>le</strong> long terme. <strong>La</strong> participation dela communauté est considérée commeun mécanisme permettant de réduireet, en fin de compte, d’éliminer <strong>le</strong>shiatus entre la connaissance, la politiqueet l’action, qui entravent <strong>le</strong>sefforts tendant à la fois vers l’offre etla demande en matière de soins 3 .L’importance de la participationaux soins de santé, aux pratiquesd’hygiène, à la nutrition, ainsi qu’auxservices d’assainissement et d’alimentationen eau va au-delà <strong>des</strong> avantagesimmédiats que retirent <strong>le</strong>s membresde la communauté lorsqu’ilss’engagent <strong>dans</strong> <strong>des</strong> activités susceptib<strong>le</strong>sd’influer positivement sur <strong>le</strong>ursanté. Cette participation est au cœurde toute approche du progrès humainfondée sur <strong>le</strong>s droits. <strong>La</strong> participationest indispensab<strong>le</strong> pour permettreaux individus de réaliser p<strong>le</strong>inement<strong>le</strong>urs capacités, d’exercer <strong>le</strong>urs droitsde participer aux affaires publiqueset communautaires, et de promouvoirl’équité, l’égalité et l’autonomisation– autant de conditions sine qua nondu développement humain durab<strong>le</strong>et de la réalisation <strong>des</strong> objectifsénoncés <strong>dans</strong> <strong>des</strong> textes tels que laDéclaration universel<strong>le</strong> <strong>des</strong> droits del’homme, la Convention relative auxdroits de l’enfant, la Convention surl’élimination de toutes <strong>le</strong>s formes dediscrimination à l’égard <strong>des</strong> femmeset la Déclaration du Millénaire.Une multiplicitéde partenariatscommunautaires<strong>La</strong> documentation sur la santé publiquene donne pas de définition universel<strong>le</strong>de la communauté, dont ladéfinition est plus ou moins largeselon <strong>le</strong> contexte. Intuitivement et<strong>dans</strong> la pratique, on entend souventpar « communauté » un groupe depersonnes résidant <strong>dans</strong> une zonegéographique particulière et ayant<strong>des</strong> intérêts, un patrimoine et <strong>des</strong>45


iens en commun. Il arrive aussiqu’un tel groupe soit privé, <strong>dans</strong> sonensemb<strong>le</strong>, de ses droits à <strong>des</strong> servicesde santé de qualité, à une alimentationadéquate, à l’eau salubre et à <strong>des</strong>services d’assainissement de base 4 .À la lumière de cette définition largede communauté, <strong>le</strong>s partenariatscommunautaires sont <strong>des</strong> approcheset <strong>des</strong> stratégies qui visent à associeractivement <strong>le</strong>s membres de la communautéà <strong>le</strong>urs propres soins <strong>des</strong>anté et à <strong>le</strong>ur bien-être, ainsi qu’àceux de <strong>le</strong>urs <strong>enfants</strong> et autres personnesà charge.Les partenariats communautaires<strong>dans</strong> <strong>le</strong> domaine <strong>des</strong> soins maternels,néonatals et infanti<strong>le</strong>s se caractérisentpar une très riche diversité. Certainsd’entre eux sont d’amp<strong>le</strong>ur limitée etne concernent que quelques milliers,voire quelques centaines, de personnes;d’autres initiatives, comme <strong>le</strong>réseau brésilien <strong>des</strong> agents de santécommunautaire ou <strong>le</strong> programme<strong>La</strong>dy Health Workers au Pakistan,englobent <strong>des</strong> milliers de travail<strong>le</strong>urs<strong>des</strong>servant <strong>des</strong> millions de femmes etd’<strong>enfants</strong>. Certains programmes mettentl’accent sur l’offre, par exemp<strong>le</strong><strong>le</strong>s services prodigués par <strong>des</strong> agentsde santé communautaire, et d’autresprivilégient plutôt <strong>le</strong>s initiativesorientées vers la demande, qui visentà ce que la société exige davantage deresponsabilité et de résultats de lapart du gouvernement. Certaines initiativesd’agents de santé communautairereposent sur la participationvolontaire et d’autres prévoient unpaiement en nature, partiel ou enespèces. Certains programmes reposantsur la col<strong>le</strong>ctivité bénéficientd’un soutien national et sont intégrés<strong>dans</strong> <strong>des</strong> politiques sectoriel<strong>le</strong>s et<strong>dans</strong> <strong>le</strong> système de santé, tandis qued’autres ne sont encore que partiel<strong>le</strong>mentintégrés, voire pas du tout 5 .<strong>La</strong> multiplicité <strong>des</strong> programmes et<strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de participation communautaireaux soins de santé reflète, enpartie du moins, la diversité <strong>des</strong> communautés.Chaque communauté a sespropres caractéristiques socia<strong>le</strong>s,structures organisationnel<strong>le</strong>s et liensavec d’autres groupes. Pour être efficaces,<strong>le</strong>s programmes et <strong>le</strong>s approchesorientés vers <strong>le</strong>s communautésdoivent par conséquent s’adapter aucontexte et aux besoins locaux, etêtre gérés par la communauté.© UNICEF/ HQ05-2186/Giacomo PirozziSoutenir <strong>le</strong>s femmes par l’informationcommunautaire permet d’améliorer <strong>le</strong>ssoins maternels et infanti<strong>le</strong>s. Un centrede santé local dispense <strong>des</strong> conseils sur<strong>le</strong> VIH aux femmes enceintes, Républiquedémocratique du Congo.L’adaptation <strong>des</strong> stratégies auxcontextes individuels est un processuscomp<strong>le</strong>xe car <strong>le</strong>s communautés, àl’instar <strong>des</strong> pays et <strong>des</strong> régions, sontsouvent <strong>des</strong> entités hétérogènes. I<strong>le</strong>xiste <strong>des</strong> différences marquées nonseu<strong>le</strong>ment entre <strong>le</strong>s communautésd’un pays ou d’une région donnée,mais très souvent aussi en <strong>le</strong>ur seinmême. Les membres d’une communautépeuvent partager un patrimoineet <strong>des</strong> intérêts communs, et subir <strong>des</strong>privations, une discrimination et unemarginalisation similaires, mais ilsn’ont pas tous <strong>le</strong>s mêmes besoins, <strong>le</strong>smêmes préoccupations et <strong>le</strong>s mêmesattentes en matière de santé. Les communautéscomptent souvent <strong>des</strong> individusinfluents qui ont la capacité defavoriser ou, au contraire, d’entraverun programme de santé, selon <strong>le</strong>urspoints de vue ou <strong>le</strong>urs intérêts.Malgré ces variations, <strong>le</strong>s informationset <strong>le</strong>s observations disponib<strong>le</strong>spermettent de définir <strong>des</strong> facteurscommuns <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s stratégies axéessur la col<strong>le</strong>ctivité en matière de soinsde santé et de nutrition. L’un <strong>des</strong>objectifs essentiels visés grâce auxprogrammes communautaires estl’amélioration <strong>des</strong> possibilités d’accèsde la population loca<strong>le</strong> aux servicesde santé et aux interventions médica<strong>le</strong>s.De plus, on estime que ces programmespeuvent accélérer <strong>le</strong>s progrèsen matière de comportements, depratiques de soins et de recours auxservices de santé, et donner aux communautéset aux foyers <strong>le</strong>s moyensd’exiger <strong>des</strong> services de qualité 6 .D’autres caractéristiques communes<strong>des</strong> stratégies communautaires relativesaux soins de santé et à la nutritionsont illustrées <strong>dans</strong> l’encadré dela page 48.46 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


Les pratiques fondamenta<strong>le</strong>s <strong>des</strong> interventions de soins de santé axées sur lacol<strong>le</strong>ctivitéPlusieurs organisations, au nombre <strong>des</strong>quel<strong>le</strong>s l’UNICEF etl’OMS, sont convenues de 12 pratiques clés au niveau dufoyer pour <strong>le</strong>s nouveau-nés et <strong>le</strong>s nourrissons, susceptib<strong>le</strong>sd’améliorer la survie, la santé et la nutrition de l’enfant :• Allaitement exclusif au sein : allaiter l’enfant exclusivementau sein jusqu’à 6 mois. (Les mères qui se révè<strong>le</strong>ntséropositives doivent être conseillées sur <strong>le</strong>s possibilitésautres que l’allaitement maternel.)• Alimentation complémentaire : à partir de l’âge de 6mois environ, donner à l’enfant <strong>des</strong> aliments complémentairesfraîchement préparés, riches en éléments énergétiqueset en nutriments, tout en poursuivant l’allaitementau sein au moins jusqu’à l’âge de deux ans, ce qui permettraitde réduire de plus de 10 % la mortalité associéeaux maladies diarrhéiques et aux infections respiratoiresaiguës, tel<strong>le</strong> la pneumonie, et d’accroître la résistance à larougeo<strong>le</strong> et à d’autres maladies.• Micronutriments : en améliorant l’apport en vitamine A<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s communautés souffrant d’une carence à cetégard, soit par l’alimentation, soit par <strong>des</strong> compléments,on pourrait réduire de 20 % la mortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> âgésde 6 mois à 5 ans.• Hygiène : <strong>le</strong> lavage <strong>des</strong> mains avec du savon (ou de lacendre) après la défécation et avant <strong>le</strong>s repas et l’évacuationhygiénique <strong>des</strong> sel<strong>le</strong>s permettraient de réduire de35 % l’incidence de la diarrhée.• Vaccination : vacciner <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> contre la rougeo<strong>le</strong>avant l’âge de 1 an permettrait d’éviter chaque année laplupart <strong>des</strong> décès liés à cette maladie. Les dispensateursde soins devraient faire bénéficier <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> de lagamme complète <strong>des</strong> vaccins (vaccin contre <strong>le</strong> bacil<strong>le</strong> deCalmette-Guérin; vaccin contre la diphtérie, <strong>le</strong> tétanos etla coqueluche; vaccin oral contre la poliomyélite; et vaccincontre la rougeo<strong>le</strong>) avant <strong>le</strong>ur premier anniversaire.• Prévention du paludisme : <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s régions où <strong>le</strong> paludismeest endémique, l’utilisation de moustiquairesimprégnées d’insecticide permettrait de réduire jusqu’à23 % <strong>le</strong>s décès d’<strong>enfants</strong> associés à cette maladie.• Développement psychosocial : favoriser <strong>le</strong> développementmental et social de l’enfant en répondant à sesbesoins en matière de soins, ainsi que par la discussion,<strong>le</strong> jeu et un environnement stimulant.• Alimentation et hydratation <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> mala<strong>des</strong> àdomici<strong>le</strong> : continuer d’alimenter <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> lorsqu’ils sontmala<strong>des</strong>, notamment par l’allaitement maternel, et <strong>le</strong>urdonner davantage de liqui<strong>des</strong>.• Traitement à domici<strong>le</strong> : donner aux <strong>enfants</strong> mala<strong>des</strong><strong>le</strong>s traitements appropriés à domici<strong>le</strong> pour soigner <strong>le</strong>sinfections.• Recours aux services de santé : savoir quand un enfantmalade doit être traité en dehors de la maison, et faireappel au personnel soignant approprié.• Bonnes pratiques : suivre <strong>le</strong>s conseils de l’agent de santérelatifs au traitement, au suivi et au transfert.• Soins prénatals : chaque femme enceinte devrait bénéficierde soins prénatals adéquats, comprenant au moinsquatre visites prénata<strong>le</strong>s auprès d’un prestataire de soinsde santé qualifié et recevoir <strong>le</strong>s doses recommandées duvaccin contre <strong>le</strong> tétanos. El<strong>le</strong> doit aussi pouvoir comptersur l’appui de sa famil<strong>le</strong> et de sa communauté pendant etaprès l’accouchement et la période de lactation.Autres pratiques importantes pour protéger <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> :prodiguer <strong>des</strong> soins de qualité aux <strong>enfants</strong> affectés par <strong>le</strong>VIH et <strong>le</strong> SIDA, notamment à ceux qui sont orphelins et vulnérab<strong>le</strong>s;prévenir <strong>le</strong>s accidents, <strong>le</strong>s maladies, <strong>le</strong>s mauvaistraitements et la négligence, et faire participer activement<strong>le</strong>s pères aux soins aux <strong>enfants</strong>.Nombre de ces pratiques peuvent être appliquées par <strong>le</strong>sagents de santé communautaire ou <strong>le</strong>s membres de lacommunauté eux-mêmes, à condition qu’ils soient dûmentappuyés et aient accès aux produits et services nécessaires.<strong>La</strong> participation directe de la communauté est probab<strong>le</strong>mentcel<strong>le</strong> qui convient <strong>le</strong> mieux pour <strong>le</strong>s aspects <strong>des</strong> soinsde santé et de la nutrition qui touchent <strong>le</strong> plus directement<strong>le</strong>s intéressés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur vie de tous <strong>le</strong>s jours jour, à savoirl’alimentation <strong>des</strong> nouveau-nés et <strong>des</strong> jeunes <strong>enfants</strong> etautres pratiques de soins, l’eau et l’assainissement.Voir Références, page 107.Les facteurs de réussite <strong>des</strong>partenariats communautairesLes stratégies communautaires quiréussissent ont plusieurs caractéristiquescommunes. En toutes circonstances,la mise en œuvredépend du contexte local. Le fait dedéterminer <strong>le</strong>s facteurs de succès estnon seu<strong>le</strong>ment une manière positived’évaluer <strong>le</strong>s programmes et d’apprendrepar la pratique, mais aussiune solution nettement plus aiséeque d’essayer de séparer <strong>des</strong> facteurscontextuels <strong>le</strong>s éléments quin’ont pas fonctionné <strong>dans</strong> un programmecommunautaire. En conséquence,si l’encadré de la page 48présente un certain nombre de problèmescommuns aux partenariatscommunautaires de soins de santéprimaires, <strong>le</strong> présent chapitre viseavant tout à définir et à expliquer<strong>le</strong>s principes communs <strong>des</strong> initiativescouronnées de succès.Les principaux facteurs de réussitesuggérés par <strong>le</strong>s données et parl’expérience sont présentés ci-aprèset résumés plus bas.LES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES POUR LES SOINS DE SANTÉ 47


• Organisation et participationcommunautaires cohésives englobanttous <strong>le</strong>s membresde la communauté.• Appui et incitations aux agents <strong>des</strong>anté communautaire.• Encadrement adéquat <strong>des</strong>programmes.• Systèmes d’orientation efficacespour <strong>le</strong>s soins en établissement.• Coopération et coordination avecd’autres programmes et secteurs.• Garantie de financement.• Intégration <strong>des</strong> programmescommunautaires <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s servicesau niveau du district et <strong>dans</strong> <strong>le</strong>spolitiques nationa<strong>le</strong>s.Chacun de ces principes est résumébrièvement <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pages suivantes.Organisation et participationcommunautaires cohésivesenglobant tous <strong>le</strong>s membres de lacommunautéUne organisation cohésive et inclusiveest un gage de réussite pour <strong>le</strong>spartenariats communautaires. Lescommunautés fonctionnent selon <strong>des</strong>normes et <strong>des</strong> pratiques établies, souventbien ancrées <strong>dans</strong> l’héritagesocial, religieux ou culturel. Les programmesrespectant cet héritage sesont révélés être <strong>le</strong>s initiatives communautaires<strong>le</strong>s plus réussies enmatière de soins de santé et d’alimentation.En Asie, par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s initiativesà grande échel<strong>le</strong> introduitesau Bangla<strong>des</strong>h (BRAC), en Inde(Jamkhed et autres), au Pakistan(<strong>La</strong>dy Health Workers) et <strong>dans</strong> d’autrespays ont été menées sous l’impulsiond’organisations loca<strong>le</strong>s – souventAspects et défis communs <strong>des</strong> partenariats communautaires enmatière de santé et de nutritionBut principal• Réduire la mortalité et la morbidité maternel<strong>le</strong>s, néonata<strong>le</strong>set infanti<strong>le</strong>s.Objectifs• Améliorer l’accès aux services préventifs et curatifs debase.• Encourager <strong>le</strong>s contacts directs et plus fréquents entre <strong>le</strong>sagents de santé et <strong>le</strong>s dispensateurs de soins, <strong>le</strong>s mèreset <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>.• Encourager <strong>des</strong> changements de comportement durab<strong>le</strong>s.• Soutenir <strong>le</strong>s pratiques de soins.• Encourager la communauté à se mobiliser pour exiger<strong>des</strong> services de meil<strong>le</strong>ure qualité et une plus granderesponsabilité de la part du secteur public.Caractéristiques essentiel<strong>le</strong>s• Les activités liées aux soins de santé et à la nutritionse dérou<strong>le</strong>nt en dehors <strong>des</strong> établissements de santéofficiels.• Les agents de santé communautaire, qui travail<strong>le</strong>nt souventà titre bénévo<strong>le</strong> ou à temps partiel, sont très souvent<strong>des</strong> acteurs clés de la prestation de services essentiels etde la promotion de meil<strong>le</strong>ures pratiques de soins.• <strong>La</strong> formation, l’appui et la supervision <strong>des</strong> agents <strong>des</strong>anté communautaire sont <strong>des</strong> caractéristiques communesde ces programmes.• Il existe souvent <strong>dans</strong> <strong>le</strong> voisinage un centre de référencepour la prestation de services ou <strong>le</strong>s visites à domici<strong>le</strong>.• Une organisation communautaire appuie <strong>le</strong> programmeet participe non seu<strong>le</strong>ment à son administration et à samise en œuvre, mais souvent aussi à sa conception et àson évaluation.• D’autres aspects <strong>des</strong> soins de santé primaires –notamment <strong>le</strong>s interventions <strong>dans</strong> <strong>le</strong> domaine del’eau, de l’assainissement et de l’agriculture – font partieintégrante du programme.Autres caractéristiques communes à certains partenariatscommunautaires• Aiguillage vers <strong>le</strong>s soins en établissement.• Appui <strong>des</strong> agents de vulgarisation.• Intégration <strong>des</strong> programmes <strong>dans</strong> <strong>le</strong> secteur de la santéau sens large.• Intégration <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s politiques et programmes dedéveloppement nationaux.• Mesures visant à créer un environnement porteur, parex., initiatives d’égalité entre <strong>le</strong>s sexes.Obstac<strong>le</strong>s communs aux partenariats communautaires• Manque d’effectifs au niveau <strong>des</strong> agents de santécommunautaire pour assurer <strong>des</strong> services de qualité.• Coordination insuffisante <strong>des</strong> divers participants.• Pénurie de fonds pour financer <strong>le</strong>s activités reposant surla col<strong>le</strong>ctivité.• Approvisionnement irrégulier en médicaments etproduits de base.• Supervision et soutien insuffisants aux agents de santécommunautaire.• Pratiques de soins aux <strong>enfants</strong> solidement ancrées <strong>dans</strong>la tradition.• Situation économique précaire <strong>des</strong> femmes.Voir Références, page 107.48 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


<strong>des</strong> associations féminines. Ces groupesont tiré parti de structures déjàétablies au sein <strong>des</strong> communautés etqui s’étendent à d’autres secteurs dudéveloppement, notamment à l’éducation,au crédit, et à la santé 7 .L’organisation ne suffit pas à el<strong>le</strong> seu<strong>le</strong>pour créer un changement durab<strong>le</strong>.Pour être réel<strong>le</strong>ment efficace et de portéeuniversel<strong>le</strong>, la participation communautairene doit exclure personnesur <strong>le</strong> plan social. Sachant que lastructure et la composition <strong>des</strong> communautéssont souvent hétérogènes,établir un partenariat communautairequi est une source de cohésion socia<strong>le</strong>peut représenter un véritab<strong>le</strong> défi. Desformes d’exclusion et de discriminationfondées sur <strong>le</strong> sexe, la religion,l’origine ethnique ou un handicappeuvent restreindre la portée <strong>des</strong> interventions.Il se peut aussi que <strong>le</strong>s divisionsentre <strong>le</strong>s membres de la communautéremontent à <strong>des</strong> événements età <strong>des</strong> circonstances plus récents, telsque <strong>le</strong>s troub<strong>le</strong>s civils et l’exclusionliée au VIH et au SIDA 8 .Même lorsque <strong>le</strong>s communautés ont<strong>des</strong> organisations qui sont respectéeset n’excluent personne sur <strong>le</strong> plansocial, la participation de tous auxprogrammes n’est pas automatique.Les activités de sensibilisation et decommunication sont indispensab<strong>le</strong>spour permettre aux organisationscommunautaires d’exprimer <strong>le</strong>urs préférenceset <strong>le</strong>urs besoins en matière <strong>des</strong>oins de santé, de nutrition, d’approvisionnementen eau et de services d’assainissement.Une fois qu’un programmea été lancé et mis en œuvre,<strong>le</strong>s membres de la communauté doiventveil<strong>le</strong>r à ce qu’il progresse <strong>dans</strong> <strong>le</strong>sens de <strong>le</strong>urs objectifs déclarés, individuelset col<strong>le</strong>ctifs. Il importe éga<strong>le</strong>mentd’évaluer régulièrement la pertinence<strong>des</strong> programmes au fil du temps 9 .Les programmes qui limitent la participationcommunautaire à la mise en© UNICEF/HQ07-0463/Christine NesbittLes chefs de village peuvent être <strong>des</strong> porte-drapeaux <strong>des</strong> interventions sanitairesessentiel<strong>le</strong>s au sein de <strong>le</strong>ur communauté. Un chef de district vaccine son propre filscontre la poliomyélite, au Nigéria.œuvre risquent de ne créer qu’un sentimentlimité d’appropriation auniveau local, se traduisant par uneparticipation temporaire et restreinte10 . Autre élément important :<strong>le</strong>s réunions périodiques <strong>des</strong> organisationscommunautaires contribuantaux programmes communautaires.Ces réunions sont une occasion dediscuter <strong>des</strong> résultats et <strong>des</strong> donnéesfactuel<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre de la planification,du suivi et de l’évaluation.Appui et incitations aux agents <strong>des</strong>anté communautairesLes agents de santé de la communautéfont partie intégrante <strong>des</strong> programmescommunautaires, servant d’intermédiairesentre <strong>le</strong>s professionnels de lasanté et la col<strong>le</strong>ctivité, et aidant <strong>le</strong>scommunautés à définir et à satisfaire<strong>le</strong>urs propres besoins de santé.Les agents de santé communautairessont généra<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s principaux vecteursde soins, d’éducation et deconseils, notamment par <strong>le</strong> biais <strong>des</strong>visites à domici<strong>le</strong>. En outre, ils fréquentent<strong>le</strong>s établissements de santélocaux, se procurent et fournissent<strong>des</strong> médicaments et autres produitsessentiels, participent à <strong>des</strong> assembléescommunautaires et assument<strong>le</strong>urs responsabilités quant à la gestion<strong>des</strong> programmes. Ils endossentsouvent d’autres rô<strong>le</strong>s consistantnotamment à participer à <strong>des</strong> séancesloca<strong>le</strong>s et régiona<strong>le</strong>s de formation etde synthèse, et à représenter la communauté<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s discussions avecd’autres communautés et avec <strong>le</strong> personnelde santé gouvernemental.Parce qu’ils sont en contact avec <strong>des</strong><strong>enfants</strong> vulnérab<strong>le</strong>s souvent privésd’accès aux services de santé de base,<strong>le</strong>s agents de santé communautairesont largement contribué à améliorerla survie <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>dans</strong> plusieurspays, par exemp<strong>le</strong> l’Équateur, l’Éthiopie,la Colombie et <strong>le</strong> Népal. Les initiativesde passage à plus grandeéchel<strong>le</strong> menées avec succès <strong>dans</strong> <strong>le</strong><strong>monde</strong> en développement confirmentla capacité <strong>des</strong> agents de santé communautairesà offrir <strong>des</strong> services <strong>des</strong>anté équitab<strong>le</strong>s aux <strong>enfants</strong> quivivent <strong>dans</strong> <strong>des</strong> zones reculées, et àLES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES POUR LES SOINS DE SANTÉ 49


contribuer à comb<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s lacunes <strong>des</strong>services de santé officiels.Les initiatives visant à élargir <strong>le</strong>sprogrammes impliquant <strong>des</strong> agentsde santé communautaires, étudiéesplus en détail au Chapitre 4, peuventse heurter à <strong>des</strong> obstac<strong>le</strong>s et à <strong>des</strong>blocages. L’une <strong>des</strong> plus gran<strong>des</strong>difficultés consiste souvent simp<strong>le</strong>mentà conserver une structure et unnombre de participants suffisants.Les programmes existants, indépendammentde <strong>le</strong>ur échel<strong>le</strong>, rencontrent<strong>des</strong> problèmes aux niveaux de la formation,de la supervision et <strong>des</strong> liensavec <strong>le</strong>s communautés qu’ils prétendent<strong>des</strong>servir. Les taux d’attritionsont souvent é<strong>le</strong>vés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s programmesimpliquant <strong>des</strong> agents de santécommunautaires. Une étude a parexemp<strong>le</strong> révélé <strong>des</strong> taux d’attritionde 30 % au bout de neuf mois auSénégal et de 50 % au bout de deuxans au Nigéria. Des problèmes semblab<strong>le</strong>sont été identifiés en Inde,au Sri <strong>La</strong>nka et en République-Uniede Tanzanie 11 .Ce phénomène peut s’expliquer pardifférents facteurs. Les responsabilitésd’un agent de santé communautaireexigent du temps et <strong>des</strong> ressourcesfinancières et entraînent parfois<strong>des</strong> coûts d’opportunité considérab<strong>le</strong>s.Les agents de santé communautaires,en particulier ceux quitravail<strong>le</strong>nt bénévo<strong>le</strong>ment ou qui sontpayés pour partie ou tota<strong>le</strong>ment ennature, ont souvent <strong>des</strong> obligationsà remplir et ont besoin d’un revenupour subvenir aux besoins de <strong>le</strong>urfamil<strong>le</strong>. Lorsque la tâche <strong>des</strong> agentsde santé est trop prenante et exigetrop de ressources, <strong>le</strong>ur travail s’enressent et ils risquent d’abandonner<strong>le</strong>s partenariats communautaires.<strong>La</strong> durabilité <strong>des</strong> programmes reposantsur <strong>le</strong>s agents de santé communautairespasse par la mise en placed’un ensemb<strong>le</strong> d’incitations suffisammentattrayantes pour <strong>le</strong>s retenir. Cesincitations varient selon <strong>le</strong> contexte et<strong>le</strong>s attributions de ce personnel ausein de la communauté. De quelquenature qu’el<strong>le</strong>s soient, el<strong>le</strong>s doivent seconcentrer sur certaines priorités tel<strong>le</strong>sque la compensation <strong>des</strong> coûtsd’opportunité; une supervision adé-Inde : <strong>des</strong> partenariats communautaires pour lutter contre la dénutritionL’enjeuMalgré la vaste amélioration de l’économie nationa<strong>le</strong>, ladénutrition demeure un problème en Inde. En 1999, l’Enquêtenationa<strong>le</strong> sur la santé <strong>des</strong> famil<strong>le</strong>s a révélé que 47 % <strong>des</strong><strong>enfants</strong> de moins de trois ans souffraient d’une insuffisancepondéra<strong>le</strong> – une préva<strong>le</strong>nce moyenne plus é<strong>le</strong>vée qu’enAfrique subsaharienne. Les données de la dernière série d’enquêtesen date, réalisée en 2006, ne font apparaître qu’unléger déclin, avec <strong>des</strong> niveaux de dénutrition de l’ordre de45 % pour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> de moins de trois ans; <strong>dans</strong> plusieursÉtats indiens, notamment <strong>le</strong> Madhya Pra<strong>des</strong>h et <strong>le</strong> Bihar, <strong>le</strong>sniveaux de dénutrition ont augmenté depuis l’enquête précédente.Cette préva<strong>le</strong>nce é<strong>le</strong>vée s’explique entre autres par laméconnaissance qu’ont <strong>le</strong>s dispensateurs de soins <strong>des</strong>besoins alimentaires <strong>des</strong> nourrissons et <strong>des</strong> jeunes <strong>enfants</strong>,par <strong>des</strong> infections fréquentes aggravées par un manqued’hygiène, par une forte pression démographique, par lamédiocre condition socia<strong>le</strong> <strong>des</strong> femmes et <strong>des</strong> fil<strong>le</strong>s, et par<strong>le</strong>s prestations insuffisantes <strong>des</strong> services sociaux.Le Gouvernement indien compte beaucoup sur <strong>le</strong> Programmede développement intégré du jeune enfant (ICDS) pour luttercontre la malnutrition infanti<strong>le</strong>. <strong>La</strong>ncé en 1975, ce programmepropose aux mères de nourrissons et jeunes <strong>enfants</strong> <strong>des</strong>cours d’éducation sur la santé et la nutrition, ainsi que d’autresservices tels que l’alimentation d’appoint, <strong>le</strong>s soins <strong>des</strong>anté primaires et prénatals, la surveillance et la promotionde la croissance, l’enseignement préscolaire non institutionnalisé,la supplémentation en micronutriments et la vaccination.Ces services sont assurés par un réseau de quelque700 000 agents anganwadi (soins aux <strong>enfants</strong>) <strong>des</strong> centrescommunautaires. L’efficacité de ce programme a toutefois étélimitée par divers facteurs allant <strong>des</strong> compétences et <strong>des</strong>connaissances limitées <strong>des</strong> agents anganwadi à un manquede supervision, <strong>des</strong> vacances de postes et <strong>des</strong> imperfections<strong>dans</strong> la politique du programme, par exemp<strong>le</strong> l’attentioninsuffisante accordée aux très jeunes <strong>enfants</strong>.Stratégie et approcheL’UNICEF s’emploie avec <strong>le</strong> Gouvernement indien à accroîtrel’efficacité du Programme ICDS. Les interventions faites à cetégard consistent notamment à renforcer <strong>le</strong> système de gestionet de supervision; améliorer <strong>le</strong>s connaissances et <strong>le</strong>scompétences <strong>des</strong> agents anganwadi, notamment en <strong>le</strong>s incitantà accorder plus de temps et d’attention aux nourrissons;accroître la participation communautaire par une analyse dela <strong>situation</strong> menée de concert avec <strong>le</strong>s villageois, <strong>le</strong> but étantd’identifier <strong>des</strong> volontaires villageois et de <strong>le</strong>ur proposer uneformation de base en matière de soins aux jeunes <strong>enfants</strong>;et accroître <strong>le</strong> nombre de visites à domici<strong>le</strong> effectuées par<strong>le</strong>s agents anganwadi et <strong>le</strong>s volontaires afin d’améliorer <strong>le</strong>comportement <strong>des</strong> parents en matière de soins, ainsi que lacouverture extérieure par <strong>le</strong>s services de santé.Résultats<strong>La</strong> stratégie décrite ci-<strong>des</strong>sus a été appliquée <strong>dans</strong> six États,couvrant au moins 1 000 villages, soit plus d’un million de personnespar État. Environ trois ans après la mise en place <strong>des</strong>interventions, <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> d’impact ont été effectuées <strong>dans</strong> plusieursÉtats, à l’aide d’enquêtes basées sur <strong>le</strong>s ménages représentatifs,afin de comparer <strong>le</strong>s villages d’intervention avec <strong>des</strong>villages témoins ayant <strong>le</strong>s mêmes caractéristiques socia<strong>le</strong>s,économiques et géographiques. Au Rajasthan, par exemp<strong>le</strong>, i<strong>le</strong>st ressorti que <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s villages d’intervention, l’adoption pré-50 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


quate et un soutien <strong>des</strong> pairs; <strong>des</strong>possibilités de développement etd’épanouissement personnels; et unsystème de soutien solide au sein dela communauté 12 .Les incitations requises pour retenir etmotiver <strong>le</strong>s agents de santé communautairene sont pas nécessairementfinancières. Les résultats décevants <strong>des</strong>évaluations de la formation <strong>des</strong> agentsde santé et de <strong>le</strong>ur déploiement àgrande échel<strong>le</strong> après Alma-Ata montrentbien qu’une bonne gestion <strong>des</strong>programmes et <strong>des</strong> stages de perfectionnementgarantissent mieux l’efficacité<strong>des</strong> agents à long terme que laformation initia<strong>le</strong>. <strong>La</strong> participation et<strong>le</strong> soutien actifs <strong>des</strong> membres de lacommunauté sont <strong>des</strong> facteurs essentielsde réussite et de pérennité <strong>des</strong>programmes impliquant <strong>des</strong> agents <strong>des</strong>anté communautaire <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong>entier. Aux Philippines, par exemp<strong>le</strong>,<strong>le</strong>s agents de santé travaillant auniveau du barangay, la plus petiteentité politique du pays, sont devenusun véritab<strong>le</strong> moteur de l’améliorationde la survie <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>. Ce succès aété encouragé par <strong>le</strong> Barangay HealthWorkers’ Benefits and Incentives Actde 1995, dont <strong>le</strong>s dispositions portententre autres sur <strong>le</strong>s allocations de subsistance,l’épanouissement professionne<strong>le</strong>t <strong>des</strong> programmes spéciaux deformation, ainsi qu’un accès préférentielaux prêts. De la même manière,un programme mis en place <strong>dans</strong> <strong>le</strong>Ceara, au Brésil, appliquant un systèmedécentralisé qui permet auxagents de santé communautairesd’avoir un revenu mensuel confortab<strong>le</strong>(deux fois plus é<strong>le</strong>vé que la moyenneloca<strong>le</strong>), a engendré <strong>des</strong> progrès considérab<strong>le</strong>en matière de santé infanti<strong>le</strong>,notamment une baisse de 32 % de lamortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> 13 .Encadrement adéquat <strong>des</strong>programmesL’encadrement <strong>des</strong> partenariats communautairesaxés sur <strong>le</strong>s soins <strong>des</strong>anté primaires peut combattre <strong>le</strong> sentimentd’iso<strong>le</strong>ment <strong>des</strong> agents de santécommunautaires et contribuer à maintenir<strong>le</strong>ur intérêt et <strong>le</strong>ur motivation,réduisant ainsi <strong>le</strong>s risques de départ.<strong>La</strong> fonction de superviseur incombesouvent aux agents de santé qualifiésqui sont attachés ou étroitement liés àcoce de l’allaitement maternel était plus importante et la préva<strong>le</strong>nce<strong>des</strong> retards de croissance largement plus faib<strong>le</strong> que <strong>dans</strong><strong>le</strong>s villages témoins (Voir Figure 3.1). Au Benga<strong>le</strong> Occidental,l’adoption précoce de l’allaitement maternel (76 % <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s villagesd’intervention contre 44 % <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s villages témoins), lasupplémentation en vitamine A (50 % contre 33 %) et <strong>le</strong>s tauxde vaccination (89 % contre 71 % pour la rougeo<strong>le</strong>) étaient plusé<strong>le</strong>vés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s villages d’intervention que <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s villagestémoins, et <strong>le</strong>s taux de malnutrition plus faib<strong>le</strong>s (27 % deretards de croissance contre 32 %). Le coût de ces interventions« supplémentaires » est mo<strong>des</strong>te : 150 à 200 dollars parFigure 3.1Préva<strong>le</strong>nce <strong>des</strong> retards de croissancepar âge (mois)pour cent70605040302010024Source : UNICEF Inde, Rapport annuel 2006, p. 47.Villages témoinsvillage et par année, ce qui représente 9 à 10 % du coût permanentpayé par <strong>le</strong> Gouvernement indien <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre du programmeICDS par village et par an.Les enseignements tirésCompte tenu du niveau é<strong>le</strong>vé et constant de dénutritioninfanti<strong>le</strong> en Inde, il est important de démontrer qu’il estpossib<strong>le</strong> d’apporter <strong>des</strong> changements peu onéreux auprogramme ICDS existant pour améliorer considérab<strong>le</strong>ment<strong>le</strong>s soins de santé aux nourrissons et aux jeunes <strong>enfants</strong>,et que ces changements peuvent, en très peu de temps,se traduire par <strong>des</strong> progrès nutritionnels. Sachant que l’Indecompte environ 43 % d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans souffrantd’une insuffisance pondéra<strong>le</strong>, <strong>le</strong> succès <strong>des</strong> solutions à faib<strong>le</strong>coût <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s États prioritaires de ce pays aura de profon<strong>des</strong>conséquences.Les difficultés restantesLes gouvernements <strong>des</strong> États où ces interventions sont effectuéesont décidé de passer à plus grande échel<strong>le</strong> en utilisant<strong>le</strong>urs propres ressources. L’UNICEF continuera sa collaborationafin de garantir la qualité de la mise en œuvre, et de s’attaquerà certains comportements particulièrement tenacescomme la tendance <strong>des</strong> dispensateurs de soins à retarder <strong>le</strong>début de l’alimentation complémentaire (nettement au-delàde six mois). Malgré une amélioration de l’état nutritionnel<strong>des</strong> nourrissons et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s États où ces interventionsont été mises en œuvre, il reste manifestement encorebien <strong>des</strong> améliorations à apporter.Voir Références, page 107.LES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES POUR LES SOINS DE SANTÉ 51


un établissement de santé, ce quialourdit une charge de travail déjàconsidérab<strong>le</strong>. Les superviseurs doiventeux-mêmes être formés pour acquérir<strong>le</strong>s compétences nécessaires à la supervisiond’un programme communautaire.Il arrive que <strong>des</strong> contraintes enmatière de ressources – humaines,financières ou organisationnel<strong>le</strong>s –limitent la profondeur et l’étendue decette formation, ce qui signifie que <strong>le</strong>ssuperviseurs et <strong>le</strong>s agents de santécommunautaires se trouvent nettementdéfavorisés en ce qui concerne lamise en œuvre et la gestion <strong>des</strong> programmes.Il est important, pour <strong>le</strong>sdeux parties, que <strong>le</strong>s superviseurs serendent <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s communautés, que cesoit pour la formation sur <strong>le</strong> tas oul’apprentissage par la pratique, maisces visites sont souvent compromisespar <strong>des</strong> contraintes financières ou <strong>des</strong>problèmes de transport.L’administration efficace <strong>des</strong> programmescommunautaires facilitel’évaluation, et <strong>le</strong> suivi peut aider àrendre la couverture aussi universel<strong>le</strong>que possib<strong>le</strong>. Les dossiers <strong>des</strong>patients, <strong>le</strong>s fiches de soins et <strong>le</strong>srésultats <strong>des</strong> traitements doivent êtretenus à jour, et <strong>des</strong> réunions doiventêtre organisées régulièrement pourentretenir <strong>le</strong>s liens entre <strong>le</strong>s agents <strong>des</strong>anté et <strong>le</strong>s superviseurs, et pour faciliterl’évaluation du programme et samodification éventuel<strong>le</strong>. Les technologiestel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s bases de donnéesinformatisées, <strong>le</strong> courrier é<strong>le</strong>ctroniqueet <strong>le</strong>s téléphones cellulaires peuventaider à rationnaliser la col<strong>le</strong>cte et ladiffusion <strong>des</strong> informations tout enéconomisant du temps que <strong>le</strong>s agentset <strong>le</strong>s superviseurs peuvent utiliserpour se réunir et rendre visite auxcommunautés et aux famil<strong>le</strong>s.Les programmes ont aussi besoin <strong>des</strong>outien en termes de logistique, fournitureset équipements. Les agents <strong>des</strong>anté locaux ont besoin, quant à eux,d’outils, notamment de formation etde produits, pour faire <strong>le</strong>ur travail etconserver <strong>le</strong>ur standing <strong>dans</strong> la communauté.Les évaluations déjà évoquéesde programmes à grandeéchel<strong>le</strong> impliquant <strong>des</strong> agents de santélocaux lancés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s années 1980révè<strong>le</strong>nt que quand ces outils et cesproduits – surtout <strong>le</strong>s médicaments –Prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant : l’influence <strong>des</strong>programmes de « mère à mère » en Afrique de l’Est et austra<strong>le</strong><strong>La</strong> prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant(PTME) est de toute évidence une tâche prioritaire. Quelque530 000 <strong>enfants</strong> ont été infectés par <strong>le</strong> VIH en 2006, en majoritépar une transmission de la mère à l’enfant. Sans traitement,un bébé sur deux, né avec <strong>le</strong> virus, mourra avant l’âgede deux ans.Il est néanmoins possib<strong>le</strong> de faire recu<strong>le</strong>r de manière significativela transmission du VIH de la mère à l’enfant avec <strong>des</strong>initiatives fondamenta<strong>le</strong>s : identifier <strong>le</strong>s femmes infectées par<strong>le</strong> VIH en offrant un dépistage de routine; <strong>le</strong>s enrô<strong>le</strong>r <strong>dans</strong><strong>des</strong> programmes de PTME; garantir que <strong>le</strong>s systèmes <strong>des</strong>anté sont p<strong>le</strong>inement en mesure de fournir <strong>des</strong> régimes antirétrovirauxprophylactiques et thérapeutiques; et encourager<strong>le</strong>s femmes à donner à <strong>le</strong>urs nourrissons une alimentationoptima<strong>le</strong> et sans risque.Même lorsque de tels services et initiatives existent, denombreuses femmes enceintes n’y ont pas accès pour diversesraisons – manque d’information, peur de l’exclusion ou surchargede travail <strong>des</strong> agents de santé. Le faib<strong>le</strong> taux de participationaux programmes de PTME post-partum est un problèmeque connaissent de nombreux pays, même lorsque <strong>le</strong>s femmesont bénéficié de services de PTME durant <strong>le</strong>ur grossesse.Le soutien de mère à mère est un programme original, organisésur place <strong>dans</strong> 73 sites d’Afrique du Sud et 15 sites duLesotho. Il utilise l’éducation et l’autonomisation pour prévenirla transmission du VIH de la mère à l’enfant, lutter contrel’exclusion au sein <strong>des</strong> famil<strong>le</strong>s et <strong>des</strong> communautés, et prolongerla vie <strong>des</strong> mères par un suivi scrupu<strong>le</strong>ux <strong>des</strong> prescriptionsmédica<strong>le</strong>s. Fondé par <strong>le</strong> Dr Mitch Besser en 2001, ceprogramme part du principe selon <strong>le</strong>quel <strong>le</strong>s mères sontel<strong>le</strong>s-mêmes d’excel<strong>le</strong>ntes conseillères et assistantes pour <strong>le</strong>sfemmes enceintes.Le programme de mère à mère vise à réunir <strong>le</strong>s femmesbénéficiant de soins prénatals avec <strong>des</strong> mères conseillères ou<strong>des</strong> mentors pour discuter <strong>des</strong> problèmes de santé, de préventiondu VIH et de soins aux <strong>enfants</strong> durant la période néonata<strong>le</strong>.Il forme et engage <strong>des</strong> mères séropositives qui ontdéjà participé à <strong>des</strong> programmes de PTME comme éducatrices(« mères mentors »), et travail<strong>le</strong> de concert avec <strong>des</strong>organisations non gouvernementa<strong>le</strong>s et <strong>des</strong> établissementsde soins locaux à la création d’un modè<strong>le</strong> qui puisse s’intégrerau cadre <strong>des</strong> initiatives nationa<strong>le</strong>s de PTME en Afriquesubsaharienne. Les mères mentors sont <strong>des</strong> éducatrices pour<strong>le</strong>s femmes enceintes. Leur formation <strong>le</strong>ur permet de se livrerà diverses activités : prodiguer <strong>des</strong> conseils sur l’infection par<strong>le</strong> VIH et sur la thérapie antirétrovira<strong>le</strong>, encourager <strong>le</strong>s comportementsqui empêchent la transmission du VIH de la mèreà l’enfant, discuter de l’importance d’un suivi adéquat de lamère et de l’enfant après l’accouchement, proposer <strong>des</strong>métho<strong>des</strong> allant <strong>dans</strong> <strong>le</strong> sens de comportements sexuelsmoins dangereux et <strong>des</strong> directives nutritionnel<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>sfemmes vivant avec <strong>le</strong> VIH.Dans <strong>le</strong> cadre de cette initiative en p<strong>le</strong>ine expansion, <strong>des</strong> partenariatsinternationaux ont été créés au Botswana et enÉthiopie, et de nouveaux programmes sont en passe dedébuter au Kenya, au Rwanda et en Zambie.L’importance de programmes tels que <strong>le</strong> soutien de mère àmère ne saurait être surestimée, compte tenu de la com-52 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


ne sont pas appropriés et que <strong>le</strong>slivraisons ne suivent pas, ce personnelne peut pas faire son travail efficacement.Lorsque <strong>le</strong>s communautés sontéloignées de tout établissement <strong>des</strong>anté susceptib<strong>le</strong> de <strong>le</strong>s soutenir, ilapparaît clairement que <strong>le</strong>s programmessont plus efficaces lorsqu’unca<strong>le</strong>ndrier précis <strong>des</strong> visites <strong>des</strong> superviseurset <strong>des</strong> agents de santé a étéétabli et que <strong>le</strong>s transports entre <strong>le</strong>sdeux sites ont été organisés.<strong>La</strong> supervision ne devrait pas êtreassumée par <strong>le</strong>s seuls fonctionnairesresponsab<strong>le</strong>s de la santé; <strong>le</strong>s organisationscommunautaires ont aussi <strong>le</strong>urrô<strong>le</strong> à jouer <strong>dans</strong> la surveillance <strong>des</strong>agents de santé et <strong>le</strong> suivi <strong>des</strong> résultats<strong>des</strong> programmes. Selon <strong>des</strong> principeslargement acceptés par <strong>le</strong> personnelsoignant, il est recommandéque la communauté participe à lasé<strong>le</strong>ction initia<strong>le</strong> <strong>des</strong> agents de santé,et que ceux-ci acceptent que <strong>le</strong>s membresde la communauté participent àl’identification <strong>des</strong> priorités et à laplanification <strong>des</strong> projets 14 .Des systèmes d’aiguillageefficacesLes systèmes d’aiguillage, lorsqu’ilssont efficaces, sont <strong>le</strong> pendant essentielde tout programme communautairecouronné de succès visant àassurer <strong>le</strong> continuum <strong>des</strong> soins (voirChapitre 4). Les hôpitaux fournissent<strong>des</strong> services qui ne peuvent pasêtre dispensés ail<strong>le</strong>urs en toute sécurité,comme <strong>le</strong>s césariennes et d’autressoins obstétricaux d’urgence.Cependant, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays <strong>le</strong>s pluspauvres qui affichent <strong>des</strong> taux é<strong>le</strong>vésde mortalité maternel<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong>,<strong>le</strong>s ressources affectées aux soinsde santé sont souvent limitées etl’accès aux hôpitaux centraux estgénéra<strong>le</strong>ment faib<strong>le</strong>. Dans ces <strong>situation</strong>s,<strong>des</strong> millions d’<strong>enfants</strong> peuventêtre pris en charge très rapidementen développant <strong>des</strong> interventionséprouvées et d’un bon rapport coûtefficacitéen matière de soins <strong>des</strong>anté primaires, en particulier <strong>le</strong>sinterventions communautaires.En même temps, il convient d’investir<strong>dans</strong> <strong>le</strong> renforcement <strong>des</strong> systèmes <strong>des</strong>anté au niveau du district de façon àce que <strong>le</strong>s établissements concernésp<strong>le</strong>xité croissante du schéma thérapeutique et <strong>des</strong> ressourceslimitées de nombreux établissements de santé <strong>dans</strong> <strong>le</strong>scontextes de préva<strong>le</strong>nce é<strong>le</strong>vée du VIH. De nouvel<strong>le</strong>s directivessur la PTME publiées par l’Organisation mondia<strong>le</strong> de laSanté, préconisent l’introduction de schémas antirétrovirauxplus comp<strong>le</strong>xes, afin de prévenir la transmission du VIH dela mère à l’enfant. On insiste de plus en plus sur la nécessité,d’une part, d’améliorer l’accès <strong>des</strong> femmes enceintesséropositives à un traitement antirétroviral compte tenu de<strong>le</strong>ur état de santé, et d’autre part, d’élargir l’accès au dépistageprécoce pour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> ayant bénéficié d’un programmede PTME. Les programmes tels que <strong>le</strong> soutien demère à mère, qui associent <strong>des</strong> membres engagés et bieninformés de la communauté à la réussite <strong>des</strong> initiatives dePTME, sont de plus en plus essentiels pour soutenir l’action<strong>des</strong> dispensateurs de soins en matière de prévention et detraitement du SIDA.Les partisans <strong>des</strong> programmes de « mère à mère » sont fermementconvaincus que <strong>le</strong>s « mères mentors » devraient êtrereconnues à <strong>le</strong>ur juste va<strong>le</strong>ur pour la contribution très précieusequ’el<strong>le</strong>s apportent. Selon <strong>le</strong> Dr Besser, « <strong>des</strong> mèresmentors ayant el<strong>le</strong>s-mêmes consulté <strong>des</strong> services de PTMEsont recrutées sur place et touchent un salaire pour <strong>le</strong>ur travail,devenant ainsi <strong>des</strong> membres professionnels à partentière de l’équipe soignante. »Une évaluation indépendante <strong>des</strong> programmes de mère àmère a été menée récemment par <strong>le</strong> Programme Horizons duConseil de la Population. Un certain nombre de résultatsencourageants ont été constatés à cet égard, notamment :• Les femmes venant d’accoucher qui avaient eu au moinsdeux contacts avec <strong>des</strong> services de mère à mère étaientbeaucoup plus susceptib<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s non-participantesd’avoir dévoilé <strong>le</strong>ur séropositivité à quelqu’un (97 % pour<strong>le</strong>s participantes contre 85 % pour <strong>le</strong>s non-participantes;va<strong>le</strong>ur p


Quand <strong>le</strong>s autorités favorisent <strong>le</strong> changement pour <strong>le</strong>s mères et <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> en Éthiopiepar Tedros Adhanom, Ministre de la santé, ÉthiopieL’expérience de l’Éthiopie en matière de survie de l’enfantrévè<strong>le</strong> que lorsque <strong>le</strong>s autorités politiques s’engagent <strong>dans</strong>un rô<strong>le</strong> dynamique de chef de fi<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s résultats peuventêtre extraordinaires. En 2004, <strong>le</strong> Premier Ministre Me<strong>le</strong>sZenawi encouragea <strong>le</strong> gouvernement et ses partenaires àl’aider à élaborer un document d’orientation en faveur <strong>des</strong>soins de santé universels, malgré d’énormes obstac<strong>le</strong>s àsurmonter. Bien que plus de 80 % <strong>des</strong> décès d’<strong>enfants</strong>soient évitab<strong>le</strong>s, la couverture et l’utilisation <strong>des</strong> servicesde prévention restaient faib<strong>le</strong>s : moins de 30 % <strong>des</strong> femmesrecevaient <strong>des</strong> soins prénatals et 49 % seu<strong>le</strong>ment <strong>des</strong><strong>enfants</strong> recevaient toute la gamme <strong>des</strong> vaccins requisavant <strong>le</strong>ur premier anniversaire.Le Programme de vulgarisation de la santéLe gouvernement et ses partenaires font face à ces problèmespar l’intermédiaire du Programme de vulgarisation dela santé, une stratégie nationa<strong>le</strong> ayant pour but de promouvoirla santé maternel<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> au niveau communautaire.Ancré <strong>dans</strong> la philosophie selon laquel<strong>le</strong> la santéest un produit qui peut être élaboré par <strong>des</strong> personnes, <strong>le</strong>Programme de vulgarisation de la santé donne <strong>le</strong>s moyensaux communautés de prendre <strong>des</strong> décisions éclairées sur<strong>le</strong>ur propre santé en <strong>le</strong>ur inculquant <strong>des</strong> compétences et<strong>des</strong> connaissances appropriées.Pour s’assurer de la réussite de ce plan, <strong>le</strong> gouvernementest en train de déployer 30 000 agents de vulgarisation sanitairede sexe féminin – un engagement de ressources financièreset humaines extraordinaire – afin de promouvoir 16interventions de base permettant de lutter contre <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>scauses de mortalité infanti<strong>le</strong> et maternel<strong>le</strong>. Plus de 17000 agents ont été employés à ce jour et 7 000 autres sonten formation. Chaque kebe<strong>le</strong> (la plus petite unité administrativedu pays) possède un agent de vulgarisation sanitairerecruté loca<strong>le</strong>ment et formé par <strong>le</strong> Ministère de la santé. Legouvernement a éga<strong>le</strong>ment mis en place une Stratégie amélioréede sensibilisation, un programme de transition quifournit <strong>des</strong> services d’urgence et <strong>des</strong> soins de base auxcommunautés en attendant l’arrivée d’agents sanitairesqualifiés.Parallè<strong>le</strong>ment, d’autres initiatives visant à renforcer l’infrastructurequi soutient <strong>le</strong>s hôpitaux centraux sont sur <strong>le</strong>point d’aboutir. Le gouvernement investit <strong>dans</strong> un Systèmeinformatisé d’aide à la gestion de la santé qui a pour butde réunir <strong>des</strong> données à tous <strong>le</strong>s niveaux, même au niveaudu poste sanitaire. En octobre 2006, <strong>le</strong> gouvernement aadopté un Système national d’approvisionnement en fournituressanitaires pour s’assurer que <strong>le</strong>s vaccins, médicamentsessentiels et autres produits sanitaires sont disponib<strong>le</strong>sà tout moment <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s établissements de santé dusecteur privé. Ces initiatives sont essentiel<strong>le</strong>s pour garantirla pérennité <strong>des</strong> progrès accomplis à ce jour grâce auxinitiatives de santé vertica<strong>le</strong>s et communautaires.Enseignements tirésLe Programme de vulgarisation sanitaire a permis de tirer deprécieux enseignements. <strong>La</strong> première <strong>le</strong>çon à retenir est quel’élargissement d’une initiative dépend de trois facteurs :rapidité, volume et qualité. Des processus de planificationbien réglés ont résolu <strong>le</strong>s problèmes de rapidité et devolume. Par exemp<strong>le</strong>, quand <strong>le</strong> gouvernement a organiséune campagne nationa<strong>le</strong> de distribution de moustiquairestraitées à l’insecticide, <strong>le</strong>s donateurs, en particulier laBanque mondia<strong>le</strong>, <strong>le</strong> Centre Carter, <strong>le</strong> Fonds mondial etl’UNICEF, ont coordonné <strong>le</strong>ur soutien à la campagne nationa<strong>le</strong>,contribuant ainsi à atteindre <strong>le</strong> cib<strong>le</strong> de distribution de20 millions de moustiquaires en deux ans. Chaque ménagea eu droit à deux moustiquaires qui sont utilisées essentiel<strong>le</strong>mentpour protéger <strong>le</strong>s femmes et <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> contre <strong>le</strong>paludisme.Le deuxième enseignement tiré est que rapidité et volumene sont pas nécessairement synonymes de qualité. Desefforts supplémentaires devront être déployés pour s’assurerque <strong>le</strong>s ménages savent quand et comment utiliser <strong>le</strong>sressources sanitaires, y compris <strong>le</strong>s moustiquaires. Lesfemmes agents de vulgarisation sanitaire s’efforcent decomb<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s lacunes en matière de communication entre <strong>le</strong>secteur de la santé et <strong>le</strong>s communautés qu’il <strong>des</strong>sert engagnant la confiance <strong>des</strong> communautés et en s’adressantdirectement aux mères.Le troisième enseignement tiré, qui est peut-être <strong>le</strong> plusimportant de tous, concerne l’importance exceptionnel<strong>le</strong><strong>des</strong> autorités politiques. Un « <strong>le</strong>adership » politiquevéritab<strong>le</strong> exige un engagement actif et réel à toutes <strong>le</strong>sétapes du processus – de l’identification du problème et del’établissement <strong>des</strong> objectifs, à la mobilisation <strong>des</strong> ressourceset à l’encouragement à la participation communautaire.Les discussions publiques sur <strong>le</strong>s besoins et <strong>le</strong>s priorités enmatière de soins, et la coopération entre tous <strong>le</strong>s acteurs,y compris <strong>le</strong>s donateurs, <strong>le</strong>s prestataires de soins et <strong>le</strong>scommunautés, ont contribué à renforcer l’adhésion de lacommunauté au Programme de vulgarisation sanitaire.Nos partenaires, et notamment l’UNICEF et <strong>le</strong>s autres donateurs,soutiennent <strong>le</strong> mécanisme de planification nationa<strong>le</strong>en harmonisant <strong>le</strong>urs activités et <strong>le</strong>ur soutien aux prioritésétablies par l’Éthiopie. On ne peut que se féliciter que <strong>le</strong>sdonateurs aient signé un code de conduite et adopté unmanuel commun d’harmonisation, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> but d’établir unplan unique, un budget unique et de présenter un rapportfinal commun. Il s’agit d’un objectif ambitieux que nousespérons atteindre à long terme.Même munie de son document d’orientation en faveur dela réalisation de l’OMD 4, l’Éthiopie est encore confrontée àplusieurs obstac<strong>le</strong>s, mais <strong>le</strong>s progrès accomplis jusqu’iciprouvent que notre vision d’un accès universel à <strong>des</strong> soinsde santé abordab<strong>le</strong>s peut devenir réalité.54 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


© UNICEF/HQ06-1855/Josh EsteyLes changements de comportement positifs au sein du ménage et de la communauté entraînent <strong>des</strong> améliorations de la santé de la mère,du nouveau-né et de l'enfant. Un agent de santé local explique comment utiliser <strong>des</strong> appareils de traitement de l'eau, Indonésie.puissent prendre en charge <strong>le</strong>spatients aiguillés vers eux et poursoutenir l’expansion <strong>des</strong> services <strong>des</strong>oins de santé primaires essentiels. Lesagents de santé communautaires ontprouvé qu’ils étaient capab<strong>le</strong>s deprendre en charge plusieurs maladiesinfanti<strong>le</strong>s graves comme la diarrhée,<strong>le</strong> paludisme, la malnutrition aiguë etla pneumonie; la supervision et l’accèsaux services d’aiguillage renforcent laqualité de cette activité.Les agents de santé communautairesont moins efficaces en ce quiconcerne l’identification et la priseen charge <strong>des</strong> complications lors del’accouchement. Pour faire recu<strong>le</strong>rla mortalité maternel<strong>le</strong>, il convientde renforcer <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> <strong>des</strong> soignantsqualifiés lors de l’accouchement et<strong>le</strong>s systèmes d’aiguillage vers <strong>le</strong>ssoins obstétricaux d’urgence.Les systèmes de santé au niveau dudistrict servent de centre de coordination<strong>des</strong> programmes de santépublique, en intégrant <strong>le</strong>s soinsdirects proposés aux patients lors<strong>des</strong> campagnes ciblant l’ensemb<strong>le</strong> dela population, ainsi que la supervisionet la coordination <strong>des</strong> soinscommunautaires et d’autres servicesde santé de plus faib<strong>le</strong> niveau. Auxéchelons supérieurs (hôpitaux régionauxou nationaux), ce rô<strong>le</strong> est souventélargi pour y inclure <strong>des</strong> fonctionstel<strong>le</strong>s que la formation et larecherche, ainsi que <strong>le</strong> soutien techniqueet la garantie de qualité pour<strong>le</strong>s niveaux inférieurs.L’un <strong>des</strong> éléments essentiels d’un systèmed’aiguillage efficace est la qualitéde la communication entre <strong>le</strong>sparticipants au programme communautaireet <strong>le</strong> personnel hospitalier.Pour reprendre <strong>le</strong>s points évoquésprécédemment, <strong>le</strong>s hôpitaux centrauxdevraient contribuer aux programmescommunautaires en accordantun soutien vigoureux auxagents sanitaires locaux et en consacrantune partie de <strong>le</strong>ur temps à <strong>le</strong>sconseil<strong>le</strong>r <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre de contactspersonnels ou d’autres formes decommunication. <strong>La</strong> modernisation<strong>des</strong> technologies de l’information etde la communication facilitera <strong>le</strong>dialogue et l’aiguillage <strong>des</strong> patientsvers <strong>des</strong> services appropriés même<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays à revenu faib<strong>le</strong> 15 .Coordination et coopération avecd’autres programmes et secteursTout comme <strong>le</strong>s systèmes d’aiguillagesont essentiels pour soutenir et coordonner<strong>le</strong>s activités au niveau communautaire,la coopération et la communicationentre <strong>le</strong>s programmes auLES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES POUR LES SOINS DE SANTÉ 55


Les agents de santé locaux sont <strong>le</strong>s moteurs <strong>des</strong> partenariats communautaires établis<strong>dans</strong> <strong>le</strong> secteur <strong>des</strong> soins de santé primaires. Un agent de santé pèse un enfant <strong>dans</strong> <strong>le</strong>cadre de la surveillance de la croissance <strong>dans</strong> une communauté rura<strong>le</strong>, Iraq.niveau du district, ainsi que la collaborationintersectoriel<strong>le</strong>, sont éga<strong>le</strong>mentimportantes. <strong>La</strong> coordinationavec <strong>le</strong>s autres services de santé peutrevêtir diverses formes. Les avantagesqu’on peut en tirer sont multip<strong>le</strong>s :échange de nouvel<strong>le</strong>s idées, d’activitésde formation, de ressources et decompétences en matière d’évaluation;mais aussi a<strong>le</strong>rte rapide, prise encharge et maîtrise <strong>des</strong> épidémies 16 .Au Cambodge, par exemp<strong>le</strong>, <strong>des</strong>organisations non gouvernementa<strong>le</strong>spartagent <strong>des</strong> ressources <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadred’un groupe national d’ONG pour lasurvie de l’enfant qui se réunit régulièrementà Phnom Penh. Les membresde ce groupe et <strong>des</strong> représentantsdu Ministère de la santé rendent visiteaux différents projets pour <strong>le</strong>s examiner,tirer parti <strong>des</strong> progrès accompliset <strong>des</strong> adaptations apportées aux activitésrelatives aux soins à la mère, aunouveau-né et à l’enfant 17 . Grâce auxgroupes de ce genre, <strong>le</strong>s organisationsinternationa<strong>le</strong>s ont pu échanger <strong>le</strong>ursmeil<strong>le</strong>ures pratiques partout <strong>dans</strong> <strong>le</strong><strong>monde</strong>. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s métho<strong>des</strong>du Groupe de santé (Care Group)mentionnées <strong>dans</strong> l’encadré sur <strong>le</strong>Mozambique à la page 59 sontéga<strong>le</strong>ment utilisées au Cambodge,au Malawi et au Rwanda 18 .Au sein <strong>des</strong> communautés, <strong>le</strong>s liensentre <strong>le</strong>s groupes peuvent éga<strong>le</strong>mentcontribuer à la pérennité <strong>des</strong> programmesde santé. Une série d’enquêtesà grande échel<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s ménages,réalisée <strong>dans</strong> sept régions deColombie, Équateur, Nicaragua et© UNICEF/MENA06218/Shehzad NooraniPérou, a permis d’évaluer <strong>le</strong>s problèmesopérationnels pratiques liés àla distribution et à l’utilisation demoustiquaires traitées à l’insecticide.Les enquêtes ont révélé <strong>des</strong> variationsprofon<strong>des</strong> concernant l’utilisation demoustiquaires imprégnées, allant de25 % <strong>des</strong> ménages <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s régions duNicaragua et atteignant jusqu’à 90 %en Amazonie péruvienne. Dans quatre<strong>des</strong> secteurs couverts par l’étude, <strong>des</strong>associations loca<strong>le</strong>s de femmes fabriquaient<strong>le</strong>s moustiquaires, qui étaientensuite commercialisées par <strong>le</strong>s agentsde santé locaux <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s communautés,et <strong>le</strong>s gains étaient placés <strong>dans</strong>un fonds autorenouvelab<strong>le</strong> 19 .<strong>La</strong> collaboration intersectoriel<strong>le</strong> impliqueune coopération avec tous <strong>le</strong>ssecteurs qui exercent une influencesur la santé au niveau de la famil<strong>le</strong> etde la communauté. Non seu<strong>le</strong>mentune tel<strong>le</strong> coopération fournit une baseintégrée et potentiel<strong>le</strong>ment plus durab<strong>le</strong>pour réaliser <strong>des</strong> progrès <strong>dans</strong> <strong>le</strong>domaine sanitaire, mais el<strong>le</strong> donneaussi <strong>des</strong> moyens d’action aux communautésen créant un tremplin qui<strong>le</strong>ur permet d’apporter <strong>le</strong>ur contributionà un éventail plus large de questionsrelatives à <strong>le</strong>ur santé. Sans collaboration,<strong>le</strong>s divers secteurs risquentde faire cavalier seul ou de poursuivre<strong>des</strong> objectifs croisés, perdant de vue<strong>le</strong>s synergies qui pourraient avoir uneffet multiplicateur.Toute approche intégrée de la santé dela mère, du nouveau-né et de l’enfantrepose sur une collaboration entre <strong>le</strong>sprogrammes et <strong>le</strong>s secteurs axés sur lasanté, la nutrition, l’hygiène, <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>smaladies et la sécurité alimentaire,ainsi que <strong>le</strong>s initiatives visant àcomb<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s lacunes en matière d’infrastructure<strong>des</strong> transports et d’accès auxéquipements sanitaires et d’approvisionnementen eau 20 .<strong>La</strong> préva<strong>le</strong>nce é<strong>le</strong>vée de co-morbiditéchez <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> mala<strong>des</strong> est une autre56 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


onne raison d’établir une collaborationintersectoriel<strong>le</strong>. Bien que ce problèmesoit abordé <strong>dans</strong> <strong>le</strong> programmede prise en charge intégrée par lacommunauté <strong>des</strong> maladies de l’enfant,lorsque <strong>le</strong>s conditions environnementa<strong>le</strong>ss’améliorent, <strong>le</strong>s actions de luttecontre la maladie en sont renforcées.Par exemp<strong>le</strong>, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cas <strong>des</strong> maladiesdiarrhéiques – l’une <strong>des</strong> causes majeuresde mortalité infanti<strong>le</strong> – il arriveque l’enfant souffre aussi de dénutrition.<strong>La</strong> collaboration intersectoriel<strong>le</strong>entre <strong>le</strong>s agents de santé locaux et <strong>le</strong>sresponsab<strong>le</strong>s de l’amélioration <strong>des</strong>équipements d’approvisionnement eneau et d’assainissement s’impose donc.Les mesures visant à améliorer <strong>le</strong>spratiques alimentaires – en accordant,par exemp<strong>le</strong>, davantage d’attention àl’hygiène alimentaire – ne donnent pas<strong>le</strong>s résultats escomptés parce que l’approvisionnementen eau est déficientet contaminé, et <strong>le</strong>s installations sanitairespeu performantes 21 . Dans <strong>le</strong>même ordre d’idées, <strong>le</strong>s mesuresvisant à renforcer <strong>le</strong>s systèmes d’aiguillagevers <strong>des</strong> établissements mieuxéquipés bénéficieraient d’une améliorationde l’infrastructure routière : <strong>le</strong>stransports de patients et du personnelsoignant d’un établissement à l’autreainsi que <strong>le</strong>s livraisons de fournituresmédica<strong>le</strong>s et d’aliments essentiels enseraient donc facilités.Garantie de financementLe financement <strong>des</strong> programmescommunautaires de santé peut provenird’un large éventail de sources :membres de la communauté; autoritésmunicipa<strong>le</strong>s ou du district parl’intermédiaire <strong>des</strong> établissements <strong>des</strong>anté locaux; clients privés ou organisationscommunautaires; autoritésnationa<strong>le</strong>s ou organisations non gouvernementa<strong>le</strong>sà <strong>des</strong> niveaux administratifsplus é<strong>le</strong>vés au sein du pays et àl’étranger.<strong>La</strong> garantie de financement pour <strong>le</strong>sprogrammes communautaires est unmécanisme comp<strong>le</strong>xe et parfoiscontesté et l’examen <strong>des</strong> argumentsde part et d’autre dépasse la portéedu présent rapport. Dans <strong>le</strong>s pays àrevenu faib<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s donateurs extérieurscontinueront toutefois à financer<strong>dans</strong> une large mesure la santé <strong>des</strong><strong>enfants</strong>. Pour qu’un programme communautairesoit couronné de succès,il doit être viab<strong>le</strong> à long terme, enassumant qu’il bénéficie d’une basefinancière solide lorsque <strong>le</strong> financement<strong>des</strong> donateurs prend fin.C’est loin d’être faci<strong>le</strong>. Les pays etdistricts dont <strong>le</strong>s capacités du systèmede santé sont faib<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>smoyens financiers limités ont souventbeaucoup de difficultés pour maintenir<strong>des</strong> programmes, même ceux detail<strong>le</strong> moyenne, en l’absence dedonateur. Par ail<strong>le</strong>urs, il n’existe pasde panacée universel<strong>le</strong> permettant decréer <strong>des</strong> structures financières soli<strong>des</strong>et indépendantes. En ce quiconcerne <strong>le</strong>s agents de santé, particulièrementau niveau de la communauté,certains types d’incitationsfinancières sont nécessaires pour <strong>le</strong>saider à nourrir <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong>, pérenniser<strong>le</strong>ur participation au programmeet conserver <strong>le</strong>ur motivation. Demême, il faut parfois avoir recours à<strong>des</strong> compensations pour que <strong>des</strong>professionnels qualifiés mais souventmal payés acceptent de travail<strong>le</strong>r<strong>dans</strong> <strong>des</strong> régions défavorisées et <strong>des</strong>programmes communautaires.À <strong>des</strong> fins de viabilité et d’équité, laquestion du partage <strong>des</strong> coûts endemandant une participation financièreaux utilisateurs <strong>des</strong> services <strong>des</strong>anté et autres services essentiels de lacommunauté doit souvent être résoluepar la communauté el<strong>le</strong>-même.Lorsque <strong>le</strong>s usagers doivent payerpour un service, il faut s’assurer que<strong>le</strong> prix demandé n’est pas prohibitif.Certains services, comme la vaccinationet <strong>le</strong>s urgences, doivent être gratuits.Il est souhaitab<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s sommesperçues pour <strong>des</strong> services fournisau sein de la communauté soientconservées et gérées par cel<strong>le</strong>-ci et utiliséespour financer <strong>des</strong> activités dontel<strong>le</strong> bénéficie directement, commel’achat de médicaments ou <strong>le</strong>s incitationsà fournir un travail de qualitépour <strong>le</strong>s agents de santé. <strong>La</strong> rémunération<strong>des</strong> agents de santé locaux doitpasser par <strong>le</strong>s comités de santé communautaire,idéa<strong>le</strong>ment composés demembres de la communauté, d’agentsde santé et d’administrateurs <strong>des</strong> établissementsde santé locaux. Lorsquela communauté décide de faire payer<strong>le</strong>s services de santé, il convient demettre en place un système permettantà ceux qui ne peuvent pas payer,d’après la communauté, d’avoir accèsaux soins gratuitement 22 .Intégration <strong>des</strong> programmescommunautaires <strong>dans</strong> <strong>le</strong>sservices au niveau du district et<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s politiques nationa<strong>le</strong>sLes partenariats communautaires<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s secteurs de la santé, de lanutrition, de l’eau et de l’assainissementet de la lutte contre <strong>le</strong> SIDAabondent <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> en développement.Leur utilité potentiel<strong>le</strong> n’estpas en cause, cependant divers élémentscontribuent à <strong>le</strong>ur succès et, àl’inverse, d’autres facteurs menacent<strong>le</strong>ur viabilité et <strong>le</strong>ur portée. Deux élémentsessentiels soutiennent <strong>le</strong>s initiativescommunautaires et assurent <strong>le</strong>urpérennité : un appui actif de la part<strong>des</strong> autorités provincia<strong>le</strong>s et centra<strong>le</strong>s,et l’intégration <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s politiques,plans et budgets gouvernementaux.<strong>La</strong> survie, la santé et la nutritionmaternel<strong>le</strong>s et infanti<strong>le</strong>s doivent avoirune place prioritaire <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s plans et<strong>le</strong>s budgets nationaux et décentralisés,et el<strong>le</strong>s doivent être assortiesd’objectifs clairs et d’étapes concrètes.Les stratégies en faveur de la surviede l’enfant seront l’aboutissementd’un processus de consultation impliquant<strong>des</strong> représentants à tous <strong>le</strong>sLES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES POUR LES SOINS DE SANTÉ 57


Les programmes communautaires bénéficient d’un accès aux soins en établissement. Cetagent de santé prépare une solution composée de sels de réhydratation ora<strong>le</strong>, Érythrée.niveaux : communautaire, district etnational, ainsi que <strong>des</strong> représentantsde la communauté <strong>des</strong> donateurs. <strong>La</strong>première étape d’une stratégie bienciblée consiste à déterminer <strong>le</strong>s variations<strong>des</strong> profils épidémiologiques quiexistent au sein d’un même pays. I<strong>le</strong>st tout aussi important de procéderà <strong>des</strong> évaluations détaillées <strong>des</strong> réalitésfinancières et du développement<strong>des</strong> infrastructures aux niveaux communautaire,du district et national<strong>des</strong> prestations de soins. Ces aspectssont la pierre angulaire d’une mise enœuvre réussie d’une stratégie nationa<strong>le</strong>en faveur de la santé de l’enfantet de la mère et ils doivent donc êtrepris en compte dès <strong>le</strong> début de toutexercice de planification.Les stratégies nationa<strong>le</strong>s doiventaccorder une attention prioritaire àl’élimination <strong>des</strong> obstac<strong>le</strong>s qui entraventune mise en œuvre à différentsniveaux et un élargissement réels <strong>des</strong>systèmes de santé (voir Chapitre 4pour plus de détails sur <strong>le</strong>s mesuresqui permettraient d’éliminer <strong>le</strong>s blocages,ou gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>ment, quientravent <strong>le</strong>s prestations de soins). Aunombre <strong>des</strong> blocages, on peut citerl’irrégularité <strong>des</strong> séances devaccination, la mauvaise expériencesubie par <strong>des</strong> patients venus en consultation,l’éloignement <strong>des</strong> centres <strong>des</strong>anté et l’absence d’information. Auniveau familial et communautaire, lapénurie de fournitures de base à unprix abordab<strong>le</strong>, une demande faib<strong>le</strong> etd’autres problèmes fondamentaux,comme la vente de moustiquaires nontraitées à l’insecticide, limitent l’efficacitéde la couverture par <strong>le</strong>s services <strong>des</strong>oins de santé primaires 23 .Il est probab<strong>le</strong> que tant <strong>le</strong>s initiativesà court terme ciblant une maladiespécifique – qui sont de plus en plussouvent soutenues par de nouveauxpartenariats internationaux de donateurs– que <strong>le</strong>s programmes de développementà long terme du secteur dela santé continueront à coexister. Desressources humaines et financièresdoivent être investies <strong>dans</strong> ces deuxtypes d’initiatives pour produire <strong>des</strong>gains durab<strong>le</strong>s pour la santé de l’enfant.Dans <strong>le</strong> cas <strong>des</strong> partenariatsdéterminés par <strong>le</strong>s donateurs, spécifiquesà une maladie particulière, ilfaudrait que <strong>le</strong>s dispositions s’intègrent<strong>dans</strong> <strong>des</strong> cadres multisectoriels© UNICEF/HQ97-1086/Giacomo Pirozzialignés sur <strong>le</strong>s priorités nationa<strong>le</strong>s enmatière de santé, en garantissant <strong>des</strong>prestations équitab<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> l’ensemb<strong>le</strong>du système de santé 24 .<strong>La</strong> responsabilité de garantir <strong>le</strong>s droitsde l’enfant à la santé et à une bonnenutrition incombe aux gouvernementsnationaux, en partenariat avec lasociété civi<strong>le</strong>. Les gouvernements ontun rô<strong>le</strong> important à jouer <strong>dans</strong> l’élaborationet la mise en œuvre de politiquesaplanissant <strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>s qui limitentl’accès aux soins de santé primaires,<strong>dans</strong> l’amélioration de la qualitéet de la performance <strong>des</strong> prestatairesde services et <strong>dans</strong> <strong>le</strong> renforcement ducontrô<strong>le</strong> public. En même temps, <strong>le</strong>sresponsab<strong>le</strong>s <strong>des</strong> politiques de santédoivent rendre compte aux communautéset aux districts <strong>des</strong>servis. Lesgouvernements et <strong>le</strong>s services de santédoivent être au diapason <strong>des</strong> besoinset <strong>des</strong> intérêts de la population. Il estessentiel d’élaborer <strong>des</strong> politiques <strong>des</strong>anté efficaces, axées sur l’enfant, etd’édifier <strong>des</strong> institutions vigoureusesreliant <strong>le</strong>s communautés et <strong>le</strong>s systèmesde santé; <strong>dans</strong> la plupart <strong>des</strong>pays, l’augmentation <strong>des</strong> dépenses <strong>des</strong>anté doit s’accompagner d’un remaniementen profondeur du contextepolitique pour que <strong>des</strong> progrès réelssoient affichés en faveur de la réalisations<strong>des</strong> Objectifs du Millénaire liésà la santé 25 .À la recherche d’un éventailapproprié de solutions pouraméliorer la santé et lanutritionTout pays en développement soucieuxd’améliorer son système de santé estconfronté à un éventail unique de possibilitéset de difficultés, compte tenude ses différentes caractéristiques :progrès économiques, conditions écologiqueset développement institutionnel,<strong>situation</strong> politique et capacités<strong>des</strong> services sanitaires en place. Iln’existe donc pas de panacée univer-58 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


P<strong>le</strong>insfeuxLe Mozambique : un programme communautaire pour fairerecu<strong>le</strong>r la mortalité <strong>des</strong> moins de 5 ansContexte et défi : avec un PIB par habitant d’à peine 340dollars É.-U. en 2006 et un taux de mortalité <strong>des</strong> moins de5 ans de 138 décès pour 1000 naissances vivantes, <strong>le</strong>Mozambique est l’un <strong>des</strong> pays <strong>le</strong>s plus pauvres du <strong>monde</strong>.L’espérance de vie dépasse à peine 42 ans, plus de 40 % <strong>des</strong><strong>enfants</strong> de moins de 5 ans souffrent de retards de croissancemodérés à graves, et seul un tiers de la population aaccès à un assainissement correct. L’accès aux services <strong>des</strong>anté essentiels est limité, et 23 % <strong>des</strong> nourrissons ne sontpas vaccinés contre la rougeo<strong>le</strong>. Dix pour cent seu<strong>le</strong>ment<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> dorment protégés par une moustiquaire (traitéeou non). Et près <strong>des</strong> deux tiers de la population vivent enzone rura<strong>le</strong>, où seu<strong>le</strong> une personne sur quatre a accès à uneeau de boisson provenant d’une source améliorée.Le défi consistait à offrir un programme communautaireefficace pour assurer la survie <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> vivant <strong>dans</strong> <strong>des</strong>communautés rura<strong>le</strong>s dotées d’une infrastructure de santépublique et environnementa<strong>le</strong> insuffisante, et à s’assurerque <strong>le</strong> programme communautaire contribuait effectivementà faire recu<strong>le</strong>r la mortalité.Approche : <strong>le</strong> Ministère de la santé de Chokwe et <strong>le</strong> projet departenariat World Relief, à l’œuvre entre 1999 et 2003, ontchoisi l’approche dite du Groupe de soins (Care Group) pourlancer un programme visant à assurer la survie <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>et portant sur trois éléments de la prise en charge intégréepar la communauté <strong>des</strong> maladies de l’enfant, (C-IMCI) :• Partenariats améliorés entre <strong>le</strong> système de santé et lacommunauté.• Accès facilité aux soins de santé pour <strong>le</strong>s prestataireslocaux.• Promotion de pratiques hygiéniques à la maison pouraméliorer la santé <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>.L’approche Care Group forme <strong>des</strong> éducatrices communautairespar <strong>des</strong> interactions en groupe. Une éducatrice bénévo<strong>le</strong>en santé maternel<strong>le</strong> est chargée de l’éducation à lasanté « de pair à pair » au sein de 15 foyers du voisinage,et 10 éducatrices en santé maternel<strong>le</strong> forment un Groupede soins qui se réunit une fois par mois avec un/e responsab<strong>le</strong>rémunéré/e. À l’occasion de ces réunions, un membredu personnel de santé travaillant sur <strong>le</strong> terrain ou <strong>le</strong>/la responsab<strong>le</strong><strong>des</strong> éducatrices en santé maternel<strong>le</strong> transmettentd’importants messages relatifs à la santé insistant sur lasurvie <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> et la santé maternel<strong>le</strong>. Ensuite, <strong>le</strong>s membresdu Groupe de soins font <strong>des</strong> exercices pratiques entreeux, et partagent <strong>le</strong>s messages reçus. Avant la réunion suivantedu Groupe de soins, chaque bénévo<strong>le</strong> est chargée derendre visite aux foyers placés sous sa juridiction, afin defaire passer <strong>le</strong>s messages qu’el<strong>le</strong> vient d’entendre.Le programme pour la survie <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> a été conçu demanière à être aussi étendu que possib<strong>le</strong>, et englobe l’allaitementmaternel, l’alimentation complémentaire, <strong>le</strong> recoursà la thérapie de réhydratation ora<strong>le</strong> et l’usage de moustiquairestraitées à l’insecticide. Ce programme a éga<strong>le</strong>mentpermis de renforcer <strong>le</strong> recours aux services de santé locauxet la prise en charge cas par cas <strong>des</strong> maladies courantes<strong>dans</strong> ces services.Les partenariats avec l’UNICEF et <strong>le</strong> Comité international dela Croix-Rouge ont facilité la distribution de moustiquairestraitées à l’insecticide, de vaccins et de suppléments envitamine A. Une étroite collaboration avec <strong>le</strong>s comités <strong>des</strong>anté <strong>des</strong> villages et <strong>le</strong>s pasteurs locaux a permis de soutenir<strong>le</strong>s bénévo<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong>urs activités de promotion de lasanté et de mobilisation communautaire, notamment en cequi concerne la distribution de moustiquaires traitées à l’insecticideet la conduite de campagnes de vaccination.Résultats : <strong>le</strong> programme a éga<strong>le</strong>ment permis de créer unsystème communautaire d’état civil et d’information sanitairegrâce au travail de 2 300 bénévo<strong>le</strong>s communautairesqui, chaque mois, ont récolté <strong>des</strong> données sur <strong>le</strong>s naissances,<strong>le</strong>s décès et <strong>le</strong>s maladies infanti<strong>le</strong>s. Ces données ontété regroupées lors <strong>des</strong> réunions mensuel<strong>le</strong>s, et <strong>le</strong>s registresont été envoyés aux postes sanitaires tenus par <strong>des</strong>intervenants communautaires ou <strong>des</strong> secouristes forméspar <strong>le</strong>s autorités sanitaires du district. Les informationsainsi recueillies ont été transmises aux comités de santé etaux centres de santé <strong>des</strong> villages locaux, ainsi qu’auMinistère de la santé.Les données du système communautaire d’état civil etd’information sanitaire ont révélé que la mortalité <strong>des</strong>nourrissons avait reculé de 66 % et cel<strong>le</strong> <strong>des</strong> moins de 5ans de 62 %. Afin de vérifier la fiabilité de ces résultats,une évaluation indépendante a été effectuée par <strong>des</strong> chercheursexpérimentés qui ont étudié <strong>le</strong>s dossiers contenant<strong>des</strong> renseignements sur <strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment <strong>des</strong> grossesses, àl’aide <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> normalisées appliquées <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadrede l’Enquête démographique et sanitaire. Cette enquêtesur la mortalité a permis d’établir que la mortalité <strong>des</strong>nourrissons et la mortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de moins de 5 ansavaient diminué de 49 % et de 42 %, respectivement.Ces résultats témoignent de l’efficacité de la prise encharge intégrée par la communauté <strong>des</strong> maladies de l’enfant,(IMCI) et confirment que <strong>le</strong>s agents de santé communautairespeuvent récolter <strong>des</strong> données sanitaires fiab<strong>le</strong>s,qui peuvent être utilisées pour <strong>le</strong> suivi de la mortalité.Voir Références, page 107.LES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES POUR LES SOINS DE SANTÉ 59


Des partenariats communautaires pour améliorer l’approvisionnementen eau et l’assainissement scolaireSystèmes d’approvisionnement en eau salubre enAfghanistanDepuis plusieurs années déjà, l’approvisionnement en eausalubre fait partie <strong>des</strong> priorités <strong>des</strong> programmes de développementet <strong>des</strong> programmes d’urgence en cours partout <strong>dans</strong><strong>le</strong> <strong>monde</strong>. L’amélioration de la qualité de l’eau de boisson auniveau <strong>des</strong> foyers par un système local de traitement et <strong>des</strong>tockage amélioré de l’eau a été largement reconnue commeune méthode simp<strong>le</strong> et peu coûteuse qui permet de prévenir<strong>le</strong>s maladies d’origine hydrique. Un partenariat pour <strong>le</strong> développementa été mis en place entre <strong>le</strong>s Centers for DiseaseControl and Prevention <strong>des</strong> Etats-Unis, Population ServicesInternational, l’UNICEF, l’Agency for InternationalDevelopment <strong>des</strong> États-Unis (USAID) et l’OMS, ainsi qued’autres institutions, afin d’élaborer et de distribuer auxfamil<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s produits dont el<strong>le</strong>s ont besoin pour parvenir à unapprovisionnement en eau salubre au foyer; l’ensemb<strong>le</strong> deces produits est appelé « Systèmes d’approvisionnement eneau salubre » (en anglais : Safe Water Systems – SWS).Ces systèmes comportent trois vo<strong>le</strong>ts essentiels :• Le traitement de l’eau sur <strong>le</strong> lieu d’utilisation par <strong>le</strong>sconsommateurs, à l’aide d’une solution diluée d’hypochloritede sodium (eau de Javel) fabriquée sur place.• Le stockage sûr de l’eau traitée <strong>dans</strong> <strong>des</strong> récipients conçuspour prévenir <strong>le</strong>s risques de contamination.• Un changement de comportement allant <strong>dans</strong> <strong>le</strong> sens d’uneamélioration <strong>des</strong> pratiques de manipulation de l’eau et <strong>des</strong>aliments, d’assainissement et d’hygiène au niveau domestiqueet communautaire.Associant <strong>le</strong>s compétences et <strong>le</strong>s ressources <strong>des</strong> divers partenaires,<strong>le</strong>s produits SWS sont élaborés et distribués par <strong>le</strong> biaisde partenariats entre <strong>le</strong>s secteurs public et privé, et d’approchesaxées sur <strong>le</strong> marché, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre de projets de mobilisationcommunautaire mis en œuvre par <strong>des</strong> organisations nongouvernementa<strong>le</strong>s afin de promouvoir une utilisation adéquateet constante, et d’atteindre <strong>le</strong>s populations à haut risque.Les systèmes d’approvisionnement en eau salubre sontencouragés et introduits <strong>dans</strong> 23 pays et ont permis de fairerecu<strong>le</strong>r l’incidence <strong>des</strong> maladies diarrhéiques de 25 à 84 %.Ils se sont révélés particulièrement efficaces au sein <strong>des</strong>populations <strong>le</strong>s plus vulnérab<strong>le</strong>s : nourrissons, personnesimmunodéprimées et <strong>le</strong>urs famil<strong>le</strong>s, communautés où sévissent<strong>des</strong> épidémies de choléra.En Afghanistan, un pays où la mortalité maternel<strong>le</strong> est é<strong>le</strong>véeet où <strong>le</strong> recours aux services de soins prénatals et postnatalsest faib<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s SWS ont été introduits <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre <strong>des</strong> programmesde santé maternel<strong>le</strong>. Afin d’attirer plus de <strong>monde</strong><strong>dans</strong> <strong>le</strong>s services de soins, <strong>le</strong>s femmes enceintes et <strong>le</strong>s jeunesmères ont reçu <strong>des</strong> trousses SWS de purification de l’eauet d’hygiène, et on <strong>le</strong>ur a appris à utiliser ces outils simp<strong>le</strong>spour préserver <strong>le</strong>ur propre santé et cel<strong>le</strong> de <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong>.Bangla<strong>des</strong>h : assainissement <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s etéducation sanitaireUn projet d’approvisionnement en eau, d’assainissement etd’hygiène réalisé <strong>dans</strong> un village isolé du Bangla<strong>des</strong>h, allié àun vo<strong>le</strong>t SSHE (Assainissement <strong>des</strong> éco<strong>le</strong>s et éducation sanitaire)à l’éco<strong>le</strong> secondaire, démontrent l’importance de la participationet de l’action communautaires, ainsi que <strong>le</strong>s effetspositifs de ces mesures sur la communauté. Le village deGava est situé au sud-ouest du Bangla<strong>des</strong>h. Le Forum <strong>des</strong>ONG a décidé de revoir son approche de l’éducation enmatière d’eau, d’assainissement et d’hygiène à l’échel<strong>le</strong> <strong>des</strong>villages. Une méthode apparemment prometteuse devraitêtre appliquée <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s villageoises.sel<strong>le</strong> applicab<strong>le</strong> à tous <strong>le</strong>s projetsvisant à apporter <strong>des</strong> améliorations.Pour certains pays, la difficulté neconsiste pas à appliquer à l’ensemb<strong>le</strong>du pays <strong>des</strong> trains de mesures sanitairesessentiel<strong>le</strong>s mises en places <strong>dans</strong> <strong>le</strong>scommunautés, mais plutôt à renforceret à élargir <strong>le</strong>s prestations de servicegrâce à <strong>des</strong> programmes axés sur <strong>le</strong>sétablissements, à décentraliser <strong>le</strong>s servicesde santé et à prendre en charge<strong>le</strong>s maladies non contagieuses et certainsproblèmes de santé comme <strong>le</strong>diabète et l’obésité 26 .Pour <strong>le</strong>s pays à faib<strong>le</strong> revenu, en particulierceux <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squels un pourcentageé<strong>le</strong>vé de mères et d’<strong>enfants</strong>n’ont toujours pas accès à <strong>des</strong> programmesde soins en institution, etoù <strong>le</strong>s capacités du système de santésont affaiblies par <strong>des</strong> années <strong>des</strong>ous-investissement et de mauvaisegestion, de mauvaise gouvernance, demigration à grande échel<strong>le</strong> <strong>des</strong> agentsde santé professionnels, de <strong>situation</strong>sd’urgence comp<strong>le</strong>xes ou d’épidémiesde SIDA, déterminer la meil<strong>le</strong>urestratégie n’est pas une entreprise simp<strong>le</strong>ni dénuée de risque. Dans cespays, une considération importante,voire primordia<strong>le</strong>, est la faisabilité,qui se cache derrière <strong>le</strong>s questionssuivantes : quel<strong>le</strong> est la stratégie laplus appropriée, la plus rentab<strong>le</strong>, laplus opportune et la plus durab<strong>le</strong>pour améliorer la santé et la survie<strong>des</strong> mères, <strong>des</strong> nouveau-nés et <strong>des</strong><strong>enfants</strong>, et pour étendre la couverture<strong>des</strong> services et ressources essentiels,compte tenu de l’état actuel du systèmede santé, de nutrition et <strong>des</strong>anté environnementa<strong>le</strong> du pays 27 ?Le paradigme de la faisabilité vise àrépondre aux besoins urgents <strong>des</strong>sociétés <strong>le</strong>s plus démunies et <strong>le</strong>s plusmarginalisées – au sein <strong>des</strong>quel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>staux de mortalité <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong> nouveau-néset <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> sont <strong>le</strong>s plusé<strong>le</strong>vés, et où <strong>le</strong>s services de préven-60 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


Les <strong>enfants</strong> d’âge scolaire sont ouverts aux idées nouvel<strong>le</strong>set il est faci<strong>le</strong> de <strong>le</strong>s motiver, et l’organisation a décidé d’entirer parti.Des comités WatSan ont été créés au niveau de l’éco<strong>le</strong> et <strong>dans</strong>chaque classe. Le directeur de l’établissement scolaire a étéchoisi pour présider <strong>le</strong> Comité WatSan de son éco<strong>le</strong>. Chaqueclasse a établi un comité composé d’enseignants et d’élèves<strong>des</strong> deux sexes. Plusieurs séances d’orientation ont été organiséespour ces comités sur <strong>des</strong> sujets tels que la promotion etl’utilisation d’une eau salubre, <strong>le</strong>s bonnes pratiques d’assainissementet d’hygiène, l’efficacité de la communication interpersonnel<strong>le</strong>entre parents et élèves, et la mobilisation de la communauté.Des films de motivation ont été présentés et du matérield’information sur <strong>le</strong>s changements de comportement, l’éducationet la communication ont été distribués aux enseignantset aux élèves pour <strong>le</strong>s groupes de discussion communautaires.Les élèves ont organisé <strong>des</strong> rallyes et <strong>des</strong> défilés avec différentstypes d’affiches et de bandero<strong>le</strong>s frappées de sloganssoulignant l’importance de l’utilisation d’une eau salubre etde latrines hygiéniques, ainsi que de l’hygiène personnel<strong>le</strong>.Ces manifestations ont contribué à sensibiliser <strong>le</strong>s populationsvillageoises. Parallè<strong>le</strong>ment à ces comités, <strong>des</strong> briga<strong>des</strong>d’élèves <strong>des</strong> deux sexes ont été crées <strong>dans</strong> chaqueclasse et chargées de veil<strong>le</strong>r à ce que <strong>le</strong>s foyers adoptent debonnes pratiques d’hygiène, d’approvisionnement en eau etd’assainissement (WatSan). Ces briga<strong>des</strong> ont éga<strong>le</strong>mentfourni <strong>des</strong> soins de santé primaires non techniques commela réhydratation ora<strong>le</strong>. El<strong>le</strong>s ont en outre préparé <strong>des</strong> plansde gestion <strong>des</strong> catastrophes naturel<strong>le</strong>s. Un autre comitébaptisé Teachers’ and Parents’ Forum (Forum enseignantset parents) a été mis sur pied et s’est réuni tous <strong>le</strong>s troismois pour évaluer <strong>le</strong>s progrès accomplis.Une étude du projet a démontré qu’un programme de SSHEpeut améliorer <strong>le</strong> bien-être et <strong>le</strong>s résultats <strong>des</strong> élèves, parexemp<strong>le</strong> en aidant à garder <strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s à l’éco<strong>le</strong>. L’utilisation <strong>des</strong>éco<strong>le</strong>s et <strong>des</strong> élèves pour motiver <strong>le</strong>s communautés est unoutil très efficace pour améliorer <strong>le</strong>s pratiques d’approvisionnementen eau, d’assainissement et d’hygiène. Dans <strong>le</strong> villagede Gava, <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> réalisées avant et après <strong>le</strong> projetont fait apparaître une meil<strong>le</strong>ure connaissance <strong>des</strong> maladiesliées à l’hygiène, une plus grande volonté de construire etd’utiliser <strong>des</strong> latrines hygiéniques, une consommation plusfréquente d’eau potab<strong>le</strong>, et une pratique plus systématiquedu lavage <strong>des</strong> mains au sein <strong>des</strong> foyers. Le processus demotivation a débuté au sommet et s’est poursuivi jusqu’àla base.Le Forum <strong>des</strong> ONG est en train d’étendre son activité qui, audépart, portait sur quelques villages pilotes, à un nombre devillages beaucoup plus important, nécessitant chacun l’établissementd’un programme. Deux défis de tail<strong>le</strong> doiventcependant être re<strong>le</strong>vés. Premièrement, il faut parfaire <strong>le</strong> systèmede financement <strong>des</strong> projets villageois pour qu’ils puissentdevenir autosuffisants; et deuxièmement, il faut obtenir<strong>le</strong> même impact <strong>dans</strong> un nombre de village plus é<strong>le</strong>vé avecmoins d’intrants. Les avantages que de tels programmes peuventprocurer aux écoliers et à <strong>le</strong>ur communauté sont considérab<strong>le</strong>s.Les projets pilote tels que celui de Gava démontrentqu’il est possib<strong>le</strong> de parvenir à <strong>des</strong> résultats positifs.Voir Références, page 107.tion de base comme la vaccination etl’accès aux médicaments et aux soinsd’urgence font <strong>le</strong> plus défaut. Dans<strong>le</strong>s pays dotés d’un système relativementfaib<strong>le</strong> en matière de santé, denutrition, d’eau et d’assainissement,et d’un système sanitaire aux capacitéslimitées, <strong>le</strong>s approches reposantsur la col<strong>le</strong>ctivité, qui s’appuientmoins sur <strong>le</strong>s établissements de santéet <strong>le</strong>s services mobi<strong>le</strong>s, peuvent aiderà élargir la couverture par <strong>le</strong>s services,produits et pratiques essentiels –tout particulièrement lorsque <strong>des</strong> servicesde prévention de base comme lavaccination sont déjà en place 28 . Onnotera toutefois que pour renforcerla durabilité, il faut que l’expansion<strong>des</strong> partenariats communautairess’accompagne d’initiatives visant àsurmonter <strong>le</strong>s blocages qui nuisentau fonctionnement <strong>des</strong> services eninstitution de santé et de nutritionmaternel<strong>le</strong>s et infanti<strong>le</strong>s, ainsi qued’autres contraintes de nature comportementa<strong>le</strong>,institutionnel<strong>le</strong> etenvironnementa<strong>le</strong>.Le chapitre qui suit met l’accent sur<strong>le</strong> renforcement <strong>des</strong> partenariatscommunautaires en matière de santé,de nutrition et d’hygiène du milieu.Même si une bonne partie <strong>des</strong> argumentsmentionnés ici semb<strong>le</strong>nt s’appliquerprincipa<strong>le</strong>ment aux pays àrevenu faib<strong>le</strong> et aux communautésmarginalisées ou défavorisées, ilssont néanmoins largement pertinentspour <strong>le</strong>s pays et <strong>le</strong>s communautésqui se trouvent <strong>dans</strong> <strong>des</strong> <strong>situation</strong>smoins diffici<strong>le</strong>s.LES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES POUR LES SOINS DE SANTÉ 61


RÉSUMÉPour accélérer <strong>le</strong>sprogrès en faveurde la survie de l’enfant, il faudraappliquer <strong>le</strong>s <strong>le</strong>çons d’un sièc<strong>le</strong>d’innovations <strong>dans</strong> <strong>le</strong> secteur dela santé et adopter <strong>des</strong> approchesefficaces pour renforcer <strong>le</strong>s partenariatscommunautaires, <strong>le</strong> continuumde soins et <strong>le</strong>s systèmes de santé.Ce chapitre réunit deux lignesd’action – <strong>le</strong>s initiatives et <strong>le</strong>s partenariats– au sein d’un cadre quipermettra d’étendre efficacement <strong>le</strong>continuum de soins de santé maternel<strong>le</strong>,néonata<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> et d’enfaire <strong>le</strong> principal moyen de s’assurerque <strong>le</strong> développement <strong>des</strong> systèmesde santé s’appuie sur <strong>des</strong> résultats.Il décrit cinq initiatives distinctes,mais liées entre el<strong>le</strong>s, qui devrontêtre reprises <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s programmes,<strong>le</strong>s politiques et <strong>le</strong>s partenariats quel’on adoptera au cours <strong>des</strong> dix prochainesannées.Initiative no. 1 : réaligner <strong>le</strong>s programmespour passer d’interventionsspécifiquement axées sur <strong>des</strong>maladies à <strong>des</strong> panoplies d’interventionsintégrées, de fort impact etayant fait <strong>le</strong>urs preuves pour garantirun continuum de soins.Initiative no. 2 : faire de la santématernel<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> un principefondateur <strong>des</strong> processus de planificationnationaux intégrés afin deréaliser à grande échel<strong>le</strong> la prestationde services essentiels.Initiative no. 3 : améliorer la qualitéet la cohérence <strong>des</strong> financementspour renforcer <strong>le</strong>s systèmes de santé.Initiative no. 4 : encourager etsoutenir <strong>le</strong>s engagements politiques,la prise d’initiatives nationa<strong>le</strong>s etinternationa<strong>le</strong>s et l’apport de financementsdurab<strong>le</strong>s pour développer<strong>le</strong>s systèmes de santé.Initiative no. 5 : créer <strong>le</strong>s conditionspropices à une meil<strong>le</strong>ure harmonisation<strong>des</strong> programmes et <strong>des</strong> partenariatsmondiaux pour la santé.Pour faire passer à plus grande échel<strong>le</strong><strong>le</strong>s interventions et approches essentiel<strong>le</strong>sen faveur de la santé, il est nécessairede comprendre à la fois <strong>le</strong>s stratégies quipermettent d’accélérer <strong>le</strong>s progrès et <strong>le</strong>sdifficultés qui gênent <strong>le</strong>ur exécution.Un agent de santé pèse un bébé poursurveil<strong>le</strong>r sa croissance aux Philippines.Pour <strong>le</strong>s gouvernements, <strong>le</strong>s donateurs,<strong>le</strong>s organismes internationauxet <strong>le</strong>s partenariats mondiaux pour lasanté, l’expansion <strong>des</strong> services àplus grande échel<strong>le</strong> exigera que <strong>le</strong>sprincipaux intervenants adoptent denouveaux mo<strong>des</strong> de prestation <strong>des</strong>soins de santé primaires. Le thèmecentral de ce paradigme est l’unité.Les initiatives et <strong>le</strong>s partenariats quivisent à améliorer tel ou tel aspectde la santé maternel<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> nemanquent pas, et il s’en crée sanscesse de nouveaux. Mais ils devrontfaire <strong>des</strong> efforts accrus de cohérenceet d’harmonisation si l’on veutatteindre <strong>le</strong>s Objectifs du Millénairepour <strong>le</strong> développement liés à lasanté <strong>des</strong> mères et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>.


LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>4Renforcer <strong>le</strong>s partenariatscommunautaires, <strong>le</strong> continuumde soins et <strong>le</strong>s systèmes de santé© UNICEF/HQ96-1005/Shehzad NooraniL’examen <strong>des</strong> partenariats communautairesdécrits au Chapitre 3 révè<strong>le</strong>qu’ils peuvent améliorer la santé <strong>des</strong>mères, <strong>des</strong> nouveau-nés et <strong>des</strong><strong>enfants</strong>. Il est prouvé, par exemp<strong>le</strong>,qu’avec une couverture de 90 %, lamise en œuvre combinée de programmesde mobilisation et de stratégiesde soins familiaux communautairespeut faire recu<strong>le</strong>r la mortalité néonata<strong>le</strong>de 18 à 37 %, même lorsque <strong>le</strong>sservices de soins en centres de santéne s’améliorent pas 1 . C’est donc surl’élaboration de stratégies innovantesqui exploitent p<strong>le</strong>inement <strong>le</strong> potentiel<strong>des</strong> partenariats communautaires àfournir <strong>des</strong> soins de santé primaires àgrande échel<strong>le</strong> qu’il faut se concentrer,et l’idéal, c’est de <strong>le</strong> faire <strong>dans</strong> <strong>le</strong>cadre d’un renforcement de l’ensemb<strong>le</strong><strong>des</strong> systèmes de santé nationaux.Les <strong>le</strong>çons tirées du passage à plusgrande échel<strong>le</strong> d’approches efficacessont appliquées <strong>dans</strong> un esprit de collaborationcroissant. Les gran<strong>des</strong> institutionsinternationa<strong>le</strong>s qui travail<strong>le</strong>ntpour la survie et la santé <strong>des</strong> mères et<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> – l’UNICEF, <strong>le</strong> Fonds <strong>des</strong>Nations Unies pour la population,l’Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé etla Banque mondia<strong>le</strong> – collaborent avec<strong>des</strong> donateurs, <strong>des</strong> gouvernements etd’autres organismes internationaux depremier plan, comme l’Union africaine,en utilisant <strong>des</strong> cadres et <strong>des</strong>stratégies qui visent à élargir l’accèsaux soins de santé primaires.Le « passage à une échel<strong>le</strong>supérieure » : quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>sconditions nécessaires ?Il est impératif d’intensifier <strong>le</strong>s interventionsqui existent actuel<strong>le</strong>ment sil’on veut accélérer <strong>le</strong>s progrès de réalisation<strong>des</strong> Objectifs du Millénairepour <strong>le</strong> développement liés à la santé<strong>des</strong> femmes et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> – notammenten Afrique subsaharienne et enAsie du Sud, deux régions qui, ensemb<strong>le</strong>,ont enregistré plus de 80 % detous <strong>le</strong>s décès d’<strong>enfants</strong> en 2006.On admet généra<strong>le</strong>ment que la prestationde services et de pratiquesessentiels doit se faire à grandeéchel<strong>le</strong>, mais, de toute évidence, celaest plus faci<strong>le</strong> à dire qu’à faire.L’élargissement nécessite un ensemb<strong>le</strong>d’interventions, dont beaucoup sontinterdépendantes, pour garantir à lafois <strong>le</strong> rayon d’action et la durabilitéde l’expansion à long terme.Aux niveaux de la programmation et<strong>des</strong> politiques, il ne suffit pas d’étendresimp<strong>le</strong>ment la prestation depanoplies d’interventions de faib<strong>le</strong>coût dont <strong>le</strong> succès a été prouvé : <strong>le</strong>sobstac<strong>le</strong>s comportementaux, institutionnelset environnementaux quientravent l’accès doivent aussi êtrepris en compte au cours du processusd’élargissement. Pour réussir, il estnécessaire de bien comprendre cesobstac<strong>le</strong>s, ainsi que <strong>le</strong>s stratégies quipermettent de <strong>le</strong>s contourner.Pour <strong>le</strong>s gouvernements, <strong>le</strong>s donateurs,<strong>le</strong>s organismes internationauxet <strong>le</strong>s partenariats mondiaux pour lasanté, l’expansion efficace <strong>des</strong> servicesnécessitera que <strong>le</strong>s principauxintervenants adoptent de nouveauxmo<strong>des</strong> de prestation <strong>des</strong> soins <strong>des</strong>anté primaires. Les initiatives et <strong>le</strong>spartenariats qui visent à améliorer telou tel aspect de la santé maternel<strong>le</strong> etinfanti<strong>le</strong> ne manquent pas, et il s’encrée sans cesse de nouveaux, maiss’ils ne sont pas plus cohérents etmieux harmonisés, ces efforts disparatesrisquent de ne pas suffire àatteindre <strong>le</strong>s OMD concernant lasanté au cours <strong>des</strong> prochaines années.Ce chapitre réunit ces deux éléments– <strong>le</strong>s initiatives et <strong>le</strong>s partenariats –au sein d’un cadre qui permettrad’élargir efficacement <strong>le</strong> continuumde soins de santé maternel<strong>le</strong>, néonata<strong>le</strong>et infanti<strong>le</strong>. Il décrit cinq initiativesdistinctes mais liées entre el<strong>le</strong>sdont <strong>le</strong>s programmes, <strong>le</strong>s politiques et63


<strong>le</strong>s partenariats devront obligatoirementtenir compte au cours <strong>des</strong> dixprochaines années.• Initiative no. 1 : réaligner <strong>le</strong>s programmespour passer d’interventionsspécifiquement axées sur <strong>des</strong>maladies à <strong>des</strong> panoplies d’interventionsintégrées, de fort impactet éprouvées pour garantir uncontinuum de soins <strong>dans</strong> <strong>le</strong> tempset à tous <strong>le</strong>s niveaux de service.• Initiative no. 2 : s’assurer que lasanté maternel<strong>le</strong>, néonata<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong>occupe une place centra<strong>le</strong> ausein d’un processus de planificationstratégique national amélioré etintégré afin d’étendre <strong>le</strong>s services etde renforcer <strong>le</strong>s systèmes de santé.• Initiative no. 3 : améliorer laqualité et la cohérence <strong>des</strong> financementspour renforcer <strong>le</strong>s systèmesde santé.• Initiative no. 4 : encourageret soutenir <strong>le</strong>s engagementspolitiques, ainsi que la prised’initiatives nationa<strong>le</strong>s et internationa<strong>le</strong>set l’apport de financementsdurab<strong>le</strong>s pour garantirl’accès au continuum de soins 2 .• Initiative no. 5 : créer <strong>le</strong>s conditionspropices à une meil<strong>le</strong>ure harmonisation<strong>des</strong> programmes et <strong>des</strong>partenariats mondiaux en faveur dela santé.I. Réaligner <strong>le</strong>s programmesPasser d’interventions spécifiquesà un continuum de soinsJusqu’à présent, la plupart <strong>des</strong> effortset de l’aide de la communauté internationa<strong>le</strong>en faveur de la santé maternel<strong>le</strong>,néonata<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> a privilégié<strong>des</strong> approches spécifiques à certainesmaladies, dont <strong>le</strong> processusd’élargissement est bien connu et biendocumenté. Lorsqu’el<strong>le</strong>s disposent<strong>des</strong> ressources nécessaires et qu’el<strong>le</strong>ssont bien ciblées, gérées, financées etappliquées à l’échel<strong>le</strong> voulue, cesinterventions spécifiques ont souventcontribué à réduire l’incidence <strong>des</strong>maladies et la mortalité infanti<strong>le</strong>.Toutefois, el<strong>le</strong>s ont aussi <strong>le</strong>urs pointsfaib<strong>le</strong>s – y compris <strong>le</strong> fait qu’el<strong>le</strong>sn’ont souvent pas tenu compte d’obstac<strong>le</strong>squi existaient en amont, parexemp<strong>le</strong>, <strong>des</strong> problèmes de gouvernance,de gestion et de ressourceshumaines. En outre, <strong>le</strong> ciblage étroit<strong>des</strong> approches spécifiquement axéessur <strong>des</strong> maladies peut gêner la formationde synergies à l’échel<strong>le</strong> du systèmede santé.Le passage à une échel<strong>le</strong> supérieure,en vue d’offrir un continuum de soins<strong>dans</strong> la durée et à tous <strong>le</strong>s niveaux,est de plus en plus considéré commeun moyen particulièrement prometteurd’accélérer la réalisation <strong>des</strong>OMD concernant la santé. Toutefois,<strong>le</strong>s preuves de l’efficacité et de la viabilitéde ce continuum étant beaucoupmoins élaborées que cel<strong>le</strong>s dontnous disposons pour <strong>des</strong> interventionsspécifiquement axées sur <strong>des</strong>Figure 4.1Cadre conceptuel du passage à une échel<strong>le</strong> supérieure <strong>des</strong> soins de santé primaires<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays en développementArguments en faveur<strong>des</strong> investissementsEspace fiscalObtenirun engagementpolitiquenationalImpact sur <strong>le</strong>s OMD liésà la santé (1, 4, 5, 6, 7, 8)Éliminer <strong>le</strong>s gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>mentRessources humainesCoûts et budgetsRéaligner<strong>le</strong>s programmesRegrouper <strong>le</strong>s interventionsFaire passerà une échel<strong>le</strong>supérieure<strong>le</strong>s services et<strong>le</strong>s systèmesSource : tiré de « Joint Health and Nutrition Strategy for 2006-2015 », UNICEF, New York, novembre 2005. p.10.64 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


maladies, nous devons rassemb<strong>le</strong>r <strong>des</strong>données supplémentaires sur la façondont cette première approche pourraitfonctionner concrètement. Celanécessitera la mise en place de nouveauxcadres et de nouveaux processus,notamment en ce qui concernel’organisation <strong>des</strong> programmes.Plusieurs changements seront requis,entre autres :• Spécifier <strong>le</strong>s groupes d’intervention.• Identifier <strong>des</strong> critères et <strong>des</strong> cib<strong>le</strong>s.• Intégrer <strong>le</strong>s stratégies de prestation.L’élargissement du continuum <strong>des</strong>oins demandera aussi que l’onadapte <strong>le</strong>s structures de gestion <strong>des</strong>programmes de façon à refléter l’intégration<strong>des</strong> diverses interventionscontenues au sein de ces groupes.Pour cela, il faudra améliorer <strong>le</strong>scapacités institutionnel<strong>le</strong>s et individuel<strong>le</strong>s,vaincre la résistance auchangement, et intégrer et coordonner<strong>des</strong> sources de financement fragmentées,notamment cel<strong>le</strong>s qui proviennentde donateurs et de partenariatsinternationaux 3 .Regrouper <strong>le</strong>s interventions enfonction du mode de prestation<strong>des</strong> servicesLe regroupement de plusieurs interventionsd’un bon rapport coût/efficacitéet ayant fait <strong>le</strong>urs preuves estpeut-être l’une <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> <strong>le</strong>s plusefficaces pour accélérer <strong>le</strong>s progrèsen faveur de la santé <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong>nouveau-nés et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>.L’élargissement, ou <strong>le</strong> passage à uneéchel<strong>le</strong> supérieure, requiert que <strong>le</strong>spays identifient un continuum <strong>des</strong>oins en considérant <strong>le</strong>s trois mo<strong>des</strong>de prestation suivants :• Services familiaux et communautaires: fournis régulièrement par <strong>des</strong>éducateurs communautaires pour lasanté/nutrition, sous la surveillanceponctuel<strong>le</strong> de professionnels qualifiés.• Services réguliers à la population :fournis par un personnel sanitairequalifié ou semi-qualifié, y compris<strong>des</strong> ai<strong>des</strong>-soignantes, <strong>des</strong>accoucheuses et d’autres personnelsparamédicaux, <strong>dans</strong> <strong>des</strong> cliniquesmobi<strong>le</strong>s ou <strong>des</strong> centres de santé.• Services cliniques individuels :interventions qui requièrent la présenced’agents de santé hautementqualifiés, y compris <strong>des</strong>sages-femmes, <strong>des</strong> infirmières ou<strong>des</strong> médecins, disponib<strong>le</strong>s enpermanence 4 .Les services fournis dépendront ducontexte offert par <strong>le</strong> pays et <strong>des</strong>capacités de son système de santé.L’élimination <strong>des</strong> gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>mentpeut étendre <strong>le</strong>ur rayon d’actionafin d’accroître la couverture.En combinant l’offre d’interventionsen fonction <strong>des</strong> contacts spécifiquesque différents groupes d’âge ontavec <strong>le</strong>s services de nutrition et <strong>des</strong>anté, <strong>des</strong> économies d’échel<strong>le</strong>, dupoint de vue du coût et du temps,peuvent être réalisées et un plusgrand nombre de services mis à ladisposition <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> et <strong>des</strong> mères.En regroupant <strong>des</strong> interventions defaib<strong>le</strong> coût, comme la distribution devaccins, d’antibiotiques, de moustiquairesimprégnées d’insecticide etde suppléments de vitamine A, et enpromouvant en même temps demeil<strong>le</strong>ures pratiques d’alimentationet d’hygiène, l’approche du regroupementpeut nettement améliorer lacouverture <strong>des</strong> services 5 .Les partenariats communautairessont essentiels à la réussite de laprestation groupée de soins intégrés.Si el<strong>le</strong> est efficace, une seu<strong>le</strong> interventionpeut souvent servir de pointd’entrée pour intégrer plusieursautres mesures au sein d’une panoplied’activités en faveur de la santéde l’enfant.Au Népal, par exemp<strong>le</strong>, une campagnenationa<strong>le</strong> de distribution de vitamineA a renforcé <strong>le</strong>s capacités d’ungroupe de volontaires communautaires,permettant ainsi de disposer d’uneéquipe crédib<strong>le</strong> et respectée. Lorsqu’ilsont appris à examiner et à traiter <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> souffrant d’infections respiratoiresaiguës, ces volontaires avaientdéjà gagné la confiance <strong>des</strong> parents etacquis l’assurance nécessaire pouraccomplir cette tâche plus comp<strong>le</strong>xe.Une expérience similaire a eu lieu àMadagascar, où <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s ont étéconvaincues d’adopter en mêmetemps plusieurs pratiques de soinsaméliorés différentes, et où la vaccinationsert de point d’entrée pourfournir d’autres services. Un vasteprogramme de mobilisation communautairerappel<strong>le</strong> constamment auxfamil<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s mesures essentiel<strong>le</strong>s qu’el<strong>le</strong>sdoivent prendre pour que <strong>le</strong>urs<strong>enfants</strong> soient en bonne santé 6 .Le principe d’équité doit faire l’objetd’une attention spécia<strong>le</strong> lors de laprestation d’interventions groupées,afin que <strong>le</strong>s mères et <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> <strong>le</strong>splus marginalisés ne soient pasoubliés. Bien que l’approche groupéepermette à un grand nombre demères et d’<strong>enfants</strong> de recevoir unegamme de services plus étendue àchaque point de prestation, el<strong>le</strong> peutaussi créer un écart de couvertureentre ceux qui ont accès aux serviceset ceux qui en sont exclus 7 .II. Plans stratégiquesnationaux pour élargir <strong>le</strong>sservices et renforcer <strong>le</strong>ssystèmes de santéPour que <strong>le</strong>s soins de santé primairessoient axés sur <strong>le</strong> continuum de soinsRENFORCER LES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES,LE CONTINUUM DE SOINS, ET LES SYSTÈMES DE SANTÉ 65


Élargissement : une nutrition adéquate pour <strong>le</strong>s mères,<strong>le</strong>s nouveau-nés et <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong><strong>La</strong> dénutrition est la cause sous-jacente de la moitié <strong>des</strong>décès d’<strong>enfants</strong> de moins de cinq ans, et <strong>le</strong> lien entre <strong>le</strong> statutnutritionnel de la mère et <strong>le</strong> risque de mortalité maternel<strong>le</strong>et infanti<strong>le</strong> est bien établi. De 2000 à 2006, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>spays et territoires en développement, plus d’un quart <strong>des</strong><strong>enfants</strong> de moins de cinq ans souffraient d’une insuffisancepondéra<strong>le</strong> modérée ou sévère ou d’un retard de croissance,et 28 % <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de 6 à 59 mois ne recevaient toujourspas de suppléments de vitamine A en 2005.Quoique nécessaire, la sécurité alimentaire ne suffit pas àel<strong>le</strong> seu<strong>le</strong> à prévenir la dénutrition, comme <strong>le</strong> prouve <strong>le</strong> casde nombreux <strong>enfants</strong> atteints d’insuffisance pondéra<strong>le</strong> oud’un retard de croissance <strong>dans</strong> <strong>des</strong> environnements qui nesont ni pauvres ni exposés au risque de manquer de nourriture.<strong>La</strong> dénutrition décou<strong>le</strong> d’un ensemb<strong>le</strong> de facteursinterdépendants, y compris une alimentation et <strong>des</strong> pratiquesde soins inadéquates, un manque de moyens d’assainissement,<strong>le</strong>s maladies, un accès insuffisant aux servicesde santé, et la méconnaissance <strong>des</strong> avantages de l’allaitementexclusif au sein et de l’alimentation d’appoint, ainsique du rô<strong>le</strong> <strong>des</strong> micronutriments. <strong>La</strong> diarrhée, qui est souventattribuab<strong>le</strong> à de mauvaises installations sanitaires et àune hygiène insuffisante, est un facteur qui contribue à ladénutrition. Chez <strong>le</strong>s nourrissons et <strong>le</strong>s jeunes <strong>enfants</strong>, ilfaut aussi ajouter l’absence d’un environnement protecteurpour de nombreuses mères, qui peuvent ne pas avoir <strong>le</strong>temps de prendre soin d’el<strong>le</strong>s pendant <strong>le</strong>ur grossesse ou <strong>des</strong>’occuper de <strong>le</strong>ur bébé en raison de <strong>le</strong>ur charge de travail àla maison et d’un accès limité aux services de santé.L’élargissement de stratégies de nutrition efficaces par <strong>le</strong>biais d’un continuum de soins offerts aux mères, aux nouveau-néset aux <strong>enfants</strong> requiert la mise en œuvre d’uneapproche intégrée. Il nécessite la participation durab<strong>le</strong> <strong>des</strong>parents et <strong>des</strong> communautés, qui s’appuie sur <strong>le</strong> développementlocal et national <strong>des</strong> soins de santé primaires et <strong>des</strong>services de santé environnementa<strong>le</strong>, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s domaines del’eau et de l’assainissement, par exemp<strong>le</strong>. Lorsque cesconditions sont réunies, on peut obtenir <strong>des</strong> résultats remarquab<strong>le</strong>sen relativement peu de temps. En Thaïlande, parexemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s taux de malnutrition modérée et sévère ontbaissé de 75 % ou plus en dix ans. Et, malgré d’énormes difficultéséconomiques, de nombreux pays en développementont réalisé <strong>des</strong> progrès considérab<strong>le</strong>s, réussissant à fournir<strong>des</strong> vitamines et <strong>des</strong> minéraux essentiels à <strong>le</strong>urs populations.Près de 70 % <strong>des</strong> foyers <strong>des</strong> pays en développementconsomment du sel iodé, près de 450 millions d’<strong>enfants</strong>reçoivent à présent de la vitamine A, et <strong>le</strong>s stratégies enfaveur de la santé, notamment <strong>le</strong>s partenariats communautaires,font appel à <strong>des</strong> moyens nouveaux et innovants pourpromouvoir et soutenir l’allaitement au sein.De toutes <strong>le</strong>s régions en développement, c’est l’Asie du Sudqui est la plus gravement touchée par la dénutrition. Avec <strong>le</strong>plus grand nombre de bébés de faib<strong>le</strong> poids à la naissanceet d’<strong>enfants</strong> de moins de cinq ans atteints d’une insuffisancepondéra<strong>le</strong>, d’émaciation ou d’un retard de croissance modérésou sévères, la région enregistre aussi <strong>le</strong>s taux <strong>le</strong>s plusfaib<strong>le</strong>s de distribution de suppléments de vitamine A.Malgré <strong>des</strong> indicateurs légèrement supérieurs, l’Afriquesubsaharienne enregistre <strong>le</strong>s plus faib<strong>le</strong>s taux d’allaitementexclusif au sein <strong>des</strong> bébés de moins de six mois, et la dénutritionsévère aiguë reste un problème urgent. Les exemp<strong>le</strong>sde pays ci-<strong>des</strong>sous illustrent la façon dont <strong>des</strong> solutionssont apportées à ces problèmes <strong>dans</strong> la région.Bénin : apprendre aux mères l’importance de l’allaitementau seinAu Bénin, l’Enquête démographique et de santé (EDS) de1996 a révélé que seu<strong>le</strong>ment 16 % <strong>des</strong> bébés de la région deBorgou étaient nourris au sein dès l’heure qui suivait <strong>le</strong>urnaissance. Et en 1998, moins d’un nourrisson de moins dequatre mois sur cinq, soit 14 %, bénéficiait d’un allaitementexclusif au sein. Pour remédier à cette <strong>situation</strong>, et pour éliminercertains autres problèmes nutritionnels associés auxforts taux de malnutrition et de mortalité <strong>des</strong> nourrissons, <strong>le</strong>programme Actions essentiel<strong>le</strong>s en nutrition a été lancé en1997. Afin de renforcer <strong>des</strong> comportements essentiels liés àla nutrition, ce programme comprenait six mesures à appliquer<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s centres de santé et <strong>le</strong>s communautés :• L’allaitement exclusif au sein <strong>des</strong> nourrissons pendant <strong>le</strong>ssix premiers mois.• Une alimentation d’appoint adéquate en plus de l’allaitementau sein de 6 à 24 mois.• <strong>La</strong> distribution de suppléments de vitamine A pour <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong>.• <strong>La</strong> distribution de suppléments de fer et d’acide foliquepour <strong>le</strong>s femmes enceintes.• <strong>La</strong> distribution de sel iodé.• Un soutien et <strong>des</strong> conseils pour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> dénutris etmala<strong>des</strong>.Le programme Actions essentiel<strong>le</strong>s en nutrition utilise à lafois <strong>des</strong> mesures conçues pour renforcer <strong>le</strong> système <strong>des</strong>anté, comme la formation <strong>des</strong> agents de santé, la mobilisation<strong>des</strong> communautés et une campagne de communicationà grande échel<strong>le</strong> adaptée à la <strong>situation</strong> spécifique <strong>des</strong>populations ciblées.Les dirigeants communautaires ont activement participé àla sé<strong>le</strong>ction de volontaires, appelés relais communautaires,chargés de faire <strong>le</strong> lien entre <strong>le</strong>s communautés et <strong>le</strong>s centresde santé, qui ont reçu une formation sur la nutrition.Des jeunes, <strong>des</strong> chanteurs traditionnels, <strong>des</strong> troupes dethéâtre communautaires, <strong>des</strong> femmes, et d’autres groupesde la col<strong>le</strong>ctivité ont participé à <strong>des</strong> ateliers pour élaborer<strong>des</strong> messages et <strong>des</strong> matériels.Les troupes de théâtre communautaires ont monté <strong>des</strong>spectac<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s villages et <strong>le</strong>s quartiers, pendant que<strong>le</strong>s stations de radio diffusaient <strong>des</strong> spots, <strong>des</strong> jeux et <strong>des</strong>pièces produits pendant <strong>le</strong>s ateliers.66 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


Grâce à cette vaste mobilisation communautaire, <strong>le</strong>s attitu<strong>des</strong><strong>des</strong> mères au sujet de l’allaitement ont changé du toutau tout. En 2001, <strong>dans</strong> cette région, près de la moitié <strong>des</strong>mères qui avaient un bébé de moins de quatre mois déclaraitqu’il était nourri exclusivement au sein. De plus, en2002, plusieurs communautés de Borgou ont signalé <strong>des</strong>taux d’allaitement exclusif au sein de 61 % chez <strong>le</strong>s bébésde moins de quatre mois, contre 40 % en 1999.Prise en charge de la dénutrition sévère aiguë basée sur lacommunauté en Éthiopie, au Malawi et au Soudan<strong>La</strong> dénutrition sévère aiguë reste l’une <strong>des</strong> principa<strong>le</strong>scauses de décès <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de moins de cinq ans. Jusqu’àune date récente, <strong>le</strong>s traitements étaient administrés uniquementen centres de santé, ce qui limitait considérab<strong>le</strong>ment<strong>le</strong>ur couverture et <strong>le</strong>ur impact puisque, <strong>dans</strong> beaucoupde pays pauvres, <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> gravement dénutrisne sont jamais conduits <strong>dans</strong> un établissement de soins.Tout indique cependant maintenant qu’un grand nombrede ces <strong>enfants</strong> peuvent être traités <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur communauté,sans avoir besoin d’être admis <strong>dans</strong> un centre de santé oud’alimentation thérapeutique. Cette approche fondée surla communauté consiste à déce<strong>le</strong>r en temps voulu <strong>le</strong>s casde dénutrition sévère aiguë <strong>dans</strong> la communauté, et d’offriraux <strong>enfants</strong> qui ne présentent pas de complications médica<strong>le</strong>s<strong>des</strong> aliments thérapeutiques prêts à l’emploi ou d’autresaliments à forte teneur en nutriments qu’ils consommerontà la maison. Combinée comme il se doit avec <strong>des</strong>soins fournis en établissement <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cas d’<strong>enfants</strong> dénutrissouffrant de complications médica<strong>le</strong>s, et mise en œuvreà grande échel<strong>le</strong>, la prise en charge communautaire de ladénutrition sévère aiguë pourrait prévenir <strong>des</strong> centainesde milliers de décès d’<strong>enfants</strong>.de produits cultivés sur place. Leur mise en œuvre reposesur trois conditions :• Tous <strong>le</strong>s programmes doivent souligner l’importance d’untraitement administré dès <strong>le</strong>s premiers sta<strong>des</strong> de l’évolutionde la malnutrition et la nécessité d’adhérer à unprogramme nutritionnel jusqu’à la guérison.• Les programmes supposent que pour se présenter <strong>dans</strong><strong>le</strong>s plus brefs délais et pour suivre <strong>le</strong> traitement, <strong>le</strong>sfamil<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s communautés doivent comprendre <strong>le</strong>sprogrammes, <strong>le</strong>s accepter et y participer.• Les programmes font appel à la participation d’intervenantsclés qui peuvent bénéficier <strong>des</strong> suggestions et del’attention générés par la réussite <strong>des</strong> initiatives, et par làmême, contribuer à <strong>le</strong>ur durabilité à long terme.Les résultats <strong>des</strong> programmes mis en œuvre au niveau dela communauté pour lutter contre la dénutrition sévèreaiguë laissent penser que, même s’ils n’éliminent pas lanécessité d’une aide externe, <strong>le</strong>s traitements élargis peuventavoir un impact très important sur la santé publique,en prévenant <strong>des</strong> centaines de milliers de décès d’<strong>enfants</strong>.Les résultats obtenus récemment en Éthiopie, au Malawi etau Soudan illustrent <strong>le</strong> fort impact et la rentabilité de laprise en charge <strong>des</strong> cas de dénutrition sévère aiguë <strong>dans</strong> lacommunauté. À la différence <strong>des</strong> traitements administrésen centres de soins – où, <strong>dans</strong> la plupart <strong>des</strong> pays en développement,<strong>le</strong>s taux de décès n’ont pratiquement pas diminuédepuis cinquante ans – cette thérapeutique communautairea provoqué un changement fondamental enmatière de compréhension de la maladie et d’adhérenceaux traitements. À ce jour, <strong>le</strong>s données provenant de plusde 20 programmes mis en œuvre en Éthiopie et au Malawi,ainsi que <strong>dans</strong> <strong>le</strong> Nord et <strong>le</strong> Sud du Soudan entre 2000 et2005, indiquent que <strong>le</strong>s taux de guérison enregistrés atteignentpresque 80 %, et que <strong>le</strong>s taux de mortalité ont étéramenés à seu<strong>le</strong>ment 4 %. Les taux de couverture sont de73 %, et plus <strong>des</strong> trois quarts <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> sévèrement dénutrissouffrant de complications ont reçu uniquement <strong>des</strong>soins externes. En outre, <strong>le</strong>s données initia<strong>le</strong>s indiquentque ces programmes étaient d’un coût abordab<strong>le</strong>, qui sesituait entre 12 et 132 dollars É.-U par année de vie gagnée.Les programmes de soins thérapeutiques basés sur lacommunauté ont recours à de nouveaux aliments thérapeutiquesprêts à l’emploi, souvent confectionnés à partirVoir Références, page 108.RENFORCER LES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES,LE CONTINUUM DE SOINS, ET LES SYSTÈMES DE SANTÉ 67


au lieu de l’être sur <strong>le</strong>s interventionscontre <strong>des</strong> maladies spécifiques, etpour étendre la couverture <strong>des</strong> interventionsgroupées, <strong>des</strong> politiques viab<strong>le</strong>sdevront être adoptées. Ce fait estapparu avec une évidence croissantelors d’une série de forums de hautniveau organisés depuis 2003 pourréfléchir aux moyens d’accélérer <strong>le</strong>sprogrès de réalisation <strong>des</strong> OMD liés àla santé 8 . Au fil du temps, <strong>le</strong>s participantsà ces réunions ont identifié certainsproblèmes critiques en amont auniveau <strong>des</strong> politiques, problèmes quidevront être réglés de toute urgencepour soutenir un passage à plusgrande échel<strong>le</strong>. L’une <strong>des</strong> principa<strong>le</strong>sconclusions de ces experts est que lafaib<strong>le</strong>sse <strong>des</strong> systèmes de santé et l’insuffisance<strong>des</strong> financements pourdévelopper ces systèmes risquent delimiter l’impact de ces efforts de luttecontre <strong>des</strong> maladies spécifiques, et derendre <strong>le</strong>s mères et <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> particulièrementvulnérab<strong>le</strong>s au fardeau globalde la maladie <strong>dans</strong> un pays donné.L’élargissement <strong>des</strong> services et <strong>des</strong>systèmes devra s’appuyer sur <strong>des</strong>stratégies nationa<strong>le</strong>s concrètes efficacesqui tiennent compte non seu<strong>le</strong>mentdu potentiel d’expansion <strong>des</strong>interventions, mais aussi <strong>des</strong> limiteset <strong>des</strong> obstac<strong>le</strong>s qui pourraient freiner<strong>le</strong>s progrès, en trouvant <strong>le</strong>s moyensde <strong>le</strong>s contourner. Les principa<strong>le</strong>smesures que <strong>le</strong>s plans stratégiquesdoivent adopter pour élargir <strong>le</strong>s interventionsgroupées citées précédemmentsont <strong>le</strong>s suivantes :• Identifier et éliminer <strong>le</strong>s gou<strong>le</strong>tsd’étrang<strong>le</strong>ment au sein du systèmede santé.• Surveil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s progrès et <strong>le</strong>s déficiencesde la couverture.• Introduire progressivement <strong>des</strong>panoplies d’interventions et demesures de renforcement dusystème de santé.• Aborder la crise <strong>des</strong> ressourceshumaines <strong>dans</strong> <strong>le</strong> secteur de lasanté.• Développer <strong>le</strong>s systèmes de santépour obtenir <strong>des</strong> résultats.• Renforcer <strong>le</strong>s systèmes de santéau niveau <strong>des</strong> districts.Identifier et éliminer <strong>le</strong>s gou<strong>le</strong>tsd’étrang<strong>le</strong>ment au sein dusystème de santéPour offrir un continuum de soins,<strong>des</strong> réseaux fonctionnels de prestationde services doivent être mis enplace aux trois niveaux décrits <strong>dans</strong>la partie précédente : famil<strong>le</strong> et communauté;services primaires décentralisés,proches du lieu de résidence<strong>des</strong> clients; et services d’aiguillage etsoins préventifs spécialisés fournisen établissement. <strong>La</strong> phase initia<strong>le</strong>consiste à recueillir <strong>des</strong> données et<strong>des</strong> informations qualitatives sur tous<strong>le</strong>s prestataires de services existants(publics, privés et informels) et sur<strong>le</strong>s organisations (y compris <strong>le</strong>s organisationsnon gouvernementa<strong>le</strong>s) quipeuvent être mobilisées pour soutenirl’effort d’élargissement.Le nord-est du Ghana, où de nombreusesorganisations non gouvernementa<strong>le</strong>sappuient différentes interventionsen faveur de la santé, offreun exemp<strong>le</strong> de mise en œuvre de ceprocessus. <strong>La</strong> collaboration entre <strong>le</strong>Club <strong>des</strong> mères de la Croix-rouge duGhana, <strong>le</strong>s services de santé nationauxet l’UNICEF, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre duProgramme accéléré pour la survie et<strong>le</strong> développement de l’enfant, a permisd’intégrer <strong>le</strong>s activités de toutesces organisations et de soutenir l’élargissementd’un ensemb<strong>le</strong> d’interventionsde faib<strong>le</strong> coût, de fort impact etayant fait <strong>le</strong>ur preuves 9 .D’autres étapes importantes consistentà identifier et à analyser <strong>le</strong>s gou<strong>le</strong>tsd’étrang<strong>le</strong>ment et <strong>le</strong>s problèmesqui existent à l’échel<strong>le</strong> du système, età formu<strong>le</strong>r <strong>des</strong> stratégies pour <strong>le</strong>s éliminerou <strong>le</strong>s contourner 10 . Ces obstac<strong>le</strong>speuvent se situer au niveau <strong>des</strong>centres de santé, <strong>des</strong> services mobi<strong>le</strong>s,<strong>des</strong> communautés et <strong>des</strong> foyers, ou del’appareil stratégique et bureaucratiquequi élabore <strong>le</strong>s politiques, gère lalogistique et <strong>le</strong>s approvisionnements,et qui fixe et applique la rég<strong>le</strong>mentation.<strong>La</strong> Figure 4.2, page 69, illustre<strong>le</strong>s principaux gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>mentqui peuvent entraver la prestation <strong>des</strong>services à chacun <strong>des</strong> niveaux du systèmede santé d’un pays, ainsi que <strong>le</strong>contexte politique et <strong>le</strong> système degouvernance <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squels el<strong>le</strong>s’opère. Le rapport MarginalBudgeting for Bott<strong>le</strong>necks cité <strong>dans</strong>l’encadré de la page 70 offre un nouveloutil pour analyser ces problèmes.Pour résorber de nombreux gou<strong>le</strong>tsd’étrang<strong>le</strong>ment, il faudra s’attaquerspécifiquement à <strong>des</strong> problèmesexistant à divers niveaux de la prestation<strong>des</strong> services. Par exemp<strong>le</strong>, lademande insuffisante de services <strong>des</strong>anté de bonne qualité de la part <strong>des</strong>membres de la communauté ou lacapacité limitée <strong>des</strong> centres de santéet <strong>des</strong> agents de vulgarisation à fournir<strong>des</strong> services essentiels peuventlimiter la couverture <strong>des</strong> panopliesd’interventions, tout comme <strong>le</strong>sobstac<strong>le</strong>s financiers, sociaux etmatériels qui empêchent d’y avoiraccès. Ici, comme il se doit, <strong>le</strong>s partenariatscommunautaires décrits auChapitre 3 peuvent jouer un rô<strong>le</strong>unique et fondamental en facilitant<strong>le</strong>s contacts entre <strong>des</strong> agents de santé– y compris <strong>des</strong> agents de santécommunautaires – et <strong>des</strong> servicesconsacrés, et <strong>le</strong>s foyers et <strong>le</strong>s communautésqui ne bénéficient pasactuel<strong>le</strong>ment d’interventions essentiel<strong>le</strong>s.Mais il faudra aussi prévoir<strong>des</strong> soins en établissement et <strong>des</strong>éducateurs pour soutenir <strong>le</strong>s agentsde santé communautaires et pourfournir <strong>des</strong> services <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre de68 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


nombreuses interventions qui requièrentune assistance plus spécialisée 11 .Pour soutenir l’action <strong>des</strong> partenariatscommunautaires en faveur de lasanté et de la nutrition, et pour améliorerla qualité de la prestation <strong>des</strong>services, certaines conditions secondairesdoivent aussi être remplies, àsavoir, améliorer <strong>le</strong>s performances<strong>des</strong> agents de santé, <strong>le</strong>s motiver, ets’assurer que <strong>le</strong>s établissements disposent<strong>des</strong> équipements adéquats et<strong>des</strong> médicaments nécessaires.L’amélioration de la prestation <strong>des</strong>services passe évidemment en partiepar l’augmentation <strong>des</strong> ressources –humaines, financières et administratives– et par l’offre de formations,mais d’autres mesures d’incitation etune meil<strong>le</strong>ure gestion <strong>des</strong> ressourceshumaines pourraient éga<strong>le</strong>ments’avérer nécessaires.Les déterminants de la performance<strong>des</strong> systèmes de santé situés aux plushauts niveaux – la politique et lagestion stratégique, <strong>le</strong>s politiquespubliques multisectoriel<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>schangements environnementaux etconjoncturels – sont au nombre <strong>des</strong>problèmes <strong>le</strong>s plus comp<strong>le</strong>xes dudéveloppement <strong>des</strong> systèmes de santé,car ils font partie intégrante d’uncontexte politique et institutionnelque l’on ne peut pas modifier rapidementou faci<strong>le</strong>ment 12 . Néanmoins,<strong>des</strong> prises d’initiatives avisées, lamobilisation, l’assistance techniqueet <strong>le</strong>s partenariats peuvent contribuerà apporter <strong>des</strong> changements.Surveil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s progrès et <strong>le</strong>sproblèmes rencontrés lors del’élargissement de la couvertureOn s’accorde à reconnaître qu’unesurveillance régulière, <strong>le</strong> suivi etl’adaptation <strong>des</strong> programmes enfonction <strong>des</strong> évaluations et <strong>des</strong>résultats sont <strong>des</strong> rouages essentielsdu fonctionnement d’un système <strong>des</strong>anté performant. Sans cela, il n’estpas possib<strong>le</strong> de faire un examenrigoureux de l’efficacité <strong>des</strong> programmes.Une gestion de la santépublique avisée et fondée sur <strong>des</strong>preuves requiert <strong>des</strong> connaissancessoli<strong>des</strong> sur la fréquence et la répartition<strong>des</strong> maladies, <strong>le</strong>s déterminantset <strong>le</strong>s conséquences <strong>des</strong> maladies etd’autres problèmes de santé, sur lasécurité, l’efficacité et la qualité <strong>des</strong>interventions, ainsi que sur <strong>le</strong>urcoût. Des enquêtes sur la santé et<strong>des</strong> recherches sur l’impact <strong>des</strong>approches et <strong>des</strong> stratégies adoptéessont fondamenta<strong>le</strong>s pour recueillir<strong>des</strong> preuves vita<strong>le</strong>s, apprendre <strong>des</strong><strong>le</strong>çons essentiel<strong>le</strong>s, et élaborer <strong>le</strong>smeil<strong>le</strong>ures pratiques.Figure 4.2Résorber <strong>le</strong>s gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>ment <strong>dans</strong> la prestation <strong>des</strong> services de santéINITIATIVEInterventions choisies et éprouvées.Superviser la formation.Identifier <strong>le</strong>s patients perdus de vue eteffectuer <strong>des</strong> visites à domici<strong>le</strong>.Mobiliser <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>scommunautés.<strong>La</strong>ncer <strong>des</strong> efforts de vulgarisation <strong>des</strong>soins de santé et de mobilisation aumicro-niveau.Confier la formation et <strong>le</strong> déploiement dunouveau personnel à <strong>des</strong> éducateurscommunautaires.Rationaliser <strong>le</strong>s systèmes d’offre.IMPACTRéduire la mortalité <strong>des</strong> nourrissons et<strong>des</strong> mères.Améliorer la qualité de la prestation <strong>des</strong>soins de santé (couverture efficace).Accroître la portée et l’étenduede la prestation <strong>des</strong> soins de santé(couverture adéquate).Améliorer l’utilisation initia<strong>le</strong> <strong>des</strong> services(demande améliorée et coût abordab<strong>le</strong>).Élargir l’accès géographique aux services.Augmenter la disponibilité <strong>des</strong> ressourceshumaines affectées à la prestation<strong>des</strong> services de santé.Renforcer la disponibilité <strong>des</strong>médicaments et autres équipementsmédicaux essentiels.Source : UNICEF, Banque mondia<strong>le</strong> et Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé : « A Strategic Framework for Reaching the Mil<strong>le</strong>nnium Development Goalsin Africa through health system strengthening and imp<strong>le</strong>menting at sca<strong>le</strong> of integrated packages of high-impact and low-cost health and nutritioninterventions », document préparé à la demande de l’Union africaine par l’UNICEF, l’OMS et la Banque mondia<strong>le</strong>, septembre 2006, p. 25.RENFORCER LES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES,LE CONTINUUM DE SOINS, ET LES SYSTÈMES DE SANTÉ 69


<strong>La</strong> « budgétisation margina<strong>le</strong> <strong>des</strong> gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>ment »<strong>La</strong> « budgétisation margina<strong>le</strong> <strong>des</strong> gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>ment » estun outil de planification et de budgétisation axé sur <strong>le</strong>s résultatsqui utilise l’expérience de l’impact <strong>des</strong> interventions deréduction de la mortalité maternel<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> <strong>dans</strong> un pays,identifie <strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>s de mise en œuvre et estime <strong>le</strong> montant<strong>des</strong> coûts marginaux pour éliminer ces obstac<strong>le</strong>s. Cet outil,qui a servi à préparer d’importants cadres stratégiques pour lasanté maternel<strong>le</strong>, néonata<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> en Afrique subsaharienne,a été élaboré conjointement par l’UNICEF, la Banquemondia<strong>le</strong> et l’OMS. Il aide à fixer <strong>le</strong>s cib<strong>le</strong>s d’interventions àfort impact qui ont fait <strong>le</strong>urs preuves, à estimer l’impact anticipé,<strong>le</strong> coût par vie sauvée et d’autres considérations financières,ainsi qu’à prévoir l’espace fiscal requis pour financerces coûts supplémentaires. (L’espace fiscal peut être définicomme la disponibilité d’un espace budgétaire autorisant ungouvernement à affecter <strong>des</strong> ressources à un objectif désiré,par exemp<strong>le</strong>, la suppression <strong>des</strong> obstac<strong>le</strong>s à la santé maternel<strong>le</strong>,néonata<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> sans pour autant porter atteinte àla <strong>situation</strong> financière de ce gouvernement.)<strong>La</strong> budgétisation margina<strong>le</strong> <strong>des</strong> gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>ment comportecinq étapes clés :• Évaluer <strong>le</strong>s principaux indicateurs, <strong>le</strong>s tendances et <strong>le</strong>s causesde la mortalité et de la morbidité maternel<strong>le</strong>, néonata<strong>le</strong>et infanti<strong>le</strong>, ainsi que l’accès aux services essentiels, etchoisir et regrouper <strong>des</strong> interventions à fort impact qui ontfait <strong>le</strong>urs preuves pour remédier aux problèmes immédiatsselon <strong>le</strong> mode de prestation <strong>des</strong> services, par exemp<strong>le</strong>,soins familiaux/communautaires, services réguliers auxpopulations et stratégies mobi<strong>le</strong>s, ou soins cliniques individuelsdispensés <strong>dans</strong> <strong>des</strong> centres de soins primaires et decentres de tri.• Identifier, à l’échel<strong>le</strong> du système, <strong>le</strong>s gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>mentde l’offre et de la demande qui bloquent la couvertureadéquate et efficace <strong>des</strong> soins de santé primairesessentiels, ainsi que <strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>s à la mise en œuvre degroupes d’interventions de fort impact à chacun <strong>des</strong> principauxniveaux de prestation <strong>des</strong> soins. Une couvertureadéquate implique, entre autres, la disponibilité de médicamentset d’équipements essentiels, l’accès aux serviceset aux agents de santé, une utilisation initia<strong>le</strong> <strong>des</strong> serviceset la continuité du recours aux services. En examinant plusavant <strong>le</strong>s causes sous-jacentes <strong>des</strong> gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>mentet en concevant <strong>des</strong> stratégies susceptib<strong>le</strong>s de <strong>le</strong>s éliminer,on peut définir <strong>des</strong> « frontières » – ou <strong>des</strong> niveaux de couverture<strong>des</strong> groupes d’interventions qui s’avèrent adéquats,efficaces et réalisab<strong>le</strong>s une fois que <strong>le</strong>s gou<strong>le</strong>tsd’étrang<strong>le</strong>ment sont résorbés.• Estimer l’impact anticipé de chacune <strong>des</strong> interventions sur<strong>le</strong>s taux de survie. Ces estimations s’appuient sur une analyserécente et détaillée <strong>des</strong> preuves de l’efficacité <strong>des</strong>groupes d’interventions de fort impact pour déterminer <strong>le</strong>sprogrès accomplis en matière de santé et de survie <strong>des</strong>mères et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>. El<strong>le</strong>s sont calculées de manière résiduel<strong>le</strong>pour éviter de compter deux fois <strong>le</strong>s taux de survie.• Sé<strong>le</strong>ctionner <strong>le</strong>s types, la quantité et <strong>le</strong>s coûts <strong>des</strong> intrantssupplémentaires, y compris <strong>le</strong>s salaires, <strong>le</strong>s médicaments etla formation, nécessaires à l’application de mesures quipermettront de résorber <strong>le</strong>s gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>ment et derehausser la couverture réel<strong>le</strong> <strong>des</strong> groupes d’interventionsau niveau de <strong>le</strong>urs frontières.• Analyser <strong>le</strong>s implications budgétaires, identifier <strong>le</strong>s sourcesprobab<strong>le</strong>s de financement et comparer <strong>le</strong>s coûts marginauxet <strong>le</strong>s besoins de financement requis à « l’espace fiscal »<strong>des</strong> dépenses de santé. (L’espace fiscal <strong>des</strong> dépenses <strong>des</strong>anté <strong>dans</strong> chaque pays est estimé par la Banque mondia<strong>le</strong>et <strong>le</strong> Fonds monétaire international.)Il faut aussi surveil<strong>le</strong>r la couverturepour pouvoir adapter rapidement <strong>le</strong>spolitiques et <strong>le</strong>s interventions qui doiventl’être. Les OMD liés à la santésont en grande partie mesurés à l’aided’instruments à grande échel<strong>le</strong>,comme <strong>le</strong>s Enquêtes démographiqueset sanitaires (EDS) et <strong>le</strong>s Enquêtes engrappes à indicateurs multip<strong>le</strong>s(MICS). Les indicateurs <strong>des</strong> OMDfournissent quant à eux <strong>le</strong>s principauxparamètres grâce auxquels on peutmesurer la réalisation <strong>des</strong> cib<strong>le</strong>s liées àla santé. <strong>La</strong> plupart d’entre eux fontpartie du groupe minimum d’indicateursde haute priorité de la survie del’enfant adoptés en commun parl’UNICEF et l’OMS, en collaborationavec <strong>le</strong>urs partenaires, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadredu processus de Compte à rebourspour la survie <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong> nouveau-néset <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>.Les EDS et <strong>le</strong>s MICS fournissent <strong>des</strong>données ponctuel<strong>le</strong>s qui permettent dedéterminer la couverture réel<strong>le</strong> quel’on peut obtenir avec un minimumd’interventions essentiel<strong>le</strong>s. Pour améliorerla surveillance, l’interval<strong>le</strong> entreces enquêtes a été ramené de cinq àtrois ans. En outre, <strong>des</strong> processus <strong>des</strong>urveillance nationaux, sous-nationauxet communautaires sont essentielspour analyser <strong>le</strong>s progrès et <strong>le</strong>sproblèmes associés à l’élargissement<strong>des</strong> interventions de fort impact.Plusieurs pays en développement ontpris <strong>des</strong> mesures origina<strong>le</strong>s pour surveil<strong>le</strong>rl’impact de <strong>le</strong>urs programmesde soins sur <strong>le</strong>s populations etrecueillir <strong>des</strong> informations essentiel<strong>le</strong>ssur la santé. En Bolivie, par exemp<strong>le</strong>,une approche basée sur <strong>le</strong> recensementa été utilisée pour identifiertoutes <strong>le</strong>s personnes visées par <strong>le</strong> programmeen rendant visite à la totalité<strong>des</strong> foyers deux fois par an. Ce recensementa ensuite servi à cib<strong>le</strong>r <strong>des</strong>interventions spécifiques de fortimpact sur <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> qui présentaient<strong>le</strong>s risques de mortalité <strong>le</strong>s plusé<strong>le</strong>vés. Grâce à cette approche, <strong>le</strong>taux de mortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> demoins de cinq ans <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s zones70 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


Exemp<strong>le</strong>s d’analyses de gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>ment <strong>dans</strong>plusieurs paysUne analyse <strong>des</strong> gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>ment a été effectuée <strong>dans</strong>près de 25 pays en développement et à tous <strong>le</strong>s niveaux deprestation <strong>des</strong> services. Les approximations utilisées pourévaluer <strong>le</strong>s déterminants de la couverture pour chacun <strong>des</strong>trois mo<strong>des</strong> de prestation se fondent sur <strong>le</strong>s paramètres suivants(la liste n’est pas exhaustive) :• Soins familiaux et communautaires : <strong>le</strong>s indicateurs comprennentl’utilisation d’eau salubre, d’installations d’assainissementet de moustiquaires imprégnées d’insecticide;l’alimentation <strong>des</strong> nourrissons et <strong>le</strong>s soins donnés aux<strong>enfants</strong> mala<strong>des</strong> et aux nouveau-nés.• Services réguliers <strong>des</strong>tinés à la population : <strong>le</strong>sindicateurs comprennent <strong>le</strong>s niveaux de vaccinationet de soins prénatals.• Soins cliniques : <strong>le</strong>s indicateurs comprennent <strong>le</strong>s accouchementsassistés par un personnel qualifié, <strong>le</strong>s soins obstétriquesd’urgence et <strong>le</strong>s soins néonatals.Les résultats obtenus <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays où l’outil a été utilisé ontrévélé la présence de gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>ment qui n’apparaissaientpas immédiatement lors de l’examen <strong>des</strong> données sur<strong>le</strong>s niveaux et <strong>le</strong>s tendances.consistent à faire passer <strong>le</strong>s services de traitement de l’eau àplus grande échel<strong>le</strong>, à diffuser <strong>des</strong> informations, et à promouvoirl’usage exclusif d’eau potab<strong>le</strong> en lançant <strong>des</strong> initiativesd’éducation et de communication.Guinée : en 2000, 70 % <strong>des</strong> villages <strong>des</strong> districts concernéspar <strong>le</strong> Programme accéléré pour la survie et <strong>le</strong> développementde l’enfant (ASDE) avaient un éducateur communautairesur la santé et la nutrition, la moitié <strong>des</strong> famil<strong>le</strong>s possédaitune moustiquaire et un quart <strong>des</strong> femmes enceintes dormaitsous une moustiquaire. Toutefois, on a constaté que lacouverture réel<strong>le</strong> était bien inférieure aux niveaux de couvertureadéquats, puisque moins de 5 % de la population dormaitsous une moustiquaire qui avait récemment été traitée àl’insecticide. Ce gou<strong>le</strong>t d’étrang<strong>le</strong>ment de la lutte contre <strong>le</strong>paludisme a été éliminé en traitant gratuitement toutes <strong>le</strong>smoustiquaires existantes, et en distribuant en priorité auxfemmes enceintes qui recevaient <strong>des</strong> soins prénatals et quiavaient fait vacciner <strong>le</strong>urs <strong>enfants</strong> <strong>des</strong> moustiquaires déjàimprégnées d’insecticide à un prix fortement subventionné.En 2004, cette approche intégrée d’élimination <strong>des</strong> gou<strong>le</strong>tsd’étrang<strong>le</strong>ment avait fait progresser la couverture réel<strong>le</strong> <strong>des</strong>moustiquaires imprégnées d’insecticide de 40 %, tout enétendant aussi la couverture vaccina<strong>le</strong> (toutes <strong>le</strong>s dosesadministrées aux <strong>enfants</strong> de moins de cinq ans) et <strong>des</strong> soinsprénatals (au moins trois visites) de 40 % en 2002 à 70 %deux ans après.Comme il a été signalé lors d’ateliers récents :Honduras : une analyse <strong>des</strong> gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>ment <strong>dans</strong> <strong>le</strong>sservices d’eau, d’assainissement et d’hygiène a révélé que,bien qu’ils aient amp<strong>le</strong>ment accès à de l’eau de boisson améliorée,moins de la moitié <strong>des</strong> foyers utilisaient de l’eau quiavait été filtrée pour la rendre propre à la consommation. Lesstratégies retenues pour éliminer ces gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>mentVoir Références, page 108.qui bénéficiaient d’un programme <strong>des</strong>anté s’est établi à entre un tiers et lamoitié du taux moyen enregistré <strong>dans</strong><strong>le</strong>s districts de contrô<strong>le</strong> 13 .Échelonner <strong>le</strong>s panopliesd’interventions et renforcer <strong>le</strong>ssystèmes de santéOn se rend compte de plus en plusque l’élargissement <strong>des</strong> panopliesd’interventions doit parfois se faire enplusieurs phases, en fonction de circonstancescomme la disponibilité <strong>des</strong>budgets, <strong>le</strong>s problèmes logistiques, <strong>le</strong>scapacités techniques ou <strong>des</strong> facteursculturels et socio-économiques. Si certainesinterventions peuvent rapidementpasser à l’échel<strong>le</strong> supérieure,d’autres exigeront plus de temps.L’élargissement de groupes minimumd’interventions essentiel<strong>le</strong>s est un élémentclé <strong>des</strong> nouvel<strong>le</strong>s stratégies quicherchent à atteindre <strong>des</strong> cib<strong>le</strong>s decouverture spécifiques. Les interventionssont regroupées afin d’atteindreces cib<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> chacun <strong>des</strong> trois mo<strong>des</strong>de prestation <strong>des</strong> services décrits précédemment,et ce en trois phases 14 .Cette approche échelonnée de laprestation <strong>des</strong> soins de santé permettraà chaque pays de définir et demettre en œuvre un groupe d’interventionsinitial qui pourra ensuiteêtre élargi au fil du temps. Leregroupement et l’offre de cesinterventions prioritaires dépendront<strong>des</strong> capacités du système de santédu pays. L’élimination graduel<strong>le</strong><strong>des</strong> gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>ment faciliteral’expansion de la prestation <strong>des</strong> services– notamment <strong>dans</strong> <strong>des</strong> <strong>situation</strong>sd’urgence comp<strong>le</strong>xes. Puisquel’approche du regroupement est axéesur <strong>le</strong>s résultats, la mise en œuvred’interventions prioritaires àl’échel<strong>le</strong> supérieure peut être planifiéeet surveillée en plusieurs phases.Les trois phases recommandées pourétendre la couverture de la prestation<strong>des</strong> services <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays où <strong>le</strong>s capacitésdu système de santé sont faib<strong>le</strong>ssont <strong>le</strong>s suivantes :RENFORCER LES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES,LE CONTINUUM DE SOINS, ET LES SYSTÈMES DE SANTÉ 71


Phase une : la phase initia<strong>le</strong> vise àréduire de moitié <strong>le</strong>s gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>mentqui existent à l’échel<strong>le</strong> dusystème <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s servicesfamiliaux/communautaires et <strong>le</strong>s servicesde soins à la population, en stimulantla demande de soins cliniquesde bonne qualité et en fournissantune panoplie minimum d’interventionsrentab<strong>le</strong>s de fort impact, compatib<strong>le</strong>savec <strong>le</strong> contexte politique, <strong>le</strong>sressources humaines et <strong>le</strong>s capacitésdisponib<strong>le</strong>s. Les stratégies opérationnel<strong>le</strong>sutilisées sont la formation et <strong>le</strong>déploiement d’éducateurs communautairessur la santé et la nutritionafin d’améliorer <strong>le</strong>s pratiques de soinsfamiliaux. Une panoplie minimumd’interventions comprend généra<strong>le</strong>mentce qui suit :• Interventions contre <strong>le</strong> paludisme• Nutrition• Promotion de l’hygiène• Vaccination associée à <strong>des</strong> campagnesde réduction de la mortalitédue à la rougeo<strong>le</strong>• Prise en charge intégrée <strong>des</strong>maladies néonata<strong>le</strong>s et infanti<strong>le</strong>s• Soins spécialisés pendant l’accouchementet pour <strong>le</strong> nouveau-né etsoins obstétriques d’urgence• Prévention et traitement duVIH/SIDA• Soins fournis en établissement <strong>des</strong>oinsPhase deux : la deuxième phaseconsiste à offrir une panoplie élargieregroupant d’autres interventionsnéonata<strong>le</strong>s et maternel<strong>le</strong>s, un approvisionnementen eau amélioré et unassainissement adéquat <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre<strong>des</strong> politiques nationa<strong>le</strong>s et en mobilisant<strong>des</strong> financements supplémentaires.Cette phase vise à soutenir et àrenforcer <strong>le</strong>s trois mo<strong>des</strong> de prestationde services en résorbant <strong>le</strong>s gou<strong>le</strong>tsd’étrang<strong>le</strong>ments au niveau del’offre et de la demande.Phase trois : la dernière phase vise àintroduire et à étendre <strong>des</strong> interventionsinnovantes, comme la distribution<strong>des</strong> vaccins antirotavirus etantipneumococcique, et à stimu<strong>le</strong>rl’offre et la demande de cettepanoplie maximum 15 .Aborder la crise <strong>des</strong> ressourceshumaines du secteur de la santé<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays en développementDans de nombreux pays, <strong>des</strong> difficultéséconomiques et <strong>des</strong> crises financièresont déstabilisé et démoralisé <strong>le</strong>personnel médical, en générant un cerc<strong>le</strong>vicieux de démotivation, de faib<strong>le</strong>productivité, et de sous-investissement<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s ressources humaines.Pour remédier à la crise du personnelde santé <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays en développement,un ensemb<strong>le</strong> de mesures devrontêtre prises à diverses échéances.Court terme : l’une <strong>des</strong> prioritésimmédiates est de s’assurer que l’expansion<strong>des</strong> initiatives nationa<strong>le</strong>s etmondia<strong>le</strong>s en faveur de la santématernel<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> ne perturbepas davantage <strong>le</strong> fonctionnement <strong>des</strong>systèmes de santé et ne provoque pasdavantage de départs de personnel.Court à moyen terme : il faut rétablirla productivité et <strong>le</strong> moral <strong>des</strong> professionnelsde la santé actuel<strong>le</strong>ment enposte, notamment en <strong>le</strong>ur offrant <strong>des</strong>mesures d’incitation comme <strong>des</strong> augmentationsde salaires et une meil<strong>le</strong>uresupervision. Les effectifs <strong>des</strong>personnels de santé – y compris <strong>le</strong>sagents de santé communautaires –doivent aussi être augmentés, autantque <strong>le</strong> permettent la conjoncturemacroéconomique du pays et sesstratégies de réduction de la pauvreté.Long terme : pour résoudre la crisedu personnel de santé, il faudra aussiaccroître massivement <strong>le</strong>s possibilitésd’éducation et de formation <strong>des</strong> professionnelsde la santé. Si <strong>le</strong> personnelmédical n’est pas mieux formé, et si<strong>des</strong> financements supplémentaires nesont pas mobilisés, la crise pourraits’aggraver, ce qui aurait <strong>des</strong> conséquencesdésastreuses sur la santé et lasurvie <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong> nouveau-nés et<strong>des</strong> <strong>enfants</strong>.Ces mesures devront bénéficier del’appui ferme <strong>des</strong> dirigeants nationaux,motivé par un vaste consensusau sein de la société en faveur d’uneprestation de soins de santé de bonnequalité. Des plans généraux devrontêtre élaborés pour remédier à la crisedu personnel de santé et préparer <strong>le</strong>spays à offrir l’accès universel à uncontinuum de soins. En outre, cesplans doivent dépasser <strong>le</strong> simp<strong>le</strong>cadre de la santé pour aborder <strong>des</strong>questions tel<strong>le</strong>s que la réforme de lafonction publique, la décentralisationet la conjoncture macroéconomique.On ne saurait sous-estimer l’amp<strong>le</strong>urde ce défi. Pour rég<strong>le</strong>r la crise du personnelde santé en Afrique subsaharienneuniquement, <strong>le</strong>s effectifsdevront être augmentés <strong>dans</strong> unemesure sans précédent au cours <strong>des</strong>dix prochaines années. Sur près <strong>des</strong>860 000 nouvel<strong>le</strong>s recrues nécessairespour offrir <strong>des</strong> soins de santé auniveau requis pour atteindre <strong>le</strong>sOMD liés à la santé <strong>dans</strong> cetterégion, plus de la moitié serait <strong>des</strong>éducateurs communautaires sur lasanté et la nutrition.Dans beaucoup de pays en développement,<strong>des</strong> efforts sont faits àl’heure actuel<strong>le</strong> pour augmenter <strong>le</strong>nombre d’agents de santé communautaireset pour offrir <strong>des</strong> mesuresd’incitation pour diminuer <strong>le</strong>s tauxd’attrition. Plusieurs pays, dontl’Inde, <strong>le</strong> Kenya, l’Afrique du Sud et72 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


© UNICEF/ HQ03-0459/Shehzad NooraniL’efficacité <strong>des</strong> interventions en faveur de la santé est évaluée grâce à une surveillance et un suivi réguliers. Des <strong>enfants</strong> sont examinéspour détecter la malnutrition avant une distribution de biscuits riches en protéines en Iraq.l’Ouganda envisagent d’adopter <strong>des</strong>grammes nationaux pour <strong>le</strong>s agentsde santé communautaires, tandis quel’Éthiopie forme 30 000 agents devulgarisation communautaires fémininesspécialisées <strong>dans</strong> la santé maternel<strong>le</strong>,néonata<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong>, <strong>le</strong> paludismeet <strong>le</strong> VIH et <strong>le</strong> SIDA 16 . Desprogrammes de formation d’agentsde santé communautaires sont aussiofferts <strong>dans</strong> <strong>des</strong> pays aussi diversque l’Afghanistan, l’Indonésie, <strong>le</strong>Mozambique, <strong>le</strong> Népal et <strong>le</strong> Pakistan.Le renforcement <strong>des</strong> programmespour <strong>le</strong>s agents de santé mettrait initia<strong>le</strong>mentl’accent sur la formationd’éducateurs communautaires sur lasanté et la nutrition afin d’améliorerla prestation de services <strong>dans</strong> troisdomaines :• Meil<strong>le</strong>ures pratiques de soinsfamiliaux encouragées par <strong>des</strong>visites à domici<strong>le</strong>.• Distribution de produits et de fournituresessentiels pour la santé et lanutrition aux foyers <strong>des</strong> communautésdont l’accès à <strong>des</strong> soins enétablissement est limité.• Soins de première ligne prodiguésaux <strong>enfants</strong> mala<strong>des</strong>.Pour motiver <strong>le</strong> personnel, on pourraitavoir recours à <strong>des</strong> mesuresd’incitation en fonction de la performance,par exemp<strong>le</strong>, <strong>des</strong> primesaccordées lorsque <strong>des</strong> changementsde comportement ont été observés<strong>dans</strong> <strong>le</strong>urs communautés, au lieud’une rémunération fixe.Tout indique que <strong>des</strong> mesures d’incitationmultip<strong>le</strong>s – qui allient souventde mo<strong>des</strong>tes primes financièresou <strong>des</strong> compensations « ennature » à la reconnaissance de lacommunauté et à la supervision,ainsi que <strong>des</strong> possibilités de développementpersonnels – tendent àfaire diminuer notab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> tauxd’attrition <strong>des</strong> agents de santé communautaires.Au Guatemala, parexemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s agents de santé communautairessupervisés étaient dedeux à trois fois moins nombreuxà quitter <strong>le</strong>ur emploi que <strong>le</strong>s agentsnon supervisés parce que la relationqu’ils entretenaient avec <strong>des</strong>experts extérieurs <strong>le</strong>ur conférait unstatut plus é<strong>le</strong>vé 17 .<strong>La</strong> remise à niveau <strong>des</strong> compétences<strong>des</strong> agents de santé actuel<strong>le</strong>menten poste fait partie intégranted’un élargissement efficace.Une meil<strong>le</strong>ure supervision et unsuivi plus régulier, en plus d’incitationset de contrats accordés enfonction de la performance, peuventmotiver <strong>le</strong>s agents de santédéjà recrutés et offrir <strong>des</strong> possibilitésattractives aux futurs candidatsà ces postes.RENFORCER LES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES,LE CONTINUUM DE SOINS, ET LES SYSTÈMES DE SANTÉ 73


Élargissement : eau sûre, assainissement adéquat et meil<strong>le</strong>urespratiques d’hygièneDe l’eau propre et <strong>des</strong> toi<strong>le</strong>ttes qui ne présentent aucundanger peuvent transformer la vie <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>. Plus quetout autre groupe, <strong>le</strong>s jeunes <strong>enfants</strong> sont vulnérab<strong>le</strong>s auxrisques que posent l’eau contaminée, un mauvais assainissementet une hygiène inadéquate. Ensemb<strong>le</strong>, l’eau deboisson impropre à la consommation, <strong>le</strong> manque d’eaupour se laver et faire la cuisine, et l’accès insuffisant àl’assainissement contribuent à près de 88 %, ou plus de1,5 million, <strong>des</strong> décès causés chaque année par <strong>le</strong>s maladiesdiarrhéiques.À lui seul, un meil<strong>le</strong>ur assainissement pourrait faire recu<strong>le</strong>rde plus d’un tiers <strong>le</strong> taux de morbidité associé à la diarrhée;et lorsqu’il s’accompagne d’un meil<strong>le</strong>ur respect del’hygiène, ce taux peut diminuer de deux tiers. Le simp<strong>le</strong>fait de se laver <strong>le</strong>s mains avec du savon ou de la cendrepourrait éviter de 500 000 à 1,4 million de décès chaqueannée. À la maison, <strong>le</strong>s pratiques améliorées comprennentl’utilisation systématique, par chaque membre du foyer, detoi<strong>le</strong>ttes ou latrines, l’élimination sans risque <strong>des</strong> excréments<strong>des</strong> jeunes <strong>enfants</strong>, <strong>le</strong> lavage <strong>des</strong> mains au savonou avec de la cendre après avoir déféqué et avant de manger,et l’installation de sources d’eau sûre <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s foyerset <strong>le</strong>s communautés. Une première étape essentiel<strong>le</strong> pouraméliorer l’assainissement et l’hygiène consiste à donneraux communautés <strong>le</strong>s connaissances et <strong>le</strong>s ressourcesdont el<strong>le</strong>s ont besoin pour adopter ces pratiques de baseà la maison.Nicaragua et Pérou : promouvoir une meil<strong>le</strong>ure hygiènepour lutter contre la diarrhéeComme l’Asie du Sud, l’Amérique latine et <strong>le</strong>s Caraïbes ontréalisé d’importants progrès <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s domaines de l’eau etde l’assainissement : 16 <strong>des</strong> 33 pays de la région sont enbonne voie d’atteindre <strong>le</strong>s cib<strong>le</strong>s <strong>des</strong> OMD. Pourtant, <strong>des</strong>disparités continuent d’exister, notamment entre zonesurbaines et zones rura<strong>le</strong>s.En 2002, <strong>le</strong> Projet de modification <strong>des</strong> comportements liés àl’hygiène (Hygiène Behavior Change Project), lancé conjointementpar Environmental Health Project et l’Organisationpanaméricaine de la santé, a appliqué <strong>des</strong> stratégies quis’appuyaient sur <strong>le</strong>s communautés <strong>dans</strong> une région où <strong>le</strong>rotavirus et la diarrhée causaient 15 000 décès et 75 000 hospitalisationspar an, malgré <strong>des</strong> infrastructures satisfaisantesde latrines et d’adduction d’eau. Au Pérou, <strong>le</strong> nombre de casde diarrhée signalés après <strong>le</strong> démarrage du projet a étéramené à 9 %, et au Nicaragua, pratiquement aucun cas dediarrhée n’a été enregistré chez <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> de trois ans, etaucun chez <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> de quatre et cinq ans. Dans <strong>le</strong>s deuxpays, <strong>le</strong>s pratiques d’hygiène encouragées par ces interventions,comme <strong>le</strong> fait de mieux se laver <strong>le</strong>s mains et d’utiliseret de stocker l’eau en toute sécurité, ont apporté <strong>des</strong> améliorationsstatistiquement importantes entre <strong>le</strong> début et l’étapeintermédiaire de <strong>le</strong>ur mise en œuvre.Mozambique : comités d’assainissement d’enfant à enfantLes <strong>enfants</strong> peuvent souvent être d’efficaces agents duchangement <strong>dans</strong> <strong>le</strong>urs communautés. Au Mozambique,<strong>des</strong> comités d’assainissement d’enfant à enfant sont utiliséspour lancer <strong>des</strong> programmes d’éducation sur l’hygièneaxés sur l’enfant <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s. Ces comités servent ausside point d’entrée pour aider <strong>le</strong>s communautés loca<strong>le</strong>s àadopter <strong>des</strong> pratiques d’hygiène à la maison, en faisant circu<strong>le</strong>rl’information d’enfant à enfant et de l’enfant auxparents. Un comité d’assainissement d’enfant à enfant estun groupe de 15 fil<strong>le</strong>s et garçons qui ont reçu une formationpour dispenser une éducation sur l’hygiène basée surla participation, notamment la diffusion d’informations sur<strong>le</strong>s mo<strong>des</strong> de transmission <strong>des</strong> maladies liées à l’eau et àl’assainissement et <strong>le</strong>s façons de s’en protéger, <strong>le</strong> lavage<strong>des</strong> mains au savon (ou avec de la cendre), et l’utilisationcorrecte <strong>des</strong> latrines. Il est particulièrement important que<strong>des</strong> fil<strong>le</strong>s participent aux comités, car <strong>le</strong>ur présence àl’éco<strong>le</strong> peut être affectée par <strong>le</strong> manque d’installations adéquatesd’eau et d’assainissement et par <strong>le</strong> temps qu’el<strong>le</strong>spassent à al<strong>le</strong>r chercher de l’eau potab<strong>le</strong>. Associés à <strong>des</strong>stratégies qui encouragent la participation <strong>des</strong> jeunes, cesefforts ont contribué à une progression de 15 à 20 % dutaux de scolarisation <strong>des</strong> fil<strong>le</strong>s à l’échel<strong>le</strong> du pays depuis2002–2003.Pour susciter l’intérêt d’autres <strong>enfants</strong>, <strong>le</strong>s comités utilisent<strong>des</strong> discussions de groupe, <strong>des</strong> affiches, <strong>des</strong> chansonsexpressives, <strong>le</strong> théâtre, la <strong>dans</strong>e, <strong>des</strong> interviews, <strong>des</strong> <strong>des</strong>sinset <strong>des</strong> concours. Grâce à cette approche, <strong>des</strong> comitésd’assainissement d’enfant à enfant ont été créés et sontactifs <strong>dans</strong> 251 éco<strong>le</strong>s.Sud-Soudan : eau et assainissement basés sur lacommunauté <strong>dans</strong> <strong>des</strong> environnements comp<strong>le</strong>xesOn suppose souvent que <strong>le</strong>s approches basées sur la communautésont diffici<strong>le</strong>s, sinon impossib<strong>le</strong>s, à mettre enœuvre <strong>dans</strong> <strong>des</strong> zones affectées par un conflit armé, unecatastrophe naturel<strong>le</strong> ou d’autres <strong>situation</strong>s d’urgence comp<strong>le</strong>xes.Pourtant, <strong>le</strong>s résultats obtenus au Sud-Soudan suggèrentque lorsque la mise en œuvre est efficace, <strong>le</strong>s approchesbasées sur la communauté peuvent jouer un rô<strong>le</strong>essentiel <strong>dans</strong> <strong>des</strong> environnements diffici<strong>le</strong>s. Au Sud-Soudan,un projet d’eau et d’assainissement est mené à bien par<strong>des</strong> équipes loca<strong>le</strong>s spécialisées <strong>dans</strong> <strong>le</strong> forage de puits àla main. Chaque équipe comprend 10 membres, qui sontgénéra<strong>le</strong>ment choisis parmi <strong>le</strong>s habitants <strong>des</strong> communautésloca<strong>le</strong>s; sur ce nombre, sept personnes sont généra<strong>le</strong>mentchargées du forage <strong>des</strong> puits, et trois sont responsab<strong>le</strong>sde l’entretien <strong>des</strong> pompes à main, y compris un chefd’équipe. Le forage manuel offre une approche de faib<strong>le</strong>coût et qui fait appel à une technologie rudimentaire pourfournir l’accès à l’eau. Les équipements de forage peuventêtre démontés et transportés sur d’autres sites par <strong>le</strong>s communautésel<strong>le</strong>s-mêmes, même en terrain diffici<strong>le</strong>, et, ce quiest essentiel, permettent de continuer <strong>le</strong>s travaux pendant74 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


la saison humide. En outre, <strong>le</strong> faib<strong>le</strong> coût et la portabilité<strong>des</strong> installations comptent pour beaucoup <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s zones àrisque. En travaillant avec <strong>le</strong>s communautés, ce projet aréussi à augmenter <strong>le</strong> nombre de puits tubulaires <strong>dans</strong> devastes zones au nord de Bahr-el-Ghazal.Bangla<strong>des</strong>h et Inde : l’approche communautaire del’« assainissement total »Bien que la construction de toi<strong>le</strong>ttes soit un investissementincontournab<strong>le</strong> pour étendre la couverture de l’assainissement,<strong>le</strong>s résultats obtenus en Asie du Sud suggèrentqu’el<strong>le</strong> ne suffit pas toujours à améliorer la santé publique.L’examen d’évaluations sectoriel<strong>le</strong>s effectuées à l’échel<strong>le</strong><strong>des</strong> États en Inde, par exemp<strong>le</strong>, montre que la plupart <strong>des</strong>gens continuent à déféquer en p<strong>le</strong>in air, non pas parcequ’ils n’ont pas accès à <strong>des</strong> toi<strong>le</strong>ttes, mais principa<strong>le</strong>mentparce qu’ils ne voient aucune raison de changer <strong>le</strong>ur comportement,n’ayant pas ou peu conscience <strong>des</strong> risques sanitairesassociés à cette pratique. En fait, l’utilisation <strong>des</strong> toi<strong>le</strong>ttesn’est consistante que <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s foyers qui reconnaissent<strong>le</strong>ur utilité et qui <strong>le</strong>s instal<strong>le</strong>nt eux-mêmes.Dans <strong>le</strong> district de Rajshahi, au Bangla<strong>des</strong>h, une approchede mobilisation communautaire unique en son genre a ététestée en 2001 pour obtenir une couverture en assainissementqui atteigne 100 %. Le projet « assainissement total »mis en œuvre par <strong>le</strong>s communautés part du principe qu’ilfaut déc<strong>le</strong>ncher <strong>des</strong> changements de comportement col<strong>le</strong>ctifs.Cette approche aide <strong>le</strong>s communautés à comprendre<strong>le</strong>s effets nuisib<strong>le</strong>s d’un mauvais assainissement et <strong>le</strong>urdonne <strong>le</strong>s moyens de trouver <strong>des</strong> solutions col<strong>le</strong>ctives. ÀRajshahi, el<strong>le</strong> a conduit la communauté à décréter l’interdictiontota<strong>le</strong> de déféquer en p<strong>le</strong>in air <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s limites duvillage. Cette interdiction a été appliquée sans aucunesubvention extérieure et était entièrement tributaire de lamobilisation de la communauté. Les communautés ontutilisé <strong>le</strong>urs propres ressources, créé <strong>des</strong> comités d’action,développé <strong>des</strong> technologies innovantes de faib<strong>le</strong> coût etsurveillé <strong>le</strong>s progrès accomplis.L’initiative de Rajshahi offrait un nouveau modè<strong>le</strong> pourpromouvoir <strong>des</strong> pratiques d’assainissement amélioré grâceà une stratégie gérée par la communauté, mais son élargissement<strong>dans</strong> la région ne s’est fait que village par village.Toutefois, l’expérience de Rajshahi a suscité l’intérêt deplusieurs responsab<strong>le</strong>s de politique indiens, y compris <strong>des</strong>représentants <strong>des</strong> autorités de l’État de Maharashtra, quise sont rendus sur place. En s’inspirant de l’expérience duBangla<strong>des</strong>h, l’État du Maharashtra a ensuite formulé unestratégie qui visait à mettre fin à la pratique de la défécationen p<strong>le</strong>in air sur son territoire. Sa stratégie consistait principa<strong>le</strong>mentà mettre <strong>le</strong>s gouvernements locaux en premièreligne, à offrir <strong>des</strong> incitations fisca<strong>le</strong>s aux pauvres, et à instal<strong>le</strong>r<strong>des</strong> systèmes soli<strong>des</strong> de surveillance et de suivi. <strong>La</strong> campagnea surtout mis l’accent sur <strong>le</strong>s activités d’information,d’éducation et de communication, ainsi que sur <strong>des</strong> visitesd’exposition <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s villages qui obtenaient <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ursrésultats. C’est ainsi que, entre 2002 et 2006, plus de 3 800villages du Maharashtra ont éliminé la défécation en p<strong>le</strong>inair, et que plus de 5 millions de foyers vivent à présent <strong>dans</strong>un environnement où cette pratique n’a plus cours.Le succès remporté par l’État du Maharashtra a conduit auremaniement <strong>des</strong> directives nationa<strong>le</strong>s de l’Inde en matièred’assainissement, ainsi qu’à la création du prix NirmalGram Puraskar, ou « village propre », décerné pour la premièrefois par <strong>le</strong> gouvernement en 2004. Ce prix offre unerécompense monétaire aux gouvernements locaux quiobtiennent une couverture de 100 % <strong>dans</strong> <strong>le</strong> domaine del’assainissement. L’accueil a été extraordinaire : en février2005, ce prix a été décerné à 38 gram panchayats (fonctionnairesde bas niveau de l’administration rura<strong>le</strong> élue); et enfévrier 2006, 760 gram panchayats et 9 block panchayats(fonctionnaires de niveau intermédiaire de l’administrationrura<strong>le</strong> élue) l’ont reçu.Ghana : comb<strong>le</strong>r l’écart entre zones rura<strong>le</strong>s et zonesurbainesDans <strong>le</strong> domaine de l’eau salubre et de l’assainissement debase, <strong>le</strong>s disparités <strong>le</strong>s plus criantes s’observent entre <strong>le</strong>shabitants <strong>des</strong> zones urbaines et <strong>des</strong> zones rura<strong>le</strong>s. Àl’échel<strong>le</strong> du <strong>monde</strong>, 95 % <strong>des</strong> citadins ont accès à <strong>des</strong> sourcesd’eau de boisson améliorée, contre 73 % de ruraux.C’est en Afrique subsaharienne, où 81 % <strong>des</strong> citadins sont<strong>des</strong>servis, contre 41 % de ruraux, que l’écart est <strong>le</strong> plusmarqué entre <strong>le</strong>s zones urbaines et <strong>le</strong>s zones rura<strong>le</strong>s.Au Ghana, la couverture de l’eau et de l’assainissement enmilieu rural se situait, jusqu’à une époque récente, en <strong>des</strong>sousde la moyenne pour l’Afrique subsaharienne, mais el<strong>le</strong>s’étend actuel<strong>le</strong>ment au rythme d’environ 200 000 personnes,soit plus d’1 % de la population, par an. Cette progressionspectaculaire est due au programme de réforme ambitieuxlancé par <strong>le</strong> gouvernement au début <strong>des</strong> années 1990pour pallier <strong>le</strong>s lacunes d’un système vertical inerte qui neparvenait pas à répondre aux besoins, notamment <strong>dans</strong> <strong>le</strong>szones rura<strong>le</strong>s. À l’issue du processus de réforme, la responsabilitéde l’approvisionnement en eau a été transférée auxautorités loca<strong>le</strong>s et aux communautés rura<strong>le</strong>s, et de nouvel<strong>le</strong>sstructures politiques de gestion de l’eau ont été développées.Les structures villageoises font maintenant partie de cenouveau système. Pour solliciter <strong>des</strong> subventions d’équipement,<strong>le</strong>s communautés doivent former <strong>des</strong> comités villageoisde gestion de l’eau, dresser <strong>des</strong> plans qui expliquenten détail comment el<strong>le</strong>s géreront <strong>le</strong>urs systèmes, contribuerà hauteur de 5 % aux coûts du projet, et assumer <strong>le</strong>s frais demaintenance. Cette approche participative a permis d’élargirconsidérab<strong>le</strong>ment l’accès à l’eau, qui est passé de 55 % en1990 à 75 % en 2004, et qui s’accélère à l’heure actuel<strong>le</strong>.Voir Références, page 108.RENFORCER LES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES,LE CONTINUUM DE SOINS, ET LES SYSTÈMES DE SANTÉ 75


Développer <strong>le</strong>s systèmes de santépour obtenir <strong>des</strong> résultatsDans <strong>le</strong> cadre de l’harmonisation del’aide et de l’élargissement <strong>des</strong> activités,notamment en Afrique, <strong>le</strong>s OMDliés à la santé et d’autres indicateursservent de plus en plus de critèresrelatifs aux résultats <strong>des</strong> initiatives derenforcement <strong>des</strong> systèmes de santé.Cet accent mis sur <strong>le</strong>s résultats vise àcréer une synergie entre ce qui a étéaccompli et <strong>le</strong>s efforts fournis. Deplus en plus, <strong>le</strong> développement <strong>des</strong>systèmes de santé s’inscrit <strong>dans</strong> laréalisation <strong>des</strong> objectifs, plutôt qu’iln’est considéré comme une démarcheà part.Cette corrélation entre <strong>le</strong>s systèmes et<strong>le</strong>s résultats a été mise en avant <strong>dans</strong><strong>le</strong> cadre stratégique préparé conjointementpar l’UNICEF, l’OMS et laBanque mondia<strong>le</strong>, à la demande del’Union africaine, pour atteindre <strong>le</strong>sOMD 4 et 5 en renforçant <strong>le</strong>s systèmesde santé. Ce cadre analyse <strong>le</strong>sgou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>ment <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s systèmesde 16 pays africains et simu<strong>le</strong>l’impact potentiel que <strong>le</strong>ur suppressionaurait sur <strong>le</strong>s OMD <strong>dans</strong> chacunde ces pays. En s’appuyant sur cecadre, plus de 10 pays d’Afriquemodifient actuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>urs plans etmécanismes budgétaires, entre autres,<strong>le</strong>urs Documents stratégiques deréduction de la pauvreté, <strong>le</strong>urs plansde développement du secteur de lasanté, <strong>le</strong>urs approches sectoriel<strong>le</strong>s et<strong>le</strong>urs cadres de dépenses à moyenterme, afin que <strong>le</strong> renforcement de<strong>le</strong>urs systèmes de santé se traduisepar <strong>des</strong> résultats concrets pour <strong>le</strong>smères et <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>.Ces pays constituent aussi <strong>des</strong> « argumentsen faveur de l’investissement »qui regroupent <strong>le</strong>s gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>ment,<strong>le</strong>s stratégies, <strong>le</strong>s résultats anticipésen matière de santé et <strong>le</strong>s financementssupplémentaires nécessairespour obtenir <strong>le</strong> soutien politique etfinancier indispensab<strong>le</strong> à la mise enœuvre de <strong>le</strong>urs plans nationaux.Renforcer <strong>le</strong>s systèmes de santéau niveau <strong>des</strong> districtsLe renforcement <strong>des</strong> systèmes <strong>des</strong>anté est une tâche aussi redoutab<strong>le</strong>que comp<strong>le</strong>xe, notamment <strong>dans</strong>beaucoup de pays où la réalisation<strong>La</strong> crise du personnel de santé en Afrique : il est urgent d’intervenir<strong>La</strong> pénurie de ressources humaines compétentes est un obstac<strong>le</strong>majeur à l’élargissement <strong>des</strong> approches intégrées enfaveur de la survie, de la santé et de la nutrition maternel<strong>le</strong>s,néonata<strong>le</strong>s et infanti<strong>le</strong>s au niveau <strong>des</strong> communautés. <strong>La</strong><strong>situation</strong> actuel<strong>le</strong> suggère que la plupart <strong>des</strong> programmes<strong>des</strong> pays en développement se caractérisent par un manqued’efficacité, un fort taux de rotation du personnel et unesupervision inadéquate. <strong>La</strong> migration massive <strong>des</strong> professionnelsde la santé, l’impact du SIDA, qui <strong>dans</strong> certains paysà forte préva<strong>le</strong>nce, a décimé <strong>le</strong>s effectifs, ainsi que <strong>le</strong>s conflitsarmés, ont affaibli <strong>le</strong> personnel <strong>des</strong> systèmes de santé nationaux<strong>dans</strong> un grand nombre de pays en développement où<strong>le</strong>s progrès pour réduire la mortalité infanti<strong>le</strong> sont <strong>le</strong>nts ouinexistants. Dans ces <strong>situation</strong>s, <strong>le</strong>s agents de santé communautairesont un rô<strong>le</strong> important à jouer pour améliorer lasanté de la communauté en général, et la santé <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>en particulier. Il faut souligner, toutefois, que <strong>le</strong>s agents <strong>des</strong>anté communautaires doivent s’ajouter et non se substitueraux professionnels de la santé formés.Les agents de santé aux niveaux <strong>des</strong> districts et <strong>des</strong>communautésLe nombre d’agents de santé disponib<strong>le</strong>s pour 1 000 <strong>enfants</strong>,notamment <strong>le</strong>s infirmières et <strong>le</strong>s médecins, détermine engrande partie <strong>le</strong>s variations <strong>des</strong> taux de mortalité de l’enfant etmaternel<strong>le</strong> observées <strong>dans</strong> divers pays. Par exemp<strong>le</strong>, la recherchenous apprend que <strong>le</strong>s chances d’obtenir une couverture de80 % en matière de vaccination contre la rougeo<strong>le</strong> et d’accouchementsassistés par un personnel qualifié augmentent fortementlorsque la densité du personnel médical est supérieure à2,5 pour 1 000 habitants. Pourtant, de nombreux pays en développement,notamment en Afrique subsaharienne, souffrentd’une grave pénurie <strong>des</strong> personnels de santé.<strong>La</strong> migration <strong>des</strong> professionnels de la santé qualifiés pose unproblème grave <strong>dans</strong> beaucoup de pays en développement.En particulier, il est très inquiétant de voir <strong>le</strong>s professionnelsde la santé <strong>des</strong> pays pauvres partir en masse pour <strong>le</strong>s paysriches (ce qu’on appel<strong>le</strong> la « fuite <strong>des</strong> cerveaux »). Mais d’autrestypes de mouvements à l’intérieur <strong>des</strong> pays – <strong>des</strong> zonesrura<strong>le</strong>s aux zones de conurbation, du secteur public au secteurprivé, et du secteur de la santé à d’autres branches d’activité– réduisent aussi <strong>le</strong> nombre de professionnels de lasanté qualifiés disponib<strong>le</strong>s pour fournir <strong>des</strong> soins de santéprimaires <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays en développement.Les raisons pour <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s médecins et <strong>le</strong>s infirmièresquittent <strong>le</strong> secteur de la santé semb<strong>le</strong>nt être <strong>le</strong>s mêmes<strong>dans</strong> <strong>des</strong> régions aussi diverses que <strong>le</strong>s Î<strong>le</strong>s du Pacifique etl’Union européenne. Ce sont, entre autres, la faib<strong>le</strong>sse <strong>des</strong>rémunérations, <strong>des</strong> horaires inf<strong>le</strong>xib<strong>le</strong>s et de nombreusesresponsabilités supplémentaires, l’offre insuffisante de formationprofessionnel<strong>le</strong>, <strong>des</strong> conditions de travail diffici<strong>le</strong>s,<strong>des</strong> patients exigeants et une pénurie de matériel et d’équipements.Selon <strong>des</strong> statistiques récentes, par exemp<strong>le</strong>, lamoitié <strong>des</strong> diplômés <strong>des</strong> éco<strong>le</strong>s de médecine du Ghana émigre<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s 4 années et demi qui suivent la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>,et 75 % d’entre eux partent <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s dix années qui suivent.En Afrique du Sud, plus de 300 infirmières spécialisées quittentchaque mois <strong>le</strong> pays – dont beaucoup pour ne jamaisrevenir. Les principa<strong>le</strong>s <strong>des</strong>tinations <strong>des</strong> professionnels dela santé sont l’Europe et l’Amérique du Nord. Cela est particulièrementvrai pour <strong>le</strong> Royaume-Uni, où un tiers <strong>des</strong> personnelsde santé est originaire d’autres pays. <strong>La</strong> recherchesuggère que la densité <strong>des</strong> professionnels de la santé(médecins, infirmières, sages-femmes) est plus de 10 foisplus é<strong>le</strong>vée en Europe et en Amérique du Nord qu’en76 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


<strong>des</strong> OMD liés à la santé n’avance pasassez vite. <strong>La</strong> décentralisation <strong>des</strong>systèmes de santé et la préférencedonnée aux initiatives prises auniveau <strong>des</strong> districts peuvent êtreconsidérées comme <strong>des</strong> moyens efficacespour fournir <strong>des</strong> soins de santéprimaires aux <strong>enfants</strong> et aux famil<strong>le</strong>smarginalisés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s communautés 18 .Mais la décentralisation n’est passans risques : el<strong>le</strong> peut avoir <strong>des</strong>conséquences indésirab<strong>le</strong>s, par exemp<strong>le</strong>,aggraver <strong>le</strong>s inégalités au sein <strong>des</strong>communautés, en fonction de facteurscomme la pauvreté, <strong>le</strong> sexe, lalangue et l’appartenance ethnique 19 .En outre, même lorsque <strong>le</strong>s efforts dedécentralisation ont porté <strong>le</strong>urs fruits,l’expérience suggère que la transformationd’un district administratif enun système de santé opérationne<strong>le</strong>xige du temps. En 2000, par exemp<strong>le</strong>,seu<strong>le</strong>ment 13 <strong>des</strong> hôpitaux dedistrict du Niger étaient équipés pourpratiquer <strong>des</strong> accouchements parcésarienne. Seu<strong>le</strong>ment 17 <strong>des</strong> 53hôpitaux de district du Burkina Fasodisposaient d’installations adéquatesdix ans après la création <strong>des</strong> districts;de plus, seu<strong>le</strong>ment 5 de ces 17 hôpitauxavaient recruté <strong>le</strong>s trois médecinsrequis pour assurer la continuité<strong>des</strong> soins pendant toute l’année 20 .Néanmoins, l’expérience de la décentralisation<strong>des</strong> dix dernières annéessuggère que, en moyenne, <strong>le</strong>s districtssanitaires offrent un moyen rationneld’offrir <strong>des</strong> soins de santé primaires<strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre de centres de santé, depratiques familia<strong>le</strong>s ou de structureséquiva<strong>le</strong>ntes décentralisées, qui s’appuientsur <strong>des</strong> hôpitaux centraux.Là où <strong>le</strong>s districts sont devenus <strong>des</strong>structures stab<strong>le</strong>s et viab<strong>le</strong>s, ils ontdonné <strong>des</strong> résultats remarquab<strong>le</strong>s,même <strong>dans</strong> <strong>des</strong> <strong>situation</strong>s d’urgencecomp<strong>le</strong>xes, comme en Républiquedémocratique du Congo et enGuinée. De la même façon, <strong>le</strong> Malia étendu ses réseaux de centres <strong>des</strong>anté et <strong>le</strong>s services offerts aux mèreset aux <strong>enfants</strong> 21 . Dans <strong>le</strong>s pays où ladécentralisation s’est accompagnéed’une réforme de l’administrationpublique, <strong>des</strong> progrès importants ontété enregistrés en l’espace de quelquesannées. On peut citer <strong>le</strong>s exemp<strong>le</strong>s duMozambique, du Rwanda et del’Ouganda, pays qui ont enduré <strong>des</strong>Afrique subsaharienne. <strong>La</strong> migration a souvent <strong>des</strong> conséquencesdésastreuses sur la prestation <strong>des</strong> services <strong>des</strong>anté <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays en développement, car ces mouvementsde capital humain touchent <strong>le</strong>s professionnels <strong>le</strong>smieux formés, et <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squels <strong>le</strong>s gouvernements ontbeaucoup investi par <strong>le</strong> biais de la formation et du développementde carrière.En plus de ces raisons généra<strong>le</strong>s, l’épidémie de SIDA et <strong>le</strong>sconflits armés ont aussi été <strong>des</strong> causes importantes <strong>des</strong>départs <strong>des</strong> personnels de santé, notamment en Afriquesubsaharienne.Dans <strong>des</strong> <strong>situation</strong>s de conflit ou pendant la période dereconstruction qui suit un conflit, <strong>le</strong>s prestataires de soinsqualifiés jouent un rô<strong>le</strong> essentiel en fournissant <strong>des</strong> servicesgénéraux et spécialisés à <strong>des</strong> populations vulnérab<strong>le</strong>s quipeuvent avoir été déplacées ou b<strong>le</strong>ssées pendant <strong>le</strong>s troub<strong>le</strong>s.Toutefois, <strong>dans</strong> de nombreux pays frappés par unconflit, <strong>des</strong> années et parfois <strong>des</strong> décennies de conflit ontentraîné une grave pénurie de personnel médical formé.Pour pallier <strong>le</strong> manque de personnel de santé qualifié,au moins à court et à moyen terme, <strong>le</strong>s systèmes de santénationaux doivent prendre <strong>des</strong> dispositions pour encourager<strong>le</strong>s soins dispensés à la maison. Bien que cela resteun défi perpétuel, plusieurs pays ont réussi à recruter età retenir <strong>des</strong> professionnels de la santé, y compris <strong>dans</strong><strong>le</strong>s zones rura<strong>le</strong>s où <strong>le</strong>s pénuries se font souvent <strong>le</strong> pluscruel<strong>le</strong>ment sentir. Des mesures d’incitation qui visent àretenir <strong>le</strong> personnel médical ou à inverser <strong>le</strong>s migrationssont actuel<strong>le</strong>ment élaborées pour mettre fin à cette crise.On peut citer l’exemp<strong>le</strong> du Mali, où <strong>le</strong> ministère de la santéencourage <strong>le</strong>s médecins nouvel<strong>le</strong>ment diplômés à travail<strong>le</strong>ren zone rura<strong>le</strong> en <strong>le</strong>ur offrant <strong>des</strong> formations, un logement,<strong>des</strong> équipements et un moyen de transport, <strong>le</strong> cas échéant.L’offre d’une formation spécialisée sur <strong>des</strong> problèmes <strong>des</strong>anté locaux peut aussi contribuer à limiter l’attrition <strong>des</strong>effectifs. Les efforts persistants pour recruter <strong>des</strong> agents <strong>des</strong>anté en milieu rural suggèrent que la formation d’un personnellocal – dispensée <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s langues loca<strong>le</strong>s et qui offre <strong>des</strong>compétences spécifiques pour traiter <strong>des</strong> problèmes locaux –contribue à retenir <strong>le</strong> personnel. Des formations de ce genreconfèrent souvent <strong>des</strong> titres qui ne sont pas reconnus au planinternational, ce qui limite d’autant <strong>le</strong>s possibilités d’émigrer.<strong>La</strong> réussite, toutefois, est subordonnée à l’offre de mesuresd’incitation et d’un soutien au niveau local.Le fait que <strong>le</strong>s pays riches profitent de la fuite <strong>des</strong> cerveauxau détriment de l’Afrique est de plus en plus préoccupant.C’est pourquoi un mouvement s’est é<strong>le</strong>vé pour <strong>le</strong>ur demanderde ne plus recruter de professionnels de la santé venusd’Afrique, ou, si cette demande s’avère irréaliste, comme onpeut <strong>le</strong> supposer, d’effectuer ces recrutements uniquementd’une manière qui soit mutuel<strong>le</strong>ment avantageuse. Au cours<strong>des</strong> cinq dernières années, une dizaine d’instruments internationauxont été élaborés par <strong>des</strong> gouvernements nationaux,<strong>des</strong> associations professionnel<strong>le</strong>s et <strong>des</strong> organes internationauxpour fixer <strong>le</strong>s normes de conduite <strong>des</strong> principa<strong>le</strong>s partiesprenantes impliquées <strong>dans</strong> <strong>le</strong> recrutement internationalde professionnels de la santé. Des accords bilatéraux ont étéaussi passés pour traiter d’autres problèmes similaires.Voir Références, page 108.RENFORCER LES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES,LE CONTINUUM DE SOINS, ET LES SYSTÈMES DE SANTÉ 77


Les arguments en faveur <strong>des</strong> investissements pour la survie de l’enfantet <strong>le</strong>s Objectifs du Millénaire pour <strong>le</strong> développement liés à la santé enAfrique subsaharienneLes stratégies formulées <strong>dans</strong> <strong>le</strong> rapport « A StrategicFramework for Reaching the Mil<strong>le</strong>nnium Development Goalson Child Survival in Africa » – préparé pour l’Union africaineen juil<strong>le</strong>t 2005 – devraient créer, en relativement peu detemps, <strong>le</strong>s conditions minimum requises pour accroître lacouverture <strong>des</strong> soins de santé primaires en Afrique subsaharienne– notamment une gamme minimum de services defaib<strong>le</strong> coût, de fort impact et ayant fait <strong>le</strong>ur preuves, quipeuvent être offerts <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre <strong>des</strong> soins familiaux etcommunautaires, <strong>des</strong> services <strong>des</strong>tinés à la population et <strong>des</strong>soins cliniques. Les principa<strong>le</strong>s interventions devraient être<strong>le</strong>s suivantes : offre d’antibiotiques contre la pneumonie et<strong>le</strong>s infections néonata<strong>le</strong>s; associations de médicamentsantipaludéens; alimentation <strong>des</strong> nourrissons et promotionde l’hygiène; moustiquaires imprégnées d’insecticide; thérapeutiquede réhydratation ora<strong>le</strong>; accouchements assistés parun personnel qualifié; et distribution de suppléments devitamine A, prévention et soins du SIDA pédiatrique, et soinsobstétriques et prénatals d’urgence. Ces stratégies et interventionsdevraient permettre d’améliorer la nutrition <strong>des</strong><strong>enfants</strong>, la mortalité maternel<strong>le</strong>, <strong>le</strong> statut <strong>des</strong> femmes et laréduction de la pauvreté par <strong>le</strong> biais de l’autonomisation <strong>des</strong>femmes. (Les trois phases de mise en œuvre sont expliquéesaux pages 71-72.)Au cours de la phase une, on estime que cette stratégie pourraitfaire recu<strong>le</strong>r de plus de 30 % <strong>le</strong> taux de mortalité <strong>des</strong><strong>enfants</strong> de moins de cinq ans en Afrique, et entraîner audépart une baisse de 15 % de la mortalité maternel<strong>le</strong> à uncoût annuel progressif estimé entre 2 et 3 dollars É.-U. parhabitant, ou environ 1 000 dollars É.-U. par vie sauvée.Au cours de la phase deux, on estime que l’extension d’unepanoplie de soins élargie permettrait de faire recu<strong>le</strong>r de plusde 45 % <strong>le</strong> taux de mortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de moins de cinqans <strong>dans</strong> la région, tout en réduisant la mortalité maternel<strong>le</strong>de 40 % et la mortalité néonata<strong>le</strong> d’environ 30 %. Le coûtéconomique annuel progressif de ces mesures est estiméà environ 5 dollars É.-U. par habitant, ou moins de 1 500dollars É.-U. par vie sauvée.Figure 4.3Impact et coût estimatifs <strong>des</strong> panoplies minimum, élargies et maximum prévuespar <strong>le</strong> Cadre stratégique pour l’AfriqueImpact en pourcentage sur <strong>le</strong> recul de la mortalité35%30%25%20%15%10%5%0%$1.03Servicesfamiliaux/communautairesPhase 1 :panoplie minimum$0.93Servicesréguliers<strong>des</strong>tinés àla population$0.30Soinscliniquesindividuels*$2.25Tousservicesconfondus$2.50$2.00$1.50$1.00$0.500Coût financier progressif annuel parhabitant en dollars É.-U.Impact en pourcentage sur <strong>le</strong> recul de la mortalité60%50%40%30%20%10%0%$1.84Servicesfamiliaux/communautairesPhase 2 :panoplie élargie$1.53Servicesréguliers<strong>des</strong>tinés àla population$1.55Soins cliniquesindividuels*$4.93Tousservicesconfondus$6$5$4$3$2$10Coût financier progressif annuel parhabitant en dollars É.-U.Mode de prestation <strong>des</strong> servicesMode de prestation <strong>des</strong> servicesMortalité néonata<strong>le</strong> Mortalité <strong>des</strong> moins de cinq ans Mortalité maternel<strong>le</strong> Coûts économiques progressifs par habitant/an* Suppose que <strong>le</strong>s soins cliniques individuels sont disponib<strong>le</strong>s en continu.78 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


Au cours de la phase trois, on estime qu’en atteignant <strong>le</strong>sfrontières de couverture effective grâce à une panoplie d’interventionsmaximum, <strong>le</strong>s pays pourraient atteindre <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>scib<strong>le</strong>s <strong>des</strong> OMD 1, 4, 5 et 6 ou s’en rapprocher enréduisant de plus de 60 % <strong>le</strong>s taux de mortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>de moins de cinq ans et <strong>le</strong>s taux de mortalité maternel<strong>le</strong>, enréduisant de moitié <strong>le</strong> taux de mortalité néonata<strong>le</strong> et enréduisant de moitié l’incidence du paludisme et de la dénutrition.Le coût économique annuel progressif de mise enœuvre de la phase trois est estimé à entre 12 et 15 dollarsÉ.-U. par habitant, ou environ 2 500 dollars É.-U. par vie sauvée.Si l’on suppose un rythme graduel de mise en œuvre, <strong>le</strong>financement supplémentaire annuel requis pour effectuercette accélération en trois phases sera de 2 à 3 dollars É.-U.par habitant et par an pour élargir la panoplie minimum enphase une; et il passera de plus de 12 à 15 dollars É.-U. parhabitant et par an pour élargir la panoplie maximum d’ici à2015 en phase trois. Il faut noter que l’estimation de ces montantsa été faite récemment à l’aide d’outils différents de calcul<strong>des</strong> coûts, qui ont tous produit <strong>des</strong> projections similaires,ce qui laisse à penser qu’el<strong>le</strong>s sont fiab<strong>le</strong>s. El<strong>le</strong>s correspondentà l’achat de marchandises, de médicaments et de fournitures.Une fraction importante de ces coûts recouvre l’achatde moustiquaires imprégnées d’insecticide et de médicaments.Les coûts sont répartis entre <strong>le</strong>s ressources humaines,<strong>le</strong>s établissements et équipements médicaux, la promotion, lacréation d’une demande, <strong>le</strong> suivi et l’évaluation.Le Cadre stratégique propose <strong>le</strong> scénario de cofinancementsuivant : à chacune <strong>des</strong> trois phases, près de la moitié <strong>des</strong>fonds supplémentaires requis pour élargir la panoplie minimumproviendrait <strong>des</strong> budgets nationaux, y compris <strong>le</strong> soutienbudgétaire, 15 % proviendrait <strong>des</strong> frais et débours divers,et un tiers proviendrait du Fonds mondial de lutte contre <strong>le</strong>SIDA, la tuberculose et <strong>le</strong> paludisme (GFTAM), de l’UNICEF,de la Banque mondia<strong>le</strong>, de l’OMS et d’autres donateurs.Voir Références, page 108.Figure 4.4Sources de financement 2007–2015Impact en pourcentage sur <strong>le</strong> recul de la mortalité70%60%50%40%30%20%10%$2.76Phase 3 :panoplie maximum$4.420%Services Servicesfamiliaux/ régulierscommunautaires <strong>des</strong>tinés àla population$5.37Soinscliniquesindividuels*Mode de prestation <strong>des</strong> services$12.55Tousservicesconfondus$14$12$10$8$6$4$20Coût financier progressif annuelpar habitant en dollars É.-U.Dollars É.-U. par habitant$14$12$10$8$6$4$2-Phase 1 Phase 2 Phase 3MenuesdépensesFondsmondiauxONG secteurprivéDonateurs multiet bilatérauxGouvernement/soutienbudgétaireSources Figures 4.3 et 4.4, pp. 78-79 : estimations préliminaires s’appuyant sur la version modifiée de l’UNICEF, de la Banque mondia<strong>le</strong> et del’Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé de : « A Strategic Framework for Reaching the Mil<strong>le</strong>nnium Development Goals in Africa through health systemstrengthening and imp<strong>le</strong>menting at sca<strong>le</strong> of integrated packages of high-impact and low-cost health and nutrition interventions », projet préparéà la demande de l’Union africaine par l’UNICEF, l’OMS et la Banque mondia<strong>le</strong>. Modifié en octobre 2007.RENFORCER LES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES,LE CONTINUUM DE SOINS, ET LES SYSTÈMES DE SANTÉ 79


<strong>La</strong> pénurie de personnel médical <strong>dans</strong> <strong>le</strong>spays en développement doit être abordée<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s plans nationaux afin d’inverser sonimpact négatif sur la santé maternel<strong>le</strong>, néonata<strong>le</strong>et infanti<strong>le</strong>. Un agent de santé examineun enfant <strong>dans</strong> un centre régional deprévention et de lutte contre <strong>le</strong> SIDA enFédération de Russie.années de conflit et de crise économiquemais qui ont depuis fait <strong>des</strong> progrèsnotab<strong>le</strong>s pour réformer <strong>le</strong>s institutionsgouvernementa<strong>le</strong>s et améliorer<strong>le</strong>ur performance, y compris <strong>le</strong>urssystèmes de santé 22 .Au cours <strong>des</strong> récentes décennies, <strong>le</strong>ssystèmes de santé de district ontprouvé qu’ils pouvaient être performants.Toutefois, ces éléments depreuve sont encore relativement peunombreux, la couverture de l’étudeest fragmentaire, et <strong>le</strong>s approchesrecommandées par <strong>le</strong>s professionnelsne suscitent pas <strong>le</strong> même degré deconsensus et n’ont pas la même visibilitéque <strong>le</strong>s interventions essentiel<strong>le</strong>s<strong>dans</strong> <strong>le</strong> milieu scientifique.Les travaux sur l’approche de la prestationd’un continuum de soins <strong>des</strong>anté maternel<strong>le</strong>, néonata<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong>au niveau <strong>des</strong> districts doivent© UNICEF/HQ04-0689/Giacomo Pirozziêtre relancés et plus rigoureusementcomplétés. En particulier, il faudraitenvisager de réorienter <strong>le</strong>s systèmesde santé nationaux pour créer <strong>des</strong>conditions favorab<strong>le</strong>s au bon fonctionnementde systèmes de santé etde nutrition offrant un continuum <strong>des</strong>oins au niveau <strong>des</strong> districts. Uneanalyse systématique et <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> decas menées <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays qui ontessayé cette approche pourraientfournir <strong>des</strong> aperçus uti<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong> fonctionnementactuel et <strong>le</strong>s améliorationspossib<strong>le</strong>s <strong>des</strong> processus d’élaboration<strong>des</strong> politiques. Certains problèmesimportants – comme <strong>le</strong> renforcement<strong>des</strong> capacités institutionnel<strong>le</strong>set la col<strong>le</strong>cte d’informationsstratégiques pour affecter et surveil<strong>le</strong>r<strong>le</strong>s flux de ressources et <strong>le</strong>s performances<strong>des</strong> systèmes de santé – sontdéjà bien connus <strong>des</strong> professionnels.Manifestement, beaucoup de travailreste à faire pour recueillir <strong>le</strong>s preuveset <strong>le</strong>s connaissances qui permettrontde renforcer <strong>le</strong>s capacités à définir<strong>des</strong> politiques, <strong>des</strong> rég<strong>le</strong>mentationset <strong>des</strong> directives qui puissentinformer la gestion du secteur <strong>des</strong>anté global, ainsi que la mise enplace d’un continuum de soins pour<strong>le</strong>s mères, <strong>le</strong>s nouveau-nés et <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> au niveau <strong>des</strong> districts.III. Améliorer la qualité et lafiabilité <strong>des</strong> financements pourrenforcer <strong>le</strong>s systèmes <strong>des</strong>antéTrouver <strong>le</strong>s fonds nécessaires pourfinancer <strong>le</strong>s soins de santé constitueun obstac<strong>le</strong> important à l’élargissement<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays à faib<strong>le</strong> revenu,où <strong>le</strong>s secteurs de la santé souffrentdéjà d’énormes pénuries de ressourcesbudgétaires. Les politiques relativesaux dépenses publiques affectéesà la santé peuvent avoir un impactprofond sur la santé <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> et<strong>des</strong> mères en subventionnant ou enimposant <strong>des</strong> services essentiels à lasurvie, à la santé et à la nutritionmaternel<strong>le</strong>s, néonata<strong>le</strong>s et infanti<strong>le</strong>s,ou en soutenant <strong>des</strong> mécanismeséquitab<strong>le</strong>s de partage <strong>des</strong> coûts.Il est impératif de financer adéquatement<strong>le</strong> secteur de la santé, en plusde la lutte contre <strong>des</strong> maladies spécifiques,pour que l’extension <strong>des</strong> servicessoit durab<strong>le</strong>. Les résultatsmoins qu’optimaux obtenus avec <strong>le</strong>soutien accordé à ce secteur <strong>dans</strong> <strong>le</strong>passé et à l’heure actuel<strong>le</strong> ont étéattribués en grande partie à plusieursfacteurs, dont :L’absence d’une budgétisation <strong>des</strong>résultats de santé en fonction <strong>des</strong>preuves et <strong>des</strong> pays. Étant donné quela lutte contre <strong>des</strong> maladies spécifiquesest prioritaire, <strong>le</strong>s stratégiesnationa<strong>le</strong>s en faveur de la santématernel<strong>le</strong>, néonata<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> nefont souvent pas assez appel à uneapproche multisectoriel<strong>le</strong> qui permettraitd’obtenir <strong>des</strong> résultats, de résorber<strong>le</strong>s gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>ment systémiquesde la prestation <strong>des</strong> servicesou de budgétiser de manière adéquate<strong>des</strong> stratégies sanitaires – y comprispour éliminer <strong>le</strong>s gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>mentde l’offre et de la demande <strong>des</strong>ervices de soins de santé primaires.<strong>La</strong> <strong>le</strong>nteur <strong>des</strong> progrès et l’insuffisancede l’alignement sur <strong>le</strong>s processus<strong>des</strong> pays et de l’harmonisation.Dans <strong>le</strong>s pays à faib<strong>le</strong> revenu, <strong>le</strong>sliens entre <strong>le</strong> secteur de la santé etcertains processus de développementplus généraux (réforme du secteurpublic et du budget, stratégies deréduction de la pauvreté, conjoncturemacroéconomique et planificationfisca<strong>le</strong>, etc.) sont bien <strong>des</strong> fois ténus.Souvent, <strong>le</strong>s systèmes de surveillance<strong>des</strong> flux de ressources, <strong>des</strong> progrès et<strong>des</strong> résultats obtenus sont très inadéquats,et <strong>le</strong>s engagements mondiauxsur l’efficacité de l’aide n’ont étésuivis que d’un nombre limitéd’actions concrètes au niveau <strong>des</strong>80 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


pays – surtout en ce qui concernel’offre de financements prévisib<strong>le</strong>s àlong terme et la réduction de la fragmentationde l’aide visant à réduire<strong>le</strong>s coûts de transaction, comme <strong>le</strong>stipu<strong>le</strong> la Déclaration de Paris surl’efficacité et l’harmonisation de l’aide.Le mauvais ciblage <strong>des</strong> fonds mobiliséspour éliminer <strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>s aurenforcement <strong>des</strong> systèmes de santé.Malgré l’engagement renouvelé de lacommunauté mondia<strong>le</strong> en faveurd’objectifs liés à la santé, de gravespénuries de fonds empêchent encore<strong>le</strong>s pays de développer <strong>le</strong>urs systèmesde santé – entre autres, de produire etde retenir <strong>des</strong> ressources humainesessentiel<strong>le</strong>s, d’offrir <strong>des</strong> incitations àla performance, de renforcer <strong>le</strong>s systèmeslogistiques et de passation demarchés et de faciliter <strong>le</strong>s transfertsaux foyers <strong>le</strong>s plus pauvres pour éliminer<strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>s à la demande <strong>des</strong>oins de santé de meil<strong>le</strong>ure qualité.Alors que de plus en plus de fondssont mobilisés pour lutter contre <strong>des</strong>problèmes spécifiques, comme <strong>le</strong>VIH, on observe souvent un déséquilibrecroissant au niveau <strong>des</strong> pays,car <strong>le</strong>s mécanismes de prestation <strong>des</strong>services et de financement qui permettraientd’absorber <strong>le</strong>s sommesmises à la disposition d’initiativesspécia<strong>le</strong>s font souvent défaut. Parconséquent, <strong>le</strong>s niveaux d’exécutionet d’efficacité <strong>des</strong> programmes delutte contre <strong>le</strong>s maladies sont insuffisants.Le contrô<strong>le</strong> faib<strong>le</strong> ou inexistant<strong>des</strong> gouvernements sur l’utilisation<strong>des</strong> fonds publics par <strong>le</strong>s prestatairesde services de santé et <strong>le</strong>s bénéficiaires<strong>des</strong> soins empêche une mise enœuvre efficace 23 .Les partenariats internationaux pourla santé récemment forgés proposentde mobiliser <strong>des</strong> ressources plusimportantes pour élargir <strong>le</strong>s initiativesqui permettront d’atteindre <strong>le</strong>sOMD. Ces initiatives s’attachent àprivilégier <strong>le</strong>s résultats et à établir unlien clair entre <strong>le</strong>s ressources affectéeset <strong>le</strong>s progrès réalisés en matière <strong>des</strong>anté. Chacune d’el<strong>le</strong>s fait une pluslarge place au renforcement <strong>des</strong> systèmesde santé en tant que moyen <strong>des</strong>outenir <strong>le</strong> développement – à la foisdirectement et en influençant d’autresdonateurs – et appel<strong>le</strong> à une meil<strong>le</strong>ureharmonisation de l’architecturede l’aide <strong>dans</strong> <strong>le</strong> secteur de la santé 24 .De plus en plus, on reconnaît qu’i<strong>le</strong>st important de soutenir <strong>des</strong> planssectoriels robustes, et qu’il est souhaitab<strong>le</strong>de mener <strong>des</strong> actions p<strong>le</strong>ine-P<strong>le</strong>insfeuxBotswana : étendre la prévention et <strong>le</strong> traitement du VIH àtravers <strong>des</strong> partenariats communautairesContexte et défi : <strong>le</strong> SIDA est l’une <strong>des</strong> principa<strong>le</strong>s causesde la mortalité maternel<strong>le</strong>, néonata<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> en Afriqueaustra<strong>le</strong>. Au Botswana, près d’une personne de 15 à 49 anssur 4 est infectée par <strong>le</strong> VIH. Pour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>, <strong>le</strong> risquecommence même avant la naissance; un tiers <strong>des</strong> femmesenceintes de 15 à 24 ans sont séropositives <strong>dans</strong> ce pays.Le statut séropositif <strong>des</strong> mères a pour conséquence un tauxaccru de mortinatalité et de mortalité durant la périodenéonata<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong>, même si <strong>le</strong> VIH n’est pas transmis àl’enfant. Les femmes qui contractent <strong>le</strong> VIH pendant <strong>le</strong>urgrossesse ou pendant qu’el<strong>le</strong>s allaitent courent un risqueé<strong>le</strong>vé de transmettre l’infection à <strong>le</strong>ur nouveau-né. Enoutre, <strong>le</strong>s mères courent un risque croissant de décéder enlaissant derrière el<strong>le</strong>s <strong>des</strong> bébés dont <strong>le</strong>s chances de surviesont limitées. Le SIDA est un facteur important d’infirmitéet de décès chez <strong>le</strong>s bébés et <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> au-delà du premiermois.Interventions et approches : au Botswana, la préventionde la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME)a bénéficié dès 1999 d’un fort engagement politique etd’une généreuse affection de ressources. Dès <strong>le</strong> départ,<strong>le</strong> Gouvernement du Botswana a pris <strong>des</strong> mesures pourgarantir la couverture nationa<strong>le</strong> <strong>des</strong> interventions. Lesservices sont fournis gratuitement aux femmes et aux<strong>enfants</strong>, et sont intégrés aux services de santé maternel<strong>le</strong>et infanti<strong>le</strong> existants. Ces interventions sont, entre autres,<strong>des</strong> pratiques obstétriques sans risque, <strong>le</strong> conseil, <strong>le</strong> dépistagedu VIH, la prophylaxie ou <strong>le</strong> traitement du VIH, selon<strong>le</strong> cas, et <strong>des</strong> tests du VIH pour <strong>le</strong>s bébés de six semaines.Des thérapies antirétrovira<strong>le</strong>s sont aussi offertes auxmères qui répondent aux critères, ainsi qu’à <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong>.Le suivi et l’évaluation sont rigoureux et la chaîne d’approvisionnementest surveillée de près.L’un <strong>des</strong> facteurs essentiels à la réussite du Botswana a été<strong>le</strong> mécanisme unifié de coordination mis en place autourd’un plan national d’élargissement unique. <strong>La</strong> PTME a étép<strong>le</strong>inement intégrée aux services de santé maternel<strong>le</strong> etinfanti<strong>le</strong> existants, mais <strong>des</strong> ajustements continuels ont étéfaits pour améliorer la qualité et la mise en œuvre <strong>des</strong> services.L’engagement politique a aussi été déterminant, ainsique la gestion cohérente du programme. <strong>La</strong> participationcommunautaire et l’engagement <strong>des</strong> hommes ont aussi été<strong>des</strong> éléments fondamentaux pour aider <strong>le</strong>s femmes quichoisissaient de ne pas allaiter <strong>le</strong>ur enfant, et pour faciliter<strong>le</strong>s soins et <strong>le</strong> suivi pédiatriques.Résultats : au Botswana, <strong>le</strong> programme a été élargi à l’ensemb<strong>le</strong>du pays en 2004. En 2005, 54 % <strong>des</strong> mères séropositivesrecevaient <strong>des</strong> médicaments antirétroviraux pendant<strong>le</strong>ur grossesse.Voir Références, page 108.RENFORCER LES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES,LE CONTINUUM DE SOINS, ET LES SYSTÈMES DE SANTÉ 81


Les gouvernements doivent prendre <strong>des</strong> engagements politiques fermes et affecter <strong>des</strong>financements adéquats pour garantir l’accès à un continuum de soins aux mères, auxnouveau-nés et aux <strong>enfants</strong>. Un enfant tient sa petite sœur <strong>dans</strong> ses bras au Guatemala.ment compatib<strong>le</strong>s avec <strong>le</strong>s initiativesdéjà en place pour renforcer <strong>le</strong>ssystèmes de santé. Les questionsclés liées à ces nouvel<strong>le</strong>s initiativessont <strong>le</strong> développement et la qualité<strong>des</strong> plans d’élargissement, <strong>le</strong>s processusde validation et la sé<strong>le</strong>ction <strong>des</strong>pays, ainsi que <strong>le</strong>s flux et la gestion<strong>des</strong> fonds 25 .Dans ce contexte, un consensus s’estdégagé autour de cinq principes régissantl’apport de l’aide :• Récompenser la performance d’unefaçon prévisib<strong>le</strong> en passant <strong>des</strong>accords.• Aligner l’aide au développementsur <strong>le</strong>s systèmes <strong>des</strong> pays.• Accorder <strong>des</strong> financements en fonction<strong>des</strong> résultats.• Établir <strong>des</strong> critères et <strong>des</strong> indicateursde résultats du développement<strong>des</strong> systèmes de santé.• Élaborer <strong>des</strong> stratégies de financementinnovantes et équitab<strong>le</strong>s.Récompenser la performanced’une façon prévisib<strong>le</strong> en passant<strong>des</strong> pactesEn plus du ciblage <strong>des</strong> résultats, ons’accorde aussi à reconnaître que l’affectation<strong>des</strong> ressources devrait répondreà certains critères : <strong>le</strong> besoin(déterminé par <strong>des</strong> facteurs tels que latail<strong>le</strong> de la population, <strong>le</strong>s niveaux depauvreté et l’état actuel de la santénationa<strong>le</strong>) et la performance (résultatssanitaires et capacité à absorber <strong>le</strong>sfonds à <strong>des</strong> fins uti<strong>le</strong>s). <strong>La</strong> performanceserait liée à <strong>des</strong> résultats décisifset à <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> d’action convenusau niveau du pays <strong>dans</strong> un «pacte » inspiré <strong>des</strong> cadres orientés sur<strong>le</strong>s résultats, comme ceux qui ont étéélaborés par la Commission européenne,la Banque mondia<strong>le</strong> et laBanque africaine de développementpour soutenir <strong>le</strong>s budgets généraux, etpar <strong>des</strong> donateurs bilatéraux poursoutenir <strong>des</strong> budgets sectoriels 26 .Ces pactes constituent <strong>des</strong> accordsmutuels passés entre <strong>le</strong>s pays endéveloppement et <strong>le</strong>s donateurs. Ilssont établis sur la base de critères deresponsabilité et de performance© UNICEF/HQ05-1876/Donna DeCesarepour <strong>le</strong>s bénéficiaires et d’un apportprévisib<strong>le</strong> de financements de la part<strong>des</strong> donateurs.Aligner l’aide au développementsur <strong>le</strong>s systèmes <strong>des</strong> paysAligner <strong>le</strong>s apports de fonds et la miseen œuvre <strong>des</strong> initiatives sur <strong>le</strong>s systèmesnationaux est fondamental pouraméliorer l’efficacité de l’aide. Dans<strong>le</strong>s pays où <strong>le</strong>s environnements fiduciaires(gestion financière et passationde marchés publics) sont jugés adéquatspar <strong>le</strong>s donateurs multilatérauxet bilatéraux et où un mécanisme decontrô<strong>le</strong> <strong>des</strong> dépenses publiques et deresponsabilité financière permet d’assurercol<strong>le</strong>ctivement la surveillance, <strong>le</strong>sfonds <strong>des</strong>tinés à l’élargissement pourraientêtre déboursés au titre de l’aidebudgétaire sectoriel<strong>le</strong> – en affectant<strong>des</strong> financements supplémentaires à lamise en œuvre du vo<strong>le</strong>t santé du budgetnational, ainsi qu’à <strong>des</strong> activitésliées. <strong>La</strong> surveillance de l’efficacité deces fonds serait intégrée à la surveillancedu soutien budgétaire existant,tant général que sectoriel. Un mécanismesimilaire pourrait être utilisé<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays qui ont adopté <strong>des</strong>approches sectoriel<strong>le</strong>s et <strong>des</strong> financementscommuns pour complémenter<strong>le</strong>s métho<strong>des</strong> d’évaluation existantes.On s’accorde de plus en plus à reconnaîtreque <strong>le</strong>s ressources <strong>des</strong>tinées ausecteur de la santé devraient al<strong>le</strong>r à<strong>des</strong> institutions qui visent à offrir unecouverture universel<strong>le</strong>, plutôt qu’à<strong>des</strong> projets et <strong>des</strong> programmes spécifiques.Les services de santé maternel<strong>le</strong>,néonata<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> doiventfaire partie du panier d’interventionssanitaires essentiel<strong>le</strong>s compris <strong>dans</strong>toutes <strong>le</strong>s prestations forfaitairesfinancées par ces institutions.L’augmentation <strong>des</strong> ressources affectéesà la santé maternel<strong>le</strong>, néonata<strong>le</strong>et infanti<strong>le</strong> pourrait nécessiter la suppressiond’autres dépenses publiques,soit au sein du budget de la santé luimême,soit au sein du budget natio-82 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


Renforcer la transparence et la gouvernance de la prestation <strong>des</strong> servicesde santé<strong>La</strong> transparence de la prestation <strong>des</strong> services peut êtreconçue comme <strong>le</strong> processus qui permet aux communautéset aux foyers de tenir <strong>le</strong>s prestataires responsab<strong>le</strong>s de la validitéet de la qualité <strong>des</strong> services qu’ils offrent. Pour <strong>le</strong>s communautéset <strong>le</strong>s foyers pauvres et marginalisés, la possibilitéde demander <strong>des</strong> comptes au gouvernement passe par <strong>le</strong>droit à l’expression de <strong>le</strong>ur opinion et au suffrage; pour <strong>le</strong>sresponsab<strong>le</strong>s de politique, la transparence peut être exigée<strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre du contrat social en vertu duquel <strong>le</strong>s gouvernementssoutiennent, financent et rég<strong>le</strong>mentent <strong>le</strong>s prestatairesde soins de santé et de services nutritionnels et environnementaux.Lorsque <strong>le</strong>s communautés ont <strong>le</strong>s moyens d’exiger<strong>des</strong> services adéquats et efficaces, <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s sont informées<strong>des</strong> services que l’État s’est engagé à fournir etconnaissent <strong>le</strong>s normes minima qui s’appliquent.En associant la participation à la vie publique et l’éducationcivique à tous <strong>le</strong>s programmes pour la survie maternel<strong>le</strong>,néonata<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong>, on s’assure que <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s connaissent<strong>le</strong>s mesures qu’el<strong>le</strong>s peuvent prendre pour protéger lavie de <strong>le</strong>ur enfant et stimu<strong>le</strong>r son développement à un jeuneâge. En étant au courant <strong>des</strong> services disponib<strong>le</strong>s et <strong>des</strong>normes de qualité requises pour ces services, <strong>le</strong>s foyers et<strong>le</strong>s communautés sont mieux à même de demander <strong>des</strong>comptes aux gouvernements et aux prestataires de services.Les contrats sociaux passés entre <strong>le</strong>s gouvernements et <strong>le</strong>sprestataires peuvent aussi être <strong>des</strong> outils efficaces pourgarantir la transparence <strong>des</strong> initiatives pour la survie et lasanté <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong> nouveau-nés et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> lorsque<strong>le</strong>s gouvernements accordent une haute priorité à ces questions<strong>dans</strong> la législation, <strong>le</strong>s budgets, <strong>le</strong>s programmes et <strong>le</strong>srecherches – et rémunèrent adéquatement <strong>le</strong>s prestatairesde services essentiels, tout en surveillant <strong>le</strong>ur performancede prestation.Le renforcement de la responsabilité doit correspondre auxdifférents mo<strong>des</strong> de prestation <strong>des</strong> services. Au niveau primaire<strong>des</strong> services familiaux et communautaires – y comprisl’information et <strong>le</strong> soutien social pour promouvoir l’allaitementau sein ou <strong>le</strong>s soins au nouveau-né – la capacité <strong>des</strong>foyers à acheter <strong>des</strong> marchandises, à accéder à l’informationsur <strong>le</strong>s services et à transformer ces opportunités en résultatsde santé améliorés, est essentiel<strong>le</strong> pour encourager la responsabilitédu côté de la demande. Les organisations communautaireset de la société civi<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s réseaux commerciauxsont souvent bien placés pour offrir aux foyers pauvreset marginalisés <strong>des</strong> mécanismes qui peuvent surveil<strong>le</strong>r directementla qualité <strong>des</strong> services et exiger la transparence.Voir Références, page 108.nal. Ces compromis doivent êtrenégociés en fonction de la conjoncturemacroéconomique généra<strong>le</strong>, quipeut justifier <strong>des</strong> dépenses supplémentaires<strong>dans</strong> <strong>le</strong> secteur de la santési <strong>le</strong>s raisons qui <strong>le</strong>s motivent sontconvaincantes. Au niveau <strong>des</strong> pays,<strong>des</strong> ressources doivent aussi êtremobilisées en dehors du secteurpublic en sollicitant la participationdu secteur privé, <strong>des</strong> organisations dela société civi<strong>le</strong>, <strong>des</strong> communautés et<strong>des</strong> foyers.Financement en fonction <strong>des</strong>résultatsL’une <strong>des</strong> composantes clés <strong>des</strong> nouvel<strong>le</strong>sinitiatives d’élargissement est <strong>le</strong>financement en fonction <strong>des</strong> résultats.El<strong>le</strong> permet de disposer de fonds complémentairesimportants et constitueune approche potentiel<strong>le</strong>ment prometteusepour surmonter <strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>sinhérents aux systèmes de santé afind’obtenir <strong>des</strong> résultats en matière <strong>des</strong>anté, de nutrition et de population.Les expériences récentes menées enAfghanistan, en Argentine, auCambodge et au Rwanda (voir l’encadréde la page 84 sur <strong>le</strong> financementen fonction <strong>des</strong> performances auRwanda) ont donné de bons résultats,et une évaluation plus rigoureuse dece processus devrait être réalisée.Le financement en fonction <strong>des</strong> résultatsoffre plusieurs avantages par rapportaux approches traditionnel<strong>le</strong>sfondées sur <strong>le</strong>s intrants, entre autres :• Il privilégie <strong>des</strong> dénouements et <strong>des</strong>résultats obtenus relativement viteau sein d’une période bien définie.• Il offre <strong>des</strong> incitations à la performanceà <strong>des</strong> points décisifs de lachaîne de prestation <strong>des</strong> services.• Il remédie à de graves pénuriesde fonds, offre aux gouvernements<strong>des</strong> financements soup<strong>le</strong>s pourcompenser <strong>le</strong>s distorsions financièreset <strong>le</strong>ur donne la possibilitéde se concentrer sur <strong>des</strong> questionsprioritaires, par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> ciblage<strong>des</strong> pauvres.• De par sa conception, <strong>le</strong> financementen fonction <strong>des</strong> résultats estessentiel<strong>le</strong>ment un outil de surveillanceet d’évaluation fondé sur unestratégie mesurab<strong>le</strong> et ciblée pourlaquel<strong>le</strong> il faut recueillir, aux niveauxpertinents, <strong>des</strong> données de basesur <strong>le</strong> ciblage et <strong>le</strong>s progrès. Parconséquent, il permettra d’effectuerun examen régulier <strong>des</strong> succès, <strong>des</strong>échecs et <strong>des</strong> gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>mentet de modifier <strong>le</strong>s plans demise en œuvre à mi-parcours.• En outre, il apporte une vastegamme de solutions à <strong>des</strong> problèmesde santé qui échappent aucontrô<strong>le</strong> officiel du secteur de lasanté, comme l’amélioration <strong>des</strong>routes, de l’approvisionnement eneau et de l’assainissement.RENFORCER LES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES,LE CONTINUUM DE SOINS, ET LES SYSTÈMES DE SANTÉ 83


• Et ce qui est peut-être <strong>le</strong> plusimportant, <strong>le</strong> financement en fonction<strong>des</strong> résultats offre l’occasion deregrouper une aide fragmentée, cequi, pour <strong>le</strong>s pays, réduit <strong>des</strong> coûtsde transactions. Cela peut se faire<strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d’un arrangement uniquede financement orienté sur <strong>le</strong>srésultats qui porte essentiel<strong>le</strong>mentsur <strong>des</strong> dénouements auxquels denombreux donateurs peuventcontribuer simultanément 27 .Établir <strong>des</strong> critères et <strong>des</strong>indicateurs de résultats dudéveloppement <strong>des</strong> systèmesde santéLes indicateurs associés aux OMDliés à la santé peuvent servir de repèresuti<strong>le</strong>s ou de variab<strong>le</strong>s subrogativespour évaluer la performance <strong>des</strong> systèmesde santé. De nouvel<strong>le</strong>s initiativesprévoient de fournir une aide auxgouvernements pour obtenir <strong>le</strong>s résultatsconvenus <strong>dans</strong> <strong>des</strong> zones cib<strong>le</strong>schoisies en accordant <strong>des</strong> financementsqui tiennent compte <strong>des</strong> résultatset en établissant un dispositifd’incitation adéquat. Leur objectif estd’atteindre <strong>des</strong> cib<strong>le</strong>s précises de couverturede services dont <strong>le</strong> lien avecl’amélioration de la santé et de la surviematernel<strong>le</strong>s, néonata<strong>le</strong>s et infanti<strong>le</strong>sest bien connu – par exemp<strong>le</strong> : laproportion d’accouchements réalisés<strong>dans</strong> un établissement accrédité; lacouverture <strong>des</strong> trois doses de vaccincontre la diphtérie, l’anatoxine tétaniqueet la coqueluche; ou la couverture<strong>des</strong> moustiquaires imprégnéesd’insecticide <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s zones où <strong>le</strong>paludisme est endémique. Cesdénouements et ces cib<strong>le</strong>s seraientchoisis en fonction <strong>des</strong> facteurs derisque qui contribuent à la mortalitéet à la morbidité <strong>dans</strong> chaque pays.Les principaux indicateurs de résultatspeuvent revêtir diverses formes.Ces paramètres peuvent mesurer <strong>des</strong>chiffres effectifs, comme <strong>le</strong> nombreabsolu d’<strong>enfants</strong> vaccinés; la couverture,par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> pourcentage dela population cib<strong>le</strong> vaccinée, par antigène,<strong>dans</strong> un rayon déterminé; ou<strong>des</strong> tendances, comme l’augmentationdu nombre d’<strong>enfants</strong> vaccinés ou <strong>le</strong>sniveaux de couverture obtenus au fildu temps. Un ensemb<strong>le</strong> d’indicateursprincipaux peut aussi être défini pourtous <strong>le</strong>s projets, afin de pouvoir faire<strong>des</strong> comparaisons entre <strong>le</strong>s pays etd’en tirer <strong>des</strong> <strong>le</strong>çons. Les pays pour-Financement en fonction de la performance au RwandaLe gouvernement du Rwanda, avec <strong>le</strong> soutien de donateurs,a récemment étendu plusieurs programmes innovantsqui transfèrent aux municipalités <strong>des</strong> subventionsconditionnel<strong>le</strong>s publiques pour l’achat de services <strong>des</strong>anté essentiels. Le programme de santé comprend troisvo<strong>le</strong>ts principaux :Partenariats communautaires pour la santé : <strong>des</strong> ressources(environ 25 cents par habitant) sont directement transféréesaux municipalités pour recruter, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d’uncontrat basé sur la performance, <strong>des</strong> institutions communautaires,<strong>des</strong> organisations non gouvernementa<strong>le</strong>s, <strong>des</strong>éducateurs de santé, <strong>des</strong> fournisseurs privés de soins <strong>des</strong>anté et d’autres services connexes pour mener <strong>des</strong> interventionsessentiel<strong>le</strong>s au niveau <strong>des</strong> foyers et <strong>des</strong> communautés.Un contrat de performance appelé IMIHIGO – unmot traditionnel qui est devenu synonyme de transparence<strong>des</strong> services publics à travers tout <strong>le</strong> pays – est conclu chaqueannée entre <strong>le</strong> Président du Rwanda et <strong>le</strong>s maires dedistrict, au nom de <strong>le</strong>urs administrés. Les services fournis<strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre de cette approche sont simp<strong>le</strong>s et bon marché,centrés sur la promotion de pratiques sanitaires etd’hygiène améliorées, de mesures propres à changer <strong>le</strong>scomportements, et sur <strong>des</strong> services préventifs tels que ladistribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide, lathérapeutique de réhydratation ora<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s supplémentsnutritionnels et l’approvisionnement en eau sûre.Ces partenariats ont démarré <strong>dans</strong> plusieurs districts en 2005et ont été élargis à l’échel<strong>le</strong> nationa<strong>le</strong> en 2006 à l’aide defonds publics. Le gouvernement central a conclu <strong>des</strong> contratsde performance avec 30 municipalités en avril 2006 et achoisi comme principal indicateur de performance la couverture<strong>des</strong> moustiquaires imprégnées d’insecticide. Depuis <strong>le</strong>début de cette initiative, <strong>des</strong> résultats notab<strong>le</strong>s ont été obtenus.Une évaluation effectuée en juin 2007 a révélé que laproportion d’<strong>enfants</strong> de moins de cinq ans dormant sous <strong>des</strong>moustiquaires avait augmenté de 4 % en 2004 à plus de 70 %en 2007. Le nombre de cas de paludisme a considérab<strong>le</strong>mentdiminué, ce qui a vidé <strong>le</strong>s centres de soins pédiatriques, et <strong>le</strong>senquêtes démographiques réalisées à partir d’échantillons <strong>des</strong>ang ont conclu que la préva<strong>le</strong>nce de la maladie avait fortementdiminué. Les responsab<strong>le</strong>s de politique jugent ces progrèssans précédent et ont entrepris de formu<strong>le</strong>r une stratégied’éradication complète du paludisme.Centres de santé : ce vo<strong>le</strong>t consiste à transférer <strong>des</strong> ressources(environ 1 dollar par habitant en 2007, ou près de15 % <strong>des</strong> ressources publiques affectées à la santé) à <strong>des</strong>centres de soins primaires en vertu d’un contrat basé sur laperformance. Ce plan a d’abord été testé <strong>dans</strong> deux provinces,Butare et Cyangugu, avec <strong>le</strong> soutien d’organisationsnon gouvernementa<strong>le</strong>s et d’organismes d’aide bilatéraux àpartir de 2002. Le contrat de performance contient <strong>des</strong> indicateursrelatifs à une couverture adéquate (quantité) eteffective (qualité) <strong>des</strong> services. Une évaluation a montréque <strong>le</strong> recours aux services de santé, notamment la vaccinationet <strong>le</strong>s accouchements assistés, avait fortement augmenté<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s provinces où <strong>le</strong>s contrats avaient été exécutés,par rapport aux provinces qui n’étaient pas couvertespar ces accords.Par la suite, <strong>le</strong> gouvernement rwandais a décidé d’élargirgraduel<strong>le</strong>ment ce programme à d’autres provinces, en tenant84 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


aient aussi se servir d’indicateurssupplémentaires pour surveil<strong>le</strong>r <strong>des</strong>composantes importantes de <strong>le</strong>ursprogrammes de santé maternel<strong>le</strong>,néonata<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong>.Élaborer <strong>des</strong> stratégies definancement innovantes etéquitab<strong>le</strong>sPour investir <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s ressourceshumaines et renforcer <strong>le</strong>s systèmes <strong>des</strong>anté, il faut disposer de ressourcesimportantes. Les pays <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squelsl’aide <strong>des</strong> donateurs est un facteuressentiel du financement de ces programmesne peuvent pas planifier <strong>des</strong>activités à long terme à moins d’avoirobtenu <strong>le</strong>s fonds nécessaires. Pourtant,en calculant <strong>le</strong> montant de cette assistanceaffectée à la santé maternel<strong>le</strong>,néonata<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong>, on constate que<strong>le</strong>s 60 pays prioritaires qui comptentpour plus de 90 % <strong>des</strong> décès d’<strong>enfants</strong>n’ont reçu que 1,4 milliard de dollarsau titre de l’aide officiel<strong>le</strong> au développementen 2004, à savoir 3,10 dollarspar enfant 28 . Bien que <strong>le</strong> Cadre stratégiquesuggère qu’il sera possib<strong>le</strong> decomb<strong>le</strong>r l’écart entre <strong>le</strong>s niveauxactuels et une couverture quasi-universel<strong>le</strong>d’ici à 2015, il montre aussique l’élargissement <strong>des</strong> interventionsne pourra pas se faire sans investirmassivement <strong>dans</strong> la santé maternel<strong>le</strong>,néonata<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> 29 .Pour offrir l’accès universel à uncontinuum de soins de santé maternel<strong>le</strong>,néonata<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> de bonnequalité, il ne suffit pas toutefois detrouver <strong>le</strong>s fonds nécessaires pourétendre l’offre <strong>des</strong> services ou payer<strong>le</strong>s prestataires. Pour que <strong>le</strong>s OMDliés à la santé soient atteints, <strong>le</strong>sstratégies de financement devronts’attacher à éliminer <strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>smonétaires qui limitent l’accès <strong>des</strong>femmes et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> aux serviceset garantir aux usagers une protectioncontre <strong>le</strong>s difficultés financières<strong>dans</strong> <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s <strong>le</strong> paiement <strong>des</strong> soinspourrait <strong>le</strong>s entraîner.Cela a <strong>des</strong> implications importantes.Il pourrait être simpliste ou irréalistede recommander la suppressionimmédiate et universel<strong>le</strong> de la participation<strong>des</strong> utilisateurs aux frais <strong>des</strong>services de santé. Les décisions politiquesrelatives à cette participationdevraient être prises <strong>dans</strong> <strong>le</strong> contexteplus général du budget du secteur dela santé et du cadre budgétaire natio-compte de l’expérience <strong>des</strong> projets pilotes. En 2005, <strong>des</strong> allocationsbudgétaires ont été versées aux deux premières provincesconcernées par ce plant afin de financer <strong>des</strong> programmes.L’année suivante, <strong>le</strong> programme a été élargi à l’ensemb<strong>le</strong>du pays et tota<strong>le</strong>ment pris en charge par <strong>le</strong> budget national.Il établissait un lien direct entre la prestation <strong>des</strong> services,<strong>le</strong>s résultats et <strong>le</strong>s décaissements de fonds.Un comité directeur a été formé <strong>dans</strong> chaque province poursurveil<strong>le</strong>r de manière indépendante la performance <strong>des</strong> centresde santé, à l’aide de techniques d’évaluation de la qualitéet d’enquêtes de satisfaction auprès <strong>des</strong> utilisateurs. Lesrésultats de cette vérification indépendante affectent directement<strong>le</strong>s sommes d’argent versées à chaque centre. Iciencore, <strong>le</strong>s chiffres annoncés par <strong>le</strong>s centres étaient impressionnants,y compris <strong>des</strong> taux de couverture vaccina<strong>le</strong> de95 %, une augmentation du recours annuel aux services de0,4 visites par habitant en 2004 à 0,7 visites en 2006, et uneprogression du nombre d’accouchements assistés de 29 %en 2000 à 52 % en 2006. L’impact global de ces mesures surla santé est actuel<strong>le</strong>ment analysé <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d’une étudeprospective contrôlée randomisée. Le programme a aussiété élargi à tous <strong>le</strong>s hôpitaux de district du pays.Plans de micro-assurance santé : <strong>des</strong> mutuel<strong>le</strong>s – ou plansinformels de micro-assurance auxquels contribuent <strong>le</strong>smembres d’une communauté pour financer <strong>des</strong> services <strong>des</strong>anté de base fournis <strong>dans</strong> <strong>des</strong> centres de santé, ainsi que<strong>le</strong> transfert <strong>des</strong> patients vers <strong>des</strong> hôpitaux centraux, sinécessaire – ont été testées avec succès au cours <strong>des</strong> dixdernières années. Ces mutuel<strong>le</strong>s rendent <strong>le</strong> coût <strong>des</strong> servicesde santé plus abordab<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>urs membres et évitent<strong>le</strong>s <strong>situation</strong>s diffici<strong>le</strong>s où <strong>le</strong>s usagers assument seulstoutes <strong>le</strong>s dépenses.Les mutuel<strong>le</strong>s jouent un rô<strong>le</strong> d’intermédiaire importantentre <strong>le</strong>s centres de santé, <strong>le</strong>s hôpitaux de district et lapopulation en général. Des évaluations montrent qu’el<strong>le</strong>ssont surtout efficaces lorsqu’el<strong>le</strong>s font appel à une forteparticipation de la communauté <strong>dans</strong> <strong>le</strong>urs structures degouvernance et que <strong>le</strong>urs paiements aux centres de santésont proportionnels au nombre d’habitants, ce qui revient,en substance, à transférer tous <strong>le</strong>s risques d’assurance auxcentres de santé.Au départ, l’accent a été mis sur <strong>le</strong> soutien administratif etorganisationnel et <strong>le</strong> développement <strong>des</strong> capacités techniques,y compris la formation et l’élaboration d’outils adéquats.Mais depuis 2006, <strong>le</strong> gouvernement rwandais transfère<strong>des</strong> fonds (environ 15 cents par habitant) pour couvrir<strong>le</strong>s primes <strong>des</strong> membres <strong>le</strong>s plus pauvres <strong>des</strong> communautés,qui sont identifiés à l’aide d’une évaluation participativede la pauvreté appelée Ubudehe. Le Rwanda a systématiquementsoutenu l’expansion <strong>des</strong> mutuel<strong>le</strong>s, qui couvraientenviron 70 % de la population en 2007, contre seu<strong>le</strong>ment7 % en 2003. Le nombre de personnes pauvres qui sontmembres d’une mutuel<strong>le</strong> est un indicateur clé du contratde performance passé entre <strong>le</strong> maire et <strong>le</strong> président. Legouvernement s’est aussi engagé à créer <strong>des</strong> fonds communsmunicipaux, ainsi qu’un fond national de réassurancefinancé <strong>le</strong>s contributions <strong>des</strong> travail<strong>le</strong>urs du secteur formel.Voir Références, page 108.RENFORCER LES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES,LE CONTINUUM DE SOINS, ET LES SYSTÈMES DE SANTÉ 85


nal. Au fil du temps, <strong>le</strong>s frais payéspar <strong>le</strong>s utilisateurs pourraient êtreremplacés par la mise en commun defonds et par <strong>des</strong> plans de remboursementanticipé, à condition que cettemesure s’accompagne, dès <strong>le</strong> départ,de changements structurels permettantde garantir la durabilité à longterme du financement de la santé.IV. Obtenir un engagementpolitique nationalCompte tenu du niveau de ressourcesnécessaires pour garantir l’accès à <strong>des</strong>soins de santé primaires de bonne qualitéet une protection financière effective,l’élargissement constitue un défiqui est autant politique que technique.Pour améliorer durab<strong>le</strong>ment la santématernel<strong>le</strong>, néonata<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong>, il estnécessaire de prendre <strong>des</strong> engagementsà long terme qui continueront d’êtrerespectés bien au-delà de la vie politiquede nombreux décideurs. Dans <strong>des</strong>pays comme <strong>le</strong> Brésil, la Malaisie, Sri<strong>La</strong>nka et la Thaïlande, <strong>des</strong> résultatsimpressionnants ont été obtenus enétendant graduel<strong>le</strong>ment la couverturedu système de santé et <strong>des</strong> services denutrition sur de nombreuses années.Au cours <strong>des</strong> récentes décennies, <strong>le</strong>sprogrès accomplis en Amérique latinepour améliorer la couverture <strong>des</strong> soinsde santé ont été remarquab<strong>le</strong>s, en dépitde crises économiques, de carences institutionnel<strong>le</strong>set de profon<strong>des</strong> disparitéssocio-économiques. Tous <strong>le</strong>s payssusmentionnés sont passés par plusieursphases distinctes :• <strong>La</strong> formation d’équipes d’agents <strong>des</strong>anté professionnels sur <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>ss’appuie <strong>le</strong> système.P<strong>le</strong>infeuxBrésil : créer un réseau national de systèmes de santé géréspar <strong>le</strong>s communautésContexte et problèmes : <strong>le</strong> Brésil est l’un <strong>des</strong> 60 pays que <strong>le</strong>groupe du Compte à rebours jusqu’en 2015 a sé<strong>le</strong>ctionnés entant que cib<strong>le</strong>s prioritaires <strong>des</strong> efforts pour la survie de l’enfant<strong>dans</strong> de cadre de la réalisation <strong>des</strong> Objectifs duMillénaire pour <strong>le</strong> développement. (Pour une explication plusdétaillée du Compte à rebours jusqu’en 2015, voir chapitre 1,page 16.) Ces pays sont ceux qui enregistrent au moins50 000 décès d’<strong>enfants</strong> ou un taux de mortalité <strong>des</strong> moins decinq ans équiva<strong>le</strong>nt à 90 décès ou plus pour 1 000 naissancesvivantes. En 2006, 74 000 <strong>enfants</strong> sont morts avant d’avoiratteint <strong>le</strong>ur cinquième anniversaire, selon <strong>le</strong>s dernières estimationspubliées par l’UNICEF.Bien que <strong>le</strong> Brésil ait fait <strong>des</strong> progrès soli<strong>des</strong> et réguliers pourréduire ses taux de mortalité <strong>des</strong> moins de cinq ans, onobserve de profon<strong>des</strong> disparités géographiques et ethniques<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s taux de décès <strong>des</strong> nourrissons. Selon <strong>le</strong>s données de2002, <strong>le</strong> taux global de mortalité <strong>des</strong> nourrissons <strong>dans</strong> larégion du Nord-Est est deux fois plus é<strong>le</strong>vé que <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s provincesdu Sud, du Sud-Est et du Centre-Ouest. Dans l’Alagoas,l’État <strong>le</strong> plus durement touché du Nord-Est, <strong>le</strong> taux de mortalité<strong>des</strong> nourrissons en 2002 était de 58 pour 1 000 naissancesvivantes, contre une moyenne nationa<strong>le</strong> d’environ 28 pour1 000 naissances cette année-là. Des disparités racia<strong>le</strong>s et ethniquesévidentes sont aussi liées aux risques de mortalitéinfanti<strong>le</strong>, et <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> dont la mère est d’origine autochtoneou africaine courent un risque de mourir beaucoup plus é<strong>le</strong>véque <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> dont la mère est d’origine européenne.<strong>La</strong> difficulté, pour <strong>le</strong> Brésil, consiste donc à maintenir la tendanceà la baisse de son taux global de mortalité infanti<strong>le</strong> touten donnant une priorité é<strong>le</strong>vée aux régions et aux groupesethniques défavorisés <strong>dans</strong> la prestation <strong>des</strong> soins de santé.Approches et interventions : après plusieurs projets piloteslancés <strong>dans</strong> <strong>des</strong> vil<strong>le</strong>s brésiliennes au début <strong>des</strong> années 1980,un réseau d’agents de santé communautaires a été créé avecl’aide de l’UNICEF <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d’une initiative globa<strong>le</strong> d’offrede soins de santé primaires, <strong>le</strong> Programa Saúde da Família(Programme de santé familia<strong>le</strong>). Chaque agent de santé communautaireest chargé d’effectuer <strong>des</strong> visites à domici<strong>le</strong> <strong>dans</strong>sa col<strong>le</strong>ctivité, de donner <strong>des</strong> informations à jour sur la santé,l’hygiène et <strong>le</strong>s soins <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>, et de surveil<strong>le</strong>r et d’évaluerla croissance et la santé <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de moins de 6 ans, ainsique <strong>des</strong> femmes enceintes. Les agents de santé communautairesaiguil<strong>le</strong>nt aussi <strong>le</strong>s résidents vers <strong>des</strong> unités de soins loca<strong>le</strong>set a<strong>le</strong>rtent <strong>le</strong>s équipes de santé familia<strong>le</strong> – qui comprennentgénéra<strong>le</strong>ment un médecin, une infirmière, un technicien infirmier,une assistante socia<strong>le</strong> et un dentiste – en cas de problèmesou de crises locaux. Les médecins et infirmières duProgramme de santé familia<strong>le</strong> reçoivent <strong>des</strong> salaires compétitifspour <strong>le</strong>s inciter à travail<strong>le</strong>r <strong>dans</strong> <strong>des</strong> zones rura<strong>le</strong>s pauvres.Chaque équipe est responsab<strong>le</strong> d’environ 1 000 famil<strong>le</strong>s. Leséquipes sont financées en commun par <strong>le</strong> gouvernement fédéral,<strong>le</strong>s autorités <strong>des</strong> États et <strong>le</strong>s municipalités.Les agents de santé communautaires du Programa da Saúdedispensent aussi une éducation sur <strong>le</strong> développement et laprotection de l’enfant. L’UNICEF fournit <strong>des</strong> kits d’informationfamiliaux qui contiennent <strong>des</strong> tab<strong>le</strong>aux de papier sur l’allaitementau sein et qui expliquent <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> à jouer par chaquemembre de la famil<strong>le</strong> pour que <strong>le</strong>s mères et <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>soient en bonne santé. Plus de 222 280 agents de santé communautairescouvrent environ 110 millions de personnes<strong>dans</strong> tout <strong>le</strong> Brésil, ce qui fait de ce réseau l’un <strong>des</strong> plus vastesdu <strong>monde</strong>. Le réseau est intégré au système national, et<strong>le</strong> gouvernement fédéral, <strong>le</strong>s autorités <strong>des</strong> États et <strong>le</strong>s municipalitéssont p<strong>le</strong>inement responsab<strong>le</strong>s du financement et de lagestion du programme <strong>dans</strong> l’ensemb<strong>le</strong> du Brésil.Les essais effectués sur <strong>le</strong> terrain avant la mise en œuvre duprogramme ont prouvé qu’il pouvait produire <strong>des</strong> améliora-86 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


• <strong>La</strong> création d’un réseau accessib<strong>le</strong>de services primaires et d’aiguillagebasés sur la communauté.• <strong>La</strong> consolidation <strong>des</strong> progrès enaméliorant la qualité <strong>des</strong> soins,tout en améliorant aussi <strong>le</strong>s conditionsde vie et <strong>le</strong> statut <strong>des</strong> femmes.• L’établissement en priorité de vastesfi<strong>le</strong>ts de sécurité socia<strong>le</strong> qui garantissentun accès équitab<strong>le</strong> à la santé, àla nutrition et à l’éducation en mettant<strong>le</strong>s services de santé et de nutritionà la portée d’un grand nombre.• <strong>La</strong> réduction <strong>des</strong> obstac<strong>le</strong>s quifreinent l’accès aux services cléset l’offre d’une éducation primaireet secondaire à tous <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong>.Même <strong>dans</strong> certains <strong>des</strong> pays <strong>le</strong>splus pauvres d’Amérique latine, où<strong>le</strong>s crises économiques, <strong>le</strong>s carencesinstitutionnel<strong>le</strong>s et de profon<strong>des</strong> disparitéssocio-économiques continuentd’entraver <strong>le</strong>s progrès, on aconstaté une nette amélioration del’accès généralisé à <strong>des</strong> soins <strong>des</strong>anté de bonne qualité.Lorsque <strong>le</strong>s pays exercent un contrô<strong>le</strong>et que <strong>le</strong> secteur public assume ladirection <strong>des</strong> programmes, <strong>le</strong>s chancesque l’élargissement réussisse augmententconsidérab<strong>le</strong>ment. À maintesreprises, on a vu que lorsque <strong>le</strong>s gouvernementsprennent <strong>des</strong> initiatives ets’engagent à élargir <strong>des</strong> projets piloteet à petite échel<strong>le</strong> dont l’efficacité estavérée, il est possib<strong>le</strong> de parvenirrapidement à une couverture nationa<strong>le</strong>.Au Brésil, <strong>le</strong> programme <strong>des</strong>agents de santé communautaires (voirEncadré page 86), au Mexique, l’initiativeBolsa Familia, <strong>le</strong> programmeFigure 4.5Brésil : vastes disparités <strong>des</strong> taux demortalité <strong>des</strong> nourrissons entre et au seinde régions choisies, en fonction du revenufamilial et de l’ethnicité de la mère, 2002Taux de mortalité <strong>des</strong> nourrissons(pour 1 000 naissances vivantes)2000Disparités en fonction de l’ethnicité de la mère20 % <strong>des</strong> foyers plus riches 15.820 % <strong>des</strong> foyers <strong>le</strong>s plus pauvres 34.9Disparités en fonction de l’ethnicité de la mèreBlanche 22.9Ascendance africaine 38Indienne 94Moyenne nationa<strong>le</strong> 30.22002Régions/Etats choisisCentre-Ouest 20.4District fédéral 17.5Nord-Est 41.4Alagoas 57.7Nord 27.7Sud-Est 20.2Sao Paolo 17.4Sud 17.9Rio Grande do sol 15.4Moyenne nationa<strong>le</strong> 28.4Source : Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, « The State ofBrazil’s Children 2006: The right to survival and development »,UNICEF, Brasilia, 2005, pp. 10-11.tions notab<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong> domaine de la santé. L’engagementpolitique dont bénéficie <strong>le</strong> réseau a garanti sa viabilité. Lesrô<strong>le</strong>s <strong>des</strong> agents de santé communautaires sont bien définis,y compris <strong>le</strong> fait qu’ils font partie d’unités de soins loca<strong>le</strong>s.<strong>La</strong> hiérarchie de l’aiguillage et de la supervision estclaire : l’unité de soins soutient <strong>le</strong>s agents de santé, qui, à<strong>le</strong>ur tour, se chargent <strong>des</strong> activités de vulgarisation <strong>dans</strong> <strong>le</strong>scommunautés pour <strong>le</strong> compte du système de santé. Lesagents de santé communautaires occupent une place centra<strong>le</strong><strong>dans</strong> <strong>le</strong>urs communautés loca<strong>le</strong>s, et l’intégration duréseau au sein du gouvernement national, <strong>des</strong> autorités <strong>des</strong>États et <strong>des</strong> municipalités contribue à assurer à la fois ladurabilité du programme et son élargissement <strong>dans</strong> de nouvel<strong>le</strong>szones du système de santé national.Résultats : depuis 1990, <strong>le</strong> programme <strong>des</strong> agents de santécommunautaires a permis de faire recu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s décès denourrissons <strong>dans</strong> l’ensemb<strong>le</strong> du pays. En outre, <strong>le</strong> gouvernementa donné la priorité à la région du Nord-Est et auxgroupes ethniques marginalisés ces dernières années. Il aaussi adopté une approche régiona<strong>le</strong> <strong>des</strong> soins de santéinfanti<strong>le</strong> et maternel<strong>le</strong>, et près de la moitié <strong>des</strong> participantsqui ont reçu <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> monétaires du Programa da Saúdevivent <strong>dans</strong> <strong>le</strong> Nord-Est.Voir Références, page 108.RENFORCER LES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES,LE CONTINUUM DE SOINS, ET LES SYSTÈMES DE SANTÉ 87


PROGRESA pour la santé, la nutritionet l’éducation, et <strong>le</strong> plan d’assurancesanté Seguro Popular de Salud,la formation d’agents de santé communautairesen Indonésie et la thérapiede réhydratation ora<strong>le</strong> en Égypte,et bien d’autres exemp<strong>le</strong>s, illustrent <strong>le</strong>potentiel d’élargissement lorsque <strong>le</strong>sgouvernements sont prêts à affecter<strong>des</strong> financements, même mo<strong>des</strong>tes,aux programmes de santé et de sécuritésocia<strong>le</strong>.Toutefois, <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> ne se réduit pasau seul financement. Les gouvernementsdoivent aussi s’engager à créeret à maintenir durab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s capacitéstechniques et administratives requises.Un soutien devra être fourni àchaque niveau de l’administration dusystème de santé – fédéral, provincia<strong>le</strong>t <strong>des</strong> districts – pour coordonner etsuperviser l’expansion. Les questionssou<strong>le</strong>vées par la durabilité doiventaussi être abordées au niveau national,et <strong>le</strong> programme doit être p<strong>le</strong>inementapprouvé par <strong>le</strong> système politique –notamment la législature – pour s’assurerqu’il durera au-delà <strong>des</strong> transitionset <strong>des</strong> changements politiques.Les gouvernements peuvent fournir<strong>le</strong>s capacités et la volonté nécessairespour monter un réseau national quis’appuie sur la santé communautaire.Lorsque cela s’est produit, <strong>le</strong>s résultatssont souvent impressionnants.Dans <strong>le</strong> cas de la Chine, par exemp<strong>le</strong>,<strong>le</strong> gouvernement a re<strong>le</strong>vé un défi detail<strong>le</strong> en lançant <strong>le</strong> Programme nationald’élimination <strong>des</strong> troub<strong>le</strong>s dus à lacarence en iode, une stratégie visant àgarantir <strong>dans</strong> tout <strong>le</strong> pays un approvisionnementen sel iodé vendu sur <strong>le</strong>marché, et à promouvoir la consommationuniversel<strong>le</strong>. À cette époque, laChine comptait <strong>le</strong> plus grand nombred’<strong>enfants</strong> exposés au risque de lacarence en iode, qui est la cause principa<strong>le</strong>du retardement mental évitab<strong>le</strong><strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong>. Les troub<strong>le</strong>s dus à lacarence en iode peuvent être évités enconsommant, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> courant de lavie, une cuil<strong>le</strong>r à café d’iode. <strong>La</strong> difficultéconsistait à sensibiliser <strong>le</strong> publicà l’importance crucia<strong>le</strong> du sel iodé,notamment <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s régions produc-Un nouveau mode de collaboration pour <strong>le</strong>s institutions multilatéra<strong>le</strong>sÀ New York, <strong>le</strong> 19 juil<strong>le</strong>t 2007, <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s mondiaux dela santé de huit organisations internationa<strong>le</strong>s ont tenu une réunioninformel<strong>le</strong> pour examiner <strong>le</strong>s moyens de renforcer <strong>le</strong>urcollaboration afin d’accroître l’efficacité de <strong>le</strong>urs interventionssanitaires <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays en développement. Profitant de lanomination récente de plusieurs dirigeants, <strong>le</strong>s participantssouhaitaient examiner <strong>le</strong>s progrès accomplis ces dernièresannées, évaluer <strong>le</strong>s tendances actuel<strong>le</strong>s de la santé <strong>dans</strong> <strong>le</strong><strong>monde</strong> et <strong>le</strong>s problèmes à venir, et convenir d’une action col<strong>le</strong>ctive,en fonction <strong>des</strong> opportunités du moment. Ils ontrecommandé plusieurs engagements importants, notamment :• Susciter un sentiment col<strong>le</strong>ctif d’urgence mondial pour réaliser<strong>le</strong>s OMD liés à la santé. Les participants ont reconnuque, malgré l’amélioration importante <strong>des</strong> soins de santéofferts aux mères, aux nouveau-nés et aux <strong>enfants</strong> <strong>dans</strong>certains pays et la hausse de certains indicateurs, la communautéinternationa<strong>le</strong> – en partenariat avec <strong>le</strong>s gouvernementsnationaux – devait considérab<strong>le</strong>ment accélérer etintensifier ses efforts pour atteindre tous <strong>le</strong>s Objectifs dudéveloppement liés à la santé. Les huit organisations représentéesont un rô<strong>le</strong> essentiel à jouer pour encourager cesefforts. Les participants ont convenu de se tenir responsab<strong>le</strong>sdu soutien nécessaire à apporter aux pays pour atteindre<strong>le</strong>s objectifs et pour accélérer <strong>le</strong>s initiatives à tous <strong>le</strong>sniveaux <strong>dans</strong> chacune de <strong>le</strong>urs organisations.Action : <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s mondiaux de la santé ont promisd’encourager un vif sentiment d’urgence au sein de <strong>le</strong>urs propresorganisations et de l’illustrer par la prise de décisionspertinentes en matière de budget et de ressources humaines.• Modifier <strong>le</strong>s mo<strong>des</strong> de fonctionnement <strong>des</strong> institutions. <strong>La</strong>réalisation <strong>des</strong> OMD liés à la santé nécessitera un surcroîtde collaboration et de travail en équipe. Les points mis enavant sont : la clarification <strong>des</strong> principa<strong>le</strong>s responsabilitésde chaque organisme; la nécessité d’une approche interinstitutionscoordonnée pour fournir une assistance techniquede bonne qualité et en fonction de la demande; et la créationd’un système de suivi et d’évaluation fiab<strong>le</strong> bénéficiant d’unsoutien col<strong>le</strong>ctif. Ces approches doivent s’appuyer sur <strong>le</strong>sstructures et <strong>le</strong>s programmes déjà en place aux niveauxmondial, régional et <strong>des</strong> pays. Chacune <strong>des</strong> organisations apromis d’évaluer son personnel, ses programmes de formationet ses structures d’incitation pour refléter ce nouveaumode de travail en collaboration, en reconnaissant que denouvel<strong>le</strong>s compétences devront être développées, notammentau niveau <strong>des</strong> pays. L’élaboration d’un cadre de responsabilitémutuel<strong>le</strong> permettrait de mieux définir <strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s,<strong>le</strong>s responsabilités et <strong>le</strong>s étapes, et d’établir un système poursurveil<strong>le</strong>r la mise en œuvre <strong>des</strong> engagements contractés.Action : <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s mondiaux de la santé ont convenude travail<strong>le</strong>r ensemb<strong>le</strong> pour mieux définir <strong>le</strong>urs responsabilitésindividuel<strong>le</strong>s et col<strong>le</strong>ctives en vue d’obtenir <strong>des</strong> résultatsmeil<strong>le</strong>urs et plus rapi<strong>des</strong>.• Encourager une approche plus systématique et plus fiab<strong>le</strong>de la gestion <strong>des</strong> connaissances et de l’apprentissage. Enraison de la magnitude <strong>des</strong> nouveaux investissements enfaveur de la santé mondia<strong>le</strong>, <strong>des</strong> opportunités se présententd’exploiter <strong>le</strong>s connaissances et <strong>le</strong>s <strong>le</strong>çons tirées <strong>des</strong> programmesde santé précédents. Les participants ont notammentdéclaré que l’on pourrait établir une cartographie plussystématique du secteur de la santé au niveau <strong>des</strong> pays, ycompris <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> joué par <strong>le</strong> secteur privé.Action : <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s mondiaux de la santé ont convenu88 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


trices de sel où l’idée de payer cettedenrée a rencontré une certaine résistancede la part <strong>des</strong> habitants.Grâce au soutien politique <strong>des</strong> gouverneurs<strong>des</strong> provinces, à une surveillanceet une application rigoureusesde la rég<strong>le</strong>mentation relativeau sel iodé, et à une campagnenationa<strong>le</strong> de santé publique qui, aumoyen d’affiches placardées sur <strong>le</strong>sautobus, d’artic<strong>le</strong>s de presse et dedocumentaires télévisés, a informé<strong>le</strong>s consommateurs et créé lademande de sel enrichi, 90 % <strong>des</strong>foyers ont consommé du sel adéquatementiodé. <strong>La</strong> carence en iode afortement reculé, mais malgré ceprogrès remarquab<strong>le</strong>, compte tenude la tail<strong>le</strong> de sa population, laChine reste l’un <strong>des</strong> 10 pays quicomptent <strong>le</strong> plus grand nombred’<strong>enfants</strong> encore vulnérab<strong>le</strong>s à lacarence en iode 30 .<strong>La</strong> dimension politique de la mise enplace d’un continuum de soins <strong>des</strong>anté durab<strong>le</strong> et de bonne qualitéexige toutefois que l’on présente <strong>des</strong>arguments autres que techniques,aussi probants qu’ils soient. Il faut eneffet bien comprendre <strong>le</strong>s contrainteset <strong>le</strong>s opportunités qui permettent demobiliser la volonté et <strong>le</strong> soutiend’acteurs politiques importants.Il pourrait être nécessaire deconvaincre <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s politiquesque <strong>le</strong>s mesures prises poursoutenir <strong>le</strong> continuum de soins doiventrépondre à plusieurs critèrespratiques, notamment :• Donner <strong>des</strong> résultats visib<strong>le</strong>s ettangib<strong>le</strong>s en relativement peude temps.• Être d’un coût abordab<strong>le</strong> et rentab<strong>le</strong>sà l’échel<strong>le</strong>.• Se conformer aux structures etaux hiérarchies existantes et avoir<strong>le</strong> soutien d’associations et de groupesd’intérêts professionnels.Ces considérations politiques limiterontsans aucun doute certains choixd’explorer <strong>le</strong>s moyens d’exploiter systématiquement <strong>le</strong>sconnaissances accumulées par <strong>le</strong>s programmes de santé précédentset d’élaborer une approche de gestion <strong>des</strong> connaissancesen général plus fiab<strong>le</strong> et mieux coordonnée. Enfin, <strong>le</strong>sparticipants se sont engagés à mettre <strong>le</strong>urs ressources encommun lorsque <strong>le</strong>urs organisations se livreront à <strong>des</strong> exercicesde cartographie et d’évaluation du secteur de la santé.• Reconnaître l’opportunité décisive que présente <strong>le</strong> regaind’intérêt pour <strong>le</strong>s systèmes de santé. Les participants se sontfélicités <strong>des</strong> engagements pris pour atteindre <strong>le</strong>s OMD liés àla santé formulés <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre de plusieurs nouvel<strong>le</strong>s initiativesmondia<strong>le</strong>s actuel<strong>le</strong>ment menées pour renforcer <strong>le</strong>s systèmesde santé. Ce soutien est bien aligné sur <strong>le</strong>s priorités<strong>des</strong> organisations participantes. De nombreux participantsont reconnu qu’il convenait d’adopter l’approche « systèmespour résultats » en vertu de laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> renforcement <strong>des</strong> systèmesde santé serait évalué en fonction de <strong>le</strong>ur capacité àproduire <strong>des</strong> améliorations de la santé. En outre, <strong>le</strong> groupe areconnu <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> d’intermédiaire clé que jouent <strong>le</strong>s institutions<strong>des</strong> Nations Unies pour accommoder <strong>le</strong> besoin de transparenceet <strong>le</strong> souhait <strong>des</strong> pays de contrô<strong>le</strong>r <strong>le</strong>urs propres processusde développement. <strong>La</strong> nécessité urgente d’établir <strong>des</strong>critères de performance <strong>des</strong> systèmes de santé a été soulignée.Enfin, compte tenu du nombre croissant de parties prenantesactives <strong>dans</strong> <strong>le</strong> domaine de la santé mondia<strong>le</strong>, lanécessité de s’aligner plus étroitement sur une stratégie <strong>des</strong>anté dominante au niveau du pays a été mise en avant. Àcet égard, <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s de la santé mondia<strong>le</strong> ont examinél’expérience <strong>des</strong> programmes de lutte contre <strong>le</strong>VIH/SIDA, qui pourrait offrir <strong>des</strong> occasions d’apprendre.Action : <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s mondiaux de la santé ont convenude lancer de nouvel<strong>le</strong>s initiatives mondia<strong>le</strong>s d’une manièrecoordonnée afin de garantir que <strong>le</strong>urs organisations soutiennentefficacement <strong>le</strong>s pays en offrant une assistance financièreet/ou technique et politique. En outre, l’OMS et laBanque mondia<strong>le</strong> se sont engagées à traiter en priorité l’établissementde critères de performance <strong>des</strong> systèmes de santé.• Reconnaître que <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de la société civi<strong>le</strong> et du secteurprivé est essentiel pour réussir. Le secteur privé a plusieursrô<strong>le</strong>s à jouer pour assurer la prestation <strong>des</strong> services <strong>des</strong>anté, financer <strong>le</strong>s soins et introduire de nouvel<strong>le</strong>s technologiessur <strong>le</strong> marché. Les innovations peuvent contribuer àaccélérer <strong>le</strong>s progrès, qu’il s’agisse de nouvel<strong>le</strong>s technologiesou de nouveaux modè<strong>le</strong>s de programmes, comme lamicro-entreprise et <strong>le</strong> financement en fonction de la performance.Les organisations non gouvernementa<strong>le</strong>s fournissentdepuis longtemps <strong>des</strong> services <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays en développement,et <strong>le</strong>ur expérience du terrain offre <strong>des</strong> <strong>le</strong>çonsprécieuses. Pour aider <strong>le</strong>s pays en développement à atteindre<strong>le</strong>s OMD liés à la santé, il faudra renforcer <strong>des</strong> systèmesintégrés de prestation de soins à la fois <strong>dans</strong> <strong>le</strong> secteurpublic et <strong>le</strong> secteur privé, et donner au secteur privé <strong>des</strong>opportunités de s’impliquer et d’investir.Action : <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s mondiaux de la santé ont déclaréqu’ils s’engageaient à impliquer plus systématiquement <strong>le</strong>secteur privé et la société civi<strong>le</strong> alors que <strong>le</strong>s activités de soutienaux OMD liés à la santé s’étendent aux niveaux mondial,régional et <strong>des</strong> pays.Le groupe a éga<strong>le</strong>ment convenu de surveil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s progrès réaliséspour respecter <strong>le</strong>s engagements contractés lors de laréunion.Voir Références, page 108.RENFORCER LES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES,LE CONTINUUM DE SOINS, ET LES SYSTÈMES DE SANTÉ 89


Soins et survie de l’enfant fondés sur <strong>le</strong>s droits humainset sur la communautéPar Paul Farmer et Jim Yong KimAprès 20 ans passés à sillonner <strong>le</strong>s zones rura<strong>le</strong>s deHaïti pour apporter <strong>des</strong> soins de santé modernes à <strong>des</strong>millions de personnes qui n’y avaient pas accès auparavant,nous connaissons bien <strong>le</strong>s conditions requises pourlancer un programme efficace de soins de santé <strong>dans</strong><strong>des</strong> régions dévastées par <strong>le</strong>s maladies et la pauvreté.Pour fournir <strong>des</strong> soins primaires et <strong>des</strong> traitements spécialiséscontre <strong>le</strong>s maladies infectieuses tout en promouvantla santé <strong>des</strong> femmes et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>, <strong>le</strong>s agents <strong>des</strong>anté communautaires doivent être formés pour prévenir<strong>le</strong>s maladies et dispenser <strong>des</strong> soins de bonne qualité.Avec l’élargissement récent de ces initiatives au Lesotho,au Malawi et au Rwanda, nous voyons à présent que<strong>le</strong>s <strong>le</strong>çons apprises à Haïti sont universel<strong>le</strong>s et permettentd’améliorer la santé <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> et <strong>des</strong> adultes du<strong>monde</strong> entier.Dans tous <strong>le</strong>s cadres où Partners In Health travail<strong>le</strong>, notreobjectif est de « faire tout <strong>le</strong> nécessaire » pour améliorer lasanté et <strong>le</strong> bien-être de ceux que nous servons, dont prèsde la moitié vit <strong>dans</strong> la pauvreté. Dans chaque <strong>situation</strong>,nous avons appris que <strong>le</strong>s problèmes de santé sont indissociab<strong>le</strong>sd’autres besoins de base, comme une nutritionadéquate, de l’eau propre, l’assainissement, <strong>le</strong> logement etl’éducation primaire. Nous avons aussi appris que <strong>le</strong>s organisationsnon gouvernementa<strong>le</strong>s ne peuvent pas travail<strong>le</strong>rseu<strong>le</strong>s, mais doivent collaborer avec <strong>le</strong>s membres <strong>des</strong> communautés<strong>des</strong>servies et avec <strong>le</strong>s autorités sanitaires loca<strong>le</strong>spour renforcer la santé publique et faire en sorte que <strong>le</strong>sgénérations futures considèrent ces services comme <strong>des</strong>droits plutôt que comme <strong>des</strong> privilèges.Cette approche fondée sur <strong>le</strong>s droits et sur la communautépour promouvoir la santé permet d’avoirune vision claire de la santé <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>En Haïti, au Lesotho, au Malawi et au Rwanda, Partners InHealth – en collaboration avec <strong>le</strong>s communautés loca<strong>le</strong>s et<strong>des</strong> organisations partenaires très diverses, comme laFondation Clinton, <strong>des</strong> ministères de la santé, l’UNICEF et<strong>le</strong> Centre François-Xavier Bagnoud pour la santé et <strong>le</strong>sdroits de l’homme – a identifié cinq composantes clés d’unprogramme comp<strong>le</strong>t géré par la communauté en faveur dela survie de l’enfant.Tout d’abord, nous travaillons avec <strong>le</strong>s autorités sanitairespour lancer <strong>des</strong> interventions qui ont prouvé qu’el<strong>le</strong>s pouvaientaméliorer la survie de l’enfant. Ce sont, entre autres,<strong>le</strong>s campagnes élargies de vaccination; la distribution devitamine A; <strong>le</strong>s sels de réhydratation ora<strong>le</strong> pour traiter <strong>le</strong>smaladies diarrhéiques et l’approvisionnement en eau salubrepour <strong>le</strong>s prévenir; un programme agressif de préventionde la transmission du VIH de la mère à l’enfant; la préventiondu paludisme à l’aide de moustiquaires, appuyée par<strong>des</strong> soins cliniques améliorés et basés sur la communauté;une aide nutritionnel<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> souffrant ou menacésde malnutrition; et <strong>des</strong> services pédiatriques hospitaliersou ambulatoires de bonne qualité pour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> qui tombentmala<strong>des</strong>. À l’heure actuel<strong>le</strong>, nous travaillons avec <strong>le</strong>gouvernement du Rwanda et d’autres partenaires pour montrercomment <strong>des</strong> interventions intégrées en faveur de lasurvie de l’enfant, y compris la prévention de la transmissiondu VIH de la mère à l’enfant, peuvent être rapidementdéployées <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre du modè<strong>le</strong> de soins de santé renforcémis en œuvre par <strong>le</strong> gouvernement en milieu rural.Avec <strong>le</strong> soutien de l’Initiative internationa<strong>le</strong> d’apprentissagesur <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> et <strong>le</strong> VIH/SIDA, un exercice interdisciplinaireet intersectoriel mené en collaboration avec <strong>des</strong> experts, <strong>des</strong>responsab<strong>le</strong>s de politique et <strong>des</strong> chercheurs, <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>sde l’élargissement <strong>des</strong> interventions pour la survie del’enfant <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s districts ruraux échangent <strong>des</strong> innovationset <strong>des</strong> résultats <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d’un réseau collaboratif qui<strong>le</strong>ur permettra d’améliorer la qualité <strong>des</strong> services, mêmelorsqu’ils sont offerts à un plus grand nombre d’<strong>enfants</strong> etde famil<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>des</strong> zones précédemment non <strong>des</strong>servies.Deuxièmement, puisque la santé et <strong>le</strong> bien-être <strong>des</strong> mèressont <strong>des</strong> facteurs déterminants de la survie de l’enfant,nous nous efforçons de promouvoir une santé maternel<strong>le</strong>et infanti<strong>le</strong> intégrée. Les activités que nous menons au nom<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> sont liées à cel<strong>le</strong>s que nous <strong>des</strong>tinons auxmères et à d’autres membres de la famil<strong>le</strong> à travers <strong>des</strong>programmes de planning familial, de soins prénatals et <strong>des</strong>oins obstétriques modernes qui protègent la santé <strong>des</strong>femmes, et de campagnes d’alphabétisation <strong>des</strong> adultes etde réduction de la pauvreté en général.techniques privilégiés par <strong>le</strong>s partisansdu continuum de soins, maistant que ces questions politiques neseront pas pris en compte et abordées,<strong>le</strong>s stratégies qu’ils promeuventont peu de chances de réussir.<strong>La</strong> stabilité, autant politique quemacroéconomique, ainsi qu’un budgetviab<strong>le</strong>, sont indispensab<strong>le</strong>s pourmobiliser <strong>le</strong>s ressources institutionnel<strong>le</strong>s,humaines et financières dontil faut disposer pour renforcer <strong>le</strong>ssystèmes de santé et <strong>le</strong>s services denutrition. Dans un grand nombre depays, notamment en Afrique subsaharienne,<strong>le</strong>s difficultés rencontréespour atteindre <strong>le</strong>s OMD sont dues àun manque de stabilité politique ouéconomique. Dans ces circonstances,il convient de mobiliser tous <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>squi ont un réel un pouvoirde décision <strong>dans</strong> la société, quece soit au niveau national où sontformulées <strong>le</strong>s politiques sectoriel<strong>le</strong>sgénéra<strong>le</strong>s ou à divers niveaux sousnationaux(provincial, de district)90 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


Troisièmement, nous élaborons et/ou renforçons <strong>des</strong> programmespédiatriques de prévention et de lutte contre <strong>le</strong>SIDA. Dans <strong>le</strong> cadre d’une prochaine campagne, et selon<strong>le</strong>s modalités décrites ci-<strong>des</strong>sus, nous allons lancer unegrande initiative pédiatrique contre <strong>le</strong> SIDA au Rwanda, encollaboration avec la Fondation Clinton et <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>set prestataires <strong>des</strong> soins de santé rwandais. Cette initiativeétablira un centre national d’excel<strong>le</strong>nce pour <strong>le</strong> traitementdu SIDA chez <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>. Ces services pédiatriques de qualitéseront liés aux soins fournis aux <strong>enfants</strong> séropositifs<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s communautés et aux efforts de prévention de lamaladie <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s primaires et secondaires <strong>des</strong> zonesrura<strong>le</strong>s du Rwanda.Quatrièmement, nous devons entreprendre <strong>des</strong> programmesopérationnels de recherche et de formation <strong>des</strong>tinésà améliorer la qualité <strong>des</strong> soins offerts aux <strong>enfants</strong> ruraux.Ces recherches examineront la programmation <strong>des</strong> initiativesréussies de prévention de la transmission du VIH dela mère à l’enfant; <strong>le</strong> diagnostic et la gestion du VIH chez<strong>le</strong>s nourrissons; <strong>le</strong> diagnostic et <strong>le</strong> traitement de la tuberculosepédiatrique; <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> <strong>des</strong> agents de santé communautairespour mieux prendre en charge <strong>le</strong>s troub<strong>le</strong>spédiatriques chroniques, y compris <strong>le</strong> SIDA et la tuberculose,et pour prévenir, diagnostiquer et traiter à domici<strong>le</strong><strong>des</strong> maladies communes comme <strong>le</strong> paludisme et la diarrhée;et évalueront l’impact <strong>des</strong> interventions socia<strong>le</strong>s, ycompris cel<strong>le</strong>s qui visent à faire recu<strong>le</strong>r l’insécurité alimentaireet l’il<strong>le</strong>ttrisme, sur la santé et <strong>le</strong> bien-être <strong>des</strong><strong>enfants</strong> du <strong>monde</strong> entier.Cinquièmement, nous nous efforçons de soutenir cesefforts en tandem avec ceux qui promeuvent <strong>le</strong>s droits debase, notamment <strong>le</strong>s droits sociaux et économiques del’enfant. Le Programme de défense <strong>des</strong> droits économiqueset sociaux de Partners In Health (POSER) propose, à travers<strong>des</strong> projets concrets et <strong>des</strong> campagnes de mobilisation, unmodè<strong>le</strong> d’atténuation de la pauvreté fondé sur <strong>le</strong>s droits,qui utilise l’accès aux soins de santé pour établir <strong>le</strong> contactet travail<strong>le</strong>r avec <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> et <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s plus pauvres<strong>des</strong> communautés <strong>des</strong>servies. Le programme POSER soutient<strong>des</strong> projets en faveur de l’éducation, de l’agriculture,du logement et de l’eau pour garantir <strong>le</strong>s droits de basesociaux et économiques de chaque enfant et de chaquefamil<strong>le</strong>. Si nous savons que la faim et la malnutrition sont<strong>le</strong>s causes sous-jacentes de millions de décès d’<strong>enfants</strong>chaque année – et nous <strong>le</strong> savons – nous devons alorsprescrire une alimentation adéquate en tant que médicamentessentiel pour soutenir la vaccination et <strong>le</strong>s soinspédiatriques. De la même façon, si <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> montrentque l’éducation réduit <strong>le</strong> risque de contracter <strong>le</strong> VIH – etel<strong>le</strong>s <strong>le</strong> montrent – nous devons être prêts à investir <strong>dans</strong>l’accès à l’instruction en tant qu’élément rentab<strong>le</strong> et puissantde notre formulaire de lutte contre <strong>le</strong> VIH et d’autresmaladies de la pauvreté.Nous savons maintenant que faute d’une stratégie globa<strong>le</strong>,gérée par la communauté, <strong>le</strong>s efforts entrepris pourtraiter <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> – et ultérieurement <strong>le</strong>ur mère, <strong>le</strong>ur pèreet <strong>le</strong>urs frères et soeurs – n’aboutiront pas aux dénouementssouhaités. En travaillant avec <strong>le</strong>s ministères de lasanté, <strong>des</strong> institutions internationa<strong>le</strong>s et d’autres organisationsà but non lucratif, nous nous sommes engagés àinverser la vague montante <strong>des</strong> décès et <strong>des</strong> maladiesinfanti<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s zones que nous <strong>des</strong>servons. Notreexpérience en Haïti et <strong>dans</strong> <strong>le</strong> reste du <strong>monde</strong> à présentnous a appris que <strong>le</strong>s services qui s’appuient sur la communautépour améliorer la santé et réduire la pauvreté,liés, <strong>le</strong> cas échéant, à d’excel<strong>le</strong>ntes ressources cliniques,offrent <strong>le</strong>s normes <strong>le</strong>s plus é<strong>le</strong>vées de soins <strong>dans</strong> <strong>le</strong><strong>monde</strong> aujourd’hui, et sont essentiels pour améliorer lasurvie de l’enfant.Le Dr Paul Farmer et <strong>le</strong> Dr Jim Yong Kim sont <strong>le</strong>sco-fondateurs de Partners In Health, une organisationinternationa<strong>le</strong> qui œuvre en faveur de la santé et de lajustice socia<strong>le</strong> en Haïti, au Lesotho, au Malawi, au Pérou,<strong>dans</strong> la Fédération de Russie, au Rwanda et aux États-Unis. Paul Farmer est Pres<strong>le</strong>y Professor of MedicalAnthropology à Harvard University et médecin traitant auBrigham and Women’s Hospital à Boston. Jim Yong Kimest président du Département de médecine socia<strong>le</strong> à laHarvard Medical School, chef de la division de la médecinesocia<strong>le</strong> et <strong>des</strong> inégalités sanitaires du Brigham andWomen’s Hospital, directeur du Centre François-XavierBagnoud pour la santé et <strong>le</strong>s droits de l’homme et anciendirecteur du département du VIH/SIDA de l’Organisationmondia<strong>le</strong> de la santé.où ont lieu <strong>le</strong>s interactions avec<strong>le</strong>s communautés 31 .Nous avons accumulé une vastesomme de connaissances sur <strong>le</strong>s interventionstechniques et contextuel<strong>le</strong>sque l’on doit mettre en œuvre pouraméliorer la santé maternel<strong>le</strong>, néonata<strong>le</strong>et infanti<strong>le</strong>. En revanche, noussavons moins bien ce qui permet derespecter et de maintenir durab<strong>le</strong>mentun engagement politique enfaveur d’une approche de prestationde soins de santé orientée sur <strong>le</strong>srésultats, notamment lorsque <strong>le</strong>scapacités d’un système de santé sontinsuffisantes. <strong>La</strong> communauté internationa<strong>le</strong>est parfaitement capab<strong>le</strong> defixer <strong>des</strong> ordres du jour – comme <strong>le</strong>montre la façon dont <strong>le</strong>s OMD ontété extraits de la Déclaration duMillénaire et sont devenus <strong>le</strong>s critèresincontournab<strong>le</strong>s du développementhumain au début du millénaire. Maisà mi-parcours de la réalisation <strong>des</strong>objectifs, il existe encore un fosséentre <strong>le</strong>s intentions et <strong>le</strong>s actions.RENFORCER LES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES,LE CONTINUUM DE SOINS, ET LES SYSTÈMES DE SANTÉ 91


Des dirigeants et chefs de fi<strong>le</strong>engagés sont souvent essentielsà la réussite de l’élargissement<strong>des</strong> services de santéL’une <strong>des</strong> conclusions <strong>le</strong>s plus fascinantesd’une étude sur l’élargissement<strong>des</strong> services de santé effectuée par <strong>le</strong>Disease Control Priorities Project,une initiative rassemblant plusieursgrands spécialistes mondiaux de lasanté pour évaluer <strong>le</strong>s priorités de lalutte contre <strong>le</strong>s maladies, est <strong>le</strong> rô<strong>le</strong>important que jouent <strong>le</strong>s chefs de fi<strong>le</strong>nationaux pour générer et soutenir lavolonté et <strong>le</strong>s engagements politiquesnécessaires à l’extension <strong>des</strong> programmesde santé. Outre qu’ilsapportent eux-mêmes un vigoureuxsoutien à ces initiatives, ces chefs defi<strong>le</strong> ont aussi pu réunir <strong>des</strong> participantsclés, coordonner <strong>le</strong>s activitéset maintenir l’impulsion donnée àl’élargissement.Le rô<strong>le</strong> <strong>des</strong> dirigeants peut revêtir <strong>des</strong>formes très différentes : une initiativeindividuel<strong>le</strong> comme cel<strong>le</strong> de Faz<strong>le</strong>Hasan Abed, fondateur du BRAC,un programme de santé communautairequi fournit <strong>des</strong> services <strong>des</strong>anté à <strong>des</strong> millions de personnes auBangla<strong>des</strong>h; une mobilisation auxplus hauts niveaux du gouvernement,comme au Mexique, où <strong>le</strong> programmePROGRESA a été défendu par <strong>le</strong>Président Ernesto Zedillo de Leon,puis maintenu et élargi par ses successeurs,Vicente Fox et Felipe Calderón;et <strong>le</strong>s initiatives internationa<strong>le</strong>scomme <strong>le</strong> Programme élargi de vaccination,la révolution de la survie del’enfant, <strong>le</strong> programme GOBI (surveillancede la croissance, thérapeutiquede réhydratation ora<strong>le</strong>, allaitementau sein et vaccination), <strong>le</strong>s multip<strong>le</strong>spartenariats et programmes mondiauxcrées depuis soixante ans pourlutter contre diverses maladies, et plusrécemment, la Prise en charge intégrée<strong>des</strong> maladies de l’enfant (PIME) etl’Initiative accélérée pour la survieet <strong>le</strong> développement de l’enfant.L’une <strong>des</strong> conclusions de l’examen<strong>des</strong> résultats et de l’expérience del’élargissement <strong>des</strong> services de santéest que <strong>le</strong> soutien de ces initiativesexige du temps et <strong>des</strong> engagements.Des investissements durab<strong>le</strong>s entemps et en ressources devront êtrefaits sur plusieurs années pour étendre<strong>le</strong>s programmes sans interruption.Parmi <strong>le</strong>s exemp<strong>le</strong>s clés de cesengagements, on peut citer <strong>le</strong> programmelancé sur 50 ans par <strong>le</strong> Sri<strong>La</strong>nka pour créer un réseau de santérural et <strong>le</strong>s longues campagnesmenées au Népal en faveur <strong>des</strong> supplémentsde micronutriments 33 .Inscrire ces engagements nationauxau sein d’un cadre légal peut garantirla continuité nécessaire de l’appuià l’élargissement du continuum <strong>des</strong>oins au-delà de la durée de viepolitique <strong>des</strong> premiers chefs de fi<strong>le</strong>.Un tel cadre permet de traduire <strong>le</strong>sengagements politiques en mesuresconcrètes pour mobiliser <strong>des</strong> ressourceset établir un budget. Ce programmepolitique à long terme doit s’appuyersur <strong>des</strong> partenariats forgés entre <strong>le</strong>gouvernement, <strong>le</strong>s organisations de lasociété civi<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s organismes dedéveloppement pour maintenir l’élanpolitique, vaincre la résistance auchangement et mobiliser <strong>des</strong> ressources.Il requiert aussi <strong>des</strong> mécanismesde reddition <strong>des</strong> comptes, ainsi que<strong>des</strong> freins et <strong>des</strong> contrepoids pourgarantir <strong>le</strong> bon fonctionnement dusystème.V. Mieux harmoniser<strong>le</strong>s partenariats et <strong>le</strong>sprogrammes mondiauxpour la santéAu cours <strong>des</strong> dix dernières années,l’architecture de l’aide <strong>des</strong>tinée à lasanté a acquis un degré de comp<strong>le</strong>xitésupplémentaire avec la créationde grands Partenariats mondiauxpour la santé. En fonction de la définitionchoisie, on estime qu’il existeplus d’une centaine de cesPartenariats 34 . Ces partenariats formentun groupe diversifié dont <strong>le</strong>sfonctions vont de la mobilisation àl’exécution, et sont de nature, d’amp<strong>le</strong>uret de portée différentes. <strong>La</strong>grande majorité d’entre eux s’intéressentsurtout aux maladies transmissib<strong>le</strong>s– notamment <strong>le</strong> SIDA, la tuberculoseet <strong>le</strong> paludisme. Certains promeuventaussi <strong>des</strong> projets en faveurde la nutrition, comme l’allaitementau sein exclusif précoce et la distributionde suppléments de vitamine A,ou militent pour une amélioration del’eau et <strong>des</strong> moyens d’assainissement.Au cours <strong>des</strong> années récentes, <strong>le</strong>ursactivités se sont surtout concentréessur la réalisation de l’OMD 1, quivise à réduire de moitié, d’ici à 2015,<strong>le</strong> nombre de personnes souffrant dela faim et de la pauvreté <strong>dans</strong> <strong>le</strong><strong>monde</strong>, grâce à <strong>des</strong> programmes telsque l’Initiative pour mettre fin à lafaim et à la malnutrition <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>,l’Alliance mondia<strong>le</strong> pour une nutritionaméliorée, l’Initiative en faveur<strong>des</strong> micronutriments et l’Initiatived’enrichissement de la farine.Sur <strong>le</strong> grand nombre de Partenariatsmondiaux pour la santé qui ont étécréés, seuls quelques-uns ont unimpact profond sur <strong>le</strong> financementde la santé – notamment, l’AllianceGAVI et <strong>le</strong> Fonds mondial de luttecontre <strong>le</strong> SIDA, la tuberculose et <strong>le</strong>paludisme. Les Partenariats mondiauxpour la santé ont mobiliséune quantité importante de nouvel<strong>le</strong>sressources pour lutter contre degraves menaces sanitaires, et ontobtenu un soutien politique et techniquecrucial en faveur de programmesou d’interventions prioritairescontre certaines maladies. Ils ontinsufflé une nouvel<strong>le</strong> énergie à l’aideau développement en soutenant <strong>le</strong>secteur privé et en encourageant <strong>le</strong>spartenariats communautaires à jouerun rô<strong>le</strong> plus actif <strong>dans</strong> la fourniture<strong>des</strong> soins de santé.92 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


En raison de la rapidité avec laquel<strong>le</strong>ces nouvel<strong>le</strong>s institutions sanitaires sesont constituées, <strong>le</strong>s pays en développementont du mal à savoir ce qu’el<strong>le</strong>sfont, et encore plus à <strong>le</strong>s gérer et<strong>le</strong>s coordonner. En outre, ces nouvel<strong>le</strong>sinitiatives pourraient bien compliquer<strong>le</strong>s efforts d’harmonisation et decoordination <strong>des</strong> actions mondia<strong>le</strong>sen faveur de la santé maternel<strong>le</strong>, néonata<strong>le</strong>et infanti<strong>le</strong>. <strong>La</strong> prolifération deces Partenariats mondiaux qui insistentsur <strong>des</strong> résultats rapi<strong>des</strong>, rentab<strong>le</strong>set mesurab<strong>le</strong>s risque d’aggraverla nature « vertica<strong>le</strong> » <strong>des</strong> financementsde la santé en allouant unegrande partie <strong>des</strong> nouveaux fonds à<strong>des</strong> programmes et <strong>des</strong> interventionsspécifiques à certaines maladies, encréant <strong>des</strong> silos de financement et deprestation séparés, et en laissant auxgouvernements bénéficiaires unemarge de manœuvre limitée pourréaffecter ces fonds en fonction de<strong>le</strong>urs priorités, ou pour financer <strong>le</strong>scoûts et <strong>le</strong>s investissements <strong>dans</strong> <strong>le</strong>urssystèmes, comme <strong>le</strong>s salaires et <strong>le</strong>scentres de soins.Instaurer <strong>le</strong>s conditions d’unemeil<strong>le</strong>ure unification <strong>des</strong>programmes et <strong>des</strong> partenariatsmondiaux pour la santéFace à la prolifération <strong>des</strong> partenariatset <strong>des</strong> initiatives en faveur de lasanté, un ensemb<strong>le</strong> de principes relatifsaux meil<strong>le</strong>ures pratiques <strong>des</strong> partenariatsmondiaux pour la santé aété formulé. S’inspirant de laDéclaration de Paris sur l’efficacité del’aide, ces principes ont été avaliséspar <strong>le</strong>s participants et ont à présentété adoptés par <strong>le</strong>s conseils d’administrationde plusieurs Partenariatsmondiaux pour la santé. En outre, <strong>le</strong>Comité d’aide au développement del’OCDE a examiné un « Guide debonnes pratiques pour aligner <strong>le</strong>sprogrammes mondiaux au niveau <strong>des</strong>pays ». Cette démarche répond à unbesoin reconnu <strong>dans</strong> la Déclarationde Paris, à savoir, prendre <strong>des</strong> mesuresconcrète et efficaces pour remédierà la mauvaise intégration <strong>des</strong>programmes et <strong>des</strong> efforts mondiauxaux programmes de développementgénéraux <strong>des</strong> pays partenaires. Dans<strong>le</strong>s domaines de la gouvernance et del’exécution <strong>des</strong> programmes mondiaux,<strong>le</strong>s bonnes pratiques stipu<strong>le</strong>nt<strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s interdépendants <strong>des</strong> financiers(donateurs bilatéraux, institutionsmultilatéra<strong>le</strong>s et fondations privées),<strong>des</strong> pays partenaires et <strong>des</strong> programmesmondiaux.Les programmes mondiaux pour lasanté, menés en partenariat ou individuel<strong>le</strong>mentpar <strong>des</strong> organisations isoléesou <strong>des</strong> donateurs, sont devenusun outil important de l’aide au développement,alors que <strong>le</strong>s donateursbilatéraux, <strong>le</strong>s institutions multilatéra<strong>le</strong>set <strong>le</strong>s fondations privées augmententrapidement <strong>le</strong> montant <strong>des</strong>financements <strong>des</strong>tinés à la prestation<strong>des</strong> services au niveau <strong>des</strong> pays. Cesprogrammes, qui bénéficient aussid’une aide publique substantiel<strong>le</strong>,appel<strong>le</strong>nt l’attention de la communautéinternationa<strong>le</strong> sur <strong>des</strong> questionsd’importance mondia<strong>le</strong>, encouragentl’innovation et la diffusion <strong>des</strong> meil<strong>le</strong>urespratiques, et mettent en commun<strong>le</strong>s financements de multip<strong>le</strong>sdonateurs (harmonisation en amont).Les principes de la Déclaration deParis sur l’efficacité de l’aide – quiinsistent sur <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> <strong>des</strong> pays,l’harmonisation et l’alignement, et laresponsabilité mutuel<strong>le</strong> – s’appliquentà <strong>des</strong> programmes menés aussi bien àl’échel<strong>le</strong> mondia<strong>le</strong> qu’à cel<strong>le</strong> <strong>des</strong> pays.Des étu<strong>des</strong> de pays confirment que<strong>le</strong>s problèmes de mise en œuvre sont<strong>le</strong>s mêmes <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s deux cas, maisque de nombreux programmes mondiauxrencontrent <strong>des</strong> difficultés spécifiques.Ce sont, par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>manque de représentation loca<strong>le</strong> etl’harmonisation insuffisante <strong>des</strong>efforts <strong>des</strong> donateurs qui en décou<strong>le</strong>,l’incompatibilité <strong>des</strong> initiatives avec<strong>le</strong>s priorités et <strong>le</strong>s budgets du gouvernement,<strong>des</strong> mécanismes parallè<strong>le</strong>s decoordination et d’exécution, et unetraction centrifuge <strong>des</strong> ressourceshumaines et financières qui sontdétournées <strong>des</strong> programmes nationauxpertinents.Les bonnes pratiques se fondent sur<strong>le</strong>s principes — et <strong>le</strong>urs indicateurs —de la Déclaration de Paris, en <strong>le</strong>sappliquant et en <strong>le</strong>s étendant pourrefléter la <strong>situation</strong> spécifique <strong>des</strong>programmes mondiaux. El<strong>le</strong>s visentprincipa<strong>le</strong>ment à améliorer l’efficacité<strong>des</strong> programmes mondiaux, en coursou en projet, qui fournissent <strong>des</strong>financements importants au niveau<strong>des</strong> pays. Toutefois, certaines de cesbonnes pratiques, notamment cel<strong>le</strong>squi ont trait à la sé<strong>le</strong>ctivité et à lagouvernance, ont aussi <strong>des</strong> implicationspour <strong>le</strong>s programmes mondiauxen général.Les financiers, <strong>le</strong>s pays partenaires,<strong>le</strong>s programmes mondiaux et <strong>le</strong>sdonateurs privés sont invités à se servirde ces directives à titre expérimental.<strong>La</strong> surveillance d’une applicationpilote <strong>des</strong> bonnes pratiques s’effectuera<strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre de l’utilisation dela santé comme secteur témoin pourévaluer la mise en œuvre effective dela Déclaration de Paris sur l’efficacitéde l’aide, et sera soumise à l’attentiondu Forum de haut niveau sur l’efficacitéde l’aide qui se tiendra à Accra,Ghana, en septembre <strong>2008</strong>.RENFORCER LES PARTENARIATS COMMUNAUTAIRES,LE CONTINUUM DE SOINS, ET LES SYSTÈMES DE SANTÉ 93


RÉSUMÉLes OMD ne sontpas l’inventiond’un groupe d’utopistes. Ils sont <strong>le</strong>fruit de réf<strong>le</strong>xions rigoureuses et decalculs précis effectués par certains<strong>des</strong> hommes politiques, expertsdu développement, économisteset scientifiques <strong>le</strong>s plus en vue du<strong>monde</strong> et représentent à l’heureactuel<strong>le</strong> <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur espoir qu’al’humanité d’orienter la planètevers un avenir plus viab<strong>le</strong>.Lorsque <strong>le</strong>s objectifs seront réalisés,<strong>des</strong> centaines de millions d’<strong>enfants</strong>,d’hommes et de femmesseront à l’abri de la faim, aurontaccès à de l’eau salubre et à <strong>des</strong>installations sanitaires de base,s’instruiront et bénéficieront <strong>des</strong>mêmes avantages économiques etpossibilités politiques que <strong>le</strong> restede la population. Bien que plusieursrégions et pays aient pris du retard,il est encore possib<strong>le</strong> d’atteindretous <strong>le</strong>s objectifs <strong>dans</strong> <strong>le</strong> tempsqu’il reste à condition de disposerde la volonté politique, <strong>des</strong> ressourceset <strong>des</strong> stratégies nécessaires.Peut-on mobiliser cette volontépolitique ? Peut-on intensifier àl’échel<strong>le</strong> individuel<strong>le</strong> et col<strong>le</strong>ctive<strong>le</strong>s structures, stratégies, actions etressources de façon à mener uneaction unifiée en vue d’atteindre<strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur intégralité et <strong>dans</strong> <strong>le</strong>sdélais impartis <strong>le</strong>s OMD relatifs à lasanté ? Pour résumer, la réponseest « oui », mais seu<strong>le</strong>ment àPour atteindre <strong>le</strong>s OMD relatifs à la santé,il faudra mener une action unifiée ets’appuyer sur <strong>des</strong> partenariats en faveurde la survie et de la santé <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong>nouveau-nés et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>. Des <strong>enfants</strong>attendent d’être vaccinés au Bangla<strong>des</strong>h.condition que <strong>le</strong>s gouvernements,<strong>le</strong>s donateurs, la société civi<strong>le</strong> et <strong>le</strong>sautres parties concernées s’unissenten faveur de la survie de l’enfantet s’engagent à veil<strong>le</strong>r à la réalisation<strong>des</strong> OMD relatifs à la santé.Il s’agit de refuser tout cynisme ettoute léthargie et de dépasser <strong>le</strong>spromesses sans <strong>le</strong>ndemain dupassé. Car en dernière analyse,rien n’est plus nob<strong>le</strong> ou précieuxque de sauver la vie d’un enfant.


LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>5S’unir pour la survie <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>© UNICEF/HQ06-0963/Shehzad NooraniMême si <strong>le</strong>s Objectifs du Millénairepour <strong>le</strong> développement sont réalisés,<strong>le</strong> <strong>monde</strong> ne sera pas parfait. <strong>La</strong> pauvretéexistera encore. Des <strong>enfants</strong>et <strong>le</strong>urs mères mourront encore decauses que l’on aurait pu éviter. Etil faudra encore se préoccuper del’environnement. Mais d’après <strong>le</strong>sestimations du Projet du Millénaire,<strong>le</strong> conseil consultatif indépendantqui a présenté <strong>le</strong>s recommandationsportant sur <strong>le</strong>s OMD lors du Sommetmondial de 2005, la réalisation <strong>des</strong>objectifs pourrait permettre de sauverla vie de 30 millions d’<strong>enfants</strong> et de2 millions de mères. Plus de 300 millionsde personnes ne souffriraientplus de la faim. Des centaines demillions auraient accès à de l’eaupotab<strong>le</strong> et à <strong>des</strong> installations sanitairesde base. Des millions d’<strong>enfants</strong>iraient à l’éco<strong>le</strong> et <strong>des</strong> millions defemmes bénéficieraient de possibilitéssur <strong>le</strong>s plans économique et politique 1 .Les OMD ne sont pas l’invention d’ungroupe d’utopistes. Ils sont <strong>le</strong> fruit deréf<strong>le</strong>xions rigoureuses et de calculsprécis effectués par certains <strong>des</strong> hommespolitiques, experts du développement,économistes et scientifiques <strong>le</strong>splus en vue du <strong>monde</strong> et représententà l’heure actuel<strong>le</strong> <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur espoirqu’a l’humanité d’orienter la planètevers un avenir plus viab<strong>le</strong>. Il s’agitd’objectifs réalisab<strong>le</strong>s, qui sont tout àfait du domaine du possib<strong>le</strong> – à conditionde disposer de la volonté politique,<strong>des</strong> moyens et <strong>des</strong> stratégiesnécessaires. Décider de réaliser cesobjectifs est la première étape indispensab<strong>le</strong>.Les autres mesures nécessairesà la réalisation <strong>des</strong> OMD relatifs àla santé – énoncées ci-après – peuventêtre prises en grande partie <strong>dans</strong> <strong>le</strong>cadre <strong>des</strong> approches actuel<strong>le</strong>s de lasanté <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong> nouveau-nés et<strong>des</strong> <strong>enfants</strong>.Peut-on mobiliser cette volontépolitique ? Peut-on intensifier àl’échel<strong>le</strong> individuel<strong>le</strong> et col<strong>le</strong>ctive <strong>le</strong>sprogrammes, stratégies, actions etressources de façon à mener uneaction unifiée en vue d’atteindre <strong>dans</strong><strong>le</strong>ur intégralité et <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s délais impartis<strong>le</strong>s OMD relatifs à la santé ? Lerapport <strong>La</strong> Situation <strong>des</strong> <strong>enfants</strong><strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> <strong>2008</strong> définit à l’échel<strong>le</strong>globa<strong>le</strong> six domaines d’action essentiels<strong>dans</strong> <strong>le</strong>squels il est nécessairede s’engager de façon unifiée afind’intensifier de toute urgence l’actionen faveur de la survie <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong>nouveau-nés et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> ainsi quedu droit <strong>des</strong> femmes et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> àla santé et au bien-être :• Œuvrer à la mise en place deconditions favorab<strong>le</strong>s à la survie età la santé <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong> nouveaunéset <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>.• Instaurer et renforcer <strong>le</strong> continuumde soins <strong>dans</strong> la durée et à grandeéchel<strong>le</strong>.• Mettre en œuvre à plus grandeéchel<strong>le</strong> <strong>des</strong> services essentielsintégrés en renforçant <strong>le</strong>s systèmesde santé et <strong>le</strong>s partenariatscommunautaires.• Développer <strong>le</strong>s données, <strong>le</strong>s rechercheset <strong>le</strong>s conclusions sur <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>ss’appuie l’action.• Mobiliser <strong>des</strong> ressources pour <strong>le</strong>smères, <strong>le</strong>s nouveau-nés et <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong>.• Faire de la survie <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong>nouveau-nés et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> unimpératif mondial.Instaurer <strong>des</strong> conditionsfavorab<strong>le</strong>s à la survie et à la santéde l’enfantSi <strong>La</strong> Situation <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong><strong>monde</strong> <strong>2008</strong> met principa<strong>le</strong>mentl’accent sur <strong>le</strong>s interventions et <strong>le</strong>sapproches essentiel<strong>le</strong>s qui permettentvéritab<strong>le</strong>ment de sauver <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>,<strong>des</strong> changements plus profonds etstructurels sont nécessaires. Il faut,pour fournir <strong>des</strong> services de santé dequalité aux femmes et aux <strong>enfants</strong>,disposer de conditions <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>sils puissent se maintenir en vie et95


Un cadre de vie sain et sûr est une condition essentiel<strong>le</strong> à la survie et au bien-être <strong>des</strong>mères et de <strong>le</strong>urs <strong>enfants</strong>. Une femme reçoit un diplôme après avoir suivi un coursd’éducation parenta<strong>le</strong>, Turquie.s’épanouir. L’absence de conflit est lacondition préalab<strong>le</strong> la plus évidente.<strong>La</strong> paix et la sécurité sont <strong>des</strong> conditionsessentiel<strong>le</strong>s au bon fonctionnement<strong>des</strong> programmes de santé, qu’ils’agisse de services dispensés <strong>dans</strong> <strong>des</strong>centres de santé, de services fournissur <strong>le</strong> terrain ou de partenariats communautaires.Lorsqu’on ne parvientpas à rég<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s conflits, il est de laplus haute importance d’aider et deprotéger <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> et <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong>pris au piège de <strong>situation</strong>s d’urgencecomp<strong>le</strong>xes. Bien que <strong>le</strong> droit internationalne reconnaisse pas <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>comme <strong>des</strong> « zones de paix », <strong>des</strong>« journées de tranquillité » au cours<strong>des</strong>quel<strong>le</strong>s l’arrêt <strong>des</strong> combats permetaux agents de santé d’administrer <strong>des</strong>vaccins, ont été décrétées au cours<strong>des</strong> dernières décennies <strong>dans</strong> <strong>des</strong> paysaussi divers que l’Afghanistan,l’Angola, <strong>le</strong> Liban, la Républiquedémocratique du Congo, El Salvador,la Somalie, <strong>le</strong> Soudan et Sri <strong>La</strong>nka 2 .Il est tout aussi important que l’<strong>enfants</strong>e sente en sécurité, ce qui n’estpas <strong>le</strong> cas lorsqu’il vit en période deconflit armé, <strong>dans</strong> <strong>des</strong> communautésoù sévissent la vio<strong>le</strong>nce et la criminalitéou <strong>dans</strong> un foyer déchiré par <strong>des</strong>conflits. Les nourrissons et <strong>le</strong>s jeunes<strong>enfants</strong> sont très sensib<strong>le</strong>s au <strong>monde</strong>qui <strong>le</strong>s entoure. L’attente de la criseà venir, qu’il s’agisse de l’explosiond’une mine terrestre ou d’une agressionsexuel<strong>le</strong> par un membre ou unami de la famil<strong>le</strong>, est parfois presqueaussi traumatisante et déstabilisanteque la crise el<strong>le</strong>-même. Pour prévenirla vio<strong>le</strong>nce à l’égard <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>, il est© UNICEF/HQ05-1173/Roger LeMoyneessentiel de reconnaître <strong>le</strong>ur droit àun environnement protecteur, d’adopter<strong>le</strong>s mesures législatives adéquateset de <strong>le</strong>s faire appliquer.L’équité est une autre dimension crucia<strong>le</strong>d’un environnement protecteur.Dans de trop nombreux pays, <strong>le</strong>spauvres sont automatiquement négligéset marginalisés par <strong>le</strong> système <strong>des</strong>anté. D’autres sont exclus de serviceset de pratiques essentiels en raisonde <strong>le</strong>ur sexe, de <strong>le</strong>ur handicap, dela cou<strong>le</strong>ur de <strong>le</strong>ur peau ou de <strong>le</strong>urorigine ethnique. Il est impératif deveil<strong>le</strong>r à ce que <strong>le</strong>s systèmes de santéet <strong>le</strong>s programmes de survie de lamère et de l’enfant soient fondés surl’égalité <strong>des</strong> droits et rectifient de tel<strong>le</strong>siniquités. En outre, pour soignerceux qui sont actuel<strong>le</strong>ment exclus,<strong>le</strong>s programmes de santé doivent êtreintégrés aux stratégies visant à remédieraux causes profon<strong>des</strong>, ainsiqu’aux effets, de la marginalisationet de l’exclusion.Pour améliorer durab<strong>le</strong>ment la santé<strong>des</strong> femmes et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>, il faudraéga<strong>le</strong>ment faire progresser l’égalité<strong>des</strong> sexes et accroître <strong>le</strong> pouvoir d’action<strong>des</strong> femmes. Quels que soient <strong>le</strong>sservices de santé proposés et la façondont ils sont dispensés, de nombreux<strong>enfants</strong> seront exclus tant que <strong>le</strong>sfemmes n’auront pas un plus grandpouvoir de décision au sein du foyer.Bon nombre d’étu<strong>des</strong> ont confirmél’influence importante et positive del’éducation et <strong>des</strong> possibilités de travailsur <strong>le</strong> bien-être <strong>des</strong> femmes, quise traduisent par de meil<strong>le</strong>urs soins etune plus grande chance de surviepour <strong>le</strong>urs <strong>enfants</strong>.Instaurer et renforcer <strong>le</strong>continuum de soins <strong>dans</strong> la duréeet à grande échel<strong>le</strong>C’est à la naissance et pendant <strong>le</strong>spremiers jours de <strong>le</strong>ur vie que <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> sont <strong>le</strong> plus vulnérab<strong>le</strong>s. Cessoins de santé sont donc cruciaux96 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


pendant la grossesse, à la naissanceet pendant la période néonata<strong>le</strong>. Cecontinuum de soins devrait se poursuivrependant la première enfanceet <strong>le</strong> bas âge, <strong>des</strong> services essentielsdevant être dispensés à la mère et àl’enfant à <strong>des</strong> sta<strong>des</strong> décisifs du cyc<strong>le</strong>de vie. Cette approche fondée sur<strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> de vie reconnaît qu’il seranécessaire de fournir aux fil<strong>le</strong>s, éducation,autonomie et services de santéreproductive à l’ado<strong>le</strong>scence, car bonnombre d’entre el<strong>le</strong>s deviendrontmères à <strong>le</strong>ur tour – en 2005, environ13 % <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> sont nés de mèresâgées de 15 à 19 ans 3 . Et il faudramaintenir ce continuum de soins toutau long de <strong>le</strong>ur vie de femme. Pourêtre efficace, il doit s’appuyer sur <strong>des</strong>oli<strong>des</strong> liens entre <strong>le</strong>s foyers, la communauté,<strong>le</strong>s services de proximité,<strong>le</strong>s services cliniques <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s centresde santé primaires. Ces derniers, à<strong>le</strong>ur tour, devront forger <strong>des</strong> liensétroits avec <strong>des</strong> hôpitaux de district.Établir de tels liens permet généra<strong>le</strong>mentd’augmenter <strong>le</strong> taux d’utilisation<strong>des</strong> services. Cela signifie éga<strong>le</strong>mentque <strong>le</strong>s femmes et <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>seront moins nombreux à passerentre <strong>le</strong>s mail<strong>le</strong>s du fi<strong>le</strong>t.Le foyer et la communauté sont <strong>le</strong>slieux où <strong>le</strong>s pratiques de soins <strong>des</strong><strong>enfants</strong> et <strong>le</strong>s comportements ayanttrait à la demande de soins sontacquis et entretenus. Ils sont souventinitiés au cours d’une visite <strong>dans</strong> uncentre de santé pendant la grossesse,qui constitue parfois la première prisede contact d’une femme avec <strong>le</strong> systèmede santé officiel. Les soins anténatalssont importants car ils aident<strong>le</strong>s femmes à identifier <strong>le</strong>s risquespotentiels et à planifier une grossessesans risque. En l’absence de centres <strong>des</strong>anté proches, il faut fournir <strong>des</strong> servicessur <strong>le</strong> terrain en faisant appel àdu personnel <strong>des</strong> centres périphériqueset de district. Ces services se composentgénéra<strong>le</strong>ment de soins anténatals,postnatals et infanti<strong>le</strong>s.L’hôpital de district est au sommet<strong>des</strong> systèmes de santé <strong>des</strong>tinés auxcommunautés et ménages et doit disposerde personnel et d’équipementadéquat pour prendre en charged’éventuel<strong>le</strong>s complications pendantl’accouchement. Au niveau <strong>des</strong> soinsde santé primaires, il faut que <strong>le</strong>s installationset <strong>le</strong> personnel soient préparésà assister <strong>des</strong> accouchementssans complication et à prodiguerd’urgence <strong>des</strong> soins obstétriques debase et <strong>des</strong> soins immédiats auxnouveau-nés, y compris <strong>des</strong> soins deréanimation. <strong>La</strong> qualité <strong>des</strong> soinsfournis à ces trois niveaux, et <strong>le</strong>urinterconnexion, est essentiel<strong>le</strong> pourfournir un continuum de soins <strong>dans</strong>la durée et à grande échel<strong>le</strong> 4 .Développer <strong>le</strong>s services essentielsintégrés en renforçant <strong>le</strong>ssystèmes de santé et <strong>le</strong>spartenariats communautairesDans beaucoup <strong>des</strong> pays <strong>le</strong>s pluspauvres, <strong>le</strong>s systèmes de santé sontprécaires et morcelés, accablés deproblèmes allant d’une grave pénuriede personnel qualifié au manque definancement, de matériel et de fournitureset à l’incapacité de produire etd’utiliser de l’information. À moyenet à long terme, <strong>le</strong> plus sûr moyen deréaliser <strong>le</strong>s Objectifs du Millénairepour <strong>le</strong> développement consiste àrenforcer <strong>le</strong>s systèmes de santé nationaux.Les partenariats communautaires<strong>dans</strong> <strong>le</strong> domaine <strong>des</strong> soins <strong>des</strong>anté primaires peuvent permettre demettre en œuvre à grande échel<strong>le</strong> <strong>des</strong>services <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s régions d’un paysqui sont diffici<strong>le</strong>s d’accès et de renforcer<strong>le</strong>s systèmes de santé. Commecela est indiqué <strong>dans</strong> <strong>le</strong> présent rapport,de plus en plus d’étu<strong>des</strong> montrentque <strong>des</strong> interventions intégréespeuvent être efficacement fournies àl’échel<strong>le</strong> communautaire tout au longdu cyc<strong>le</strong> de vie. En outre, on peut, endonnant aux individus <strong>le</strong>s moyens deprendre en charge, en partie aumoins, <strong>le</strong>ur propre santé – et cel<strong>le</strong> de<strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong> – avoir un impact profondet durab<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> développement.Les médias, qui sont en mesure dediffuser <strong>des</strong> messages essentiels <strong>des</strong>anté à faib<strong>le</strong> coût, peuvent contribuerà transmettre aux membresd’une communauté <strong>le</strong>s informationsdont ils ont besoin pour réaliser <strong>des</strong>changements <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur vie. On peuten outre faire appel à <strong>des</strong> organisationsde la société civi<strong>le</strong> spécialistes<strong>des</strong> approches participatives pourpromouvoir certains aspects de lasurvie et de la santé de l’enfant, àcondition de <strong>le</strong>ur donner <strong>le</strong>s consignesnécessaires et d’assurer un suiviattentif. <strong>La</strong> mobilisation communautairene doit pas incomber seu<strong>le</strong>mentà <strong>des</strong> ministères de la santé déjàdébordés. Les autorités loca<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>sministères chargés de la promotionde la femme peuvent jouer un rô<strong>le</strong>crucial à cet égard, aux côtés <strong>des</strong>associations de femmes et <strong>des</strong> responsab<strong>le</strong>sde la société civi<strong>le</strong>, si la possibilité<strong>le</strong>ur est donnée de participerdès <strong>le</strong> début.Bien que <strong>le</strong>s programmes actuels <strong>des</strong>urvie de l’enfant mettent l’accent sur<strong>des</strong> solutions de faib<strong>le</strong> technicité, <strong>le</strong>sderniers progrès technologiques pourraientpermettre de soigner <strong>le</strong>s populations<strong>le</strong>s plus diffici<strong>le</strong>s à atteindre.De simp<strong>le</strong>s outils de diagnostic ontpar exemp<strong>le</strong> été mis au point pourdétecter <strong>le</strong> paludisme et <strong>le</strong> VIH etanalyser la qualité de l’eau. Après uneformation de base, ces tests peuventêtre administrés même <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s dispensaires<strong>le</strong>s plus rudimentaires. Lesprogrès de la biotechnologie permettentde produire <strong>des</strong> vaccins recombinésplus sûrs et <strong>des</strong> recherches sontactuel<strong>le</strong>ment menées pour fabriquer<strong>des</strong> vaccins n’ayant pas à être réfrigéréset pouvant être administrés partimbre cutané, pulvérisation nasa<strong>le</strong>ou autres techniques, plutôt que parinjection. Ces avancées potentiel<strong>le</strong>spourraient avoir d’immensesS’UNIR POUR LA SURVIE DES ENFANTS 97


© UNICEF/HQ06-2402/Susan MarkiszCette approche intégrée du développement <strong>des</strong> systèmes de santé est essentiel<strong>le</strong> à la promotion de la survie et de la santé de l’enfant.Cette famil<strong>le</strong> participe au programme Trio por la Vida (‘Trio pour la vie’), qui a pour but de promouvoir l’inscription <strong>des</strong> naissances,l’allaitement maternel et la vaccination au Venezuela.répercussions sur l’extension <strong>des</strong>services de vaccination 5 .Bien qu’el<strong>le</strong>s commencent à peine àêtre utilisées <strong>dans</strong> ce domaine, <strong>le</strong>stechnologies de l’information ontaussi un rô<strong>le</strong> à jouer en matière <strong>des</strong>urvie et de santé de l’enfant <strong>dans</strong><strong>le</strong>s pays en développement. Grâce àl’utilisation croissante de téléphonesportab<strong>le</strong>s, de courrier é<strong>le</strong>ctronique etd’Internet, la « santé é<strong>le</strong>ctronique »(eHealth) et la télémédecine peuventdéjà venir en aide aux habitantsde régions éloignées et pourraientavoir de bien plus nombreusesapplications. En outre, <strong>le</strong>s agentsde santé peuvent ainsi contacter plusfaci<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s centres de soins et, sibesoin est, <strong>le</strong>s services et <strong>le</strong>s centresd’orientation <strong>des</strong> hôpitaux 6 .Réunir davantage de donnéesComprendre un problème permet de<strong>le</strong> résoudre à moitié. Si la <strong>situation</strong>généra<strong>le</strong> <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> estclairement définie, <strong>le</strong>s conditions loca<strong>le</strong>ssont parfois mal connues. Faute <strong>des</strong>tatistiques fiab<strong>le</strong>s, il est diffici<strong>le</strong> pour<strong>le</strong>s dirigeants de nombreux pays d’établir<strong>des</strong> priorités, d’évaluer l’efficacité<strong>des</strong> programmes ou de suivre <strong>le</strong>s progrèsréalisés. Il arrive même que <strong>le</strong>ssystèmes d’état civil – qui permettentd’inscrire <strong>le</strong>s principaux événementsde la vie, y compris <strong>le</strong>s naissances et<strong>le</strong>s décès – ne couvrent parfois qu’unepartie du pays, à supposer qu’ils existent.L’inscription <strong>des</strong> naissances, enparticulier, est essentiel<strong>le</strong> pour protéger<strong>le</strong>s droits <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> et obtenir <strong>des</strong>données exactes sur la populationd’un pays (voir Chapitre 1, page 22).Pour formu<strong>le</strong>r <strong>des</strong> stratégies visant àdévelopper <strong>le</strong>s partenariats communautaires,<strong>le</strong> continuum de soins et<strong>des</strong> systèmes de santé efficaces, il estindispensab<strong>le</strong> de disposer d’informationset d’analyses de <strong>situation</strong> exactessur la santé, la nutrition, l’eau,l’assainissement et l’hygiène, ainsique <strong>le</strong> VIH et <strong>le</strong> SIDA parmi <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> du <strong>monde</strong>. <strong>La</strong> diffusion dedonnées, l’évaluation <strong>des</strong> résultats etla planification stratégique <strong>dans</strong> <strong>le</strong>spays en développement s’appuientsur un vaste ensemb<strong>le</strong> de ressources,dont <strong>le</strong>s enquêtes auprès <strong>des</strong> ménages,<strong>le</strong>s enquêtes en grappe à indicateursmultip<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s bilans statistiquescomme la série Progrès pour <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> publiée par l’UNICEF ; lasérie de The <strong>La</strong>ncet portant sur lasurvie et la santé de l’enfant, <strong>des</strong>98 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


nouveau-nés et <strong>des</strong> mères ; et <strong>le</strong>spublications évaluant <strong>le</strong>s progrèsaccomplis <strong>dans</strong> la réalisation <strong>des</strong>Objectifs du Millénaire pour <strong>le</strong>développement publiées par <strong>le</strong>Programme <strong>des</strong> Nations Unies pour<strong>le</strong> développement, la Banque mondia<strong>le</strong>et l’Organisation mondia<strong>le</strong> dela Santé, entre autres. Ces initiativesviennent compléter <strong>le</strong>s efforts entreprispar <strong>le</strong>s pays en développementà l’échel<strong>le</strong> nationa<strong>le</strong> pour obtenir,analyser et diffuser <strong>des</strong> données etinformations essentiel<strong>le</strong>s portant sur<strong>le</strong>s moyens déployés et <strong>le</strong>s résultatsobtenus <strong>dans</strong> <strong>le</strong> domaine de la santé<strong>des</strong> mères, <strong>des</strong> nouveau-nés et <strong>des</strong><strong>enfants</strong>.L’obligation de rendre compte étantde plus en plus importante, à la fois àla suite <strong>des</strong> OMD et <strong>des</strong> nouvel<strong>le</strong>sinitiatives mondia<strong>le</strong>s de santé, il estimpératif de pouvoir s’appuyer surun solide ensemb<strong>le</strong> de données. Bienqu’il existe déjà largement assez d’informationpour agir, il reste toutefoisnécessaire de mener <strong>des</strong> recherches etévaluations plus rigoureuses sur <strong>le</strong>sprogrammes qui marchent, de partagersystématiquement <strong>le</strong>s bonnespratiques et de mieux diffuser <strong>le</strong>snouvel<strong>le</strong>s informations.Mobiliser <strong>des</strong> ressources pour<strong>le</strong>s mères, <strong>le</strong>s nouveau-nés et<strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>Il est généra<strong>le</strong>ment admis que, enplus de mobiliser <strong>le</strong>urs propresressources, <strong>le</strong>s pays <strong>le</strong>s plus pauvresauront besoin d’une aide importante<strong>des</strong> pays plus riches afin de réaliser<strong>le</strong>s OMD. D’après <strong>le</strong>s estimationsdu Projet du Millénaire, <strong>le</strong> montanttotal de l’aide publique au développement(APD) nécessaire à la réalisation<strong>des</strong> OMD était de 135 milliardsde dollars É.-U. en 2006, mais seuls104 milliards de dollars ont étéaccordés en 2006 7 (voir Figure 5.1).Au vu <strong>des</strong> tendances actuel<strong>le</strong>s, l’APDdevrait atteindre environ 200 milliardsde dollars en 2015. Ces montantsestimatifs représentent environ0,5 % du produit national brut(PNB) <strong>des</strong> pays donateurs - 0,44 %en 2006 et 0,54 % en 2015, respectivement.Lorsqu’on tient compte <strong>des</strong>coûts supplémentaires – liés parexemp<strong>le</strong> à de grands projets d’infrastructure,à l’adaptation aux changementsclimatiques et à la reconstructionaprès <strong>des</strong> conflits, on arriveà un objectif plus probab<strong>le</strong> de0,7 % du PNB <strong>des</strong> pays donateurs.Paradoxa<strong>le</strong>ment, ce montant tout àfait abordab<strong>le</strong> correspond aux engagementsdéjà pris par <strong>le</strong>s pays donateurs.Il y a plus de 35 ans, <strong>le</strong>s principauxpays industrialisés ont promisd’allouer 0,7 % de <strong>le</strong>ur PNB àl’APD 8 . En 2002, cet objectif de0,7 % a été de nouveau confirmépar tous <strong>le</strong>s pays <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre duConsensus de Monterrey.Qu’en est-il aujourd’hui ? Seize <strong>des</strong>22 pays membres du Comité d’aideau développement de l’OCDE ontatteint <strong>le</strong> montant d’APD qu’ils sesont fixé comme objectif en 2006 àMonterrey. Mais il faut encourager<strong>le</strong>s six autres pays à tenir <strong>le</strong>urspromesses 9 .Bien entendu, <strong>le</strong>s pays qui cherchentà réaliser <strong>le</strong>s OMD ont <strong>des</strong> besoinsdifférents. D’après <strong>le</strong>s dernièresdonnées disponib<strong>le</strong>s, l’UNICEF metactuel<strong>le</strong>ment au point pays par paysFigure 5.1Une sé<strong>le</strong>ction de flux financiers en direction <strong>des</strong> pays en développementAide publique au développement(CAD)*Transferts de fonds<strong>des</strong> travail<strong>le</strong>urs54 hausse de 93 %10484hausse de 137 %19920002006**Bénéfices rapatriés sur <strong>le</strong>sinvestissements étrangers directs35125hausse de 261 %Entrées nettes d'investissementsde portefeuil<strong>le</strong>13hausse de 602 %94Entrées nettes d'investissementsétrangers directs167325hausse de 95 %Flux nets privés (dette + portefeuil<strong>le</strong>)187hausse de 246 %6470 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550 600 650 700En milliards de dollars* Aide publique au développement fournie par <strong>le</strong>s membres du Comité d’aide au développement de l’OCDE. **Estimation.Source : Banque mondia<strong>le</strong>, Global Development Finance 2007: The globalization of corporate finance in developing countries, Washington, D.C.,2007, p. 37, 55.750S’UNIR POUR LA SURVIE DES ENFANTS 99


une liste de politiques à envisagerpour réaliser <strong>le</strong>s OMD relatifs à lasanté, qui sera soumise à l’examen<strong>des</strong> gouvernements et de <strong>le</strong>urspartenaires du domaine de la santématernel<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong>. Cela aideraéga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s pays à mettre en évidenceet à comb<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s lacunes del’assistance financière.En Afrique subsaharienne, où la<strong>situation</strong> <strong>des</strong> jeunes <strong>enfants</strong> est laplus critique, l’UNICEF, l’OMS et laBanque mondia<strong>le</strong> ont collaboré en2006 à une analyse <strong>des</strong> budgets qu’ilfaudrait allouer pour réduire la mortalitéinfanti<strong>le</strong> (voir Encadré, chapitre4, page 78). En mettant en œuvreà plus grande échel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s interventionsen cours présentées <strong>dans</strong> cerapport, on pourrait réduire de35 % d’ici à 2009 <strong>le</strong> nombre dedécès d’<strong>enfants</strong> de moins de cinq ansen allouant 2,50 dollars de plus parhabitant (ou environ 800 dollars parvie sauvée). Pour réaliser <strong>dans</strong> sonintégralité <strong>le</strong> quatrième OMD –réduire de deux tiers d’ici à 2015 laRenforcer la col<strong>le</strong>cte <strong>des</strong> données et <strong>le</strong> suivi pour prendre <strong>des</strong>décisions en matière de santé publique« Ce n’est pas parce que <strong>le</strong>s pays sont pauvres qu’ils nepeuvent pas se permettre d’obtenir de bonnes informationssanitaires; c’est parce qu’ils sont pauvres qu’ils ne peuventpas se permettre de s’en passer. » Réseau de métrologiesanitaire, Organisation mondia<strong>le</strong> de la SantéDisposer d’informations fiab<strong>le</strong>s est essentiel à la prise dedécisions en matière de santé publique, car el<strong>le</strong>s influencent<strong>le</strong>s politiques, programmes, budgets et évaluations etconstituent la base à partir de laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s pouvoirs publicsrendent compte à <strong>le</strong>urs citoyens de la réalisation de <strong>le</strong>ursengagements. Dans de nombreux pays en développement,<strong>des</strong> lacunes existent cependant en matière de col<strong>le</strong>cte, dediffusion et d’analyse de données du fait d’investissementsinsuffisants <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s systèmes d’information sanitaire. Àmesure que <strong>le</strong>s problèmes de santé se multiplient et quel’échéance <strong>des</strong> Objectifs du Millénaire pour <strong>le</strong> développementrelatifs à la santé se rapproche, il est impératif de disposerd’informations fiab<strong>le</strong>s.Avant <strong>le</strong> milieu <strong>des</strong> années 1990, de graves insuffisances enmatière de données empêchaient d’effectuer <strong>le</strong>s analysesexactes et efficaces nécessaires à la prise de ces décisionsde santé publique. Par exemp<strong>le</strong>, seuls 38 pays en développementdisposaient de données permettant de déterminersi <strong>le</strong>s taux de dénutrition augmentaient ou baissaient parmi<strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> – un indicateur de base de la santé et du bienêtre<strong>des</strong> <strong>enfants</strong>. Pour comb<strong>le</strong>r ces graves lacunes et faciliter<strong>le</strong> suivi de la réalisation <strong>des</strong> objectifs fixés lors duSommet mondial de 1990 pour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>, l’UNICEF a misau point en 1995 <strong>le</strong>s enquêtes en grappes à indicateursmultip<strong>le</strong>s, conçues pour fournir <strong>des</strong> données quantitativessur un grand nombre de domaines, dont la santé et lanutrition de l’enfant, la protection <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>, l’éducation,<strong>le</strong> VIH et <strong>le</strong> SIDA et la santé maternel<strong>le</strong>.Depuis 1995, près de 200 enquêtes de ce type ont été réalisées<strong>dans</strong> une centaine de pays et territoires. Le cyc<strong>le</strong>actuel d’enquêtes, mis en œuvre <strong>dans</strong> plus de 50 pays en2005 et 2006, fournit <strong>des</strong> données relatives à 21 <strong>des</strong> 53sous-indicateurs <strong>des</strong> OMD. Il s’agit, conjointement auxenquêtes démographiques et sanitaires, d’une initiativecomplémentaire parrainée par l’Agency for InternationalDevelopment <strong>des</strong> Etats-Unis (USAID) avec laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s donnéessont harmonisées, de la première source d’informationservant au suivi de la réalisation <strong>des</strong> OMD.Le suivi <strong>des</strong> progrès accomplis <strong>dans</strong> la réalisation <strong>des</strong>Objectifs du Millénaire pour <strong>le</strong> développement a éga<strong>le</strong>mentfavorisé la création d’une série de groupes interorganisationsqui traitent spécifiquement de questions techniques etméthodologiques, y compris <strong>des</strong> indicateurs de normalisationet <strong>des</strong> outils de suivi, et renforcent <strong>le</strong>s capacités statistiquesà l’échel<strong>le</strong> <strong>des</strong> pays, procèdent à <strong>des</strong> estimationscommunes et harmonisent <strong>le</strong> travail de suivi entre partenaires.Ces groupes s’occupent par exemp<strong>le</strong> de la mortalité<strong>des</strong> moins de cinq ans et de la mortalité maternel<strong>le</strong>, del’eau et de l’assainissement, de la vaccination, du paludismeet du VIH et du SIDA.Il est éga<strong>le</strong>ment urgent d’améliorer <strong>le</strong>s systèmes générauxde données à l’échel<strong>le</strong> nationa<strong>le</strong> afin de pouvoir davantagecompter sur <strong>des</strong> données uti<strong>le</strong>s et actualisées servant à laprise de décisions en matière de santé publique. Il s’agit d’uneffort de longue ha<strong>le</strong>ine et l’Organisation mondia<strong>le</strong> de laSanté et <strong>le</strong> Réseau de métrologie sanitaire, entre autres, coopèrentétroitement avec <strong>le</strong>s pays et d’autres initiatives envue d’améliorer <strong>le</strong>s systèmes d’information sanitaire. Plusprécisément, l’objectif consiste à mettre au point un systèmeglobal intégrant <strong>le</strong>s nombreux sous-systèmes et sources dedonnées qui, considérés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur intégralité, contribuent àla production d’informations sanitaires : enquêtes, inscriptionsà l’état civil, recensements, surveillance de maladies etmesures de lutte contre <strong>le</strong>s maladies, statistiques sur <strong>le</strong>s services,informations sur la gestion de la santé, données financièreset suivi <strong>des</strong> ressources. <strong>La</strong> mise au point d’un systèmeaussi comp<strong>le</strong>t nécessiterait la coordination et la coopérationaccrue <strong>des</strong> pays et <strong>des</strong> partenaires internationaux, selon unplan harmonisé débouchant sur un système unifié. Ce systèmede données globa<strong>le</strong>s permettrait de réduire <strong>le</strong> doub<strong>le</strong>emploi et la dispersion <strong>des</strong> efforts en matière de col<strong>le</strong>cte etde présentation <strong>des</strong> données.Voir Références, page 108.100 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


mortalité <strong>des</strong> moins de cinq ans – ilfaudrait renforcer davantage <strong>le</strong>s systèmesde santé africains, ainsi quemener de nouvel<strong>le</strong>s interventions, enadministrant par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong>s vaccinscontre <strong>le</strong> rotavirus et <strong>le</strong>s infectionsà pneumoccoques. Il est ressorti decette analyse qu’il était tout à faitpossib<strong>le</strong> de sauver la vie de plus de5 millions d’<strong>enfants</strong> et de près de200 000 mères par an. Quel en serait<strong>le</strong> coût ? Dix dollars supplémentairespar habitant et par an (ou moinsde 2 000 dollars par vie sauvée) 10 .© UNICEF/ HQ00-0001/Giacomo PirozziLors du sommet du G8 de 2005tenu à G<strong>le</strong>neag<strong>le</strong>s, en Écosse, <strong>le</strong>sprincipaux pays industrialisés sesont engagés à doub<strong>le</strong>r d’ici à 2010<strong>le</strong> montant de l’aide accordée àl’Afrique. Mais en milieu d’année2007, peu de progrès ont été réalisés<strong>dans</strong> ce sens 11 . Les pays africains,eux non plus, n’ont pas concrétisél’engagement pris en faveur de <strong>le</strong>urspropres <strong>enfants</strong>. Dans la Déclarationd’Abuja, adoptée lors du sommetspécial de l’Organisation de l’unitéafricaine sur <strong>le</strong> SIDA en 2001, <strong>le</strong>sdirigeants africains se sont entreautres engagés à consacrer 15 % de<strong>le</strong>ur budget national à la santé. Sixans plus tard, seuls quelques pays ysont parvenus 12 .Les ressources nécessaires à la réalisation<strong>des</strong> OMD relatifs à la santé existent.Jamais <strong>le</strong> <strong>monde</strong> n’a été aussiriche. Les flux financiers en direction<strong>des</strong> pays en développement ontatteint un niveau record, qu’il s’agissede la dette du secteur privé, <strong>des</strong>investissements étrangers directs, <strong>des</strong>investissements de portefeuil<strong>le</strong> et <strong>des</strong>transferts de fonds. Mais bien quel’aide publique au développement aitdoublé depuis 2000, cette augmentationest légèrement inférieure à cel<strong>le</strong>d’autres flux financiers (voir Figure5.1, page 99). Les donateurs n’ontpas encore tenu la promesse qu’ilsont faite d’accroître l’assistance àDes partenariats et <strong>le</strong> renouvel<strong>le</strong>ment de l’engagement de tous <strong>le</strong>s partenaires sont nécessairespour répondre aux besoins en matière de santé de toutes <strong>le</strong>s mères, tous <strong>le</strong>s nouveau-néset tous <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>. Un agent de santé par<strong>le</strong> de vaccination à une mère, enRépublique-Unie de Tanzanie.l’Afrique et devront considérab<strong>le</strong>mentintensifier <strong>le</strong>urs efforts <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s annéesà venir.Faire de la survie <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong>nouveau-nés et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> unimpératif mondialL’appel en faveur de la survie <strong>des</strong><strong>enfants</strong> et <strong>des</strong> mères n’est pas restésans réponse. Depuis <strong>le</strong>s toutespremières années de la révolutionen faveur de la survie de l’enfant, <strong>le</strong>spartenariats mondiaux pour la santé,bénéficiant souvent de financementsprivés, se sont multipliés et ont redynamiséce domaine d’action. Citonsnotamment, entre autres, l’Initiatived’enrichissement de la farine,l’Alliance mondia<strong>le</strong> pour l’améliorationde la nutrition, l’Alliance mondia<strong>le</strong>pour <strong>le</strong>s vaccins et la vaccination(GAVI), <strong>le</strong> Partenariat pour lasanté maternel<strong>le</strong>, néonata<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong>,<strong>le</strong> projet Faire recu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> paludismeet <strong>le</strong> Programme spécial derecherche et de formation sur <strong>le</strong>smaladies tropica<strong>le</strong>s.Grâce à ces alliances et à d’autres,<strong>le</strong> public n’a jamais accordé autantd’attention aux questions de santémondia<strong>le</strong> qu’à l’heure actuel<strong>le</strong>. <strong>La</strong>recherche et <strong>le</strong> développement financéspar ces partenariats commencentà donner <strong>des</strong> résultats, 25 médicaments,8 microbici<strong>des</strong> et 50 vaccinsétant en cours d’élaboration, contre<strong>des</strong> maladies touchant majoritairement<strong>le</strong>s populations <strong>le</strong>s plus pauvres.Un certain nombre de ces partenariatsont remarquab<strong>le</strong>ment bienréussi à offrir aux col<strong>le</strong>ctivités <strong>des</strong>médicaments gratuits ou à coûtréduit dont la qualité est assurée,ainsi que <strong>des</strong> vaccins. D’autres améliorent<strong>le</strong>s politiques nationa<strong>le</strong>s etappuient <strong>le</strong>s réformes institutionnel<strong>le</strong>s.D’autres encore contribuent àl’établissement de normes et de référencesen matière de protoco<strong>le</strong>s detraitement 13 .Mais, au vu de <strong>le</strong>ur détermination àobtenir <strong>des</strong> résultats, il a souvent étédit que ces partenariats mondiauxS’UNIR POUR LA SURVIE DES ENFANTS 101


L’autre côté de la natte : s’unir pour la survie et la santé <strong>des</strong> mères,nouveau-nés et <strong>enfants</strong>Par Melinda French Gates, co-présidente de la FondationBill & Melinda GatesLorsque Bill et moi rencontrons <strong>des</strong> gens <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays endéveloppement que nous visitons, il est faci<strong>le</strong> de voir ceque nous avons en commun avec eux, malgré <strong>le</strong>s circonstancesdifférentes <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s nous vivons. Commenous, ils espèrent en l’avenir. Ils ont <strong>des</strong> parents qui <strong>le</strong>saiment et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> qui ont besoin d’eux. Ils font preuvede curiosité intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>, d’esprit d’entreprise et de ladétermination nécessaire pour améliorer <strong>le</strong>ur vie ainsi quecel<strong>le</strong> de <strong>le</strong>urs <strong>enfants</strong>.Je suis particulièrement émue par <strong>le</strong>s mères que je rencontre.El<strong>le</strong>s m’invitent chez el<strong>le</strong>s, et nous nous asseyons sur <strong>le</strong>sol, souvent aux deux extrémités d’une petite natte et nousdiscutons. J’ai moi-même de jeunes <strong>enfants</strong> et j’essaie deme mettre à <strong>le</strong>ur place. Que ferais-je si j’étais de l’autrecôté de la natte ? Que souhaiterais-je pour mes <strong>enfants</strong> ?Si j’étais une mère enceinte au Bangla<strong>des</strong>h, je souhaiteraisune accoucheuse qualifiée qui m’aide à mettre au <strong>monde</strong>en sécurité mon enfant. Si j’étais une jeune mère en Inde,je souhaiterais connaître <strong>le</strong>s faits : qu’allaiter au sein au lieud’utiliser du lait maternel est l’un <strong>des</strong> meil<strong>le</strong>urs moyens deprotéger mon nouveau-né du choléra. Si j’étais une mèreau Malawi et que ma fil<strong>le</strong> avait la diarrhée, je souhaiteraisqu’el<strong>le</strong> puisse recevoir <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctrolytes dont el<strong>le</strong> a besoinavant qu’il ne soit trop tard.Ce seraient mes espoirs, mes rêves, mes souhaits. Mais,pour beaucoup, la réalité en va autrement. <strong>La</strong> réalité est lasuivante : en 2006, 9,7 millions d’<strong>enfants</strong> sont morts avantd’atteindre l’âge de 5 ans – <strong>dans</strong> la plupart <strong>des</strong> cas de causesqu’il aurait été faci<strong>le</strong> de prévenir ou de traiter.Dans certains <strong>des</strong> pays que j’ai visités, <strong>le</strong>s mères attendent<strong>des</strong> semaines, voire <strong>des</strong> mois, après la naissance de <strong>le</strong>urenfant pour lui donner un nom car el<strong>le</strong>s ne veu<strong>le</strong>nt pas s’yattacher. Le risque que <strong>le</strong>ur enfant meure pendant <strong>le</strong>s premièressemaines est tout simp<strong>le</strong>ment trop é<strong>le</strong>vé. Lorsque jeme trouve face à ces <strong>situation</strong>s, je suis brusquement renvoyéede mon côté de la natte. Comment est-ce que ces<strong>situation</strong>s tragiques peuvent être aussi courantes <strong>dans</strong> <strong>le</strong>spays en développement ?De mon côté de la natte, lorsque <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> sont mala<strong>des</strong>,on <strong>le</strong>ur donne <strong>des</strong> antibiotiques. De l’autre côté de la natte,lorsque <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> sont mala<strong>des</strong>, cela équivaut parfois àune condamnation à mort. Nous, <strong>le</strong>s habitants <strong>des</strong> paysriches, devons essayer de voir <strong>le</strong>s choses comme si nousétions de l’autre côté.Heureusement, la <strong>situation</strong> commence à changer. Des gouvernementsdu <strong>monde</strong> entier interviennent avec plus devigueur pour la santé <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>. Les efforts déployés afinde traiter et de prévenir <strong>le</strong>s maladies <strong>le</strong>s plus dévastatricesdu <strong>monde</strong> améliorent la vie de millions d’<strong>enfants</strong>.Pour continuer sur cette lancée, nous devons nous rappe<strong>le</strong>rque ces mères aiment <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> autant que nousaimons <strong>le</strong>s nôtres. Nous devons voir que ces <strong>enfants</strong> disposentd’un potentiel illimité. Et nous devons <strong>le</strong>s aider àréaliser ce potentiel en amenant davantage de gouvernements,d’entreprises et de particuliers à agir – à unir <strong>le</strong>ursefforts en faveur de la survie et de la santé <strong>des</strong> mères, <strong>des</strong>nouveau-nés et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>. Toutes <strong>le</strong>s mères auront ainsila possibilité de voir <strong>le</strong>urs <strong>enfants</strong> grandir heureux et enbonne santé et tous <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> auront la possibilité deconcrétiser <strong>le</strong>urs rêves.étaient régis par <strong>le</strong>s donateurs et <strong>le</strong>sproduits au lieu d’être axés sur <strong>le</strong>spays et la population. Entre autres,la priorité souvent accordée à la luttecontre une seu<strong>le</strong> maladie s’est parfoistraduite par un recours excessif auxinterventions vertica<strong>le</strong>s et une attentioninsuffisante à l’intégration <strong>des</strong>services et au renforcement <strong>des</strong> systèmesde santé nationaux 14 . <strong>La</strong> nécessitépour <strong>le</strong>s pays en développementde prendre l’initiative et de « s’approprier» <strong>le</strong>s solutions à <strong>le</strong>urs problèmesde santé a été comprise et mise enpratique. Une plus grande harmonisationet un meil<strong>le</strong>ur alignement sur<strong>le</strong>s priorités, systèmes et procédures<strong>des</strong> pays en développement euxmêmesseront nécessaires à cette fin,comme l’indique la Déclaration deParis sur l’efficacité de l’aide adoptéeen mars 2005, qui définit un cadre deréférence <strong>dans</strong> <strong>le</strong>quel <strong>le</strong>s partenariatsentre donateurs et pays en développementpeuvent p<strong>le</strong>inement exploiter<strong>le</strong>ur potentiel.Où en est-on aujourd’hui, alors quel’on est maintenant plus qu’à micheminde l’échéance prévue pour laréalisation <strong>des</strong> Objectifs duMillénaire pour <strong>le</strong> développement ?<strong>La</strong> moitié <strong>des</strong> régions du <strong>monde</strong> sontbien parties pour réaliser <strong>le</strong> quatrièmeOMD et réduire de deux tiersde 1990 à 2015 <strong>le</strong>s taux de mortalitéinfanti<strong>le</strong>. Il s’agit là sans aucun douted’une <strong>situation</strong> sans précédent, quitémoigne <strong>des</strong> progrès réalisés enmatière de santé maternel<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong>au cours du sièc<strong>le</strong> dernier et de lavolonté à la fois <strong>des</strong> donateurs et <strong>des</strong>gouvernements d’unir <strong>le</strong>urs effortspour assurer la survie et l’épanouissement<strong>des</strong> <strong>enfants</strong>.De nombreux pays en développementet plusieurs régions sont parve-102 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


nus à considérab<strong>le</strong>ment réduire lamortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> et quelques-unsont réussi à ramener <strong>le</strong>s taux demortalité à <strong>des</strong> niveaux voisins deceux <strong>des</strong> pays industrialisés, enayant cependant un niveau derevenu par habitant beaucoup plusfaib<strong>le</strong>. Trois régions – l’Amériquelatine et <strong>le</strong>s Caraïbes, l’Asie de l’Estet <strong>le</strong> Pacifique et l’Europe centra<strong>le</strong> etorienta<strong>le</strong> et la Communauté d’Étatsindépendants – ont considérab<strong>le</strong>mentréduit ces taux depuis 1960, malgré<strong>des</strong> pério<strong>des</strong> d’instabilité économiqueet politique. Ce succès permetd’espérer que <strong>le</strong>s taux de mortalité<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> continueront de diminuerencore plus rapidement àl’échel<strong>le</strong> mondia<strong>le</strong> si l’on trouve <strong>des</strong>moyens d’améliorer l’accès <strong>des</strong> mères,<strong>des</strong> nouveau-nés et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> à <strong>des</strong>soins de santé de qualité <strong>dans</strong> <strong>le</strong>spays en développement.Il s’agit de poursuivre <strong>le</strong>s progrès réalisés<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays en développement,notamment au cours <strong>des</strong> dernièresannées, en ce qui concerne <strong>le</strong>s interventionspréventives réalisées par <strong>des</strong>services sur <strong>le</strong> terrain. Le développement<strong>des</strong> interventions menées sur <strong>le</strong>terrain – notamment <strong>le</strong>s programmesde vaccination élargie, l’améliorationde la distribution de moustiquairesimprégnées d’insecticide, la distributionà plus grande échel<strong>le</strong> <strong>des</strong> traitementsde réhydratation ora<strong>le</strong> et <strong>des</strong>uppléments de vitamine A – a renforcé<strong>le</strong>s moyens déployés en faveurde la santé <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> et <strong>des</strong> mères.L’analyse de ces résultats devrait,conjointement avec la fréquenceaccrue de la col<strong>le</strong>cte <strong>des</strong> données,permettre une nette amélioration dela survie <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> et <strong>des</strong> mères<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s années à venir.Indépendamment <strong>des</strong> initiatives,programmes et politiques qui se sontmultipliés depuis <strong>le</strong> début du nouveaumillénaire, la possibilité deréduire <strong>le</strong> nombre de décès <strong>des</strong><strong>enfants</strong> de moins de cinq ans n’ajamais été aussi claire. Ce qu’il fautfaire pour améliorer <strong>le</strong> taux de survie<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> est clairement défini, ainsique quand il faut <strong>le</strong> faire et avec qui.<strong>La</strong> nécessité de s’unir – en paro<strong>le</strong>s et<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s faits – pour garantir <strong>le</strong> droit<strong>des</strong> mères, <strong>des</strong> nouveau-nés et <strong>des</strong><strong>enfants</strong> à <strong>des</strong> soins de santé primairesde qualité est encore plus claire.Il s’agit donc de refuser tout cynismeet toute léthargie et de dépasser <strong>le</strong>spromesses sans <strong>le</strong>ndemain du passé.À mi-chemin entre l’inauguration<strong>des</strong> OMD en 2000 et <strong>le</strong>ur réalisationescomptée en 2015, beaucoup de chosesont déjà été faites. Les fondementsde l’action – données, recherche etévaluation – sont déjà bien établis.Il est temps de se rallier derrière <strong>le</strong>sobjectifs de la survie et de la santé <strong>des</strong>mères, <strong>des</strong> nouveau-nés et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>,avec un regain d’énergie et une visiond’avenir plus précise, et d’inscrire cesobjectifs au cœur du programme d’actionde la communauté internationa<strong>le</strong>afin de faire respecter <strong>le</strong>s principes debase de la justice socia<strong>le</strong> et <strong>le</strong> caractèresacré de la vie.Nous disposons <strong>des</strong> moyens nécessaires.C’est maintenant une questionde volonté et d’action – car rien n’estplus nob<strong>le</strong> ou précieux que de sauverla vie d’un enfant.S’UNIR POUR LA SURVIE DES ENFANTS 103


RéférencesCHAPITRE 11 Estimations de l’UNICEF fondées sur <strong>le</strong>s travauxdu Groupe interinstitutions pour l’estimation de lamortalité de l’enfant.2 Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé et Fonds <strong>des</strong>Nations Unies pour l’enfance, ‘Integration ofVitamin A Supp<strong>le</strong>mentation with Immunization:Policy and programme implications, Rapport <strong>des</strong>éance (OMS/EPI/GEN/98.07)’ OMS, Genève,1998, pp. 4-12.3 Darmstadt, Gary L., et al., ‘Evidence-Based, Cost-Effective Interventions: How many newbornbabies can we save?’, The <strong>La</strong>ncet, vol. 365, no.9463, 12 mars 2005, pp. 977-988.4 Phillips, James F., Ayaga A. Bawah et Fred N.Binka, ‘Acce<strong>le</strong>rating Reproductive and Child HealthProgramme Impact with Community-BasedServices: The Navrongo experiment in Ghana’,Bul<strong>le</strong>tin de l’Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé,vol. 84, no. 12, déc. 2006, pp. 949-953.5 Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, Progrèspour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> : Un <strong>monde</strong> digne <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>bilan statistique, Numéro 6, UNICEF, New York,déc. 2007, p. 19.6 OMS, Bureau régional pour l’Afrique, The Healthof the Peop<strong>le</strong>: The African regional health report,OMS Press, Genève, 2006, p. 19.7 Newell, Marie-Louise, et al., ‘Mortality of Infectedand Uninfected Infants Born to HIV-InfectedMothers in Africa: A poo<strong>le</strong>d analysis’, The <strong>La</strong>ncet,vol. 364, no. 9441, 2 oct. 2004, pp. 1236-1243.8 De Cock, Kevin M., et al., ‘Prevention of Motherto-ChildHIV Transmission in Resource-PoorCountries: Translating research into policy andpractice’, Journal of the American MedicalAssociation, vol. 283, no. 9, 1 mars 2000,pp. 1175-1182.9 Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, Programmecommun <strong>des</strong> Nations Unies sur <strong>le</strong> VIH/SIDA etFonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, Vers unaccès universel : étendre <strong>le</strong>s interventions prioritairesliées au VIH/SIDA <strong>dans</strong> <strong>le</strong> secteur de la santé –Rapport de <strong>situation</strong>, avril 2007, OMS, Genève,2007, pp. 6, 30.10 Ngongo, Ngashi, ‘PMTCT Report Card 2005:Monitoring progress on the imp<strong>le</strong>mentation of programsto prevent mother to child transmission ofHIV’, UNICEF, New York, p. 5.11 Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, Progrèspour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> : Un <strong>monde</strong> digne <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>,bilan statistique, Numéro 6, UNICEF, New York,déc. 2007, p. 36.12 Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance et <strong>le</strong>Partenariat faire recu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> paludisme, ‘Malaria &Children: Progress in intervention coverage’,UNICEF et RBM, New York, 2007, pp. 1, 7.13 Fonds mondial de lutte contre <strong>le</strong> VIH/SIDA, latuberculose et <strong>le</strong> paludisme : Bilan et impact <strong>des</strong>trois maladies, Genève, 2005, p. 39.14 Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, Progrèspour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> : Un <strong>monde</strong> digne <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>bilan statistique, Numéro 6, UNICEF, New York,déc. 2007, pp. 39-41.15 Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, ‘Situation sanitaire: Mortalité’, Statistiques sanitaires mondia<strong>le</strong>s2006, OMS, Genève, 2007, pp. 29-31.16 Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, Progrèspour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> : Un bilan de l’eau et de l’assainissement,Numéro 5, UNICEF, New York, sept.2006, p. 3.17 Black, Robert E., Saul S. Morris et Jennifer Bryce,‘Where and Why Are 10 Million Children DyingEvery Year?’, The <strong>La</strong>ncet, vol. 361, no. 9376, 28juin 2003, p. 2230.18 Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, ‘ImprovingChild Health in the Community’, OMS, Genève,déc. 2002, p. 7.19 Compte à rebours jusqu’en 2015 : suivre <strong>le</strong>s progrèsen faveur de la survie de l’enfant : rapport2005, UNICEF, Section de la santé, New York,2005, p. 9.20 Estimations de l’UNICEF fondées sur <strong>le</strong>s travauxdu Groupe interinstitutions pour l’estimation de lamortalité de l’enfant.21 Darmstadt, Gary L., et al., ‘Evidence-Based, Cost-Effective Interventions: How many lives of newbornbabies can we save?’, The <strong>La</strong>ncet,, 3 mars 2005, p. 11.22 Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, Making aDifference in Countries: Strategic approach toimproving maternal and newborn survival andhealth, OMS, Genève, 2006, p. 9.23 ‘Tab<strong>le</strong>au 1. Indicateurs de base, pp. 114-117 duprésent rapport.24 Pinheiro, Paulo Sérgio, Etude du Secrétaire général<strong>des</strong> Nations-Unies sur la vio<strong>le</strong>nce contre <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong>, New York, 2006, p. 51.25 Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, ‘EarlyMarriage: Child spouses’, Innocenti Digest, no. 7,UNICEF Centre de recherche Innocenti, Florence,mars 2001, p. 11.26 Ibid.27 Ibid.28 Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, The‘Rights’ Start to Life: A statistical analysis of birthregistration, UNICEF, New York, 2005, pp. 1, 13.29 Organisation <strong>des</strong> Nations Unies pour l’éducation,la science et la culture, Rapport mondial de suivisur l’EPT 2007 : Un bon départ : éducation et protectionde la petite enfance, UNESCO, Paris,2006, p. 2.30 Porterfield, Shir<strong>le</strong>y L., et Timothy D. McBride, ‘TheEffect of Poverty and Caregiver Education onPerceived Need and Access to Health Servicesamong Children with Special Health Care Needs’,American Journal of Public Health, vol. 97, no. 2,févr. 2007, p. 323.31 Ibid.32 White, Howard, Maintaining Momentum to 2015?An impact evaluation of interventions to improvematernal and child health and nutrition inBangla<strong>des</strong>h, Banque mondia<strong>le</strong>, Washington, D.C.,sept. 2005, p. 25.33 Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, <strong>La</strong>Situation <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> 2006 : excluset invisib<strong>le</strong>s, UNICEF, New York, déc. 2005, p. 18.34 Victora, Cesar G., et al., ‘Applying an Equity Lensto Child Health and Mortality: More of the same isnot enough’, The <strong>La</strong>ncet, vol. 362, no. 9379, 19juil<strong>le</strong>t 2003, p. 234.35 Ibid.ENCADRÉS DU CHAPITRE 1Le taux de mortalité <strong>des</strong> moins de 5 ans :indicateur indispensab<strong>le</strong> de la santé <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, <strong>La</strong> <strong>situation</strong><strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> 2007: Femmes et<strong>enfants</strong> – Le doub<strong>le</strong> dividende de l’égalité <strong>des</strong> sexes,UNICEF, New York, déc. 2006, pp. 137, 141.Causes sous-jacentes et structurel<strong>le</strong>s de lamortalité maternel<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong>Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, ‘Stratégiecommune de l’UNICEF concernant la santé et lanutrition (2006-2015) (E/ICEF/2006/8)’, Nations Unies,Conseil économique et social, New York, 15 nov.2005, pp. 3-4.Survie <strong>des</strong> nouveau-nésDarmstadt, Gary L., ‘Evidence-Based, Cost-EffectiveInterventions: How many newborn babies can wesave?’, The <strong>La</strong>ncet, vol. 365, no. 9463, 12 mars 2005,pp. 977-988; The <strong>La</strong>ncet Series Team, ‘ExecutiveSummary of The <strong>La</strong>ncet Neonatal Survival Series’,The <strong>La</strong>ncet, 3 mars 2005, p. 1; <strong>La</strong>wn, Joy E., SimonCousens et Jelka Zupan, ‘4 Million Neonatal Deaths:When? 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Les femmes’, pp.142-145 du présent rapport ; Organisation mondia<strong>le</strong>de la Santé, Rapport sur la santé <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong>,2005 - donnons sa chance à chaque mère et à chaqueenfant, OMS, Genève, 2005, pp. 9-10.Les principa<strong>le</strong>s causes immédiates <strong>des</strong> décèsd’<strong>enfants</strong>Mulholland, Kim, ‘Childhood Pneumonia Mortality: Apermanent global emergency’, The <strong>La</strong>ncet, vol. 370,no. 9583, 21 juil<strong>le</strong>t 2007, pp. 285-289; Fonds <strong>des</strong>Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> : Un bilan de l’eau et de l’assainissement,Numéro 5, UNICEF, New York, sept. 2006, p. 2, etProgrès pour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>: Un <strong>monde</strong> digne <strong>des</strong><strong>enfants</strong>, bilan statistique, Numéro 6, déc. 2007, pp.19, 24; UNICEF et Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé,Pneumonia: The forgotten kil<strong>le</strong>r of children, UNICEFet OMS, New York et Genève, 2006, p. 5.<strong>La</strong> pneumonie de l’enfant : un fléau oubliéMulholland, Kim, ‘Childhood Pneumonia Mortality: Apermanent global emergency’, The <strong>La</strong>ncet, vol. 370,no. 9583, 21 juil<strong>le</strong>t 2007, pp. 285-289; Sazawal, Sunil,et Robert E. Black, ‘Effect of Pneumonia CaseManagement on Mortality in Neonates, Infants, andPreschool Children: A meta-analysis of communitybasedtrials’, The <strong>La</strong>ncet Infectious Diseases, vol. 3,no. 9, sept. 2003, pp. 547-556; Fonds <strong>des</strong> NationsUnies pour l’enfance et Organisation mondia<strong>le</strong> de laSanté, <strong>La</strong> pneumonie de l’enfant : un fléau oublié,UNICEF et OMS, New York, et Genève, 2006, p. 5, 7-9, 14, 26, 27; Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé,‘Evidence Base for the Community Management ofPneumonia (WHO/FCH/CAH/02.23)’, OMS Dépt.Santé et développement <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> et <strong>des</strong> ado<strong>le</strong>scents,Stockholm, juin 2002, pp. 2, 5-6.Le continuum <strong>des</strong> soins de santé pour la mère, <strong>le</strong>nouveau-né et l’enfant <strong>dans</strong> l’espace temporel etgéographique<strong>La</strong>wn, Joy, et Kate Kerber, editors, Opportunitiesfor Africa’s Newborns: Practical data, policy andprogrammatic support for newborn care in Africa,Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-néet de l’enfant, Genève, 2006, p. 3, 5, 9, 24; Le Galès-Camus, Catherine, ‘Stratégie commune de l’UNICEFconcernant la santé et la nutrition (2006-2015), déclarationà la première session ordinaire du Conseil d’administration,New York, 17 janv. 2006, pp. 3-4; Fonds<strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, Stratégie communede l’UNICEF concernant la santé et la nutrition(2006-2015) (E/ICEF/ 2006/8), Nations Unies, Conseiléconomique et social, New York, 15 nov. 2005, p. 3.104 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


<strong>La</strong> santé de l’enfant <strong>dans</strong> <strong>des</strong> <strong>situation</strong>s d’urgencecomp<strong>le</strong>xesCIEDRS Working Group, ‘Building the Evidence Baseon the Provision of Health Care to Children inComp<strong>le</strong>x Emergencies, Draft 4.0’, Center forInternational Emergency, Disaster and RefugeeStudies, Johns Hopkins Bloomberg School of PublicHealth, Baltimore, MD, sept. 2003, pp. 3-4, 11, 14-15; Collins, Steve, ‘Community-Based TherapeuticCare: A new paradigm for se<strong>le</strong>ctive feeding in nutritionalcrises – Network paper no. 48’, HumanitarianPractice Network, Overseas Development Institute,Londres, nov. 2004, p. 24; Collins, Steve, et. al., ‘KeyIssues in the Success of Community-BasedManagement of Severe Malnutrition’, Food andNutrition Bul<strong>le</strong>tin, vol. 27, no. 3 (suppl.), sept. 2006,p. 58; Équipe 4 du Projet Objectifs du Millénaire surla santé maternel<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong>, Who’s Got thePower? 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Waldman, ‘TheEvolution of Child Health Programmes inDeveloping Countries: From targeting diseases totargeting peop<strong>le</strong>’, Bul<strong>le</strong>tin de l’Organisation mondia<strong>le</strong>de la Santé, vol. 78, no. 10, 2000, p. 1235;Oliveira-Cruz, Va<strong>le</strong>ria, Christoph Kurowski et AnneMills, ‘Delivery of Priority Health Services:Searching for synergies within the vertical versushorizontal debate’, Journal of InternationalDevelopment, vol. 15, 2003, p. 68; et Fonds <strong>des</strong>Nations Unies pour l’enfance, 1946-2006: Soixanteans au service <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>, UNICEF, New York,2006, pp. 7-9.4 Mills, Anne, Fawzia Rasheed et Stephen Tollman,‘Strengthening Health Systems’, Chapitre 3,Disease Control Priorities in Developing Countries,2nd ed., publié par Dean T. Jamison, et al., OxfordUniversity Press et Banque mondia<strong>le</strong>, Washington,D.C., 2006, p. 88.5 Green, Andrew, An Introduction to Health Planningin Developing Countries, 2nd ed., OxfordUniversity Press, New York, 1999; et Mor<strong>le</strong>y,David, ‘Under-Five Clinics’, Medical Care inDeveloping Countries: A primer on the medicine ofpoverty and a symposium from Makerere, publiépar Maurice H. 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Waldman, ‘TheEvolution of Child Health Programmes inDeveloping Countries: From targeting diseases totargeting peop<strong>le</strong>’, Bul<strong>le</strong>tin de l’Organisation mondia<strong>le</strong>de la Santé, vol. 78, no. 10, 2000, p. 1235.15 UNICEF Statistics, ‘Integrated Management ofChildhood Illness: An initiative for effective casemanagement’, UNICEF End Decade Databases:IMCI, , consulté <strong>le</strong>15 nov. 2007.16 Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé et UNICEF,‘Management of Childhood Illness in DevelopingCountries: Rationa<strong>le</strong> for an integrated strategy’,IMCI Information (OMS/CHS/CAH/98.1A Rev. 1),OMS, Genève, 1999, p. 3.17 Bryce, Jennifer, et al., ‘The Multi-CountryEvaluation of the Integrated Management ofChildhood Illness Strategy: Lessons for the evaluationof public health interventions’, AmericanJournal of Public Health, vol. 94, no. 3, mars 2004,pp. 406-415; Lucas, Jane E., et al., Imp<strong>le</strong>mentingthe Household and Community Component ofIMCI in the Eastern and Southern Africa Region(ESAR): A state-of-the art review of the humanrights-basedapproach to programming in thecontext of acce<strong>le</strong>rated child survival, UNICEF NewYork et UNICEF ESARO, 2005, p. xii.18 Victora, Cesar G., et al., ‘Integrated Managementof the Sick Child’, Chapitre 63, Disease ControlPriorities in Developing Countries, 2nd ed., publiépar Dean T. Jamison, et al., Oxford UniversityPress et Banque mondia<strong>le</strong>, Washington, D.C.,2006, p. 1189.19 Armstrong Schel<strong>le</strong>nberg, Joanna R. M., et al.,‘Effectiveness and Cost of Facility-BasedIntegrated Management of Childhood Illness(IMCI) in Tanzania’, The <strong>La</strong>ncet, vol. 364, no. 9445,30 oct. 2004, p. 1583.20 Lucas, Jane E., et al., Imp<strong>le</strong>menting theHousehold and Community Component of IMCI inthe Eastern and Southern Africa Region (ESAR): Astate-of-the art review of the human-rights-basedapproach to programming in the context of acce<strong>le</strong>ratedchild survival, UNICEF New York et UNICEFESARO, 2005, p. 86.21 Victora, Cesar G., et al., ‘Integrated Managementof the Sick Child’, Chapitre 63, Disease ControlPriorities in Developing Countries, 2nd ed., publiépar Dean T. Jamison, et al., Oxford UniversityPress et Banque mondia<strong>le</strong>, Washington, D.C.,2006, pp. 1188-1189.22 Martines, Jose, et al., ’Neonatal Survival: A call foraction’, The <strong>La</strong>ncet, vol. 365, no. 9465, 26 mars2005, p. 1191.23 Chen, Shaohua, et Martin Ravallion, ‘AbsolutePoverty Measures for the Developing World, 1981-2004’, Groupe de recherche sur <strong>le</strong> développement,Banque mondia<strong>le</strong>, Washington, D.C., mars 2007,p. 12.24 Bryce, Jennifer, et al., ‘Countdown to 2015:Tracking intervention coverage for child survival’,The <strong>La</strong>ncet, vol. 368, no. 9541, 23 sept. 2006, pp.1070-1071.25 Jones, Gareth, et al., ‘How Many Child DeathsCan We Prevent this Year?’, The <strong>La</strong>ncet, vol. 362,no. 9377, 5 juil<strong>le</strong>t 2003, p. 65; et <strong>La</strong>wn, Joy E., etal., ‘Newborn Survival’, Chapitre 27, DiseaseControl Priorities in Developing Countries, 2nd ed.,publié par Dean T. Jamison, et al., OxfordUniversity Press et Banque mondia<strong>le</strong>, Washington,D.C., 2006, p. 547.26 Campbell, Oona M. R., et Wendy J. Graham,‘Strategies for Reducing Maternal Mortality:Getting on with what works’, The <strong>La</strong>ncet, vol. 368,no. 9543, 28 sept. 2006, p. 1297.27 Hill, Ze<strong>le</strong>e, Betty Kirkwood et Karen Edmond,Family and Community Practices that PromoteChild Survival, Growth and Development: A reviewof the evidence, Organisation mondia<strong>le</strong> de laSanté, Genève, 2004, p. 1.28 Wagstaff, Adam, et al., ‘Mil<strong>le</strong>nnium DevelopmentGoals for Health: What will it take to acce<strong>le</strong>rateprogress?’, Chapitre 9, Disease Control Priorities inDeveloping Countries, 2nd ed., publié par Dean T.Jamison, et al., Oxford University Press et Banquemondia<strong>le</strong>, Washington, D.C., 2006, pp. 181-194.ENCADRÉS DU CHAPITRE 2L’Initiative de lutte contre la rougeo<strong>le</strong>Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, Un <strong>monde</strong>digne <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>, UNICEF, New York, 2006, p. 29;Wolfson, <strong>La</strong>ra J., et al., ‘Has the 2005 Meas<strong>le</strong>sMortality Reduction Goal Been Achieved?: A naturalhistory modelling study’, The <strong>La</strong>ncet, vol. 369, no.9557, 20 janv. 2007, pp. 191-192; Organisation mondia<strong>le</strong>de la Santé, ‘Cinquante-Sixième Assemblée mondia<strong>le</strong>de la Santé, Résolution 52.20: Réduction de lamortalité par rougeo<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong>, OMS, Genève,28 mai 2003; Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé etFonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, Rougeo<strong>le</strong> :Réduction de la mortalité et élimination régiona<strong>le</strong>. 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Jamison, et al.,Oxford University Press et Banque mondia<strong>le</strong>,Washington, D.C., 2006, pp. 225-242; Banque mondia<strong>le</strong>,‘Services de santé et de nutrition’, Chapitre 8,Banque mondia<strong>le</strong>, Rapport sur <strong>le</strong> développement<strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong>, 2004 : <strong>des</strong> services pour <strong>le</strong>s pauvres,Banque mondia<strong>le</strong> et Oxford University Press,Washington, D.C., 2003, pp. 133-156.Prise en charge intégrée <strong>des</strong> maladies néonata<strong>le</strong>set infanti<strong>le</strong>s en IndeRamji, Siddarth, ‘Integrated Management of Neonataland Childhood Illness (IMNCI): Imp<strong>le</strong>mentation chal<strong>le</strong>ngesin India’, Indian Pediatrics, vol. 43, no. 12, 17déc., 2006, pp. 1029-1031; Sines, Erin, Anne Tinkeret Julia Ruben, ‘The Maternal-Newborn-Child HealthContinuum of Care: A col<strong>le</strong>ctive effort to save lives’,Policy Perspectives on Newborn Health, Save theChildren et Population Reference Bureau,Washington, D.C., mars 2006, p. 2.L’Initiative de BamakoEbrahim, G. 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Jamison et al., Oxford University Presset Banque mondia<strong>le</strong>, New York, 2006, pp. 1053.7 BRAC, , consulté <strong>le</strong> 22oct. 2007; Comprehensive Rural Health Project:Jamkhed, , consulté <strong>le</strong> 22oct. 2007; et Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé,‘Pakistan’s experience in <strong>La</strong>dy Health Workers(LHWs) Programme (EM/RC51/12)’, 51e sessiondu Comité régional pour la Méditerranée orienta<strong>le</strong>,OMS, Le Caire, 3-6 oct. 2004.8 Wal<strong>le</strong>rstein, Nina B., et Bonnie Duran, ‘UsingCommunity-Based Participatory Research toAddress Health Disparities’, Health PromotionPractice, vol. 7, no. 3, juil<strong>le</strong>t 2006, pp. 312-323.9 Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, ‘What Is theEffectiveness of Empowerment to ImproveHealth?’ OMS Europe, Health Evidence Network,Copenhagen, févr. 2006, p. 5.10 Rifkin, Susan B., ‘Paradigms Lost: Toward a newunderstanding of community participation in healthprogrammes’, Acta Tropica, vol. 61, 1996, pp. 88-90.11 Bhattacharyya, Karabi, et al., Community HealthWorker Incentives and Disincentives: How theyaffect motivation, retention and sustainability,Basic Support for Institutionalizing Child SurvivalProject (BASICS II), Agency for InternationalDevelopment <strong>des</strong> États-Unis, Arlington, VA, oct.2001, pp. 1-3, 20-21.12 Haines, Andy, et al., ‘Achieving Child SurvivalGoals: Potential contribution of community healthworkers’, The <strong>La</strong>ncet, vol. 369, no. 9579, 23 juin2007, p. 2121.13 Bhattacharyya, Karabi, et al., Community HealthWorker Incentives and Disincentives: How theyaffect motivation, retention and sustainability,Basic Support for Institutionalizing Child SurvivalProject (BASICS II), Agency for InternationalDevelopment <strong>des</strong> États-Unis, Arlington, VA, oct.2001, p. 6.14 Lehmann, Uta, et David Sanders, ‘CommunityHealth Workers: What do we know about them?’Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, Genève, janv.2007, pp. 21-22.15 Hensher, Martin, Max Price et Sarah Adomakoh,‘Referral Hospitals’, Chapitre 66, Disease ControlPriorities in Developing Countries, 2nd ed., publiépar Dean T. Jamison et al., Oxford University Presset Banque mondia<strong>le</strong>, New York, 2006, p. 1233.16 Seidel, Renata, Behavior Change Perspectives andCommunication Guidelines on Six Child SurvivalInterventions, Academy for EducationalDevelopment et Johns Hopkins Bloomberg Schoolof Public Health, Washington, D.C., déc. 2005.17 Adventist Development and Relief AgencyInternational, Final Evaluation Child Survival XVIIBaray-Santuk Operational District Kampong ThomProvince, ADRA, Silver Spring, MD, 2006, p. 26.18 <strong>La</strong>ughlin, Megan, The Care Group Difference: Aguide to mobilizing community-based volunteerhealth educators, World Relief, Baltimore, MD,2004, p. 5.19 Kroeger, A., et al., ‘Operational Aspects of BednetImpregnation for Community-Based MalariaControl in Nicaragua, Ecuador, Peru and Colombia’,Tropical Medicine & International Health, vol. 2, no.6, juin 1997, pp. 590, 593.20 Perlman, Daniel, Bertha Poo<strong>le</strong>y et A<strong>le</strong>jandraVillafuerte, ‘Como Sera, Pues?: The NGO contributionto neonatal health in Bolivia’, The COREGroup, Washington, D.C., avril 2006, pp. 1-26.21 Perry, Henry B., David S. Shanklin et Dirk G.Schroeder, ‘Impact of a Community-basedComprehensive Primary Healthcare Programme onInfant and Child Mortality in Bolivia,’ Journal ofHealth, Population and Nutrition, vol. 21, no. 4,déc. 2003, p. 386.22 England, Sarah, et al., ‘Practice and Policies onUser Fees for Immunization in DevelopingCountries’, Département Vaccins et produits biologiques,Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé,Genève, 2001, pp. 10-11.23 Projet Objectifs du Millénaire <strong>des</strong> Nations Unies,Investir <strong>dans</strong> <strong>le</strong> développement : plan pratiquepour réaliser <strong>le</strong>s objectifs du Millénaire pour <strong>le</strong>développement, Programme <strong>des</strong> Nations Uniespour <strong>le</strong> développement, New York, p. 34; et Fonds<strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, Banque mondia<strong>le</strong>et Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, ‘AStrategic Framework for Reaching the Mil<strong>le</strong>nniumDevelopment Goal on Child Survival in Africa’, projetpréparé à la demande de l’Union africaine, 27sept. 2006, pp. 25, 26.24 Claeson, Mariam, et Ronald J. 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Mulligan, ‘General Primary Care’, Chapitre 64,Disease Control Priorities in Developing Countries,2nd ed., publié par Dean T. Jamison et al., OxfordUniversity Press et Banque mondia<strong>le</strong>, New York,2006, p. 1195.27 Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, UNICEF‘Stratégie commune de l’UNICEF concernant lasanté et la nutrition (2006-2015) (E/ICEF/20006/8)’,Nations Unies, Conseil économique et social, NewYork, 15 nov. 2005, pp. 1-13.28 Mason, John B., et al., ‘Community Health andNutrition Programs’, Chapitre 56, Disease ControlPriorities in Developing Countries, 2nd ed., publiépar Dean T. Jamison et al., Oxford University Presset Banque mondia<strong>le</strong>, New York, 2006, p. 1056.ENCADRÉS DU CHAPITRE 3Les pratiques fondamenta<strong>le</strong>s <strong>des</strong> interventions <strong>des</strong>oins de santé axées sur la col<strong>le</strong>ctivitéOrganisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, Improving ChildHealth in the Community, OMS, Genève, 2002, pp. 7-8.Aspects et défis communs <strong>des</strong> partenariats communautairesen matière de santé et de nutritionMason, John B., et al., ‘Community Health andNutrition Programs’, Chapitre 56, Disease ControlPriorities in Developing Countries, 2nd ed., publié parDean T. Jamison, et al., Oxford University Press etBanque mondia<strong>le</strong>, New York, 2006, pp. 1054-1055.Inde : <strong>des</strong> partenariats communautaires pour luttercontre la dénutritionUNICEF Inde, Rapport annuel 2006, pp. 46-47.Prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant: l’influence <strong>des</strong> programmes de « mère àmère » en Afrique orienta<strong>le</strong> et austra<strong>le</strong>Baek, Carolyn, et al., Key Findings from an Evaluationof mothers2mothers in KwaZulu-Natal, South Africa,Horizons/Population Council, Washington, D.C., 2007,p. 4; mothers2mothers, ,consulté <strong>le</strong> 11 sept.2007; Population Council, ‘Helping Mothers SavingBabies: mothers2mothers initiative,’ ,consulté <strong>le</strong>15 oct. 2007; Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance,Les <strong>enfants</strong> et <strong>le</strong> SIDA : un bilan de la <strong>situation</strong>Programme commun <strong>des</strong> Nations Unies sur <strong>le</strong>VIH/SIDA, UNICEF et Organisation mondia<strong>le</strong> de laSanté, New York, 2007, p. 6; Fonds <strong>des</strong> NationsUnies pour l’enfance, Les <strong>enfants</strong> : la face cachée duSIDA, UNICEF, New York, 2005, p. 7.P<strong>le</strong>ins feux sur <strong>le</strong> Mozambique : un programmecommunautaire pour faire recu<strong>le</strong>r la mortalité <strong>des</strong>moins de 5 ansBradbury, Kathryn, et Anbrasi Edward, ‘Community-Based Solutions for Effective Malaria Control:Lessons from Mozambique’, World Relief, The COREGroup et l’Agency for International Development <strong>des</strong>États-Unis, Washington, D.C., 2005, p. 7; Edward,Anbrasi, et al., ‘Examining the Evidence of Under-FiveMortality Reduction in a Community-BasedProgramme in Gaza, Mozambique’, Transactions ofthe Royal Society of Tropical Medicine and Hygiene,vol. 101, no. 8, août 2007, pp. 816-819; ‘Tab<strong>le</strong>au 1.Indicateurs de base’’, ‘Tab<strong>le</strong>au 2. 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Jamison, et al., OxfordUniversity Press et Banque mondia<strong>le</strong>, Washington,D.C., 2006, p. 101.12 Ibid., p. 90.13 Perry, Henry, et al., ‘The Census-Based Impact-Oriented Approach: Its effectiveness in promotingchild health in Bolivia’, Health Policy and Planning,vol. 13, no. 2, 1998, p. 140.14 Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, Banquemondia<strong>le</strong> et Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, ‘AStrategic Framework for Reaching the Mil<strong>le</strong>nniumDevelopment Goals on Child Survival in Africa’,projet préparé à la demande de l’Union africaine,27 sept. 2006, p. 5.15 Ibid., pp. 5, 28-30.16 Haines, Andy, et al., ‘Achieving Child SurvivalGoals: Potential contribution of community healthworkers’, The <strong>La</strong>ncet, vol. 369, no. 9579, 23 juin2007, p. 2121.17 Bhattacharyya, Karabi, et al., ‘Community HealthWorker Incentives and Disincentives: How theyaffect motivation, retention and sustainability’,Basic Support for Institutionalizing Child SurvivalProject (BASIC II) for USAID, Arlington, VA, oct.2001, p. 19.18 Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, Rapport sur lasanté <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong>, 2005 - donnons sa chance àchaque mère et à chaque enfant, OMS, Genève,2005, pp. 21-22.19 Ibid., pp. 25-30.20 Bodart, Claude, ‘The Influence of Health SectorReform and External Assistance in Burkina Faso’,Health Policy and Planning, vol. 16, no. 1, mars2001, p. 74.21 Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, Rapport sur lasanté <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong>, 2005 - donnons sa chance àchaque mère et à chaque enfant, OMS, Genève,2005, p. 33.22 Mills, Anne, Fawzia Rasheed et Stephen Tollman,‘Strengthening Health Systems’, Chapitre 3,Disease Control Priorities in Developing Countries,2nd ed., publié par Dean T. Jamison, et al., OxfordUniversity Press et Banque mondia<strong>le</strong>, Washington,D.C., p. 91.23 Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour la population,Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, Banquemondia<strong>le</strong> et Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé,‘Building Strategies to Sca<strong>le</strong>-up Access: A discussionpaper for the Oslo debate on the GlobalBusiness Plan’, UNFPA, UNICEF, Banque mondia<strong>le</strong>et OMS, New York, 24 mars 2007, pp. 4-8.24 Banque mondia<strong>le</strong>, The Mil<strong>le</strong>nnium DevelopmentGoals for Health: Rising to the chal<strong>le</strong>nges, Banquemondia<strong>le</strong>, Genève, 2004, p. ix.25 Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, Banquemondia<strong>le</strong> et Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, ‘AStrategic Framework for Reaching the Mil<strong>le</strong>nniumDevelopment Goals on Child Survival in Africa’,projet préparé à la demande de l’Union africaine,27 sept. 2006, p. 40.26 ‘International Health Partnership: A global ‘ compact’for achieving the health Mil<strong>le</strong>nniumDevelopment Goals’, accord signé par tous <strong>le</strong>s partenaireslors du lancement du Partenariat internationalpour la santé, Londres, 5 sept. 2007.27 Soeters, Robert, Christian Habineza et Peter BobPeerenboom, ‘Performance-Based Financing andChanging the District Health System: Experiencefrom Rwanda’, Bul<strong>le</strong>tin de l’ Organisation mondia<strong>le</strong>de la Santé, vol. 84, no. 11, nov. 2006, pp. 885,887.28 Powell-Jackson, Timothy, et al. ‘Countdown to2015: Tracking donor assistance to maternal, newborn,and child health‘, The <strong>La</strong>ncet, vol. 368, no.9541, sept. 2006, p. 25.29 Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, Banquemondia<strong>le</strong> et Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, ‘AStrategic Framework for Reaching the Mil<strong>le</strong>nniumDevelopment Goals on Child Survival in Africa’,projet préparé à la demande de l’Union africaine,27 sept. 2006.30 Center for Global Development, ‘Case 15:Preventing iodine deficiency disease in China’,Millions Saved: Proven successes in global health, consulté <strong>le</strong> 16 nov. 2007; etFonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, Progrèspour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>: Un <strong>monde</strong> digne <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>,bilan statistique, UNICEF, New York, déc. 2007, p.8.31 Levine, Ruth, ‘Case 6: Saving mothers’ lives in Sri<strong>La</strong>nka’, Case Studies in Global Health: Millionssaved, Jones et Bart<strong>le</strong>tt Publisher, Sudbury, MA,RÉFÉRENCES 107


2007, pp. 41-48; et MOST: The USAIDMicronutrient Program, Cost Analysis of theNational Vitamin A Supp<strong>le</strong>mentation Programs inGhana, Nepal, and Zambia: Synthesis of three studies,USAID, Washington, D.C., 2004, p. 4.32 Overseas Development Institute, ‘Global Health:Making partnerships work’, Briefing paper no. 15,ODI, Londres, janv. 2007, p. 1.ENCADRÉS DU CHAPITRE 4Élargissement : Une nutrition adéquate pour <strong>le</strong>smères, <strong>le</strong>s nouveau-nés et <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>Basic Support for Institutionalizing Child SurvivalProject, Basics II Country Report: Benin, BASICS II,Agency for International Development <strong>des</strong> États-Unis,Arlington, VA, 2004, pp. 7-15; Collins, Steve, et al.,‘Key Issues in the Success of Community-BasedManagement of Severe Malnutrition’, Food andNutrition Bul<strong>le</strong>tin, vol. 27, no. 3, 2006, pp. S49-S51;Collins, Steve, et al., ‘Management of severe acutemalnutrition in children’, The <strong>La</strong>ncet, vol. 368, no.9551, 2 déc. 2006, p. 1992; Banque mondia<strong>le</strong>,Repositioning Nutrition as Central to Development: Astrategy for large-sca<strong>le</strong> action, Banque mondia<strong>le</strong>,Washington, D.C., 2006, pp. 10-11; et Organisationmondia<strong>le</strong> de la Santé, Programme alimentaire mondial,Comité permanent <strong>des</strong> Nations Unies sur lanutrition et Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance,‘Community-Based Management of Severe AcuteMalnutrition’, OMS, PAM, SCN et UNICEF, Genève,Rome, New York, mai 2007, p. 2.<strong>La</strong> « budgétisation margina<strong>le</strong> <strong>des</strong> gou<strong>le</strong>ts d’étrang<strong>le</strong>ment»Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, Banquemondia<strong>le</strong> et Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, ‘AStrategic Framework for Reaching the Mil<strong>le</strong>nniumDevelopment Goals on Child Survival in Africa’, projetpréparé à la demande de l’Union africaine, 27 sept.2006, p. 25.Élargissement : eau salubre, assainissement adéquatet meil<strong>le</strong>ures pratiques d’hygièneBlack, Robert E., Saul S. Morris et Jennifer Bryce, ’Where and why are 10 million children dying everyyear?’, The <strong>La</strong>ncet, vol. 361, 28 juin 2003, p. 2227;Curtis, Val, et Sandy Cairncross, ‘Effect of WashingHands with Soap on Diarrhoea Risk in theCommunity: A systematic review’, The <strong>La</strong>ncetInfectious Diseases, vol. 3, no. 5, mai 2003, p. 275;Favin, Michael, Promoting Hygiene Behavior Changewithin C-IMCI: The Peru and Nicaragua experience,Activity Report 143, Environmental Health Project,Washington, D.C., oct. 2004, p. xi; IRC, Centre internationalde l’eau et de l’assainissement et Fonds <strong>des</strong>Nations Unies pour l’enfance, Water, Sanitation andHygiene Education for Schools, rapport publié à l’issuede la Tab<strong>le</strong> ronde d’Oxford, 24-26 janv. 2005,UNICEF et IRC, New York, p. 32; <strong>La</strong>ne, Jon, ‘Ghana,Lesotho and South Africa: Regional expansion ofwater supply in rural areas’, étude de cas extraite de‘Reducing Poverty, Sustaining Growth: What works,what doesn’t, and why – A global exchange for scalingup success’, document présenté à la conférenceintitulée Scaling Up Poverty Reduction, Shanghai, 25-27 mai 2004, Groupe de la Banque mondia<strong>le</strong>, 2004,pp. 1-10; Organisation panaméricaine de la santé,‘Rotavirus Update’, Immunization News<strong>le</strong>tter, vol. 27,no. 3, juin 2005, pp. 1-2; Slaymaker, Tom, et KarinChristiansen, ‘Community- Based Approaches andService Delivery: Issues and options in difficult environmentsand partnerships’, Overseas DevelopmentInstitute, Londres, févr. 2005, p. 26; Fonds <strong>des</strong>Nations Unies pour l’enfance, Progrès pour <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> : Un bilan de l’eau et de l’assainissement,Numéro 5, UNICEF, New York, sept. 2006, pp. 3, 22,30; Water and Sanitation Program, ‘Community-LedTotal Sanitation in Rural Areas: An approach thatworks’, WSP, New Delhi, févr. 2007, pp. 4, 6-9.<strong>La</strong> crise du personnel de santé en Afrique : il esturgent d’intervenirLes effectifs sanitaires en Afrique, Difficultés et perspectives,‘ A Report of the Africa Working Group ofthe Joint Learning Initiative on Human Resources forHealth and Development’, sept. 2006, p. 3; Équipe 4du Projet Objectifs du Millénaire sur la santé maternel<strong>le</strong>et infanti<strong>le</strong>, Who’s Got the Power? Transforminghealth systems for women and children, Earthscan,Londres, 2005, p. 77; Organisation mondia<strong>le</strong> de laSanté, ‘Guide to Health Work-Force Development inPost- Conflict Environments’, OMS, Genève, 2005,pp. 6-13, 52- 77, 119-122; Organisation mondia<strong>le</strong> dela Santé, ‘Working together for health’, Rapport sur lasanté <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> 2006, OMS, Genève, 2006.Les arguments en faveur <strong>des</strong> investissementspour la survie de l’enfant et <strong>le</strong>s Objectifs duMillénaire pour <strong>le</strong> développement liés à la santéen Afrique subsaharienneFonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, Banquemondia<strong>le</strong> et Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, ‘AStrategic Framework for Reaching the Mil<strong>le</strong>nniumDevelopment Goals on Child Survival in Africa’, projetpréparé à la demande de l’Union africaine, 27 sept.2006, pp. 5-6, 38-43.P<strong>le</strong>ins feux sur <strong>le</strong> Botswana : étendre la préventionet <strong>le</strong> traitement du VIH à travers <strong>des</strong> partenariatscommunautairesRapport d’activité du Botswana, ‘A World Fit forChildren 2007’, Gouvernement du Botswana, juil<strong>le</strong>t2007, pp. 11- 12, 15, 18; Kak, Lily, et al., ‘Preventionof Mother-to- Child transmission of HIV/AIDSProgrammes’, Chapitre 7, Opportunities for Africa’sNewborns, Partnership for Maternal, Newborn &Child Health, Cape Town, 2006, pp. 113-127; etFonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, Progrèspour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> : Bilan statistique, Numéro 6, UNI-CEF, New York, déc. 2007, pp. 30, 34, 60.Renforcer la transparence et la gouvernance de laprestation <strong>des</strong> services de santéBanque mondia<strong>le</strong>, Rapport 2004 sur <strong>le</strong> développement<strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> : Des services pour <strong>le</strong>s pauvres,Banque mondia<strong>le</strong>, Washington, D.C., 2003, pp. 133-156.Financement en fonction de la performance auRwandaSekabaraga, Claude, Louis Rusa et Agnes Soucat,’What it Takes to Sca<strong>le</strong> up for Better Health: Theexperience of Rwanda 2004-2007’, Background paperto ‘Innovations in service delivery’, 2007.P<strong>le</strong>in feux sur <strong>le</strong> Brésil : créer un réseau nationalde systèmes de santé gérés par <strong>le</strong>s communautésFonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, The State ofBrazil’s Children 2006: The right to survival and development,UNICEF, Brasilia, 2005, pp. 10-11.Un nouveau mode de collaboration pour <strong>le</strong>s institutionsmultilatéra<strong>le</strong>sFonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, ‘InformalMeeting of Global Health Leaders: Final summary’,UNICEF, New York, juil<strong>le</strong>t 2007.CHAPITRE 51 Projet Objectifs du Millénaire (Nations Unies),Investir <strong>dans</strong> <strong>le</strong> développement : Plan pratique deréalisation <strong>des</strong> Objectifs du Millénaire pour <strong>le</strong>développement, Earthscan, Londres, 2005, pp. 1-2.2 Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, <strong>La</strong> <strong>situation</strong><strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> 2005 : L’enfanceen péril, UNICEF, New York, 2004, pp. 57-58; UNI-CEF, Les <strong>enfants</strong> touchés par <strong>le</strong>s conflits armés :actions de l’UNICEF, mai 2002, p. 15; et UNICEF,Outlook Special Edition: Crisis in Midd<strong>le</strong> East, août.2006, p. 2.3 Extrait de : Département <strong>des</strong> Nations Unies <strong>des</strong>affaires économiques et socia<strong>le</strong>s, Bases de donnéesde la Division de la population, Perspectivesdémographiques mondia<strong>le</strong>s : la révision de 2006 etPerspectives d’urbanisation <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> : larevision 2005, , consulté<strong>le</strong> 30 sept. 2007.4 Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, Rapport 2006sur la santé <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> : Travail<strong>le</strong>r ensemb<strong>le</strong>pour la santé, OMS, Genève, 2006, p. 119; Sines,Erin, Anne Tinker et Julia Ruben, ‘The Maternal-Newborn-Child Health Continuum of Care: A col<strong>le</strong>ctiveeffort to save lives’, Policy Perspectives onNewborn Health, Save the Children and PopulationReference Bureau, Washington, D.C., mars 2006,pp. 2-3.5 Juma, Ca<strong>le</strong>stous, et Lee Yee-Cheong, ‘ReinventingGlobal Health: The ro<strong>le</strong> of science, technology, andinnovation’, The <strong>La</strong>ncet, vol. 365, no. 9464, 19mars 2005, pp. 1105-1106; Acharya, Tara, AbdallahS. Daar et Peter A. Singer, ‘Biotechnology andthe UN’s Mil<strong>le</strong>nnium Development Goals’,Nature Biotechnology, vol. 21, no. 12, déc. 2003,pp. 1434-1436.6 Department of Essential Health Technologies,Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé, ‘Strategy for2004- 2007: eHealth for health-care delivery’,OMS, Genève, 2004, p. 2.7 Projet Objectifs du Millénaire (Nations Unies),Investir <strong>dans</strong> <strong>le</strong> développement : Plan pratique deréalisation <strong>des</strong> Objectifs du Millénaire pour <strong>le</strong>développement, Earthscan, Londres, 2005, p. 240;Nations Unies, Objectifs du Millénaire pour <strong>le</strong>développement Rapport 2007, ONU, New York,juin 2007, p. 28.8 Nations Unies, Rapport 2005 sur la <strong>situation</strong> socia<strong>le</strong><strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> : <strong>La</strong> crise de l’inégalité, ONU, NewYork, 2005, p. 114.9 Nations Unies, Rapport 2007 sur <strong>le</strong>s Objectifs duMillénaire pour <strong>le</strong> développement, ONU, NewYork, juin 2007, p. 28.10 Gautum, Kul C., ‘Pre-Conference Report onDiseases of Poverty, Child Survival and MDGs’,présenté lors de BioVision 2007, Conférencepréparatoire sur la maladie et la pauvreté, Lyon,France, 12 mars 2007.11 Nations Unies, Rapport 2007 sur <strong>le</strong>s Objectifs duMillénaire pour <strong>le</strong> développement, ONU, NewYork, juin 2007, p. 29.12 Martines, Jose, et al., ‘Neonatal Survival: A call foraction’, The <strong>La</strong>ncet, vol. 365, no. 9465, 26 mars2005, pp. 1193-1194.13 Buse, Kent, et Andrew M. Harmer, ‘Seven Habitsof Highly Effective Global Public-Private HealthPartnerships: Practice and potential’, SocialScience & Medicine, vol. 64, no. 2, janv. 2007,p. 261.ENCADRÉ DU CHAPITRE 5Renforcer la col<strong>le</strong>cte <strong>des</strong> données et <strong>le</strong> suivi pourprendre <strong>des</strong> décisions en matière de santé publiqueFonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance, Progrèspour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>: Un <strong>monde</strong> digne <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> bilanstatistique, Numéro 6, UNICEF, New York, déc. 2007,p. 68; Health Metrics Network, Framework andStandards for Country Health Information Systems,2nd ed., OMS, Genève, 2007, pp. 5, 17, 60.108 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


TABLEAUX STATISTIQUESStatistiques économiques et socia<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s pays et territoires du <strong>monde</strong>, en rapportavec <strong>le</strong> bien-être <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>.Note généra<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s données ........................................................................page 110Explication <strong>des</strong> signes ........................................................................................page 112Classement <strong>des</strong> pays et territoires selon <strong>le</strong>ur tauxde mortalité <strong>des</strong> moins de 5 ans ....................................................................page 113Index <strong>des</strong> pays par régions et catégories..........................................................page 148Mesurer <strong>le</strong> développement humain :Introduction au tab<strong>le</strong>au 10 ............................................................................page 149TABLEAUX 1 Indicateurs de base ..........................................................page 1142 Nutrition ............................................................................page 1183 Santé ..................................................................................page 1224 Le VIH/SIDA ........................................................................page 1265 Éducation ..........................................................................page 1306 Indicateurs démographiques ..........................................page 1347 Indicateurs économiques ................................................page 1388 Femmes ............................................................................page 1429 Protection de l’enfant ........................................................page 14610 Le taux du progrès ............................................................page 150TABLEAUX STATISTIQUES 109


TABLEAUX STATISTIQUESStatistiques économiques et socia<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s pays et territoiresdu <strong>monde</strong>, en rapport avec <strong>le</strong> bien-être <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>.Note généra<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s donnéesLes données rassemblées <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s tab<strong>le</strong>aux statistiquessuivants s’appuient sur <strong>des</strong> informations comparab<strong>le</strong>s auplan international et statistiquement fiab<strong>le</strong>s et el<strong>le</strong>s s’accompagnentde définitions, de sources et d’explications<strong>des</strong> signes. Les données provenant <strong>des</strong> organismes compétents<strong>des</strong> Nations Unies ont été utilisées <strong>dans</strong> la mesuredu possib<strong>le</strong>, par exemp<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s indicateurs économiqueset démographiques. Lorsqu’il n’existe pas d’estimationsnormalisées au niveau international, <strong>le</strong>s données<strong>des</strong> tab<strong>le</strong>aux proviennent d’autres sources, notamment<strong>des</strong> bureaux extérieurs de l’UNICEF concernés. Des informationsplus détaillées sur la méthodologie employéeet <strong>le</strong>s données présentées sont disponib<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong> site< www.childinfo.org>.Plusieurs <strong>des</strong> indicateurs relatifs, notamment, à l’espérancede vie, à l’indice synthétique de fécondité, ou auxtaux bruts de natalité et de mortalité ont été établis <strong>dans</strong> <strong>le</strong>cadre <strong>des</strong> travaux ordinaires d’estimations et de projectionsde la Division de la population (ONU). Ces estimations,ainsi que d’autres estimations internationa<strong>le</strong>s, fontl’objet de mises à jour périodiques, ce qui explique quecertaines données diffèrent de cel<strong>le</strong>s de publications antérieuresde l’UNICEF. Le présent rapport se fonde sur <strong>le</strong>s estimationset <strong>le</strong>s projections <strong>le</strong>s plus récentes extraites <strong>des</strong>Perspectives de la population mondia<strong>le</strong> 2006.<strong>La</strong> qualité <strong>des</strong> données peut se ressentir <strong>des</strong> catastrophesnaturel<strong>le</strong>s ou causées par l’homme dont ont été victimesdivers pays récemment, notamment <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s cas où l’infrastructurede base du pays a été atteinte ou lorsque d’importantsmouvements de population sont intervenus.Estimation <strong>des</strong> taux de mortalitéChaque année, l’UNICEF inclut <strong>des</strong> estimations <strong>des</strong> taux demortalité <strong>dans</strong> <strong>le</strong> rapport sur <strong>La</strong> Situation <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>dans</strong><strong>le</strong> <strong>monde</strong>, comme <strong>le</strong>s taux de mortalité infanti<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s tauxde mortalité <strong>des</strong> moins de 5 ans et <strong>le</strong>s décès d’<strong>enfants</strong> demoins de 5 ans, pour au moins deux années de référence,<strong>dans</strong> la mesure du possib<strong>le</strong>. Ces statistiques représentent<strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ures estimations possib<strong>le</strong>s au moment de la préparationdu rapport et se fondent sur <strong>le</strong>s travaux du Groupeinterinstitutions pour <strong>le</strong>s estimations en matière de mortalitéinfanti<strong>le</strong>, un groupe qui réunit l’UNICEF, l’Organisationmondia<strong>le</strong> de la Santé (OMS), la Banque mondia<strong>le</strong> et laDivision de la population (ONU). Le Groupe met chaqueannée à jour ces estimations, en révisant soigneusementtoutes <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s données disponib<strong>le</strong>s. Quelquefois,cette révision se traduit par l’ajustement de donnéespubliées précédemment. Ainsi, <strong>le</strong>s estimations publiées <strong>dans</strong><strong>des</strong> numéros consécutifs de <strong>La</strong> Situation <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>dans</strong><strong>le</strong> <strong>monde</strong> ne sont pas toujours comparab<strong>le</strong>s et ne doiventpas être utilisées pour analyser <strong>le</strong>s tendances en matière demortalité sur plusieurs années. Il faut noter que <strong>des</strong> estimationscomparab<strong>le</strong>s <strong>des</strong> taux de mortalité <strong>des</strong> moins de cinqans pour <strong>le</strong>s années 1970 et 1990 et l’année la plus récentesont disponib<strong>le</strong>s au tab<strong>le</strong>au 10. Pour tous <strong>le</strong>s pays, la sériecomplète est disponib<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> site www.childinfo.org. Cesstatistiques se fondent sur <strong>le</strong>s estimations <strong>le</strong>s plus récentesfournies par <strong>le</strong> Groupe interinstitutions pour <strong>le</strong>s estimationsen matière de mortalité infanti<strong>le</strong>.Par ail<strong>le</strong>urs, ce rapport présente <strong>des</strong> estimations à jour dela mortalité maternel<strong>le</strong> pour l’année 2005. Ces estimations,qui se fondent sur <strong>le</strong>s travaux d’un groupe interinstitutionsregroupant Banque mondia<strong>le</strong>/OMS/UNICEF/Fonds <strong>des</strong>Nations Unies pour la population (UNFPA), ont été publiéesconjointement par <strong>le</strong> groupe <strong>dans</strong> MaternalMortality in 2005 (Mortalité maternel<strong>le</strong> en 2005), OMS,Genève, 2007. Ces estimations fondées sur un modè<strong>le</strong> utilisentune méthode doub<strong>le</strong> afin de tenir compte du fait que<strong>le</strong>s décès maternels ne sont pas systématiquement déclaréset qu’ils sont parfois mal classifiés.Enquêtes en grappes à indicateursmultip<strong>le</strong>s (MICS)Depuis plus de 10 ans, l’UNICEF aide <strong>le</strong>s pays à réunir <strong>des</strong>données comparab<strong>le</strong>s au plan international et statistiquementfiab<strong>le</strong>s grâce aux Enquêtes en grappes à indicateursmultip<strong>le</strong>s (MICS). Depuis 1995, près de 200 enquêtes ontété réalisées <strong>dans</strong> une centaine de pays, et la série la plusrécente de MICS a couvert une bonne cinquantaine depays pendant la période 2005–2006, ce qui a permis deprocéder à une nouvel<strong>le</strong> évaluation plus complète de la <strong>situation</strong><strong>des</strong> <strong>enfants</strong> et <strong>des</strong> femmes <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong>. Avec<strong>le</strong>s enquêtes démographiques et sanitaires, <strong>le</strong>s MICS, soutenuespar l’UNICEF, sont la source principa<strong>le</strong> d’informationssur laquel<strong>le</strong> baser <strong>le</strong> suivi <strong>des</strong> Objectifs du Millénairepour <strong>le</strong> développement (OMD); el<strong>le</strong>s peuvent aussi être utiliséespour établir <strong>des</strong> rapports sur 21 <strong>des</strong> 53 indicateurs<strong>des</strong> OMD. Ces données permettent éga<strong>le</strong>ment de faire <strong>le</strong>point sur <strong>le</strong>s engagements pris au niveau international<strong>dans</strong> <strong>le</strong> Plan d’action de « Un <strong>monde</strong> digne <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> »,ainsi que sur <strong>le</strong>s objectifs mondiaux de lutte contre <strong>le</strong> SIDAet <strong>le</strong> paludisme. Ces données ont été incluses <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s tab<strong>le</strong>auxstatistiques figurant <strong>dans</strong> <strong>le</strong> présent rapport, et el<strong>le</strong>sont étayé <strong>le</strong>s analyses présentées ici. Pour plus d’informations,consulter <strong>le</strong> site .110 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


RévisionsPlusieurs tab<strong>le</strong>aux statistiques ont été révisés cette année.Tab<strong>le</strong>au 2. Nutrition : <strong>le</strong> taux de couverture par la supplémentationen vitamine A est calculé aujourd’hui pour <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> âgés de 6 à 59 mois auxquels on a administré deuxdoses supplémentaires à forte teneur en vitamine A, enplus de l’indicateur utilisé précédemment portant sur <strong>des</strong><strong>enfants</strong> de 6 à 59 mois auxquels on a administré au moinsune dose de vitamine A au cours <strong>des</strong> 6 mois précédents.Par couverture tota<strong>le</strong>, on entend l’administration de deuxdoses supplémentaires à forte teneur en vitamine A aucours de l’année civi<strong>le</strong> précédente.Tab<strong>le</strong>au 3. Santé : on note deux changements importants<strong>dans</strong> <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au de cette année sur <strong>le</strong>s indicateurs de santé<strong>des</strong> <strong>enfants</strong>.Vaccination – L’OMS et l’UNICEF ont mis au point une nouvel<strong>le</strong>méthodologie qui permet de faire <strong>des</strong> estimations surla protection à la naissance (PAN) contre <strong>le</strong> tétanos; ainsi, <strong>le</strong>schiffres cités <strong>dans</strong> <strong>le</strong> présent rapport ne sont pas comparab<strong>le</strong>saux estimations publiées <strong>dans</strong> <strong>des</strong> éditions précédentes.Cette nouvel<strong>le</strong> méthodologie suit <strong>des</strong> cohortes de femmesdepuis <strong>le</strong>ur petite enfance et tout au long de <strong>le</strong>ur vie, sur labase d’estimations de l’OMS/UNICEF de la couverture partrois doses de vaccin contre la diphtérie, la coqueluche et <strong>le</strong>tétanos (DCT3), ainsi que d’estimations communiquées ouextraites d’étu<strong>des</strong> de la proportion de femmes enceintes quisont vaccinées par l’anatoxine antitétanique <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre <strong>des</strong>oins de routine. Des ajustements permettent de tenircompte <strong>des</strong> femmes vaccinées contre <strong>le</strong> tétanos <strong>dans</strong> <strong>le</strong>cadre d’activités de vaccination supplémentaires. Les donnéescommuniquées sont parfois réévaluées pour tenircompte <strong>des</strong> caractéristiques de la couverture d’autres annéeset, <strong>le</strong> cas échéant, <strong>des</strong> résultats obtenus par la recherche. <strong>La</strong>durée de la protection est calculée ensuite sur la base <strong>des</strong> estimationspubliées par l’OMS relatives à la durée de la protectiongarantie par toutes <strong>le</strong>s doses reçues au cours de lavie. Le résultat final est la probabilité qu’un enfant soit protégécontre <strong>le</strong> tétanos grâce à l’immunisation de sa mère s’ilnaît au cours d’une année donnée.Utilisation d’antibiotiques chez <strong>le</strong>s patients présumés atteintsde pneumonie – Les données fournissent aujourd’huiune estimation du pourcentage d’<strong>enfants</strong> de moins de 5ans présumés atteints de pneumonie à qui l’on administre<strong>des</strong> antibiotiques, ajouté aux estimations précédentes d’<strong>enfants</strong>présumés atteints de pneumonie traités par un soignantapproprié. Les Enquêtes en grappe à indicateur multip<strong>le</strong>mises en œuvre récemment ont permis de réunir unelarge quantité de nouvel<strong>le</strong>s données sur l’administrationd’antibiotiques en cas de pneumonie chez l’enfant.Tab<strong>le</strong>au 4. VIH et SIDA : <strong>le</strong>s données relatives à la préva<strong>le</strong>ncedu VIH chez <strong>le</strong>s adultes et <strong>le</strong> nombre estimatif de personnesqui vivent avec <strong>le</strong> VIH se fondent sur <strong>des</strong>estimations du Programme commun <strong>des</strong> Nations Uniessur <strong>le</strong> VIH/SIDA (ONUSIDA) et de l’OMS réunies en 2005.Ces estimations ont été mises à jour à la fin de 2007, mais<strong>le</strong>s nouveaux chiffres n’étaient pas disponib<strong>le</strong>s au momentoù nous mettions ce rapport sous presse.L’OMS et l’ONUSIDA allient <strong>le</strong>urs efforts <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre dela surveillance mondia<strong>le</strong> du VIH, du SIDA et <strong>des</strong> infectionssexuel<strong>le</strong>ment transmissib<strong>le</strong>s. Dans <strong>le</strong>s pays où l’épidémies’est généralisée, <strong>le</strong>s estimations nationa<strong>le</strong>s de la préva<strong>le</strong>ncedu VIH se fondent sur <strong>des</strong> données réunies grâce à<strong>des</strong> systèmes de surveillance ciblant <strong>le</strong>s femmes enceintesqui viennent en consultation <strong>dans</strong> <strong>des</strong> centres de soinsprénatals sentinel<strong>le</strong>s. Plus récemment, un nombre accru depays s’est mis à utiliser <strong>le</strong> test du SIDA <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d’enquêtessur la population représentatives au niveau national.Dans la mesure du possib<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s résultats de cesenquêtes sur la population sont inclus <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s estimationsde la préva<strong>le</strong>nce du VIH <strong>dans</strong> la population adulte d’unpays donné. Dans <strong>le</strong>s pays où l’épidémie est de faib<strong>le</strong> niveauou concentrée, <strong>le</strong>s estimations nationa<strong>le</strong>s de la préva<strong>le</strong>ncedu VIH reposent essentiel<strong>le</strong>ment sur <strong>le</strong>s donnéesréunies <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s populations surveillées à haut risque (professionnelsdu sexe, hommes qui ont <strong>des</strong> rapports sexuelsavec d’autre hommes, toxicomanes qui s’injectent de ladrogue) et sur <strong>des</strong> estimations de la tail<strong>le</strong> <strong>des</strong> populationsà haut risque et à faib<strong>le</strong> risque. Des informations plus détailléessur ces estimations sont disponib<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong> site.Tab<strong>le</strong>au 5. Éducation : <strong>le</strong> taux d’alphabétisation <strong>des</strong> adultesa été remplacé par <strong>le</strong> taux d’alphabétisation <strong>des</strong> jeunes(15–24 ans), ventilé par sexe.Tab<strong>le</strong>au 8. Femmes : on note trois changements importants<strong>dans</strong> <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au de cette année :Scolarisation/fréquentation de l’éco<strong>le</strong> primaire et secondaire– Dans <strong>le</strong> passé, ce tab<strong>le</strong>au présentait <strong>le</strong> taux brut <strong>des</strong>colarisation (fil<strong>le</strong>s en pourcentage <strong>des</strong> garçons) pourl’éducation primaire et secondaire. Cette année, ceschiffres ont été remplacés par <strong>le</strong> taux net de fréquentationTABLEAUX STATISTIQUES 111


TABLEAUX STATISTIQUESStatistiques économiques et socia<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s pays et territoiresdu <strong>monde</strong>, en rapport avec <strong>le</strong> bien-être <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>.Note généra<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s données (suite)scolaire (fil<strong>le</strong>s en pourcentage <strong>des</strong> garçons) pour ces deuxniveau d’étude; ces données sont présentées parallè<strong>le</strong>mentau taux net de scolarisation (fil<strong>le</strong>s en pourcentage<strong>des</strong> garçons) pour <strong>le</strong>s deux niveaux d’étude. Les taux netsde scolarisation/fréquentation scolaire reflètent mieux <strong>le</strong>sniveaux de participation scolaire, tant au niveau de l’éco<strong>le</strong>primaire qu’au niveau de l’éco<strong>le</strong> secondaire.Accouchements en institution – En plus de la proportiond’accouchements en présence d’un soignant qualifié, <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>aude cette année donne aussi la proportion de naissancesqui interviennent <strong>dans</strong> un établissement de santé.Mortalité maternel<strong>le</strong> – Comme indiqué plus haut, <strong>le</strong>s estimationsmises à jour de la mortalité maternel<strong>le</strong> présentées<strong>dans</strong> <strong>le</strong> présent rapport pour 2005 reposent sur <strong>le</strong>s travauxdu Groupe interinstitutions Banque mondia<strong>le</strong>/OMS/UNI-CEF/UNFPA et el<strong>le</strong>s sont publiées <strong>dans</strong> Maternal Mortalityin 2005 (Mortalité maternel<strong>le</strong> en 2005), OMS, Genève,2007. Ces estimations de la mortalité maternel<strong>le</strong> sont ajustéespour tenir compte du fait que <strong>le</strong>s décès maternels nesont pas systématiquement déclarés et qu’ils sont parfoismal classifiés. Pour plus d’information, se connecter sur <strong>le</strong>site .Tab<strong>le</strong>au 9. Protection de l’enfant : trois nouveaux indicateursfigurent <strong>dans</strong> ce tab<strong>le</strong>au, qui s’appuie largement sur<strong>le</strong>s nombreuses données relatives à la protection de l’enfantdont nous disposons depuis peu grâce aux MICS, auxEnquêtes démographiques et sanitaires et à d’autresétu<strong>des</strong> réalisées au niveau national.Attitu<strong>des</strong> vis-à-vis de la vio<strong>le</strong>nce familia<strong>le</strong> – Cet indicateurdécrit <strong>le</strong> pourcentage de femmes âgées de 15 à 49 ans quiconsidèrent qu’un conjoint est en droit de frapper ou debattre son épouse pour au moins l’une <strong>des</strong> raisons suggérées.On a demandé aux femmes si el<strong>le</strong>s considéraientqu’un homme avait de bonnes raisons de frapper ou debattre son épouse <strong>dans</strong> certains cas, par ex. si l’épouse faitbrû<strong>le</strong>r <strong>le</strong> repas, si el<strong>le</strong> <strong>le</strong> contredit, si el<strong>le</strong> sort sans <strong>le</strong> luidire, si el<strong>le</strong> néglige <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> ou refuse d’avoir <strong>des</strong> rapportssexuels avec lui.Enfants handicapés – Cet indicateur décrit <strong>le</strong> pourcentaged’<strong>enfants</strong> âgés de 2 à 9 ans qui ont été testés et dont <strong>le</strong> résultatest positif pour au moins l’un <strong>des</strong> handicaps évalués.Les questions sont posées au parent ou à la personnequi élève l’enfant; la personne interrogée doit effectuerune évaluation personnel<strong>le</strong> du développement et du fonctionnementphysique et mental de l’enfant. Les donnéesrelatives à la préva<strong>le</strong>nce <strong>des</strong> handicaps décrivent donc <strong>le</strong>pourcentage d’<strong>enfants</strong> pour <strong>le</strong>squels la réponse à l’une deces questions a été positive et el<strong>le</strong>s doivent être considéréescomme une indication du pourcentage d’<strong>enfants</strong> quipourraient souffrir d’un handicap et qui devraient être soumisà une évaluation plus poussée de <strong>le</strong>ur état de santé etde <strong>le</strong>ur développement.Discipline imposée à l’enfant – Cet indicateur décrit <strong>le</strong>pourcentage d’<strong>enfants</strong> âgés de 2 à 14 ans qui ont été soumisà <strong>des</strong> châtiments psychologiques ou physiques. Leschâtiments psychologiques consistent à crier, hur<strong>le</strong>r et insulterl’enfant. Les châtiments physiques ou corporels ontpour but de provoquer une dou<strong>le</strong>ur ou une gêne physiquechez l’enfant, sans <strong>le</strong> b<strong>le</strong>sser. Les châtiments physiquesmineurs consistent à secouer l’enfant, <strong>le</strong> gif<strong>le</strong>r, <strong>le</strong> frappersur <strong>le</strong>s mains, <strong>le</strong>s bras, <strong>le</strong>s jambes ou <strong>le</strong>s fesses. Les châtimentscorporels graves consistent à frapper l’enfant sur <strong>le</strong>visage, la tête ou <strong>le</strong>s oreil<strong>le</strong>s, ou à battre l’enfant avecforce ou à plusieurs reprises.Explication <strong>des</strong> signesL’objectif de ces tab<strong>le</strong>aux de statistiques étant de fournir un aperçu aussi large que possib<strong>le</strong> de la <strong>situation</strong> <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> et <strong>des</strong>femmes <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>monde</strong> entier, il est apparu que <strong>le</strong> détail <strong>des</strong> données et notes n’avait pas sa place <strong>dans</strong> cette section. Lessignes suivants s’appliquent à tous <strong>le</strong>s tab<strong>le</strong>aux; l’explication <strong>des</strong> signes spécifiques à un tab<strong>le</strong>au se trouve <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s notes enbas de la dernière page du tab<strong>le</strong>au.- Données non disponib<strong>le</strong>s.xyDonnées se rapportant à une année ou une période différente de cel<strong>le</strong> indiquée en tête de colonne, ne correspondant pasà la définition standard, ou ne portant pas sur l’ensemb<strong>le</strong> du pays. Ces données ne sont pas incluses <strong>dans</strong> <strong>le</strong> calcul <strong>des</strong>moyennes régiona<strong>le</strong>s ou mondia<strong>le</strong>s.Données se rapportant à une année ou une période différente de cel<strong>le</strong> indiquée en tête de colonne, ne correspondant pasà la définition standard, ou ne portant pas sur l’ensemb<strong>le</strong> du pays. Ces données sont incluses <strong>dans</strong> <strong>le</strong> calcul <strong>des</strong>moyennes régiona<strong>le</strong>s et mondia<strong>le</strong>s.* Données se rapportant à l’année la plus récente pour laquel<strong>le</strong> on dispose de données pendant la période indiquée en tête decolonne.§ Comprend <strong>des</strong> territoires <strong>dans</strong> chaque catégorie de pays ou groupe régional. Les pays et territoires <strong>dans</strong> chaque catégorie depays ou groupe régional figurent sur la liste page 148.112 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


Classement <strong>des</strong> pays et territoires selon <strong>le</strong>ur taux de mortalité <strong>des</strong> moins de 5 ansLes pays et territoires sont énumérés par ordre décroissant de <strong>le</strong>ur taux de mortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de moins de 5 ans (TMM5), évalué pour 2006. Ce taux est l’un <strong>des</strong>indicateurs <strong>le</strong>s plus importants du bien-être <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>. Dans <strong>le</strong>s tab<strong>le</strong>aux suivants, <strong>le</strong>s pays sont classés par ordre alphabétique.TMM52005Taux ClassementSierra Leone 270 1Angola 260 2Afghanistan 257 3Niger 253 4Libéria 235 5Mali 217 6Tchad 209 7Guinée équatoria<strong>le</strong> 206 8Congo, Républiquedémocratique du 205 9Burkina Faso 204 10Guinée-Bissau 200 11Nigéria 191 12Zambie 182 13Burundi 181 14République centrafricaine 175 15Swaziland 164 16Guinée 161 17Rwanda 160 18Cameroun 149 19Bénin 148 20Somalie 145 21Mozambique 138 22Ouganda 134 23Lesotho 132 24Djibouti 130 25Côte d’Ivoire 127 26Congo 126 27Mauritanie 125 28Botswana 124 29Éthiopie 123 30Kenya 121 31Ghana 120 32Malawi 120 32Tanzanie, République-Unie de 118 34Sénégal 116 35Madagascar 115 36Gambie 113 37Togo 108 38Zimbabwe 105 39Myanmar 104 40Yémen 100 41Pakistan 97 42Sao Tomé-et-Principe 96 43Gabon 91 44Soudan 89 45Azerbaïdjan 88 46Cambodge 82 47Haïti 80 48Inde 76 49Rép. démocratique populaire lao 75 50Érythrée 74 51I<strong>le</strong>s Salomon 73 52Papouasie-Nouvel<strong>le</strong>-Guinée 73 52Bhoutan 70 54Afrique du Sud 69 55Bangla<strong>des</strong>h 69 55Comores 68 57Tadjikistan 68 57Kiribati 64 59Guyana 62 60Bolivie 61 61Namibie 61 61Népal 59 63I<strong>le</strong>s Marshalls 56 64Corée, République populairedémocratique de 55 65TauxTMM52005ClassementTimor-Leste 55 65Turkménistan 51 67Iraq 46 68Mongolie 43 69Ouzbékistan 43 69Guatemala 41 71Kirghizistan 41 71Micronésie, Etats fédérés de 41 71Suriname 39 74Algérie 38 75Trinité-et-Tobago 38 75Tuvalu 38 75Maroc 37 78Nicaragua 36 79Vanuatu 36 79Égypte 35 81Mexique 35 81Cap-Vert 34 83Indonésie 34 83Iran, République islamique d’ 34 83Géorgie 32 86Philippines 32 86Jamaïque 31 88Liban 30 89Maldives 30 89Nauru 30 89Kazakhstan 29 92République dominicaine 29 92Samoa 28 94Honduras 27 95Turquie 26 96Arabie saoudite 25 97El Salvador 25 97Jordanie 25 97Pérou 25 97Arménie 24 101Chine 24 101Equateur 24 101Tonga 24 101Ukraine 24 101Panama 23 106Tunisie 23 106Territoire pa<strong>le</strong>stinien occupé 22 108Paraguay 22 108Colombie 21 110Qatar 21 110Venezuela, Républiquebolivarienne du 21 110Brésil 20 113Grenade 20 113Saint-Vincent-et-Grenadines 20 113I<strong>le</strong>s Cook 19 116Moldova, République de 19 116Saint-Kitts-et-Nevis 19 116Fidji 18 119Jamahiriya arabe libyenne 18 119Roumanie 18 119Albanie 17 122Ex-République yougoslavede Macédoine 17 122Viet Nam 17 122Argentine 16 125Belize 16 125Russie, Fédération de 16 125Bosnie-Herzégovine 15 128Dominique 15 128Bahamas 14 130TMM52005Taux ClassementBulgarie 14 130Maurice 14 130Sainte-Lucie 14 130Syrie, République arabe de 14 130Bélarus 13 135Seychel<strong>le</strong>s 13 135Sri <strong>La</strong>nka 13 135Barbade 12 138Costa Rica 12 138Malaisie 12 138Oman 12 138Uruguay 12 138Antigua-et-Barbuda 11 143Koweït 11 143Palaos 11 143Bahreïn 10 146Monténégro 10 146Brunéi Darussalam 9 148Chili 9 148Lettonie 9 148Emirats arabes unis 8 151Etats-Unis 8 151Lituanie 8 151Serbie 8 151Slovaquie 8 151Thaïlande 8 151Cuba 7 157Estonie 7 157Hongrie 7 157Pologne 7 157Australie 6 161Canada 6 161Croatie 6 161Malte 6 161Nouvel<strong>le</strong>-Zélande 6 161Royaume-Uni 6 161Autriche 5 167Corée, République de 5 167Danemark 5 167Irlande 5 167Israël 5 167Pays-Bas 5 167Portugal 5 167Suisse 5 167Al<strong>le</strong>magne 4 175Belgique 4 175Chypre 4 175Espagne 4 175Finlande 4 175France 4 175Grèce 4 175Italie 4 175Japon 4 175Luxembourg 4 175Monaco 4 175Norvège 4 175République tchèque 4 175Slovénie 4 175Andorre 3 189Islande 3 189Liechtenstein 3 189Saint-Marin 3 189Singapour 3 189Suède 3 189Saint-Siège - -Nioué - -TABLEAUX STATISTIQUES 113


TABLEAU 1 : INDICATEURS DE BASEPays et territoiresClassementselon <strong>le</strong>TMM5Taux demortalité <strong>des</strong>moins de 5ans1990 2006Taux demortalitéinfanti<strong>le</strong>(moins d’unan)1990 2006Taux demortaliténéonata<strong>le</strong>2000Populationtota<strong>le</strong>(milliers)2006Nombreannuel denaissances(milliers)2006Nombreannuel dedécès <strong>des</strong>moins de5ans(milliers)2006Afghanistan 3 260 257 168 165 60 26088 1272 327 250x 43 28 53s - -Afrique du Sud 55 60 69 45 56 21 48282 1102 76 5390 50 82x 87 10 62Albanie 122 45 17 37 15 12 3172 52 1 2960 76 99 94 21 40Algérie 75 69 38 54 33 20 33351 694 26 3030 72 70 97 19 43Al<strong>le</strong>magne 175 9 4 7 4 3 82641 683 3 36620 79 - 96 22 37Andorre 189 6 3 5 3 4 74 0 0 d - - 80 - -Angola 2 260 260 154 154 54 16557 792 206 1980 42 67 58s - -Antigua-et-Barbuda 143 - 11 - 10 8 84 0 0 11210 - - - - -Arabie saoudite 97 44 25 35 21 12 24175 612 15 12510x 72 83 78 - -Argentine 125 29 16 25 14 10 39134 690 11 5150 75 97 99 11 55Arménie 101 56 24 47 21 17 3010 36 1 1930 72 99 99s 21 43Australie 161 10 6 8 5 3 20530 255 2 35990 81 - 97 18x 41xAutriche 167 10 5 8 4 3 8327 77 0 39590 80 - 97 22 38Azerbaïdjan 46 105 88 84 73 36 8406 129 11 1850 67 99x 85 19 45Bahamas 130 29 14 22 13 10 327 6 0 14920x 73 - 91 - -Bahreïn 146 19 10 15 9 11 739 13 0 14370x 75 87 97 - -Bangla<strong>des</strong>h 55 149 69 100 52 36 155991 4013 277 480 63 48 81s 21 43Barbade 138 17 12 15 11 8 293 3 0 d 77 - 98 - -Bélarus 135 24 13 20 12 5 9742 91 1 3380 69 100x 89 22 38Belgique 175 10 4 8 4 3 10430 110 0 38600 79 - 99 21 41Belize 125 43 16 35 14 18 282 7 0 3650 76 70x 95 - -Bénin 20 185 148 111 88 38 8760 358 53 540 56 35 54s 19 44Bhoutan 54 166 70 107 63 38 649 12 1 1410 65 - 70s - -Bolivie 61 125 61 89 50 27 9354 264 16 1100 65 87 78s 7 63Bosnie-Herzégovine 128 22 15 18 13 11 3926 35 1 2980 75 97 91s 24 36Botswana 29 58 124 45 90 40 1858 47 6 5900 49 81 85 7x 70xBrésil 113 57 20 48 19 15 189323 3720 74 4730 72 89 95 9 61Brunéi Darussalam 148 11 9 10 8 4 382 8 0 24100x 77 93 93 - -Bulgarie 130 18 14 14 12 8 7693 69 1 3990 73 98 93 22 38Burkina Faso 10 206 204 123 122 36 14359 641 131 460 52 24 45 18 47Burundi 14 190 181 114 109 41 8173 381 69 100 49 59 71s 15 48Cambodge 47 116 82 85 65 40 14197 377 31 480 59 74 75s 17 50Cameroun 19 139 149 85 87 40 18175 649 97 1080 50 68 84s 15 51Canada 161 8 6 7 5 4 32577 338 2 36170 80 - 100 20 40Cap-Vert 83 60 34 45 25 10 519 15 1 2130 71 81 90 - -Chili 148 21 9 18 8 6 16465 249 2 6980 78 96 90 11 60Chine 101 45 24 36 20 21 1320864 17309 415 2010 73 91 99 13 52Chypre 175 12 4 11 3 4 846 10 0 18430x 79 97 99 - -Colombie 110 35 21 26 17 14 45558 884 19 2740 73 93 87 9 63Comores 57 120 68 88 51 29 818 28 2 660 65 - 72 - -Congo 27 103 126 67 79 32 3689 132 17 950x 54 85 86s - -Congo, République démocratique du 9 205 205 129 129 47 60644 3026 620 130 46 67 52s - -Corée, République de 167 9 5 8 5 3 48050 455 2 17690 78 - 100 21 37Corée, Républiquepopulaire démocratique de 65 55 55 42 42 22 23708 321 18 a 67 - - - -Costa Rica 138 18 12 16 11 7 4399 80 1 4980 79 95 92 12 54Côte d’Ivoire 26 153 127 105 90 65 18914 684 87 870 48 49 62s 14 51Croatie 161 12 6 10 5 5 4556 41 0 9330 76 98 87 21 40Cuba 157 13 7 11 5 4 11267 121 1 1170x 78 100 97 - -Danemark 167 9 5 7 4 4 5430 62 0 51700 78 - 95 23 36Djibouti 25 175 130 116 86 38 819 24 3 1060 54 - 79s - -Dominique 128 17 15 15 13 7 68 0 0 3960 - - 84 - -Egypte 81 91 35 67 29 21 74166 1828 64 1350 71 71 94 21 44El Salvador 97 60 25 47 22 16 6762 159 4 2540 72 81 93 10 56Emirats arabes unis 151 15 8 13 8 5 4248 69 1 23950x 78 89 71 - -Equateur 101 57 24 43 21 16 13202 285 7 2840 75 91 98 11 58Erythrée 51 147 74 88 48 25 4692 186 14 200 57 - 67s - -Espagne 175 9 4 7 4 3 43887 468 2 27570 81 97x 99 19 42Estonie 157 16 7 12 5 6 1340 14 0 11410 71 100 95 18 43Etats-Unis 151 12 8 10 6 5 302841 4248 34 44970 78 - 92 16 46Ethiopie 30 204 123 122 77 51 81021 3159 389 180 52 36 45s 22 39Ex-République yougoslavede Macédoine 122 38 17 33 15 9 2036 23 0 3060 74 96 92 17 46RNB parhabitant($EU)2006Espérancede vie à lanaissance(années)2006Tauxd’alphabétisation<strong>des</strong>adultes2000-2005*Taux nets <strong>des</strong>colarisation/fréquentationà l’éco<strong>le</strong>primaire(%)2000-2006*Part du revenu<strong>des</strong> ménages (%)1995-2004*<strong>le</strong>s 40%<strong>le</strong>s pluspauvres<strong>le</strong>s 20%<strong>le</strong>s plusriches114 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


…TABLEAU 1Classementselon <strong>le</strong>TMM5Taux demortalité <strong>des</strong>moins de 5ans1990 2006Taux demortalitéinfanti<strong>le</strong>(moins d’unan)1990 2006Taux demortaliténéonata<strong>le</strong>2000Populationtota<strong>le</strong>(milliers)2006Nombreannuel denaissances(milliers)2006Nombreannuel dedécès <strong>des</strong>moins de5ans(milliers)2006Fidji 119 22 18 19 16 9 833 18 0 3300 69 - 96 - -Finlande 175 7 4 6 3 2 5261 58 0 40650 79 - 98 24 37France 175 9 4 7 4 3 61330 763 3 36550 80 - 99 20 40Gabon 44 92 91 60 60 31 1311 34 3 5000 56 84 94s - -Gambie 37 153 113 103 84 46 1663 60 7 310 59 - 61s 13 53Géorgie 86 46 32 39 28 25 4433 48 2 1560 71 - 93 16 46Ghana 32 120 120 76 76 27 23008 700 84 520 59 58 75s 16 47Grèce 175 11 4 9 4 4 11123 103 0 21690 79 96 99 19 41Grenade 113 37 20 30 16 13 106 2 0 4420 68 - 84 - -Guatemala 71 82 41 60 31 19 13029 445 18 2640 70 69 94 10 59Guinée 17 235 161 139 98 48 9181 374 60 410 55 30 51s 18 46Guinée équatoria<strong>le</strong> 8 170 206 103 124 40 496 19 4 8250 51 87 81 - -Guinée-Bissau 11 240 200 142 119 48 1646 82 16 190 46 - 54s 14x 53xGuyana 60 88 62 64 46 25 739 13 1 1130 66 - 96s 14 50Haïti 48 152 80 105 60 34 9446 269 22 480 60 - 50s 9 63Honduras 95 58 27 45 23 18 6969 199 5 1200 70 80 79s 11 58Hongrie 157 17 7 15 6 6 10058 93 1 10950 73 - 89 23 37I<strong>le</strong>s Cook 116 32 19 26 16 12 14 0 0 - - - 77 - -I<strong>le</strong>s Marshall 64 92 56 63 50 26 58 0 0 3000 - - 90 - -I<strong>le</strong>s Salomon 52 121 73 86 55 12 484 15 1 680 63 - 63 - -Inde 49 115 76 82 57 43 1151751 27195 2067 820 64 61 84s 19 45Indonésie 83 91 34 60 26 18 228864 4427 151 1420 70 90 96 20 43Iran, République islamique d’ 83 72 34 54 30 22 70270 1407 48 3000 71 82 95 15 50Iraq 68 53 46 42 37 63 28506 937 43 2170x 58 74 88 - -Irlande 167 10 5 8 4 4 4221 66 0 45580 79 - 96 20 42Islande 189 7 3 5 2 2 298 4 0 50580 82 - 99 - -Israël 167 12 5 10 4 4 6810 137 1 18580x 80 - 97 16 45Italie 175 9 4 8 4 3 58779 544 2 32020 80 98 99 18 42Jamahiriya arabe libyenne 119 41 18 35 17 11 6039 144 3 7380 74 84 - - -Jamaïque 88 33 31 28 26 10 2699 55 2 3480 72 80 97s 14 52Japon 175 6 4 5 3 2 127953 1087 4 38410 82 - 100 25x 36xJordanie 97 40 25 33 21 17 5729 152 4 2660 72 91 99s 18 46Kazakhstan 92 60 29 51 26 32 15314 289 8 3790 66 100x 98s 19 41Kenya 31 97 121 64 79 29 36553 1447 175 580 53 74 79 16 49Kirghizistan 71 75 41 63 36 31 5259 113 5 490 66 99x 92s 22 39Kiribati 59 88 64 65 47 27 94 0 0 1230 - - 97 - -Koweït 143 16 11 14 9 6 2779 50 1 30630x 77 93 87 - -Lesotho 24 101 132 81 102 28 1995 59 8 1030 42 82 87 6 66Lettonie 148 18 9 14 8 7 2289 21 0 8100 72 100 88 18 45Liban 89 37 30 32 26 20 4055 74 2 5490 72 - 92 - -Libéria 5 235 235 157 157 66 3579 184 43 140 45 52 66 - -Liechtenstein 189 10 3 9 3 - 35 0 0 d - - 88 - -Lituanie 151 13 8 10 7 5 3408 30 0 7870 73 100 89 18 43Luxembourg 175 10 4 8 4 4 461 5 0 76040 79 - 95 21 39Madagascar 36 168 115 103 72 33 19159 714 82 280 59 59 76s 13 54Malaisie 138 22 12 16 10 5 26114 556 7 5490 74 89 95 13 54Malawi 32 221 120 131 76 40 13571 566 68 170 47 64x 87s 18 47Maldives 89 111 30 78 26 37 300 7 0 2680 68 96 79 - -Mali 6 250 217 140 119 55 11968 579 126 440 54 24 51 16 47Malte 161 11 6 10 5 5 405 4 0 13610x 79 88x 86 - -Maroc 78 89 37 69 34 21 30853 635 23 1900 71 52 86 17 47Maurice 130 23 14 21 13 12 1252 19 0 5450 73 84 95 - -Mauritanie 28 133 125 85 78 70 3044 102 13 740 64 51 72 17 46Mexique 81 53 35 42 29 15 105342 2109 74 7870 76 92 98 13 55Micronésie, Etats fédérés de 71 58 41 45 33 12 111 3 0 2380 68 - 92 - -Moldova, République de 116 37 19 30 16 16 3833 44 1 1100 69 99 86 20 41Monaco 175 9 4 7 3 3 33 0 0 d - - - - -Mongolie 69 109 43 79 34 26 2605 49 2 880 66 98 97s 20 40Monténégro 146 16 10 15 9 - 601 8 0 3860 74 96 97s - -Mozambique 22 235 138 158 96 48 20971 856 118 340 42 39x 60s 15 54Myanmar 40 130 104 91 74 40 48379 897 93 220x 61 90 84s - -Namibie 61 86 61 60 45 25 2047 53 3 3230 52 85 72 4x 79xNauru 89 - 30 - 25 14 10 0 0 - - - 60 - -RNB parhabitant($EU)2006Espérancede vie à lanaissance(années)2006Tauxd’alphabétisation<strong>des</strong>adultes2000-2005*Taux nets <strong>des</strong>colarisation/fréquentationà l’éco<strong>le</strong>primaire(%)2000-2006*Part du revenu<strong>des</strong> ménages (%)1995-2004*<strong>le</strong>s 40%<strong>le</strong>s pluspauvres<strong>le</strong>s 20%<strong>le</strong>s plusrichesTABLEAUX STATISTIQUES 115


TABLEAU 1 : INDICATEURS DE BASEClassementselon <strong>le</strong>TMM5Taux demortalité <strong>des</strong>moins de 5ans1990 2006Taux demortalitéinfanti<strong>le</strong>(moins d’unan)1990 2006Taux demortaliténéonata<strong>le</strong>2000Populationtota<strong>le</strong>(milliers)2006Nombreannuel denaissances(milliers)2006Nombreannuel dedécès <strong>des</strong>moins de5ans(milliers)2006Népal 63 142 59 99 46 40 27641 791 47 290 63 49 87 15 55Nicaragua 79 68 36 52 29 18 5532 139 5 1000 72 77 87 15 49Niger 4 320 253 191 148 43 13737 683 173 260 56 29 40 10 53Nigéria 12 230 191 120 99 53 144720 5909 1129 640 47 69 68 15 49Nioué - - - - - 13 2 0 - - - - 90 - -Norvège 175 9 4 7 3 3 4669 56 0 66530 80 - 98 24 37Nouvel<strong>le</strong>-Zélande 161 11 6 9 5 4 4140 57 0 27250 80 - 99 18 44Oman 138 32 12 25 10 6 2546 57 1 9070x 75 81 73 - -Ouganda 23 160 134 93 78 32 29899 1406 188 300 50 67 82s 15 53Ouzbékistan 69 74 43 61 38 27 26981 619 27 610 67 - 100s 19 45Pakistan 42 130 97 100 78 57 160943 4358 423 770 65 50 68 22 40Palaos 143 21 11 18 10 14 20 0 0 7990 - - 96 - -Panama 106 34 23 27 18 11 3288 70 2 4890 75 92 99 9 60Papouasie-Nouvel<strong>le</strong>-Guinée 52 94 73 69 54 32 6202 191 14 770 57 57 - 12 57Paraguay 108 41 22 33 19 16 6016 153 3 1400 71 94 88 9 62Pays-Bas 167 9 5 7 4 4 16379 188 1 42670 79 - 99 21 39Pérou 97 78 25 58 21 16 27589 584 15 2920 71 88 97 11 57Philippines 86 62 32 41 24 15 86264 2295 73 1420 71 93 94 15 51Pologne 157 18 7 16 6 6 38140 358 3 8190 75 - 96 19 42Portugal 167 14 5 11 3 3 10579 113 1 18100 78 94 98 17 46Qatar 110 26 21 21 18 5 821 13 0 12000x 75 89 96 - -Rép. démocratiquepopulaire lao 50 163 75 120 59 35 5759 156 12 500 64 69 84 20 43République centrafricaine 15 173 175 114 115 48 4265 157 27 360 44 49 59s 7x 65xRépublique dominicaine 92 65 29 50 25 19 9615 231 7 2850 72 87 88 12 57République tchèque 175 13 4 11 3 2 10189 93 0 12680 76 - 92 25 36Roumanie 119 31 18 23 16 9 21532 213 4 4850 72 97 93 21 39Royaume-Uni 161 10 6 8 5 4 60512 715 4 40180 79 - 99 18 44Russie, Fédération de 125 27 16 23 14 9 143221 1506 24 5780 65 99 92 17 47Rwanda 18 176 160 106 98 45 9464 420 67 250 46 65 86s 14 53Sainte-Lucie 130 21 14 17 12 10 163 3 0 5110 73 - 97 15 48Saint-Kitts-et-Nevis 116 36 19 30 17 12 50 1 0 8840 - - 93 - -Saint-Marin 189 14 3 13 3 2 31 0 0 d - - - - -Saint-Siège - - - - - - 1 - - - - - - - -Saint-Vincent-et-Grenadines 113 25 20 20 17 11 120 2 0 3930 71 - 90 - -Samoa 94 50 28 40 23 13 185 5 0 2270 71 99 90 - -Sao Tomé-et-Principe 43 100 96 65 63 38 155 5 0 780 65 85 97 - -Sénégal 35 149 116 72 60 31 12072 435 50 750 63 39 58s 17 48Serbie 151 - 8 - 7 - 9851 126 1 3910 74 96 96 - -Seychel<strong>le</strong>s 135 19 13 17 12 9 86 3 0 8650 - 92 99 - -Sierra Leone 1 290 270 169 159 56 5743 262 71 240 42 35 69s 3x 63xSingapour 189 9 3 7 2 1 4382 37 0 29320 80 89x - 14 49Slovaquie 151 14 8 12 7 5 5388 53 0 9870 74 - 92 24 35Slovénie 175 10 4 8 3 4 2001 18 0 18890 78 100 98 23 36Somalie 21 203 145 121 90 49 8445 371 54 130x 47 - 22s - -Soudan 45 120 89 74 61 29 37707 1225 109 810 58 61 58s - -Sri <strong>La</strong>nka 135 32 13 26 11 11 19207 295 4 1300 72 91 97 17 48Suède 189 7 3 6 3 2 9078 101 0 43580 81 - 96 23 37Suisse 167 9 5 7 4 3 7455 69 0 57230 81 - 93 20 41Suriname 74 48 39 35 29 18 455 9 0 3200 70 90 94 - -Swaziland 16 110 164 78 112 38 1134 33 5 2430 40 80 80 13 56Syrie, République arabe de 130 38 14 31 12 9 19408 529 7 1570 74 81 95 - -Tadjikistan 57 115 68 91 56 38 6640 185 13 390 66 100 89s 20 41Tanzanie,République-Unie de 34 161 118 102 74 43 39459 1589 188 350 52 69 73s 19 42Tchad 7 201 209 120 124 45 10468 482 101 480 50 26 36s - -Territoire pa<strong>le</strong>stinien occupé 108 40 22 34 20 - 3889 143 3 1230x 73 92 80 - -Thaïlande 151 31 8 26 7 13 63444 936 7 2990 70 93 98s 16 49Timor-Leste 65 177 55 133 47 40 1114 46 3 840 60 - 75s - -Togo 38 149 108 88 69 40 6410 242 26 350 58 53 78 - -Tonga 101 32 24 26 20 10 100 3 0 2170 73 99x 95 - -Trinité-et-Tobago 75 34 38 30 33 13 1328 20 1 13340 69 98 98s 16x 46xTunisie 106 52 23 41 19 14 10215 172 4 2970 74 74 97 16 47RNB parhabitant($EU)2006Espérancede vie à lanaissance(années)2006Tauxd’alphabétisation<strong>des</strong>adultes2000-2005*Taux nets <strong>des</strong>colarisation/fréquentationà l’éco<strong>le</strong>primaire(%)2000-2006*Part du revenu<strong>des</strong> ménages (%)1995-2004*<strong>le</strong>s 40%<strong>le</strong>s pluspauvres<strong>le</strong>s 20%<strong>le</strong>s plusriches116 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


…TABLEAU 1Classementselon <strong>le</strong>TMM5Turkménistan 67 99 51 81 45 35 4899 108 6 1340x 63 99x 99s 16 47Turquie 96 82 26 67 24 22 73922 1378 36 5400 72 87 89 15 50Tuvalu 75 54 38 42 31 22 10 0 0 - - - 100 - -Ukraine 101 25 24 22 20 9 46557 417 10 1950 68 99 97s 23 38Uruguay 138 23 12 20 11 7 3331 51 1 5310 76 97x 93 14 50Vanuatu 79 62 36 48 30 19 221 6 0 1710 70 74 94 - -Venezuela, Républiquebolivarienne du 110 33 21 27 18 12 27191 595 12 6070 73 93 91 12 52Viet Nam 122 53 17 38 15 15 86206 1654 28 690 74 90x 94s 20 44Yémen 41 139 100 98 75 37 21732 839 84 760 62 54 75 20 41Zambie 13 180 182 101 102 40 11696 470 86 630 41 68x 57s 11 55Zimbabwe 39 76 105 52 68 33 13228 372 39 340x 42 89 82 13 56DONNÉES CONSOLIDÉESTaux demortalité <strong>des</strong>moins de 5ans1990 2006Taux demortalitéinfanti<strong>le</strong>(moins d’unan)1990 2006Taux demortaliténéonata<strong>le</strong>2000Populationtota<strong>le</strong>(milliers)2006Nombreannuel denaissances(milliers)2006Nombreannuel dedécès <strong>des</strong>moins de5ans(milliers)2006Afrique subsaharienne 187 160 111 95 44 748886 29889 4786 851 50 58 66 13 55Afrique de l’Est et austra<strong>le</strong> 165 131 102 83 40 370361 14074 1844 1171 50 60 70 11 58Afrique de l’Ouest et centra<strong>le</strong> 208 186 119 107 48 378525 15815 2942 553 50 57 62 16 49Asie du Sud 123 83 87 62 44 1542571 37942 3149 777 64 58 82 19 46Asie de l’Est et Pacifique 55 29 41 23 20 1968675 29764 863 2371 72 91 97 17 46Amérique latine et Caraïbes 55 27 43 22 15 559525 11418 308 4847 73 90 93 12 56ECO/CEI 53 27 43 24 18 405584 5529 149 4264 68 97 92 20 42Moyen-Orient et Afrique du Nord 79 46 57 36 26 382048 9617 442 2104 69 73 85 17 46Pays industrialisés§ 10 6 9 5 4 969949 11003 66 37217 79 - 96 21 40Pays en développement§ 103 79 70 54 33 5358223 121685 9614 1967 66 76 84 15 50Pays <strong>le</strong>s moins avancés§ 180 142 113 90 43 785444 28661 4070 438 55 55 65 15 50Total mondial 93 72 64 49 30 6577236 135163 9733 7406 68 78 86 20 42§ Comprend aussi <strong>des</strong> territoires <strong>dans</strong> chaque catégorie de pays ou groupe régional. Une liste <strong>des</strong> pays et territoires au sein <strong>des</strong> catégories de pays ou <strong>des</strong> groupes régionaux est donnée à la page 148.RNB parhabitant($EU)2006Espérancede vie à lanaissance(années)2006Tauxd’alphabétisation<strong>des</strong>adultes2000-2005*Taux nets <strong>des</strong>colarisation/fréquentationà l’éco<strong>le</strong>primaire(%)2000-2006*Part du revenu<strong>des</strong> ménages (%)1995-2004*<strong>le</strong>s 40%<strong>le</strong>s pluspauvres<strong>le</strong>s 20%<strong>le</strong>s plusrichesDÉFINITIONSTaux de mortalité <strong>des</strong> moins de 5 ans – Probabilité de décéder entre la naissance et <strong>le</strong> cinquième anniversaire,pour 1 000 naissances vivantes.Taux de mortalité infanti<strong>le</strong> – Probabilité de décéder entre la naissance et <strong>le</strong> premier anniversaire, pour 1 000naissances vivantes.Taux de mortalité néonata<strong>le</strong> – Probabilité de décéder au cours <strong>des</strong> 28 premiers jours de la vie, exprimée pour1 000 naissances vivantes.RNB par habitant – Le revenu national brut (RNB) est la somme de la va<strong>le</strong>ur ajoutée par tous <strong>le</strong>s producteursrésidents, majorée <strong>des</strong> taxes (subventions en moins) non incluses <strong>dans</strong> l’évaluation <strong>des</strong> produits ainsi que <strong>des</strong>recettes nettes <strong>des</strong> revenus primaires provenant du reste du <strong>monde</strong> (rémunérations <strong>des</strong> employés et revenus de lapropriété). Le RNB par habitant correspond au revenu national brut divisé par <strong>le</strong> nombre d’habitants au milieu del’année. <strong>La</strong> conversion du RNB par habitant en dollars <strong>des</strong> E.-U. s’effectue selon la méthode utilisée pour l’Atlasde la Banque mondia<strong>le</strong>.Espérance de vie à la naissance – Nombre d’années que vivrait un enfant nouveau-né s’il était exposé auxrisques de mortalité qui préva<strong>le</strong>nt <strong>dans</strong> son groupe de population au moment de sa naissance.Taux d’alphabétisation <strong>des</strong> adultes – Nombre de personnes alphabétisées de 15 ans et plus, exprimé enpourcentage de la population de cette catégorie d’âge.Taux nets de scolarisation/de fréquentation à l’éco<strong>le</strong> primaire – Nombre d’<strong>enfants</strong> scolarisés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>primaire, inscrits ou fréquentant l’éco<strong>le</strong> primaire, exprimé en pourcentage du nombre total d’<strong>enfants</strong> en âge d’al<strong>le</strong>rà l’éco<strong>le</strong> primaire. L’indicateur est soit <strong>le</strong> taux net de scolarisation <strong>dans</strong> <strong>le</strong> primaire, soit <strong>le</strong> taux net defréquentation <strong>dans</strong> <strong>le</strong> primaire. En général, si <strong>le</strong>s deux indicateurs sont disponib<strong>le</strong>s, on préfère <strong>le</strong> taux net <strong>des</strong>colarisation à moins que l’on estime que <strong>le</strong>s données concernant la fréquentation de l’éco<strong>le</strong> primaire sont demeil<strong>le</strong>ure qualité. Les définitions du taux net de scolarisation à l’éco<strong>le</strong> primaire et du taux net de fréquentation del’éco<strong>le</strong> primaire sont données au Tab<strong>le</strong>au 5, p.133Répartition du revenu – Pourcentage du revenu dont disposent <strong>le</strong>s 20 % <strong>des</strong> ménages <strong>le</strong>s plus riches et <strong>le</strong>s 40 %<strong>des</strong> ménages <strong>le</strong>s plus pauvres.SOURCES PRINCIPALESTaux de mortalité <strong>des</strong> nourrissons et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de moins de cinq ans – UNICEF, Organisation mondia<strong>le</strong> dela Santé, Division de la population <strong>des</strong> Nations Unies et Division de la statistique <strong>des</strong> Nations Unies.Taux de mortalité néonata<strong>le</strong> – Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé à partir de systèmes d’enregistrement de l’étatcivil et d’enquêtes auprès <strong>des</strong> ménages.Population tota<strong>le</strong> – Division de la population de l’Organisation <strong>des</strong> Nations Unies.Natalité – Division de la population de l’Organisation <strong>des</strong> Nations Unies.Décès <strong>des</strong> moins de 5 ans – UNICEF.RNB par habitant – Banque mondia<strong>le</strong>.Espérance de vie – Division de la population de l’Organisation <strong>des</strong> Nations Unies.Alphabétisation <strong>des</strong> adultes – Institut de la statistique de l’UNESCO (ISU), notamment l’Evaluation de l’éducationpour tous de 2000.Scolarisation/fréquentation de l’éco<strong>le</strong>, cyc<strong>le</strong> primaire – UIS, Enquêtes en grappes à indicateurs multip<strong>le</strong>s(MICS) et Enquêtes démographiques et sanitaires (DHS).Revenu <strong>des</strong> ménages – Banque mondia<strong>le</strong>.NOTES a : revenus peu é<strong>le</strong>vés (905 dollars ou moins).- données non disponib<strong>le</strong>s.b : revenus moyens-inférieurs (de 906 à 3 595 dollars). xc : revenus moyens-supérieurs (de 3 596 à 11 115 dollars).d : revenus é<strong>le</strong>vés (11 116 dollars ou plus).données se rapportant à <strong>des</strong> années ou pério<strong>des</strong> différentes de cel<strong>le</strong>s indiquées en tête de colonne, ne correspondant pas à ladéfinition standard ou ne portant que sur une partie du pays. Ces données ne sont pas incluses <strong>dans</strong> <strong>le</strong> calcul <strong>des</strong> moyennesrégiona<strong>le</strong>s et mondia<strong>le</strong>s.* données se rapportant à l’année la plus récente pour laquel<strong>le</strong> on dispose de données pendant la période indiquée en tête de colonne.s données <strong>des</strong> enquêtes nationa<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s ménages.TABLEAUX STATISTIQUES 117


TABLEAU 2 : NUTRITIONPays et territoires% denouveau-nésprésentant uneinsuffisancepondéra<strong>le</strong> àla naissance1999-2006*exclusivement(


…TABLEAU 2% denouveau-nésprésentant uneinsuffisancepondéra<strong>le</strong> àla naissance1999-2006*exclusivement(


TABLEAU 2 : NUTRITION% denouveau-nésprésentant uneinsuffisancepondéra<strong>le</strong> àla naissance1999-2006*exclusivement(


% denouveau-nésprésentant uneinsuffisancepondéra<strong>le</strong> àla naissance1999-2006*exclusivement(


TABLEAU 3 : SANTÉPays et territoires% de la populationutilisant <strong>des</strong>sources d’eaupotab<strong>le</strong>améliorées2004tota<strong>le</strong> urbaine rura<strong>le</strong>% de la populationayant accès à <strong>des</strong>installationsd’assainissementadéquates2004tota<strong>le</strong> urbaine rura<strong>le</strong>% devaccinsPEVréguliersfinancéspar l’Etat2006tota<strong>le</strong>Vaccination 2006Enfants d’un an vaccinés contre :TB DTC polio rougeo<strong>le</strong> HepB HibVaccins correspondantsBCG DTC1 β DTC3 β polio3 rougeo<strong>le</strong> HepB3 Hib3Afghanistan 39 63 31 34 49 29 0 90 90 77 77 68 - - 88 28 - 48 - - -Afrique du Sud 88 99 73 65 79 46 100 97 99 99 99 85 99 99 88 75x -x 37x - - -Albanie 96 99 94 91 99 84 - 98 98 98 97 97 98 - 87 45 38 50 - - -Algérie 85 88 80 92 99 82 100 99 98 95 95 91 80 - 70 53 59 24 - - -Al<strong>le</strong>magne 100 100 100 100 100 100 - - 96 90 96 94 86 94 - - - - - - -Andorre 100 100 100 100 100 100 - - 97 93 93 91 84 93 - - - - - - -Angola 53 75 40 31 56 16 67 65 66 44 44 48 - - 80 58 - 32 - - -Antigua-et-Barbuda 91 95 89 95 98 94 100 - 96 99 99 99 99 99 - - - - - - -Arabie saoudite - 97 - - 100 - 100 95 97 96 96 95 96 96 56 - - - - - -Argentine 96 98 80 91 92 83 - 99 93 91 92 97 84 91 - - - - - - -Arménie 92 99 80 83 96 61 30 91 95 87 87 92 78 - - 36 11 59 - - -Australie 100 100 100 100 100 100 - - 97 92 92 94 94 94 - - - - - - -Autriche 100 100 100 100 100 100 88 - 94 83 83 80 83 83 - - - - - - -Azerbaïdjan 77 95 59 54 73 36 70 99 97 95 97 96 93 - - 36 - 40 12x 1x 1xBahamas 97 98 86 100 100 100 100 - 95 95 94 88 96 95 65 - - - - - -Bahreïn - 100 - - 100 - 100 - 99 98 98 99 98 97 92 - - - - - -Bangla<strong>des</strong>h 74 82 72 39 51 35 63 96 96 88 88 81 88 - 92 30 22 49 - - -Barbade 100 100 100 100 99 100 100 - 81 84 85 92 84 84 - - - - - - -Bélarus 100 100 100 84 93 61 100 99 99 99 97 97 98 - - 90 67 54 - - -Belgique - 100 - - - - - - 98 97 97 88 78 95 94 - - - - - -Belize 91 100 82 47 71 25 100 97 96 98 98 99 98 98 80 66x -x - - - -Bénin 67 78 57 33 59 11 10 99 99 93 93 89 93 93 84 35 - 42 47 20 54Bhoutan 62 86 60 70 65 70 - 92 98 95 96 90 95 - 88 - - - - - -Bolivie 85 95 68 46 60 22 69 93 94 81 79 81 81 81 - 52 - 54 - - -Bosnie-Herzégovine 97 99 96 95 99 92 85 97 94 87 91 90 82 85 85 91 73 53 - - -Botswana 95 100 90 42 57 25 100 99 98 97 97 90 85 - 71 14 - 7 - - -Brésil 90 96 57 75 83 37 - 99 99 99 99 99 97 99 84 46x 15x 28x - - -Brunéi Darussalam - - - - - - - 96 99 99 99 97 99 99 92 - - - - - -Bulgarie 99 100 97 99 100 96 100 98 97 95 96 96 96 - 65 - - - - - -Burkina Faso 61 94 54 13 42 6 17 99 99 95 94 88 76 76 - 39 15 42 18 10 48Burundi 79 92 77 36 47 35 1 84 86 74 64 75 74 74 84 38 26 23 13 8 30Cambodge 41 64 35 17 53 8 0 87 85 80 80 78 80 - 80 48 - 59 88 4 0Cameroun 66 86 44 51 58 43 20 85 87 81 78 73 81 - 52 35 38 22 27 13 58Canada 100 100 99 100 100 99 - - 97 94 94 94 14 94 82 - - - - - -Cap-Vert 80 86 73 43 61 19 90 70 74 72 72 65 69 - - - - - - - -Chili 95 100 58 91 95 62 100 98 95 94 94 91 94 94 - - - - - - -Chine 77 93 67 44 69 28 - 92 94 93 94 93 91 - - - - - - - -Chypre 100 100 100 100 100 100 36 - 99 97 97 87 93 90 - - - - - - -Colombie 93 99 71 86 96 54 100 88 95 86 86 88 86 86 88 62 - 39 24x - -Comores 86 92 82 33 41 29 0 84 78 69 69 66 69 - 77 49 - 31 36x 9x 63xCongo 58 84 27 27 28 25 75 84 81 79 79 66 - - 84 48 - 39 68 6 48Congo, Républiquedémocratique du 46 82 29 30 42 25 0 87 87 77 78 73 - - 77 36 - 17 12x 1x 52xCorée, République de 92 97 71 - - - - 98 98 98 98 99 99 - - - - - - - -Corée, République populairedémocratique de 100 100 100 59 58 60 - 96 91 89 98 96 96 - - 93 - - - - -Costa Rica 97 100 92 92 89 97 - 88 89 91 91 89 90 89 - - - - - - -Côte d’Ivoire 84 97 74 37 46 29 28 77 95 77 76 73 77 - - 35 19 45 17 6 36Croatie 100 100 100 100 100 100 100 98 96 96 96 96 - 96 - - - - - - -Cuba 91 95 78 98 99 95 99 99 96 89 99 96 89 97 - - - - - - -Danemark 100 100 100 - - - 100 - 93 93 93 99 - 93 - - - - - - -Djibouti 73 76 59 82 88 50 - 88 76 72 72 67 - - 77 62 43 33 9 1 10Dominique 97 100 90 84 86 75 100 99 99 95 88 99 7 7 - - - - - - -Egypte 98 99 97 70 86 58 100 99 98 98 98 98 98 - 86 63 - 27 - - -El Salvador 84 94 70 62 77 39 100 93 98 96 96 98 96 96 91 62 - - - - -Emirats arabes unis 100 100 100 98 98 95 - 98 97 94 94 92 92 94 - - - - - - -Equateur 94 97 89 89 94 82 100 99 99 98 97 97 98 98 66 - - - - - -Erythrée 60 74 57 9 32 3 10 99 99 97 96 95 97 - 79 44 - 54 12x 4x 4xEspagne 100 100 100 100 100 100 100 - 98 98 98 97 81 98 72 - - - - - -Estonie 100 100 99 97 97 96 100 99 98 95 95 96 95 88 - - - - - - -Etats-Unis 100 100 100 100 100 100 - - 99 96 92 93 92 94 - - - - - - -Ethiopie 22 81 11 13 44 7 0 72 80 72 69 63 - - 80 19 - 15 2 2 3Ex-Républiqueyougoslave de Macédoine - - - - - - - 92 95 93 92 94 89 - 88 93 74 45 - - -Fidji 47 43 51 72 87 55 100 93 84 81 83 99 81 81 93 - - - - - -Finlande 100 100 100 100 100 100 100 98 99 97 97 97 - 98 - - - - - - -% denouveaunésprotégéscontre <strong>le</strong>tétanos λ% de moins de5 ans présumésatteints d’unepneumonie etayant consultéun agent <strong>des</strong>anté qualifié ±2000-2006*% d’<strong>enfants</strong>de moins de 5ans présumésatteints d’unepneumonie etrecevant <strong>des</strong>antibiotiques ±% de moinsde 5 anssouffrantde diarrhéeet bénéficiantd’uneréhydratationora<strong>le</strong>et d’une alimentationen continu2000-2006*% demoins de5 ans quidormentsous unemoustiquairePaludisme 2003-2006*% demoins de5 ans quidormentsous unemoustiquaireimprégnéed’insecticide% demoins de5 ansatteintsde fièvreet recevant<strong>des</strong> médicamentsantipaludiques122 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


…TABLEAU 3% de la populationutilisant <strong>des</strong>sources d’eaupotab<strong>le</strong>améliorées2004tota<strong>le</strong> urbaine rura<strong>le</strong>% de la populationayant accès à <strong>des</strong>installationsd’assainissementadéquates2004tota<strong>le</strong> urbaine rura<strong>le</strong>% devaccinsPEVréguliersfinancéspar l’Etat2006tota<strong>le</strong>Vaccination 2006Enfants d’un an vaccinés contre :TB DTC polio rougeo<strong>le</strong> HepB HibVaccins correspondantsBCG DTC1 β DTC3 β polio3 rougeo<strong>le</strong> HepB3 Hib3France 100 100 100 - - - - 84 98 98 98 87 29 87 - - - - - - -Gabon 88 95 47 36 37 30 100 89 69 38 31 55 38 - 63 48 - 44 - - -Gambie 82 95 77 53 72 46 35 99 95 95 95 95 95 95 94 69 61 38 63 49 63Géorgie 82 96 67 94 96 91 71 95 99 87 88 95 83 - 87 99 - - - - -Ghana 75 88 64 18 27 11 - 99 87 84 84 85 84 84 - 59 33 29 33 22 61Grèce - - - - - - - 88 96 88 87 88 88 88 69 - - - - - -Grenade 95 97 93 96 96 97 100 - 87 91 91 98 91 91 - - - - - - -Guatemala 95 99 92 86 90 82 - 96 93 80 81 95 80 80 91 64 - 22x 6x 1x -Guinée 50 78 35 18 31 11 40 90 99 71 70 67 - - 79 42 - 38 12 0 44Guinée équatoria<strong>le</strong> 43 45 42 53 60 46 0 73 65 33 39 51 - - 59 - - 36 15x 1x 49xGuinée-Bissau 59 79 49 35 57 23 - 87 85 77 74 60 - - 91 57 42 25 73 39 46Guyana 83 83 83 70 86 60 100 96 95 93 92 90 93 93 31 78 - 40 74 6 1Haïti 54 52 56 30 57 14 - 75 83 53 52 58 - - 94 31 3 43 - - 5Honduras 87 95 81 69 87 54 100 90 95 87 87 91 87 87 - 56 54 49 - - 1Hongrie 99 100 98 95 100 85 100 99 99 99 99 99 - 99 - - - - - - -I<strong>le</strong>s Cook 94 98 88 100 100 100 100 99 99 99 99 99 99 - - - - - - - -I<strong>le</strong>s Marshall 87 82 96 82 93 58 100 92 90 74 95 96 97 60 - - - - - - -I<strong>le</strong>s Salomon 70 94 65 31 98 18 - 84 96 91 91 84 93 - 74 - - - - - -Inde 86 95 83 33 59 22 100 78 78 55 58 59 6 - 83 69 - 32 - - 12xIndonésie 77 87 69 55 73 40 87 82 88 70 70 72 70 - 87 61 - 56 32x 0x 1Iran, Républiqueislamique d’ 94 99 84 - - - 100 99 99 99 99 99 99 - - 93 - - - - -Iraq 81 97 50 79 95 48 100 91 83 60 63 60 75 - 89 82 82 64 7x 0x 1xIrlande - 100 - - - - 100 93 97 91 91 86 - 91 - - - - - - -Islande 100 100 100 100 100 100 - - 97 97 97 95 - 97 86 - - - - - -Israël 100 100 100 - 100 - - - 98 95 93 95 95 96 - - - - - - -Italie - - - - - - - - 97 96 97 87 96 95 52 - - - - - -Jamahiriya arabe libyenne - - - 97 97 96 100 99 98 98 98 98 98 - - - - - - - -Jamaïque 93 98 88 80 91 69 100 90 86 85 86 87 87 87 72 75 52 39 - - -Japon 100 100 100 100 100 100 - - 99 99 97 99 - - 86 - - - - - -Jordanie 97 99 91 93 94 87 100 95 99 98 98 99 98 98 - 78 - 44 - - -Kazakhstan 86 97 73 72 87 52 100 99 99 99 99 99 99 - - 71 32 48 - - -Kenya 61 83 46 43 46 41 80 92 90 80 77 77 80 80 74 49 - 33 15 5 27Kirghizistan 77 98 66 59 75 51 40 99 96 92 93 97 90 - 82 62 45 22 - - -Kiribati 65 77 53 40 59 22 100 99 98 86 86 61 88 - - - - - - - -Koweït - - - - - - - - 99 99 99 99 99 99 90 - - - - - -Lesotho 79 92 76 37 61 32 1 96 95 83 80 85 85 - 72 59 - 53 - - -Lettonie 99 100 96 78 82 71 100 99 99 98 98 95 97 99 - - - - - - -Liban 100 100 100 98 100 87 100 - 98 92 92 96 88 92 72 74 - - - - -Libéria 61 72 52 27 49 7 0 89 99 88 87 94 - - - 70 - - 11 3 -Liechtenstein - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -Lituanie - - - - - - 100 99 98 94 94 97 95 94 - - - - - - -Luxembourg 100 100 100 - - - - - 99 99 99 95 95 98 - - - - - - -Madagascar 50 77 35 34 48 26 18 72 71 61 63 59 61 - 67 48 - 47 30x 0x 34Malaisie 99 100 96 94 95 93 100 99 88 96 96 90 87 89 88 - - - - - -Malawi 73 98 68 61 62 61 20 99 99 99 99 85 99 99 84 51 29 26 29 23 24Maldives 83 98 76 59 100 42 75 99 99 98 98 97 98 - 85 22 - - - - -Mali 50 78 36 46 59 39 77 85 95 85 83 86 90 16 - 36 - 45 - - -Malte 100 100 100 - 100 - 70 - 85 85 83 94 86 83 62 - - - - - -Maroc 81 99 56 73 88 52 100 95 99 97 97 95 95 10 - 38 - 46 - - -Maurice 100 100 100 94 95 94 100 97 96 97 98 99 97 96 - - - - - - -Mauritanie 53 59 44 34 49 8 100 86 85 68 68 62 68 - 94 41 - 9 31 2 33Mexique 97 100 87 79 91 41 100 99 99 98 98 96 98 98 87 - - - - - -Micronésie, Etats fédérés de 94 95 94 28 61 14 100 55 86 67 81 83 84 59 - - - - - - -Moldova, République de 92 97 88 68 86 52 - 99 97 97 98 96 98 - - 60 - 48 - - -Monaco 100 100 - 100 100 - - 90 99 99 99 99 99 99 - - - - - - -Mongolie 62 87 30 59 75 37 - 98 99 99 98 99 98 56 87 63 71 47 - - -Monténégro - - - - - - - 98 95 90 90 90 90 90 85 89 57 64 - - -Mozambique 43 72 26 32 53 19 100 87 88 72 70 77 72 - 85 55 - 47 10 - 15Myanmar 78 80 77 77 88 72 - 85 86 82 82 78 75 - 87 66 - 65 - - -Namibie 87 98 81 25 50 13 100 88 90 74 74 63 - - 81 53 - 39 7x - 14xNauru - - - - - - 0 99 98 72 45 99 99 - - - - - - - -Népal 90 96 89 35 62 30 18 93 93 89 91 85 69 - 83 43 25 43 - - -Nicaragua 79 90 63 47 56 34 83 99 94 87 88 99 87 87 94 57 - 49 - - 2xNiger 46 80 36 13 43 4 19 64 58 39 55 47 - - 53 27 - 43 15 7 33Nigéria 48 67 31 44 53 36 100 69 72 54 61 62 41 - 71 33 - 28 6 1 34% denouveaunésprotégéscontre <strong>le</strong>tétanos λ% de moins de5 ans présumésatteints d’unepneumonie etayant consultéun agent <strong>des</strong>anté qualifié ±2000-2006*% d’<strong>enfants</strong>de moins de 5ans présumésatteints d’unepneumonie etrecevant <strong>des</strong>antibiotiques ±% de moinsde 5 anssouffrantde diarrhéeet bénéficiantd’uneréhydratationora<strong>le</strong>et d’une alimentationen continu2000-2006*% demoins de5 ans quidormentsous unemoustiquairePaludisme 2003-2006*% demoins de5 ans quidormentsous unemoustiquaireimprégnéed’insecticide% demoins de5 ansatteintsde fièvreet recevant<strong>des</strong> médicamentsantipaludiquesTABLEAUX STATISTIQUES 123


TABLEAU 3 : SANTÉ% de la populationutilisant <strong>des</strong>sources d’eaupotab<strong>le</strong>améliorées2004tota<strong>le</strong> urbaine rura<strong>le</strong>% de la populationayant accès à <strong>des</strong>installationsd’assainissementadéquates2004tota<strong>le</strong> urbaine rura<strong>le</strong>% devaccinsPEVréguliersfinancéspar l’Etat2006tota<strong>le</strong>Vaccination 2006Enfants d’un an vaccinés contre :TB DTC polio rougeo<strong>le</strong> HepB HibVaccins correspondantsBCG DTC1 β DTC3 β polio3 rougeo<strong>le</strong> HepB3 Hib3Nioué 100 100 100 100 100 100 100 99 99 99 99 99 99 99 - - - - - - -Norvège 100 100 100 - - - 100 - 97 93 93 91 - 94 - - - - - - -Nouvel<strong>le</strong>-Zélande - 100 - - - - 100 - 92 89 89 82 87 80 - - - - - - -Oman - - - - 97 - - 99 98 98 98 96 99 98 94 - - - - - -Ouganda 60 87 56 43 54 41 8 85 89 80 81 89 80 80 88 67 - 29 22 10 62Ouzbékistan 82 95 75 67 78 61 64 98 96 95 94 95 97 - 87 68 56 28 - - -Pakistan 91 96 89 59 92 41 100 89 90 83 83 80 83 - 80 66x 16x - - - -Palaos 85 79 94 80 96 52 100 - 98 98 98 98 98 98 - - - - - - -Panama 90 99 79 73 89 51 100 99 99 99 99 94 99 99 - - - - - - -Papouasie-Nouvel<strong>le</strong>-Guinée 39 88 32 44 67 41 100 75 85 75 75 65 70 - 81 75x -x - - - -Paraguay 86 99 68 80 94 61 100 75 90 73 72 88 73 73 82 51x 29x - - - -Pays-Bas 100 100 100 100 100 100 100 - 98 98 98 96 - 97 - - - - - - -Pérou 83 89 65 63 74 32 96 99 98 94 95 99 94 94 64 68 - 57 - - -Philippines 85 87 82 72 80 59 100 91 90 88 88 92 77 - 57 55 - 76 - - -Pologne - - - - - - - 94 99 99 99 99 98 31 - - - - - - -Portugal - - - - - - - 89 94 93 93 93 94 93 - - - - - - -Qatar 100 100 100 100 100 100 100 99 99 96 95 99 96 96 - - - - - - -Rép. démocratiquepopulaire lao 51 79 43 30 67 20 0 61 68 57 56 48 57 - 52 36 - 37 82x 18x 9xRépublique centrafricaine 75 93 61 27 47 12 0 70 65 40 40 35 - - 74 32 39 47 33 15 57République dominicaine 95 97 91 78 81 73 69 95 93 81 85 99 74 69 85 63 - 42 - - -République tchèque 100 100 100 98 99 97 - 99 98 98 98 97 98 97 - - - - - - -Roumanie 57 91 16 - 89 - 100 99 98 97 97 95 99 - - - - - - - -Royaume-Uni 100 100 100 - - - 100 - 97 92 92 85 - 92 - - - - - - -Russie, Fédération de 97 100 88 87 93 70 - 97 99 99 99 99 98 - - - - - - - -Rwanda 74 92 69 42 56 38 28 98 99 99 99 95 99 99 82 28 - 24 16 13 12Sainte-Lucie 98 98 98 89 89 89 - 94 94 85 85 94 85 85 - - - - - - -Saint-Kitts-et-Nevis 100 99 99 95 96 96 100 99 99 99 99 99 99 99 - - - - - - -Saint-Marin - - - - - - - - 94 95 95 94 95 95 - - - - - - -Saint-Siège - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -Saint-Vincent-et-Grenadines - - 93 - - 96 100 99 99 99 99 99 99 99 - - - - - - -Samoa 88 90 87 100 100 100 100 84 80 56 57 54 56 - - - - - - - -Sao Tomé-et-Principe 79 89 73 25 32 20 0 98 99 99 97 85 75 - - 47 - 63 53 42 25Sénégal 76 92 60 57 79 34 37 99 99 89 89 80 89 89 86 47 - 43 14 7 27Serbie - - - - - - - 99 97 92 97 88 93 42 - 93 57 31 - - -Seychel<strong>le</strong>s 88 100 75 - - 100 100 99 99 99 99 99 99 - - - - - - - -Sierra Leone 57 75 46 39 53 30 - 82 77 64 64 67 - - - 48 21 31 20 5 52Singapour 100 100 - 100 100 - - 98 96 95 95 93 94 - 4 - - - - - -Slovaquie 100 100 99 99 100 98 100 98 99 99 99 98 99 99 73 - - - - - -Slovénie - - - - - - 70 - 98 97 97 96 - 97 74 - - - - - -Somalie 29 32 27 26 48 14 0 50 40 35 35 35 - - - 13 32 7 18 9 8Soudan 70 78 64 34 50 24 0 77 91 78 77 73 60 - - 57 - 38 23x 0x 50xSri <strong>La</strong>nka 79 98 74 91 98 89 68 99 99 99 98 99 98 - 93 - - - - - -Suède 100 100 100 100 100 100 - 17 99 99 99 95 - 99 86 - - - - - -Suisse 100 100 100 100 100 100 5 - 98 95 94 86 - 92 93 - - - - - -Suriname 92 98 73 94 99 76 - - 94 84 84 83 84 84 - 58 - 43 77x 3x -Swaziland 62 87 54 48 59 44 100 78 73 68 67 57 68 - - 60 - 24 0x 0x 26xSyrie, Républiquearabe de 93 98 87 90 99 81 100 99 99 99 99 98 98 99 87 77 71 34 - - -Tadjikistan 59 92 48 51 70 45 5 94 93 86 81 87 86 - 88 64 41 22 2 1 2Tanzanie,République-Unie de 62 85 49 47 53 43 83 99 94 90 91 93 90 - - 59 - 53 31 16 58Tchad 42 41 43 9 24 4 55 40 45 20 36 23 - - 60 12 - 27 27x 1x 32xTerritoire pa<strong>le</strong>stinienoccupé 92 94 88 73 78 61 - 99 98 96 96 99 97 - - 65 - - - - -Thaïlande 99 98 100 99 98 99 100 99 99 98 98 96 96 - - 84 65 46 - - -Timor-Leste 58 77 56 36 66 33 0 72 75 67 66 64 - - 63 24 - - 48x 8x 47xTogo 52 80 36 35 71 15 100 96 91 87 87 83 - - 84 23 26 22 41 38 48Tonga 100 100 100 96 98 96 75 99 99 99 99 99 99 99 - - - - - - -Trinité-et-Tobago 91 92 88 100 100 100 100 - 93 92 89 89 89 89 - 74 34 32 - - -Tunisie 93 99 82 85 96 65 100 99 99 99 99 98 99 - 89 43 - - - - -Turkménistan 72 93 54 62 77 50 - 99 99 98 98 99 98 - - 83 50 25 - - -Turquie 96 98 93 88 96 72 - 88 92 90 90 98 82 - 67 41 - 19x - - -Tuvalu 100 94 92 90 93 84 10 99 99 97 97 84 97 - - - - - - - -Ukraine 96 99 91 96 98 93 99 97 98 98 99 98 96 11 - - - - - - -% denouveaunésprotégéscontre <strong>le</strong>tétanos λ% de moins de5 ans présumésatteints d’unepneumonie etayant consultéun agent <strong>des</strong>anté qualifié ±2000-2006*% d’<strong>enfants</strong>de moins de 5ans présumésatteints d’unepneumonie etrecevant <strong>des</strong>antibiotiques ±% de moinsde 5 anssouffrantde diarrhéeet bénéficiantd’uneréhydratationora<strong>le</strong>et d’une alimentationen continu2000-2006*% demoins de5 ans quidormentsous unemoustiquairePaludisme 2003-2006*% demoins de5 ans quidormentsous unemoustiquaireimprégnéed’insecticide% demoins de5 ansatteintsde fièvreet recevant<strong>des</strong> médicamentsantipaludiques124 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


% de la populationutilisant <strong>des</strong>sources d’eaupotab<strong>le</strong>améliorées2004tota<strong>le</strong> urbaine rura<strong>le</strong>…TABLEAU 3Uruguay 100 100 100 100 100 99 100 99 99 95 95 94 95 95 - - - - - - -Vanuatu 60 86 52 50 78 42 100 92 90 85 85 99 85 - 52 - - - - - -Venezuela, Républiquebolivarienne du 83 85 70 68 71 48 - 83 78 71 73 55 71 71 88 72 - 51 - - -Viet Nam 85 99 80 61 92 50 80 95 94 94 94 93 93 - 61 71 - 65 94 5 3Yémen 67 71 65 43 86 28 100 70 92 85 85 80 85 85 - 47 - 18x - - -Zambie 58 90 40 55 59 52 85 94 94 80 80 84 80 80 90 69 - 48 27 23 58Zimbabwe 81 98 72 53 63 47 0 99 95 90 90 90 90 - 80 50x - 80x 7 3 5DONNÉES CONSOLIDÉES% de la populationayant accès à <strong>des</strong>installationsd’assainissementadéquates2004tota<strong>le</strong> urbaine rura<strong>le</strong>% devaccinsPEVréguliersfinancéspar l’Etat2006tota<strong>le</strong>Vaccination 2006Enfants d’un an vaccinés contre :TB DTC polio rougeo<strong>le</strong> HepB HibVaccins correspondantsBCG DTC1 β DTC3 β polio3 rougeo<strong>le</strong> HepB3 Hib3Afrique subsaharienne 55 81 41 37 53 28 49 82 83 72 74 72 48 24 77 40 - 30 15 8 34Afrique de l’Est et austra<strong>le</strong> 56 86 42 38 58 30 43 85 86 78 77 76 58 36 81 44 - 32 15 9 28Afrique de l’Ouest etcentra<strong>le</strong> 55 76 40 36 49 26 55 79 81 67 70 68 38 13 72 36 - 29 16 7 40Asie du Sud 85 94 81 37 63 27 91 82 82 63 66 65 25 - 84 62 - 35 - - -Asie de l’Est et Pacifique 79 92 70 51 73 36 - 91 92 89 89 89 86 2 - 64** - 61** - - -Amérique latine et Caraïbes 91 96 73 77 86 49 96 96 96 92 92 93 89 90 84 - - - - - -ECO/CEI 91 98 79 84 93 70 - 95 96 95 95 97 92 3 - 57 - - - - -Moyen-Orient et Afriquedu Nord 88 95 78 74 90 53 88 92 95 91 91 89 88 24 81 66 - 38 - -Pays industrialisés§ 100 100 100 100 100 99 - - 98 96 94 93 64 82 - - - - - - -Pays en développement§ 80 92 70 50 73 33 78 86 88 78 79 78 59 17 80 56** - 38** - - -Pays <strong>le</strong>s moins avancés§ 59 79 51 36 55 29 33 85 87 77 77 74 50 17 82 40 - 37 - - -Total mondial 83 95 73 59 80 39 78 87 89 79 80 80 60 22 80 56** - 38** - - -§ Comprend aussi <strong>des</strong> territoires <strong>dans</strong> chaque catégorie de pays ou groupe régional. Une liste <strong>des</strong> pays et territoires au sein <strong>des</strong> catégories de pays ou <strong>des</strong> groupes régionaux est donnée à la page 148.% denouveaunésprotégéscontre <strong>le</strong>tétanos λ% de moins de5 ans présumésatteints d’unepneumonie etayant consultéun agent <strong>des</strong>anté qualifié ±2000-2006*% d’<strong>enfants</strong>de moins de 5ans présumésatteints d’unepneumonie etrecevant <strong>des</strong>antibiotiques ±% de moinsde 5 anssouffrantde diarrhéeet bénéficiantd’uneréhydratationora<strong>le</strong>et d’une alimentationen continu2000-2006*% demoins de5 ans quidormentsous unemoustiquairePaludisme 2003-2006*% demoins de5 ans quidormentsous unemoustiquaireimprégnéed’insecticide% demoins de5 ansatteintsde fièvreet recevant<strong>des</strong> médicamentsantipaludiquesDÉFINITIONSFinancement <strong>des</strong> vaccins par l’État – Pourcentage <strong>des</strong> vaccins systématiquement administrés <strong>dans</strong> un pays pour protéger <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> qui est payé par l’État (prêts compris).PEV – Programme élargi de vaccination : <strong>le</strong>s vaccins de base de ce programme visent à protéger <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> contre la tuberculose (TB), la diphtérie, la coqueluche et <strong>le</strong> tétanos(DPT), la poliomyélite et la rougeo<strong>le</strong>, et à protéger <strong>le</strong>s nourrissons contre <strong>le</strong> tétanos néonatal en vaccinant <strong>le</strong>s femmes enceintes. Dans certains pays, d’autres vaccinations,comme l’hépatite B (HepB), l’Haemophilus influenzae type B (Hib) ou la fièvre jaune, par exemp<strong>le</strong>, peuvent être intégrées au programme.BCG – Pourcentage de nourrissons qui ont reçu <strong>le</strong> BCG (Bacil<strong>le</strong> de Calmette et Guérin), vaccin contre la tuberculose.DTC1 – Pourcentage de nourrissons qui ont reçu <strong>le</strong>ur première dose de vaccin contre la diphtérie, la coqueluche et <strong>le</strong> tétanos.DTC3 – Pourcentage de nourrissons qui ont reçu trois doses de vaccin contre la diphtérie, la coqueluche et <strong>le</strong> tétanos.HepB3 – Pourcentage de nourrissons qui ont reçu trois doses de vaccin contre l’hépatite B.Hib3 – Pourcentage de nourrissons qui ont reçu trois doses de vaccin contre l’Haemophilus influenzae type b.% d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans présumés atteints d’une pneumonie et recevant <strong>des</strong> antibiotiques – Pourcentage d’<strong>enfants</strong> (âgés de 0 à 4 ans) présumés atteintsd’une pneumonie <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s deux semaines précédant l’enquête et qui reçoivent <strong>des</strong> antibiotiques.% de moins de 5 ans présumés atteints d’une pneumonie et ayant consulté un agent de santé qualifié – Pourcentage d’<strong>enfants</strong> (âgés de 0 à 4 ans) présumés atteintsd’une pneumonie au cours <strong>des</strong> deux semaines précédent l’enquête et ayant consulté un agent de santé qualifié.% de moins de 5 ans souffrant de diarrhée et bénéficiant d’une réhydratation ora<strong>le</strong> et d’une alimentation en continu – Pourcentage d’<strong>enfants</strong> (âgés de 0 à 4 ans)atteints de diarrhée (au cours <strong>des</strong> deux semaines précédant l’enquête) qui ont soit bénéficié d’une thérapie de réhydratation ora<strong>le</strong> (solution de réhydratation ora<strong>le</strong> ou boissonrecommandée préparée à domici<strong>le</strong>), soit reçu davantage de liqui<strong>des</strong> avec une alimentation en continu.Paludisme :% de moins de 5 ans qui dorment sous une moustiquaire – Pourcentage d’<strong>enfants</strong> (âgés de 0 à 4 ans) qui dorment sous une moustiquaire.% de moins de cinq ans qui dorment sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide – Pourcentage d’<strong>enfants</strong> (âgés de 0 à 4 ans) qui dorment sous une moustiquaireimprégnée d’insecticide.% de moins de 5 ans atteints de fièvre et recevant <strong>des</strong> médicaments antipaludiques – Pourcentage d’<strong>enfants</strong> (âgés de 0 à 4 ans) qui ont eu de la fièvre au cours <strong>des</strong>deux semaines précédant l’enquête et qui ont reçu <strong>des</strong> médicaments antipaludiques appropriés (définis loca<strong>le</strong>ment).SOURCES PRINCIPALESUtilisation de sources d’eau potab<strong>le</strong>améliorées et d’installationssanitaires adéquates – UNICEF,Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé (OMS),enquêtes en grappes à indicateursmultip<strong>le</strong>s (MICS) et enquêtesdémographiques et sanitaires (EDS).Financement <strong>des</strong> vaccins par l’État –UNICEF et OMS.Vaccination – UNICEF et OMS.Enfants présumés atteints d’unepneumonie –EDS, MICS et autresenquêtes auprès <strong>des</strong> ménages nationa<strong>le</strong>s.Réhydratation ora<strong>le</strong> – EDS et MICS.Paludisme – EDS et MICS.NOTES - données non disponib<strong>le</strong>s.x données se rapportant à <strong>des</strong> années ou pério<strong>des</strong> différentes de cel<strong>le</strong>s indiquées en tête de colonne, ne correspondant pas à la définition standard ou ne portant que sur une partie du pays. Ces données nesont pas incluses <strong>dans</strong> <strong>le</strong> calcul <strong>des</strong> moyennes régiona<strong>le</strong>s et mondia<strong>le</strong>s.* données se rapportant à l’année la plus récente pour laquel<strong>le</strong> on dispose de données pendant la période indiquée en tête de colonne.β <strong>La</strong> couverture du DTC1 devrait être au moins éga<strong>le</strong> à cel<strong>le</strong> du DTC3. Les écarts indiquant une couverture du DTC1 moindre que pour <strong>le</strong> DTC3 sont dus à <strong>des</strong> défaillances <strong>dans</strong> <strong>le</strong> processus de col<strong>le</strong>cte de donnéeset d’établissement de rapports. L’UNICEF et l’OMS s’efforcent d’éliminer ces différences en collaboration avec <strong>le</strong>s systèmes <strong>des</strong> pays et <strong>des</strong> territoires.± Dans <strong>le</strong> rapport de cette année, comme <strong>dans</strong> celui de l’an dernier, nous avons remplacé <strong>le</strong> terme « infection respiratoire aiguë (IRA) » utilisé <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s éditions antérieures, par « présumé atteint d’une pneumonie». Toutefois, la méthode de col<strong>le</strong>cte <strong>des</strong> données n’a pas changé, et <strong>le</strong>s estimations présentées ici sont comparab<strong>le</strong>s à cel<strong>le</strong>s <strong>des</strong> rapports antérieurs. Pour obtenir <strong>des</strong> détails supplémentaires sur cette modification,voir la Note généra<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s données page 110.λ Dans <strong>le</strong> rapport de cette année, l’OMS et l’UNICEF se sont servis d’un modè<strong>le</strong> pour calcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> pourcentage de naissances que l’on peut considérer comme protégées contre <strong>le</strong> tétanos parce que <strong>le</strong>s femmesenceintes ont pris au moins deux doses de vaccin tétanos toxoïde (TT). Le modè<strong>le</strong> entend améliorer la précision de cet indicateur en incluant d’autres scénarios potentiels <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squels pourraient être protégées(par exemp<strong>le</strong>, <strong>des</strong> femmes qui reçoivent <strong>des</strong> doses de TT lors <strong>des</strong> activités supplémentaires de vaccination). On trouvera une explication plus complète de la méthodologie <strong>dans</strong> la Note généra<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>sdonnées, page 110.** À l’exception de la Chine.TABLEAUX STATISTIQUES 125


TABLEAU 4 : VIH/SIDAPays et territoiresEstimationdu taux depréva<strong>le</strong>ncedu VIH chez<strong>le</strong>s adultes(15-49 ans),fin 2005Nombre estimatif de personnes(de tous âges) vivant avec <strong>le</strong> VIH,2005 (milliers)estimationestimatiomationesti-basse - hauteTransmission de la mèreà l’enfantNombre Taux de préva<strong>le</strong>ncedu VIHestimatif defemmes chez <strong>le</strong>s femmes(âgées de enceintes jeunesplus de 15 (15-24 ans) <strong>dans</strong>ans) vivant la capita<strong>le</strong>avec <strong>le</strong> VIH ,2005 (milliers) année médianeInfectionspédiatriquesNombreestimatifd’<strong>enfants</strong>(âgés de 0 à 14ans) vivantavec <strong>le</strong> VIH ,2005 (milliers)Taux depréva<strong>le</strong>ncedu VIH chez<strong>le</strong>s jeunes(15-24 ans),2005Hommes FemmesPrévention chez <strong>le</strong>s jeunesConnaissanced’ensemb<strong>le</strong>du VIH (%),2000-2006*HommesFemmesUtilisation d’unpréservatif lors<strong>des</strong> derniersrapportssexuels àrisques (%),2000-2006*HommesFemmesorphelinsà causedu SIDA,2005estimation(milliers)OrphelinsEnfants (0-17 ans)orphelins,toutescausesconfondues,2005estimation(milliers)Taux defréquentationscolaire <strong>des</strong>orphelins2000-2006*Afghanistan


…TABLEAU 4Estimationdu taux depréva<strong>le</strong>ncedu VIH chez<strong>le</strong>s adultes(15-49 ans),fin 2005Nombre estimatif de personnes(de tous âges) vivant avec <strong>le</strong> VIH,2005 (milliers)estimationestimatiomationesti-basse - hauteTransmission de la mèreà l’enfantNombre Taux de préva<strong>le</strong>ncedu VIHestimatif defemmes chez <strong>le</strong>s femmes(âgées de enceintes jeunesplus de 15 (15-24 ans) <strong>dans</strong>ans) vivant la capita<strong>le</strong>avec <strong>le</strong> VIH ,2005 (milliers) année médianeInfectionspédiatriquesNombreestimatifd’<strong>enfants</strong>(âgés de 0 à 14ans) vivantavec <strong>le</strong> VIH ,2005 (milliers)Taux depréva<strong>le</strong>ncedu VIH chez<strong>le</strong>s jeunes(15-24 ans),2005Hommes FemmesPrévention chez <strong>le</strong>s jeunesConnaissanced’ensemb<strong>le</strong>du VIH (%),2000-2006*HommesFemmesUtilisation d’unpréservatif lors<strong>des</strong> derniersrapportssexuels àrisques (%),2000-2006*HommesFemmesorphelinsà causedu SIDA,2005OrphelinsEnfants (0-17 ans)estimation(milliers)orphelins,toutescausesconfondues,2005estimation(milliers)Taux defréquentationscolaire <strong>des</strong>orphelins2000-2006*Fidji 0.1


TABLEAU 4 : VIH/SIDAPays et territoiresEstimationdu taux depréva<strong>le</strong>ncedu VIH chez<strong>le</strong>s adultes(15-49 ans),fin 2005Nombre estimatif de personnes(de tous âges) vivant avec <strong>le</strong> VIH,2005 (milliers)estimationestimatiomationesti-basse - hauteTransmission de la mèreà l’enfantNombre Taux de préva<strong>le</strong>ncedu VIHestimatif defemmes chez <strong>le</strong>s femmes(âgées de enceintes jeunesplus de 15 (15-24 ans) <strong>dans</strong>ans) vivant la capita<strong>le</strong>avec <strong>le</strong> VIH ,2005 (milliers) année médianeInfectionspédiatriquesNombreestimatifd’<strong>enfants</strong>(âgés de 0 à 14ans) vivantavec <strong>le</strong> VIH ,2005 (milliers)Taux depréva<strong>le</strong>ncedu VIH chez<strong>le</strong>s jeunes(15-24 ans),2005Hommes FemmesPrévention chez <strong>le</strong>s jeunesConnaissanced’ensemb<strong>le</strong>du VIH (%),2000-2006*HommesFemmesUtilisation d’unpréservatif lors<strong>des</strong> derniersrapportssexuels àrisques (%),2000-2006*HommesFemmesorphelinsà causedu SIDA,2005OrphelinsEnfants (0-17 ans)estimation(milliers)orphelins,toutescausesconfondues,2005estimation(milliers)Taux defréquentationscolaire <strong>des</strong>orphelins2000-2006*Népal 0.5 75 41 - 180 16 - - - - - 44 28 78 - - 970 -Nicaragua 0.2 7.3 3.9 - 18 1.7 - - - - - - - - 17 - 130 -Niger 1.1 79 39 - 130 42 - - 8.9 0.1h 0.5h 16 13 37 18 46 800 -Nigéria 3.9 2900 1700 - 4200 1600 - - 240 0.9 2.7 21 18 46 24 930 8600 64pNioué - - - - - - - - - - - - - - - - - -Norvège 0.1 2.5 1.5 - 4.1


…TABLEAU 4Estimationdu taux depréva<strong>le</strong>ncedu VIH chez<strong>le</strong>s adultes(15-49 ans),fin 2005Nombre estimatif de personnes(de tous âges) vivant avec <strong>le</strong> VIH,2005 (milliers)estimationestimatiomationesti-basse - hauteTransmission de la mèreà l’enfantNombre Taux de préva<strong>le</strong>ncedu VIHestimatif defemmes chez <strong>le</strong>s femmes(âgées de enceintes jeunesplus de 15 (15-24 ans) <strong>dans</strong>ans) vivant la capita<strong>le</strong>avec <strong>le</strong> VIH ,2005 (milliers) année médianeInfectionspédiatriquesNombreestimatifd’<strong>enfants</strong>(âgés de 0 à 14ans) vivantavec <strong>le</strong> VIH ,2005 (milliers)Taux depréva<strong>le</strong>ncedu VIH chez<strong>le</strong>s jeunes(15-24 ans),2005Hommes FemmesPrévention chez <strong>le</strong>s jeunesConnaissanced’ensemb<strong>le</strong>du VIH (%),2000-2006*HommesFemmesUtilisation d’unpréservatif lors<strong>des</strong> derniersrapportssexuels àrisques (%),2000-2006*HommesFemmesorphelinsà causedu SIDA,2005OrphelinsEnfants (0-17 ans)estimation(milliers)orphelins,toutescausesconfondues,2005estimation(milliers)Taux defréquentationscolaire <strong>des</strong>orphelins2000-2006*Turkménistan


TABLEAU 5 : ÉDUCATIONPays et territoiresTauxd’alphabétisation<strong>des</strong> jeunes2000-2006*Hommes FemmesTaux de scolarisationTaux net de<strong>dans</strong> <strong>le</strong> primairefréquentation2000-2006*<strong>dans</strong> <strong>le</strong> primaire(2000-2006*)brut net netUtilisationd’Internet Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes FemmesNombres pour100 personnes2005Téléphones% d'<strong>enfants</strong> entrés enpremière année atteignant lacinquième 2000-2006*Afghanistan 51 18 4 1 108 64 - - 66 40 - 92 24 8 - - 18 6Afrique du Sud 94x 94x 82 11 106 102 87 87 80 83 82 98x,y 90 97 58 65 41x 48xAlbanie 99 100 60 6 106 105 94 94 92 92 90y 9 79 77 75 73 79 77Algérie 94 86 49 6 116 107 98 95 97 96 96 95 80 86 65 68 57 65Al<strong>le</strong>magne - - 162 43 101 101 96 96 - - 99y - 101 99 - - - -Andorre - - 149 33 89 85 82 79 - - - - 84 93 73 80 - -Angola 84 63 11 1 69x 59x - - 58 59 - 75 19 15 - - 22 20Antigua-et-Barbuda - - 150 36 - - - - - - - - - - - - - -Arabie saoudite 97 95 73 12 91 91 77 79 - - 96 - 89 86 63 68 - -Argentine 99 99 82 18 113 112 99 98 - - 97 - 83 89 76 82 - -Arménie 100 100 30 5 92 96 77 81 99 98 - 100 87 89 83 86 93 95Australie - - 142 70 104 104 96 97 - - - - 152 145 86 87 - -Autriche - - 152 49 106 106 96 98 - - 99y - 105 100 - - - -Azerbaïdjan 100x 100x 40 8 97 96 85 84 91 91 98y 99 84 81 79 76 87 84Bahamas - - 112 32 101 101 90 92 - - 99 - 90 91 83 85 - -Bahreïn 97 97 130 21 105 104 97 97 86 87 99 99 96 102 87 93 77 85Bangla<strong>des</strong>h 67 60 7 0 107 111 93 96 79 84 65 94 47 48 44 45 36 41Barbade - - 127 59 108 108 98 98 - - 98 - 113 113 96 97 - -Bélarus 100x 100x 76 35 103 100 91 88 93 94 99y 100 95 96 88 89 95 97Belgique - - 135 46 104 104 99 99 - - - - 112 108 97 98 - -Belize 76x 77x 57 14 130 125 93 96 - - 91 - 84 85 71 72 - -Bénin 59 33 11 6 107 85 86 70 60 47 52 92 41 23 23 11 19 12Bhoutan - - 9 3 - - 80 79 74 67 93 - - - - - - -Bolivie 99 96 33 5 113 113 94 96 78 77 85 50 90 87 73 72 57 56Bosnie-Herzégovine 100 100 66 21 - - - - 92 89 - 100 - - - - 89 89Botswana 92 96 54 3 107 105 85 84 83 86 91 96y 72 75 57 62 36 44Brésil 96 98 68 21 146 135 95 95 95 95 81y 84x,y 101 111 75 81 42x 50xBrunéi Darussalam 99 99 85 36 108 107 93 94 - - 100 - 94 98 85 90 - -Bulgarie 98 98 113 21 103 102 94 93 - - 92y - 106 101 89 87 - -Burkina Faso 40 27 5 0 64 51 50 40 49 44 76 91 16 12 13 9 17 15Burundi 77 70 2 1 91 78 63 58 72 70 67 87 16 12 - - 8 6Cambodge 88 79 8 0 139 129 93 90 73 76 56 95 35 24 27 22 24 21Cameroun - - 14 2 126 107 - - 86 81 64 91 49 39 - - 45 42Canada - - 117 68 100 99 99 100 - - 93 - 119 116 - - - -Cap-Vert 96 97 32 6 111 105 91 89 97 96 78 - 65 70 55 60 - -Chili 99 99 90 29 106 101 91 89 - - 100 - 90 91 - - - -Chine 99 99 57 8 114 112 99 99 - - - - 74 75 - - - -Chypre 100 100 136 39 101 101 99 99 - - 99 - 96 98 93 95 - -Colombie 98 98 65 10 113 111 87 87 90 92 81 89 74 82 53 58 64 72Comores - - 4 3 91 80 80 65 31 31 80 25 40 30 - - 10 11Congo 98 97 13 1 91 84 40 48 86 87 66 95 42 35 - - 39 42Congo, Républiquedémocratique du 78 63 5 0 69 54 - - 55 49 - 54 28 16 - - 18 15Corée, République de - - 135 68 105 104 100 99 - - 99 - 96 96 94 94 - -Corée, République populairedémocratique de - - - - - - - - - - - - - - - - - -Costa Rica 97 98 58 21 110 109 91 93 87 89 87 - 77 82 58 64 59 65Côte d’Ivoire 71 52 14 1 80 63 62 50 66 57 88 92 32 18 26 15 32 22Croatie 100 100 122 32 95 94 88 87 - - 100y - 88 89 84 86 - -Cuba 100 100 9 2 104 99 98 96 - - 97 99y 94 94 87 88 - -Danemark - - 162 53 98 99 95 96 - - 93 - 122 126 91 93 - -Djibouti - - 8 1 44 36 37 30 80 78 77x 96 29 19 27 18 50 42Dominique - - 88 - 93 92 83 85 - - 93 - 109 106 92 92 - -Egypte 90 79 34 7 104 97 96 91 96 94 95 99 89 82 85 79 72 67El Salvador 87 90 49 9 115 111 93 93 - - 69 - 62 64 52 54 - -Emirats arabes unis 98 96 128 29 85 82 71 70 - - 97 - 62 66 56 59 - -Equateur 96 97 60 7 117 117 97 98 - - 76 - 61 61 52 53 - -Erythrée - - 2 2 71 57 51 43 69 64 79 82y 40 23 30 20 23 21Espagne 100x 100x 142 40 108 105 100 99 - - 100 - 121 127 97 100 - -Estonie 100 100 142 52 102 99 95 95 - - 99 - 100 101 90 93 - -Etats-Unis - - 130 66 100 99 92 93 - - - - 94 96 88 90 - -Ethiopie 62 39 1 0 107 94 71 66 45 45 68y 78 41 28 38 26 30 23Ex-République yougoslavede Macédoine 99 99 88 8 98 98 92 92 97 93 98y 100 85 83 83 81 79 78Fidji - - 37 8 107 105 97 96 - - 99 - 85 91 80 85 - -Finlande - - 141 53 100 99 98 98 - - 100 - 108 113 95 95 - -Donnéesadmin.Données del’enquêteTaux de scolarisationTaux de<strong>dans</strong> <strong>le</strong> secondaire fréquentation <strong>dans</strong>2000-2006*<strong>le</strong> secondaire(2000-2006*)brut net netHommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes130 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


…TABLEAU 5Tauxd’alphabétisation<strong>des</strong> jeunes2000-2006*Hommes FemmesTaux de scolarisationTaux net de<strong>dans</strong> <strong>le</strong> primairefréquentation2000-2006*<strong>dans</strong> <strong>le</strong> primaire(2000-2006*)brut net netUtilisationd’Internet Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes FemmesNombres pour100 personnes2005Téléphones% d'<strong>enfants</strong> entrés enpremière année atteignant lacinquième 2000-2006*France - - 135 43 112 110 99 99 - - 98x - 116 116 98 100 - -Gabon 97 95 50 5 130 129 77 77 94 94 69 91y 49 42 - - 34 36Gambie - - 19 4 79 84 78 77 60 62 - 97 51 42 49 41 39 34Géorgie - - 39 6 93 94 93 93 99y 100y 98y - 82 83 81 81 - -Ghana 76 66 14 2 94 93 69 70 75 75 63 90 50 43 40 36 45 45Grèce 99 99 149 18 101 101 99 99 - - 99 - 103 101 90 92 - -Grenade - - 72 19 94 91 84 83 - - 79 - 99 102 78 80 - -Guatemala 86 78 46 8 118 109 96 92 80 76 68 73x,y 54 49 35 32 23x 24xGuinée 59 34 3 1 88 74 70 61 55 48 76 97 39 21 31 17 27 17Guinée équatoria<strong>le</strong> 95 95 21 1 117 111 85 77 61 60 33 72y 38 22 - - 23 22Guinée-Bissau - - 8 2 84 56 53 38 54 53 - 80 23 13 11 6 8 7Guyana - - 52 21 133 131 - - 96 96 64 97 101 103 - - 66 73Haïti - - 8 7 - - - - 48 51 - 89 - - - - 18 21Honduras 87 91 25 4 113 113 90 92 77 80 70 83 59 73 - - 29 36Hongrie - - 126 30 99 97 90 88 - - 98y - 97 96 90 90 - -I<strong>le</strong>s Cook - - - - 83 81 78 77 - - - - 72 73 62 68 - -I<strong>le</strong>s Marshall - - 9 - 105 101 90 89 - - - - 75 78 72 77 - -I<strong>le</strong>s Salomon - - 3 1 99 94 65 62 - - - - 32 27 28 24 - -Inde 84 68 13 5 123 116 92 86 84 85 73 95y 63 50 - - 64 58Indonésie 99 99 27 7 119 115 97 94 94 95 90 96y 64 63 59 58 54 56Iran Républiqueislamique d’ 98 97 38 11 100 122 91 100 94 91 88 - 83 78 79 75 - -Iraq 89 81 6 0 108 89 94 81 91 80 81 95 54 36 44 31 46 34Irlande - - 152 34 108 106 96 96 - - 100 - 108 118 85 91 - -Islande - - 169 62 101 98 100 97 - - 100 - 107 109 87 89 - -Israël - - 155 24 109 110 97 98 - - 100 - 93 92 89 89 - -Italie 100 100 167 48 103 102 99 98 - - 100 - 100 99 92 93 - -Jamahiriya arabe libyenne 100 97 20 4 106 105 - - - - - - 96 115 - - - -Jamaïque - - 118 46 95 94 90 90 97 98 90 99 86 89 77 80 88 92Japon - - 121 67 100 100 100 100 - - - - 102 102 99 100 - -Jordanie 99 99 66 13 96 96 88 90 99 99 96 99y 87 88 77 80 85 89Kazakhstan 100x 100x 55 4 110 108 92 90 99 98 100y 100 100 97 92 91 97 97Kenya 80 81 14 3 114 110 78 79 79 79 83 98 50 48 42 42 12 13Kirghizistan 100x 100x 19 5 98 97 87 86 91 93 97y 99 86 87 80 81 90 92Kiribati - - - 2 111 113 96 98 - - 82 - 82 93 65 71 - -Koweït 100 100 108 26 99 97 87 86 - - 99y - 92 98 76 80 - -Lesotho - - 17 3 132 132 84 89 82 88 73 91 34 43 19 30 16 27Lettonie 100 100 113 45 94 90 86 89 - - 98y - 98 99 - - - -Liban - - 46 20 108 105 93 92 97 97 93 96 85 93 - - 61 68Libéria 65 70 - - 115 83 74 58 - - - - 37 27 22 12 - -Liechtenstein - - 137 63 106 107 87 89 - - - - 120 104 62 69 - -Lituanie 100 100 150 26 95 95 89 89 - - 98y - 97 96 91 91 - -Luxembourg - - 207 68 100 100 95 95 - - 92 - 91 97 79 85 - -Madagascar 59 57 3 1 141 136 93 92 74 77 43 93 14x 14x 11x 11x 17 21Malaisie 97 97 92 42 96 96 96 95 - - 98 - 72 81 71 81 - -Malawi 82x 71x 4 0 121 124 92 97 86 88 42 87 31 25 25 22 27 26Maldives 98 98 - - 95 93 79 79 - - 92 - 68 78 60 66 - -Mali 32x 17x 8 1 74 59 56 45 45 33 87 93 29 18 - - 15 11Malte 94x 98x 131 32 101 95 88 84 - - 99 - 98 101 84 83 - -Maroc 81 61 45 15 111 99 89 83 91 87 79 86y 54 46 38 32 39 36Maurice 94 95 81 24 102 102 94 96 - - 97 - 89 88 81 82 - -Mauritanie 68 56 26 1 93 94 72 72 46 42 57 69y 22 19 17 14 15 9Mexique 98 98 62 17 110 108 98 98 97 97 94 - 78 83 64 66 - -Micronésie, Etats fédérés de - - 24 13 116 113 - - - - - - 83 88 - - - -Moldova, République de 100 100 48 13 93 92 86 86 84 85 91y 100 80 83 75 77 82 85Monaco - - 145 51 - - - - - - - - - - - - - -Mongolie 97 98 27 10 92 94 83 85 96 98 91y 96 86 98 79 90 85 91Monténégro - - - - 98 98 - - 98 97 - 97 88 89 - - 90 92Mozambique 60x 37x 8 1 111 94 81 74 63 57 62 84 16 11 8 6 8 7Myanmar 96 93 1 0 99 101 89 91 83 84 70 100 41 40 38 37 51 48Namibie 91 94 31 4 99 100 69 74 78 78 86 95 52 60 33 44 29 40Nauru - - - - 84 83 - - - - 31 - 46 50 - - - -Népal 81 60 3 1 129 123 90 83 86 82 79 95 46 40 - - 46 38Nicaragua 84 89 23 2 113 110 88 86 77 84 54 63 62 71 40 46 35 47Niger 52 23 2 0 54 39 46 33 36 25 65 89 10 7 9 6 6 6Nigéria 87 81 15 4 111 95 72 64 66 58 73 97 37 31 29 25 38 33Donnéesadmin.Données del’enquêteTaux de scolarisationTaux de<strong>dans</strong> <strong>le</strong> secondaire fréquentation <strong>dans</strong>2000-2006*<strong>le</strong> secondaire(2000-2006*)brut net netHommes Femmes Hommes Femmes Hommes FemmesTABLEAUX STATISTIQUES 131


TABLEAU 5 : ÉDUCATIONPays et territoiresTauxd’alphabétisation<strong>des</strong> jeunes2000-2006*Hommes FemmesTaux de scolarisationTaux net de<strong>dans</strong> <strong>le</strong> primairefréquentation2000-2006*<strong>dans</strong> <strong>le</strong> primaire(2000-2006*)brut net netUtilisationd’Internet Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes FemmesNombres pour100 personnes2005Téléphones% d'<strong>enfants</strong> entrés enpremière année atteignant lacinquième 2000-2006*Nioué - - - - 78 97 - - - - - - 104 94 91x 96x - -Norvège - - 149 58 98 98 98 98 - - 100 - 114 114 97 97 - -Nouvel<strong>le</strong>-Zélande - - 131 68 102 102 99 99 - - - - 119 127 90 93 - -Oman 98 97 62 11 81 82 73 74 - - 100 - 90 86 77 77 - -Ouganda 83 71 5 2 119 119 - - 82 81 48 89 21 17 16 14 16 16Ouzbékistan - - 9 3 100 99 - - 100 100 96y 100 96 93 - - 91 90Pakistan 77 53 12 7 99 75 77 59 62 51 70 90 31 23 24 18 23 18Palaos - - - - 108 101 98 95 - - - - 97 105 - - - -Panama 97 96 67 6 113 109 99 98 - - 85 - 68 73 61 67 - -Papouasie-Nouvel<strong>le</strong>-Guinée 69 64 2 2 80 70 - - - - 68 - 29 23 - - - -Paraguay 96 96 36 3 106 103 87 88 95 96 81 90x,y 63 64 - - 81 80Pays-Bas - - 144 74 108 106 99 98 - - 99 - 120 117 86 88 - -Pérou 98 96 28 16 113 112 96 97 94 94 90 95 91 92 70 69 70 70Philippines 94 97 45 5 113 112 93 95 88 89 75 93 81 90 55 66 55 70Pologne - - 106 26 98 98 96 97 - - 99 - 100 99 92 94 - -Portugal 100 100 149 27 117 112 98 98 - - - - 94 104 79 87 - -Qatar 95 98 119 28 107 106 96 96 - - - - 101 99 91 89 - -Rép. démocratiquepopulaire lao 83 75 12 0 123 108 86 81 81 77 63 92 53 40 41 35 40 33République centrafricaine 70 47 3 0 67 44 44 37 64 54 - 73 - - 13 9 16 10République dominicaine 93 95 51 17 116 110 87 88 84 88 86 91 64 78 47 59 27 39République tchèque - - 147 27 102 100 91 93 - - 98 - 95 97 - - - -Roumanie 98 98 82 22 108 106 93 92 - - 95y - 85 86 79 82 - -Royaume-Uni - - 167 54 107 107 99 99 - - - - 104 107 94 97 - -Russie, Fédération de 100 100 112 15 129 129 92 93 - - - - 93 91 - - - -Rwanda 79 77 3 1 119 121 72 75 84 87 46 84 15 13 11 10 5 5Sainte-Lucie - - - 34 111 107 98 96 - - 96 - 71 85 61 76 - -Saint-Kitts-et-Nevis - - 83 - 97 102 91 96 - - 87 - 95 93 87 85 - -Saint-Marin - - - - - - - - - - - - - - - - - -Saint-Siège - - - - - - - - - - - - - - - - - -Saint-Vincent-et-Grenadines - - 78 8 117 105 92 88 - - 88 - 67 83 57 71 - -Samoa 99 99 24 3 100 100 90 91 - - 94 - 76 85 62 70 - -Sao Tomé-et-Principe 96 95 12 15 135 132 97 96 94 95 76 87 43 46 30 34 39 41Sénégal 59 41 17 5 80 77 70 67 58 59 73 95 24 18 19 15 20 16Serbie - - - - 98 98 - - 98 98 - 100 88 89 - - 90 93Seychel<strong>le</strong>s 99 99 97 26 115 116 99 100 - - 99 - 106 105 94 100 - -Sierra Leone 60 37 - 0 171 139 - - 69 69 - 92 35 26 - - 22 17Singapour 99x 99x 143 40 - - - - - - - - - - - - - -Slovaquie - - 106 35 99 98 91 92 - - 97y - 94 95 - - - -Slovénie 100 100 131 55 102 101 99 98 - - 99y - 100 100 94 95 - -Somalie - - 7 1 - - - - 24 20 56y 92 - - - - 8 4Soudan 85 71 7 8 65 56 47 39 60 57 79 71 35 33 - - 19 20Sri <strong>La</strong>nka 95 96 22 2 102 101 99 98 - - 100 - 82 83 - - - -Suède - - 171 76 97 97 96 96 - - - - 103 103 99 100 - -Suisse - - 161 51 102 101 93 93 - - - - 98 91 87 81 - -Suriname 96 94 70 7 120 120 93 96 94 93 - 93 75 100 63 87 55 66Swaziland 87 90 23 4 111 104 80 81 73 72 77 89 46 44 31 35 24 33Syrie, République arabe de 95 90 31 6 127 121 97 92 97 96 92 99 70 65 64 60 64 65Tadjikistan 100 100 8 0 103 99 99 96 89 88 98y 99 89 74 86 73 89 74Tanzanie,République-Unie de 81 76 9 1 112 109 99 97 71 75 85 96 7x 5x - - 8 8Tchad 56 23 2 0 92 62 72 50 41 31 33 64y 23 8 16 5 13 7Territoire pa<strong>le</strong>stinienoccupé 99 99 39 7 89 88 80 80 91 92 98y 99 96 103 92 98 - -Thaïlande 98 98 59 11 98 94 90 86 98 98 - 99 69 72 62 66 77 84Timor-Leste - - - - 157 145 - - 76y 74y - - 52 52 - - - -Togo 84 64 10 6 109 92 84 72 82 76 75 92 54 27 30 14 45 32Tonga 99x 99x 44 3 118 112 97 93 - - 89 - 94 102 61 75 - -Trinité-et-Tobago 100 100 86 12 102 99 90 90 98 98 91 99 79 82 68 70 84 90Tunisie 96 92 69 9 111 108 97 97 95 93 97 92y 80 88 62 68 - -Turkménistan 100x 100x 10 1 - - - - 99 99 - 100 - - - - 84 84Turquie 98 93 86 15 96 91 92 87 91 87 97 97x,y 83 68 72 61 53 47Tuvalu - - - - 95 102 - - - - 70 100 87 81 - - - -Ukraine 100 100 90 10 107 107 83 83 96 98 - 100 92 85 82 77 90 93Uruguay 98x 99x 66 21 110 108 92 93 - - 91 - 98 113 - - - -Vanuatu - - 9 3 120 116 95 93 - - 78 - 44 38 42 36 - -Donnéesadmin.Données del’enquêteTaux de scolarisationTaux de<strong>dans</strong> <strong>le</strong> secondaire fréquentation <strong>dans</strong>2000-2006*<strong>le</strong> secondaire(2000-2006*)brut net netHommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes132 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


…TABLEAU 5Tauxd’alphabétisation<strong>des</strong> jeunes2000-2006*Hommes FemmesVenezuela (Républiquebolivarienne du) 96 98 60 13 106 104 91 92 91 93 91 96 70 79 59 68 30 43Viet Nam 94x 94x 30 13 98 91 97 92 94 94 87 98 77 75 71 68 77 78Yémen 91 59 14 1 102 75 87 63 68 41 73 88x,y 62 31 46 21 35x 13xZambie 73x 66x 9 3 114 108 89 89 55 58 94 88 31 25 29 23 17 19Zimbabwe 98 98 8 8 97 95 81 82 85 87 70 88 38 35 35 33 45 45DONNÉES CONSOLIDÉESTaux de scolarisationTaux net de<strong>dans</strong> <strong>le</strong> primairefréquentation2000-2006*<strong>dans</strong> <strong>le</strong> primaire(2000-2006*)brut net netUtilisationd’Internet Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes FemmesNombres pour100 personnes2005Téléphones% d'<strong>enfants</strong> entrés enpremière année atteignant lacinquième 2000-2006*Afrique subsaharienne 76 64 14 3 102 91 75 70 64 60 70 86 37 30 30 25 25 22Afrique de l’Estet austra<strong>le</strong> 75 64 17 3 110 104 83 81 66 67 69 87 41 35 35 30 20 19Afrique de l’Ouestet centra<strong>le</strong> 76 64 11 2 95 79 68 59 62 55 71 86 34 25 26 20 30 25Asie du Sud 81 65 12 5 118 109 90 83 81 79 72 94 56 46 - - 55 50Asie de l’Est et Pacifique 99 98 52 10 112 110 98 97 91 92 84** 96** 72 72 61** 62** 60** 63**Amérique latine etCaraïbes 96 97 61 16 120 115 95 94 90 91 85 - 85 92 67 71 - -ECO/CEI 99 98 84 14 105 102 91 89 93 91 97 - 90 86 80 75 80 78Moyen-Orient etAfrique du Nord 92 83 37 9 100 94 86 81 89 86 88 91 74 68 67 62 54 52Pays industrialisés § - - 138 55 102 101 95 96 - - - - 102 103 92 93 - -Pays en développement § 90 84 35 8 111 105 90 86 80 78 77** 92** 63 59 52** 50** 50** 46**Pays <strong>le</strong>s moins avancés § 74 59 6 1 100 91 80 75 65 63 67 85 36 29 33 28 26 24Total mondial 91 85 53 15 110 104 91 87 80 78 78** 92** 68 64 59** 58** 50** 47**§ Comprend aussi <strong>des</strong> territoires <strong>dans</strong> chaque catégorie de pays ou groupe régional. Une liste <strong>des</strong> pays et territoires au sein <strong>des</strong> catégories de pays ou <strong>des</strong> groupes régionaux est donnée à la page 148.Donnéesadmin.Données del’enquêteTaux de scolarisationTaux de<strong>dans</strong> <strong>le</strong> secondaire fréquentation <strong>dans</strong>2000-2006*<strong>le</strong> secondaire(2000-2006*)brut net netHommes Femmes Hommes Femmes Hommes FemmesDÉFINITIONSTaux d’alphabétisation <strong>des</strong> jeunes – Nombre de jeunes personnes alphabétisées, âgées de 15 à 24 ans, expriméen pourcentage de la population tota<strong>le</strong> <strong>dans</strong> cette catégorie d’âge.Taux brut de scolarisation <strong>dans</strong> <strong>le</strong> primaire – Nombre d’<strong>enfants</strong> inscrits à l’éco<strong>le</strong> primaire, indépendamment de<strong>le</strong>ur âge, exprimé en pourcentage du nombre total <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> ayant l’âge officiel de suivre <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> primaires.Taux brut de scolarisation <strong>dans</strong> <strong>le</strong> secondaire – Nombre d’<strong>enfants</strong> inscrits à l’éco<strong>le</strong> secondaire,indépendamment de <strong>le</strong>ur âge, exprimé en pourcentage du nombre total <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> ayant l’âge officiel de suivre<strong>des</strong> étu<strong>des</strong> secondaires.Taux net de scolarisation <strong>dans</strong> <strong>le</strong> primaire – Nombre d’<strong>enfants</strong> inscrits à l’éco<strong>le</strong> primaire ayant l’âge officiel <strong>des</strong>uivre <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> primaires, exprimé en pourcentage du nombre total <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> ayant l’âge officiel de suivre<strong>des</strong> étu<strong>des</strong> primaires.Taux net de scolarisation <strong>dans</strong> <strong>le</strong> secondaire – Nombre d’<strong>enfants</strong> inscrits à l’éco<strong>le</strong> secondaire ayant l’âgeofficiel de suivre <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> secondaires, exprimé en pourcentage du nombre total <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> ayant l’âge officielde suivre <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> secondaires.Taux net de fréquentation scolaire <strong>dans</strong> <strong>le</strong> primaire – Nombre d’<strong>enfants</strong> fréquentant l’éco<strong>le</strong> primaire ousecondaire ayant l’âge officiel de suivre <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> primaires, exprimé en pourcentage du nombre total d’<strong>enfants</strong>ayant l’âge officiel de suivre <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> primaires. Ces données proviennent d’enquêtes nationa<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>sménages.Taux net de fréquentation <strong>dans</strong> <strong>le</strong> secondaire – Nombre d’<strong>enfants</strong> fréquentant l’éco<strong>le</strong> secondaire ou tertiaireayant l’âge officiel de suivre <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> secondaires, exprimé en pourcentage du nombre total d’<strong>enfants</strong> ayantl’âge officiel de suivre <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> secondaires. Ces données proviennent d’enquêtes nationa<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s ménages.Enfants atteignant la 5e année d’étu<strong>des</strong> primaires – Pourcentage d’<strong>enfants</strong> entrés en première année du cyc<strong>le</strong>d’enseignement primaire atteignant la 5e année.SOURCES PRINCIPALESAlphabétisation <strong>des</strong> jeunes – Institut de la statistique de l’UNESCO (ISU).Utilisation du téléphone et d’Internet – Union internationa<strong>le</strong> <strong>des</strong>te<strong>le</strong>communications (Genève).Inscription <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s cyc<strong>le</strong>s primaire et secondaire – Institut de la statistiquede l’UNESCO (UIS).Fréquentation <strong>dans</strong> <strong>le</strong> primaire et <strong>le</strong> secondaire – Enquêtes en grappes àindicateurs multip<strong>le</strong>s (MICS) et Enquêtes démographiques et sanitaires (EDS).Enfants atteignant la 5e année – Données administratives : Institut <strong>des</strong>tatistique de l’UNESCO. Données de l’enquête : EDS et MICS.NOTES - données non disponib<strong>le</strong>s.x Indique <strong>des</strong> données qui ont trait à <strong>des</strong> années ou <strong>des</strong> pério<strong>des</strong> autres que cel<strong>le</strong>s mentionnées en haut de la colonne, qui s’écartent de la définition standard ou qui ne concernent qu’unepartie du pays, et qui ne sont pas comprises <strong>dans</strong> <strong>le</strong> calcul <strong>des</strong> moyennes régiona<strong>le</strong>s et mondia<strong>le</strong>s.y Indique <strong>des</strong> données qui ont trait à <strong>des</strong> années ou <strong>des</strong> pério<strong>des</strong> autres que cel<strong>le</strong>s mentionnées en haut de la colonne, qui s’écartent de la définition standard ou qui ne concernent qu’unepartie du pays, mais qui sont comprises <strong>dans</strong> <strong>le</strong> calcul <strong>des</strong> moyennes régiona<strong>le</strong>s et mondia<strong>le</strong>s.* données se rapportant à l’année la plus récente pour laquel<strong>le</strong> on dispose de données pendant la période indiquée en tête de colonne.** À l’exclusion de la Chine.TABLEAUX STATISTIQUES 133


TABLEAU 6 : INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUESPays et territoiresPopulation(milliers)2006moins de moins de18 ans 5 ansTaux annueld’accroissementdémographique(%)1970-1990 1990-2006Taux brut demortalité1970 1990 2006Taux brutde natalité1970 1990 2006Afghanistan 13982 4823 0.3 4.5 29 23 20 52 52 49 35 41 43 7.2 23 2.9 6.0Afrique du Sud 18349 5254 2.4 1.7 14 8 16 38 29 23 53 62 50 2.7 60 2.9 2.6Albanie 1003 250 2.2 -0.2 8 6 6 33 24 16 67 72 76 2.1 46 2.9 1.2Algérie 11870 3213 3.0 1.7 16 7 5 49 32 21 53 67 72 2.4 64 4.4 3.0Al<strong>le</strong>magne 14517 3548 0.1 0.2 12 11 10 14 11 8 71 75 79 1.4 75 0.1 0.4Andorre 14 4 3.9 2.1 - - - - - - - - - - 91 3.8 1.9Angola 8797 3082 2.7 2.8 27 24 21 52 53 48 37 40 42 6.5 54 7.3 5.2Antigua-et-Barbuda 28 8 -0.6 1.9 - - - - - - - - - - 38 -0.3 2.4Arabie saoudite 9671 2879 5.2 2.5 18 5 4 48 36 25 52 68 72 3.5 81 7.5 2.8Argentine 12277 3346 1.5 1.1 9 8 8 23 22 18 66 71 75 2.3 90 2.0 1.4Arménie 789 164 1.7 -1.0 5 8 9 23 21 12 70 68 72 1.3 64 2.3 -1.4Australie 4803 1267 1.4 1.2 9 7 7 20 15 12 71 77 81 1.8 88 1.4 1.4Autriche 1584 394 0.2 0.5 13 11 9 15 12 9 70 76 80 1.4 66 0.2 0.5Azerbaïdjan 2604 547 1.7 1.0 7 7 7 29 27 15 65 66 67 1.7 52 2.0 0.7Bahamas 106 28 2.0 1.6 7 6 6 31 24 17 66 70 73 2.0 91 3.1 2.1Bahreïn 226 65 4.0 2.5 9 4 3 40 29 18 62 72 75 2.4 97 4.3 3.1Bangla<strong>des</strong>h 64194 18951 2.4 2.0 20 12 8 45 35 26 44 54 63 2.9 25 7.2 3.6Barbade 67 17 0.6 0.5 9 8 7 22 16 11 69 75 77 1.5 53 1.0 1.6Bélarus 1936 455 0.6 -0.3 7 11 15 16 14 9 71 71 69 1.2 73 2.7 0.2Belgique 2138 561 0.2 0.3 12 11 10 14 12 11 71 76 79 1.6 97 0.3 0.4Belize 123 36 2.1 2.6 8 5 4 40 35 26 66 72 76 3.0 48 1.7 2.7Bénin 4437 1488 3.0 3.3 22 15 12 47 47 41 46 53 56 5.6 40 6.7 4.3Bhoutan 252 61 3.0 1.1 23 14 7 47 38 19 41 52 65 2.3 11 6.1 4.0Bolivie 4131 1243 2.3 2.1 20 11 8 46 36 28 46 59 65 3.6 65 4.0 3.1Bosnie-Herzégovine 842 195 0.9 -0.6 7 7 9 23 15 9 66 72 75 1.2 46 2.8 0.5Botswana 784 216 3.3 1.9 13 7 15 45 35 25 55 64 49 3.0 58 11.8 4.0Brésil 62408 18092 2.2 1.5 10 7 6 35 24 20 59 66 72 2.3 85 3.7 2.3Brunéi Darussalam 131 40 3.4 2.5 7 3 3 36 28 22 67 74 77 2.4 74 3.7 3.2Bulgarie 1331 341 0.2 -0.9 9 12 15 16 12 9 71 71 73 1.3 70 1.4 -0.5Burkina Faso 7573 2605 2.4 3.0 24 17 15 51 49 45 42 50 52 6.1 19 6.8 4.9Burundi 4249 1461 2.4 2.3 20 19 16 44 48 46 44 46 49 6.8 10 7.3 5.4Cambodge 6261 1690 1.7 2.4 20 12 9 42 44 26 44 55 59 3.3 20 2.0 5.4Cameroun 8791 2851 2.9 2.5 19 13 15 45 42 36 46 55 50 4.5 56 6.4 4.4Canada 6948 1716 1.2 1.0 7 7 7 17 14 10 73 77 80 1.5 80 1.3 1.3Cap-Vert 240 73 1.4 2.4 12 8 5 40 39 30 56 65 71 3.5 58 5.5 4.1Chili 4897 1233 1.6 1.4 10 6 5 29 23 15 62 73 78 1.9 88 2.1 1.7Chine 348276 84390 1.6 0.9 8 7 7 33 21 13 62 68 73 1.7 41 3.9 3.4Chypre 202 49 0.5 1.4 10 8 7 19 19 12 71 76 79 1.6 69 3.0 1.6Colombie 16233 4438 2.2 1.7 9 6 6 38 27 19 61 68 73 2.3 73 3.2 2.0Comores 395 129 3.3 2.8 18 11 7 50 41 34 48 56 65 4.5 38 5.1 4.6Congo 1788 587 3.0 2.6 14 11 12 44 39 36 54 57 54 4.6 61 4.7 3.3Congo, République démocratique du 32671 11843 3.1 2.9 20 18 18 48 49 50 45 47 46 6.7 33 2.6 3.9Corée, République de 10616 2369 1.5 0.7 9 6 6 31 16 9 60 71 78 1.2 81 4.5 1.3Corée, République populaire démocratique de 6744 1606 1.7 1.0 7 6 10 35 21 14 62 71 67 1.9 62 2.1 1.4Costa Rica 1490 393 2.6 2.2 7 4 4 33 27 18 67 75 79 2.1 62 4.0 3.5Côte d’Ivoire 9179 2849 4.4 2.5 18 13 16 51 45 36 49 54 48 4.6 45 6.1 3.3Croatie 859 205 0.4 0.1 10 11 12 15 12 9 69 72 76 1.3 57 1.9 0.4Cuba 2630 652 1.0 0.4 7 7 8 29 17 11 70 74 78 1.5 75 2.0 0.5Danemark 1210 321 0.2 0.3 10 12 10 16 12 11 73 75 78 1.8 86 0.5 0.4Djibouti 368 107 6.2 2.4 21 14 12 49 42 29 43 51 54 4.1 87 7.3 3.2Dominique 23 6 0.3 -0.1 - - - - - - - - - - 73 2.1 0.3Egypte 29263 8634 2.2 1.9 17 9 6 41 32 25 50 62 71 3.0 43 2.4 1.8El Salvador 2685 775 1.8 1.8 12 7 6 44 30 23 57 65 72 2.7 60 2.9 3.0Emirats arabes unis 976 315 10.6 5.1 11 3 1 36 27 16 61 73 78 2.3 77 10.5 5.0Equateur 5064 1414 2.7 1.6 12 6 5 42 29 22 58 68 75 2.6 63 4.4 2.4Erythrée 2330 808 2.7 2.5 21 16 10 47 41 40 43 48 57 5.2 20 3.8 3.9Espagne 7671 2268 0.7 0.8 9 8 9 20 10 11 72 77 81 1.4 77 1.4 0.9Estonie 261 67 0.7 -1.0 11 13 14 15 14 11 71 69 71 1.5 69 1.1 -1.2Etats-Unis 75757 20776 1.0 1.0 9 9 8 16 16 14 71 75 78 2.1 81 1.1 1.5Espérancede vie1970 1990 2006Indicesynthétiquede fécondité2006% de lapopulationurbanisée2006Taux annuel moyend’accroissementde la populationurbaine (%)1970-1990 1990-2006134 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


…TABLEAU 6Population(milliers)2006moins de moins de18 ans 5 ansTaux annueld’accroissementdémographique(%)1970-1990 1990-2006Taux brut demortalité1970 1990 2006Taux brutde natalité1970 1990 2006Ethiopie 41299 13439 2.7 2.9 21 18 13 49 47 39 43 47 52 5.4 16 4.6 4.4Ex-République yougoslave de Macédoine 486 117 1.0 0.4 8 8 9 24 17 11 66 71 74 1.5 70 2.0 1.6Fidji 321 90 1.6 0.9 8 6 7 34 29 22 60 67 69 2.8 51 2.5 2.2Finlande 1097 286 0.4 0.3 10 10 10 14 13 11 70 75 79 1.8 61 1.4 0.3France 13555 3834 0.6 0.5 11 9 9 17 13 12 72 77 80 1.9 77 0.8 0.7Gabon 554 158 2.8 2.2 20 11 12 34 36 26 47 61 56 3.1 84 6.6 3.5Gambie 784 261 3.5 3.4 28 15 11 50 43 36 37 51 59 4.8 55 6.8 5.7Géorgie 1043 237 0.7 -1.3 9 9 12 19 16 11 67 71 71 1.4 52 1.5 -1.6Ghana 10452 3195 2.7 2.4 16 11 10 45 40 30 49 57 59 4.0 49 3.9 4.2Grèce 1917 513 0.7 0.6 8 9 10 17 10 9 72 77 79 1.3 59 1.3 0.6Grenade 43 10 0.1 0.6 9 10 8 28 28 18 64 66 68 2.3 31 0.1 0.3Guatemala 6463 2066 2.5 2.4 15 9 6 44 39 34 52 62 70 4.3 48 3.2 3.3Guinée 4576 1544 2.3 2.6 27 19 12 50 47 41 38 47 55 5.6 33 5.1 3.7Guinée équatoria<strong>le</strong> 241 81 0.8 2.4 25 19 15 41 42 39 40 47 51 5.4 39 2.0 3.1Guinée-Bissau 889 322 2.8 3.0 29 23 19 49 50 50 36 42 46 7.1 30 5.9 3.3Guyana 268 73 0.1 0.1 11 9 9 38 25 18 60 62 66 2.4 28 0.2 -0.2Haïti 4190 1244 2.1 1.8 18 13 10 39 37 28 47 54 60 3.7 39 4.1 3.6Honduras 3235 943 3.0 2.2 15 7 6 47 38 28 52 66 70 3.4 47 4.6 3.2Hongrie 1935 475 0.0 -0.2 11 14 13 15 12 9 69 69 73 1.3 67 0.5 -0.1I<strong>le</strong>s Cook 5 2 -0.9 -1.7 - - - - - - - - - - 73 -0.5 -0.2I<strong>le</strong>s Marshall 22 6 4.2 1.3 - - - - - - - - - - 67 4.3 1.5I<strong>le</strong>s Salomon 226 70 3.3 2.7 10 12 7 46 40 31 54 57 63 4.0 17 5.5 4.2Inde 445361 126843 2.2 1.8 16 10 8 38 32 24 49 59 64 2.9 29 3.5 2.6Indonésie 76870 21720 2.1 1.4 17 9 6 41 26 19 48 61 70 2.2 49 5.0 4.4Iran, République islamique d’ 24682 6270 3.4 1.3 14 7 5 43 35 20 54 64 71 2.0 67 4.9 2.5Iraq 13691 4223 3.0 2.7 12 8 10 46 39 33 56 63 58 4.4 67 4.1 2.4Irlande 1047 315 0.9 1.1 11 9 7 22 15 16 71 75 79 2.0 61 1.3 1.6Islande 78 21 1.1 1.0 7 7 6 21 17 14 74 78 82 2.0 93 1.4 1.1Israël 2231 679 2.2 2.6 7 6 5 27 22 20 71 76 80 2.8 92 2.6 2.7Italie 9886 2729 0.3 0.2 10 10 10 17 10 9 72 77 80 1.4 68 0.4 0.3Jamahiriya arabe libyenne 2154 676 3.9 2.0 16 5 4 49 26 24 51 68 74 2.8 85 6.7 2.5Jamaïque 1011 277 1.2 0.8 8 7 7 35 25 20 68 72 72 2.5 53 2.1 1.3Japon 21393 5622 0.8 0.2 7 7 9 19 10 9 72 79 82 1.3 66 1.7 0.5Jordanie 2460 718 3.5 3.5 16 6 4 52 36 26 54 67 72 3.2 83 4.8 4.4Kazakhstan 4595 1253 1.2 -0.5 9 9 10 26 23 19 62 67 66 2.2 58 1.7 -0.3Kenya 18155 6161 3.7 2.8 15 10 12 51 42 39 52 60 53 5.0 21 6.5 3.7Kirghizistan 1959 504 2.0 1.1 11 8 8 31 31 21 60 66 66 2.5 36 2.0 0.8Kiribati 35 10 2.5 1.7 - - - - - - - - - - 50 4.0 4.0Koweït 769 236 5.3 1.6 6 2 2 48 24 18 66 75 77 2.2 98 6.0 1.6Lesotho 952 272 2.2 1.4 17 11 19 43 36 30 49 59 42 3.5 19 5.7 2.0Lettonie 427 102 0.6 -0.9 11 13 14 14 14 9 70 69 72 1.3 68 1.3 -1.1Liban 1367 363 1.0 1.9 9 7 7 33 26 18 65 69 72 2.2 87 2.7 2.2Libéria 1922 690 2.2 3.2 22 21 19 49 50 50 42 43 45 6.8 59 4.9 4.9Liechtenstein 7 2 1.5 1.2 - - - - - - - - - - 22 1.6 1.5Lituanie 713 151 0.8 -0.5 9 11 12 17 15 9 71 71 73 1.3 66 2.4 -0.6Luxembourg 101 27 0.6 1.2 12 11 9 13 13 12 70 75 79 1.7 83 1.0 1.3Madagascar 9613 3142 2.8 2.9 21 15 10 47 44 37 44 51 59 4.9 27 5.3 3.8Malaisie 9623 2758 2.6 2.3 9 5 4 37 30 21 61 70 74 2.7 68 4.5 4.3Malawi 7286 2425 3.7 2.3 24 18 16 56 50 42 41 49 47 5.7 18 7.0 4.8Maldives 123 30 2.9 2.1 17 9 6 40 40 23 50 60 68 2.6 30 6.8 3.0Mali 6528 2247 2.3 2.8 26 20 15 52 52 48 39 47 54 6.6 31 4.7 4.6Malte 85 20 0.9 0.7 9 8 8 17 15 10 70 76 79 1.4 96 0.9 1.1Maroc 11135 2978 2.4 1.4 17 8 6 47 30 21 52 64 71 2.4 59 4.1 2.6Maurice 360 94 1.2 1.1 7 6 7 28 20 15 62 69 73 1.9 42 1.4 0.8Mauritanie 1415 456 2.6 2.8 18 11 8 45 40 33 47 57 64 4.5 41 7.6 2.9Mexique 37911 10445 2.4 1.4 10 5 5 44 28 20 61 70 76 2.3 76 3.4 1.7Micronésie, Etats fédérés de 50 14 2.2 0.9 9 7 6 41 34 27 62 66 68 3.9 22 2.4 0.0Moldova, République de 975 213 1.0 -0.8 10 10 12 18 19 11 65 68 69 1.4 47 2.9 -0.8Monaco 6 2 1.2 0.5 - - - - - - - - - - 100 1.2 0.5Espérancede vie1970 1990 2006Indicesynthétiquede fécondité2006% de lapopulationurbanisée2006Taux annuel moyend’accroissementde la populationurbaine (%)1970-1990 1990-2006TABLEAUX STATISTIQUES 135


TABLEAU 6 : INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUESPopulation(milliers)2006moins de moins de18 ans 5 ansTaux annueld’accroissementdémographique(%)1970-1990 1990-2006Taux brut demortalité1970 1990 2006Taux brutde natalité1970 1990 2006Mongolie 918 233 2.8 1.0 14 9 7 42 33 19 53 61 66 1.9 57 4.0 1.0Monténégro 145 38 0.6 0.1 3 5 9 10 11 13 69 75 74 1.8 - - -Mozambique 10674 3670 1.8 2.7 25 20 20 48 43 41 39 43 42 5.2 35 8.3 5.9Myanmar 15772 4146 2.1 1.2 15 11 10 40 27 19 51 59 61 2.1 31 2.5 2.6Namibie 942 248 3.0 2.3 15 9 13 43 42 26 53 62 52 3.3 36 4.1 3.9Nauru 4 1 1.7 0.6 - - - - - - - - - - 100 1.7 0.6Népal 12487 3626 2.3 2.3 21 13 8 42 39 29 43 54 63 3.4 16 6.3 6.1Nicaragua 2446 671 2.7 1.8 13 7 5 47 37 25 54 64 72 2.8 59 3.3 2.5Niger 7455 2713 3.1 3.5 26 22 14 58 56 50 40 46 56 7.3 17 5.9 4.1Nigéria 73703 24503 2.8 2.7 22 18 17 47 47 41 42 47 47 5.5 49 5.3 4.8Nioué 1 0 - - - - - - - - - - - - 37 - -Norvège 1092 284 0.4 0.6 10 11 9 17 14 12 74 77 80 1.8 77 0.9 1.1Nouvel<strong>le</strong>-Zélande 1066 284 1.0 1.2 9 8 7 22 17 14 71 75 80 2.0 86 1.2 1.3Oman 1014 269 4.5 2.0 17 4 3 50 38 22 49 70 75 3.1 71 9.3 2.6Ouganda 16828 5840 3.2 3.2 16 15 14 49 50 47 50 51 50 6.6 13 5.7 4.1Ouzbékistan 10673 2861 2.7 1.7 10 7 7 36 35 23 63 67 67 2.6 37 3.1 1.2Pakistan 70673 19012 3.2 2.2 16 11 7 43 42 27 51 60 65 3.6 35 4.2 3.1Palaos 8 2 1.4 1.9 - - - - - - - - - - 68 2.2 1.8Panama 1172 344 2.4 1.9 8 5 5 38 26 21 65 72 75 2.6 72 3.0 3.7Papouasie-Nouvel<strong>le</strong>-Guinée 2899 898 2.4 2.5 19 11 10 42 37 31 43 54 57 4.0 13 3.9 2.7Paraguay 2522 731 2.7 2.2 7 6 6 37 33 25 65 68 71 3.2 59 4.0 3.4Pays-Bas 3592 987 0.7 0.6 8 9 9 17 13 12 74 77 79 1.7 81 1.2 1.6Pérou 10318 2815 2.5 1.5 14 7 6 42 30 21 53 65 71 2.5 73 3.4 1.8Philippines 36430 11027 2.6 2.1 11 7 5 40 33 27 57 65 71 3.3 63 4.5 3.8Pologne 7684 1765 0.8 0.0 8 10 10 17 15 9 70 71 75 1.2 62 1.6 0.1Portugal 1996 557 0.7 0.4 11 10 11 21 12 11 67 74 78 1.5 58 1.8 1.6Qatar 204 64 7.2 3.5 13 3 2 34 23 17 60 69 75 2.7 96 7.4 3.7Rép. démocratique populaire lao 2682 715 2.3 2.2 19 13 7 44 43 27 46 54 64 3.3 21 4.7 4.1République centrafricaine 2107 668 2.4 2.2 22 16 19 42 42 37 42 50 44 4.7 38 3.9 2.4République dominicaine 3760 1110 2.3 1.7 11 6 6 42 29 24 58 67 72 2.9 68 3.9 3.0République tchèque 1857 466 0.2 -0.1 12 12 11 16 12 9 70 72 76 1.2 73 2.1 -0.2Roumanie 4276 1058 0.7 -0.5 9 11 12 21 14 10 68 69 72 1.3 54 2.2 -0.5Royaume-Uni 13155 3467 0.1 0.3 12 11 10 16 14 12 72 76 79 1.8 90 0.8 0.4Russie, Fédération de 27839 7195 0.7 -0.2 9 12 16 14 14 11 69 68 65 1.3 73 1.5 -0.3Rwanda 4844 1617 3.3 1.6 20 33 17 53 49 44 44 33 46 6.0 20 5.9 9.9Sainte-Lucie 55 15 1.4 1.1 8 7 7 41 25 19 64 71 73 2.2 28 2.4 0.7Saint-Kitts-et-Nevis 17 5 -0.5 1.3 - - - - - - - - - - 32 -0.4 0.7Saint-Marin 6 2 1.2 1.5 - - - - - - - - - - 89 3.1 1.4Saint-Siège - - - - - - - - - - - - - - - - -Saint-Vincent-et-Grenadines 42 12 0.9 0.6 11 7 7 40 25 20 61 69 71 2.2 46 3.0 1.4Samoa 88 25 0.6 0.9 10 7 5 39 34 26 55 65 71 4.1 23 0.8 1.3Sao Tomé-et-Principe 75 23 2.3 1.8 13 10 8 47 38 33 55 62 65 4.0 59 4.2 3.7Sénégal 5888 1913 2.9 2.7 21 12 9 48 43 36 45 57 63 4.9 42 4.2 3.1Serbie 2222 605 0.8 0.2 9 10 11 18 15 13 68 71 74 1.8 - - -Seychel<strong>le</strong>s 44 15 1.6 1.1 - - - - - - - - - - 50 4.8 1.2Sierra Leone 2827 999 2.1 2.1 29 26 23 47 48 46 35 39 42 6.5 41 4.8 4.1Singapour 1010 207 1.9 2.3 5 5 5 23 18 9 69 75 80 1.3 100 1.9 2.3Slovaquie 1114 259 0.7 0.2 10 10 10 19 15 10 70 72 74 1.2 56 2.3 0.1Slovénie 349 89 0.7 0.2 10 10 10 17 11 9 69 73 78 1.3 51 2.3 0.3Somalie 4261 1507 3.1 1.4 24 22 17 51 46 44 40 42 47 6.2 36 4.5 2.6Soudan 17697 5483 2.9 2.3 20 14 10 47 41 32 44 53 58 4.4 42 5.3 5.1Sri <strong>La</strong>nka 5576 1483 1.6 0.7 8 7 7 31 21 15 65 70 72 1.9 15 1.0 -0.1Suède 1925 499 0.3 0.4 10 11 10 14 14 11 74 78 81 1.8 84 0.4 0.5Suisse 1500 362 0.5 0.5 9 9 8 16 12 9 73 78 81 1.4 76 1.6 1.2Suriname 160 45 0.4 0.8 8 6 7 37 24 20 63 68 70 2.5 74 2.4 1.3Swaziland 536 147 3.2 1.7 18 10 20 50 41 29 48 59 40 3.6 24 7.5 2.1Syrie, République arabe de 8342 2500 3.5 2.6 13 5 3 47 37 27 55 68 74 3.2 51 4.1 2.9Tadjikistan 3090 858 2.9 1.4 10 8 6 40 39 28 60 63 66 3.5 25 2.2 -0.2Tanzanie, République-Unie de 20171 6953 3.1 2.7 18 15 13 48 44 40 47 51 52 5.3 25 7.5 4.4Espérancede vie1970 1990 2006Indicesynthétiquede fécondité2006% de lapopulationurbanisée2006Taux annuel moyend’accroissementde la populationurbaine (%)1970-1990 1990-2006136 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


…TABLEAU 6Population(milliers)2006moins de moins de18 ans 5 ansTaux annueld’accroissementdémographique(%)1970-1990 1990-2006Taux brut demortalité1970 1990 2006Taux brutde natalité1970 1990 2006Tchad 5528 1943 2.5 3.4 21 16 16 46 48 46 45 52 50 6.3 26 5.5 4.7Territoire pa<strong>le</strong>stinien occupé 2039 673 3.4 3.7 19 7 4 49 46 37 54 68 73 5.3 72 4.5 4.0Thaïlande 16522 4514 1.9 1.0 10 7 9 37 19 15 59 67 70 1.8 33 3.6 1.6Timor-Leste 570 190 1.0 2.6 22 18 9 46 43 42 40 46 60 6.7 27 3.4 4.1Togo 3192 1045 3.1 3.0 18 12 10 48 44 38 48 58 58 5.0 41 4.9 4.9Tonga 44 12 -0.2 0.3 6 6 6 37 30 25 65 70 73 3.8 24 0.4 0.7Trinité-et-Tobago 365 93 1.2 0.5 7 7 8 27 21 15 66 70 69 1.6 13 -0.5 2.9Tunisie 3225 823 2.4 1.4 14 6 6 39 27 17 54 69 74 1.9 66 3.8 2.0Turkménistan 1865 491 2.6 1.8 11 8 8 37 35 22 58 63 63 2.6 47 2.3 2.0Turquie 24632 6630 2.3 1.6 12 8 6 39 26 19 56 65 72 2.2 68 4.5 2.4Tuvalu 4 1 1.3 0.7 - - - - - - - - - - 57 4.6 2.7Ukraine 8676 2001 0.4 -0.6 9 13 16 15 13 9 71 70 68 1.2 68 1.4 -0.5Uruguay 943 254 0.5 0.4 10 10 9 21 18 15 69 72 76 2.1 92 0.9 0.7Vanuatu 102 31 2.8 2.4 14 7 5 43 37 29 53 64 70 3.9 24 4.9 4.0Venezuela République bolivarienne du 10052 2880 3.0 2.0 7 5 5 37 29 22 65 71 73 2.6 94 3.8 2.7Viet Nam 30570 8101 2.2 1.7 18 8 5 41 31 19 49 65 74 2.2 27 2.7 3.4Yémen 11482 3639 3.3 3.6 27 13 8 56 51 38 38 54 62 5.6 28 5.5 5.3Zambie 6164 2012 3.2 2.3 17 16 20 49 44 40 49 49 41 5.3 35 4.5 1.6Zimbabwe 6199 1703 3.5 1.5 13 8 19 48 37 28 55 63 42 3.3 36 6.1 2.9Espérancede vie1970 1990 2006Indicesynthétiquede fécondité2006% de lapopulationurbanisée2006Taux annuel moyend’accroissementde la populationurbaine (%)1970-1990 1990-2006DONNÉES CONSOLIDÉESAfrique subsaharienne 376047 125254 2.9 2.6 20 16 15 48 45 40 45 50 50 5.3 35 4.7 4.1Afrique de l’Est et austra<strong>le</strong> 183232 60197 2.9 2.5 19 15 15 47 43 38 46 51 50 5.0 29 4.7 3.7Afrique de l’Ouest et centra<strong>le</strong> 192816 65057 2.9 2.7 22 17 16 48 47 42 43 49 50 5.6 42 4.8 4.3Asie du Sud 612647 174830 2.3 1.9 17 11 8 39 33 25 49 59 64 3.0 29 3.8 2.8Asie de l’Est et Pacifique 566804 144870 1.8 1.1 10 7 7 35 22 15 59 67 72 1.9 43 3.9 3.4Amérique latine et Caraïbes 197134 55715 2.2 1.5 10 7 6 37 27 20 60 68 73 2.4 78 3.3 2.1ECO/CEI 101837 26218 1.0 0.2 9 11 12 20 18 14 67 68 68 1.7 62 2.0 0.2Moyen-Orient et Afrique du Nord 152632 44126 3.0 2.0 16 8 6 45 35 25 51 63 69 3.1 58 4.4 2.8Pays industrialisés § 204920 54768 0.7 0.6 10 9 9 17 13 11 71 76 79 1.7 76 1.0 0.9Pays en développement § 1958948 559069 2.2 1.6 13 9 8 38 29 23 55 63 66 2.8 43 3.8 2.9Pays <strong>le</strong>s moins avancés § 376727 122114 2.5 2.5 21 16 13 47 42 36 44 51 55 4.7 27 4.9 4.1Total mondial 2212024 625781 1.8 1.4 12 9 9 32 26 21 59 65 68 2.6 49 2.7 2.2§ Comprend aussi <strong>des</strong> territoires <strong>dans</strong> chaque catégorie de pays ou groupe régional. Une liste <strong>des</strong> pays et territoires au sein <strong>des</strong> catégories de pays ou <strong>des</strong> groupes régionaux est donnée à la page 148.DÉFINITIONSEspérance de vie à la naissance – Nombre d’années que vivrait un nouveau-né si <strong>le</strong>scaractéristiques de mortalité de sa population au moment de sa naissance demeuraient <strong>le</strong>smêmes tout au long de sa vie.Taux brut de mortalité – Nombre annuel de décès pour 1 000 habitants.Taux brut de natalité – Nombre annuel de naissances pour 1 000 habitants.Indice synthétique de fécondité – Nombre d’<strong>enfants</strong> que mettrait au <strong>monde</strong> une femme quivivrait jusqu’à la fin de ses années de procréation en donnant naissance, à chaque âge, aunombre d’<strong>enfants</strong> correspondant au taux de fécondité pour cet âge.SOURCES PRINCIPALESPopulation enfantine – Division de la population de l’Organisation <strong>des</strong> Nations Unies.Taux bruts de mortalité et de natalité – Division de la population de l’Organisation <strong>des</strong>Nations Unies.Espérance de vie – Division de la population de l’Organisation <strong>des</strong> Nations Unies.Fécondité – Division de la population de l’Organisation <strong>des</strong> Nations Unies.Population urbaine – Division de la population de l’Organisation <strong>des</strong> Nations Unies.Population urbaine – Pourcentage de la population résidant <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s régions urbaines tel<strong>le</strong>squ’el<strong>le</strong>s ont été définies par <strong>des</strong> critères nationaux lors du dernier recensement.NOTES - données non disponib<strong>le</strong>sTABLEAUX STATISTIQUES 137


TABLEAU 7 : INDICATEURS ÉCONOMIQUESPays et territoiresRNB parhabitant($EU)2006Taux annuel moyen decroissance du PIB(%)1970-1990 1990-2006Tauxannuelmoyend’inflation(%)1990-2006% de lapopulationayantmoins de1 dollar EUpar jour1995-2005*% <strong>des</strong> dépenses du gouvernementcentral affecté aux secteurs :(1994-2005*)Santé Education DéfenseAfghanistan 250x 1.6x - - - - - - 2775 40 - -Afrique du Sud 5390 0 0.8 9 11 - - - 700 0 - 6xAlbanie 2960 -0.7x 5.2 20


…TABLEAU 7RNB parhabitant($EU)2006Taux annuel moyen decroissance du PIB(%)1970-1990 1990-2006Tauxannuelmoyend’inflation(%)1990-2006% de lapopulationayantmoins de1 dollar EUpar jour1995-2005*% <strong>des</strong> dépenses du gouvernementcentral affecté aux secteurs :(1994-2005*)Santé Education DéfenseEthiopie 180 - 1.9 4 23 1 5 17 1937 17 33 4Ex-République yougoslave deMacédoine 3060 - 0.2 34


TABLEAU 7 : INDICATEURS ÉCONOMIQUESRNB parhabitant($EU)2006Taux annuel moyen decroissance du PIB(%)1970-1990 1990-2006Tauxannuelmoyend’inflation(%)1990-2006% de lapopulationayantmoins de1 dollar EUpar jour1995-2005*% <strong>des</strong> dépenses du gouvernementcentral affecté aux secteurs :(1994-2005*)Santé Education DéfenseMongolie 880 - 3.3x 11x 11 6 9 9 212 12 - 2xMonténégro 3860 - 2.6x - - - - - - - - -Mozambique 340 -1x 4.4 21 36 5x 10x 35x 1286 21 21 3Myanmar 220x 2 6.6x 24x - 5 15 22 145 0 17 3xNamibie 3230 -2.3x 1.5 9 35x 10x 22x 7x 123 2 12 4Nauru - - - - - - - - 9 0 - -Népal 290 1 1.9 6 24 5 18 11 428 6 12x 5xNicaragua 1000 -4 1.9 22 45 13x 15x 6x 740 15 2 6Niger 260 -2 -0.5 4 61 - - - 515 15 12 6xNigéria 640 -1 0.7 22 71 1x 3x 3x 6437 9 22 16Nioué - - - - - - - - 21 0 - -Norvège 66530 3 2.6 3 - 16 6 5 - - - -Nouvel<strong>le</strong>-Zélande 27250 1 2.1 2 - 18 20 3 - - - -Oman 9070x 3 1.8x 1x - 7 15 33 31 0 12 7Ouganda 300 - 3.1 8 85x 2x 15x 26x 1198 15 47 7Ouzbékistan 610 - 0.7 117


…TABLEAU 7RNB parhabitant($EU)2006Taux annuel moyen decroissance du PIB(%)1970-1990 1990-2006Tauxannuelmoyend’inflation(%)1990-2006% de lapopulationayantmoins de1 dollar EUpar jour1995-2005*% <strong>des</strong> dépenses du gouvernementcentral affecté aux secteurs :(1994-2005*)Santé Education DéfenseThaïlande 2990 5 2.8 3


TABLEAU 8 : FEMMESPays et territoiresEspérance de vie<strong>des</strong> femmes en %de cel<strong>le</strong> <strong>des</strong>hommes2006Tauxd’alphabétisation<strong>des</strong> femmes adultesen % de celui <strong>des</strong>hommes2000-2006*Taux de scolarisation et de fréquentation<strong>des</strong> fil<strong>le</strong>s en % de celui <strong>des</strong> garçonsnetnetprimaire secondaire2000-2006* 2000-2006*scolari- qui fré- scolari- qui fréséesquentent sées quententTauxd’emploi <strong>des</strong>contraceptifs(%)1997-2006*Taux decouverturepour <strong>le</strong>s soinsprénatals(%)1997-2006*Accouchementsassistés pardu personnelsoignantqualifié(%)1997-2006*Accouchementseninstitutions(%)2000-2006*Afghanistan 100 30 - 61 - 33 10 16 14 13 1600 1800 8Afrique du Sud 104 96x 100 104x 112 117x 60 92 92 - 150x 400 110Albanie 109 99 100 100 97 97 60 97 100 98 17 92 490Algérie 104 75 97 99 105 114 61 89 95 95 120x 180 220Al<strong>le</strong>magne 107 - 100 - - - 75x - - - 8x 4 19200Andorre - - 96 - 110 - - - - - - - -Angola 108 65 - 102 - 91 6 66 45 16x - 1400 12Antigua-et-Barbuda - - - - - - 53x 100 100 - 0 - -Arabie saoudite 106 86 103 - 108 - 32x 90x 91x 91x - 18 1400Argentine 111 100 99 - 108 - - 99 99 99 39 77 530Arménie 110 99 105 99 104 102 53 93 98 97 27 76 980Australie 106 - 101 - 101 - - 100x 100x - - 4 13300Autriche 107 - 102 - - 51x 100x 100x - - 4 21500Azerbaïdjan 112 98x 99 100 96 97 55 70 100 74 26 82 670Bahamas 108 - 102 - 102 - - - 99 - - 16 2700Bahreïn 104 94 100 101 107 110 62x 97x 98x 98x 46x 32 1300Bangla<strong>des</strong>h 103 76 103 106 102 114 58 48 20 16 320 570 51Barbade 108 - 100 - 101 - 55x 100 100 - 0x 16 4400Bélarus 119 99x 97 101 101 102 73 99 100 100 10 18 4800Belgique 108 - 100 - 101 - 78x - - - - 8 7800Belize 108 100x 103 - 101 - 56x 96 84x 77 130 52 560Bénin 104 48 81 78 48 63 17 88 78 78 500x 840 20Bhoutan 105 - 99 91 - - 31 51 56 37 260 440 55Bolivie 107 87 102 99 99 98 58 79 67 57 230 290 89Bosnie-Herzégovine 107 95 - 97 - 100 36 99 100 100 3 3 29000Botswana 101 103 99 104 109 122 48 97 94 80x 330x 380 130Brésil 111 101 100 100x 108 119x 77x 97 88x 97 76 110 370Brunéi Darussalam 106 95 101 - 106 - - 100x 99x - 0x 13 2900Bulgarie 110 99 99 - 98 - 86x - 99 - 10 11 7400Burkina Faso 106 55 80 90 69 88 17 85 54 51 480x 700 22Burundi 106 78 92 97 - 75 9 92 34 29 620 1100 16Cambodge 109 75 97 104 81 88 40 69 44 22 470 540 48Cameroun 102 78 - 94 - 93 29 82 63 61 670 1000 24Canada 106 - 101 - - - 75x - 98 - - 7 11000Cap-Vert 109 86 98 99x 109 - 53x 99 89x 49x 76 210 120Chili 108 100 98 - - - 56x 95x 100 100 17 16 3200Chine 105 92 100 - - - 87 90 98 83 48 45 1300Chypre 106 96 100 - 102 - - - - - 0x 10 6400Colombie 111 100 100 102 109 113 78 94 96 92 78 130 290Comores 107 - 81 100 - 110 26 75 62 43x 380 400 52Congo 105 87 120 101 - 108 44 86 83 82 780 740 22Congo, République démocratique du 106 67 - 89 - 83 31 68 61 - 1300 1100 13Corée, République de 110 - 99 - 100 - 81x - 100x - 20x 14 6100Corée, République populairedémocratique de 106 - - - - - 62x - 97 - 110x 370 140Costa Rica 106 100 102 102 110 110 96 92 99 94 36 30 1400Côte d’Ivoire 104 64 81 86 58 69 13 85 57 54 540 810 27Croatie 110 98 99 - 102 - - - 100 - 7 7 10500Cuba 105 100 98 - 101 - 77 100 100 - 37 45 1400Danemark 106 - 101 - 102 - - - - - 10x 3 17800Djibouti 105 - 81 98 67 84 9 67 61 74 74x 650 35Dominique - - 102 - 100 - 50x 100 100 - 0 - -Egypte 107 71 95 98 93 93 59 70 74 65 84 130 230El Salvador 109 96 100 - 104 - 67 86 92 69 71 170 190Emirats arabes unis 106 99 99 - 105 - 28x 97x 99x 99x 3x 37 1000Equateur 108 98 101 - 102 - 73 84 99x 74 110 210 170Erythrée 109 - 84 93 67 91 8 70 28 26 1000x 450 44Espagne 109 97x 99 - 103 - 81x - - - 6x 4 16400Estonie 117 100 100 - 103 - 70x - 100 - 29 25 2900Etats-Unis 107 - 101 - 102 - 76x - 99x - 8x 11 4800Ethiopie 105 46 93 100 68 77 15 28 6 5 670 720 27Ex-République yougoslavede Macédoine 107 96 100 96 98 99 - 81 99 98 13 10 6500Fidji 107 - 99 - 106 - 44 - 99 - 38x 210 160Finlande 108 - 100 - 100 - - 100x 100x 100 6x 7 85001990-2006*déclaréeRatio mortalité maternel<strong>le</strong> †ajustée2005risque dedécès maternelsur la vieentière. 1 sur :142 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


Espérance de vie<strong>des</strong> femmes en %de cel<strong>le</strong> <strong>des</strong>hommes2006Tauxd’alphabétisation<strong>des</strong> femmes adultesen % de celui <strong>des</strong>hommes2000-2006*Taux de scolarisation et de fréquentation<strong>des</strong> fil<strong>le</strong>s en % de celui <strong>des</strong> garçonsnetnetprimaire secondaire2000-2006* 2000-2006*scolari- qui fré- scolari- qui fréséesquentent sées quententTauxd’emploi <strong>des</strong>contraceptifs(%)1997-2006*Taux decouverturepour <strong>le</strong>s soinsprénatals(%)1997-2006*Accouchementsassistés pardu personnelsoignantqualifié(%)1997-2006*…TABLEAU 8Accouchementseninstitutions(%)2000-2006*France 109 - 100 - 102 - 75x 99x 99x - 10x 8 6900Gabon 102 91 100 100 - 106 33 94 86 85 520 520 53Gambie 104 - 99 103 84 87 18 98 57 55 730 690 32Géorgie 112 - 100 101x,y 100 - 47 94 99 92 23 66 1100Ghana 101 76 101 100 90 100 17 92 50 49 210x 560 45Grèce 106 96 100 - 102 - - - - - 1x 3 25900Grenade 105 - 99 - 103 - 54 100 100 - 0 - -Guatemala 111 84 96 95 91 104x 43 84 41 42 150 290 71Guinée 106 42 87 87 55 63 9 82 38 31 980 910 19Guinée équatoria<strong>le</strong> 105 87 91 98 - 96 - 86 65 - - 680 28Guinée-Bissau 107 - 72 98 55 88 10 78 39 36 410 1100 13Guyana 109 - - 100 - 111 35 90 94 - 120 470 90Haïti 106 - - 106 - 117 32 85 26 25 630 670 44Honduras 111 100 102 104 - 124 65 92 67 67 110x 280 93Hongrie 112 - 98 - 100 - 77x - 100 - 4 6 13300I<strong>le</strong>s Cook - - 99 - 110 - 44 - 98 - 6x - -I<strong>le</strong>s Marshall - - 99 - 107 - 34 - 95x - 74 - -I<strong>le</strong>s Salomon 103 - 95 - 86 - 7 - 85x - 140x 220 100Inde 105 66 93 101 - 91 56 74 47 41 300 450 70Indonésie 106 93 97 101 98 104 57 92 72 40 310 420 97Iran, République islamique d’ 105 88 110 97 95 - 74 77x 90 84 37x 140 300Iraq 107 76 86 88 70 74 50 84 89 63 290x 300 72Irlande 106 - 100 - 107 - - - 100 100 6x 1 47600Islande 104 - 97 - 102 - - - - - - 4 12700Israël 105 - 101 - 100 - - - - - 5x 4 7800Italie 108 99 99 - 101 - 60x - - - 7x 3 26600Jamahiriya arabe libyenne 107 81 - - - - 45x 81x 94x - 77x 97 350Jamaïque 108 116 100 101 104 105 69 91 97 94 95 170 240Japon 109 - 100 - 101 - 56 - 100x - 8x 6 11600Jordanie 105 92 102 100 104 105 56 99 100 97 41x 62 450Kazakhstan 118 99x 98 99 99 100 51 100 100 100 70 140 360Kenya 104 90 101 100 100 108 39 88 42 40 410 560 39Kirghizistan 113 99x 99 102 101 102 48 97 98 97 100 150 240Kiribati - - 102 - 109 - 21x 88x 85x - 56 - -Koweït 105 97 99 - 105 - 50x 95x 98x 98x 5x 4 9600Lesotho 101 122 106 107 158 169 37 90 55 52 760 960 45Lettonie 116 100 103 - - - 48x - 100 - 10 10 8500Liban 106 - 99 100 - 111 58 96 98x - 100x 150 290Libéria 104 79 78 - 55 - 10 85 51 36 580x 1200 12Liechtenstein - - 102 - 111 - - - - - - - -Lituanie 117 100 100 - 100 - 47x - 100 - 16 11 7800Luxembourg 108 - 100 - 108 - - - 100 - 0x 12 5000Madagascar 106 87 99 104 100x 124 27 80 51 32 470 510 38Malaisie 107 92 99 - 114 - 55x 79 98 98 28 62 560Malawi 101 72x 105 102 88 96 42 92 54 54 980 1100 18Maldives 102 100 100 - 110 - 39 81 84 - 140 120 200Mali 109 48x 80 73 - 73 8 57 41 38 580 970 15Malte 105 103x 95 - 99 - - - 98x - - 8 8300Maroc 106 61 93 96 84 92 63 68 63 61 230 240 150Maurice 110 92 102 - 101 - 76 - 98 98 22 15 3300Mauritanie 106 72 100 91 82 60 8 64 57 49 750 820 22Mexique 107 97 100 100 103 - 74 86x 86x 86 62 60 670Micronésie, Etats fédérés de 102 - - - - - 45x - 88 - 270x - -Moldova, République de 111 99 100 101 103 104 68 98 100 99 19 22 3700Monaco - - - - - - - - - - - - -Mongolie 110 100 102 102 114 107 66 99 99 99 93 46 840Monténégro 106 95 - 99 - 102 39 97 99 100 - - -Mozambique 103 45x 91 90 75 88 17 85 48 48 410 520 45Myanmar 111 91 102 101 97 94 34 76 57 16 320 350 120Namibie 102 97 107 100 133 138 44 91 76 75 270 210 170Nauru - - - - - - - - - - - - -Népal 101 56 92 95 - 83 48 44 19 18 280 830 31Nicaragua 109 100 98 109 115 134 69 86 67 66 87 170 150Niger 97 35 72 69 67 100 11 46 33 17 650 1800 7Nigéria 102 77 89 88 86 87 13 58 35 33 - 1100 181990-2006*déclaréeRatio mortalité maternel<strong>le</strong> †ajustée2005risque dedécès maternelsur la vieentière. 1 sur :TABLEAUX STATISTIQUES 143


TABLEAU 8 : FEMMESEspérance de vie<strong>des</strong> femmes en %de cel<strong>le</strong> <strong>des</strong>hommes2006Tauxd’alphabétisation<strong>des</strong> femmes adultesen % de celui <strong>des</strong>hommes2000-2006*Taux de scolarisation et de fréquentation<strong>des</strong> fil<strong>le</strong>s en % de celui <strong>des</strong> garçonsnetnetprimaire secondaire2000-2006* 2000-2006*scolari- qui fré- scolari- qui fréséesquentent sées quententTauxd’emploi <strong>des</strong>contraceptifs(%)1997-2006*Taux decouverturepour <strong>le</strong>s soinsprénatals(%)1997-2006*Accouchementsassistés pardu personnelsoignantqualifié(%)1997-2006*Accouchementseninstitutions(%)2000-2006*Nioué - - - - 105x - - - 100 - - - -Norvège 106 - 100 - 100 - - - - - 6x 7 7700Nouvel<strong>le</strong>-Zélande 105 - 100 - 103 - 75x 95x 100x - 15x 9 5900Oman 104 85 101 - 100 - 32 100 95 94 15 64 420Ouganda 102 75 - 99 88 100 24 94 42 41 510 550 25Ouzbékistan 110 - - 100 - 99 65 99 100 97 28 24 1400Pakistan 101 55 77 82 75 78 28 36 31 28 530x 320 74Palaos - - 97 - - - 17 - 100 - 0x - -Panama 107 98 99 - 110 - - 72 93 92 40 130 270Papouasie-Nouvel<strong>le</strong>-Guinée 111 81 - - - - 26x 78x 41 - 370x 470 55Paraguay 106 99 101 101 - 99 73 94 77 74 170 150 170Pays-Bas 106 - 99 - 102 - 79x - 100x - 7x 6 10200Pérou 107 88 101 100 99 100 71 92 73 70 190 240 140Philippines 106 102 102 101 120 127 49 88 60 38 170x 230 140Pologne 112 - 101 - 102 - 49x - 100 - 4 8 10600Portugal 108 96 100 - 110 - - - 100 - 8x 11 6400Qatar 102 100 100 - 98 - 43x - 99x 98x 10x 12 2700Rép. démocratique populaire lao 104 79 94 95 85 83 32 27 19 - 410 660 33République centrafricaine 106 52 84 84 69 63 19 69 53 51 540 980 25République dominicaine 109 100 101 105 126 144 61 99 96 95 92 150 230République tchèque 109 - 102 - - - 69x 99x 100 - 5 4 18100Roumanie 110 98 99 - 104 - 70 94 99 98 17 24 3200Royaume-Uni 106 - 100 - 103 - 84 - 99x - 7x 8 8200Russie, Fédération de 123 99 101 - - - - - 99 - 23 28 2700Rwanda 107 85 104 104 91 100 17 94 39 28 750 1300 16Sainte-Lucie 105 - 98 - 125 - 47x 99 100 - 35 - -Saint-Kitts-et-Nevis - - 105 - 98 - 54 100 100 - 0 - -Saint-Marin - - - - - - - - - - - - -Saint-Siège - - - - - - - - - - - - -Saint-Vincent-et-Grenadines 106 - 96 - 125 - 48 95 100 - 0 - -Samoa 109 99 101 - 113 - 43x - 100x - 29 - -Sao Tomé-et-Principe 106 85 99 101 113 105 30 97 81 78 150 - -Sénégal 107 57 96 102 79 80 12 87 52 62 430 980 21Serbie 107 95 - 100 - 103 41 98 99 99 - - -Seychel<strong>le</strong>s - 101 101 - 106 - - - - - 57 - -Sierra Leone 108 51 - 100 - 77 5 81 43 19 1800 2100 8Singapour 105 87x - - - - 62x - 100x - 6x 14 6200Slovaquie 111 - 101 - - - 74x - 100 - 6 6 13800Slovénie 110 100 99 - 101 - 74x 98x 100 - 17x 6 14200Somalie 105 - - 83 - 50 15 26 33 9 1000 1400 12Soudan 105 73 83 95 - 105 7 60 87 - 550x 450 53Sri <strong>La</strong>nka 111 97 99 - - - 70 95 96 97 43 58 850Suède 106 - 100 - 101 - - - - - 5x 3 17400Suisse 107 - 100 - 93 - 82x - - - 5x 5 13800Suriname 110 95 103 99 138 120 42 91 85 - 150 72 530Swaziland 101 96 101 99 113 138 48 90 74 - 230x 390 120Syrie, République arabe de 105 84 95 99 94 102 58 84 93 70 65 130 210Tadjikistan 108 99 97 99 85 83 38 77 83 62 97 170 160Tanzanie, République-Unie de 104 79 98 106 - 100 26 78 43 47 580 950 24Tchad 106 32 69 76 31 54 3 39 14 13 1100 1500 11Territoire pa<strong>le</strong>stinien occupé 104 91 100 101 107 - 50 99 99 97 - - -Thaïlande 114 96 96 100 106 109 77 98 97 97 24 110 500Timor-Leste 103 - - 97y - - 10 61 18 10 - 380 35Togo 106 57 86 93 47 71 17 84 62 63 480x 510 38Tonga 103 100x 96 - 123 - 33 - 95 - 78 - -Trinité-et-Tobago 106 99 100 100 103 107 43 96 98 97 45x 45 1400Tunisie 106 78 100 98 110 - 66 92 90 89 69x 100 500Turkménistan 115 99x - 100 - 100 48 99 100 98 14 130 290Turquie 107 84 95 96 85 89 71 81 83 78 29 44 880Tuvalu - - - - - - 32 - 100 - - - -Ukraine 119 99 100 102 94 103 66 99 100 100 13 18 52001990-2006*déclaréeRatio mortalité maternel<strong>le</strong> †ajustée2005risque dedécès maternelsur la vieentière. 1 sur :144 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


Espérance de vie<strong>des</strong> femmes en %de cel<strong>le</strong> <strong>des</strong>hommes2006Tauxd’alphabétisation<strong>des</strong> femmes adultesen % de celui <strong>des</strong>hommes2000-2006*Taux de scolarisation et de fréquentation<strong>des</strong> fil<strong>le</strong>s en % de celui <strong>des</strong> garçonsnetnetprimaire secondaire2000-2006* 2000-2006*scolari- qui fré- scolari- qui fréséesquentent sées quententTauxd’emploi <strong>des</strong>contraceptifs(%)1997-2006*Taux decouverturepour <strong>le</strong>s soinsprénatals(%)1997-2006*Accouchementsassistés pardu personnelsoignantqualifié(%)1997-2006*…TABLEAU 8Accouchementseninstitutions(%)2000-2006*Uruguay 110 101x 101 - - - 84x 94x 100x - 26x 20 2100Vanuatu 106 - 98 - 86 - 28 - 88x - 68x - -Venezuela, Républiquebolivarienne du 108 100 101 102 115 143 77x 94 95 95 60 57 610Viet Nam 105 93x 95 100 96 101 76 91 88 64 160 150 280Yémen 105 48 72 60x 46 37x 23 41 27 20 370 430 39Zambie 101 79x 100 105 79 112 34 93 43 44 730 830 27Zimbabwe 97 92 101 102 94 100 60 95 80 68 560 880 431990-2006*déclaréeRatio mortalité maternel<strong>le</strong> †ajustée2005risque dedécès maternelsur la vieentière. 1 sur :DONNÉES CONSOLIDÉESAfrique subsaharienne 104 72 93 95 84 87 23 69 43 36 - 920 22Afrique de l’Est et austra<strong>le</strong> 104 74 98 101 88 91 30 71 40 32 - 760 29Afrique de l’Ouest et centra<strong>le</strong> 104 69 87 89 78 85 17 67 46 39 - 1100 17Asie du Sud 104 66 92 98 - 90 53 65 41 36 - 510 59Asie de l’Est et Pacifique 106 92 99 101** 102** 105** 79 89 87 69 - 150 350Amérique latine et Caraïbes 109 99 99 101 106 - 70 94 - 86 - 130 280ECO/CEI 115 96 98 98 94 97 63 90 95 89 - 46 1300Moyen-Orient et Afrique du Nord 105 77 94 97 93 96 55 72 79 68 - 220 140Pays industrialisés § 108 - 101 - 102 - - - 99 - - 8 8000Pays en développement § 105 83 96 98** 97** 93** 61 75 59 53 - 450 76Pays <strong>le</strong>s moins avancés § 105 68 94 97 85 93 30 61 38 27 - 870 24Total mondial 106 86 96 98** 98** 94** 61 75 63 53 - 400 92§ Comprend aussi <strong>des</strong> territoires <strong>dans</strong> chaque catégorie de pays ou groupe régional. Une liste <strong>des</strong> pays et territoires au sein <strong>des</strong> catégories de pays ou <strong>des</strong> groupes régionaux est donnée à la page 148.DÉFINITIONSEspérance de vie – Nombre d’années que vivrait un nouveau-né si <strong>le</strong>s caractéristiques de sa population aumoment de sa naissance demeuraient <strong>le</strong>s mêmes tout au long de sa vie.Taux d’alphabétisation <strong>des</strong> adultes – Pourcentage de la population âgée de 15 ans ou plus sachant lire etécrire.Taux de scolarisation et de fréquentation <strong>des</strong> fil<strong>le</strong>s en % de celui <strong>des</strong> garçons – Taux nets <strong>des</strong>colarisation et de fréquentation <strong>des</strong> fil<strong>le</strong>s, divisé par celui <strong>des</strong> garçons, en pourcentage.Taux net de scolarisation <strong>dans</strong> <strong>le</strong> primaire ou <strong>le</strong> secondaire – Le nombre d’<strong>enfants</strong> scolarisés à l’éco<strong>le</strong>primaire ou secondaire qui ont l’âge officiel d’être <strong>dans</strong> <strong>le</strong> primaire ou <strong>le</strong> secondaire, exprimé en pourcentage dunombre total d’<strong>enfants</strong> qui ont l’âge officiel d’être <strong>dans</strong> <strong>le</strong> primaire ou <strong>le</strong> secondaire.Taux net de fréquentation <strong>dans</strong> <strong>le</strong> primaire – Le nombre d’<strong>enfants</strong> qui ont l’âge officiel d’étudier <strong>dans</strong> <strong>le</strong> primairequi fréquentent <strong>le</strong> primaire ou <strong>le</strong> secondaire, exprimé en pourcentage du nombre total d’<strong>enfants</strong> qui ont l’âge officield’être <strong>dans</strong> <strong>le</strong> primaire.Taux net de fréquentation <strong>dans</strong> <strong>le</strong> secondaire – Le nombre d’<strong>enfants</strong> qui ont l’âge officiel d’étudier <strong>dans</strong> <strong>le</strong>secondaire qui fréquentent <strong>le</strong> secondaire ou <strong>le</strong> tertiaire, exprimé en pourcentage du nombre total d’<strong>enfants</strong> quiont l’âge officiel d’être <strong>dans</strong> <strong>le</strong> secondaire.Taux d’emploi <strong>des</strong> contraceptifs – Pourcentage de femmes mariées ou en concubinage, âgées de 15 à 49 ans,qui utilisent <strong>des</strong>, moyens de contraception.Soins prénatals – Pourcentage de femmes âgées de 15 à 49 ans qui ont été examinées au moins une fois aucours d’une grossesse par <strong>des</strong> agents de santé qualifiés (médecins, infirmières ou sages-femmes).Accouchements en institutions – Proportion de femmes âgées de 15 à 49 ans qui ont accouché <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s deuxannées précédant l’enquête et dont l’accouchement a eu lieu <strong>dans</strong> un établissement de santé.Ratio mortalité maternel<strong>le</strong> – Nombre annuel de décès chez <strong>le</strong>s femmes par suite de causes liées à la grossesseou à l’accouchement, pour 100 000 naissances vivantes. Cette colonne donne <strong>des</strong> chiffres, indiqués par <strong>le</strong>s pays,qui n’ont pas été ajustés pour tenir compte <strong>des</strong> erreurs de classement et du fait qu’une partie seu<strong>le</strong>ment en aété déclarée.Risque de décès maternel sur la vie entière – Le risque de décès maternel sur la vie entière tient compte à lafois de la probabilité de tomber enceinte et de la probabilité de mourir <strong>des</strong> suites de cette grossesse, cumuléespendant toutes <strong>le</strong>s années où une femme est en âge de procréer.SOURCES PRINCIPALESEspérance de vie – Division de la population de l’Organisation <strong>des</strong> Nations Unies.Alphabétisation <strong>des</strong> adultes – Institut de statistiques de l’UNESCO (ISU).Scolarisation <strong>dans</strong> <strong>le</strong> primaire et <strong>le</strong> secondaire – ISU.Fréquentation de l’éco<strong>le</strong> primaire et secondaire – Enquêtes démographiques etsanitaires (EDS) et Enquêtes en grappes à indicateurs multip<strong>le</strong>s (MICS).Taux d’emploi <strong>des</strong> contraceptifs – EDS, MICS, Division de la population del’Organisation <strong>des</strong> Nations Unies et UNICEF.Soins prénatals – EDS, MICS, Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé (OMS) et UNICEF.Accouchements assistés – EDS, MICS, OMS et UNICEF.Accouchements en institution – EDC, MICS, OMS et UNICEF.Mortalité maternel<strong>le</strong> – OMS et UNICEF.Risque sur la vie entière – OMS et UNICEF.† Les données sur la mortalité maternel<strong>le</strong> présentées <strong>dans</strong> <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au sous <strong>le</strong> titre« déclarée » proviennent <strong>des</strong> autorités nationa<strong>le</strong>s. Périodiquement, l’UNICEF,l’OMS, l’UNFPA et la Banque mondia<strong>le</strong> évaluent ces données et procèdent à <strong>des</strong>ajustements pour tenir compte <strong>des</strong> erreurs de classement et du fait qu’une partie<strong>des</strong> décès maternels ne sont pas signalés et pour établir <strong>des</strong> estimations pour <strong>le</strong>spays qui ne disposent pas de données. Les données figurant sous la colonne <strong>des</strong>estimations « ajustées » pour 2005 sont basées sur l’évaluation la plus récente.NOTES - données non disponib<strong>le</strong>s.x se rapporte à une année ou une période différente de cel<strong>le</strong> indiquée en tête de colonne, ne correspond pas à la définition standard, ou ne se réfère pas à la totalité du pays.y Données ne correspondant pas à la définition standard ou ne portant que sur une partie du pays mais incluses <strong>dans</strong> <strong>le</strong> calcul <strong>des</strong> moyennes régiona<strong>le</strong>s et mondia<strong>le</strong>s.* se rapporte à l’année la plus récente pour laquel<strong>le</strong> on dispose de données pendant la période indiquée en tête de colonne.** À l’exclusion de la Chine.TABLEAUX STATISTIQUES 145


TABLEAU 9 : PROTECTION DE L’ENFANTPays et territoiresTravail <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>(5-14 ans) 1999-2006*total Garçons Fil<strong>le</strong>sMariage d’<strong>enfants</strong>1987-2006*En milieu En milieutotal urbain ruralEnregistrement<strong>des</strong> naissances 1999-2006*En milieu En milieutotal urbain ruralMutilations génita<strong>le</strong>sféminines/excision 1997-2006*Femmes a (15-49 ans)Attitu<strong>des</strong>face à lavio<strong>le</strong>ncefamilia<strong>le</strong>1999-2006*Enfantshandicapés1999-2006*totaltotal totalAfghanistan 30 28 33 43 - - 6 12 4 - - - - - - -Afrique du Sud - - - 8 5 12 - - - - - - - - - -Albanie 12 14 9 8 7 8 98 97 98 - - - - 30 11 49Algérie 5 6 4 2 2 2 99 99 99 - - - - 68 1y 86Angola 24 22 25 - - - 29 34 19 - - - - - - -Argentine 7y 8y 5y - - - 91y - - - - - - - - -Arménie - - - 10 7 16 96 97 95 - - - - 22 - -Azerbaïdjan 11 11 11 - - - 97 98 96 - - - - - - -Bahreïn 5 6 3 - - - - - - - - - - - - -Bangla<strong>des</strong>h 13 18 8 64 58 69 10 13 9 - - - - - 18 -Bélarus 5 6 4 7 6 10 - - - - - - - - - 83Belize 40 39 42 - - - 93y 92y 94y - - - - - - -Bénin 26y 23y 29y 37 25 45 70 78 66 17 13 20 6 60 - -Bhoutan 19y 16y 22y - - - - - - - - - - - - -Bolivie 22 22 22 26 22 37 82 83 79 - - - - - - -Bosnie-Herzégovine 5 7 4 6 2 7 100 99 100 - - - - 5 7 36Botswana - - - 10 13 9 58 66 52 - - - - - - -Brésil 6y 8y 4y 24 22 30 89y - - - - - - - - -Burkina Faso 47y 46y 48y 48 29 61 64 86 58 73 76 71 25 71 - 83Burundi 19 19 19 18 14 18 60 62 60 - - - - - - -Cambodge 45y 45y 45y 23 - - 66 71 66 - - - - 55 - -Cameroun 31 31 30 36 23 57 70 86 58 1 1 2 1 56 23 92Cap-Vert 3y 4y 3y - - - - - - - - - - - - -Chili 3 3 2 - - - 96y - - - - - - - - -Chine - - - - - - - - - - - - - - 3y -Colombie 5 6 4 23 19 38 90 97 77 - - - - - - -Comores 27 26 28 30 23 33 83 87 83 - - - - - - -Congo - - - 31 24 40 81y 88y 75y - - - - 76 - -Congo, Républiquedémocratique du 32 29 34 - - - 34 30 36 - - - - - - -Corée, République populairedémocratique de - - - - - - 99 99 99 - - - - - - -Costa Rica 5 6 3 - - - - - - - - - - - - -Côte d’Ivoire 35 36 34 35 27 43 55 79 41 36 34 39 9 65 - 90Cuba - - - - - - 100y 100y 100y - - - - - - -Djibouti 8 8 8 5 5 13 89 90 82 93 93 96 49 - 35 70Egypte 7 8 5 17 - - - - - 96 92 98 28y 50 8y 92yEl Salvador 6y 9y 4y 27 - - - - - - - - - - - -Equateur 12 12 13 26y 21y 34y - - - - - - - - - -Erythrée - - - 47 31 60 - - - 89 86 91 63 - - -Ethiopie 53 59 46 49 27 55 7 29 5 74 69 76 38 81 - -Ex-République yougoslavede Macédoine 6 7 5 4 3 4 94 95 93 - - - - 21 10 69Gabon - - - 34 30 49 89 90 87 - - - - - - -Gambie 25 20 29 36 24 45 55 57 54 78 72 83 64 74 - 84Géorgie - - - 16 - - 93y 97y 89y - - - - 30y - -Ghana 34 34 34 22 15 28 51 69 42 4 2 6 1 47 16 89Guatemala 29 25 32 34 25 44 - - - - - - - - - -Guinée 25 26 24 63 45 75 43 78 33 96 94 96 57 86 - -Guinée équatoria<strong>le</strong> 28 28 28 - - - 32 43 24 - - - - - - -Guinée-Bissau 39 41 37 24 14 32 39 53 33 45 39 48 35 52 - 80Guyana 19 21 17 - - - 97 99 96 - - - - - - -Haïti - - - 30 - - 81 - - - - - - 29 - -Honduras 16 16 15 39 33 46 94 95 93 - - - - 16 - -Inde 12 - - 45 28 53 41 59 35 - - - - 54 - -Indonésie 4y 5y 4y 24 15 33 55 69 43 - - - - 25 - -Iraq 11 12 9 17 16 19 95 95 96 - - - - 59 15 84Jamaïque 6 7 5 9 7 11 89 88 89 - - - - 6 15 87Jordanie - - - 11 11 12 - - - - - - - - - -Kazakhstan 2 2 2 7 6 9 99 99 99 - - - - 10 - 52Kenya 26 27 25 25 19 27 48y 64y 44y 32 21 36 21 68 - -Kirghizistan 4 4 3 10 7 14 94 96 93 - - - - 38 - 51Lesotho 23 25 21 23 13 26 26 39 24 - - - - - - -Liban 7 8 6 11 - - - - - - - - - - - -Libéria - - - 40 - - - - - - - - - - - -Madagascar 32 36 28 39 29 42 75 87 72 - - - - 28 - -Malawi 29 28 29 51 38 53 - - - - - - - 28 - -Maldives - - - - - - 73 - - - - - - - - -Mali 34 35 33 65 46 74 47y 84y 34y 92 90 93 73 89 - -Maroc 11y 13y 9y 16 12 21 85 92 80 - - - - - - -Mauritanie 4y 5y 3y 37 32 42 55 72 42 71 65 77 66 - - -Mexique 16y 15y 16y 28y 31y 21y - - - - - - - - - -Moldova, République de 32 32 33 19 16 22 98 98 98 - - - - 21 - -Mongolie 18 19 17 9 7 12 98 98 99 - - - - 20 17 79Monténégro 10 12 8 5 5 5 98 98 99 - - - - 11 13 61Mozambique - - - 56 41 66 - - - - - - - - - -Myanmar - - - - - - 65y 66y 64y - - - - - - -Namibie 13y 15y 12y 10 9 10 71 82 64 - - - - - - -Népal 31y 30y 33y 51 - - 35 - - - - - - 23 - -Nicaragua 15 18 11 43 36 55 81 90 73 - - - - 17 - -Niger 38y 39y 38y 75 - - 32 71 25 2 2 2 1 70 - -Nigéria 13y - - 43 27 52 33y 52y 25y 19 28 14 10 65 - -Ouganda 36 37 36 54 34 59 4 11 3 - - - - 77 - -Ouzbékistan 2 2 2 7 9 7 100 100 100 - - - - 70 2 -Pakistan - - - 32 21 37 - - - - - - - - - -Panama 3 5 2 - - - - - - - - - - - - -fil<strong>le</strong>s bEn milieu En milieutotal urbain rural totalDisciplineimposéeaux <strong>enfants</strong>2005-2006*146 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


…TABLEAU 9totaltotal totalParaguay 15 17 12 24 18 32 - - - - - - - - - -Pérou 19 20 19 17 13 30 93 93 92 - - - - - - -Philippines 12 13 11 14 10 22 83 87 78 - - - - 24 - -Portugal 3y 4y 3y - - - - - - - - - - - - -Rép. démocratique populaire lao 25 24 26 - - - 59 71 56 - - - - - - -République centrafricaine 47 44 49 61 57 64 49 72 36 26 21 29 7 - 31 88République dominicaine 10 12 7 41 - - 78 82 70 - - - - 9 - -Roumanie 1 1 1 - - - - - - - - - - - - -Rwanda 35 36 35 13 9 14 82 79 83 - - - - 48 2y -Sao Tomé-et-Principe 8 8 7 33 31 37 69 70 67 - - - - 32 16 -Sénégal 22 24 21 39 23 55 55 75 44 28 22 34 20 65 - -Serbie 4 5 4 6 4 8 99 99 99 - - - - 6 11 73Sierra Leone 48 49 48 56 34 66 48 62 44 94 86 97 35 85 23 92Somalie 49 45 54 45 35 52 3 6 2 98 97 98 46 76y - -Soudan 13 14 12 27y 19y 34y 64 82 46 90 92 88 58 - - -Sri <strong>La</strong>nka 8 9 7 12y - - - - - - - - - - - -Suriname - - - - - - 95 94 94 - - - - - - -Swaziland 9 9 9 - - - 53 72 50 - - - - - - -Syrie, République arabe de 4 5 3 13 15 12 95 96 95 - - - - - - 87Tadjikistan 10 9 11 13 13 13 88 85 90 - - - - 74y - 74Tanzanie, République-Unie de 36 37 34 41 23 49 8 22 4 15 7 18 4 60 - -Tchad 53 54 51 72 65 73 9 36 3 45 47 44 21 - 3y -Territoire pa<strong>le</strong>stinien occupé - - - 19 - - 96y 97y 96y - - - - - - 95yThaïlande 8 8 8 20 12 23 99 100 99 - - - - - 12 -Timor-Leste 4 4 4 - - - 53y - - - - - - - - -Togo 29 29 30 24 15 36 78 93 69 6 4 7 1 53 - 90Trinité-et-Tobago 1 1 1 8 - - 96 - - - - - - 8 - 75Tunisie - - - 10y 7y 14y - - - - - - - - - -Turkménistan - - - 7 9 6 96 96 95 - - - - 38y - -Turquie 5 4 6 18 - - - - - - - - - 39 - -Ukraine 7 8 7 6 6 10 100 100 100 - - - - 5 - 70Venezuela, République bolivarienne du 8 9 6 - - - 92 - - - - - - - - -Viet Nam 16 15 16 10 3 13 87 94 85 - - - - 64 - 93Yémen 11y 11y 12y 37 - - - - - 23 26 22 20 - - -Zambie 12y 11y 12y 42 32 49 10 16 6 1 1 1 - 85 - -Zimbabwe 13y 12y 14y 29 21 36 42 56 35 - - - - 51 - -DONNÉES CONSOLIDÉESTravail <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>(5-14 ans) 1999-2006*total Garçons Fil<strong>le</strong>sMariage d’<strong>enfants</strong>1987-2006*En milieu En milieutotal urbain ruralEnregistrement<strong>des</strong> naissances 1999-2006*En milieu En milieutotal urbain ruralMutilations génita<strong>le</strong>sféminines/excision 1997-2006*Femmes a (15-49 ans)Attitu<strong>des</strong>face à lavio<strong>le</strong>ncefamilia<strong>le</strong>1999-2006*Enfantshandicapés1999-2006*Disciplineimposéeaux <strong>enfants</strong>2005-2006*Afrique subsaharienne 35 36 34 40 24 47 34 52 28 36 31 40 19 66 - -Afrique de l’Est et austra<strong>le</strong> 36 38 33 36 20 44 24 39 21 - - - - 66 - -Afrique de l’Ouest et centra<strong>le</strong> 34 33 34 44 27 53 41 58 35 28 29 29 15 65 - -Asie du Sud 13 - - 45 30 53 36 52 30 - - - - 53 - -Asie de l’Est et Pacifique 10** 11** 10** 19** 12** 25** 72** 80** 67** - - - - 34** - -Amérique latine et Caraïbes 11 12 10 26 24 31 89 93 83 - - - - - - -ECO/CEI 5 5 5 11 7 9 - - - - - - - 31 - -Moyen-Orient et Afrique du Nord 9 10 8 17 11 19 - - - - - - - - - -Pays industrialisés § - - - - - - - - - - - - - - - -Pays en développement § 16** 19** 17** 34** 23** 45** 49** 64** 37** - - - - 51** - -Pays <strong>le</strong>s moins avancés § 29 31 28 49 37 57 30 43 24 - - - - - - -Total mondial - - - - - - - - - - - - - - - -§ Comprend aussi <strong>des</strong> territoires <strong>dans</strong> chaque catégorie de pays ou groupe régional. Une liste <strong>des</strong> pays et territoires au sein <strong>des</strong> catégories de pays ou <strong>des</strong> groupes régionaux est donnée à la page 148.fil<strong>le</strong>s bEn milieu En milieutotal urbain rural totalDÉFINITIONSTravail <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> – Pourcentage <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de 5 à 14 ans qui avaient un travail au moment de l’enquête. Un enfant est considéré comme se livrant au travail <strong>des</strong> <strong>enfants</strong><strong>dans</strong> <strong>le</strong>s conditions suivantes : (a) <strong>enfants</strong> de 5 à 11 ans qui, pendant la semaine précédant l’enquête, se sont livrés à une activité économique pendant au moins une heure ouont effectué <strong>des</strong> travaux domestiques pendant au moins 28 heures et, (b) <strong>enfants</strong> de 12 à 14 ans qui, pendant la semaine précédant l’enquête, se sont livrés à une activitééconomique pendant au moins 14 heures ou ont effectué <strong>des</strong> travaux domestiques pendant au moins 28 heures.Variab<strong>le</strong>s du contexte du travail <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> – Sexe de l’enfant; logement urbain ou rural; <strong>le</strong>s 20 % <strong>le</strong>s plus pauvres ou <strong>le</strong>s 20 % <strong>le</strong>s plus riches de la population calculés àpartir <strong>des</strong> avoirs du ménage (on trouvera sur <strong>le</strong> site www.childinfo.org une <strong>des</strong>cription plus précise de la procédure d’estimation de la richesse <strong>des</strong> ménages) ; l’éducation <strong>des</strong>mères tient compte de la différence entre cel<strong>le</strong>s qui ont atteint un certain niveau d’instruction et cel<strong>le</strong>s qui n’ont pas reçu d’instruction.Enregistrement <strong>des</strong> naissances – Pourcentage d’<strong>enfants</strong> de moins de cinq ans qui étaient enregistrés au moment de l’enquête. Le numérateur de cet indicateur comprend <strong>le</strong>s<strong>enfants</strong> dont <strong>le</strong> certificat de naissance a été vu par l’enquêteur ou ceux dont la mère (ou la personne qui s’occupe d’eux) affirme que sa naissance a été enregistrée. Lesdonnées MICS se rapportent aux <strong>enfants</strong> en vie au moment de l’enquête.Mariage <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> – Pourcentage <strong>des</strong> femmes de 20 à 24 ans qui se sont mariées ou vivaient en concubinage avant l’âge de 18 ans.Mutilations génita<strong>le</strong>s féminines/excision – (a) Femmes – <strong>le</strong> pourcentage de femmes âgées de 15 à 49 ans qui ont subi une mutilation ou excision; (b) Fil<strong>le</strong>s – <strong>le</strong> pourcentage defemmes âgées de 15 à 49 ans qui ont au moins une fil<strong>le</strong> qui a subi une mutilation génita<strong>le</strong> ou excision. Par mutilations génita<strong>le</strong>s féminines on entend l’ablation ou la modification<strong>des</strong> organes génitaux de la femme pour <strong>des</strong> raisons socia<strong>le</strong>s. On reconnaît généra<strong>le</strong>ment trois sortes de mutilations génita<strong>le</strong>s féminines : la clitoridectomie est l’ablation duprépuce avec ou sans l’excision tota<strong>le</strong> ou partiel<strong>le</strong> du clitoris; l’excision est l’ablation du prépuce et du clitoris ainsi que d’une partie ou de la totalité <strong>des</strong> petites lèvres;l’infibulation, qui est la forme la plus extrême de ces pratiques, consiste en l’ablation tota<strong>le</strong> ou partiel<strong>le</strong> <strong>des</strong> organes génitaux externes, suivie de la suture <strong>des</strong> deux petites lèvresavec du fil, <strong>des</strong> épines ou d’autres matériaux pour rétrécir l’ouverture vagina<strong>le</strong>. Une analyse plus détaillée de ces données se trouve à : www.measuredhs.com et www.prb.org.Attitu<strong>des</strong> face à la vio<strong>le</strong>nce familia<strong>le</strong> – Pourcentage de femmes âgées de 15 à 49 ans qui estiment qu’un mari est en droit de frapper ou de battre son épouse en certainescirconstances, par exemp<strong>le</strong> si el<strong>le</strong> fait brû<strong>le</strong>r <strong>le</strong> repas, se dispute avec lui, sort sans <strong>le</strong> lui dire, néglige <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> ou refuse d’avoir <strong>des</strong> rapports sexuels.Enfants handicapés – Pourcentage d’<strong>enfants</strong> âgés de 2 à 9 ans qui ont au moins un handicap (cognitif, moteur, visuel, auditif, crise).Discipline imposée aux <strong>enfants</strong> – Pourcentage d’<strong>enfants</strong> âgés de 2 à 14 ans qui subissent quelque punition corporel<strong>le</strong> ou psychologique que ce soit.SOURCES PRINCIPALESTravail <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> – Enquêtes engrappes à indicateurs multip<strong>le</strong>s (MICS)et Enquêtes démographiques etsanitaires (EDS).Mariage <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> – MICS, EDS etautres enquêtes nationa<strong>le</strong>s.Enregistrement <strong>des</strong> naissances – MICS,DHS, autres enquêtes nationa<strong>le</strong>s etsystèmes d’enregistrement de l’état civil.Mutilations génita<strong>le</strong>sféminines/excision – MICS, EDS etautres enquêtes nationa<strong>le</strong>s.Attitu<strong>des</strong> face à la vio<strong>le</strong>nce familia<strong>le</strong> –MICS, EDS, et autres enquêtesnationa<strong>le</strong>s.Enfants handicapés – MICS, EDS etautres enquêtes nationa<strong>le</strong>s.Discipline imposée aux <strong>enfants</strong> –MICS, EDS et autres enquêtesnationa<strong>le</strong>s.NOTES - données non disponib<strong>le</strong>s.y données ne correspondant pas à la définition standard ou ne portant que sur une partie du pays mais incluses <strong>dans</strong> <strong>le</strong> calcul <strong>des</strong> moyennes régiona<strong>le</strong>s ou mondia<strong>le</strong>s.* se rapporte à l’année la plus récente pour laquel<strong>le</strong> on dispose de données pendant la période indiquée en tête de colonne.** À l’exclusion de la Chine.TABLEAUX STATISTIQUES 147


Index <strong>des</strong> pays par régions et catégoriesLes moyennes consolidées indiquées à la fin dechaque tab<strong>le</strong>au sont calculées en utilisant <strong>le</strong>sdonnées <strong>des</strong> pays et territoires tels qu’ils sontgroupés ci-<strong>des</strong>sous.Afrique subsaharienneAfrique du Sud; Angola; Bénin; Botswana; BurkinaFaso; Burundi; Cameroun; Cap-Vert; Comores;Congo; Congo, République démocratique du; Côted’Ivoire; Érythrée; Éthiopie; Gabon; Gambie; Ghana;Guinée; Guinée-Bissau; Guinée équatoria<strong>le</strong>; Kenya;Lesotho; Libéria; Madagascar; Malawi; Mali;Maurice; Mauritanie; Mozambique; Namibie;Niger; Nigéria; Ouganda; République centrafricaine;Rwanda; Sao Tomé-et-Principe; Sénégal;Seychel<strong>le</strong>s; Sierra Leone; Somalie; Swaziland;Tanzanie, République-Unie de; Tchad; Togo;Zambie; ZimbabweMoyen-Orient et Afrique du NordAlgérie; Arabie saoudite; Bahreïn; Djibouti;Égypte; Émirats arabes unis; Iran, Républiqueislamique d’; Iraq; Jamahiriya arabe libyenne;Jordanie; Koweït; Liban; Maroc; Oman;Qatar; Soudan; Syrie, République arabe de;Tunisie; YémenAsie du SudAfghanistan; Bangla<strong>des</strong>h; Bhoutan; Inde; Maldives;Népal; Pakistan; Sri <strong>La</strong>nkaAsie orienta<strong>le</strong> et PacifiqueBrunéi Darussalam; Cambodge; Chine; Corée,République de; Corée, République populaire démocratiquede; Fidji; Î<strong>le</strong>s Cook; Î<strong>le</strong>s Marshall; Î<strong>le</strong>sSalomon; Indonésie; Kiribati; Malaisie; Micronésie,États fédérés de; Mongolie; Myanmar; Nauru;Nioué; Palaos; Papouasie-Nouvel<strong>le</strong>-Guinée;Philippines; République démocratique populairelao; Samoa; Singapour; Thaïlande; Timor-Leste;Tonga; Tuvalu; Vanuatu; Viet NamAmérique latine et CaraïbesAntigua-et-Barbuda; Argentine; Bahamas;Barbade; Belize; Bolivie; Brésil; Chili; Colombie;Costa Rica; Cuba; Dominique; El Salvador;Équateur; Grenade; Guatemala; Guyana; Haïti;Honduras; Jamaïque; Mexique; Nicaragua;Panama; Paraguay; Pérou; Républiquedominicaine; Saint-Kitts-et-Nevis; Saint-Vincentet-<strong>le</strong>s-Grenadines;Sainte-Lucie; Suriname;Trinité-et-Tobago; Uruguay; Venezuela, Républiquebolivarienne duEurope centra<strong>le</strong> et orienta<strong>le</strong> (ECO),Communauté d’Etats indépendants (CEI)Albanie; Arménie; Azerbaïdjan; Bélarus; Bosnie-Herzégovine; Bulgarie; Croatie; Ex-République yougoslavede Macédoine; Géorgie; Kazakhstan;Kirghizistan; Moldova; Monténégro; Ouzbékistan;Roumanie; Russie, Fédération de; Serbie;Tadjikistan; Turkménistan; Turquie; UkrainePays/territoires industrialisésAl<strong>le</strong>magne; Andorre; Australie; Autriche;Belgique; Canada; Chypre; Danemark; Espagne;Estonie; États-Unis; Finlande; France; Grèce;Hongrie; Irlande; Islande; Israël; Italie; Japon;Lettonie; Liechtenstein; Lituanie; Luxembourg;Malte; Monaco; Norvège; Nouvel<strong>le</strong>-Zélande;Pays-Bas; Pologne; Portugal; République tchèque;Royaume-Uni; Saint-Marin; Saint-Siège;Slovaquie; Slovénie; Suède; SuissePays/territoires en développementAfghanistan; Afrique du Sud; Algérie; Angola;Antigua-et-Barbuda; Arabie saoudite; Argentine;Arménie; Azerbaïdjan; Bahamas; Bahreïn;Bangla<strong>des</strong>h; Barbade; Belize; Bénin; Bhoutan;Bolivie; Botswana; Brésil; Brunéi Darussalam;Burkina Faso; Burundi; Cambodge; Cameroun;Cap-Vert; Chili; Chine; Chypre; Colombie; Comores;Congo; Congo, République démocratique du;Corée, République de; Corée, République populairedémocratique de; Costa Rica; Côte d’Ivoire; Cuba;Djibouti; Dominique; Égypte; El Salvador; Émiratsarabes unis; Équateur; Érythrée; Éthiopie; Fidji;Gabon; Gambie; Géorgie; Ghana; Grenade;Guatemala; Guinée; Guinée-Bissau; Guinéeéquatoria<strong>le</strong>; Guyana; Haïti; Honduras; Î<strong>le</strong>s Cook;Î<strong>le</strong>s Marshall; Î<strong>le</strong>s Salomon; Inde; Indonésie; Iran,République islamique d’; Iraq; Israël; Jamahiriyaarabe libyenne; Jamaïque; Jordanie; Kazakhstan;Kenya; Kirghizistan; Kiribati; Koweït; Lesotho;Liban; Libéria; Madagascar; Malaisie; Malawi;Maldives; Mali; Maroc; Maurice; Mauritanie;Mexique; Micronésie, États fédérés de; Mongolie;Mozambique; Myanmar; Namibie; Nauru; Népal;Nicaragua; Niger; Nigéria; Nioué; Oman; Ouganda;Ouzbékistan; Pakistan; Palaos; Panama; Papouasie-Nouvel<strong>le</strong>-Guinée; Paraguay; Pérou; Philippines;Qatar; République centrafricaine; Républiquedémocratique populaire lao; République dominicaine;Rwanda; Saint-Kitts-et-Nevis; Saint-Vincentet-<strong>le</strong>s-Grenadines;Sainte-Lucie; Samoa; SaoTomé-et-Principe; Sénégal; Seychel<strong>le</strong>s; SierraLeone; Singapour; Somalie; Soudan; Sri <strong>La</strong>nka;Suriname; Swaziland; Syrie; Tadjikistan; Tanzanie,République-Unie de; Tchad; Thaïlande; Timor-Leste;Togo; Tonga; Trinité-et-Tobago; Tunisie;Turkménistan; Turquie; Tuvalu; Uruguay; Vanuatu;Venezuela, République bolivarienne du; Viet Nam;Yémen, Zambie; ZimbabwePays/territoires <strong>le</strong>s moins avancésAfghanistan; Angola; Bangla<strong>des</strong>h; Bénin; Bhoutan;Burkina Faso; Burundi; Cambodge; Cap-Vert;Comores; Congo, République démocratique du;Djibouti; Érythrée; Éthiopie; Gambie; Guinée;Guinée-Bissau; Guinée équatoria<strong>le</strong>; Haïti; Î<strong>le</strong>sSalomon; Kiribati; Lesotho; Libéria; Madagascar;Malawi; Maldives; Mali; Mauritanie; Mozambique;Myanmar; Népal; Niger; Ouganda; République centrafricaine;République démocratique populaire lao;Rwanda; Samoa; Sao Tomé-et-Principe; Sénégal;Sierra Leone; Somalie; Soudan; Tanzanie,République-Unie de; Tchad; Timor-Leste; Togo;Tuvalu; Vanuatu; Yémen; Zambie.148 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


Mesurer <strong>le</strong> développement humainIntroduction au tab<strong>le</strong>au 10Si l’on veut mesurer <strong>le</strong> développement en l’évaluantde manière globa<strong>le</strong> en incluant de nombreuxfacteurs, il faut mettre au point une méthode capab<strong>le</strong>de mesurer <strong>le</strong> progrès social et pas seu<strong>le</strong>mentéconomique. Du point de vue de l’UNICEF, i<strong>le</strong>st particulièrement nécessaire de se doter d’uneméthode jouissant de l’assentiment général pourévaluer <strong>le</strong> bien-être <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> et <strong>le</strong> rythme auquelil évolue.Le taux de mortalité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de moinsde cinq ans (TMM5) est utilisé au tab<strong>le</strong>au 10(pages 150-153) comme principal indicateur de ceprogrès. En 2006, pour la première fois depuis quel’on comptabilise ces données, <strong>le</strong> nombre d’<strong>enfants</strong>qui sont morts avant <strong>le</strong>ur cinquième anniversaireest tombé en <strong>des</strong>sous de la barre <strong>des</strong> 10 millions, à9,7 millions. C’est là une étape importante <strong>dans</strong> lasurvie de l’enfant. Vers 1960, environ 20 millionsd’<strong>enfants</strong> mouraient chaque année et ce nouveauchiffre met en lumière <strong>le</strong> déclin remarquab<strong>le</strong> dunombre de décès d’<strong>enfants</strong> de moins de cinq ans.Le TMM5 a plusieurs avantages. Le premierest qu’il mesure <strong>le</strong>s résultats du développementplutôt que ses intrants, notamment <strong>le</strong> niveau <strong>des</strong>colarisation, <strong>le</strong> nombre de calories ingérées parpersonne ou <strong>le</strong> nombre de médecins pour 1 000 habitants,qui sont tous <strong>des</strong> moyens pour parvenir à<strong>des</strong> résultats.Deuxièmement, <strong>le</strong> TMM5 est la somme d’unlarge éventail d’interventions : antibiotiques contrela pneumonie, moustiquaires imprégnées d’insecticidepour prévenir <strong>le</strong> paludisme ; la santé nutritionnel<strong>le</strong>et <strong>le</strong>s connaissances <strong>des</strong> mères en matièrede santé, <strong>le</strong> taux de vaccination et d’utilisation dela thérapeutique de réhydratation ora<strong>le</strong>, l’accèsaux services de santé maternel<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> (ycompris <strong>le</strong>s soins prénatals), <strong>le</strong> revenu et la présencede nourriture au foyer, l’approvisionnementen eau potab<strong>le</strong> et <strong>des</strong> moyens d’assainissement debase, de même que la sécurité globa<strong>le</strong> de l’environnementde l’enfant.Troisièmement, contrairement au revenu nationalbrut (RNB) par habitant, <strong>le</strong> TMM5 court moins<strong>le</strong> risque, propre aux moyennes, d’être déformé,tout simp<strong>le</strong>ment parce que la nature humaine nedonne pas aux <strong>enfants</strong> <strong>des</strong> riches mil<strong>le</strong> fois plus dechances de survivre qu’aux <strong>enfants</strong> <strong>des</strong> pauvres,même si <strong>le</strong>s conditions créées par l’homme <strong>le</strong>urpermettent de disposer d’un revenu mil<strong>le</strong> fois plusé<strong>le</strong>vé. En d’autres termes, il est très diffici<strong>le</strong> pourune minorité aisée d’influer sur <strong>le</strong> TMM5 d’unpays. Cet indicateur offre donc une vision plusadéquate, même si el<strong>le</strong> est loin d’être parfaite, del’état de santé de la majorité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> et de lasociété <strong>dans</strong> son ensemb<strong>le</strong>.Les progrès réalisés pour réduire <strong>le</strong> TMM5peuvent se mesurer en calculant <strong>le</strong> taux annuelmoyen de régression (TAMR). A l’inverse <strong>des</strong> comparaisonsde chiffres absolus, <strong>le</strong> TAMR exprime <strong>le</strong>fait que la régression pose <strong>des</strong> difficultés de plusen plus gran<strong>des</strong> à mesure que l’on tend vers <strong>le</strong>s limitesinférieures du TMM5. Ainsi, lorsqu’on s’approchede ces limites, une diminution identique entermes absolus représente de toute évidence uneréduction plus é<strong>le</strong>vée en pourcentage. Le TAMRtraduit donc un taux de progrès plus é<strong>le</strong>vé pourune régression de 10 points, par exemp<strong>le</strong>, si cettedernière advient lorsque <strong>le</strong> TMM5 est déjà relativementbas. Une baisse du TMM5 de 100 à 90 représenteune régression de 10 %, alors qu’unebaisse de 20 à 10, de 10 points éga<strong>le</strong>ment, indiqueune réduction de 50 %.(Une va<strong>le</strong>ur négative pourla réduction du pourcentage indique une augmentationdu TMM5 au cours de la période spécifiée).Utilisé en conjonction avec <strong>le</strong> taux de croissancedu produit intérieur brut (PIB), <strong>le</strong> TMM5 etson taux de régression peuvent donner une bonneidée du progrès accompli en vue de satisfaire certains<strong>des</strong> besoins humains <strong>le</strong>s plus essentiels,<strong>dans</strong> un pays, territoire ou région et pendant unepériode donnée.Le tab<strong>le</strong>au 10 indique qu’il n’existe pas de relationfixe entre <strong>le</strong> taux annuel de régression duTMM5 et <strong>le</strong> taux annuel de croissance du PIB parhabitant. Ce genre de comparaison permet demettre l’accent sur <strong>le</strong>s politiques, <strong>le</strong>s priorités et<strong>le</strong>s autres facteurs qui déterminent <strong>le</strong> rapportentre <strong>le</strong> progrès social et <strong>le</strong> progrès économique.Enfin, ce tab<strong>le</strong>au donne l’indice synthétique defécondité pour chaque pays et territoire et sontaux annuel moyen de régression. Il permet deconstater que, <strong>dans</strong> de nombreux pays où <strong>le</strong>TMM5 a fortement baissé, <strong>le</strong>s taux de féconditéont éga<strong>le</strong>ment reculé de façon significative.TABLEAUX STATISTIQUES 149


TABLEAU 10 : LE TAUX DU PROGRÈSPays et territoiresClassementselon <strong>le</strong>TMM5Taux de mortalité<strong>des</strong> moins de 5 ans1970 1990 2006Taux annuel moyenΘde régression (%) Θ1970-1990 1990-2006Régressiondepuis 1990Θ(%) ΘTaux annuel decroissance du PIB parhabitant (%)1970-1990 1990-2006Indice synthéthiquede fécondité1970 1990 2006Taux annuel moyende régression (%)1970-1990 1990-2006Afghanistan 3 320 260 257 1.0 0.1 1 1.6x - 7.7 8.0 7.2 -0.2 0.6Afrique du Sud 55 - 60 69 - -0.9 -15 0 0.8 5.6 3.6 2.7 2.2 1.8Albanie 122 109 45 17 4.4 6.1 62 -0.7x 5.2 4.9 2.9 2.1 2.6 2.0Algérie 75 220 69 38 5.8 3.7 45 2 1.3 7.4 4.7 2.4 2.3 4.2Al<strong>le</strong>magne 175 26 9 4 5.3 5.1 56 2.2x 1.4 2.0 1.4 1.4 1.9 0.1Andorre 189 - 6 3 - 4.3 50 - - - - - - -Angola 2 300 260 260 0.7 0.0 0 0.4x 2.1 7.3 7.2 6.5 0.1 0.6Antigua-et-Barbuda 143 - - 11 - - - 6.5x 1.8 - - - - -Arabie saoudite 97 185 44 25 7.2 3.5 43 -2 0.1x 7.3 5.8 3.5 1.1 3.3Argentine 125 71 29 16 4.5 3.7 45 -1 1.3 3.1 3.0 2.3 0.1 1.7Arménie 101 - 56 24 - 5.3 57 - 5.2 3.2 2.5 1.3 1.2 4.0Australie 161 20 10 6 3.5 3.2 40 2 2.5 2.7 1.9 1.8 1.9 0.3Autriche 167 33 10 5 6.0 4.3 50 2 1.9 2.3 1.5 1.4 2.3 0.2Azerbaïdjan 46 - 105 88 - 1.1 16 - 1.5 4.6 3.0 1.7 2.2 3.4Bahamas 130 49 29 14 2.6 4.6 52 2 0.4x 3.6 2.6 2.0 1.6 1.5Bahreïn 146 82 19 10 7.3 4.0 47 -1.3x 2.3x 6.5 3.7 2.4 2.8 2.9Bangla<strong>des</strong>h 55 239 149 69 2.4 4.8 54 1 3 6.4 4.4 2.9 1.9 2.5Barbade 138 54 17 12 5.8 2.2 29 2 1.5x 3.1 1.7 1.5 3.1 0.7Bélarus 135 - 24 13 - 3.8 46 - 2.8 2.3 1.9 1.2 1.0 2.8Belgique 175 29 10 4 5.3 5.7 60 2 1.8 2.2 1.6 1.6 1.7 -0.2Belize 125 - 43 16 - 6.2 63 3 2.3 6.3 4.5 3.0 1.7 2.4Bénin 20 252 185 148 1.5 1.4 20 0 1.4 7.0 6.8 5.6 0.2 1.2Bhoutan 54 267 166 70 2.4 5.4 58 4.7x 4.8 6.7 5.9 2.3 0.6 5.8Bolivie 61 243 125 61 3.3 4.5 51 -1 1.3 6.6 4.9 3.6 1.5 1.9Bosnie-Herzégovine 128 82 22 15 6.6 2.4 32 - 11.6x 2.9 1.7 1.2 2.6 2.1Botswana 29 142 58 124 4.5 -4.7 -114 8 4.8 6.6 4.7 3.0 1.7 2.9Brésil 113 136 57 20 4.3 6.5 65 2 1.1 5.0 2.8 2.3 2.9 1.3Brunéi Darussalam 148 78 11 9 9.8 1.3 18 -2.1x -0.8x 5.7 3.2 2.4 2.8 2.0Bulgarie 130 32 18 14 2.9 1.6 22 3.4x 2 2.2 1.7 1.3 1.2 1.7Burkina Faso 10 287 206 204 1.7 0.1 1 1 1.5 7.6 7.3 6.1 0.2 1.1Burundi 14 244 190 181 1.3 0.3 5 1 -2.6 6.8 6.8 6.8 0.0 0.0Cambodge 47 - 116 82 - 2.2 29 - 5.8x 5.9 5.8 3.3 0.1 3.6Cameroun 19 215 139 149 2.2 -0.4 -7 3 0.7 6.2 5.9 4.5 0.2 1.7Canada 161 23 8 6 5.3 1.8 25 2 2.2 2.2 1.7 1.5 1.5 0.6Cap-Vert 83 - 60 34 - 3.5 43 - 3.3 7.0 5.5 3.5 1.2 2.8Chili 148 98 21 9 7.7 5.3 57 2 3.7 4.0 2.6 1.9 2.1 1.9Chine 101 118 45 24 4.8 3.9 47 7 8.8 5.6 2.2 1.7 4.7 1.6Chypre 175 33 12 4 5.1 6.9 67 5.9x 2.3x 2.6 2.4 1.6 0.4 2.6Colombie 110 105 35 21 5.5 3.2 40 2 0.8 5.6 3.0 2.3 3.1 1.7Comores 57 215 120 68 2.9 3.5 43 0.1x -0.4 7.1 6.1 4.5 0.7 2.0Congo 27 142 103 126 1.6 -1.3 -22 3 -0.8 6.3 5.4 4.6 0.8 1.0Congo, Républiquedémocratique du 9 245 205 205 0.9 0.0 0 -2 -4.7 6.4 6.7 6.7 -0.3 0.0Corée, République de 167 54 9 5 9.0 3.7 44 6 4.5 4.5 1.6 1.2 5.2 1.9Corée, République populairedémocratique de 65 70 55 55 1.2 0.0 0 - - 4.0 2.4 1.9 2.6 1.6Costa Rica 138 83 18 12 7.6 2.5 33 1 2.4 5.0 3.2 2.1 2.3 2.5Côte d’Ivoire 26 237 153 127 2.2 1.2 17 -2 -0.5 7.4 6.6 4.6 0.5 2.2Croatie 161 42 12 6 6.3 4.3 50 - 2.8 2.0 1.7 1.3 0.9 1.4Cuba 157 43 13 7 6.0 3.9 46 - 3.5x 4.0 1.8 1.5 4.2 0.8Danemark 167 19 9 5 3.7 3.7 44 2 1.9 2.1 1.7 1.8 1.2 -0.5Djibouti 25 - 175 130 - 1.9 26 - -2.4 7.4 6.2 4.1 0.9 2.5Dominique 128 - 17 15 - 0.8 12 4.7x 1.4 - - - - -Egypte 81 235 91 35 4.7 6.0 62 4 2.4 6.2 4.4 3.0 1.7 2.4El Salvador 97 162 60 25 5.0 5.5 58 -2 1.6 6.4 3.7 2.7 2.7 1.9Emirats arabes unis 151 84 15 8 8.6 3.9 47 -4.8x -0.9x 6.6 4.4 2.3 2.1 3.9Equateur 101 140 57 24 4.5 5.4 58 1 1 6.3 3.7 2.6 2.7 2.0Erythrée 51 237 147 74 2.4 4.3 50 - 0x 6.6 6.2 5.2 0.3 1.1Espagne 175 34 9 4 6.6 5.1 56 2 2.5 2.9 1.3 1.4 3.9 -0.1Estonie 157 26 16 7 2.4 5.2 56 1.5x 4.9 2.1 1.9 1.5 0.4 1.8Etats-Unis 151 26 12 8 3.9 2.5 33 2 2.1 2.2 2.0 2.1 0.6 -0.2150 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


…TABLEAU 10Classementselon <strong>le</strong>TMM5Taux de mortalité<strong>des</strong> moins de 5 ans1970 1990 2006Taux annuel moyenΘde régression (%) Θ1970-1990 1990-2006Régressiondepuis 1990Θ(%) ΘTaux annuel decroissance du PIB parhabitant (%)1970-1990 1990-2006Indice synthéthiquede fécondité1970 1990 2006Taux annuel moyende régression (%)1970-1990 1990-2006Ethiopie 30 241 204 123 0.8 3.2 40 - 1.9 6.8 6.8 5.4 0.0 1.4Ex-République yougoslavede Macédoine 122 119 38 17 5.7 5.0 55 - 0.2 3.2 1.9 1.5 2.4 1.8Fidji 119 65 22 18 5.4 1.3 18 0.6x 1.4x 4.5 3.4 2.8 1.5 1.2Finlande 175 16 7 4 4.1 3.5 43 3 2.6 1.9 1.7 1.8 0.3 -0.2France 175 24 9 4 4.9 5.1 56 2 1.6 2.5 1.8 1.9 1.7 -0.5Gabon 44 - 92 91 - 0.1 1 0 -1 4.8 4.8 3.1 0.0 2.6Gambie 37 311 153 113 3.5 1.9 26 1 0.3 6.7 6.0 4.8 0.5 1.4Géorgie 86 - 46 32 - 2.3 30 3 1 2.6 2.1 1.4 1.0 2.5Ghana 32 183 120 120 2.1 0.0 0 -2 2.1 6.7 5.8 4.0 0.7 2.3Grèce 175 54 11 4 8.0 6.3 64 1 2.7 2.4 1.4 1.3 2.5 0.5Grenade 113 - 37 20 - 3.8 46 4.9x 2.3 4.6 3.7 2.3 1.1 3.0Guatemala 71 168 82 41 3.6 4.3 50 0 1.2 6.2 5.6 4.3 0.6 1.6Guinée 17 338 235 161 1.8 2.4 31 0.3x 1.3 7.0 6.7 5.6 0.2 1.1Guinée équatoria<strong>le</strong> 8 - 170 206 - -1.2 -21 - 21.6 5.7 5.9 5.4 -0.2 0.5Guinée-Bissau 11 - 240 200 - 1.1 17 0 -2.5 6.8 7.1 7.1 -0.2 0.0Guyana 60 - 88 62 - 2.2 30 -2 3 5.6 2.6 2.4 3.8 0.6Haïti 48 222 152 80 1.9 4.0 47 0 -2 5.8 5.4 3.7 0.3 2.5Honduras 95 170 58 27 5.4 4.8 53 1 0.6 7.3 5.1 3.4 1.7 2.6Hongrie 157 39 17 7 4.2 5.5 59 3 3.2 2.0 1.8 1.3 0.6 2.2I<strong>le</strong>s Cook 116 - 32 19 - 3.3 41 - - - - - - -I<strong>le</strong>s Marshall 64 - 92 56 - 3.1 39 - -2.2 - - - - -I<strong>le</strong>s Salomon 52 - 121 73 - 3.2 40 3 -2.3 6.9 5.9 4.0 0.8 2.4Inde 49 192 115 76 2.6 2.6 34 2 4.4 5.4 4.0 2.9 1.5 2.0Indonésie 83 172 91 34 3.2 6.2 63 5 2.2 5.5 3.1 2.2 2.8 2.1Iran République islamique d’ 83 191 72 34 4.9 4.7 53 -2 2.5 6.6 5.0 2.0 1.3 5.6Iraq 68 125 53 46 4.3 0.9 13 -4.3x - 7.2 5.9 4.4 1.0 1.8Irlande 167 27 10 5 5.0 4.3 50 3 6 3.9 2.1 2.0 3.1 0.4Islande 189 14 7 3 3.5 5.3 57 3 2.3 3.0 2.2 2.0 1.6 0.4Israël 167 27 12 5 4.1 5.5 58 2 1.5x 3.8 3.0 2.8 1.2 0.4Italie 175 33 9 4 6.5 5.1 56 3 1.3 2.4 1.3 1.4 3.1 -0.2Jamahiriya arabe libyenne 119 160 41 18 6.8 5.1 56 -4.8x - 7.6 4.8 2.8 2.3 3.4Jamaïque 88 62 33 31 3.2 0.4 6 -1 0.7 5.5 2.9 2.5 3.1 1.0Japon 175 21 6 4 6.3 2.5 33 3 0.9 2.1 1.6 1.3 1.3 1.4Jordanie 97 107 40 25 4.9 2.9 38 2.5x 1.8 7.9 5.5 3.2 1.8 3.4Kazakhstan 92 - 60 29 - 4.5 52 - 2.6 3.5 2.8 2.2 1.1 1.5Kenya 31 156 97 121 2.4 -1.4 -25 1 0 8.1 5.9 5.0 1.6 1.1Kirghizistan 71 - 75 41 - 3.8 45 - -0.9 4.9 3.9 2.5 1.2 2.8Kiribati 59 - 88 64 - 2.0 27 -5 1.9 - - - - -Koweït 143 59 16 11 6.5 2.3 31 -6.8x 0.6x 7.2 3.5 2.2 3.6 3.0Lesotho 24 186 101 132 3.1 -1.7 -31 3 2.3 5.8 4.9 3.5 0.8 2.2Lettonie 148 26 18 9 1.8 4.3 50 3 4.2 1.9 1.9 1.3 0.0 2.5Liban 89 54 37 30 1.9 1.3 19 - 2.5 5.1 3.1 2.2 2.4 2.2Libéria 5 263 235 235 0.6 0.0 0 -4 2.2 6.9 6.9 6.8 0.0 0.1Liechtenstein 189 - 10 3 - 7.5 70 - - - - - - -Lituanie 151 28 13 8 3.8 3.0 38 - 2.5 2.3 2.0 1.3 0.7 2.9Luxembourg 175 26 10 4 4.8 5.7 60 3 3.3 2.0 1.6 1.7 1.1 -0.4Madagascar 36 180 168 115 0.3 2.4 32 -2 -0.5 6.8 6.2 4.9 0.4 1.5Malaisie 138 70 22 12 5.8 3.8 45 4 3.2 5.6 3.7 2.7 2.0 2.1Malawi 32 341 221 120 2.2 3.8 46 0 1.1 7.3 7.0 5.7 0.2 1.2Maldives 89 264 111 30 4.3 8.2 73 - 4.2x 7.0 6.2 2.6 0.6 5.4Mali 6 400 250 217 2.4 0.9 13 -1 2.2 7.5 7.4 6.6 0.0 0.8Malte 161 32 11 6 5.3 3.8 45 7 2.7x 2.1 2.0 1.4 0.0 2.5Maroc 78 184 89 37 3.6 5.5 58 2 1.6 7.1 4.0 2.4 2.8 3.3Maurice 130 86 23 14 6.6 3.1 39 5.1x 3.7 3.7 2.2 1.9 2.5 1.1Mauritanie 28 250 133 125 3.2 0.4 6 -1 0.5 6.6 5.8 4.5 0.6 1.6Mexique 81 110 53 35 3.7 2.6 34 2 1.5 6.7 3.4 2.3 3.4 2.5Micronésie,Etats fédérés de 71 - 58 41 - 2.2 29 - -0.2 6.9 5.0 3.9 1.7 1.5Moldova, République de 116 65 37 19 2.8 4.2 49 1.8x -2 2.6 2.4 1.4 0.3 3.3Monaco 175 - 9 4 - 5.1 56 - - - - - - -TABLEAUX STATISTIQUES 151


TABLEAU 10 : LE TAUX DU PROGRÈSClassementselon <strong>le</strong>TMM5Taux de mortalité<strong>des</strong> moins de 5 ans1970 1990 2006Taux annuel moyenΘde régression (%) Θ1970-1990 1990-2006Régressiondepuis 1990Θ(%) ΘTaux annuel decroissance du PIB parhabitant (%)1970-1990 1990-2006Indice synthéthiquede fécondité1970 1990 2006Taux annuel moyende régression (%)1970-1990 1990-2006Mongolie 69 - 109 43 - 5.8 61 - 3.3x 7.5 4.1 1.9 3.0 4.8Monténégro 146 - 16 10 - 2.9 38 - 2.6x 2.4 2.0 1.8 0.9 0.6Mozambique 22 278 235 138 0.8 3.3 41 -1x 4.4 6.6 6.2 5.2 0.3 1.1Myanmar 40 179 130 104 1.6 1.4 20 2 6.6x 6.1 3.4 2.1 2.8 3.1Namibie 61 135 86 61 2.3 2.1 29 -2.3x 1.5 6.5 5.8 3.3 0.5 3.6Nauru 89 - - 30 - - - - - - - - - -Népal 63 238 142 59 2.6 5.5 58 1 1.9 5.9 5.2 3.4 0.6 2.7Nicaragua 79 165 68 36 4.4 4.0 47 -4 1.9 6.9 4.8 2.8 1.9 3.3Niger 4 330 320 253 0.2 1.5 21 -2 -0.5 8.1 7.9 7.3 0.1 0.5Nigéria 12 265 230 191 0.7 1.2 17 -1 0.7 6.9 6.8 5.5 0.1 1.3Nioué - - - - - - - - - - - - -Norvège 175 15 9 4 2.6 5.1 56 3 2.6 2.5 1.9 1.8 1.5 0.1Nouvel<strong>le</strong>-Zélande 161 20 11 6 3.0 3.8 45 1 2.1 3.1 2.1 2.0 2.0 0.3Oman 138 200 32 12 9.2 6.1 63 3 1.8x 7.2 6.6 3.1 0.4 4.7Ouganda 23 170 160 134 0.3 1.1 16 - 3.1 7.1 7.1 6.6 0.0 0.5Ouzbékistan 69 - 74 43 - 3.4 42 - 0.7 6.5 4.2 2.6 2.2 3.1Pakistan 42 181 130 97 1.7 1.8 25 3 1.4 6.6 6.3 3.6 0.2 3.5Palaos 143 - 21 11 - 4.0 48 - - - - - - -Panama 106 68 34 23 3.5 2.4 32 0 2.3 5.3 3.0 2.6 2.8 0.9Papouasie-Nouvel<strong>le</strong>-Guinée 52 158 94 73 2.6 1.6 22 -1 0.2 6.2 4.8 4.0 1.2 1.2Paraguay 108 78 41 22 3.2 3.9 46 3 -0.5 5.7 4.5 3.2 1.2 2.2Pays-Bas 167 15 9 5 2.6 3.7 44 2 1.8 2.4 1.6 1.7 2.2 -0.6Pérou 97 174 78 25 4.0 7.1 68 -1 2.3 6.3 3.9 2.5 2.4 2.7Philippines 86 90 62 32 1.9 4.1 48 1 1.7 6.3 4.3 3.3 1.8 1.7Pologne 157 36 18 7 3.5 5.9 61 - 4.3 2.2 2.0 1.2 0.4 3.2Portugal 167 62 14 5 7.4 6.4 64 3 1.9 2.8 1.5 1.5 3.0 0.3Qatar 110 65 26 21 4.6 1.3 19 - - 6.9 4.4 2.7 2.3 3.0Rép. démocratiquepopulaire lao 50 218 163 75 1.5 4.9 54 - 4.1 6.4 6.2 3.3 0.2 4.0République centrafricaine 15 232 173 175 1.5 -0.1 -1 -1 -0.6 5.7 5.7 4.7 0.0 1.2République dominicaine 92 127 65 29 3.3 5.0 55 2 3.7 6.2 3.3 2.9 3.1 0.9République tchèque 175 24 13 4 3.1 7.4 69 - 2.1 2.0 1.8 1.2 0.5 2.5Roumanie 119 57 31 18 3.0 3.4 42 0.9x 2 2.9 1.9 1.3 2.0 2.4Royaume-Uni 161 23 10 6 4.2 3.2 40 2 2.5 2.3 1.8 1.8 1.2 0.1Russie, Fédération de 125 40 27 16 2.0 3.3 41 - 0.6 2.0 1.9 1.3 0.3 2.1Rwanda 18 209 176 160 0.9 0.6 9 1 0.3 8.2 7.6 6.0 0.4 1.5Sainte-Lucie 130 - 21 14 - 2.5 33 5.3x 1.1 6.1 3.3 2.2 3.0 2.6Saint-Kitts-et-Nevis 116 - 36 19 - 4.0 47 6.3x 2.8 - - - - -Saint-Marin 189 - 14 3 - 9.6 79 - - - - - - -Saint-Siège - - - - - - - - - - - - -Saint-Vincent-et-Grenadines 113 - 25 20 - 1.4 20 3 1.7 6.0 3.0 2.2 3.5 1.9Samoa 94 101 50 28 3.5 3.6 44 -0.1x 2.5 6.1 4.8 4.1 1.2 1.0Sao Tomé-et-Principe 43 106 100 96 0.3 0.3 4 - 0.5x 6.5 5.4 4.0 0.9 1.9Sénégal 35 276 149 116 3.1 1.6 22 0 1.2 7.0 6.6 4.9 0.3 1.9Serbie 151 - - 8 - - - - - 2.4 2.1 1.8 0.6 1.1Seychel<strong>le</strong>s 135 59 19 13 5.7 2.4 32 3 1.4 - - - - -Sierra Leone 1 368 290 270 1.2 0.4 7 0 -0.8 6.5 6.5 6.5 0.0 0.0Singapour 189 27 9 3 5.5 6.9 67 6 3.7 3.0 1.8 1.3 2.7 2.0Slovaquie 151 29 14 8 3.6 3.5 43 - 2.9 2.5 2.0 1.2 1.0 3.2Slovénie 175 29 10 4 5.3 5.7 60 - 3.3 2.3 1.5 1.3 2.0 1.1Somalie 21 - 203 145 - 2.1 29 -1 - 7.3 6.8 6.2 0.3 0.6Soudan 45 172 120 89 1.8 1.9 26 0 3.7 6.6 6.0 4.4 0.5 1.9Sri <strong>La</strong>nka 135 100 32 13 5.7 5.6 59 3 3.8 4.4 2.5 1.9 2.7 1.8Suède 189 15 7 3 3.8 5.3 57 2 2.2 2.0 2.0 1.8 0.1 0.8Suisse 167 18 9 5 3.5 3.7 44 1 0.7 2.0 1.5 1.4 1.4 0.5Suriname 74 - 48 39 - 1.3 19 -2.2x 1.4 5.7 2.7 2.5 3.6 0.6Swaziland 16 196 110 164 2.9 -2.5 -49 2 0.4 6.9 5.7 3.6 0.9 3.0Syrie, République arabe de 130 128 38 14 6.1 6.2 63 2 1.4 7.6 5.5 3.2 1.6 3.5Tadjikistan 57 140 115 68 1.0 3.3 41 - -3.1 6.9 5.2 3.5 1.4 2.5Tanzanie,République-Unie de 34 218 161 118 1.5 1.9 27 - 1.6 6.8 6.1 5.3 0.5 0.9152 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


…TABLEAU 10Classementselon <strong>le</strong>TMM5Taux de mortalité<strong>des</strong> moins de 5 ans1970 1990 2006Taux annuel moyenΘde régression (%) Θ1970-1990 1990-2006Régressiondepuis 1990Θ(%) ΘTaux annuel decroissance du PIB parhabitant (%)1970-1990 1990-2006Indice synthéthiquede fécondité1970 1990 2006Taux annuel moyende régression (%)1970-1990 1990-2006Tchad 7 - 201 209 - -0.2 -4 -1 2.4 6.5 6.7 6.3 -0.1 0.3Territoire pa<strong>le</strong>stinien occupé 108 - 40 22 - 3.7 45 - -2.8x 7.9 6.4 5.3 1.0 1.3Thaïlande 151 102 31 8 6.0 8.5 74 5 2.8 5.5 2.1 1.8 4.8 0.8Timor-Leste 65 - 177 55 - 7.3 69 - - 6.3 5.3 6.7 0.8 -1.4Togo 38 219 149 108 1.9 2.0 28 -1 -0.1 7.0 6.4 5.0 0.5 1.6Tonga 101 50 32 24 2.2 1.8 25 - 1.9 5.9 4.6 3.8 1.3 1.2Trinité-et-Tobago 75 54 34 38 2.3 -0.7 -12 1 4.7 3.5 2.4 1.6 1.8 2.6Tunisie 106 201 52 23 6.8 5.1 56 3 3.3 6.6 3.6 1.9 3.0 3.9Turkménistan 67 - 99 51 - 4.1 48 - -6.8x 6.3 4.3 2.6 1.9 3.3Turquie 96 201 82 26 4.5 7.2 68 2 1.9 5.5 3.0 2.2 3.0 2.2Tuvalu 75 - 54 38 - 2.2 30 - - - - - - -Ukraine 101 36 25 24 1.8 0.3 4 - -1.5 2.1 1.9 1.2 0.6 2.8Uruguay 138 56 23 12 4.4 4.1 48 1 1.2 2.9 2.5 2.1 0.7 1.0Vanuatu 79 155 62 36 4.6 3.4 42 -0.5x -0.3 6.3 4.9 3.9 1.2 1.5Venezuela, Républiquebolivarienne du 110 62 33 21 3.2 2.8 36 -2 -0.6 5.4 3.4 2.6 2.2 1.8Viet Nam 122 87 53 17 2.5 7.1 68 - 6 7.0 3.7 2.2 3.2 3.2Yémen 41 303 139 100 3.9 2.1 28 - 1.5 8.6 8.1 5.6 0.3 2.3Zambie 13 181 180 182 0.0 -0.1 -1 -2 0 7.4 6.5 5.3 0.7 1.2Zimbabwe 39 135 76 105 2.9 -2.0 -38 0 -2.4 7.4 5.2 3.3 1.8 2.9DONNÉES CONSOLIDÉESAfrique subsaharienne 243 187 160 1.3 1.0 14 - 1.1 6.8 6.3 5.3 0.4 1.1Afrique de l’Est et austra<strong>le</strong> 220 165 131 1.4 1.4 21 - 1.2 6.8 6.0 5.0 0.6 1.1Afrique de l’Ouest et centra<strong>le</strong> 264 208 186 1.2 0.7 11 - 1 6.8 6.6 5.6 0.1 1.1Asie du Sud 199 123 83 2.4 2.5 33 2 3.9 5.7 4.3 3.0 1.4 2.2Asie de l’Est et Pacifique 121 55 29 3.9 4.0 47 6 6.7 5.6 2.5 1.9 4.1 1.7Amérique latine et Caraïbes 123 55 27 4.0 4.4 51 1 1.4 5.3 3.2 2.4 2.5 1.8ECO/CEI 91 53 27 2.7 4.2 49 - 1.1 2.8 2.3 1.7 0.9 2.1Moyen-Orient et Afrique du Nord 195 79 46 4.5 3.4 42 0 2.2 6.8 5.0 3.1 1.5 3.1Pays industrialisés § 27 10 6 5.0 3.2 40 2 1.9 2.3 1.7 1.7 1.3 0.2Pays en développement § 164 103 79 2.3 1.7 23 3 4.1 5.8 3.6 2.8 2.3 1.6Pays <strong>le</strong>s moins avancés § 244 180 142 1.5 1.5 21 - 2.3 6.7 5.8 4.7 0.7 1.3Total mondial 145 93 72 2.2 1.6 23 2 2.3 4.7 3.2 2.6 1.9 1.4§ Comprend aussi <strong>des</strong> territoires <strong>dans</strong> chaque catégorie de pays ou groupe régional. Une liste <strong>des</strong> pays et territoires au sein <strong>des</strong> catégories de pays ou <strong>des</strong> groupes régionaux est donnée à la page 148.DÉFINITIONSTaux de mortalité <strong>des</strong> moins de 5 ans – Probabilité de décéder entre la naissance et <strong>le</strong> cinquième anniversaire,pour 1 000 naissances vivantes.Régression depuis 1990 (%) – Régression du taux de mortalité <strong>des</strong> moins de 5 ans (TMM5) de 1990 à 2005. <strong>La</strong>Déclaration <strong>des</strong> Nations Unies pour <strong>le</strong> Millénaire en 2000 avait fixé un but de diminution du TMM5 de 67 % de1990 à 2015. Cet indicateur montre l’évaluation <strong>des</strong> progrès accomplis à ce jour.SOURCES PRINCIPALESTaux de mortalité <strong>des</strong> moins de 5 ans – UNICEF, Division de la population del’Organisation <strong>des</strong> Nations Unies, Division <strong>des</strong> statistiques <strong>des</strong> Nations Unies.PIB par habitant – Banque mondia<strong>le</strong>.Fécondité – Division de la population de l’Organisation <strong>des</strong> Nations Unies.PIB par habitant – Le produit intérieur brut (PIB) est la somme de la va<strong>le</strong>ur brute ajoutée par tous <strong>le</strong>s producteursrésidents, majorée <strong>des</strong> taxes (moins <strong>le</strong>s subventions) non incluses <strong>dans</strong> l’évaluation <strong>des</strong> produits. Le PIB parhabitant est <strong>le</strong> produit intérieur brut converti en dollars <strong>des</strong> États-Unis selon la méthode utilisée pour l’Atlas dela Banque mondia<strong>le</strong> et divisé par <strong>le</strong> nombre d’habitants au milieu de l’année. <strong>La</strong> croissance est calculée à partirdu PIB à prix constants en devise loca<strong>le</strong>.Indice synthétique de fécondité – Nombre d’<strong>enfants</strong> que mettrait au <strong>monde</strong> une femme qui vivrait jusqu’à lafin de ses années de procréation et donnerait naissance, à chaque âge, au nombre d’<strong>enfants</strong> correspondant autaux de fécondité pour cet âge.NOTES - données non disponib<strong>le</strong>s.x données se rapportant à <strong>des</strong> années ou pério<strong>des</strong> différentes de cel<strong>le</strong>s indiquées en tête de colonne, ne correspondant pas à la définition standard ou ne portant que sur une partie du pays.Ces données ne sont pas incluses <strong>dans</strong> <strong>le</strong> calcul <strong>des</strong> moyennes régiona<strong>le</strong>s et mondia<strong>le</strong>s.ΘUne va<strong>le</strong>ur négative indique une augmentation du taux de mortalité <strong>des</strong> moins de cinq ans depuis 1990.TABLEAUX STATISTIQUES 153


Sig<strong>le</strong>sACTThérapie combinée à base d’artémisininePNBProduit national brutAPDBCGCADGOBIHepBHibHMNMGF/EOCDEOMDAide publique au développementVaccin antitubercu<strong>le</strong>ux (bacil<strong>le</strong> deCalmette-Guérin)Comité d’aide au développement (OCDE)surveillance de la croissance, laréhydratation ora<strong>le</strong>, l'allaitementmaternel, la vaccinationvaccin contre l’hépatite BHaemophilus influenzae type bHealth Metrics NetworkMutilation génita<strong>le</strong> féminine/excisionOrganisation de coopération et dedéveloppement économiquesObjectif du Millénaire pour <strong>le</strong>développementPRSPPTMERNBSIDASWApTAMRTBTMM5TTUNESCOUNFPADocument stratégique de réductionde la pauvretéPrévention de la transmission (du VIH)de la mère à l’enfantRevenu national brutSyndrome d’immunodéficience acquiseApproche sectoriel<strong>le</strong>Taux annuel moyen de régressionTuberculoseTaux de mortalité <strong>des</strong> moins de 5 ansVaccin par l’anatoxine antitétaniqueOrganisation <strong>des</strong> Nations Unies pourl'éducation, la science et la cultureFonds <strong>des</strong> Nations Unies pour la populationOMSOrganisation mondia<strong>le</strong> de la SantéUNICEFFonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfanceONUSIDAProgramme commun <strong>des</strong> Nations Uniessur <strong>le</strong> VIH/SIDAUSAIDAgency for International Development<strong>des</strong> États-UnisPIBProduit intérieur brutVIHvirus de l’immunodéficience humaine154 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>


Bureaux de l’UNICEFSiège de l’UNICEFUNICEF House3 United Nations PlazaNew York, NY 10017, Etats-UnisBureau régional de l’UNICEF pour l’EuropePalais <strong>des</strong> NationsCH-1211 Genève 10, SuisseBureau régional de l’UNICEF pour l’Europecentra<strong>le</strong> et orienta<strong>le</strong>, la Communauté d’Étatsindépendants et <strong>le</strong>s États baltesPalais <strong>des</strong> NationsCH-1211 Genève 10, SuisseBureau régional de l’UNICEF pour l’Afriquede l’Est et l’Afrique austra<strong>le</strong>P.O. Box 44145Nairobi, KenyaBureau régional de l’UNICEF pour l’Afriquede l’Ouest et l’Afrique centra<strong>le</strong>P.O. Box 29720, YoffDakar, SénégalBureau régional de l’UNICEF pour<strong>le</strong>s Amériques et <strong>le</strong>s CaraïbesAvenida MorseCiudad del Saber ClaytonEdificio #102Apartado 0843-03045Panama City, PanamaBureau régional de l’UNICEF pour l’Asieorienta<strong>le</strong> et <strong>le</strong> PacifiqueP.O. Box 2-15419 Phra Atit RoadBangkok 10200, ThaïlandeBureau régional de l’UNICEF pour<strong>le</strong> Moyen-Orient et l’Afrique du NordP.O. Box 1551Amman 11821, JordanieBureau régional de l’UNICEF pourl’Asie du SudP.O. Box 5815, Lekhnath MargKatmandou, NépalPour de plus amp<strong>le</strong>s informations,veuil<strong>le</strong>z consulter notre site sur Internetwww.unicef.org/french


Le Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance3 United Nations PlazaNew York, NY 10017, États-UnisCourriel : pubdoc@unicef.orgSite sur Internet : www.unicef.org/french25 dollars É.-U, 16,80 eurosISBN: 978-92-806-4192-9No. de vente : F.08.XX.1© Le Fonds <strong>des</strong> Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)Décembre 2007

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