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La situation des enfants dans le monde 2008 - Unicef

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Donner <strong>des</strong> moyens d’action aux femmes pour promouvoir la santé de la mère,du nouveau-né et de l’enfantDonner <strong>des</strong> moyens d’action aux femmes, en particulier auniveau communautaire, est essentiel à la fois pour fairebaisser <strong>le</strong> nombre de décès d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans etpour atteindre <strong>le</strong> cinquième Objectif du Millénaire pour <strong>le</strong>développement, qui vise à réduire de trois quarts la mortalitématernel<strong>le</strong> d’ici à 2015. Cependant, <strong>le</strong> statut <strong>des</strong> femmes<strong>dans</strong> nombre de sociétés et <strong>le</strong>ur manque de pouvoirdécisionnel au sein du ménage constituent souvent <strong>des</strong>obstac<strong>le</strong>s qui entravent <strong>le</strong>s progrès <strong>dans</strong> d’autres secteurs.L’analyse <strong>des</strong> données réunies récemment <strong>dans</strong> 30 paysgrâce aux Enquêtes démographiques et sanitaires, parexemp<strong>le</strong>, permet de penser que <strong>dans</strong> de nombreux ménages,en particulier en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne,<strong>le</strong>s femmes ont peu d’influence sur <strong>le</strong>s décisionsconcernant la santé de <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong>, qu’il s’agisse de <strong>le</strong>urpropre santé ou de cel<strong>le</strong> de <strong>le</strong>urs <strong>enfants</strong>. Au Burkina Faso,au Mali et au Nigéria, près de 75 % <strong>des</strong> femmes interrogéesont affirmé que c’était <strong>le</strong>ur conjoint qui prenait seul <strong>le</strong>sdécisions relatives à la santé de <strong>le</strong>ur épouse. Dans <strong>le</strong>s deuxpays d’Asie du Sud soumis à l’enquête, <strong>le</strong> Bangla<strong>des</strong>h et <strong>le</strong>Népal, <strong>le</strong> taux était d’environ 50 %.Cette forme d’exclusion compromet la santé et <strong>le</strong> bien-êtrede toute la famil<strong>le</strong>, en particulier <strong>des</strong> femmes et <strong>des</strong><strong>enfants</strong>, et on peut souvent lui imputer <strong>des</strong> taux é<strong>le</strong>vés demortalité maternel<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> – <strong>le</strong>s cinq pays mentionnésci-<strong>des</strong>sus font partie <strong>des</strong> 60 pays prioritaires sé<strong>le</strong>ctionnéspour la survie de l’enfant <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre de l’initiative duCompte à rebours jusqu’en 2015 (voir Figure 1.17, page 16,pour de plus amp<strong>le</strong>s détails). <strong>La</strong> <strong>situation</strong> est souventencore plus diffici<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s zones rura<strong>le</strong>s ou <strong>le</strong>s taudisurbains, où <strong>le</strong>s femmes, pour la plupart il<strong>le</strong>ttrées, se heurtentà <strong>des</strong> obstac<strong>le</strong>s socioculturels qui limitent <strong>le</strong>ur accèsaux services de santé, comme <strong>le</strong>s restrictions de mouvementqui <strong>le</strong>s empêchent de quitter <strong>le</strong> foyer ou d’avoir <strong>des</strong>contacts avec <strong>des</strong> étrangers, et font qu’el<strong>le</strong>s n’ont souventpas accès à un centre de soins ou un dispensaire.Par exemp<strong>le</strong>, en Afghanistan, <strong>le</strong>s femmes ne sont pas autoriséesà recevoir <strong>des</strong> soins médicaux <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s hôpitaux quine comptent que <strong>des</strong> effectifs masculins, tandis que <strong>le</strong>snormes culturel<strong>le</strong>s empêchent <strong>des</strong> femmes de travail<strong>le</strong>r etde suivre une formation médica<strong>le</strong> poussée.Un certain nombre de programmes <strong>des</strong>tinés aux agents <strong>des</strong>anté locaux, axés sur la formation <strong>des</strong> femmes, permettentde contourner <strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>s sexistes qui barrent laroute aux femmes. Au Bangla<strong>des</strong>h, <strong>le</strong>s agents de santélocaux formés par <strong>le</strong> BRAC sont <strong>des</strong> femmes mariées d’âgemoyen, et <strong>le</strong>urs services de santé « jusque sur <strong>le</strong> pas de laporte » permettent aux femmes de contourner <strong>le</strong>s restrictionsdu purdah qui <strong>le</strong>s empêchent de quitter <strong>le</strong>ur domici<strong>le</strong>pour se rendre seu<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> un établissement de santé. AuPakistan, où en 1999 la moitié seu<strong>le</strong>ment <strong>des</strong> femmesétaient vaccinées contre <strong>le</strong> tétanos, une campagne duMinistère de la santé a permis d’atteindre la proportion de80 % d’un groupe cib<strong>le</strong> de 5 millions de femmes en s’appuyantsur <strong>le</strong>s visites à domici<strong>le</strong> <strong>des</strong> « Dames agents <strong>des</strong>anté » (<strong>La</strong>dy Health Workers) mieux acceptées par <strong>le</strong>s femmesque <strong>le</strong>s vaccinateurs de sexe masculin.Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s interventions qui ont favorisé l’émancipationet la prise d’initiatives <strong>des</strong> femmes au niveau communautaireont éga<strong>le</strong>ment contribué à améliorer l’état <strong>des</strong>anté <strong>des</strong> femmes et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>. Au Ghana, la préva<strong>le</strong>ncede la dracunculose, une maladie propagée par l’eau quihandicape pendant plusieurs mois la victime, a été à l’origined’une vaste campagne d’éradication. Des femmesvolontaires, qui connaissaient mieux que <strong>le</strong>s hommes <strong>le</strong>ssources améliorées d’eau, sont allées distribuer <strong>des</strong> filtresde porte à porte, identifier <strong>le</strong>s approvisionnements en eaususceptib<strong>le</strong>s d’être contaminés et éduquer la communauté.Ainsi, l’incidence de la maladie a chuté de 36 % entre 2002et 2003. De même, à Porto Rico, un programme de préventionde la fièvre dengue, mené à bien par l’OMS et <strong>le</strong>sCenters for Disease Control and Prevention <strong>des</strong> États-Unis,s’est appuyé sur <strong>des</strong> femmes choisies par la communautépour promouvoir <strong>le</strong> programme. Les femmes ont fait duporte à porte, interrogeant <strong>le</strong>s chefs de famil<strong>le</strong> et inspectant<strong>le</strong>s lieux à la recherche de sites de reproduction <strong>des</strong> vecteurs.El<strong>le</strong>s ont aussi participé aux activités loca<strong>le</strong>s de sensibilisationde la communauté, et notamment à la créationd’une exposition sur la prévention de la dengue <strong>dans</strong> <strong>le</strong>supermarché local. Grâce à cette stratégie, 20 % <strong>des</strong> ménagesont adhéré à la campagne.Voir Références, page 105.de la communauté de <strong>le</strong>s entreteniret de <strong>le</strong>s utiliser. Il faut apprendreaux <strong>enfants</strong> à se laver <strong>le</strong>s mains et àavoir une bonne hygiène, <strong>des</strong> habitu<strong>des</strong>qui doivent être cultivées à lamaison, à l’éco<strong>le</strong>, chez <strong>le</strong>s voisins etpar <strong>le</strong>s amis.Partie intégrante d’un système <strong>des</strong>anté plus large, <strong>le</strong>s partenariats communautaires<strong>dans</strong> <strong>le</strong> secteur <strong>des</strong> soinsde santé primaire peuvent avoir unedoub<strong>le</strong> fonction : engager activement<strong>le</strong>s membres de la communauté àjouer <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> d’agents de santé etmobiliser la communauté pourqu’el<strong>le</strong> soutienne l’amélioration <strong>des</strong>pratiques sanitaires. Ils peuvent aussistimu<strong>le</strong>r la demande de services <strong>des</strong>anté de qualité auprès <strong>des</strong> gouvernements.<strong>La</strong> participation communautairefavorise l’appropriation <strong>des</strong>interventions par la communauté.El<strong>le</strong> permet aussi de revitaliser unsystème de santé sclérosé par unebureaucratie trop lourde et d’atteindre<strong>le</strong>s groupes <strong>le</strong>s plus isolés ouexclus. Comme <strong>le</strong> démontreront <strong>le</strong>schapitres qui suivent, de nombreuxpays, même parmi <strong>le</strong>s plus pauvres20 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>

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