L’Initiative de BamakoL’Initiative de Bamako, parrainée par l’UNICEF et l’OMSet adoptée par <strong>le</strong>s ministres africains de la santé en 1987,est née de la constatation selon laquel<strong>le</strong>, bien qu’ils aienten principe accepté la conception généra<strong>le</strong> <strong>des</strong> soinsde santé primaires, de nombreux pays – notamment enAfrique subsaharienne – n’avaient, à la fin <strong>des</strong> années 1980,ni <strong>le</strong>s ressources ni <strong>le</strong>s moyens pratiques nécessaires pour<strong>le</strong>s mettre en œuvre. De nombreux établissements de santéne disposaient pas <strong>des</strong> ressources et du matériel qui <strong>le</strong>uraurait permis de fonctionner efficacement, tant et si bienque <strong>le</strong> personnel prescrivait <strong>des</strong> médicaments qui devaientêtre achetés à <strong>des</strong> détaillants privés, travaillant souventsans licence et sans supervision, et que de nombreuxpatients ne faisaient plus confiance à ces établissementspublics inefficaces et insuffisamment financés. Cette <strong>situation</strong>menaçait de réduire à néant <strong>le</strong>s acquis <strong>des</strong> années1980. Les principa<strong>le</strong>s difficultés consistaient à convaincre<strong>le</strong>s donateurs de faire de nouveaux investissements, àarrêter la réduction <strong>des</strong> budgets du secteur social en généra<strong>le</strong>t du secteur de la santé en particulier à augmenter cesbudgets, et à ramener <strong>dans</strong> <strong>le</strong> système public l’argentdépensé <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s secteurs privés et informels.L’Initiative de Bamako visait à élargir l’accès aux soinsde santé primaires en améliorant la qualité, l’efficacité, laviabilité financière et l’équité <strong>des</strong> services de santé. Lesétablissements qui y participaient ont mis en place unensemb<strong>le</strong> minimum d’activités pour répondre aux besoinssanitaires de base <strong>des</strong> communautés, en privilégiant l’accèsaux médicaments et un contact régulier entre <strong>le</strong>s prestatairesde soins et <strong>le</strong>s communautés. Partant du principe que<strong>le</strong>s communautés devraient directement participer à lagestion et au financement <strong>des</strong> stocks de médicamentsessentiels, <strong>des</strong> comités de village se sont impliqués àtoutes <strong>le</strong>s étapes de la gestion <strong>des</strong> établissements <strong>des</strong>oins, ce qui a eu <strong>des</strong> résultats positifs pour la santé<strong>des</strong> <strong>enfants</strong>, notamment en Afrique de l’Ouest.En demandant aux communautés de financer <strong>le</strong>s soins,l’objectif était de récupérer une partie de l’argent que <strong>le</strong>sfoyers dépensaient déjà <strong>dans</strong> <strong>le</strong> secteur informel et de <strong>le</strong>combiner avec <strong>le</strong>s fonds du gouvernement et <strong>des</strong> donateurspour redynamiser <strong>le</strong>s services de santé et en améliorerla qualité. Le prix <strong>des</strong> interventions <strong>le</strong>s plus uti<strong>le</strong>s étaitinférieur à celui pratiqué <strong>dans</strong> <strong>le</strong> secteur privé, et subventionnépar <strong>des</strong> marges de bénéfice et <strong>des</strong> co-paiementsplus importants sur <strong>des</strong> interventions moins prioritaires.<strong>La</strong> vaccination et la thérapeutique de réhydratation ora<strong>le</strong>étaient fournies gratuitement. Des critères locaux d’exonérationpour <strong>le</strong>s personnes pauvres ont été fixés par <strong>le</strong>scommunautés.Bien que <strong>le</strong>s pays aient suivi différentes voies pour appliquerl’Initiative de Bamako, <strong>dans</strong> la pratique, l’objectif centralétait <strong>le</strong> même : offrir un forfait de base de services intégrés<strong>dans</strong> <strong>des</strong> centres de santé redynamisés qui faisaientpayer <strong>le</strong>s usagers et géraient <strong>le</strong>ur budget avec la communauté.Plusieurs structures de soutien communes ont étéorganisées autour de ce programme de base, notammentl’approvisionnement en médicaments essentiels, laformation et la supervision, et la surveillance.Le « passage à l’échel<strong>le</strong> » a été une étape importante duprocessus de mise en œuvre. Le rythme de l’expansionvariait en fonction <strong>des</strong> ressources disponib<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong> payset à l’extérieur, <strong>des</strong> capacités loca<strong>le</strong>s, de la nécessité de travail<strong>le</strong>rassez vite pour s’adapter aux besoins croissants <strong>des</strong>communautés et <strong>des</strong> pressions exercées par <strong>le</strong>s gouvernementset <strong>le</strong>s donateurs. <strong>La</strong> plupart <strong>des</strong> pays subsahariensqui avaient adopté l’Initiative de Bamako ont effectué <strong>le</strong>urpassage à l’échel<strong>le</strong> en plusieurs phases, et plusieurs d’entreeux – plus spécifiquement <strong>le</strong> Bénin, <strong>le</strong> Mali et <strong>le</strong> Rwanda –ont obtenu de bons résultats.En substance, la mise en œuvre de l’Initiative de Bamakoa été un processus politique qui appelait une modification<strong>des</strong> schémas de l’autorité et du pouvoir existants. <strong>La</strong> participation<strong>des</strong> communautés à la gestion et au contrô<strong>le</strong> <strong>des</strong>ressources <strong>des</strong> établissements de santé a été <strong>le</strong> principalmécanisme qui garantissait la transparence <strong>des</strong> servicesde santé publics vis-à-vis <strong>des</strong> personnes qui <strong>le</strong>s utilisaient.Des comités sanitaires représentant <strong>le</strong>s communautés ontpu organiser <strong>des</strong> sessions de surveillance pendant <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s<strong>le</strong>s cib<strong>le</strong>s de couverture, <strong>le</strong>s intrants et <strong>le</strong>s dépensesétaient fixés, examinés, analysés et comparés. On estimeque l’initiative a amélioré l’accès, la disponibilité, la viabilitéfinancière et l’utilisation <strong>des</strong> services de santé <strong>dans</strong> devastes régions d’Afrique, qu’el<strong>le</strong> a durab<strong>le</strong>ment étendu lacouverture vaccina<strong>le</strong>, et qu’el<strong>le</strong> a favorisé un recours accruaux services chez <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> et <strong>le</strong>s femmes du cinquième<strong>le</strong> plus pauvre de la population.L’Initiative de Bamako comportait toutefois certaineslimitations. <strong>La</strong> quote-part dont devaient s’acquitter <strong>le</strong>sfoyers pauvres et <strong>le</strong> principe du recouvrement <strong>des</strong> coûtsont sou<strong>le</strong>vé de vives critiques, et bien que beaucoup depays africains aient adopté cette approche, <strong>le</strong> passage àl’échel<strong>le</strong> n’a pu être réalisé que <strong>dans</strong> un petit nombred’entre eux. Même <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays où l’on considère quel’Initiative a réussi, <strong>le</strong> prix à payer constituait toujours unobstac<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s pauvres au début <strong>des</strong> années 2000, etune forte proportion d’entre eux n’avaient pas recours auxservices de santé essentiels, malgré <strong>le</strong>s exonérations et <strong>le</strong>ssubventions dont ils bénéficiaient. Les difficultés auxquel<strong>le</strong>s<strong>le</strong> Bénin, la Guinée et <strong>le</strong> Mali sont toujours confrontés,comme d’autres pays africains qui ont adhéré à l’Initiative,consistent à protéger <strong>le</strong>s plus pauvres et à s’assurer que<strong>le</strong> coût n’empêche pas <strong>le</strong>s communautés pauvres et marginaliséesd’avoir accès aux services essentiels de soins <strong>des</strong>anté primaires.Voir Références, page 106.36 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>
n’avaient pas profité <strong>des</strong> progrèsde santé qui avaient contribué à cetallongement de la longévité, et lapandémie de SIDA menaçait d’inverser<strong>le</strong>s acquis <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s zones de fortepréva<strong>le</strong>nce. Pour y remédier, troisobjectifs liés à la santé figuraientau nombre <strong>des</strong> huit Objectifs duMillénaire pour <strong>le</strong> développementadoptés par 189 pays en 2000, etdont la réalisation a été fixée à l’horizon2015 (Voir Figure 1.9, page 9,pour la liste complète <strong>des</strong> OMD liésà la santé et <strong>des</strong> indicateurs associés.)Comme il est expliqué au Chapitre 1,la réalisation <strong>des</strong> OMD liés à lasanté n’a pas progressé aussi vite que<strong>le</strong>urs architectes l’avaient espéré. I<strong>le</strong>st à craindre que, faute d’un effortconcerté et durab<strong>le</strong> pour élargir l’accèsaux interventions essentiel<strong>le</strong>s aux millionsde mères et d’<strong>enfants</strong> qui en sontactuel<strong>le</strong>ment privés, de nombreuxpays rateront largement <strong>le</strong>urs cib<strong>le</strong>s,notamment en Afrique subsaharienne.Ces dernières années, plusieursréunions de haut niveau ont eu lieupour déterminer ce qui permettraitd’atteindre <strong>le</strong>s OMD, explorer <strong>le</strong>smeil<strong>le</strong>ures pratiques, s’engager àobtenir <strong>des</strong> résultats mesurab<strong>le</strong>s auniveau <strong>des</strong> pays, et pour soutenir <strong>le</strong>sajustements institutionnels pertinentsnécessaires aux niveaux national,régional ou mondial. Les participantsse sont particulièrement inquiétés durythme <strong>des</strong> progrès réalisés en Afriquesubsaharienne, région qui enregistre<strong>le</strong>s plus forts taux de mortalité <strong>des</strong>mères, <strong>des</strong> nouveau-nés et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>,et qui avance <strong>le</strong> moins vite <strong>dans</strong> laréalisation <strong>des</strong> Objectifs du Millénairepour <strong>le</strong> développement liés à lasanté. Au rythme actuel, la plupart<strong>des</strong> 46 pays d’Afrique subsaharienne– ainsi que <strong>le</strong> Soudan – n’atteindrontpas la plupart <strong>des</strong> OMD. Les projectionsétablies à ce jour indiquentque <strong>le</strong> taux de pauvreté de l’Afriquesubsaharienne, mesuré par <strong>le</strong>Figure 2.3PCIME en centre de soins externes, en centre de tri depremier niveau et à la maison pour <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> mala<strong>des</strong>de deux mois à cinq ansAiguillage urgentCENTRE DE SOINSEXTERNES• Traitements avantl’aiguillage• Conseil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s parents• Aiguil<strong>le</strong>r l’enfantCENTRE DE TRI• Triage et traitementsd’urgence• Diagnostic• Traitement• Surveillance et suiviLE PROCESSUS DE PRISE EN CHARGE INTÉGRÉECENTRE DE SOINS EXTERNESCENTRE DE SOINS EXTERNESVérifiez <strong>le</strong>s SIGNES DE DANGER• Convulsions• Léthargie/perte de conscience• Incapacité à boire/prendre <strong>le</strong> sein• VomissementsÉvaluez <strong>le</strong>sPRINCIPAUX SYMPTÔMES• Toux/difficultés à respirer• Diarrhée• Fièvre• Problèmes d’oreil<strong>le</strong>sÉvaluez la NUTRITION et <strong>le</strong>STATUT VACCINAL et <strong>le</strong>sPROBLÈMES D’ALIMENTATIONPOTENTIELSVérifiez s’il y aD’AUTRES PROBLÈMESCLASSEZ LES PROBLÈMES etIDENTIFIEZ LE TRAITEMENTÀ SUIVRETraitement en centrede soins externesCENTRE DE SOINSEXTERNES• Traiter l’infection loca<strong>le</strong>• Administrer <strong>des</strong>médicaments oraux• Conseil<strong>le</strong>r et informer<strong>le</strong> soignant• Assurer <strong>le</strong> suiviGestion à la maisonÀ LA MAISONLe soignant reçoit<strong>des</strong> conseils sur :• Le(s) traitement(s)à la maison• L’alimentation etl’administrationde flui<strong>des</strong>• Le moment où il doitrevenir immédiatement• Le suiviSource : Organisation mondia<strong>le</strong> de la Santé et Fonds <strong>des</strong>Nations Unies pour l’enfance, Model Chapter for Textbooks:Integrated Management of Childhood Illness. OMS et UNICEF,Genève et New York, 2001, p. 6.LEÇONS TIRÉES DE L’ÉVOLUTION DES SYSTÈMES ET DES PRATIQUES DE SOINS DE SANTÉ 37
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