Donner <strong>des</strong> moyens d’action aux femmes pour promouvoir la santé de la mère,du nouveau-né et de l’enfantDonner <strong>des</strong> moyens d’action aux femmes, en particulier auniveau communautaire, est essentiel à la fois pour fairebaisser <strong>le</strong> nombre de décès d’<strong>enfants</strong> de moins de 5 ans etpour atteindre <strong>le</strong> cinquième Objectif du Millénaire pour <strong>le</strong>développement, qui vise à réduire de trois quarts la mortalitématernel<strong>le</strong> d’ici à 2015. Cependant, <strong>le</strong> statut <strong>des</strong> femmes<strong>dans</strong> nombre de sociétés et <strong>le</strong>ur manque de pouvoirdécisionnel au sein du ménage constituent souvent <strong>des</strong>obstac<strong>le</strong>s qui entravent <strong>le</strong>s progrès <strong>dans</strong> d’autres secteurs.L’analyse <strong>des</strong> données réunies récemment <strong>dans</strong> 30 paysgrâce aux Enquêtes démographiques et sanitaires, parexemp<strong>le</strong>, permet de penser que <strong>dans</strong> de nombreux ménages,en particulier en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne,<strong>le</strong>s femmes ont peu d’influence sur <strong>le</strong>s décisionsconcernant la santé de <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong>, qu’il s’agisse de <strong>le</strong>urpropre santé ou de cel<strong>le</strong> de <strong>le</strong>urs <strong>enfants</strong>. Au Burkina Faso,au Mali et au Nigéria, près de 75 % <strong>des</strong> femmes interrogéesont affirmé que c’était <strong>le</strong>ur conjoint qui prenait seul <strong>le</strong>sdécisions relatives à la santé de <strong>le</strong>ur épouse. Dans <strong>le</strong>s deuxpays d’Asie du Sud soumis à l’enquête, <strong>le</strong> Bangla<strong>des</strong>h et <strong>le</strong>Népal, <strong>le</strong> taux était d’environ 50 %.Cette forme d’exclusion compromet la santé et <strong>le</strong> bien-êtrede toute la famil<strong>le</strong>, en particulier <strong>des</strong> femmes et <strong>des</strong><strong>enfants</strong>, et on peut souvent lui imputer <strong>des</strong> taux é<strong>le</strong>vés demortalité maternel<strong>le</strong> et infanti<strong>le</strong> – <strong>le</strong>s cinq pays mentionnésci-<strong>des</strong>sus font partie <strong>des</strong> 60 pays prioritaires sé<strong>le</strong>ctionnéspour la survie de l’enfant <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre de l’initiative duCompte à rebours jusqu’en 2015 (voir Figure 1.17, page 16,pour de plus amp<strong>le</strong>s détails). <strong>La</strong> <strong>situation</strong> est souventencore plus diffici<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s zones rura<strong>le</strong>s ou <strong>le</strong>s taudisurbains, où <strong>le</strong>s femmes, pour la plupart il<strong>le</strong>ttrées, se heurtentà <strong>des</strong> obstac<strong>le</strong>s socioculturels qui limitent <strong>le</strong>ur accèsaux services de santé, comme <strong>le</strong>s restrictions de mouvementqui <strong>le</strong>s empêchent de quitter <strong>le</strong> foyer ou d’avoir <strong>des</strong>contacts avec <strong>des</strong> étrangers, et font qu’el<strong>le</strong>s n’ont souventpas accès à un centre de soins ou un dispensaire.Par exemp<strong>le</strong>, en Afghanistan, <strong>le</strong>s femmes ne sont pas autoriséesà recevoir <strong>des</strong> soins médicaux <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s hôpitaux quine comptent que <strong>des</strong> effectifs masculins, tandis que <strong>le</strong>snormes culturel<strong>le</strong>s empêchent <strong>des</strong> femmes de travail<strong>le</strong>r etde suivre une formation médica<strong>le</strong> poussée.Un certain nombre de programmes <strong>des</strong>tinés aux agents <strong>des</strong>anté locaux, axés sur la formation <strong>des</strong> femmes, permettentde contourner <strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>s sexistes qui barrent laroute aux femmes. Au Bangla<strong>des</strong>h, <strong>le</strong>s agents de santélocaux formés par <strong>le</strong> BRAC sont <strong>des</strong> femmes mariées d’âgemoyen, et <strong>le</strong>urs services de santé « jusque sur <strong>le</strong> pas de laporte » permettent aux femmes de contourner <strong>le</strong>s restrictionsdu purdah qui <strong>le</strong>s empêchent de quitter <strong>le</strong>ur domici<strong>le</strong>pour se rendre seu<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> un établissement de santé. AuPakistan, où en 1999 la moitié seu<strong>le</strong>ment <strong>des</strong> femmesétaient vaccinées contre <strong>le</strong> tétanos, une campagne duMinistère de la santé a permis d’atteindre la proportion de80 % d’un groupe cib<strong>le</strong> de 5 millions de femmes en s’appuyantsur <strong>le</strong>s visites à domici<strong>le</strong> <strong>des</strong> « Dames agents <strong>des</strong>anté » (<strong>La</strong>dy Health Workers) mieux acceptées par <strong>le</strong>s femmesque <strong>le</strong>s vaccinateurs de sexe masculin.Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s interventions qui ont favorisé l’émancipationet la prise d’initiatives <strong>des</strong> femmes au niveau communautaireont éga<strong>le</strong>ment contribué à améliorer l’état <strong>des</strong>anté <strong>des</strong> femmes et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>. Au Ghana, la préva<strong>le</strong>ncede la dracunculose, une maladie propagée par l’eau quihandicape pendant plusieurs mois la victime, a été à l’origined’une vaste campagne d’éradication. Des femmesvolontaires, qui connaissaient mieux que <strong>le</strong>s hommes <strong>le</strong>ssources améliorées d’eau, sont allées distribuer <strong>des</strong> filtresde porte à porte, identifier <strong>le</strong>s approvisionnements en eaususceptib<strong>le</strong>s d’être contaminés et éduquer la communauté.Ainsi, l’incidence de la maladie a chuté de 36 % entre 2002et 2003. De même, à Porto Rico, un programme de préventionde la fièvre dengue, mené à bien par l’OMS et <strong>le</strong>sCenters for Disease Control and Prevention <strong>des</strong> États-Unis,s’est appuyé sur <strong>des</strong> femmes choisies par la communautépour promouvoir <strong>le</strong> programme. Les femmes ont fait duporte à porte, interrogeant <strong>le</strong>s chefs de famil<strong>le</strong> et inspectant<strong>le</strong>s lieux à la recherche de sites de reproduction <strong>des</strong> vecteurs.El<strong>le</strong>s ont aussi participé aux activités loca<strong>le</strong>s de sensibilisationde la communauté, et notamment à la créationd’une exposition sur la prévention de la dengue <strong>dans</strong> <strong>le</strong>supermarché local. Grâce à cette stratégie, 20 % <strong>des</strong> ménagesont adhéré à la campagne.Voir Références, page 105.de la communauté de <strong>le</strong>s entreteniret de <strong>le</strong>s utiliser. Il faut apprendreaux <strong>enfants</strong> à se laver <strong>le</strong>s mains et àavoir une bonne hygiène, <strong>des</strong> habitu<strong>des</strong>qui doivent être cultivées à lamaison, à l’éco<strong>le</strong>, chez <strong>le</strong>s voisins etpar <strong>le</strong>s amis.Partie intégrante d’un système <strong>des</strong>anté plus large, <strong>le</strong>s partenariats communautaires<strong>dans</strong> <strong>le</strong> secteur <strong>des</strong> soinsde santé primaire peuvent avoir unedoub<strong>le</strong> fonction : engager activement<strong>le</strong>s membres de la communauté àjouer <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> d’agents de santé etmobiliser la communauté pourqu’el<strong>le</strong> soutienne l’amélioration <strong>des</strong>pratiques sanitaires. Ils peuvent aussistimu<strong>le</strong>r la demande de services <strong>des</strong>anté de qualité auprès <strong>des</strong> gouvernements.<strong>La</strong> participation communautairefavorise l’appropriation <strong>des</strong>interventions par la communauté.El<strong>le</strong> permet aussi de revitaliser unsystème de santé sclérosé par unebureaucratie trop lourde et d’atteindre<strong>le</strong>s groupes <strong>le</strong>s plus isolés ouexclus. Comme <strong>le</strong> démontreront <strong>le</strong>schapitres qui suivent, de nombreuxpays, même parmi <strong>le</strong>s plus pauvres20 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE <strong>2008</strong>
© UNICEF/HQ06-2640/Tom PietrasikQuand on permet aux femmes de prendre <strong>des</strong> décisions <strong>dans</strong> <strong>le</strong> domaine de la santé, <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> se portent mieux. Discussion sur <strong>le</strong>ssoins de santé lors d’une réunion en Inde.du <strong>monde</strong>, ont mis en place <strong>des</strong> programmesde santé communautairesqui ont été couronnés de succès. Ils’agit maintenant de tirer <strong>le</strong>s <strong>le</strong>çonsde l’expérience, d’élargir <strong>le</strong>s programmeset d’atteindre <strong>le</strong>s millions d’<strong>enfants</strong>laissés pour compte par <strong>le</strong>s systèmesde santé.Créer un milieu favorab<strong>le</strong> auxstratégies en faveur de lasurvie de l’enfantLes perspectives de survie de l’<strong>enfants</strong>ont modelées par <strong>le</strong> contexte institutionne<strong>le</strong>t environnemental <strong>dans</strong><strong>le</strong>quel vivent <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong> et <strong>le</strong>ursfamil<strong>le</strong>s. Il n’est pas surprenant, parexemp<strong>le</strong>, que <strong>le</strong>s taux de mortalité<strong>des</strong> nourrissons et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> soient<strong>le</strong>s plus é<strong>le</strong>vés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s pays <strong>le</strong>s pluspauvres, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s districts et <strong>le</strong>s communautés<strong>le</strong>s plus démunis, isolés,incultes et marginalisés et <strong>dans</strong> <strong>le</strong>spays ravagés par la guerre civi<strong>le</strong> etaffaiblis par, une mauvaise gouvernanceet un sous-investissementchronique <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s systèmes de santépublique et <strong>le</strong>s infrastructures physiques.Sur 11 pays où 20 % au moins<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> meurent avant l’âge de5 ans – Afghanistan, Angola,Burkina Faso, Guinée-Bissau, Guinéeéquatoria<strong>le</strong>, Libéria, Mali, Niger,République démocratique du Congo,Sierra Leone et Tchad 23 – plus de lamoitié ont subi un conflit armé gravedepuis 1989. De même, <strong>le</strong>s États fragi<strong>le</strong>s,caractérisés par <strong>des</strong> institutionsfaib<strong>le</strong>s gangrenées par une forte corruption,l’instabilité et un état dedroit précaire, sont souvent incapab<strong>le</strong>sde fournir <strong>des</strong> services de base à<strong>le</strong>urs habitants.Il arrive que <strong>le</strong>s facteurs institutionnelset environnementauxsoient <strong>des</strong> éléments déterminantspour la survie de l’enfant. Dans <strong>le</strong>spays où <strong>le</strong> SIDA a atteint <strong>le</strong> niveaud’épidémie, par exemp<strong>le</strong>, la luttecontre ce syndrome est déterminantepour la survie de l’enfant.Face à une épidémie de cette natureet d’une tel<strong>le</strong> envergure, toutes <strong>le</strong>sautres interventions seront vaines si<strong>le</strong> problème du SIDA n’est pas prisen compte. Les pays qui souffrentd’insécurité alimentaire ou qui sontexposés aux sécheresses afficherontaussi <strong>des</strong> résultats médiocres entermes de survie de l’enfant. Unrégime alimentaire non diversifiéentraîne une malnutrition chroniquechez <strong>le</strong>s <strong>enfants</strong>, <strong>le</strong>s fragilisantet <strong>le</strong>s exposant, en fin de compte,à la mort.LA SURVIE DE L’ENFANT : OÙ EN SOMMES-NOUS ? 21
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