Développement durableAgenda 21 : en 2012, <strong>Sarrebourg</strong> a mis l’accent sur l’écologieEn 2009, <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> <strong>Sarrebourg</strong> s’est engagée dans une démarched’Agenda 21 : initier une démarche d’Agenda 21 local permet d’amplifier,<strong>de</strong> renforcer et <strong>de</strong> généraliser les pratiques en faveur du développementdurable en apportant un cadre <strong>de</strong> référence, tout enfavorisant <strong>la</strong> participation et <strong>la</strong> mobilisation <strong>de</strong> chacun autour <strong>de</strong> ceprojet. Par son Agenda 21, <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> <strong>Sarrebourg</strong> a donc choisi <strong>de</strong> fairedu développement durable son fil conducteur dans <strong>la</strong> mise en œuvre<strong>de</strong>s projets pour les années <strong>à</strong> venir.Une <strong>de</strong>s actions emblématiques <strong>de</strong> cette année 2012 est <strong>la</strong> réduction<strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s produits phytosanitaires pour l’entretien <strong>de</strong>nos espaces verts.Le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie organique au XX ème siècle a permisd’é<strong>la</strong>borer <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s particulièrement efficaces rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>venusindispensables aux pratiques agricoles, qui se sont étenduespetit <strong>à</strong> petit aux jardins <strong>de</strong>s particuliers.En effet, malgré leur efficacité et leur <strong>la</strong>rge utilisation, ces produitssont loin d’être sans risque car leurs effets ne se limitent malheureusementpas aux parasites ou aux organismes visés : les résidus<strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s se retrouvent dans les eaux <strong>de</strong>s rivières et les nappesphréatiques, dans l’air et dans les eaux <strong>de</strong> pluie, dans les sols, maisaussi dans les fruits, légumes, céréales et produits d’origine animale.Cette contamination préoccupante a conduit les pouvoirs publics <strong>à</strong>faire évoluer les réglementations et <strong>à</strong> mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s programmesd’action visant <strong>à</strong> réduire les risques.Qu’est-ce qu’un produit phytosanitaire ?Un pestici<strong>de</strong>, appelé aussi produit phytosanitaire ou phytopharmaceutique,est une substance conçue pour détruire ou freiner <strong>la</strong> croissance<strong>de</strong>s végétaux indésirables et <strong>de</strong>s organismes jugés nuisibles.Ses usages sont agricoles, mais aussi urbains ou domestiques.Parmi les différents groupes <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s, on en distingue troisprincipaux :•••Les insectici<strong>de</strong>s (qui détruisent les insectes, amis ou ennemis dujardinier).Les fongici<strong>de</strong>s (qui détruisent les champignons).Les herbici<strong>de</strong>s (qui détruisent les p<strong>la</strong>ntes jugées indésirables).Quel est le but <strong>de</strong> cette démarche ?•••Traiter mieux en connaissant mieux les produits phytosanitairespour mieux les utiliser et ainsi limiter les risques pour les utilisateurs,le public et l’environnement.Traiter moins en raisonnant et en repensant l’entretien <strong>de</strong> tousles espaces communaux pour aboutir <strong>à</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’unegestion différentiée.Faire appel <strong>à</strong> <strong>de</strong>s techniques d’entretien autres que chimiqueset en privilégiant une gestion simplifiée et plus naturelle <strong>de</strong>sespaces.C’est pourquoi <strong>de</strong>puis juillet 2011, <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> <strong>Sarrebourg</strong> a initiéune démarche visant <strong>à</strong> réduire l’utilisation <strong>de</strong> produits phytosanitairesdans l’entretien <strong>de</strong>s espaces communaux, appelée démarche« Zéro-Phyto ».<strong>Bien</strong> <strong>vivre</strong> <strong>à</strong> <strong>Sarrebourg</strong>-N°61 / 12
Développement durableEt <strong>à</strong> <strong>Sarrebourg</strong> ?Le service <strong>de</strong>s espaces verts <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville, très impliqué dans <strong>la</strong> démarcheAgenda 21 et soucieux <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité du patrimoine naturel <strong>de</strong><strong>Sarrebourg</strong>, a changé ses habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> travail pour se tourner vers <strong>de</strong>stechniques alternatives d’entretien. « Le Service débute le désherbageen avril dès l’apparition <strong>de</strong>s premières adventices et se termine débutnovembre. Par <strong>de</strong>s techniques préventives, nous cherchons <strong>à</strong> réduire<strong>la</strong> pousse <strong>de</strong>s adventices pour limiter les interventions toujours coûteuses.Les massifs sont les premiers concernés par <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>nouvelles techniques : nous les protégeons par <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes couvre-solou par <strong>de</strong>s pail<strong>la</strong>ges, qui outre leur fonction protectrice, permettent <strong>de</strong>fertiliser naturellement les sols. Le grand choix <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes et <strong>de</strong> matériauxpermet <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s massifs ne nécessitant qu’un minimum d’entretien.Le gain <strong>de</strong> temps pour le désherbage <strong>de</strong>s massifs permet d’enconsacrer davantage aux techniques curatives. » explique ChristopheHeitzmann, responsable <strong>de</strong>s serres municipales.« Pour notre commune, <strong>la</strong> première technique alternative curative estle ba<strong>la</strong>yage très régulier. En effet, le fait <strong>de</strong> retirer fréquemment <strong>de</strong>s dépôts<strong>de</strong> matières organiques et <strong>de</strong> graines <strong>de</strong> <strong>la</strong> voirie, en même tempsque <strong>la</strong> poussière, les feuilles mortes et les détritus, permet <strong>de</strong> limiterl’apparition <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes spontanées. En complément, nous utilisonsd’autres techniques <strong>de</strong> désherbage écologique mécanique ou manuel,thermique et <strong>à</strong> vapeur d’eau chau<strong>de</strong>.»Pour l’année 2012, le service <strong>de</strong>s espaces verts a diminué <strong>de</strong> moitié lecoût du désherbage et poursuit ses efforts pour encore améliorer leservice rendu aux <strong>Sarrebourg</strong>eois. A noter également que cette actionest transversale et touche au domaine du social, puisque le désherbagea été effectué en quasi-totalité grâce aux chantiers d’insertion.AGENDA 21ZOOM SUR… Les différentes techniques alternatives d’entretien <strong>de</strong>s espaces vertsLes techniques préventivesPour éviter d’avoir <strong>à</strong> traiter chimiquement, une <strong>de</strong>s solutions est d’agir en amont, afin d’empêcher cette végétation «indésirable» <strong>de</strong> pousser.•••le pail<strong>la</strong>ge : il a pour objectifs d’empêcher <strong>la</strong> croissance <strong>de</strong>s herbes indésirables en les privant <strong>de</strong> lumière, <strong>de</strong> limiter l’évapotranspiration(permet <strong>de</strong> limiter l’arrosage), <strong>de</strong> favoriser <strong>la</strong> vie microbienne et d’auxiliaires (ver <strong>de</strong> terre : permet d’enrichir le substrat) et d’enrichir lesol en matière organique.les p<strong>la</strong>ntes couvre sols : elles permettent d’occuper un espace susceptible d’être envahi par <strong>de</strong>s herbes indésirables, tout en offrant unentretien minimum et une certaine esthétique. Elles peuvent être installées sur <strong>de</strong>s talus, dans <strong>de</strong>s massifs d’arbustes, aux pieds d’arbresou <strong>de</strong> haies...le bon entretien <strong>de</strong>s pelouses : il permet <strong>de</strong> limiter l’extension <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies et le développement <strong>de</strong>s herbes indésirables (éviter <strong>de</strong>stontes trop rases, corriger le pH du sol, aérer le sol…).Les techniques curatives•••le désherbage manuel : binettes, couteaux et assimilésle désherbage mécanique : ba<strong>la</strong>yeusele désherbage thermique : eau chau<strong>de</strong>, vapeur ou f<strong>la</strong>mme directeCes techniques d’entretien, plus écologiques et respectueuses <strong>de</strong> l’environnement, incitent également <strong>à</strong> changer notre regard sur l’image etl’idée que nous nous faisons <strong>de</strong>s espaces verts : <strong>la</strong> présence d’herbes spontanées, dans un jardin ou en ville, ne doit pas être perçue systématiquementcomme « sale » ou comme un défaut d’entretien. Il est important <strong>de</strong> pouvoir accepter <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> cette végétation spontanéeintégrée <strong>à</strong> l’espace urbain, comme l’on déj<strong>à</strong> fait d’autres villes <strong>de</strong> France et d’Europe.<strong>Bien</strong> <strong>vivre</strong> <strong>à</strong> <strong>Sarrebourg</strong>-N°61 / 13