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Wallonie 117 - Conseil économique et social de la région wallonne

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5 Actualités : 27 L'invité : 30Nouvelle Assemblée<strong>et</strong> nouveau Prési<strong>de</strong>ntpour le CESWSommaire1 éditorialActualités2 > Nouvelle Assemblée <strong>et</strong> nouveau Prési<strong>de</strong>nt pour le CESW5 > Le Premier Ministre, E. Di Rupo au CESW6 > Publications : Regards sur <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong> 20138 > Rapport d’activité 20129 > Suivez le CESW sur les réseaux sociaux !10 > Ce<strong>la</strong> se passe au <strong>Conseil</strong> : Conférence sur l'entrepreneuriat wallon11 > Les Fonds structurels européens12 > Entreprises, chercheurs, le Prix Zénobe 2013 est <strong>la</strong>ncé !14 En brefAndré B<strong>la</strong>vierDossier :La politique <strong>wallonne</strong><strong>de</strong> l’eauLes avis15 > Liste <strong>de</strong>s avis adoptés entre 1/03/2013 <strong>et</strong> le 15/05/201316 > La Dynamique Horizon 202218 > La stratégie aéroportuaire en <strong>Wallonie</strong>20 > Stages <strong>de</strong> transition22 > Rapport <strong>de</strong> l’Envoyé PME wallon24 > Un parcours d’accueil pour les primo-arrivants25 > L’organisation du marché régional <strong>de</strong> l’électricitéL’invité27 > André B<strong>la</strong>vier : «Nous vivons un véritable tsunami numérique»Dossier30 > La politique <strong>wallonne</strong> <strong>de</strong> l’eau31 > La Directive-cadre sur l’eau37 > La structure du prix <strong>de</strong> l’eau en <strong>Wallonie</strong>43 > Le schéma régional <strong>de</strong>s ressources en eau> Interviews:41 > Jean-Luc Martin (SPGE) :«La <strong>Wallonie</strong> applique le coût-vérité»44 > Eric Smit (SWDE) :«Pour une meilleure exploitation <strong>de</strong>s ressources en eau»Zoom48 > Le CWEHF sur les réseaux sociaux49 > Le Tome 24 du Bull<strong>et</strong>in <strong>de</strong> <strong>la</strong> CRMSF vient <strong>de</strong> paraîtreLivres50 > Sélection d’ouvrages du Centre <strong>de</strong> Documentation du CESW53 > Et dans notre bibliothèque numérique<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


L’éditoLe 3 juin <strong>de</strong>rnier, le CESW renouve<strong>la</strong>it ses instances selon les procédures prévues dansson décr<strong>et</strong> constitutif du 25 mai 1983. Cinquante membres <strong>de</strong> notre institution, àprésent trentenaire, ont été désignés par arrêté du Gouvernement wallon pour unedurée <strong>de</strong> quatre ans. C’est ici l’occasion <strong>de</strong> rappeler que le <strong>Conseil</strong> est un organe paritairepuisque 25 membres sont désignés sur proposition <strong>de</strong>s organisations représentatives <strong>de</strong>semployeurs sur base d’un accord intervenu entre elles <strong>et</strong> 25 membres, sur proposition <strong>de</strong>sorganisations représentatives <strong>de</strong>s travailleurs, sur base du résultat <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières élections<strong>social</strong>es. C<strong>et</strong>te parité est strictement respectée dans toutes les structures du <strong>Conseil</strong> puisqu’elleest non seulement le fait <strong>de</strong> l’Assemblée générale mais se r<strong>et</strong>rouve aussi au niveau du Bureaudu <strong>Conseil</strong> ainsi que <strong>de</strong>s différentes Commissions.Dans <strong>la</strong> foulée, <strong>la</strong> nouvelle assemblée a désigné un nouveau Prési<strong>de</strong>nt <strong>et</strong> trois vice-Prési<strong>de</strong>nts.Ces mandats, d’une durée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans, s’inscrivent également dans une logique d’équilibreselon un principe d’alternance entre une prési<strong>de</strong>nce exercée par un représentant du bancpatronal <strong>et</strong> une autre exercée par un représentant du banc syndical. C’est ainsi que MonsieurVincent Reuter, Administrateur délégué <strong>de</strong> l’Union <strong>wallonne</strong> <strong>de</strong>s entreprises vient <strong>de</strong> succé<strong>de</strong>rà Monsieur Thierry Bodson, Secrétaire général <strong>de</strong> <strong>la</strong> FGTB <strong>wallonne</strong>.Parité, équilibre, alternance : autant d’éléments qui assoient <strong>la</strong> crédibilité du <strong>Conseil</strong> <strong>et</strong>garantissent <strong>la</strong> continuité <strong>et</strong> <strong>la</strong> cohérence <strong>de</strong> c<strong>et</strong> organe <strong>de</strong> <strong>la</strong> concertation <strong>social</strong>e au seinduquel, fine finalis, c’est le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche du consensus qui gui<strong>de</strong> toute son actiond’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> décision.Jean-Pierre DawanceSecrétaire général1<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


ActualitésNouvelle Assemblée<strong>et</strong> nouveau Prési<strong>de</strong>ntpour le CESWCe lundi 3 juin 2013, l’Assemblée générale du <strong>Conseil</strong> économique <strong>et</strong> <strong>social</strong> <strong>de</strong> <strong>Wallonie</strong> aété renouvelée, le mandat <strong>de</strong>s 50 membres étant arrivé au terme <strong>de</strong>s 4 ans. L’Assemblée adésigné le Prési<strong>de</strong>nt du CESW pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2013-2015 : il s’agit <strong>de</strong> M. Vincent Reuter(UWE). Administrateur délégué <strong>de</strong> l’Union <strong>wallonne</strong> <strong>de</strong>s Entreprises, M. Reuter est membre <strong>de</strong>l’Assemblée générale <strong>et</strong> du Bureau du CESW <strong>de</strong>puis 2002 <strong>et</strong> a déjà été Prési<strong>de</strong>nt du CESW, <strong>de</strong>2005 à 2007.2La réunion <strong>de</strong> l’Assemblée du 3 juin a été suivie d’une séance à<strong>la</strong>quelle ont participé une centaine <strong>de</strong> personnes, parmi lesquellesplusieurs Ministres <strong>de</strong>s Gouvernements régionaux<strong>et</strong> communautaires ainsi que <strong>de</strong>s représentants du mon<strong>de</strong> politique,économique <strong>et</strong> <strong>social</strong>. Lors <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te séance, le Prési<strong>de</strong>nt sortant,M. Th Bodson, le nouveau Prési<strong>de</strong>nt du CESW, M. V. Reuter <strong>et</strong> leMinistre-Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>, M. R. Demotte sont intervenussuccessivement.Le Prési<strong>de</strong>nt sortant, M. Thierry Bodson, a d’emblée souligné àquel point <strong>la</strong> Prési<strong>de</strong>nce du <strong>Conseil</strong> économique <strong>et</strong> <strong>social</strong> est uneexpérience extrêmement enrichissante. Dans son intervention,M. Th. Bodson est revenu sur le contexte global dans lequel il aexercé son mandat : <strong>la</strong> situation économique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>, suite à<strong>la</strong> crise économique <strong>et</strong> financière <strong>de</strong> 2008, tout d’abord ; mais aussi<strong>la</strong> 6 ème réforme <strong>de</strong> l’Etat <strong>et</strong> les transferts <strong>de</strong> compétences prévus parc<strong>et</strong>te importante réforme. Le Prési<strong>de</strong>nt sortant a évoqué <strong>la</strong> nécessitéd’améliorer l’enseignement ainsi que <strong>la</strong> formation, rappe<strong>la</strong>nt quele CESW a eu l’opportunité <strong>de</strong> prendre connaissance du Rapportétabli en <strong>la</strong> matière par le consultant Mc Kinsey. Il a également faitpart du fait que le P<strong>la</strong>n Marshall 2.Vert n’a pas <strong>la</strong> même visibilité quele premier P<strong>la</strong>n Marshall : «On sent que l’on est <strong>la</strong> recherche d’unsecond souffle, peut-être à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion inhérente au P<strong>la</strong>nMarshall 2.Vert».<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Une (r)évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> concertation<strong>social</strong>ePoursuivant son intervention, M. Thierry Bodson a longuement évoquéles perspectives dressées par <strong>la</strong> 6 ème réforme <strong>de</strong> l’Etat <strong>et</strong> lesconséquences pour <strong>la</strong> concertation <strong>social</strong>e en <strong>Wallonie</strong>. «Le CESWa réalisé un important travail d’analyse, qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> baliser lesconséquences concrètes que ces transferts <strong>de</strong> compétences aurontsur les politiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>. Il faut accélerer <strong>la</strong> préparation <strong>de</strong><strong>la</strong> réception <strong>de</strong> ces transferts <strong>de</strong> compétences <strong>et</strong> avoir une visionc<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon dont nous voulons utiliser ces nouvelles compétences.»Outre les questions re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> ces compétences,les questions du rôle <strong>de</strong>s interlocuteurs sociaux wallons <strong>et</strong><strong>de</strong> l’avenir <strong>de</strong> <strong>la</strong> concertation <strong>social</strong>e sont elles-aussi primordiales :«Maintenir <strong>la</strong> concertation <strong>social</strong>e après les transferts, est pour nousun véritable défi», a constaté le Prési<strong>de</strong>nt sortant. «Il faut bien comprendreque <strong>la</strong> pire <strong>de</strong>s choses, ce serait que ces transferts <strong>de</strong>scompétences vers les Régions s’accompagnent d’un abandon <strong>de</strong> <strong>la</strong>concertation <strong>social</strong>e pour l’ensemble <strong>de</strong> ces matières. Il faut donnermaintenant un coup d’accélérateur pour voir comment on va organiserc<strong>et</strong>te concertation <strong>social</strong>e en <strong>Wallonie</strong>. Où ? Avec qui ? Faut-ilformer l’équivalent d’un Groupe <strong>de</strong>s dix ? Quel est le rôle du <strong>Conseil</strong>économique <strong>et</strong> <strong>social</strong> <strong>de</strong> <strong>Wallonie</strong> dans ce cadre ? Aujourd’hui, notreconcertation, qui consiste principalement en un rôle d’avis, va évoluervers un rôle <strong>de</strong> négociation <strong>et</strong> <strong>de</strong> propositions. Il y a donc unevéritable évolution, pour ne pas dire une révolution, par rapport à<strong>la</strong> concertation <strong>et</strong> il faudra <strong>la</strong> construire ensemble au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong>Wallonnie dans les semaines <strong>et</strong> les mois qui viennent».M. Th. Bodson a ensuite p<strong>la</strong>idé pour l’organisation <strong>de</strong> rencontresthématiques plus régulières avec le Gouvernement wallon ; il a égalementsouligné l’intérêt, pour le CESW, d’avoir davantage d’explicationslorsqu’un avis du <strong>Conseil</strong> n’est pas suivi.Avant <strong>de</strong> passer <strong>la</strong> parole à son successeur, M. Th. Bodson a concluson intervention en remerciant l’ensemble du personnel du CESW.«L’avenir est ce que nous en ferons»Prenant <strong>la</strong> parole, M. Vincent Reuter a tout d’abord tenu à remercierson prédécesseur pour tout <strong>la</strong> travail accompli pendant <strong>la</strong> durée <strong>de</strong>son mandat. Il a ensuite développé les éléments <strong>de</strong> contexte qui luiparaissent essentiels, à savoir <strong>la</strong> crise économique que traversent <strong>la</strong><strong>Wallonie</strong>, <strong>la</strong> Belgique <strong>et</strong> les autres pays européens, mais pas uniquement: «A côté <strong>de</strong> c<strong>et</strong> événement majeur, nous avons évi<strong>de</strong>mmentd’autres défis <strong>et</strong> d’attentes <strong>de</strong> société. L’un d’entre eux consistedans le vieillissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion qui, sous diverses formes, vaengendrer une mutation profon<strong>de</strong> dans nos sociétés occi<strong>de</strong>ntales.L’avenir est en gran<strong>de</strong> partie ce que nous en ferons, mais je croisqu’il faut être tous conscients du fait que ce sera tout sauf facile.Nous le savons, nous ne sommes pas au bout du chemin. Il estencore long à parcourir mais on peut dire que nous avons j<strong>et</strong>é lesassises d’un proj<strong>et</strong> économique <strong>et</strong> <strong>social</strong> qui, probablement, nousperm<strong>et</strong>tront d’envisager l’avenir avec plus <strong>de</strong> sérénité que ce n’étaitle cas dans le passé».Le nouveau Prési<strong>de</strong>nt du CESW a poursuivi son intervention en évoquantle rôle du <strong>Conseil</strong> économique <strong>et</strong> <strong>social</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong> dansce contexte: «Nous sommes très preneurs d’une col<strong>la</strong>boration pluspoussée avec le Gouvernement <strong>et</strong> souhaitons que les rencontresentre le <strong>Conseil</strong> économique <strong>et</strong> <strong>social</strong> <strong>et</strong> le Gouvernement soientles plus satisfaisantes possibles pour les <strong>de</strong>ux parties. Par ailleurs,le <strong>Conseil</strong> économique <strong>et</strong> <strong>social</strong> est une forte puissance d’étu<strong>de</strong>s<strong>et</strong> <strong>de</strong> travail. La démonstration a déjà été faite à maintes reprisesmais plus récemment notamment dans le cadre <strong>de</strong>s travaux sur <strong>la</strong>réforme <strong>de</strong> l’Etat», a indiqué M. V. Reuter.<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Le Premier Ministre,M. Elio Di Rupo,au CESWLe lundi 6 mai, le CESW a reçu un invité <strong>de</strong> marque en <strong>la</strong> personnedu Premier Ministre, M. Elio Di Rupo. La visite d’unPremier Ministre en fonction constituait une première, dansl’histoire du <strong>Conseil</strong> économique <strong>et</strong> <strong>social</strong> <strong>de</strong> <strong>Wallonie</strong> !Lors <strong>de</strong> sa conférence intitulée «La Belgique <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>, quellesperspectives ?», M. Elio Di Rupo a fait le point sur <strong>la</strong> situation économique<strong>et</strong> politique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Belgique <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>. Après avoirrappelé le contexte politique <strong>de</strong> notre pays suite aux élections fédérales<strong>de</strong> 2010, le Premier Ministre a, chiffres à l’appui, démontré <strong>la</strong>nécessité <strong>de</strong> réduire le déficit public, tout en insistant sur l’obligationdu respect <strong>de</strong>s règles européennes d’assainissement budgétaire.Dans un contexte <strong>de</strong> réforme <strong>de</strong> l’Etat, il a insisté sur l’extrêmeurgence pour <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong> <strong>de</strong> poursuivre son développement, auregard <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation <strong>de</strong> notre région en termes d’emplois <strong>et</strong> <strong>de</strong>prestations <strong>social</strong>es. «L’heure est au réveil <strong>et</strong> à <strong>la</strong> dynamique positiveentre les principaux acteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> société : les responsablespolitiques, les patrons <strong>et</strong> les syndicats. Il est <strong>de</strong> notre responsabilitéà tous <strong>de</strong> saisir l’ensemble <strong>de</strong>s problèmes à bras le corps pour donnerun avenir aux Wallons <strong>et</strong> aux Wallonnes, <strong>et</strong> tout particulièrementles jeunes» a conclu M E. Di Rupo.5<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


PublicationsRegards sur <strong>la</strong><strong>Wallonie</strong> – Edition 2013L’édition 2013 <strong>de</strong> «Regards sur <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>» est parue mi-juin. C<strong>et</strong>te publication annuelle du CESWcomporte <strong>de</strong>ux parties : <strong>la</strong> première partie, intitulée «Introduction socio-économique», présente<strong>et</strong> commente les principaux chiffres socio-économiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>. La <strong>de</strong>uxième partie portesur les «Premières leçons <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise» <strong>et</strong> propose <strong>de</strong>s éléments d’analyse <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> <strong>la</strong>crise financière, économique <strong>et</strong> <strong>social</strong>e actuelle.Cover Regards2013_Cover Regards2011 17/05/13 15:16 Page1Introduction socio-économique6Pour <strong>la</strong> quatrième année consécutive, «Regards sur <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>»comporte <strong>de</strong>ux parties. La première partie, qui s’inscrit dans <strong>la</strong> tradition<strong>de</strong> <strong>la</strong> publication, est un parcours macro-économique qui vise àprésenter les grands indicateurs <strong>et</strong> qui perm<strong>et</strong>, année après année,<strong>de</strong> suivre les évolutions économiques, <strong>social</strong>es <strong>et</strong> environnementales,en <strong>Wallonie</strong>. Elle a pour ambition <strong>de</strong> présenter <strong>de</strong> manièrecon<strong>de</strong>nsée mais précise les <strong>de</strong>rnières statistiques officielles concernant<strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong> dans les domaines <strong>de</strong> l’économie, <strong>de</strong> l’emploi <strong>et</strong> <strong>de</strong><strong>la</strong> formation, <strong>de</strong> l’environnement, <strong>de</strong> <strong>la</strong> démographie <strong>et</strong> <strong>de</strong>s financespubliques.Dans le vol<strong>et</strong> économique, sont présentés les indicateurs re<strong>la</strong>tifs à<strong>la</strong> croissance économique, aux créations d’entreprises, aux exportations,aux investissements régionaux <strong>et</strong> en provenance d’investisseursétrangers, à l’innovation <strong>et</strong> à <strong>la</strong> simplification administrative.Le vol<strong>et</strong> emploi <strong>et</strong> formation se concentre d’une part, sur le marché<strong>de</strong> l’emploi (popu<strong>la</strong>tion active, emploi, chômage <strong>et</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’emploi)<strong>et</strong> son évolution <strong>et</strong> d’autre part, sur le rôle fondamental querevêtent l’éducation <strong>et</strong> <strong>la</strong> formation notamment sur <strong>la</strong> compétitivité,Rue du Vertbois 13C4000 Liègel’innovation, l’attractivité <strong>et</strong> <strong>la</strong> croissance d’une région.BelgiqueTél. {04} 232 98 11Fax {04} 232 98 10info@cesw.behttp://www.cesw.beLa partie consacrée à l’environnement détaille les <strong>de</strong>rniers chiffresre<strong>la</strong>tifs aux émissions <strong>de</strong> gaz à eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> serre, aux particules, auxsubstances acidifiantes <strong>et</strong> à l’eau puis présente une comparaison<strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> l’électricité <strong>et</strong> du gaz <strong>de</strong> <strong>la</strong> Belgique par rapport à l’Allemagne,<strong>la</strong> France, les Pays-Bas <strong>et</strong> le Royaume-Uni.Le vol<strong>et</strong> démographique abor<strong>de</strong> successivement les <strong>de</strong>rnierschiffres <strong>de</strong> mouvements <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion, d’espérance <strong>de</strong> vie,20051CESRWxxxRegardssur <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>Edition 2013<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


d’indicateurs re<strong>la</strong>tifs au vieillissement ainsi que les <strong>de</strong>rnières perspectives<strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion établies par le Bureau du P<strong>la</strong>n.Enfin, le <strong>de</strong>rnier vol<strong>et</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te première partie propose les <strong>de</strong>rnierséléments re<strong>la</strong>tifs aux finances publiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> Belgique <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>Wallonie</strong>.Les premières leçons <strong>de</strong> <strong>la</strong> criseComme dans les éditions précé<strong>de</strong>ntes, <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> partie se veutdavantage ancrée sur l’actualité. Les éditions 2011 <strong>et</strong> 2012 étaientconsacrées aux réformes institutionnelles (2011) <strong>et</strong> aux transferts<strong>de</strong> compétence (2012). C<strong>et</strong>te édition 2013 renoue avec <strong>la</strong> démarche<strong>de</strong> 2010, qui s’était penchée sur <strong>de</strong>s éléments d’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> criseéconomique subséquente à <strong>la</strong> crise financière <strong>de</strong> 2008-2009. Eneff<strong>et</strong>, il est apparu utile <strong>de</strong> revenir sur les conséquences <strong>de</strong> <strong>la</strong> crisefinancière, économique <strong>et</strong> <strong>social</strong>e actuelle, qui a débuté en 2008 (1).Même si les données disponibles ne perm<strong>et</strong>tent pas encore d’analyserles conséquences structurelles <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te crise, les évolutionsobservées <strong>de</strong>puis 2007 peuvent nous indiquer les domaines où lesconséquences <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise persistent. Cinq thèmes sont analysés :l’économie, le marché du travail, les ménages, les finances publiques<strong>et</strong> l’énergie. Pour chacun d’eux, <strong>de</strong>s indicateurs significatifssont suivis <strong>de</strong> 2007 à 2011 ou 2012.Au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> <strong>la</strong> profon<strong>de</strong> crise économique <strong>et</strong> financière <strong>de</strong>2009, l’Union européenne a rapi<strong>de</strong>ment repris le chemin <strong>de</strong> <strong>la</strong>croissance en 2010. C<strong>et</strong>te reprise fut toutefois <strong>de</strong> courte durée. Eneff<strong>et</strong>, après une année 2011 qui s’est achevée en <strong>de</strong>mi-teinte, bonnombre <strong>de</strong> pays membres <strong>de</strong> l’Union ont à nouveau dû faire faceà un important repli <strong>de</strong> leurs activités économiques en 2012. Lesconséquences <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise financière sont donc encore bel <strong>et</strong> bienprésentes <strong>et</strong> continuent à peser sur le développement économique<strong>de</strong> l’Union européenne. Le chômage poursuit son augmentation enEurope mais <strong>la</strong> situation est très contrastée d’un Etat membre àl’autre. Le nombre d’emplois a diminué en 2012, après une légèreaugmentation en 2011. Après avoir atteint un somm<strong>et</strong> en 2009, ledéficit public <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s Etats membres a commencé à baisseren 2010.L’évolution du marché du travail en temps <strong>de</strong> crise est illustrée autravers <strong>de</strong> l’examen d’indicateurs plus spécifiques : les créations <strong>et</strong><strong>de</strong>structions d’emploi, le recours au travail intérimaire, l’évolution<strong>et</strong> <strong>la</strong> satisfaction <strong>de</strong>s offres d’emploi, les pertes d’emplois liées auxfaillites, les licenciements collectifs, l’évolution du chômage temporaire<strong>et</strong> du chômage <strong>de</strong> longue durée. Malgré leur taux <strong>de</strong> chômagebien plus élevé, <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong> <strong>et</strong> Bruxelles présentent, <strong>de</strong>puis 2005,une dynamique <strong>de</strong> l’emploi plus prononcée que <strong>la</strong> F<strong>la</strong>ndre. L’activitédu secteur <strong>de</strong> l’intérim est n<strong>et</strong>tement corrélée à <strong>la</strong> conjoncture économique.Le recours (ou non) à <strong>de</strong>s travailleurs intérimaires, utilisécomme un outil <strong>de</strong> flexibilité par les entreprises, fluctue fortement.Les conséquences négatives <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise se ressentent dans ce secteurdès le 4 ème trimestre 2008 <strong>et</strong> durant toute l’année 2009. Une reprised’activité survient début 2010, jusque mi-2011. A partir du 3 èm<strong>et</strong>rimestre 2011, <strong>et</strong> durant l’année 2012, le secteur du travail intérimairedécline à nouveau. L’évolution du nombre d’offres d’emploissuit <strong>la</strong> même évolution dans le temps que l’intérim. Depuis 2008,le nombre <strong>de</strong> faillites d’entreprises dont le siège <strong>social</strong> est installéen <strong>Wallonie</strong> ne cesse d’augmenter, ainsi que le nombre d’emploisperdus suite à ces faillites.Il est plus difficile <strong>de</strong> dégager <strong>de</strong>s conclusions définitives sur l’impact<strong>de</strong> <strong>la</strong> crise quant à <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s ménages wallons ; en eff<strong>et</strong>,les données re<strong>la</strong>tives à leurs revenus <strong>et</strong> à leurs dépenses s’avèrentre<strong>la</strong>tivement stables <strong>de</strong> 2007 à 2010. Le taux d’épargne s’est n<strong>et</strong>tementaccru au cours <strong>de</strong> l’année 2009, avant <strong>de</strong> se réduire ensuite.L’immobilier rési<strong>de</strong>ntiel a joué un rôle important au p<strong>la</strong>n internationallors du déc<strong>la</strong>nchement <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise. Au p<strong>la</strong>n wallon, c’est surtoutau travers <strong>de</strong> l’octroi <strong>de</strong> permis pour <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> nouveauxlogements que <strong>la</strong> crise semble avoir eu un impact important <strong>et</strong>persistant. Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> permis portant sur <strong>de</strong>s rénovations<strong>de</strong> logements sont re<strong>la</strong>tivement stables, tandis que les prix <strong>de</strong>smaisons ont dépassé dès 2010 le niveau <strong>de</strong> 2008, avec un nombre<strong>de</strong> transactions un peu plus faible. Le taux <strong>de</strong> risque <strong>de</strong> pauvr<strong>et</strong>é estre<strong>la</strong>tivement stable, du moins jusqu’aux revenus <strong>de</strong> 2010. Les différencesentre Régions se maintiennent. Le nombre mensuel moyen<strong>de</strong> bénéficiaires wallons du revenu d’intégration <strong>social</strong>e a augmentésensiblement <strong>de</strong>puis 2009. Les chiffres re<strong>la</strong>tifs aux défauts <strong>de</strong> paiementtémoignent <strong>de</strong>s difficultés croissantes rencontrées par lesemprunteurs wallons, <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise, pour faire face auxremboursements <strong>de</strong> leurs d<strong>et</strong>tes.La crise a eu un impact important sur les finances publiques, dès2008-2009, au travers <strong>de</strong>s stabilisateurs automatiques <strong>et</strong> <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns<strong>de</strong> re<strong>la</strong>nce régionaux <strong>et</strong> fédéraux. La faible évolution <strong>de</strong> l’activitééconomique <strong>et</strong> <strong>la</strong> dynamique <strong>de</strong>s dépenses publiques, notammenten matière <strong>de</strong> pension <strong>et</strong> <strong>de</strong> soins <strong>de</strong> santé, ne conduisent pas à unr<strong>et</strong>our spontané à l’équilibre budgétaire, mais au mieux à une stabilisationdu déficit. Les difficultés budgétaires se poursuivent, malgréune série <strong>de</strong> mesures déjà prises à tous les niveaux <strong>de</strong> pouvoir. En2013, <strong>la</strong> Belgique <strong>de</strong>vrait avoir accompli <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s efforts nécessairesau r<strong>et</strong>our à l’équilibre <strong>de</strong> ses finances publiques. Cependant,7<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Actualitésles actions budgétaires simultanées au niveau européen pèsent sur<strong>la</strong> croissance économique, ce qui complexifie l’amélioration <strong>de</strong>ssol<strong>de</strong>s budgétaires.8L’examen <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation d’énergie par secteur d’activitésmontre que <strong>la</strong> crise <strong>de</strong> 2009 a fortement impacté <strong>la</strong> compositionsectorielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation finale totale. En eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> consommationindustrielle a chuté en 2009, sans r<strong>et</strong>rouver son niveauantérieur <strong>de</strong>puis. La production d’énergie renouve<strong>la</strong>ble a poursuivisa croissance en <strong>Wallonie</strong>, en particulier au travers <strong>de</strong> l’électricitéverte. Le <strong>de</strong>gré d’autonomie énergétique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong> est estiméà 10% en 2010. L’augmentation <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> l’énergie est particulièrementforte en Belgique <strong>et</strong> touche principalement les ménages.L’augmentation du prix pour l’industrie est en eff<strong>et</strong> moins forte<strong>de</strong> davantage comparable à celle qui est observée dans les paysvoisins.(1) Voir « Regards sur <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong> 2009 »«Regards sur <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>» est téléchargeable sur le siteIntern<strong>et</strong> du CESW : www.cesw.beou est disponible gratuitement sur simple <strong>de</strong>man<strong>de</strong>auprès du Service Communication :communication@cesw.be - 04/232.98.24LE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012EST EN LIGNELe Rapport d’activité 2012 du <strong>Conseil</strong> économique <strong>et</strong> <strong>social</strong><strong>de</strong> <strong>Wallonie</strong> est disponible sur le site intern<strong>et</strong> du CESW.Ce rapport constitue <strong>la</strong> «mémoire» du <strong>Conseil</strong> <strong>et</strong> perm<strong>et</strong><strong>de</strong> dresser le bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s travaux menés au cours <strong>de</strong> l’annéeécoulée : les avis rendus, les dossiers suivis par les Commissions<strong>et</strong> Groupes <strong>de</strong> travail, les événements organisés, lespublications , <strong>et</strong>c.L’année 2012 fut riche en activités pour le <strong>Conseil</strong> : 45 avisrendus ou entérinés; poursuite <strong>de</strong> <strong>la</strong> concertation par lebiais <strong>de</strong> rencontres avec les Gouvernements régionaux <strong>et</strong>Communautaires ainsi qu’avec d’autres <strong>Conseil</strong>s économiques<strong>et</strong> sociaux ; suivi <strong>de</strong> dossiers économiques, sociaux<strong>et</strong> environnementaux; secrétariat <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 30 <strong>de</strong> Commissions<strong>et</strong> <strong>Conseil</strong>s consultatifs; conférences mensuellesthématiques ; publications,… sans oublier les travauxre<strong>la</strong>tifs à <strong>la</strong> 6 ème réforme <strong>de</strong> l’Etat <strong>et</strong> au suivi <strong>de</strong>s réformesinstitutionnelles.Comme pour les éditions précé<strong>de</strong>ntes, le rapport d’activitéest publié uniquement sous une forme électronique accessiblesur le site intern<strong>et</strong> du CESW.www.cesw.be<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Suivez le CESWsur les réseauxsociauxLe CESW est désormais présent sur trois réseaux sociaux :Twitter, Facebook <strong>et</strong> Linkedin. Tout ce qui fait l’actualité du<strong>Conseil</strong> économique <strong>et</strong> <strong>social</strong> <strong>de</strong> <strong>Wallonie</strong> est présenté sur lespages <strong>et</strong> comptes du CESW : les avis rendus, les publications,les dossiers suivis par les interlocuteurs sociaux wallons, <strong>la</strong>concertation <strong>social</strong>e <strong>wallonne</strong>, les conférences du <strong>Conseil</strong>, lesséminaires <strong>et</strong> colloques, <strong>et</strong>c.@CES<strong>Wallonie</strong>Pour suivre l’actualité du CESW ouinteragir lors <strong>de</strong>s conférences, utilisez :#CESWwww.facebook.com/ceswallonieAbonnez-vous à <strong>la</strong> page du <strong>Conseil</strong>économique <strong>et</strong> <strong>social</strong> <strong>de</strong> <strong>Wallonie</strong> –CESW sur Linkedin9<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


ActualitésCe<strong>la</strong> se passe au <strong>Conseil</strong>24/05 :conférence surl’entrepreneuriatwallonBeau succès pour <strong>la</strong> conférence sur l’entrepreneuriatorganisée par le CESW <strong>et</strong> l’ASE, le 24 mai <strong>de</strong>rnier, auVertbois. Plus <strong>de</strong> 80 personnes ont en eff<strong>et</strong> assisté à c<strong>et</strong>teconférence-débat intitulée «Pour un new <strong>de</strong>al entrepreneurialwallon».L’invité d’honneur <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te conférence était M. Philippe Hayat,entrepreneur français <strong>et</strong> fondateur <strong>de</strong> l’association 100.000Entrepreneurs. L’objectif <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te association est <strong>de</strong> transm<strong>et</strong>tre <strong>la</strong>culture <strong>et</strong> l’envie d’entreprendre aux jeunes, par l’organisation d<strong>et</strong>émoignages d’entrepreneurs dans les établissements sco<strong>la</strong>ires,notamment dans les zones dites «sensibles». L’association animeun réseau <strong>de</strong> plusieurs milliers d’entrepreneurs <strong>et</strong> d’enseignants. Enoctobre 2012, Philippe Hayat a remis à Mme F. Pellerin, Ministredéléguée française chargée <strong>de</strong>s PME, <strong>de</strong> l’Innovation <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Economienumérique un rapport intitulé «Pour un new <strong>de</strong>al entrepreneurial.Créer <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> croissance».10Le prochain numéro <strong>de</strong> <strong>la</strong> revue <strong>Wallonie</strong>proposera l’interview <strong>de</strong> Philippe Hayat.Dans son introduction, le Secrétaire général du CESW, M. JeanPierre Dawance, a souligné l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> thématique <strong>de</strong>l’entrepreneuriat pour les interlocuteurs sociaux wallons, citant plusieursprises <strong>de</strong> positions du <strong>Conseil</strong> à c<strong>et</strong> égard : le Mémorandum<strong>de</strong> 2009-2014, dans lequel politique <strong>de</strong> soutien à <strong>la</strong> création <strong>et</strong> audéveloppement <strong>de</strong>s PME <strong>et</strong> <strong>de</strong>s TPE constituait un axe spécifique ;l’avis du CESW sur <strong>la</strong> mise en œuvre du Small Business Act <strong>et</strong> celuisur le Rapport du Parlement PME (voir également en page 22, <strong>la</strong>synthèse <strong>de</strong> l’avis rendu) ; enfin, dans son avis du <strong>Conseil</strong> re<strong>la</strong>tif à <strong>la</strong>Dynamique Horizon 2022 «Urgence <strong>et</strong> Audace» (voir p.16), le CESW<strong>de</strong>mandait, que <strong>de</strong>s mesures concrètes soient définies autour <strong>de</strong>squatre catégories suivantes dans le cadre <strong>de</strong> l’application du SBAen <strong>Wallonie</strong> : stimuler <strong>la</strong> création d’entreprises ; professionnaliserle créateur d’entreprises ; faciliter <strong>la</strong> transmission d’entreprises ;renforcer le soutien aux entreprises en difficulté.<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Les Fondsstructurelseuropéens2014-2020Ce fut ensuite au Ministre wallon <strong>de</strong> l’Economie, <strong>de</strong>s PME, du Commerceextérieur, <strong>de</strong>s Technologies nouvelles <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Enseignementsupérieur, M. Jean-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Marcourt, <strong>de</strong> prendre <strong>la</strong> parole. Il a soulignéle succès rencontré par le Parlement <strong>de</strong>s PME, imp<strong>la</strong>nté en<strong>Wallonie</strong> <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux ans (constatant que le CESW a, dans ses avis,pointé c<strong>et</strong>te initiative comme étant une bonne pratique). Il a ensuiteinsisté sur l’importance du P<strong>la</strong>n Marshall, unanimement reconnucomme un p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> re<strong>la</strong>nce stratégique par l’ensemble <strong>de</strong>s acteurs<strong>et</strong> qui doit être amplifié. Enfin, le Ministre J-Cl Marcourt a indiquéque l’esprit d’entreprendre doit être perçu comme une compétencefondamentale pour nos jeunes, dans <strong>la</strong> volonté d’oser prendre encharge leur vie, leur <strong>de</strong>stin. Il ne s’agit pas <strong>de</strong> cantonner c<strong>et</strong>te notionà <strong>la</strong> création d’entreprises, mais plutôt <strong>de</strong> faire en sorte que l’entreprise<strong>de</strong>vienne un véritable proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> vie.Le 13 mai <strong>de</strong>rnier, le CESW a reçu M. Thierry Kieken, chef <strong>de</strong>Cabin<strong>et</strong> adjoint du Ministre-Prési<strong>de</strong>nt. Celui-ci a présenté lesperspectives <strong>de</strong> travail re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> nouvelle pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> programmation2014-2020 <strong>de</strong>s Fonds structurels européens aux membres<strong>de</strong> l’Assemblée générale <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Commissions du CESW.M. Th. Kieken a présenté <strong>la</strong> politique <strong>de</strong>s Fonds structurels européensdans le cadre <strong>de</strong> l’Europe «2020», puis il a exposé les nouveautéspar rapport à <strong>la</strong> programmation 2007-2013 avant d’évoquerle calendrier envisagé.Nous reviendrons bien entendu sur c<strong>et</strong>te thématique importante, àtravers un dossier d’un prochain numéro <strong>de</strong> <strong>la</strong> revue <strong>Wallonie</strong>.28/05Le Directeur <strong>de</strong> l’Agence <strong>de</strong> Stimu<strong>la</strong>tion Economique, M. VincentBovy, a quant à lui présenté les principaux résultats d’une enquêtemenée récemment par l’ASE auprès <strong>de</strong>s jeunes Wallons <strong>de</strong> 17 à30 ans sur l’entrepreneuriat. Les conclusions générales <strong>de</strong> l’enquêtemontrent que huit jeunes sur dix ont entendu parler <strong>de</strong> l’espritd’entreprendre. L’enquête a mis en évi<strong>de</strong>nce le fait qu’un jeune sur<strong>de</strong>ux envisage <strong>de</strong> créer sa propre entreprise, même si l’envie d’êtreson propre patron diminue avec l’âge. Par ailleurs, il apparaît que lesystème éducatif sensibilise peu à l’esprit d’entreprendre <strong>et</strong> quec<strong>et</strong>te sensibilisation <strong>de</strong>meure trop théorique. La future programmationà l’Esprit d’Entreprendre, préparée actuellement au sein <strong>de</strong>l’ASE, sera l’occasion <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s mesures visant à améliorerces constats.Enfin <strong>la</strong> question du jour a été débattue au cours d’une table ron<strong>de</strong>à <strong>la</strong>quelle ont pris part M. M. Philippe Hayat, Vincent Bovy, HansIsaac, Inspecteur au Service <strong>de</strong> l’inspection <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong>Promotion <strong>social</strong>e ainsi que M. Arnaud Dep<strong>la</strong>e, Directeur à l’UCM,qui a représenté le CESW.Nous reviendrons dans le prochain numéro <strong>de</strong> <strong>la</strong> revue <strong>Wallonie</strong> surce dossier, avec une interview <strong>de</strong> M. Philippe HAYAT.Anne Lauvergeon, ancienne patronne du géant nucléaire françaisAREVA, était, le 28 mai <strong>de</strong>rnier l’invitée <strong>de</strong>s conférences «HorsSérie » <strong>de</strong> <strong>la</strong> SRIW, réalisées en col<strong>la</strong>boration avec <strong>la</strong> Sowalfin, <strong>la</strong>SOGEPA, le CESW <strong>et</strong> HEC Management School. L’occasion pourcelle qui fut une <strong>de</strong>s femmes les plus puissantes du mon<strong>de</strong> selonle magazine «Forbes» <strong>de</strong> donner sa vision <strong>de</strong> <strong>la</strong> réindustralisationen Europe.11<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


ActualitésPrix Zénobe 2013Entreprises, chercheurs,le Prix Zénobe 2013Innovation <strong>social</strong>e est <strong>la</strong>ncé !PrixInnovation <strong>social</strong>e2013C<strong>et</strong>te année encore, le CESW <strong>et</strong> le CPS, en partenariat avec le Gouvernementwallon <strong>et</strong> le Service public <strong>de</strong> <strong>Wallonie</strong> – DGO6 (Direction généraleopérationnelle Economie, Emploi, Formation, Recherche), assurent <strong>la</strong>promotion du Prix Zénobe qui boucle <strong>la</strong> trilogie entamée en 2011 avec, pourthématique 2013, l’innovation <strong>social</strong>e. Sont visées, les innovations originalesavec une composante <strong>social</strong>e : contribution au bien-être collectif <strong>et</strong> auprogrès, durabilité, externalités positives.12L’innovation, qu’elle soit <strong>de</strong> nature technologique, organisationnelle,<strong>social</strong>e, est reconnue comme un <strong>de</strong>s atouts majeurs dont dispose <strong>la</strong><strong>Wallonie</strong> dans l’économie globalisée pour restaurer sa compétitivité<strong>et</strong> sa croissance.Depuis 2005, le Prix à l’innovation technologique <strong>de</strong>venu en 2011 lePrix Zénobe, m<strong>et</strong> en lumière les réalisations <strong>de</strong> talentueuses équipesd’entrepreneurs <strong>et</strong> <strong>de</strong> chercheurs wallons. C<strong>et</strong>te année, c’est l’innovation<strong>social</strong>e qui est à l’honneur. Sont visées les innovationsoriginales, ayant fait l’obj<strong>et</strong> d’une application, qui comportent unecomposante <strong>social</strong>e : contribution au bien-être collectif, recours àl’innovation col<strong>la</strong>borative, caractère transférable, durabilité, éthique<strong>et</strong> gouvernance.Deux catégories d’acteurs peuvent concourir :• les entreprises <strong>de</strong> toute forme juridique <strong>et</strong> <strong>de</strong> toute taille, catégorieé<strong>la</strong>rgie c<strong>et</strong>te année aux indépendants à titre principal <strong>et</strong> aux asbldisposant d’un numéro <strong>de</strong> TVA ;• les unités <strong>de</strong> recherche : universités, hautes écoles <strong>et</strong> centres <strong>de</strong>recherche agréés (CRA).Les prix consistent en une somme en numéraire <strong>de</strong> 15.000 € quisera remise à chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>la</strong>uréats.Comme en 2012, <strong>la</strong> campagne aura recours aux réseaux sociaux viaFacebook (https://www.facebook.com/PrixZenobe) <strong>et</strong>Twitter (https://twitter.com/PrixZenobe).<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


www.prixzenobe.beOsErChangErinnOvEr2 x 15.000 €DE prixLe Prix Zénobe 2013 en bref :Deux catégories :• Entreprise <strong>wallonne</strong> : indépendants, sociétéscommerciales ou coopératives, asbl avec n° <strong>de</strong> TVA• Unité <strong>de</strong> recherche : universités, hautes écoles,centres <strong>de</strong> recherche agréésPrix : 15.000 € par catégorieDossiers <strong>de</strong> candidature accessibles via le sitewww.prixzenobe.be jusqu’au 20 septembre à midi.Vote <strong>de</strong>s internautes :du 1 er au 15 octobre 2013Réunion du jury :entre le 18 <strong>et</strong> le 25 octobre 2013Quelques coups <strong>de</strong> projecteurs seront portés sur les candidats avec<strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> courtes vidéos <strong>de</strong> présentation qui seront proposéesau vote du public internaute, dont les résultats seront comptabilitésdans les cotations du jury.Remise <strong>de</strong>s prix :28 novembre 2013 à 18h au magasin«Madame Ravik» <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ressourcerienamuroise.En clôture <strong>de</strong> ces quelques mois intenses, <strong>la</strong> cérémonie <strong>de</strong> remise<strong>de</strong>s prix sera organisée à Namur, dans <strong>la</strong> nouvelle boutique<strong>de</strong> secon<strong>de</strong> main «Madame Ravik» <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ressourcerie namuroise,société commerciale à finalité <strong>social</strong>e dont l’obj<strong>et</strong> <strong>social</strong> – l’insertionsocio-professionnelle par le biais d’une activité productrice dans ledomaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> récupération <strong>et</strong> du recyc<strong>la</strong>ge – cadre particulièrementavec <strong>la</strong> thématique du Prix.Contacts <strong>et</strong> renseignements :Anne GUILLICK, Chargée <strong>de</strong> mission,04/232.98.23 - anne.guillick@cesw.be13<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


En brefA«L’avenir seraen gran<strong>de</strong> partiece que nousen ferons»Vincent Reuter, Prési<strong>de</strong>ntdu CESW, voir page 2Le mercredi 22 mai, le Délégué spécial du Gouvernement,M. A<strong>la</strong>in Vaessena présenté <strong>de</strong>vant les membres <strong>de</strong> l’Assemblée du CESW <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Commissions, lerapport <strong>de</strong> suivi du P<strong>la</strong>n Marshall 2.Vert.Visite d’ambassa<strong>de</strong>urs14Le jeudi 13 juin, le CESW a accueilli unedélégation d’ambassa<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> pays nordiques(Danemark, Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, Norvège,Suè<strong>de</strong>) dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> visite officielle<strong>de</strong> ces ambassa<strong>de</strong>urs en Province <strong>de</strong> Liège.Lors <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te réunion, présidée par lePrési<strong>de</strong>nt du CESW, M. V. Reuter, plusieursinterventions ont été proposées auxambassa<strong>de</strong>urs :- Les infrastructures <strong>de</strong> <strong>la</strong> région liégeoise,par M. O. Béart , Attaché <strong>de</strong> presse <strong>de</strong> <strong>la</strong>Spi+- Quel rôle joue l’université <strong>de</strong> Liège dansle développement économique, parM. B. Rentier, Recteur <strong>de</strong> l’ULg- Les axes <strong>de</strong> développement économique<strong>de</strong> <strong>la</strong> région liégeoise, par M. J. Pèlerin,Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’UWEl/General manager<strong>Wallonie</strong> Arcelor Mittal- Le rôle <strong>de</strong> l’AWEX, à travers <strong>de</strong>sexemples concr<strong>et</strong>s d’entreprises <strong>et</strong> <strong>de</strong>marchés, par Mme M. Germis, Responsabledu centre régional AWEX Liège<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Les avis sur www.cesw.bePlusieurs dossiers ont été examinés ces <strong>de</strong>rnières semaines par les interlocuteurs sociaux wallons <strong>et</strong> ontfait l’obj<strong>et</strong> d’avis du CESW : <strong>la</strong> Dynamique Horizon 2022, les stages <strong>de</strong> transition, <strong>la</strong> stratégie aéroportuaire<strong>wallonne</strong> dans un environnement concurrentiel, le Rapport <strong>de</strong> «l’Envoyé» PME wallon, l’accueil <strong>de</strong>sprimo-arrivants ou encore l’organisation du marché régional <strong>de</strong> l’électricité.Ces avis sont présentés dans <strong>la</strong> rubrique qui suit.Rappelons que le <strong>Conseil</strong> économique <strong>et</strong> <strong>social</strong> <strong>de</strong> <strong>Wallonie</strong> rend ses avis soit à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> duGouvernement wallon, soit d’initiative. Concrètement, patrons <strong>et</strong> syndicats analysent, au sein du <strong>Conseil</strong>,les proj<strong>et</strong>s mis sur <strong>la</strong> table. Quels sont les points positifs d’un proj<strong>et</strong> ? Que faudrait-il améliorer ?…Les positions <strong>de</strong>s uns <strong>et</strong> <strong>de</strong>s autres sont avancées, débattues <strong>et</strong> synthétisées dans un «avis» du CESW.Les thématiques abordées sont nombreuses : emploi, formation, économie, budg<strong>et</strong>, action <strong>social</strong>e, égalité<strong>de</strong>s chances, transports, environnement, aménagement du territoire, énergie, recherche, logement.Les avis entre le01/03/2013 <strong>et</strong> le15/05/2013Energie• Avis sur l’avant-proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> décr<strong>et</strong> modifiantle décr<strong>et</strong> du 12 avril 2001 re<strong>la</strong>tif à l’organisationdu marché régional <strong>de</strong> l’électricitéAvis A.1.109 – 08/03/2013Economie/ Recherche-Innovation• Avis re<strong>la</strong>tif au Rapport <strong>de</strong> l’EnvoyéPME wallonAvis A.1.110 – 18/03/2013• Avis conjoint du CESW <strong>et</strong> du CPSconcernant le rapport d’activité 2012 <strong>de</strong>l’Agence <strong>de</strong> Stimu<strong>la</strong>tion Technologique(AST)Avis A.1.116 – 06/05/2013Politique générale• Avis re<strong>la</strong>tif à <strong>la</strong> Dynamique Horizon 2022«Urgence <strong>et</strong> Audace»Avis A.1.112 -20/03/2013Emploi-Formation/Education-Enseignement• Avis re<strong>la</strong>tif au proj<strong>et</strong> d’arrêté modifiantl’arrêté du 19/12/2002, portant exécutiondu décr<strong>et</strong> APEAvis A.1.113 – 08/04/2013• Proj<strong>et</strong> d’arrêté du Gouvernement wallonportant exécution <strong>de</strong> l’accord <strong>de</strong> coopérationre<strong>la</strong>tif aux stages <strong>de</strong> transitionAvis A.1.115 – 06/05/2013Action <strong>social</strong>e -Egalité <strong>de</strong>s chances• Avis sur le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> décr<strong>et</strong> re<strong>la</strong>tif àl’intégration <strong>de</strong>s personnes étrangères oud’origine étrangère - parcours d’accueil<strong>de</strong>s primo-arrivantsAvis A.1.114 – 22/04/2013Mobilité-Transports• Avis sur <strong>la</strong> stratégie aéroportuaire dansun environnement concurrentielAvis A.1.111 – 18/03/201315


AvisLa Dynamique Horizon 2022Le Gouvernement wallon a <strong>la</strong>ncé, début2012, une réflexion visant à renforcer ledéveloppement économique, <strong>social</strong> <strong>et</strong>environnemental <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>, sous le<strong>la</strong>bel «Horizon 2022». Le CESW a remisun premier avis sur ce suj<strong>et</strong> en novembre2012 (1). Certaines interrogations ont étésoulevées dans ce document, commele lien avec les p<strong>la</strong>ns existants, avec <strong>la</strong>réforme <strong>de</strong> l’Etat, les aspects budgétaires<strong>de</strong> ce proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> sa mise en œuvre. L’avisdu <strong>Conseil</strong> a été sollicité le 28 février2013 par le Ministre-Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>Wallonie</strong> sur un document intitulé«Horizon 2022 - Urgence <strong>et</strong> Audace»,issu <strong>de</strong>s rapports scientifiques <strong>et</strong> <strong>de</strong>sconsultations <strong>de</strong> l’automne 2012.Remarques générales16Le <strong>Conseil</strong> accueille positivement le faitque le document «Horizon 2022-Urgence <strong>et</strong>Audace» répon<strong>de</strong> partiellement à plusieurs<strong>de</strong> ses interrogations <strong>et</strong> contienne <strong>de</strong>réelles avancées par rapport à <strong>la</strong> versionqui a été soumise à <strong>la</strong> consultation enoctobre 2012. Ce document s’inscrit dans<strong>la</strong> continuité <strong>de</strong>s politiques menées jusqu’ici<strong>et</strong>, notamment, dans <strong>la</strong> logique <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nsMarshall 1 <strong>et</strong> Marshall 2.Vert. Il est centrésur le développement économique, <strong>la</strong>formation <strong>et</strong> l’emploi au travers <strong>de</strong> 4 lignes<strong>de</strong> force (dialogue <strong>social</strong> favorable audéveloppement économique, économie aucœur d’une nouvelle révolution industrielle,éducation orientée vers l’emploi <strong>et</strong> gouvernanceexemp<strong>la</strong>ire), 27 «nouveaux leviers»<strong>et</strong> 40 «coups d’accélérateur». Il intègrepartiellement, en ce qui concerne le marchédu travail, <strong>la</strong> sixième réforme <strong>de</strong> l’Etat. Ils’accompagne d’une indication budgétairegénérale portant sur un montant <strong>de</strong> 450millions € <strong>et</strong> <strong>de</strong>vrait s’inscrire en cohérenceavec <strong>la</strong> programmation 2014-2020 <strong>de</strong>sfonds structurels européens.Le CESW souligne l’importance d’intégrer<strong>la</strong> sixième réforme <strong>de</strong> l’Etat dans leproj<strong>et</strong> Horizon 2022. L’intégration actuelleconcerne quelques éléments liés aumarché du travail. Les aspects allocationsfamiliales, personnes âgées, soins <strong>de</strong> santé<strong>et</strong> autonomie fiscale sont peu abordésdans le document. Le <strong>Conseil</strong> rappelle <strong>la</strong>nécessité d’une concertation approfondieavec les interlocuteurs sociaux concernant<strong>la</strong> préparation <strong>de</strong> <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong> l’Etat dansces domaines.Le Gouvernement n’explicite pas lesmesures du P<strong>la</strong>n Marshall2.Vert ou <strong>de</strong>sbudg<strong>et</strong>s «c<strong>la</strong>ssiques» qui seraient abandonnéespour financer les mesures les plusporteuses <strong>et</strong> celles spécifiques à «Horizon2022». Il n’indique pas précisément lesbudg<strong>et</strong>s envisagés pour les différenteslignes <strong>de</strong> force, nouveaux leviers <strong>et</strong> coupsd’accélérateur.Le <strong>Conseil</strong> préconise que les choix s’opèrentsur base <strong>de</strong> l’évaluation <strong>de</strong>s mesures misesen œuvre dans les P<strong>la</strong>ns Marshall 1.0 <strong>et</strong>2.Vert, ce qui <strong>de</strong>vrait conduire au maintien<strong>de</strong> certaines mesures, au renforcement <strong>de</strong>celles qui ont fait <strong>la</strong> preuve <strong>de</strong> leur efficacité,éventuellement complétées par <strong>de</strong>nouveaux mécanismes, si besoin est. Lesmesures inefficaces doivent être abandonnées.Le choix <strong>de</strong> certains «coups d’accélérateur»semble prématuré, compte tenu dufait que les évaluations sont en cours.Le CESW souhaite que le Gouvernementbudgétise chaque nouvelle mesure <strong>et</strong> lesmoyens affectés aux coups d’accélérateuri<strong>de</strong>ntifiés pour déterminer, sur c<strong>et</strong>te base,le montant global nécessaire à <strong>la</strong> mise enœuvre d’Horizon 2022.Le <strong>Conseil</strong> estime qu’au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s budg<strong>et</strong>sdédiés à Horizon 2022, celui-ci <strong>de</strong>vraitavoir un impact sur un volume important<strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>Fédération <strong>Wallonie</strong>-Bruxelles. Le CESW seréjouit <strong>de</strong> <strong>la</strong> priorité accordée à <strong>la</strong> politiqueindustrielle, à l’emploi <strong>et</strong> à l’enseignement.Toutefois, d’autres pans <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique<strong>de</strong>meurent importants face aux défis démographiques,énergétiques, environnementaux,…C’est pourquoi le CESW veut rendrele Gouvernement attentif à ces aspects. Lefonctionnement du secteur public est peudéveloppé dans <strong>la</strong> ligne <strong>de</strong> force quatre,consacrée à <strong>la</strong> gouvernance, qui sembleréduire celle-ci à <strong>la</strong> simplification administrative.Le CESW relève que plusieurs coupsd’accélérateur présents dans le documentfigurent dans <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> politiquerégionale 2009-2014, mais n’ont pas encoreété mis en œuvre à ce jour, comme, parexemple, en matière d’alternance <strong>et</strong> <strong>de</strong>simplification administrative. Le <strong>Conseil</strong>invite le Gouvernement à i<strong>de</strong>ntifier précisémentles facteurs <strong>de</strong> blocages <strong>et</strong> à les lever.<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Le CESW est consulté sur base d’undocument évolutif. Si le Gouvernementle modifie substantiellement, le <strong>Conseil</strong>souhaite se prononcer sur <strong>la</strong> versionproposée par l’ensemble du Gouvernement.Si le <strong>Conseil</strong> peut soutenir les intitulés <strong>de</strong>snouveaux leviers proposés ainsi que <strong>de</strong>scoups d’accélérateur, il ne peut, dans <strong>la</strong>plupart <strong>de</strong>s cas, se prononcer davantagesur ceux-ci dans <strong>la</strong> mesure où leurs déclinaisonsopérationnelles sont prématuréesà ce sta<strong>de</strong>.Concernant <strong>la</strong> mise en œuvre d’Horizon2022, le <strong>Conseil</strong> préconise un échelonnagedans le temps <strong>de</strong>s mesures prioritaires,qui <strong>de</strong>vrait faire l’obj<strong>et</strong> d’une p<strong>la</strong>nificationconcertée entre les divers intervenants <strong>et</strong>acteurs ciblés dans ces mesures.Les interlocuteurs sociaux réunis au seindu CESW enten<strong>de</strong>nt être associés à <strong>la</strong>démarche jusqu’à l’aboutissement du processusd’Horizon 2022 ainsi qu’à sa mise enœuvre, son suivi <strong>et</strong> son évaluation.Quelques remarques parligne <strong>de</strong> forceLigne <strong>de</strong> force I.Un dialogue <strong>social</strong> favorable au développementéconomiqueC<strong>et</strong>te ligne <strong>de</strong> force propose un nouveaulevier : M<strong>et</strong>tre en p<strong>la</strong>ce un Groupe <strong>de</strong>s 10pour <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>.Avec le transfert <strong>de</strong>s compétences, lerôle <strong>de</strong>s interlocuteurs sociaux <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>concertation <strong>social</strong>e sont amenés à évoluer,d’un rôle d’avis, qui persistera dans certainsdomaines, vers un rôle <strong>de</strong> propositions quise développera dans d’autres. Les interlocuteurssociaux sont favorables à <strong>la</strong> mise enp<strong>la</strong>ce d’un groupe du type «Groupe <strong>de</strong>s 10»,dont ils vont déterminer eux-mêmes lesmodalités <strong>de</strong> fonctionnement <strong>et</strong> les suj<strong>et</strong>sà traiter.La formu<strong>la</strong>tion inscrite dans «Horizon2022-Urgence <strong>et</strong> Audace» risque d’introduireune confusion avec le Groupe <strong>de</strong>s 10fédéral, tant concernant <strong>la</strong> composition dugroupe que les matières traitées.Ligne <strong>de</strong> force II.Une économie au cœur d’une nouvellerévolution industrielleLe CESW estime que <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce réservée à <strong>la</strong>recherche-développement <strong>et</strong> à l’innovationdans le document ne leur confère pas unevisibilité suffisante. Les mesures qui lesconcernent sont incluses dans un ensembled’actions re<strong>la</strong>tives au soutien <strong>de</strong> <strong>la</strong> compétitivitéalors qu’elles représentent <strong>la</strong> clé <strong>de</strong>voûte du redéploiement économique wallon<strong>et</strong> <strong>de</strong>vraient à ce titre faire l’obj<strong>et</strong> d‘un chapitreà part entière au sein <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te ligne<strong>de</strong> force. Le <strong>Conseil</strong> s’étonne par ailleurs<strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> référence à <strong>la</strong> Stratégieintégrée <strong>de</strong> Recherche, adoptée en juill<strong>et</strong>2011 par le Gouvernement wallon <strong>et</strong> celui<strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération <strong>Wallonie</strong> Bruxelles. C<strong>et</strong>teStratégie doit en eff<strong>et</strong> servir d’outil d’orientationà <strong>la</strong> programmation <strong>de</strong> <strong>la</strong> rechercheau cours <strong>de</strong>s 5 prochaines années.Les pôles <strong>de</strong> compétitivité sont un enjeuprioritaire pour les partenaires sociaux. LeCESW estimait dans son avis A.1.011 que<strong>la</strong> politique <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> compétitivité doitrester l’élément central du renforcement<strong>de</strong> <strong>la</strong> politique industrielle en <strong>Wallonie</strong>. Le<strong>Conseil</strong> note aussi que les pôles <strong>de</strong> compétitivitése sont jusqu’à présent focalisés surle développement <strong>de</strong> produits <strong>et</strong> <strong>de</strong> technologies.Pour l’avenir, il est fondamental que<strong>de</strong>s mesures soient prises pour développerle secteur <strong>de</strong>s services aux entreprises quigravite autour <strong>de</strong>s pôles.Ligne <strong>de</strong> force III.Une éducation orientée vers l’emploiLe <strong>Conseil</strong> partage l’analyse du Gouvernementsur le rôle central <strong>de</strong> l’éducation entermes <strong>de</strong> croissance économique, d’emploi<strong>et</strong> <strong>de</strong> cohésion <strong>social</strong>e ainsi que le constatdu caractère insatisfaisant du niveau <strong>de</strong>performance <strong>de</strong> l’enseignement obligatoireen Communauté française.Le <strong>Conseil</strong> note avec satisfaction que ledocument prévoit qu’ «une évaluationdu Contrat pour l’école va être réaliséeen 2013. Sur base <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te évaluation,les mesures proposées pourraient êtreaffinées». Le <strong>Conseil</strong> invite le Gouvernementà préciser rapi<strong>de</strong>ment le calendrier <strong>et</strong> lesmodalités <strong>de</strong> l’évaluation ainsi qu’à veillerà l’association <strong>de</strong>s parties prenantes à saréalisation comme prévu par <strong>la</strong> Déc<strong>la</strong>rationcommune <strong>de</strong> 2004. Le <strong>Conseil</strong> considérantc<strong>et</strong>te évaluation comme une étapepréa<strong>la</strong>ble,Dans son avis A.1.101, le CESW <strong>de</strong>mandaitl’ajout d’une ligne <strong>de</strong> force supplémentairecentrée spécifiquement sur les politiques <strong>de</strong>l’emploi. «Dans c<strong>et</strong>te ligne <strong>de</strong> force, l’accent<strong>de</strong>vrait être mis d’une part, sur l’inventaire<strong>et</strong> l’évaluation <strong>de</strong>s outils existants au p<strong>la</strong>nwallon, d’autre part, sur l’intégration <strong>de</strong>scompétences transférées». Le <strong>Conseil</strong>souligne que le texte proposé ne répondpas à c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Pour le CESW, l<strong>et</strong>ransfert <strong>de</strong>s compétences en matière <strong>de</strong>«groupes-cibles», <strong>de</strong> droit <strong>de</strong> tirage APE, d<strong>et</strong>itres-services <strong>et</strong> d’ALE,… constituent <strong>de</strong>senjeux majeurs <strong>et</strong> complexes <strong>et</strong> <strong>de</strong>vraientoccuper une p<strong>la</strong>ce centrale dans le chapitre«Emploi» du document.Ligne <strong>de</strong> force IV.Une Gouvernance exemp<strong>la</strong>ire favorableau développement économique <strong>et</strong><strong>social</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>Le CESW salue <strong>la</strong> volonté du Gouvernementwallon d’amplifier les efforts <strong>de</strong>simplification administrative <strong>et</strong> d’accélérerles processus décisionnels. Il constateque <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s éléments nécessaires àl’atteinte <strong>de</strong> ces objectifs sont repris dans<strong>la</strong> ligne <strong>de</strong> force IV, comme par exemple<strong>la</strong> concrétisation du principe «only once»,l’accélération <strong>de</strong>s paiements <strong>et</strong> l’applicationdu principe <strong>de</strong> confiance ou encore l’amélioration<strong>de</strong> l’information <strong>de</strong>s entreprises surles ai<strong>de</strong>s <strong>et</strong> soutiens offerts par l’Administration.Le CESW insiste également sur <strong>la</strong>nécessité <strong>de</strong> disposer d’une administrationperformante <strong>et</strong> partenaire.Avis A.1.112 adopté le 20/03/2013(1)Avis A.1.101 re<strong>la</strong>tif au proj<strong>et</strong> «Dynamique Horizon2022» adopté le 21 novembre 2012.17<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Avis18La stratégieaéroportuaireen <strong>Wallonie</strong>Suite aux critiques répétées à l’encontredu développement <strong>de</strong>s aéroports wallons,le <strong>Conseil</strong> économique <strong>et</strong> <strong>social</strong> <strong>de</strong><strong>Wallonie</strong> a décidé <strong>de</strong> réagir en adressant<strong>de</strong>s recommandations à l’intention <strong>de</strong>sautorités politiques <strong>et</strong> <strong>de</strong>s gestionnaires<strong>de</strong>s aéroports wallons. Ces recommandationssont reprises dans un avis d’initiativedu CESW.Les constats1) Contexte à objectiver : en 10 ans,on a assisté à l’émergence <strong>de</strong>s aéroportsrégionaux comme acteurs actifs du transportaérien.2) Stratégie <strong>wallonne</strong> dynamique :le succès <strong>de</strong>s aéroports wallons (objectivépar les chiffres) est le résultat d’unepolitique régionale dynamique <strong>et</strong> cohérente(mesures vis-à-vis <strong>de</strong>s riverains, valorisation<strong>de</strong>s terrains, développement du tissu économique,pôles <strong>de</strong> compétitivité, <strong>et</strong>c.).3) Le débat doit être c<strong>la</strong>rifié sur <strong>la</strong>question <strong>de</strong>s subventions octroyées :<strong>la</strong> règlementation européenne n’a pas <strong>la</strong>portée que <strong>la</strong> V<strong>la</strong>amse Luchthavencommissielui prête en ce qui concerne le subventionnementpublic <strong>de</strong>s aéroports régionaux.Liege AirportFr<strong>et</strong>2000 : 270.000 tonnes transportées2011 : 674.000 tonnes transportéesValeur ajoutée directe <strong>et</strong> indirecte :450 millions € en 2009Emplois directs <strong>et</strong> indirects : 5.000 ETP en 2009 selon étu<strong>de</strong> BNB (1)Brussels south CharleroiAirport (BSCA)Passagers2000 : 250.000 passagers2011 : 5,9 millions passagersValeur ajoutée directe <strong>et</strong> indirecte :220 millions € en 2009Emplois directs <strong>et</strong> indirects : 2.900 ETP en 2009 selon étu<strong>de</strong> BNB (1)Les recommandationsA l’intention du GouvernementwallonLe CESW <strong>de</strong>man<strong>de</strong> au Gouvernementwallon <strong>de</strong> poursuivre sa politique en matièreaéroportuaire, porteuse d’emplois <strong>et</strong> d’activités.Le Gouvernement se doit dès lors <strong>de</strong>prendre toutes les mesures nécessaires à <strong>la</strong>poursuite du développement <strong>de</strong>s aéroports,notamment en ce qui concerne leurfonctionnement.Pour le <strong>Conseil</strong>, il importe <strong>de</strong> développerles synergies entre les différents acteurscompétents directement ou indirectement(aéroports, administration, opérateurs <strong>de</strong>formation, TEC, interlocuteurs sociaux,…).Au vu du débat <strong>la</strong>ncé, le CESW encourageles autorités <strong>wallonne</strong>s à assurer à l’avenirun suivi continu au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestionadministrative <strong>et</strong> politique <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong>dossier. Un lieu <strong>de</strong> concertation regroupantles acteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique aéroportuairesera constitué au sein du CESW afin <strong>de</strong>suivre les évolutions en <strong>la</strong> matière <strong>et</strong> <strong>de</strong>réagir en temps utile.A l’intention <strong>de</strong>s exploitants <strong>de</strong>saéroports wallonsLe CESW invite les gestionnaires <strong>de</strong>s aéroportswallons à continuer à faire preuve <strong>de</strong>proactivité dans <strong>la</strong> recherche d’opérateurs<strong>et</strong> d’investisseurs <strong>et</strong> à continuer à se développerdans leurs créneaux ciblés d’aéroportsrégionaux, en toute complémentaritéavec Brussels Airport.Le CESW appelle en outre les aéroportswallons à renforcer les synergies <strong>et</strong> col<strong>la</strong>borationsentre eux.A l’intention du GouvernementfédéralLe CESW <strong>de</strong>man<strong>de</strong> au Gouvernementwallon <strong>de</strong> re<strong>la</strong>yer auprès du Gouvernementfédéral les différentes prises <strong>de</strong> positiondéveloppées dans ce point.Le Gouvernement fédéral se doit <strong>de</strong> resterneutre <strong>et</strong> équitable dans le traitement <strong>de</strong>s<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


différents acteurs économiques présentssur le territoire belge <strong>et</strong> dans le soutienoctroyé aux infrastructures présentes sur l<strong>et</strong>erritoire national.Les autorités fédérales doivent organiserune concertation avec les Régions avant<strong>de</strong> se prononcer sur ce dossier en touteobjectivité.Le CESW rappelle enfin que BrusselsAirport est un aéroport national, alors que <strong>la</strong>V<strong>la</strong>amse Luchthavencommissie le considèredans son rapport comme le principa<strong>la</strong>éroport f<strong>la</strong>mand. Il convient <strong>de</strong> rappelerque les aéroports régionaux ne sont pas enconcurrence directe avec Brussels Airport,qui dispose d’infrastructures spécifiquesliées à son statut d’aéroport national tandisque les aéroports régionaux tablent sur <strong>de</strong>scréneaux <strong>de</strong> développement correspondantà leurs spécificités <strong>et</strong> à leurs possibilitéslimitées en matière d’extension.A l’intention du Gouvernementf<strong>la</strong>mandLe CESW <strong>de</strong>man<strong>de</strong> au Gouvernementwallon <strong>de</strong> prendre contact avec son homologuef<strong>la</strong>mand pour faire valoir l’ensemble<strong>de</strong>s éléments repris dans c<strong>et</strong> avis.Le CESW dénonce les prises <strong>de</strong> position <strong>de</strong><strong>la</strong> V<strong>la</strong>amse Luchthavencommissie à l’égard<strong>de</strong> <strong>la</strong> politique aéroportuaire <strong>wallonne</strong>, un<strong>de</strong>s axes <strong>de</strong> redéploiement socioéconomiquewallon, alors que les autoritésf<strong>la</strong>man<strong>de</strong>s affirment par ailleurs officiellementattendre davantage <strong>de</strong> dynamisme ducôté wallon.Le CESW rappelle que tant <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionque les entreprises f<strong>la</strong>man<strong>de</strong>s bénéficient<strong>de</strong>s r<strong>et</strong>ombées positives <strong>de</strong>s aéroportswallons.Avis A.1.111 adopté le 18/03/2013(1) «Economic importance of air transport andairport activities in Belgium», 200919<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Avis20Stages <strong>de</strong> transitionLe 3 avril 2013, le Ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Formation,M. André Antoine, a sollicité l’avisdu CESW sur le proj<strong>et</strong> d’arrêté portantexécution <strong>de</strong> l’accord <strong>de</strong> coopérationconclu entre l’Etat fédéral, les Communautés<strong>et</strong> les Régions re<strong>la</strong>tif aux stages<strong>de</strong> transition, adopté en première lecturepar le Gouvernement wallon le 28 mars2013. L’avis du <strong>Conseil</strong> a été sollicité enurgence, dans un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> 20 jours. Le 6mai 2013, le CESW a émis son avis surle suj<strong>et</strong>.En préambule, le <strong>Conseil</strong> rappelle que dansson avis A.1.108 du 25 février 2013 re<strong>la</strong>tifau proj<strong>et</strong> d’accord <strong>de</strong> coopération entrel’Etat fédéral, les Communautés <strong>et</strong> lesRégions re<strong>la</strong>tif aux stages <strong>de</strong> transition, il aexprimé son soutien à l’objectif général <strong>de</strong><strong>la</strong> mesure, à savoir perm<strong>et</strong>tre aux jeunes<strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi en stage d’insertion,peu ou moyennement qualifiés, d’acquérirune première expérience professionnellesous forme d’un stage en entreprise. Le<strong>Conseil</strong> a souligné que c<strong>et</strong>te mesure constituaitune opportunité <strong>et</strong> un enjeu importantpour <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>, tant du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>semployeurs que <strong>de</strong>s jeunes <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ursd’emploi.Dans c<strong>et</strong> avis, le <strong>Conseil</strong> a également émis<strong>de</strong>s considérations détaillées, non seulementsur le proj<strong>et</strong> d’accord <strong>de</strong> coopérationen lui-même, mais également sur <strong>la</strong> miseen œuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure «stages <strong>de</strong> transition»en <strong>Wallonie</strong>. C’est donc, notammentà <strong>la</strong> lumière <strong>de</strong> c<strong>et</strong> avis antérieur, que leCESW a examiné le proj<strong>et</strong> d’arrêté duGouvernement wallon portant exécution <strong>de</strong>l’accord <strong>de</strong> coopération <strong>et</strong> qu’il formule lesconsidérations suivantes.Le <strong>Conseil</strong> regr<strong>et</strong>te tout d’abord que <strong>de</strong>ux<strong>de</strong>s ses <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s formulées dans l’AvisA.1.108 n’aient pas été rencontrées, àsavoir d’une part, <strong>la</strong> réalisation préa<strong>la</strong>bled’un inventaire <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong> stageen entreprise existant en <strong>Wallonie</strong> afin<strong>de</strong> pouvoir dégager les spécificités <strong>et</strong> lesarticu<strong>la</strong>tions entre ces différents dispositifs<strong>et</strong>, d’autre part, <strong>la</strong> communication d’un p<strong>la</strong>nd’actions re<strong>la</strong>tif à <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong>mesure en <strong>Wallonie</strong>.Dimensions qualitativesLe <strong>Conseil</strong> rappelle ensuite que dans sonavis A.1108, il a particulièrement insistépour que, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s objectifs quantitatifsfixés par l’accord <strong>de</strong> coopération (possibilité<strong>de</strong> 3.760 stages <strong>de</strong> transition par an pour<strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>), une priorité soit accordée auxdimensions qualitatives du stage : «Au-<strong>de</strong>làd’une première expérience <strong>et</strong> d’un premiercontact avec l’entreprise, le stage doit êtreconçu <strong>et</strong> réalisé <strong>de</strong> façon à apporter uneréelle plus-value dans le parcours du jeune<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


<strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur d’emploi <strong>et</strong> constituer uneamorce pour d’autres actions notamment<strong>de</strong> formation. Plutôt que <strong>de</strong> constituer uneaction ponctuelle, le stage doit, autant quepossible, s’intégrer dans un traj<strong>et</strong> d’insertiondéfini conjointement avec le <strong>Conseil</strong>lerréférent».Dans c<strong>et</strong>te perspective plus qualitative, le<strong>Conseil</strong> a également insisté sur l’articu<strong>la</strong>tiondu stage <strong>de</strong> transition avec différents outilsexistant ou p<strong>la</strong>n wallon <strong>et</strong> particulièrementsur l’utilisation <strong>la</strong> plus <strong>la</strong>rge possible <strong>de</strong> <strong>la</strong>possibilité <strong>de</strong> compléter le stage par <strong>de</strong>sactions <strong>de</strong> formation.Le <strong>Conseil</strong> constate que, formellement, leproj<strong>et</strong> d’arrêté répond à ces <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s,notamment via <strong>la</strong> définition du stage d<strong>et</strong>ransition <strong>et</strong> <strong>la</strong> définition du rôle du FOREM.Le <strong>Conseil</strong> insiste à nouveau pour que<strong>la</strong> mise en œuvre concrète du dispositifassure <strong>et</strong> intègre c<strong>et</strong>te priorité à accor<strong>de</strong>raux dimensions qualitatives du stage.Le CESW invite par ailleurs le Gouvernementwallon à accor<strong>de</strong>r une attentionparticulière à <strong>la</strong> communication sur cenouveau dispositif vers les employeurs <strong>et</strong>les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi.C<strong>et</strong>te communication doit d’une part,m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce les objectifs qualitatifsdu dispositif en termes d’insertion <strong>et</strong> <strong>de</strong>formation <strong>de</strong>s jeunes <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi<strong>et</strong> d’autre part, fournir aux <strong>de</strong>ux parties <strong>de</strong>sinformations c<strong>la</strong>ires sur leurs droits <strong>et</strong> obligations,les coûts à charge <strong>de</strong> l’employeur,les possibilités <strong>de</strong> cumul avec d’autresdispositifs, <strong>et</strong>c.Quels moyens humains<strong>et</strong> financiers ?Le <strong>Conseil</strong> constate que le proj<strong>et</strong> d’arrêtéconfie au FOREM, un rôle central dans <strong>la</strong>mise en œuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure : i<strong>de</strong>ntification<strong>de</strong>s stagiaires potentiels, réception <strong>de</strong>s<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s employeurs, mise en re<strong>la</strong>tion<strong>de</strong>s offres <strong>et</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s, accompagnement<strong>de</strong>s stagiaires <strong>et</strong> <strong>de</strong>s employeurs, diffusion<strong>de</strong> l’information, prospection <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces <strong>de</strong>stages,…Le <strong>Conseil</strong> s’interroge sur les moyenshumains <strong>et</strong> financiers nécessaires à <strong>la</strong>bonne réalisation <strong>de</strong> ces missions, c<strong>et</strong>aspect n’étant pas abordé dans <strong>la</strong> note auGouvernement wallon. Il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> donc quec<strong>et</strong> aspect soit c<strong>la</strong>rifié par le Gouvernementwallon.Le CESW constate qu’à <strong>la</strong> différence <strong>de</strong>sobligations <strong>de</strong> l’employeur listées àl’article 7, le proj<strong>et</strong> d’arrêté ne détaille pasles obligations du stagiaire. Dans un souci<strong>de</strong> c<strong>la</strong>rté <strong>et</strong> <strong>de</strong> sécurité juridique pour lesdifférentes parties, le <strong>Conseil</strong> invite leGouvernement wallon à intégrer un articlere<strong>la</strong>tif aux droits <strong>et</strong> obligations du stagiairedans le proj<strong>et</strong> d’arrêté.Le <strong>Conseil</strong> observe que le proj<strong>et</strong> d’arrêtéprévoit que l’employeur doit désigner,pour son personnel, un tuteur chargé dusuivi <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’accompagnement du stagiaire(art. 7). Cependant, le rôle du tuteur <strong>et</strong> l<strong>et</strong>emps qu’il consacre à c<strong>et</strong>te tâche ne sontpas évoqués, pas plus que <strong>de</strong>s exigencesprécises en termes <strong>de</strong> formation ou <strong>de</strong>compétences pédagogiques.Le <strong>Conseil</strong> rappelle que les réductions <strong>de</strong>cotisations <strong>social</strong>es pour les tuteurs, doublées<strong>de</strong>puis le 1 er janvier 2013, sont liéesà <strong>de</strong>s exigences précises en matière <strong>de</strong>formation <strong>et</strong> détention d’un certificat. Il souligne<strong>la</strong> nécessité d’assurer une informationprécise vers les employeurs en <strong>la</strong> matière.Dans un souci <strong>de</strong> qualité <strong>et</strong> <strong>de</strong> simplification,le <strong>Conseil</strong> considère qu’il serait utiled’œuvrer au niveau wallon à <strong>la</strong> convergence<strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong> tutorat en matière <strong>de</strong>contenu <strong>de</strong> formation <strong>et</strong> <strong>de</strong> reconnaissance<strong>de</strong> celle-ci.Avis A. 1.115 adopté le 06/05/201321<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


AvisAct pour l’Europe» <strong>et</strong> propose plusieursnouvelles actions afin <strong>de</strong> renforcer <strong>la</strong> dynamiqueactuelle.22Rapport <strong>de</strong> l’EnvoyéPME wallonDans le cadre du Small Business Act,chaque Etat membre a dû désigner un«Envoyé PME» (1).Celui-ci a pour fonction,en coordination avec les représentants<strong>de</strong>s organisations d’entreprises, <strong>de</strong><strong>la</strong>ncer <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns nationaux <strong>et</strong> locaux <strong>de</strong>mise en œuvre du SBA, étayés par unsoli<strong>de</strong> mécanisme <strong>de</strong> suivi <strong>et</strong> <strong>de</strong> créerun organe doté <strong>de</strong> ressources humainessuffisantes ayant un rang élevé au seinmême <strong>de</strong> l’Administration <strong>et</strong> chargé <strong>de</strong>coordonner les questions re<strong>la</strong>tives auxPME dans les différentes administrations.Une fois par an, l’Envoyé PME présenteson rapport annuel au CESW. Consultépar le Ministre J.C Marcourt, le <strong>Conseil</strong> arendu son avis sur ce document.Le «Small Business Act pour l’Europe» aété adopté en décembre 2008 sous <strong>la</strong> Prési<strong>de</strong>ncefrançaise <strong>de</strong> l’Union européenne.Celui-ci comporte 10 principes qui sontdéclinés en actions à m<strong>et</strong>tre en œuvre par<strong>la</strong> Commission européenne <strong>et</strong> les Etatsmembres.En février 2011, <strong>la</strong> Commission européennea publié une <strong>de</strong>uxième communication surle «Réexamen du Small Business Act pourl’Europe» ; celle-ci fait le bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s actionsmenées dans le cadre du «Small BusinessL’un <strong>de</strong>s principaux messages <strong>de</strong> c<strong>et</strong>tesecon<strong>de</strong> communication est que <strong>la</strong> Commissioneuropéenne considère pour sa part,avoir globalement mis en œuvre le SBA <strong>et</strong>cherche maintenant surtout à pérenniserles actions <strong>la</strong>ncées dans ce cadre <strong>et</strong> à enjoindreles Etats membres à faire <strong>de</strong> mêmeà leur niveau. Dans c<strong>et</strong>te perspective, ellea particulièrement insisté sur une nouvellerecommandation faite dans le cadre duréexamen : <strong>la</strong> nomination par chaque Etatmembre d’un «Envoyé PME»(1).Celui-ci a pour fonction, en coordinationavec les représentants <strong>de</strong>s organisationsd’entreprises, <strong>de</strong> <strong>la</strong>ncer <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns nationaux<strong>et</strong> locaux <strong>de</strong> mise en œuvre du SBA,étayés par un soli<strong>de</strong> mécanisme <strong>de</strong> suivi<strong>et</strong> <strong>de</strong> créer un organe doté <strong>de</strong> ressourceshumaines suffisantes ayant un rang élevéau sein même <strong>de</strong> l’Administration <strong>et</strong> chargé<strong>de</strong> coordonner les questions re<strong>la</strong>tives auxPME dans les différentes administrations.Concrètement, l’envoyé PME wallon a pourmissions :- d’assurer un re<strong>la</strong>i renforcé auprès <strong>de</strong>sdifférents points <strong>de</strong> contact fédéraux <strong>et</strong>l’Envoyé PME belge <strong>de</strong>s mesures <strong>wallonne</strong>squi s’inscrivent dans <strong>la</strong> mise en oeuvre du«Small Business Act» ;- d’évaluer périodiquement <strong>la</strong> mise enœuvre <strong>de</strong>s recommandations européennesreprises dans le «Small Business Act» <strong>et</strong>son réexamen en concertation avec lesacteurs <strong>de</strong> terrain <strong>et</strong> les différents Organismesd’Intérêts Publics (OIP) concernés<strong>et</strong> en s’appuyant sur les mécanismes <strong>de</strong>reporting existants, entre autres, dans lecadre du P<strong>la</strong>n Marshall 2.Vert ;- <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s recommandationsre<strong>la</strong>tives aux nouvelles actions à m<strong>et</strong>tre enœuvre afin <strong>de</strong> renforcer <strong>la</strong> politique<strong>wallonne</strong> <strong>de</strong> soutien aux PME. En cohérenceavec les recommandations <strong>de</strong> l’Unioneuropéenne, celles-ci sont discutéesavec les partenaires sociaux <strong>et</strong> un grouped’experts <strong>de</strong> haut niveau proposé dans lecadre du SBA wallon.L’envoyé PME dirige également un Comité<strong>de</strong> pilotage, chargé du suivi <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise enœuvre du SBA en <strong>Wallonie</strong>. Il perm<strong>et</strong> ainsid’évaluer les actions entreprises, <strong>de</strong> sefixer <strong>de</strong>s nouveaux objectifs <strong>et</strong> d’initier <strong>de</strong><strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


nouvelles actions. Concernant spécifiquementle reporting <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en œuvre duSBA, l’Envoyé PME rédige aussi un rapportannuel qui a pour vocation <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre enévi<strong>de</strong>nce les bonnes pratiques <strong>wallonne</strong>s<strong>et</strong> il alimente <strong>la</strong> « Factshe<strong>et</strong> » annuelleé<strong>la</strong>borée par <strong>la</strong> Commission européennepour l’ensemble <strong>de</strong>s autorités fédérales <strong>et</strong>fédérées en Belgique.Une fois par an, l’Envoyé PME présente sonrapport annuel au CESW. Le 11 mars 2013,le Ministre Jean-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Marcourt a sollicitél’avis du CESW sur ce document.L’avis du <strong>Conseil</strong>Remarques généralesLe CESW souligne avant toute chose<strong>la</strong> gran<strong>de</strong> qualité du rapport réalisé parl’Envoyé PME <strong>et</strong> son équipe. Ce documentintègre l’ensemble <strong>de</strong>s dimensions du«Small Business Act» <strong>et</strong>, en particulier,diverses composantes <strong>de</strong> simplificationadministrative qui pour rappel, constitueune <strong>de</strong>s principales priorités revendiquéespar les entrepreneurs participant au Parlement<strong>de</strong>s PME (même si il ne s’agit pas entant que tel d’un principe du SBA). Compt<strong>et</strong>enu <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> richesse <strong>de</strong>s informationscontenues dans le document, le CESWestime qu’il mériterait d’être davantagedisseminé, dans son intégralité mais aussisous une forme simplifiée, auprès du grandpublic.Le CESW se réjouit par ailleurs <strong>de</strong>s avancéesenregistrées dans plusieurs domainescomme le soutien aux entrepreneurs endifficulté, l’amélioration <strong>de</strong> l’accès au financementbancaire <strong>de</strong>s TPE via le <strong>la</strong>ncementdu produit mixte garantie-cofinancement,l’extension du dispositif d’ai<strong>de</strong>s à l’innovationnon-technologique ou l’aménagementdu programme portage <strong>de</strong> l’AWEX.Afin d’i<strong>de</strong>ntifier plus c<strong>la</strong>irement les progrèsenregistrés dans <strong>la</strong> mise en œuvre du SBAlors <strong>de</strong>s prochaines éditions du rapport, le<strong>Conseil</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> qu’une distinction soitfaite entre le suivi global <strong>de</strong>s axes du SBA<strong>et</strong> les mesures qui ont été prises durantl’année écoulée pour <strong>la</strong> prochaine éditiondu rapport.Remarques particulières• Priorités du <strong>Conseil</strong>Compte tenu <strong>de</strong>s nombreuses avancées<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’évaluation positive r<strong>et</strong>irée <strong>de</strong> <strong>la</strong>démarche du Small Business Act wallon, leCESW <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que soient renforcés lesmécanismes <strong>de</strong> suivi <strong>et</strong> d’approfondissement<strong>de</strong>s recommandations existantes. Ac<strong>et</strong>te fin, l’intégration du suivi <strong>de</strong>s recommandationsdu Parlement <strong>de</strong>s PME dansle processus ainsi que l’allocation d’uneenveloppe budgétaire spécifique au SBAseraient souhaitables.Pour <strong>la</strong> prochaine édition, le CESW estimeprioritaire <strong>de</strong> se concentrer sur les mesuresqui s’inscrivent dans le suivi <strong>de</strong>s recommandationseuropéennes dont l’implémentationen <strong>Wallonie</strong> n’est encore que partielle.D’autre part, il est nécessaire <strong>de</strong> poursuivre<strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s mesures suggéréespar les PME lors <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux Parlements <strong>de</strong>sPME mais qui n’ont pas encore été misesen pratique.A ce suj<strong>et</strong>, le CESW tient à formuler lespriorités suivantes (même si certaines nerelèvent pas directement <strong>de</strong>s compétencesdu Ministre en charge <strong>de</strong>s PME) :• Test PME : l’intégration <strong>de</strong> <strong>la</strong> cultured’entreprise dans l’administration a étépointée comme première priorité par leParlement <strong>de</strong>s PME 2013 pour <strong>la</strong> CommissionEntrepreneuriat <strong>et</strong> <strong>de</strong>vrait, à ce titre,faire partie d’actions spécifiques en 2013 ;<strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’un Test PME pourrait êtreune manière pertinente <strong>de</strong> concrétiser c<strong>et</strong>terecommandation ;• Evaluation du centre pour entrepreneursen difficulté : le CESW suggère qu’un suivirigoureux <strong>de</strong>s actions menées par le centrepour entreprises en difficulté soit réaliséafin d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>et</strong> <strong>de</strong> renforcer celles qui ontété les plus efficaces ;• Mécanisme <strong>de</strong> mobilisation <strong>de</strong> l’épargneprivée : il est important d’envisager <strong>de</strong>manière concrète <strong>la</strong> mise en œuvre d’unprocessus <strong>de</strong> mobilisation <strong>de</strong> l’épargneprivée à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s PME <strong>wallonne</strong>, telque proposé lors <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux Parlements <strong>de</strong>sPME. Le CESW est heureux <strong>de</strong> constaterque c<strong>et</strong>te problématique est, tout commecelle du Test PME, intégrée dans le document«Horizon 2022» ;• Portefeuille PME : le <strong>Conseil</strong> estimeutile que l’examen d’un dispositif type«kmo-portefeuille f<strong>la</strong>mand» soit envisagé.A plus court terme, <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’unnuméro vert, perm<strong>et</strong>tant une orientation <strong>de</strong>première ligne au niveau <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s à l’innovationdisponibles en <strong>Wallonie</strong>, constitueraitune première piste pragmatique ;• Marchés publics : <strong>de</strong>s avancées importantesont été réalisées concernant lesdé<strong>la</strong>is <strong>de</strong> paiement mais ceux-ci restentcependant quasiment <strong>de</strong>ux fois supérieursau dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> 30 jours qui <strong>de</strong>vra êtrerespecté à partir du 16 mars 2013 suite à <strong>la</strong>transposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> directive européenne du16 février 2011 re<strong>la</strong>tive à c<strong>et</strong>te matière. Le<strong>Conseil</strong> renvoie à ses recommandations en<strong>la</strong> matière reprises dans son mémorandum2009-2014.• Administration soucieuse <strong>de</strong>s PMELe <strong>Conseil</strong> relève avec satisfaction que <strong>la</strong>mise en œuvre <strong>wallonne</strong> <strong>de</strong>s recommandations<strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission pour ce quatrièmeaxe du SBA est quasiment complète.• Opérateurs <strong>de</strong> l’animationéconomiqueDans son vol<strong>et</strong> soutien à <strong>la</strong> créationd’entreprises <strong>et</strong> dans un souci d’exhaustivité,le <strong>Conseil</strong> estime utile que lerapport <strong>de</strong> l’envoyé PME fasse référenceaux différentes actions menées par lesopérateurs d’animation économique poursoutenir <strong>la</strong> création d’entreprises c<strong>la</strong>ssiques<strong>et</strong> innovantes.• Evaluation <strong>de</strong>s mesures du SBAwallonA côté du reporting, le CESW rappelle avecinsistance que l’implémentation du SBAdoit être accompagnée d’une évaluationrégulière <strong>de</strong>s mesures tant anciennes(issues notamment du P<strong>la</strong>n Marshall) quenouvelles. Il considère que l’IWEPS a un rôleà jouer à c<strong>et</strong> égard.(1) Pour tenir compte du contexte institutionnelbelge <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong>s compétences re<strong>la</strong>tivesau soutien <strong>de</strong>s PME entre Etat fédéral <strong>et</strong> entitésfédérées, <strong>la</strong> Belgique a <strong>de</strong>mandé que les conclusions<strong>de</strong> <strong>la</strong> communication du <strong>Conseil</strong> soient quelquepeu nuancées.Avis A.1.110 adopté le 18/03/201323<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Avis24Un parcours d’accueilwallon pour lesprimo-arrivantsDébut mars 2013, le CESW a été saisid’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’avis <strong>de</strong> <strong>la</strong> MinistreE. Tillieux concernant le proj<strong>et</strong> d’arrêtéprésentant le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> décr<strong>et</strong> concernantle parcours d’accueil <strong>de</strong>s primo-arrivants.Les interlocuteurs sociaux wallons ontexaminé ce proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> rendu leur avismi-avril.Définir <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> personnes étrangèresprimo-arrivantes <strong>et</strong> formaliser un parcoursd’accueil en <strong>Wallonie</strong> qui leur est <strong>de</strong>stiné,voilà l’ambition d’un proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> décr<strong>et</strong> wallonqui s’inscrit dans l’air du temps. En eff<strong>et</strong>,c<strong>et</strong>te initiative se <strong>de</strong>ssine en contre pointd’une procédure simi<strong>la</strong>ire en cours d’é<strong>la</strong>borationà Bruxelles, l’«inburgering» étantquant à elle déjà d’application en F<strong>la</strong>ndre<strong>de</strong>puis 2004. Elle complète ainsi le tableaudans le contexte plus global <strong>de</strong>s politiquesmigratoires envisagées au niveau européenavec <strong>de</strong>s problématiques telles que l’égalité<strong>de</strong>s chances, le permis unique, <strong>et</strong>c.Le <strong>Conseil</strong> souligne que <strong>de</strong>s nuances, voiremême <strong>de</strong>s divergences apparaissent entreles différentes approches envisagées selonque l’on conçoit ce dispositif comme unprocessus d’émancipation pour les personnesou d’un parcours d’intégration pluscontraignant comme en F<strong>la</strong>ndre. Il p<strong>la</strong>id<strong>et</strong>outefois pour une articu<strong>la</strong>tion maximaleentre les initiatives émanant <strong>de</strong>s différentesentités <strong>et</strong> pour une harmonisation avec lespays limitrophes (cf. Allemagne, France).Il conviendrait que c<strong>et</strong>te intention soitcoulée dans <strong>de</strong>s protocoles d’accord <strong>et</strong>/ou<strong>de</strong>s conventions.En eff<strong>et</strong>, on sait d’ores <strong>et</strong> déjà que les exigencesdéfinies dans le parcours d’accueilwallon auront un lien avec les conditionsd’accès à certains droits ou dispositionsrelevant <strong>de</strong>s autres niveaux <strong>de</strong> pouvoir,comme l’accès à <strong>la</strong> nationalité, <strong>la</strong> reconnaissance<strong>de</strong>s titres <strong>et</strong> diplômes, ou encore<strong>la</strong> validation <strong>de</strong>s compétences acquisesdans le pays d’origine.Public viséLe public visé par le parcours d’accueilwallon est celui <strong>de</strong>s «primo-arrivants»,définis comme «les personnes étrangèresséjournant en Belgique <strong>de</strong>puis moins <strong>de</strong>3 ans <strong>et</strong> disposant d’un titre <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>plus <strong>de</strong> 3 mois, à l’exception <strong>de</strong>s citoyensd’un état membre <strong>de</strong> l’Union européenne,<strong>de</strong> l’Espace économique européen, <strong>de</strong> <strong>la</strong>Suisse <strong>et</strong> <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> leur famille» (1).Le public concerné est évalué entre 3.500<strong>et</strong> 4.000 personnes par an.C<strong>et</strong>te définition restreint <strong>de</strong> facto le publicpotentiellement concerné par un parcoursd’accueil (2). Sans porter <strong>de</strong> jugement surle caractère judicieux <strong>de</strong> <strong>la</strong> délimitation dupublic-cible, le CESW s’interroge, sur soncaractère éventuellement inégal ou discriminatoirepour les différentes catégories<strong>de</strong> personnes étrangères entre elles. Ilrecomman<strong>de</strong> dès lors que le Gouvernementwallon justifie précisément son choix dupublic-cible <strong>et</strong> <strong>de</strong>s dispenses envisagées.Il recomman<strong>de</strong>, en tout état <strong>de</strong> cause,que l’on puisse offrir un premier accueilrespectueux <strong>et</strong> égalitaire à tous les nouveauxarrivants, dans une perspective d’ai<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>soutien <strong>et</strong> sans eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> stigmatisation.Le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> décr<strong>et</strong> prévoit qu’un bi<strong>la</strong>n <strong>social</strong>sera réalisé dans le cadre <strong>de</strong> l’accueil visant«à i<strong>de</strong>ntifier les besoins du primo-arrivantsur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> ses compétences professionnelles<strong>et</strong> expériences personnelles. Cebi<strong>la</strong>n évaluera les acquis du primo-arrivantpour lui perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> les valoriser» (3). Le<strong>Conseil</strong> estime que l’expression «bi<strong>la</strong>n <strong>social</strong>»pourrait prêter à confusion recomman<strong>de</strong><strong>de</strong> réfléchir à une formu<strong>la</strong>tion plus appropriée.Par ailleurs, il p<strong>la</strong>i<strong>de</strong> pour que c<strong>et</strong>tephase du parcours soit réalisée dans <strong>la</strong> plusgran<strong>de</strong> rigueur (objectivation, respect <strong>de</strong><strong>la</strong> vie privée <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s donnéespersonnelles).Le rôle <strong>de</strong>s CRILes CRI (Centres Régionaux d’Intégration) sevoient confier un rôle <strong>de</strong> premier p<strong>la</strong>n dans<strong>la</strong> mise en œuvre du parcours d’accueil. Desmodifications substantielles sont apportées àleurs missions concernant le suivi <strong>et</strong> l’accompagnementdu public-cible. Ce<strong>la</strong> exigera uneimportante charge <strong>de</strong> travail supplémentaire<strong>et</strong> <strong>de</strong>s responsabilités nouvelles pour le personnel<strong>de</strong>s centres. Le CESW se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> siles moyens complémentaires prévus(2,5 millions €) dans un contexte budgétaireserré, seront suffisants pour m<strong>et</strong>tre en p<strong>la</strong>cece dispositif (cf. vol<strong>et</strong> humain, administratif,infrastructures) <strong>et</strong> pour gérer ce flux supplémentaire<strong>de</strong> bénéficiaires.Par ailleurs, le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> décr<strong>et</strong> prévoit, outre<strong>la</strong> phase d’accueil, <strong>de</strong>s formations à <strong>la</strong> <strong>la</strong>nguefrançaise <strong>et</strong> à <strong>la</strong> citoyenn<strong>et</strong>é ainsi que<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


l’orientation socio-professionnelle, <strong>de</strong>stinéesaux bénéficiaires du parcours d’accueil.Celles-ci <strong>de</strong>vront être «organiséespar les organismes agréés dans le cadre<strong>de</strong>s initiatives locales d’intégration (…), parles pouvoirs publics ou par les organismesreconnus par les pouvoirs publics» (4). Unesérie d’opérateurs partenaires seront dontimpliqués dans <strong>la</strong> dynamique. Le <strong>Conseil</strong>estime important que ceux-ci disposent<strong>de</strong>s qualifications requises pour abor<strong>de</strong>r cepublic spécifique <strong>et</strong> visent une complémentaritémaximale dans leurs interventions.Il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> également que le FOREM soitdésigné comme interlocuteur institutionnel<strong>de</strong> référence pour le primo-arrivant enmatière d’insertion socio-professionnelle.Le <strong>Conseil</strong> souligne l’importance d’unereconnaissance <strong>de</strong>s compétences <strong>et</strong>certifications acquises par les bénéficiairesdans leur pays d’origine. Il recomman<strong>de</strong><strong>de</strong> se référer aux outils existants en <strong>la</strong>matière en distinguant d’une part, <strong>la</strong> validation<strong>de</strong>s titres <strong>et</strong> diplômes, relevant <strong>de</strong>scompétences <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération <strong>Wallonie</strong>-Bruxelles <strong>et</strong>, d’autre part, <strong>la</strong> validation <strong>de</strong>scompétences (professionnelles) acquisesrelevant <strong>de</strong>s prérogatives du consortium <strong>de</strong>validation <strong>de</strong>s compétences.Le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> décr<strong>et</strong> impose une amen<strong>de</strong>administrative au primo-arrivant qui nerespecte pas l’obligation <strong>de</strong> participer aumodule du premier accueil organisé parles centres régionaux d’intégration maisquelles seront les conséquences pour lesbénéficiaires en cas <strong>de</strong> non suivi <strong>de</strong>s autresétapes du parcours d’accueil contenuesdans <strong>la</strong> convention d’accueil <strong>et</strong> d’intégration? Le <strong>Conseil</strong> indique qu’il ne faudraitpas engendrer un risque <strong>de</strong> discriminationsupplémentaire à l’égard <strong>de</strong>s bénéficiairesqui rencontreraient <strong>de</strong>s difficultés à réaliserce parcours. Il souligne, en tout état <strong>de</strong>cause, qu’il ne serait pas admissible d’appliquer<strong>de</strong>s sanctions si l’on ne déploie pas <strong>de</strong>moyens suffisants garantissant un accèscompl<strong>et</strong> au dispositif pour l’ensemble <strong>de</strong>sbénéficiaires potentiels.En conclusion, le <strong>Conseil</strong> souligne queplusieurs aspects du parcours d’accueilprévu pour les primo-arrivants comportent<strong>de</strong>s inconnues <strong>et</strong> mériteraient d’êtreprécisés, voire ajustés (ex. délimitation dupublic-cible, rôle respectif <strong>de</strong>s différentsacteurs, moyens budgétaires, <strong>et</strong>c.). Le<strong>Conseil</strong> note qu’un Comité <strong>de</strong> coordinationdont <strong>la</strong> composition reste à définir, serachargé <strong>de</strong> rem<strong>et</strong>tre tous les <strong>de</strong>ux ansau Gouvernement une évaluation <strong>et</strong> <strong>de</strong>spropositions, d’initiative ou à sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong>,en vue d’améliorer le fonctionnement <strong>et</strong> <strong>la</strong>gestion du parcours. Le <strong>Conseil</strong> estime, eneff<strong>et</strong>, qu’une évaluation du dispositif estindispensable, afin <strong>de</strong> vérifier si <strong>la</strong> mise enœuvre opérationnelle <strong>de</strong> celui-ci s’effectuecorrectement <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> d’atteindre lesobjectifs visés, dans l’intérêt conjugué<strong>de</strong>s bénéficiaires <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> région qui lesaccueille.Le CESW <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’être associé à c<strong>et</strong>teévaluation <strong>et</strong> souhaite qu’une présentationlui soit faite <strong>de</strong>s premiers résultats engrangésau terme <strong>de</strong> <strong>la</strong> première année <strong>de</strong> miseen œuvre du dispositif.(1) Cf. Art.150, §1, 3° du proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> décr<strong>et</strong>.(2) NB. Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’asile, les sans-papiers,les travailleurs c<strong>la</strong>n<strong>de</strong>stins ou détachés n’auront pasaccès à ce type <strong>de</strong> dispositif.(3) Cf. Art.152/2, §1er du proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> décr<strong>et</strong>.(4) Les initiatives locales d’intégration (ILI) sontdéfinies à l’art.154 du proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> décr<strong>et</strong> comme suit :« Les initiatives locales d’intégration <strong>de</strong>s personnesétrangères <strong>et</strong> d’origine étrangère visent à soutenir<strong>la</strong> participation à <strong>la</strong> vie <strong>social</strong>e <strong>et</strong> associative <strong>de</strong>spersonnes étrangères ou d’origine étrangère. Ellesdoivent rencontrer au moins une <strong>de</strong>s missionssuivantes : <strong>la</strong> formation à <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française, <strong>la</strong>formation à <strong>la</strong> citoyenn<strong>et</strong>é, l’insertion socio-professionnelle».Avis A.1.114 adopté le 22/04/201325<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Avisrégional.Le CESW p<strong>la</strong>i<strong>de</strong> dès lors pour une évaluation<strong>de</strong>s mesures en faveur <strong>de</strong>s consommateursaprès un certain temps, pour juger <strong>de</strong>leur efficacité <strong>et</strong> les adapter le cas échéant.Au niveau <strong>de</strong>s conditions d’accès auréseau, l’avant-proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> décr<strong>et</strong> sembleoffrir une solution équilibrée qui garantitune sécurité d’investissement. Le CESWsouhaite néanmoins que les partiesprenantes aient une vision plus c<strong>la</strong>ire ducoût <strong>de</strong> <strong>la</strong> flexibilité <strong>et</strong> <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> sarépercussion. Et <strong>de</strong> façon plus générale,chaque é<strong>la</strong>rgissement <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong>sfournisseurs ou <strong>de</strong>s gestionnaires <strong>de</strong> réseauengendre <strong>de</strong>s coûts dont il convient <strong>de</strong>chiffrer <strong>la</strong> répercussion, à court, moyen <strong>et</strong>long termes.26L’organisation dumarché régional<strong>de</strong> l’électricitéLe 8 janvier 2013, le Ministre en charge<strong>de</strong> l’Energie, M. Jean-Marc Noll<strong>et</strong>, asollicité l’avis du <strong>Conseil</strong> sur l’avant-proj<strong>et</strong><strong>de</strong> décr<strong>et</strong> modifiant le décr<strong>et</strong> du 12 avril2001 re<strong>la</strong>tif à l’organisation du marchérégional <strong>de</strong> l’électricité, adopté en premièrelecture par le Gouvernement wallonle 4 décembre 2012. Le CESW a renduson avis début mars.Le décr<strong>et</strong> du 12 avril 2001 re<strong>la</strong>tif à l’organisationdu marché régional <strong>de</strong> l’électricitéa été adapté en profon<strong>de</strong>ur en juill<strong>et</strong> 2008en tenant compte <strong>de</strong>s orientations <strong>de</strong><strong>la</strong> directive 2009/72/CE, alors en proj<strong>et</strong>.L’actuel avant-proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> décr<strong>et</strong> vise à adaptercertaines dispositions pour se conformercomplètement aux prescrits <strong>de</strong> <strong>la</strong>ditedirective <strong>et</strong> améliorer le fonctionnement dumarché <strong>de</strong> l’électricité :- en améliorant <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s clientsfinaux <strong>et</strong> les mesures <strong>de</strong> protection <strong>social</strong>e;- en améliorant le fonctionnement <strong>de</strong>srègles du marché libéralisé <strong>et</strong> l’intégration<strong>de</strong>s productions décentralisées;- en renforçant les compétences <strong>et</strong> l’indépendancedu régu<strong>la</strong>teur, <strong>la</strong> CWaPE.D’une manière générale, le CESW souscrit àl’objectif du décr<strong>et</strong> qui apporte <strong>de</strong>s améliorationsnotables dans <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong><strong>la</strong> réalité du réseau, <strong>et</strong> garantit une sécuritéjuridique aux réseaux fermés professionnels.Le CESW fait néanmoins part <strong>de</strong> préoccupationsquant à certaines dispositionsdont les impacts financiers ne semblentpas avoir été appréhendés (coûts <strong>et</strong>/oubénéfices pour les différents acteurs), parexemple par rapport au p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> paiementsystématiquement proposé à tout client endifficulté d’honorer sa facture ou par rapportà l’augmentation du nombre <strong>de</strong> bénéficiairespotentiels du statut <strong>de</strong> client protégéLe CESW pointe par ailleurs différentsproblèmes concernant <strong>la</strong> composition du<strong>Conseil</strong> général, jugeant :- qu’il convient <strong>de</strong> garantir un certain équilibreentre les différentes représentations <strong>et</strong><strong>de</strong> prévoir une représentation plus explicite<strong>de</strong> tous les consommateurs <strong>et</strong> une représentationparitaire employeurs-travailleurs;- que le Secrétariat <strong>de</strong>vrait être confié auCESW, organe tout désigné pour assurerune telle fonction, <strong>et</strong> non à l’administration;- qu’il y a lieu d’apporter un minimum <strong>de</strong>précisions sur le fonctionnement du <strong>Conseil</strong>général.La notification re<strong>la</strong>tive à l’avant-proj<strong>et</strong> <strong>de</strong>décr<strong>et</strong> prévoit une sollicitation <strong>de</strong> l’avis <strong>de</strong><strong>la</strong> CWaPE <strong>et</strong>, sur c<strong>et</strong>te base, <strong>de</strong> l’UWE,sur différents points re<strong>la</strong>tifs aux réseauxfermés professionnels. Le CESW partageà ce propos <strong>la</strong> volonté d’éviter <strong>de</strong> susciter<strong>la</strong> création <strong>de</strong> nouveaux réseaux fermésprofessionnels dans le but <strong>de</strong> contourner lesOSP <strong>et</strong> insiste sur <strong>la</strong> nécessité d’un encadrementadéquat du mécanisme envisagé.Enfin, le CESW ne rem<strong>et</strong> pas en cause lefinancement du Fonds Energie, mais estimequ’il ne constitue pas l’outil pour financerles associations environnementales.Le CESW fait en outre part <strong>de</strong> considérationsparticulières re<strong>la</strong>tives à <strong>de</strong>ux articles<strong>de</strong> l’avant-proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> décr<strong>et</strong>.Avis A.1.109 adopté le 08/03/2013<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


André B<strong>la</strong>vier(AWT)« Nous vivons un véritabl<strong>et</strong>sunami numérique ! »Intern<strong>et</strong>, réseaux sociaux, mobile, … les Technologies <strong>de</strong> l’Information <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communication(TIC) ne cessent d’évoluer <strong>et</strong> d’influencer notre vie. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s avancées techniques, il fauts’attendre, selon les experts <strong>et</strong> spécialistes <strong>de</strong>s TIC, à un véritable bouleversement <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>fonctionnement <strong>de</strong> nos sociétés. Lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> conférence thématique qu’il a donnée au CESW sur l<strong>et</strong>hème <strong>de</strong> l’ «empowerment numérique», André B<strong>la</strong>vier, Expert responsable du pôle Communication<strong>et</strong> Portail Web <strong>de</strong> l’AWT (Agence Wallonne <strong>de</strong>s Télécommunications), a expliqué comment <strong>et</strong>pourquoi les TIC bouleversent les rapports <strong>de</strong> force <strong>et</strong> le fonctionnement <strong>de</strong> nos sociétés.Il est l’Invité <strong>de</strong> <strong>la</strong> revue <strong>Wallonie</strong>.<strong>Wallonie</strong> : En tant qu’expert à l’AWT <strong>et</strong> maître <strong>de</strong> conférencesà HEC-ULg, vous suivez <strong>de</strong> près les évolutions <strong>de</strong>s TIC <strong>et</strong> leurinfluence sur nos sociétés. Quel regard portez-vous sur cesévolutions ?André B<strong>la</strong>vier : Même si je ne suis pas ce que l’on appelle un«geek», je m’intéresse effectivement <strong>de</strong>puis longtemps aux TIC <strong>et</strong>à leurs conséquences sur le fonctionnement <strong>de</strong> nos sociétés. Ces<strong>de</strong>rnières années, il faut reconnaître que nous sommes confrontésà un véritable «tsunami numérique» : <strong>la</strong> connexion à intern<strong>et</strong> à toutmoment <strong>et</strong> <strong>de</strong> n’importe quel lieu, <strong>la</strong> fusion <strong>de</strong>s mon<strong>de</strong>s réels <strong>et</strong>virtuels, l’explosion <strong>de</strong>s ventes <strong>de</strong> smartphones <strong>et</strong> <strong>de</strong> tabl<strong>et</strong>tes, ledéveloppement <strong>de</strong>s réseaux sociaux mais aussi d’applications alternativesdans <strong>de</strong>s domaines tels que l’enseignement, <strong>la</strong> santé, lestransports, <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong>s données, <strong>et</strong>c. Pour moi, les TIC sont l’une<strong>de</strong>s clés pour nous perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> relever six défis majeurs auxquelsnos sociétés vont <strong>de</strong>voir faire face : l’accroissement démographique<strong>et</strong> le vieillissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion ; <strong>la</strong> limitation <strong>de</strong>s ressourcesnaturelles ; <strong>la</strong> technologie ubiquitaire ; <strong>la</strong> mobilité accrue <strong>de</strong>s êtreshumains ; le changement <strong>de</strong> localisation du capital ; <strong>et</strong> enfin, <strong>la</strong> véritableréforme <strong>social</strong>e que l’on vit actuellement, avec un changementdans les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> communication.<strong>Wallonie</strong> : Lorsque vous avez rédigé le P<strong>la</strong>n Master TIC, quatreaxes ont été dégagés reflétant le contexte général dans lequel lemon<strong>de</strong> «programmable» se situe actuellement.André B<strong>la</strong>vier : Effectivement, nous avons, dans le cadre <strong>de</strong> l’é<strong>la</strong>borationdu P<strong>la</strong>n Master TIC du Gouvernement wallon, montré queles boulversements induits par les TIC se stucturent en 4 axes majeurs: Web²/mobile ; Cloud Computing ; Big Data <strong>et</strong> Empowermentnumérique. Le Web² consiste en l’intégration <strong>de</strong>s mon<strong>de</strong>s réel <strong>et</strong>virtuel. Grâce au mobile, le Web² est <strong>de</strong>venu une réalité : les smartphones,<strong>de</strong> par leur connectivité permanente, sont capables <strong>de</strong>27<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


L’invité28répondre à tout moment, en tout lieu, aux besoins, voire aux impulsions,<strong>de</strong>s consommateurs. Avec un smartphone, on peut non seulementtéléphoner, mais aussi surfer sur intern<strong>et</strong>, être sur les réseauxsociaux, trouver son chemin via le GPS intégré. Le groupe Casino aainsi développé une application qui perm<strong>et</strong> aux clients d’ajouter unproduit dans leur panier, d’avoir <strong>de</strong>s informations sur le produit ouencore <strong>de</strong> profiter <strong>de</strong> promotions,… Actuellement, les ventes <strong>de</strong>smartphones <strong>et</strong> <strong>de</strong> tabl<strong>et</strong>tes dépassent celles <strong>de</strong>s ordinateurs.Le <strong>de</strong>uxième axe est le «Cloud Computing», c’est-à-dire le dép<strong>la</strong>cementvers <strong>de</strong>s serveurs distants («dans les nuages») <strong>de</strong>s données,applications ou services informatiques. Amazon est ainsi <strong>la</strong> plusimportante p<strong>la</strong>te-forme avec 700 milliards d’obj<strong>et</strong>s gérés <strong>et</strong> <strong>de</strong>s pics<strong>de</strong> 500.000 requêtes par secon<strong>de</strong> sur ses serveurs. Le Web <strong>de</strong>vient<strong>la</strong> p<strong>la</strong>teforme <strong>de</strong> l’économie numérique : une entreprise, aujourd’hui,peut se résumer à un portable, une tabl<strong>et</strong>te, un smartphone <strong>et</strong> tousles outils mis à disposition dans le Cloud. Le troisième axe est celuidu «Big data» : nous créons actuellement en <strong>de</strong>ux jours autant d’informationsque celles créées <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> naissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> civilisationjusqu’en 2003. Nous vivons dans un environnement plus rapi<strong>de</strong> quele temps réel ! En une minute sur le web, il y a 1,3 million <strong>de</strong> vidéosvues sur Youtube, 2 millions <strong>de</strong> recherche sur Google, 6 millions <strong>de</strong>pages Facebook regardées, 320 nouveaux comptes Twitter créées<strong>et</strong> 100.000 nouveaux twe<strong>et</strong>s, 83.000 dol<strong>la</strong>rds <strong>de</strong> ventes sur Amazon…Tout ce<strong>la</strong> en une minute !!<strong>Wallonie</strong> : Le <strong>de</strong>rnier axe est celui <strong>de</strong> l’«empowerment»numérique. De quoi s’agit-il exactement?André B<strong>la</strong>vier : On doit ce nom à Forrester Research qui a baptisécomme ce<strong>la</strong> le phénomène combinant les médias sociaux, le mobile<strong>et</strong> le cloud computing. En réalité, il s’agit plus d’un changementsociologique que technologique, puisqu’il bouleverse le modèle toujours<strong>la</strong>rgement hiérarchique <strong>de</strong> notre société. Les clients peuventvérifier un prix, consulter les avis sur les produits, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>sconseils au départ <strong>de</strong> leur smartphone. Ils peuvent louer ou critiquerune marque sur les réseaux sociaux ou via <strong>de</strong>s vidéos sur Youtube.L’empowerment est fortement lié à <strong>la</strong> consummérisation <strong>de</strong> l’IT <strong>et</strong>au pouvoir <strong>de</strong> <strong>la</strong> foule. Nous assistons actuellement à une révolutionsociologique : notre société <strong>et</strong> nos organisations, publiques ou privées,restent <strong>la</strong>rgement basées sur un modèle pyramidal. Le pouvoirdont nous disposons est toujours essentiellement lié à notre positionplus ou moins élevée dans <strong>la</strong> hiérarchie. Les TIC transforment radicalementce modèle <strong>et</strong> changent fondamentalement les re<strong>la</strong>tionsemployeurs/employés, enseignants/élèves, mé<strong>de</strong>cin/patient, <strong>et</strong>c.<strong>Wallonie</strong> : Selon vous, l’empowerment numérique toucheraégalement les services publics…André B<strong>la</strong>vier : Tout à fait. Pour moi, les services publics n’échappentpas, ou plutôt «ne doivent» pas échapper à c<strong>et</strong>te vague <strong>de</strong>fond qu’est l’empowerment numérique. C’est pourtant là que cephénomène suscite sans doute le plus d’inquiétu<strong>de</strong>. Les servicespublics <strong>de</strong> <strong>de</strong>main seront numériques … ou ils risquent une forme<strong>de</strong> marginalisation <strong>et</strong> <strong>de</strong> perte d’attractivité pour les HEROes (voirl’encadré page suivante). De plus en plus, <strong>de</strong>s activités traditionnellementréservées au secteur public comme <strong>la</strong> santé, <strong>la</strong> mobilité, <strong>la</strong>gestion du territoire, ou encore <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s individus,vont être confrontés à une nouvelle concurrence issue d’entreprisesou d’initiatives privées. Il existe déjà plusieurs applicationsen matière <strong>de</strong> santé, tels que le site «Novu.com» ou «Handimap.org» (un service <strong>de</strong>stiné à faciliter le dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s personnes àmobilité réduite), en matière d’enseignement, avec le site «Babblep<strong>la</strong>n<strong>et</strong>» (un jeu <strong>social</strong> pour les enfants à partir <strong>de</strong> 6 ans leur perm<strong>et</strong>tant<strong>de</strong> pratiquer leur ang<strong>la</strong>is oral) ou «Treehouse.com» (un catalogue<strong>de</strong> cours multimédia) ou encore pour le transport avec le site«Capitain<strong>et</strong>rain.com» (un site intern<strong>et</strong> <strong>de</strong> vente <strong>de</strong> bill<strong>et</strong>s <strong>de</strong> train) ;<strong>et</strong>c. A l’avenir, les citoyens-usagers voudront r<strong>et</strong>rouver leurs outils <strong>et</strong>leurs usages numériques habituels dans le cadre <strong>de</strong> leurs re<strong>la</strong>tionsavec les services publics.Et si <strong>la</strong> véritable question était <strong>de</strong> (re)définir complètement <strong>la</strong> prochainegénération <strong>de</strong> services publics ? En principe, le secteur publicdétient les données, y compris personnelles, <strong>et</strong> les citoyens yaccè<strong>de</strong>nt via <strong>de</strong>s services spécifiques.… Mais comment évolue cemodèle si on applique le principe <strong>de</strong> l’Open Data à … toutes les données? Pourquoi un citoyen ne pourrait-il pas déci<strong>de</strong>r du lieu d’hébergement<strong>de</strong> ses données … (par exemple une banque, <strong>la</strong> poste ouune p<strong>la</strong>teforme <strong>social</strong>e sécurisée). En appliquant <strong>la</strong> démocratisation(open) à toutes les données, les services publics pourraient <strong>de</strong>venireux-mêmes «consommateurs» <strong>de</strong> données, plutôt que détenteursou fournisseurs, accédant à ce données via <strong>de</strong>s services choisispar les citoyens, ceux-ci contrô<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> façon dont elles sont utilisées.Pour moi, il est essentiel <strong>de</strong> ne pas ignorer ou sous-estimer cephénomène, car le risque est grand pour les organisations <strong>et</strong> entreprises(publiques <strong>et</strong> privées) <strong>de</strong> voir leurs activités frappées d’obsolescence,comme si elles avaient été soudainement dép<strong>la</strong>cées dansune sorte <strong>de</strong> no-man’s <strong>la</strong>nd économique <strong>et</strong> <strong>social</strong>.<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


CV express> Titu<strong>la</strong>ire d’un Master en sciences commerciales,financières <strong>et</strong> informatique <strong>de</strong> gestion, AndréB<strong>la</strong>vier est le responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> communication<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> stratégie Web à l’Agence Wallonne <strong>de</strong>sTélécommunications.> Il est également très impliqué dans le travail <strong>de</strong>veille technologique <strong>de</strong> l’AWT, notamment dans<strong>de</strong>s domaines tels que : les technologies mobiles,le Web 2.0, le mark<strong>et</strong>ing digital, le commerceconnecté, l’e-gouvernement, ou encore le CloudComputing.Quelques acronymes à r<strong>et</strong>enir !• BYOD (Bring Your Own Device) & CYOD(Choose Your Own Device). Les employésutiliseront 4 à 6 terminaux différents dans lecadre <strong>de</strong> leurs activités professionnelles.• BYOA (Bring Your Own Application). Lesemployés auront recours à <strong>de</strong>s applications«grand public» dans leur entreprise, parallèlementaux applications privées <strong>de</strong> l’entreprise,elles-mêmes mises à disposition via <strong>de</strong>s «appstores».• HEROes (Highly Empowered and ResourcefulOperatives). Innovateurs au sein <strong>de</strong>s entreprises<strong>et</strong> <strong>de</strong>s organisations. Impliqués dans <strong>la</strong>création, le développement <strong>et</strong> le <strong>la</strong>ncement <strong>de</strong>proj<strong>et</strong>s à haute valeur ajoutée basés sur unrecours intensif aux ressources TIC, internes,mais surtout externes (Cloud)> C’est dans le cadre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te veille technologiquequ’il a été l’un <strong>de</strong>s rédacteurs du Master P<strong>la</strong>nTIC préparé par l’AWT à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du Cabin<strong>et</strong>du Ministre Jean-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Marcourt, dans le cadredu programme Creative Wallonia. Ce p<strong>la</strong>n apour objectif <strong>de</strong> fixer les caps à suivre pour faire<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong> une terre d’excellence numériqueà l’horizon 2025.> André B<strong>la</strong>vier est également maître <strong>de</strong> conférencesà HEC-ULg où il donne <strong>de</strong>s cours sur lestechnologies <strong>de</strong> l’entreprise en ligne, l’e-business<strong>et</strong> l’e-commerce.@unpeu<strong>de</strong>b<strong>la</strong>b<strong>la</strong>@awtMail : ab@awt.bewww.awt.be29<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Dossier RubriqueLa politique<strong>wallonne</strong> <strong>de</strong> l’eau30Dans le prolongement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Conférencesur <strong>la</strong> Directive-cadre sur l’Eau organiséeen novembre 2012 par <strong>la</strong> Commissionconsultative <strong>de</strong> l’Eau, le Comité <strong>de</strong> contrôle<strong>de</strong> l’Eau, le CESW <strong>et</strong> le CWEDD, <strong>la</strong> revue<strong>Wallonie</strong> consacre le dossier <strong>de</strong> ce numéro<strong>117</strong> à <strong>la</strong> politique <strong>wallonne</strong> <strong>de</strong> l’eau.Un premier article fait le point sur <strong>la</strong>Directive-cadre sur l’eau : que prévoitc<strong>et</strong>te Directive ? Quels sont ses objectifs ?Quelles sont les obligations pour les Etatsmembres ? Où en est-on en <strong>Wallonie</strong> ?Quelles sont les conséquences pour <strong>la</strong>politique régionale <strong>de</strong> l’eau? Autant <strong>de</strong>questions abordées dans c<strong>et</strong> article.Un second article fait le point sur <strong>la</strong>structure du prix <strong>de</strong> l’eau (p. 37) :comment est calculé le prix <strong>de</strong> l’eau ?Que recouvre-t-il comme coûts ?Enfin, un <strong>de</strong>rnier article présente le schémarégional <strong>de</strong>s ressources en eau (p. 43).Deux interviews viennent compléter cedossier. Celle <strong>de</strong> M. Jean-Luc Martin,Prési<strong>de</strong>nt du Comité <strong>de</strong> direction <strong>de</strong><strong>la</strong> SPGE, tout d’abord, qui rappelle lesimplications, pour <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>, du principe<strong>de</strong> <strong>la</strong> récupération <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>s servicesliés à l’utilisation <strong>de</strong> l’eau, imposé par<strong>la</strong> Directive-cadre. Dans son interview,il revient également sur les raisons quiexpliquent l’augmentation du prix <strong>de</strong> l’eau(p. 41).La <strong>de</strong>uxième interview est celle <strong>de</strong>M. Eric Smit, Prési<strong>de</strong>nt f.f. du Comité <strong>de</strong>Direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> SWDE. Pourquoi m<strong>et</strong>treen p<strong>la</strong>ce un schéma régional <strong>de</strong>s ressourcesen eau en <strong>Wallonie</strong> ? En quoi consiste leschéma directeur d’investissement <strong>de</strong> <strong>la</strong>production publique <strong>de</strong> l’eau ? Où enest-on aujourd’hui ? Autant <strong>de</strong> questionsabordées avec M. Eric Smit lors <strong>de</strong> soninterview (p. 44).<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


La Directivecadresur l’eauLa Directive 2000/60/CE établissant un cadre pour une politiquecommunautaire dans le domaine <strong>de</strong> l’eau, communémentappelée «Directive cadre sur l’eau» a été adoptée le 23octobre 2000 (J.O.C.E du 22 décembre 2000).La Directive-cadre précise que l’eau n’est pas un bien marchandcomme les autres mais un patrimoine qu’il faut défendre<strong>et</strong> protéger. Elle souligne que les eaux dans <strong>la</strong> Communautésont <strong>de</strong> plus en plus soumises à <strong>de</strong>s contraintes dues à unecroissance continue <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en eau <strong>de</strong> bonne qualité <strong>et</strong>en quantité suffisante pour toutes les utilisations.C<strong>et</strong>te directive recouvre un ensemble d’objectifs, d’instruments<strong>et</strong> d’obligations visant <strong>la</strong> protection <strong>et</strong> l’amélioration <strong>de</strong>l’environnement aquatique ainsi qu’une contribution à une utilisationdurable, équilibrée <strong>et</strong> équitable <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource.Le concept pivot <strong>de</strong> <strong>la</strong> directive consiste en l’organisation <strong>et</strong> <strong>la</strong>gestion <strong>de</strong> l’eau à l’échelle <strong>de</strong>s bassins hydrographiques. A c<strong>et</strong>eff<strong>et</strong>, les Etats membres sont tenus <strong>de</strong> recenser les bassins hydrographiquesse trouvant sur leur territoire <strong>et</strong> <strong>de</strong> les rattacher à <strong>de</strong>sdistricts hydrographiques. Ces districts englobent non seulementl’ensemble du réseau hydrographique mais également <strong>la</strong> superficiedu territoire drainé <strong>et</strong> les estuaires, en ce compris les eaux souterraines,marines <strong>et</strong> les milieux annexes qui y sont associés.Une autorité compétente doit être désignée à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> chaquedistrict. C<strong>et</strong>te exigence n’implique pas nécessairement <strong>la</strong> créationd’une nouvelle autorité : une autorité existante peut se voir attribuerles compétences déterminées par <strong>la</strong> directive.Lorsqu’un bassin hydrographique s’étend le territoire <strong>de</strong> plus d’unEtat membre, un district hydrographique international doit êtreconstitué <strong>et</strong> les Etats membres visés doivent se concerter en vue<strong>de</strong> sa gestion. Une col<strong>la</strong>boration doit également être développéeavec les pays tiers partageant un bassin hydrographique avec un ouplusieurs Etats membres <strong>de</strong> l’Union.La <strong>Wallonie</strong> ne compte aucun bassin hydrographique propre du faitqu’il n’y a aucun exutoire à <strong>la</strong> mer (estuaire). Au sta<strong>de</strong> actuel, lesbassins hydrographiques wallons sont rattachés à quatre districtshydrographiques internationaux (DHI) : <strong>la</strong> Meuse, l’Escaut, le Rhin31<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Dossier<strong>et</strong> <strong>la</strong> Seine. 15 sous-bassins hydrographiques ont également étédéfinis pour une gestion régionale <strong>de</strong> l’eau (arrêté du Gouvernementwallon du 13/09/2001) :• DHI Escaut : Dendre, Dyle - G<strong>et</strong>te, Escaut - Lys, Haine, Senne•DHI Meuse : Amblève, Lesse, Meuse amont, Meuse aval, Ourthe,Semois - Chiers, Sambre, Vesdre•DHI Rhin : Moselle•DHI Seine : Oise.Le Gouvernement wallon a été désigné comme autorité compétentepour <strong>la</strong> partie <strong>wallonne</strong> <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> ces quatre DHI.La coordination avec les autres Etats <strong>et</strong> Régions riverains s’effectueau sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission internationale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commissioninternationale <strong>de</strong> l’Escaut <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission internationalepour <strong>la</strong> Protection du Rhin. Dans le cas du bassin hydrographique <strong>de</strong><strong>la</strong> Seine, <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration repose sur <strong>de</strong>s accords bi<strong>la</strong>téraux.Bassins <strong>et</strong> sous-bassins hydrographiques wallons32Source : Service public <strong>de</strong> <strong>Wallonie</strong>, Direction générale <strong>de</strong> l’Agriculture, <strong>de</strong>s Ressources naturelles <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Environnement<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Une politique globale <strong>et</strong> intégrée<strong>de</strong> l’eauLa légis<strong>la</strong>tion européenne re<strong>la</strong>tive à l’eau date <strong>de</strong> <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> moitié<strong>de</strong>s années 70, au moment où <strong>la</strong> première «vague» d’actes légis<strong>la</strong>tifsa fixé <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> qualité pour <strong>de</strong>s catégories d’eau spécifiques(eaux <strong>de</strong> surface potabilisables, eaux piscicoles, eaux conchylicoles,eaux <strong>de</strong> baigna<strong>de</strong>, eaux <strong>de</strong>stinées à <strong>la</strong> consommation humaine) <strong>et</strong><strong>de</strong>s normes <strong>de</strong> rej<strong>et</strong>s concernant <strong>de</strong>s substances dangereuses afin<strong>de</strong> protéger <strong>la</strong> santé humaine <strong>et</strong> l’environnement.Au cours <strong>de</strong>s années ‘90, <strong>de</strong> nouvelles mesures ont été adoptées,contraignant les États membres à contrôler les eaux usées <strong>de</strong>szones urbaines, les engrais azotés <strong>de</strong>s terres agricoles <strong>et</strong> <strong>la</strong> pollutionémanant <strong>de</strong>s usines <strong>et</strong> <strong>de</strong>s sites industriels: directive re<strong>la</strong>tive au traitement<strong>de</strong>s eaux urbaines résiduaires (1991), directive concernant<strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s eaux contre <strong>la</strong> pollution par les nitrates à partir <strong>de</strong>sources agricoles (1991), directive re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> prévention <strong>et</strong> à <strong>la</strong>réduction intégrées <strong>de</strong> <strong>la</strong> pollution (IPPC) (1996).La Directive-cadre sur l’eau (DCE) est née <strong>de</strong> <strong>la</strong> nécessité d’abor<strong>de</strong>r<strong>la</strong> politique <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> façon plus cohérente d’une part, en couvrantl’ensemble <strong>de</strong>s aspects <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource (sols, eauxsouterraines, eaux <strong>de</strong> surface, zones humi<strong>de</strong>s) <strong>et</strong> ce, tant d’un pointqualitatif que quantitatif <strong>et</strong>, d’autre part, en recourant à <strong>de</strong>s outils,moyens <strong>et</strong> acteurs qui relèvent <strong>de</strong> différentes politiques sectorielles(eau bien sûr mais aussi aménagement du territoire, agriculture,conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature, tourisme, ...). Elle coordonne <strong>et</strong> complèteles légis<strong>la</strong>tions existantes en vue <strong>de</strong> promouvoir une gestion globale<strong>et</strong> intégrée <strong>de</strong> l’eau.Afin <strong>de</strong> parachever ce cadre juridique, d’autres actes légis<strong>la</strong>tifs ontété adoptés par <strong>la</strong> suite, réglementant <strong>de</strong>s aspects spécifiques <strong>de</strong>l’utilisation <strong>de</strong> l’eau : directive sur <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s eaux souterrainescontre <strong>la</strong> pollution <strong>et</strong> <strong>la</strong> détérioration (2006), nouvelle directive surles eaux <strong>de</strong> baigna<strong>de</strong> (2006), directive établissant <strong>de</strong>s normes <strong>de</strong>qualité environnementale dans le domaine <strong>de</strong> l’eau (2008).Deux autres réglementations importantes ont é<strong>la</strong>rgi le champ d’application<strong>de</strong> <strong>la</strong> politique européenne en matière d’eau : <strong>la</strong> directivere<strong>la</strong>tive à l’évaluation <strong>et</strong> à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s risques d’inondation (2007)<strong>et</strong> <strong>la</strong> directive-cadre «Stratégie pour le milieu marin» (2008).Le concept <strong>de</strong> masse d’eauLa directive avance le concept <strong>de</strong> «masse d’eau» pour c<strong>la</strong>ssifier lesdifférents milieux aquatiques qui caractérisent le territoire européen.Il s’agit <strong>de</strong> l’unité élémentaire utilisée pour l’évaluation <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>seaux <strong>et</strong> <strong>la</strong> gestion du cycle <strong>de</strong> l’eau.On distingue les masses d’eau <strong>de</strong> surface <strong>et</strong> les masses d’eau souterraine.En <strong>Wallonie</strong>, on dénombre 354 masses d’eau <strong>de</strong> surface <strong>et</strong> 33masses d’eau souterraine. Celles-ci ont été délimitées par <strong>la</strong>décision du Gouvernement Wallon du 6 mai 2004.Selon le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Eau :- une masse d’eau <strong>de</strong> surface est une partie distincte <strong>et</strong>significative <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> surface telles qu’un <strong>la</strong>c, un réservoir,une rivière, un fleuve ou un canal, une partie <strong>de</strong> rivière,<strong>de</strong> fleuve ou <strong>de</strong> canal, une eau <strong>de</strong> transition ou une portiond’eaux côtières ;- une masse d’eau souterraine est un volume distinct d’eausouterraine à l’intérieur d’un ou <strong>de</strong> plusieurs aquifères.Les objectifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Directive-cadresur l’eauL’objectif ultime <strong>de</strong> <strong>la</strong> DCE est l’atteinte du bon état <strong>de</strong> toutes leseaux communautaires en décembre 2015. Plus précisément, à c<strong>et</strong>tedate :• les eaux <strong>de</strong> surface doivent atteindre un bon état écologique (1)<strong>et</strong> un bon état chimique;• les eaux souterraines doivent atteindre un bon état chimique <strong>et</strong>quantitatif;• les normes <strong>de</strong> qualité environnementale liées aux zones protégéesdoivent être atteintes (zones <strong>de</strong> captage d’eau <strong>de</strong>stinée à <strong>la</strong>consommation humaine, zones désignées pour <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>sespèces aquatiques importantes du point <strong>de</strong> vue économique,eaux désignées en tant qu’eaux <strong>de</strong> p<strong>la</strong>isance, y compris les eaux<strong>de</strong> baigna<strong>de</strong>, zones sensibles du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s nutriments, zonesdésignées pour <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune, <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore <strong>et</strong> <strong>de</strong>s habitats(zones «Natura 2000»).La notion <strong>de</strong> «bon état» signifie un «léger» écart par rapport à l’étatd’une masse d’eau soumise à une pression humaine nulle ou faible.La DCE fixe un objectif moins ambitieux («bon potentiel écologique»)pour les masses d’eau artificielles <strong>et</strong> «fortement modifiées» commeles canaux, les réservoirs ou les ports industriels. L’obligation d’atteindrele bon état chimique est néanmoins maintenue dans le cas<strong>de</strong> ces masses d’eau.Les autres objectifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> directive sont notamment :• d’empêcher <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>s masses d’eau;• <strong>de</strong> réduire progressivement <strong>la</strong> pollution <strong>de</strong>s masses d’eau <strong>de</strong>surface due aux substances prioritaires <strong>et</strong> <strong>de</strong> supprimer les rej<strong>et</strong>s,émissions <strong>et</strong> pertes <strong>de</strong> substances dangereuses prioritaires sur unepério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 20 ans.Il est possible <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s exemptions à <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong>sobjectifs environnementaux pour une masse d’eau donnée, à conditionqu’elles soient dûment justifiées, par exemple en raison d’uneinfaisabilité technique, <strong>de</strong> conditions naturelles ou <strong>de</strong> coûts disproportionnés.Ces exemptions peuvent consister dans l’octroi d’un33<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


RubriqueDossierdé<strong>la</strong>i plus long pour <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong>s objectifs ou dans un assouplissement<strong>de</strong>s objectifs environnementaux dans <strong>de</strong>s circonstancesstrictement définies.Dans le cas <strong>de</strong>s zones protégées, cependant, les objectifs environnementauxdoivent impérativement être atteints en 2015.La DCE stipule que <strong>la</strong> tarification <strong>de</strong> l’eau doit contribuer à l’objectifenvironnemental <strong>de</strong> <strong>la</strong> DCE <strong>et</strong> inciter à utiliser l’eau <strong>de</strong> façon durable.Il convient également <strong>de</strong> veiller à une contribution appropriée dusecteur industriel, <strong>de</strong> l’agriculture <strong>et</strong> <strong>de</strong>s ménages à <strong>la</strong> récupération<strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>s services liés à l’utilisation <strong>de</strong> l’eau, y compris lescoûts pour l’environnement <strong>et</strong> les coûts pour les ressources, selonle principe du pollueur-payeur. Ce faisant, il peut être tenu compte<strong>de</strong>s conditions économiques, <strong>social</strong>es <strong>et</strong> environnementales localesainsi que <strong>de</strong>s caractéristiques géographiques <strong>et</strong> climatiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> ou<strong>de</strong>s zone(s) concernée(s).En <strong>Wallonie</strong>, les premiers p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion (voir page 35)ne perm<strong>et</strong>tront pas d’atteindre le bon état dans toutes lesmasses d’eau <strong>de</strong> surface <strong>et</strong> souterraine en 2015. Actuellementen eff<strong>et</strong>, 114 masses d’eau <strong>de</strong> surface <strong>et</strong> 20 massesd’eau souterraines atteignent le bon état. On estime que lesp<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion 2010-2015 perm<strong>et</strong>tront à 69 masses d’eau<strong>de</strong> surface <strong>et</strong> 3 masses d’eau souterraine supplémentairesd’atteindre le bon état en 2015. Des exemptions ont doncété sollicitées concernant 171 masses d’eau <strong>de</strong> surface <strong>et</strong>10 masses d’eau souterraine. Celles-ci consistent exclusivementdans un report d’échéance. Les masses d’eau concernéessont situées dans les DHI <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Escaut.Les obligations <strong>de</strong>s Etats membresUne fois <strong>la</strong> directive entrée en vigueur, les Etats membres ont dûdéfinir leurs districts hydrographiques du point <strong>de</strong> vue géographique<strong>et</strong> désigner les autorités compétentes pour <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> l’eau (voirci-<strong>de</strong>ssus).34La tâche suivante a consisté à réaliser un état <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> chaquedistrict portant sur (1) l’analyse <strong>de</strong>s caractéristiques du district <strong>et</strong> <strong>la</strong>délimitation <strong>de</strong>s masses d’eau, (2) l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’activitéhumaine sur l’état <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> surface <strong>et</strong> <strong>de</strong>s eaux souterraines<strong>et</strong> (3) une analyse économique <strong>de</strong>s utilisations <strong>de</strong> l’eau. C<strong>et</strong> exercice<strong>de</strong>vait conduire à une i<strong>de</strong>ntification du risque <strong>de</strong> non atteinte en2015 <strong>de</strong>s objectifs fixés par <strong>la</strong> Directive-cadre pour les différentesmasses d’eau <strong>et</strong> à <strong>la</strong> rédaction d’une synthèse <strong>de</strong>s «questionsimportantes» dans chaque bassin hydrographique, soit les grandsenjeux environnementaux auxquels les Etats membres sont confrontésdans le domaine <strong>de</strong> l’eau.<strong>Wallonie</strong> 115/116 I I I I I Jan. / Fév. 2013 - Mars / Avril 2013


Une troisième enquête publique, re<strong>la</strong>tive aux proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> p<strong>la</strong>n<strong>de</strong> gestion <strong>et</strong> <strong>de</strong> programme <strong>de</strong> mesures, a été <strong>la</strong>ncée le 11juin 2012 <strong>et</strong> s’est clôturée le 18 janvier 2013.La consultation du public s’est accompagnée dans les troiscas d’une consultation <strong>de</strong> différents organes d’avis <strong>et</strong> autresstructures (acteurs institutionnels tels qu’AQUAWAL <strong>et</strong> <strong>la</strong>SPGE, associations représentant les autorités provinciales <strong>et</strong>communales, acteurs socio-économiques, milieux associatifs(associations <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> l’environnement, associations<strong>de</strong> pêcheurs, …), contrats <strong>de</strong> rivières).Les Etats membres <strong>de</strong>vaient ensuite établir les p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>district hydrographique, incluant les programmes <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong>stinésà réaliser les objectifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> DCE.La DCE prévoit par ailleurs <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> programmes <strong>de</strong>surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>stinés à contrôler le respect <strong>de</strong>s objectifs environnementaux.La participation du public au processus <strong>de</strong> décision est un <strong>de</strong>s principesimportants <strong>de</strong> <strong>la</strong> Directive. Ainsi, doivent être soumis auxobservations écrites du public : le calendrier <strong>et</strong> le programme d<strong>et</strong>ravail prévu pour l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion, <strong>la</strong> synthèse <strong>de</strong>squestions importantes en matière <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> l’eau <strong>et</strong> les proj<strong>et</strong>s<strong>de</strong> p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> gestion.En <strong>Wallonie</strong>, <strong>la</strong> directive-cadre sur l’eau a été transposéedans le droit régional par le décr<strong>et</strong> du 27 mai 2004 <strong>et</strong> l’arrêtédu Gouvernement wallon du 3 mars 2005 re<strong>la</strong>tifs au Livre II duCo<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Environnement constituant le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Eau.Une première enquête publique portant sur <strong>la</strong> synthèse <strong>de</strong>s questionsimportantes dans les districts hydrographiques ainsi quesur le calendrier <strong>et</strong> le programme <strong>de</strong> travail a été réalisée entre le1 er janvier <strong>et</strong> le 30 juin 2006.Une <strong>de</strong>uxième enquête publique s’est déroulée entre 16 juin <strong>et</strong>le 16 décembre 2008, portant sur <strong>de</strong>s avant-proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>gestion <strong>et</strong> <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> mesures-types <strong>et</strong> <strong>de</strong>stinée àrecueillir une première série <strong>de</strong> remarques dont il puisse êtr<strong>et</strong>enu compte dans les p<strong>la</strong>ns qui seront finalement adoptés <strong>et</strong>soumis à <strong>la</strong> Commission européenne.Les p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s districtshydrographiques <strong>et</strong> les programmes<strong>de</strong> mesuresLes p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> district hydrographique sont les outilsessentiels <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en oeuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong> DCE. Ils sont établis à <strong>la</strong> suited’une vaste consultation publique (voir ci-<strong>de</strong>ssus) <strong>et</strong> sont va<strong>la</strong>blessix ans, après quoi ils doivent être révisés.Les p<strong>la</strong>ns doivent contenir :• une <strong>de</strong>scription du district hydrographique, incluant <strong>de</strong>s cartes;• un résumé <strong>de</strong>s principales pressions <strong>et</strong> inci<strong>de</strong>nces environnementalesimportantes <strong>de</strong> l’activité humaine;• une carte <strong>de</strong>s aires spécialement protégées (zones <strong>de</strong> captaged’eau potable, habitats naturels, <strong>et</strong>c.);• une carte <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce, ainsi que les résultats ducontrôle;• une liste <strong>de</strong>s objectifs environnementaux;• un résumé <strong>de</strong> l’analyse économique <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong> l’eau• un résumé du programme <strong>de</strong> mesures visant à maintenir ou améliorerl’état <strong>de</strong> l’eau;• un registre <strong>de</strong>s autres programmes/p<strong>la</strong>ns en rapport avec l’eau ;• un résumé <strong>de</strong>s consultations publiques <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur influence;• une liste <strong>de</strong>s autorités compétentes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s personnes <strong>de</strong> contact.Les premiers p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>vaient être déposés le 22 décembre2009 <strong>et</strong> les programmes <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong>vaient être opérationnels en2012.Une <strong>de</strong>uxième série <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion doit être mise en p<strong>la</strong>ced’ici à 2015 - couvrant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2015-2021 - <strong>et</strong> s’accompagner<strong>de</strong>s premiers p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques d’inondation <strong>de</strong>s Étatsmembres(2). Une troisième série <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s districtshydrographiques (<strong>et</strong> une <strong>de</strong>uxième série <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>srisques d’inondation) couvrira <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2021 - 2027. En 2027, lesobjectifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> DCE doivent être atteints.35<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Dossier Rubrique36Les programmes <strong>de</strong> mesures contiennent les actions nécessairespour atteindre les objectifs environnementaux définis dans lesp<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion. Ils contiennent <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> mesures : les mesures<strong>de</strong> base, liées aux directives européennes, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s mesurescomplémentaires, nécessaire à <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> l’objectif <strong>de</strong> «bonétat».Le choix <strong>de</strong>s mesures complémentaires doit se fon<strong>de</strong>r sur uneanalyse coût/efficacité (définir <strong>la</strong> meilleure combinaison <strong>de</strong> mesuresnécessaires pour atteindre le bon état au moindre coût)<strong>et</strong> une analyse du caractère «disproportionné» du coût du programme<strong>de</strong> mesures. Le caractère disproportionné est évalué surbase <strong>de</strong> l’impact financier du programme pour les secteurs économiques<strong>et</strong> <strong>de</strong>s bénéfices environnementaux attendus.En <strong>Wallonie</strong>, les premiers p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion, couvrant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>2010-2015, sont en cours d’adoption(3). Ils contiennent <strong>de</strong>sprogrammes <strong>de</strong> mesures articulés sur 11 thématiques :1. Récupération <strong>de</strong>s coûts2. Assainissement collectif <strong>de</strong>s eaux usées <strong>et</strong> démergement3. Assainissement autonome4. Industrie5. Agriculture6. Pestici<strong>de</strong>s non agricoles <strong>et</strong> déch<strong>et</strong>s toxiques7. Zones protégées8. Prélèvements, crues, étiages9. Pollutions historiques <strong>et</strong> acci<strong>de</strong>ntelles10. Activités récréatives (pêche)11. Hydromorphologie.Le coût total <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> mesures est évalué à 1.392,8 Emillions E <strong>et</strong> le coût annuel s’élève à 158 millions E sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>2010-2015. Il sera supporté, d’une part, grâce à <strong>la</strong> révision <strong>de</strong>sinstruments financiers existants dans le domaine <strong>de</strong> l’eau <strong>et</strong> à <strong>la</strong>mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> nouveaux outils <strong>et</strong>, d’autre part, à travers <strong>la</strong> priseen charge directe du coût <strong>de</strong> certaines mesures par les secteurséconomiques. Une intervention du Fonds européen agricole pourle développement rural (FEADER) est également envisagée.ConclusionLa Directive-cadre sur l’eau crée une véritable rupture par rapportaux légis<strong>la</strong>tions précé<strong>de</strong>ntes, en organisant <strong>la</strong> politique <strong>de</strong>l’eau à l’échelle <strong>de</strong>s bassins hydrographiques <strong>et</strong> en promouvantune gestion globale <strong>et</strong> intégrée <strong>de</strong> l’eau, qui prend en comptel’ensemble <strong>de</strong>s compartiments <strong>de</strong> l’environnement aquatique,associe les politiques sectorielles ayant un lien avec l’eau <strong>et</strong> inclut<strong>de</strong>s critères socio-économiques dans <strong>la</strong> définition <strong>de</strong>s objectifs <strong>et</strong><strong>de</strong>s mesures. C<strong>et</strong>te vision holistique appelle une refonte totale <strong>de</strong><strong>la</strong> conception <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> l’eau.La <strong>Wallonie</strong> a accompli un travail considérable dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong>préparation <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s districts hydrographiques.En eff<strong>et</strong>, un récent rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission européennesur <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Directive-cadre sur l’eau (4) montre qu’encomparaison avec d’autres Etats membres, elle a réuni un nombreimportant <strong>de</strong> données en vue <strong>de</strong> réaliser une analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> situationexistante <strong>et</strong> d’étayer <strong>la</strong> fixation <strong>de</strong>s objectifs environnementaux ainsique les propositions <strong>de</strong> mesures.Le revers <strong>de</strong> <strong>la</strong> médaille est le r<strong>et</strong>ard accumulé par rapport au calendrierfixé par <strong>la</strong> Commission européenne puisque les p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong>gestion auraient dû être déposés dès décembre 2009.Ceci n’empêche toutefois pas que <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong> mène <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>nombreuses années une politique <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> l’eau appuyée surun arsenal soli<strong>de</strong> d’outils légis<strong>la</strong>tifs <strong>et</strong> <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ns <strong>et</strong> programmes quicontribuent à l’atteinte <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Directive-cadre sur l’eau.Parmi ces <strong>de</strong>rniers, on peut citer notamment : les p<strong>la</strong>ns d’assainissementpar sous-bassin hydrographique (PASH), le P<strong>la</strong>n P.L.U.I.E.S.,le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> gestion piscicole, le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> gestion durable <strong>de</strong> l’azotedans l’agriculture (PGDA), le programme d’investissement <strong>de</strong> <strong>la</strong>Société publique <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> l’eau, le programme Life-Nature, lesprogrammes d’actions <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> rivières <strong>et</strong>c. (5).Dès décembre 2012, <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong> a <strong>la</strong>ncé <strong>de</strong>s travaux nécessaires à<strong>la</strong> préparation du 2 ème cycle <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion. Ceux-ci <strong>de</strong>vraientêtre transmis en décembre 2015 à <strong>la</strong> Commission.(1) L’état écologique est évalué sur base <strong>de</strong> paramètres biologiques <strong>et</strong> <strong>de</strong>paramètres soutenant <strong>la</strong> biologie (paramètres physico-chimique généraux <strong>et</strong>polluants spécifiques). Les caractéristiques morphologiques, telles que <strong>la</strong>qualité, le débit, <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur <strong>et</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong>s lits <strong>de</strong>s rivières, entrentégalement en ligne <strong>de</strong> compte.(2)Les p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques d’inondation doivent être établis en vertu<strong>de</strong> <strong>la</strong> directive 2007/60 re<strong>la</strong>tive à l’évaluation <strong>et</strong> à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s risques d’inondation.(3)Situation au 15 juin 2013.(4)Rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission européenne au Parlement européen <strong>et</strong> au<strong>Conseil</strong> sur <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Directive-cadre sur l’eau (2000/60/CE) –P<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s districts hydrographiques – COM(2012)670 final(5) De plus amples détails à ce suj<strong>et</strong> peuvent être trouvés dans les PGDH -http://eau.wallonie.be<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


La structuredu prix <strong>de</strong> l’eauen <strong>Wallonie</strong>La Directive-cadre sur l’eau, en son article 9, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux Etats membres <strong>de</strong> tenir compte<strong>de</strong> <strong>la</strong> récupération <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>s services liés à l’utilisation <strong>de</strong> l’eau, y compris les coûts pourl’environnement <strong>et</strong> les ressources, conformément au principe du pollueur-payeur. Les servicesliés à l’utilisation <strong>de</strong> l’eau y sont définis comme les services <strong>de</strong> production <strong>et</strong> <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong>l’eau, les services d’assainissement <strong>de</strong>s eaux usées, <strong>la</strong> production d’énergie hydroélectrique,l’irrigation,…La <strong>Wallonie</strong> a transposé les principes <strong>de</strong> c<strong>et</strong> article dans le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Eau par l’applicationdu coût-vérité, qui vise à inclure dans le prix <strong>de</strong> l’eau l’ensemble <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>s services. Lastructure tarifaire applicable en <strong>Wallonie</strong> <strong>de</strong>puis 2001 repose sur les notions <strong>de</strong> Coût-Vérité à <strong>la</strong>Distribution (CVD) <strong>et</strong> <strong>de</strong> Coût-Vérité à l’Assainissement (CVA).Le Coût-Vérité à <strong>la</strong> Distribution (CVD) est déterminé chaque annéepar les sociétés <strong>de</strong> distribution d’eau sur base du p<strong>la</strong>n comptableuniformisé.Le CVD se structure par tranches progressives <strong>de</strong> consommation,calculée par mètre cube, dont le prix est calculé <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière suivante:- re<strong>de</strong>vance fixe d’abonnement :(20 x CVD) + (30 x CVA)- 1 ère tranche <strong>de</strong> consommation :prix <strong>de</strong> 0 à 30 m 3 d’eau : 0.5 x CVD- 2 e tranche <strong>de</strong> consommation :prix <strong>de</strong> 30 à 5000 m 3 d’eau : CVD + CVA- 3 e tranche <strong>de</strong> consommation :prix au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 5000 m 3 d’eau : (0,9 x CVD) + CVADes tarifs préférentiels peuvent être appliqués au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>25 000 m 3 .Le montant du fonds <strong>social</strong> <strong>de</strong> l’eau, soit 0,0125€/m 3 , ainsi que <strong>la</strong>TVA <strong>de</strong> 6% doivent y être ajoutés.En moyenne, le prix actuel <strong>de</strong> l’eau en <strong>Wallonie</strong> pour une consommation<strong>de</strong> 100 m 3 s’élève à 2,3980 €/m3. Le CVD est composé pour36% <strong>de</strong> coûts <strong>de</strong> production <strong>et</strong> 60% <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> distribution ; les4% restants représentent les coûts liés à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>scaptages.CVD <strong>et</strong> CVACoût-Vérité à <strong>la</strong> Distribution (CVD) : calculé par mètrecube, comprend l’ensemble <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>distribution d’eau (frais <strong>de</strong> pompage <strong>et</strong> d’adduction, maintenancedu réseau <strong>de</strong> distribution, entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong>s raccor<strong>de</strong>ments),en ce compris <strong>la</strong> re<strong>de</strong>vance pour <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s captageLe montant du CVD est i<strong>de</strong>ntique, dans un même sousbassin,pour un même distributeur. Il est déterminé chaqueannée par les sociétés <strong>de</strong> distribution d’eau sur base du p<strong>la</strong>ncomptable uniformisé.Coût-Vérité à l’Assainissement (CVA) : calculé par mètrecube, comprend l’ensemble <strong>de</strong>s coûts liés à l’assainissement<strong>de</strong>s eaux usées domestiques. C<strong>et</strong>te partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> facture doitperm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> financer l’investissement en collecteurs <strong>et</strong> stationsd’épuration.Le montant du CVA est i<strong>de</strong>ntique sur l’ensemble du territoirewallon.Ce financement est assuré par <strong>la</strong> Société Publique <strong>de</strong> Gestion<strong>de</strong> l’Eau (SPGE) à <strong>la</strong>quelle sont versées les rec<strong>et</strong>tes issues duCVA.37<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Dossier RubriqueLe CVD, spécifique à chaque distributeur, a évolué à <strong>la</strong> hausse ces<strong>de</strong>rnières années suite à <strong>la</strong> mise en œuvre du principe <strong>de</strong> récupération<strong>de</strong>s coûts via le p<strong>la</strong>n comptable uniformisé, mais égalementsuite aux investissements programmés par les distributeurs notammenten matière <strong>de</strong> réhabilitation <strong>de</strong>s raccor<strong>de</strong>ments en plomb, <strong>de</strong>remp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s compteurs,…agriculteurs qui paient le CVD aux distributeurs. Le CVD intègre <strong>la</strong>contribution <strong>de</strong> prélèvement <strong>de</strong> 0,0756 €/m 3 sur les prises d’eaupotabilisable, dont les rec<strong>et</strong>tes sont versées au budg<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Région<strong>wallonne</strong> pour alimenter le fonds <strong>de</strong> l’environnement. C<strong>et</strong>te nouvell<strong>et</strong>axe s’inscrit dans le programme <strong>de</strong> mesures annoncé dans les proj<strong>et</strong>s<strong>de</strong> p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> gestion.Dans le maintien <strong>de</strong>s modalités actuelles <strong>de</strong> calcul du prix <strong>de</strong> l’eau,l’évolution du CVD <strong>de</strong>vrait se stabiliser à l’avenir <strong>et</strong> tendre vers l’inf<strong>la</strong>tion.Le montant du CVA est i<strong>de</strong>ntique sur l’ensemble du territoire wallon.Le CVA, déterminé par <strong>la</strong> SPGE pour l’ensemble du territoire wallon,est fonction <strong>de</strong>s investissements à réaliser <strong>et</strong> <strong>de</strong>s charges d’exploitationà financer par <strong>la</strong> SPGE <strong>de</strong> par sa mission <strong>de</strong> service public. LeCVA est prélevé sur les volumes distribués via <strong>la</strong> facture émise parles distributeurs d’eau <strong>et</strong> ensuite rétrocédé à <strong>la</strong> SPGE.Le CVA est fixé à 1,565 €/m 3 <strong>de</strong>puis le 1 er janvier 2013.Principe <strong>de</strong> récupération <strong>de</strong>s coûtspar secteur économique38Actuellement, les proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> gestion proposent <strong>de</strong>s réformes<strong>de</strong>s flux financiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> l’eau dans l’objectif <strong>de</strong> m<strong>et</strong>treen œuvre ce principe <strong>de</strong> récupération <strong>de</strong>s coûts, d’une part, <strong>et</strong> <strong>de</strong>garantir une contribution appropriée <strong>de</strong>s secteurs économiques àc<strong>et</strong>te récupération <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’eau <strong>et</strong> <strong>de</strong>s coûts environnementauxd’autre part.Pour le financement du service <strong>de</strong> production-distribution, les fluxfinanciers actuels émanent <strong>de</strong>s ménages, <strong>de</strong>s industries <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Pour l’assainissement :Les principaux flux financiers issus <strong>de</strong>s différents secteurs économiques <strong>et</strong> affectés in fine à <strong>la</strong> SPGE sont organisés <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière suivante :Secteur économique Contribution Percepteur BénéficiaireMénages CVA Producteurs/Re<strong>de</strong>vance protection captagedistributeursIndustries CVA Producteurs/Re<strong>de</strong>vance protection captagedistributeursTaxes sur les eaux usées industriellesTaxes sur les eaux usées domestiques(non issues <strong>de</strong> <strong>la</strong> distribution publique)Région <strong>wallonne</strong>SPGEAgriculteurs CVA Producteurs/Re<strong>de</strong>vance protection captagedistributeursTaxe sur les eaux usées agricoles(non issues <strong>de</strong> <strong>la</strong> distribution publique)Région <strong>wallonne</strong>Les communes <strong>et</strong> <strong>la</strong> Région <strong>wallonne</strong> contribuent également aufinancement <strong>de</strong> <strong>la</strong> SPGE par <strong>de</strong>s apports en capital via <strong>de</strong>s organismesd’assainissement agréés.La SPGE est chargée d’assurer l’assainissement collectif, le démergement<strong>et</strong> <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s captages.Les proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> gestion ont mis en avant le taux <strong>de</strong> récupération<strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>s différents secteurs économiques sur base <strong>de</strong>soutils financiers actuels <strong>et</strong> proposent un programme <strong>de</strong> mesuresnécessaires pour atteindre les objectifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> directive.En sus <strong>de</strong> l’augmentation du CVA sur les eaux usées domestiquesissues <strong>de</strong> <strong>la</strong> distribution publique nécessaire pour financer le coût<strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s mesures d’assainissement collectif, il estproposé différents axes <strong>de</strong> réforme <strong>de</strong>s flux financiers :Une réforme du régime fiscal d’application aux eauxusées industriellesLe secteur industriel finance l’assainissement collectif via <strong>la</strong> taxe surle déversement <strong>de</strong>s eaux usées industrielles. La taxe s’établit par untaux unitaire <strong>de</strong> taxation <strong>de</strong> 8,9242 € par unité <strong>de</strong> charge polluante.Ce taux unitaire n’a été ni revu, ni in<strong>de</strong>xé <strong>de</strong>puis son introductionen 1990. C<strong>et</strong>te proposition <strong>de</strong> réforme trouve sa justification dansl’analyse économique qui m<strong>et</strong> en avant un écart significatif entre lestaux <strong>de</strong> récupération <strong>de</strong>s coûts du service d’assainissement collectifpar le secteur industriel <strong>et</strong> le secteur <strong>de</strong>s ménages. En outre, <strong>la</strong>contribution du secteur industriel est constante <strong>de</strong>puis 1990 <strong>et</strong> <strong>la</strong>contribution annuelle du secteur <strong>de</strong>s ménages au financement duservice d’assainissement collectif (CVA) a augmenté <strong>de</strong> manièrelinéaire <strong>de</strong>puis 2001 (<strong>de</strong> 0,0496 €/m 3 en 2001 à 1,5650 €/m 3 en2013). Il convient <strong>de</strong> viser l’objectif <strong>de</strong> <strong>la</strong> directive qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>garantir le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> contribution «appropriée» <strong>de</strong>s secteurs économiquesau financement <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>s services.Une réforme du régime fiscal d’application auxexploitations agricoles à l’origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> pollution<strong>de</strong>s eauxLes activités agricoles engendrent, en eff<strong>et</strong>, <strong>de</strong>s pollutions diffusesau niveau <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> surfaces <strong>et</strong> <strong>de</strong>s eaux souterraines par les nitrates.Celles-ci <strong>de</strong>vraient être prises en compte au niveau <strong>de</strong>s coûtsenvironnementaux. Dès lors, il conviendrait <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en p<strong>la</strong>ce unmécanisme adapté <strong>de</strong> récupération <strong>de</strong>s coûts environnementauxgénérés par ce type d’activité.Des mesures supplémentaires• Soum<strong>et</strong>tre toutes les prises d’eau potabilisable à <strong>la</strong> contribution<strong>de</strong> prélèvement. C<strong>et</strong>te mesure a déjà été adoptée par le décr<strong>et</strong> du15 décembre 2011.39<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Dossier Rubrique• Réformer le régime fiscal d’application sur le déversement d’eauxusées domestiques non issues <strong>de</strong> <strong>la</strong> distribution publique en l’alignantsur le CVA. Actuellement, <strong>la</strong> récupération se fait via <strong>la</strong> taxe surle déversement <strong>de</strong>s eaux usées domestiques, à un taux unitaire <strong>de</strong>0,5542€/m 3 en vigueur <strong>de</strong>puis 2003 (par rapport au CVA qui s’élèveà 1,565€/m 3 ).• Intégrer au niveau du CVA, le financement du service publicd’assainissement autonome (SPAA). C<strong>et</strong>te option perm<strong>et</strong>trait <strong>de</strong>garantir <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>et</strong> <strong>la</strong> pérennité <strong>de</strong> systèmes d’assainissementautonome <strong>de</strong> qualité. Les coûts seraient ainsi supportés parl’ensemble <strong>de</strong>s utilisateurs <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>traient une meilleure équitéentre les citoyens wallons. Les évaluations en estiment le coût à0,12 €/m 3 .GlossaireDCE : Directive-cadre sur l’eauCVA : Coût-vérité à l’assainissementCVD : Coût-vérité à <strong>la</strong> distributionSRRE : Schéma régional <strong>de</strong>s ressources en eau• Réviser le régime fiscal <strong>de</strong> <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> prélèvement sur lesprises d’eau souterraine non potabilisable, non modifié ni in<strong>de</strong>xé <strong>de</strong>puis1990 (à savoir maximum 0,0744 €/m 3 prélevé). C<strong>et</strong>te révision<strong>de</strong>vrait se faire selon <strong>de</strong>s modalités à fixer.• Introduire une re<strong>de</strong>vance régionale sur les prises d’eau <strong>de</strong> surfacenon potabilisable afin <strong>de</strong> combler les coûts environnementaux générés.A ce jour, aucun mécanisme <strong>de</strong> récupération <strong>de</strong> ces coûts parles secteurs économiques n’existe. C<strong>et</strong>te mesure est actuellementà l’étu<strong>de</strong>.40<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


InterviewPrési<strong>de</strong>nt du Comité <strong>de</strong> Direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société publique <strong>de</strong>gestion <strong>de</strong> l’eau (SPGE), Jean-Luc Martin est intervenu,lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> Conférence sur <strong>la</strong> Directive-cadre sur l’eauorganisée en novembre 2012, sur les questions <strong>de</strong> <strong>la</strong>tarification <strong>de</strong> l’eau en <strong>Wallonie</strong>. Dans l’interview qu’il aaccordée à <strong>la</strong> revue <strong>Wallonie</strong>, Jean-Luc Martin rappelleles implications, pour <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>, du principe <strong>de</strong> <strong>la</strong>récupération <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>s services liés à l’utilisation <strong>de</strong>l’eau, imposé par <strong>la</strong> Directive-cadre européenne (DCE) surl’eau. Il revient également sur les raisons qui expliquentl’augmentation du prix <strong>de</strong> l’eau (1).<strong>Wallonie</strong> : La DCE impose le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> récupération <strong>de</strong>scoûts <strong>de</strong>s services liés à l’utilisation <strong>de</strong> l’eau, en ce comprisles coûts pour l’environnement. Qu’entend-on par «coûts pourl’environnement»? Ceux-ci sont-ils définis <strong>et</strong> évalués <strong>de</strong> <strong>la</strong>même façon dans tous les Etats membres ? Qu’en est-il en<strong>Wallonie</strong> ?Jean-Luc Martin : Le principe à <strong>la</strong> base <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te disposition<strong>de</strong> <strong>la</strong> Directive-cadre est effectivement <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> prendreen compte, dans le coût <strong>de</strong> l’eau, toutes les dépenses liées àsa production, à sa distribution <strong>et</strong> à son assainissement, maisaussi celles liées à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> l’environnement. Dans l’Unioneuropéenne, il existe plusieurs métho<strong>de</strong>s pour évaluer ces coûtsenvironnementaux liés à l’eau. Celles-ci sont rassemblées dansun document-gui<strong>de</strong> établi par <strong>la</strong> Commission européenne. La plussimple, qui a été appliquée en <strong>Wallonie</strong>, consiste à se baser surle coût <strong>de</strong>s mesures nécessaires à <strong>la</strong> prévention <strong>et</strong>/ou à <strong>la</strong> réparation<strong>de</strong>s dommages causés.Le tout est évi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong> déterminer <strong>de</strong>s limites à ces dépenses.La DCE fournit une indication à ce suj<strong>et</strong> en définissant unobjectif : «le bon état <strong>de</strong>s masses d’eau». L’effort à accomplir estégal à <strong>la</strong> différence entre ce «bon état» <strong>et</strong> l’état <strong>de</strong>s masses d’eauqui ne connaissent pas suffisamment <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> protection<strong>et</strong>/ou <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> réparation en cas d’atteinte.Il est intéressant <strong>de</strong> rappeler, à ce propos, que <strong>la</strong> DCE - contrairementaux directives précé<strong>de</strong>ntes re<strong>la</strong>tives à l’eau - impose uneobligation <strong>de</strong> résultats <strong>et</strong> non plus <strong>de</strong> moyens. Les mesures àprendre dépen<strong>de</strong>nt donc désormais, en partie, <strong>de</strong>s caractéristiquesdu milieu récepteur. Ainsi, certaines stations d’épurationconstruites sous <strong>la</strong> directive <strong>de</strong> 1991 ne sont aujourd’hui, selonl’actuelle légis<strong>la</strong>tion, plus indispensables, même si elles restentutiles, étant donné le caractère auto-épurateur <strong>de</strong> certainesrivières.Jean-Luc Martin« La <strong>Wallonie</strong>applique le coûtvérité,c’est-àdirele coût réel<strong>de</strong> l’eau, <strong>de</strong> saproduction à sonassainissement,en passant parsa protection ».41<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Dossier Rubrique<strong>Wallonie</strong> : La DCE impose également le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> contributionappropriée <strong>de</strong>s différents secteurs économiques (ménages,agriculture, industrie) à <strong>la</strong> récupération <strong>de</strong>s coûts. Comment <strong>la</strong><strong>Wallonie</strong>, à travers le système <strong>de</strong> financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique <strong>de</strong>l’eau qu’elle prévoit dans le programme <strong>de</strong> mesures, répondrat-elleà ce principe? Comment seront intégrées les contrainteséconomiques <strong>et</strong> <strong>social</strong>es, dont <strong>la</strong> prise en compte est autoriséepar <strong>la</strong> DCE ?Jean-Luc Martin : La contribution <strong>de</strong>s différents secteurs socioéconomiquesà <strong>la</strong> récupération <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>s services liés à l’eaus’opère principalement au travers <strong>de</strong> <strong>la</strong> facture d’eau (coût-vérité <strong>de</strong>distribution (CVD) + coût vérité assainissement(CVA)), mais égalementpar le biais <strong>de</strong> <strong>la</strong> taxe industrielle sur les rej<strong>et</strong>s polluants.Le CVD s’applique à tous les m³ issus <strong>de</strong> <strong>la</strong> distribution publique, quelque soit l’utilisateur. S’agissant <strong>de</strong>s rej<strong>et</strong>s d’eaux usées, les ménagesdoivent, en outre, payer le CVA sur les volumes consommés (2). Lesentreprises, quant à elles, sont soumises à une taxe qui est calculéeen fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge polluante rej<strong>et</strong>ée dans les égouts ou dansle milieu naturel. Les rec<strong>et</strong>tes obtenues au moyen du CVD servent à<strong>la</strong> production <strong>et</strong> à <strong>la</strong> distribution d’eau potable. Celles obtenues aumoyen du CVA <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> taxe industrielle sont versées à <strong>la</strong> SociétéPublique <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> l’Eau <strong>et</strong> servent à financer <strong>la</strong> construction,l’entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s stations d’épuration publiques.Le CVD mais surtout le CVA ont augmenté régulièrement <strong>de</strong>puisle début <strong>de</strong>s années 2000 (voir ci-<strong>de</strong>ssous). Le taux <strong>de</strong> <strong>la</strong> taxe surles rej<strong>et</strong>s d’eaux usées industrielles, quant à lui, n’a été ni modifiéni in<strong>de</strong>xé <strong>de</strong>puis l’instauration <strong>de</strong> ce mécanisme en 1990. Dans <strong>la</strong>situation actuelle, le coût du service d’assainissement est donc, enmajeure partie, supporté par les ménages. Afin <strong>de</strong> corriger c<strong>et</strong>te situation,les proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s districts hydrographiques(PGDH) envisagent une augmentation progressive <strong>de</strong> <strong>la</strong> taxe sur lesrej<strong>et</strong>s d’eaux usées industrielles. Il convient <strong>de</strong> rappeler ici que <strong>la</strong>DCE prescrit un système <strong>de</strong> financement qui «tient compte» <strong>de</strong> <strong>la</strong> récupération<strong>de</strong>s coûts <strong>et</strong> d’une contribution appropriée <strong>de</strong>s secteurséconomiques, l’objectif central restant le bon état <strong>de</strong>s masses d’eau.A c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, elle préconise <strong>la</strong> mise au point d’une tarification incitative,l’objectif étant qu’il soit plus avantageux, pour les entreprises,d’épurer leurs eaux avant leur rej<strong>et</strong> que <strong>de</strong> payer <strong>la</strong> taxe. Idéalement,celle-ci <strong>de</strong>vrait donc diminuer d’elle-même.La SPGELa Société Publique <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> l’Eau (SPGE) est une sociétéanonyme <strong>de</strong> droit public mise en p<strong>la</strong>ce par <strong>la</strong> Région<strong>wallonne</strong> en 1999. Sa mission essentielle est d’assurer <strong>la</strong>coordination <strong>et</strong> le financement du secteur <strong>de</strong> l’eau en <strong>Wallonie</strong>.En concertation avec les autres acteurs <strong>de</strong> l’eau, elles’occupe prioritairement <strong>de</strong> l’assainissement <strong>de</strong>s eaux usées(<strong>de</strong> l’égout qui passe <strong>de</strong>vant chez vous à <strong>la</strong> station d’épuration)<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s captages (là où l’eau est captée).Plus d’infos :> www.spge.be<strong>Wallonie</strong> : Le prix <strong>de</strong> l’eau a augmenté fortement ces <strong>de</strong>rnièresannées en <strong>Wallonie</strong>, tant au niveau du CVD que du CVA. Quelssont les principaux facteurs qui expliquent c<strong>et</strong>te évolution ?Quelles sont les perspectives sur ce p<strong>la</strong>n ? Comment noussituons-nous par rapport aux autres pays <strong>et</strong> régions limitrophes ?Jean-Luc Martin : Après avoir augmenté significativement, le CVDa évolué ces <strong>de</strong>rnières années grosso modo au même rythme quel’inf<strong>la</strong>tion. C<strong>et</strong>te tendance <strong>de</strong>vrait se poursuivre dans le futur mêmesi <strong>la</strong> situation n’est pas <strong>la</strong> même d’un distributeur à l’autre (on rappelleraque <strong>la</strong> CVD est fixé par le distributeur <strong>et</strong> qu’il y a donc autant<strong>de</strong> CVD que <strong>de</strong> distributeurs).Mais l’augmentation du prix <strong>de</strong> l’eau est en gran<strong>de</strong> partie imputableà celle du CVA. La hausse du CVA observée <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> <strong>la</strong>décennie précé<strong>de</strong>nte (ce taux est passé <strong>de</strong> 0,1463 € en 2002 à1,5650 € en 2013) résulte <strong>de</strong> <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> résorber le r<strong>et</strong>ardaccumulé en matière d’assainissement. A c<strong>et</strong> égard, on rappelleraque selon <strong>la</strong> directive <strong>de</strong> 1991 sur le traitement <strong>de</strong>s eaux urbainesrésiduaires, toutes les agglomérations <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10.000 équivalents-habitants(EH) auraient dû être épurées pour fin 1998. Or, lesgigantesques investissements (près <strong>de</strong> 3 milliards €) perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong>respecter c<strong>et</strong>te obligation viennent seulement d’être terminés.42En termes réels, le CVA augmentera vraisemb<strong>la</strong>blement d’un montant<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,80 €/m 3 au cours <strong>de</strong>s 5 prochaines années,compte tenu notamment <strong>de</strong>s ouvrages qui restent à construire principalementdans les agglomérations <strong>de</strong> 2.000 à 10.000 EH, d’unecertaine tension sur les coûts d’investissement, mais aussi <strong>de</strong> l’instaurationd’un service public <strong>de</strong> l’assainissement autonome, tel que<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


prévu dans les proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> PGDH. Il <strong>de</strong>vrait connaître ensuite une stabilisation.En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> croisière, <strong>la</strong> hausse du prix <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>vraitdonc s’approcher <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’indice <strong>de</strong>s prix à <strong>la</strong> consommation.Il est difficile <strong>de</strong> comparer <strong>la</strong> situation <strong>wallonne</strong> à celle <strong>de</strong>s pays <strong>et</strong>régions limitrophes car les mécanismes <strong>de</strong> financement <strong>de</strong>s servicesliés à l’eau (construction d’égout, remp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s conduitesen plomb…) diffèrent selon les cas. Dans certains endroits, ceux-cisont pris en charge, en partie à tout le moins, par les contribuables- <strong>et</strong> non par les consommateurs comme chez nous. Comme il estextrêmement ma<strong>la</strong>isé d’i<strong>de</strong>ntifier l’importance <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te prise encharge dans les différents budg<strong>et</strong>s publics, <strong>la</strong> comparaison estma<strong>la</strong>isée, voire impossible. La <strong>Wallonie</strong> est en fait une <strong>de</strong>s raresrégions d’Europe à appliquer le coût-vérité tel que prescrit par <strong>la</strong>Directive européenne.(1) Voir également l’article sur <strong>la</strong> structure du prix <strong>de</strong> l’eau en <strong>Wallonie</strong> page 37(2) Le CVA ne s’applique qu’aux rej<strong>et</strong>s d’eaux usées domestiques issues <strong>de</strong> <strong>la</strong>distribution publique. Les rej<strong>et</strong>s d’eaux usées domestiques issues <strong>de</strong> sourcesalternatives sont soumis à une taxe. Par ailleurs, le CVA doit également êtrepayé par les entreprises sur <strong>la</strong> part domestique <strong>de</strong> leurs eaux usées. Enfin, lesusagers non situés en zone d’assainissement collectif, qui rej<strong>et</strong>tent leurs eauxusées domestiques dans le milieu naturel sans les avoir préa<strong>la</strong>blement épurées,doivent également payer le CVA.Le schéma régional<strong>de</strong>s ressourcesen eauLa <strong>Wallonie</strong> dispose <strong>de</strong> ressources en eau abondantes, renouve<strong>la</strong>bles<strong>et</strong> facilement exploitables du fait <strong>de</strong> son climat <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> structuregéologique <strong>de</strong> son sous-sol.Les prélèvements en eau <strong>de</strong> surface totalisent près <strong>de</strong> 2.150 millions<strong>de</strong> m³. Toutefois, 89% environ servent au refroidissement <strong>de</strong>sinstal<strong>la</strong>tions industrielles <strong>et</strong> r<strong>et</strong>ournent donc dans les cours d’eau.Les prélèvements en eau souterraine, quant à eux, représentent380,4 millions <strong>de</strong> m³ (données 2010), dont 80,3% sont consacrésà l’eau potable.Il existe un grand nombre <strong>de</strong> prises d’eau en <strong>Wallonie</strong> (près <strong>de</strong>80.000 selon les estimations d’AQUAWAL). La majeure partie sontexploitées par <strong>de</strong>s particuliers <strong>et</strong> portent sur <strong>de</strong>s volumes (très) limités.Le sol<strong>de</strong> se répartit, pour l’essentiel, entre l’industrie, l’agriculture<strong>et</strong> <strong>la</strong> distribution publique.La Déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> politique régionale <strong>de</strong> juill<strong>et</strong> 2009 prévoit que«dans <strong>la</strong> poursuite <strong>de</strong>s objectifs d’utilisation rationnelle <strong>de</strong> l’eau, leGouvernement propose :• d’é<strong>la</strong>borer un schéma directeur <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s ressourcesen eau à l’échelle régionale en encourageant <strong>la</strong> coordination <strong>et</strong> lessynergies entre les opérateurs qui exploitent celles-ci. L’objectif est43<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


DossierInterview44d’assurer <strong>la</strong> pérennité <strong>et</strong> <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s ressources hydriques dansle respect <strong>de</strong>s contraintes environnementales ainsi que <strong>la</strong> sécuritéd’approvisionnement du territoire wallon ;• d’adapter <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> délivrance <strong>de</strong>s permis d’exploiterles prises d’eau privées <strong>et</strong> industrielles, pour davantage enréguler l’usage <strong>et</strong> appliquer une plus gran<strong>de</strong> équité dans <strong>la</strong> contributionà <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong>s ressources hydriques ;• <strong>de</strong> soutenir <strong>de</strong>s politiques d’investissement nécessaires pour garantirun réseau <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> qualité (limiter les pertes d’eau,diminuer les coûts d’exploitation <strong>et</strong> améliorer le service) ;• (…)• (…)»En date du 6 mai 2010, le Gouvernement wallon a confié à <strong>la</strong> SWDEune mission déléguée visant à é<strong>la</strong>borer un schéma régional pourl’exploitation <strong>de</strong>s ressources en eau qui favorise leur gestion durablepar les acteurs publics <strong>et</strong> privés.L’un <strong>de</strong>s principaux outils du schéma régional <strong>de</strong>s ressources eneau est le schéma directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> production publique <strong>de</strong> l’eau.La <strong>Wallonie</strong> compte actuellement 50 opérateurs dans le domaine<strong>de</strong> <strong>la</strong> production d’eau : <strong>la</strong> SWDE (66,8% <strong>de</strong>s raccor<strong>de</strong>ments),9 intercommunales (26,9% <strong>de</strong>s raccor<strong>de</strong>ments) <strong>et</strong> 41 services ourégies communaux (6,3% <strong>de</strong>s raccor<strong>de</strong>ments). A ceux-ci viennents’ajouter <strong>de</strong>ux opérateurs issus <strong>de</strong>s autres régions du pays, à savoirVIVAQUA (Région <strong>de</strong> Bruxelles-Capitale) <strong>et</strong> TMVV (1) (Région f<strong>la</strong>man<strong>de</strong>).L’ensemble <strong>de</strong> ces producteurs exploitent 1.792 prisesd’eau imp<strong>la</strong>ntées sur 621 sites. Face à une telle dispersion <strong>de</strong>sinfrastructures, il est apparu nécessaire <strong>de</strong> rationaliser ce secteurafin d’optimiser les conditions <strong>de</strong> <strong>la</strong> fourniture d’eau sur l’ensembledu territoire.Plus précisément, le schéma directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> production publique<strong>de</strong> l’eau vise à sécuriser l’approvisionnement en eau, à diminuerles coûts d’exploitation <strong>et</strong> à anticiper les besoins liés à l’évolutiondémographique, au développement économique ou au changementclimatique. A c<strong>et</strong>te fin, les prises d’eau <strong>de</strong> faible capacité <strong>et</strong>/ou<strong>de</strong> qualité chimique médiocre seront supprimées <strong>et</strong> <strong>de</strong>s interconnexionsentre réseaux ainsi que <strong>de</strong>s échanges d’eau entre opérateurs,notamment, seront privilégiés, <strong>de</strong> façon à augmenter le tauxd’utilisation <strong>de</strong>s ouvrages stratégiques. Des contacts ont égalementété développés avec les régions limitrophes.Mis en œuvre par les différents opérateurs, les investissementstotaux liés au schéma directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> production d’eau représententplus <strong>de</strong> 650 millions e.(1) Tussengemeentelijke Maatschappij <strong>de</strong>r V<strong>la</strong>an<strong>de</strong>ren voor WatervoorzieningEric Smit« Pour unemeilleureexploitation<strong>de</strong>s ressourcesen eau »<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Il y a 3 ans, le Gouvernement wallon confiait à <strong>la</strong> SWDE(Société <strong>wallonne</strong> <strong>de</strong>s Eaux) <strong>la</strong> mission d’é<strong>la</strong>borer un schémarégional pour l’exploitation <strong>de</strong>s ressources en eau (voirégalement l’article page 43). La revue <strong>Wallonie</strong> a rencontréM. Eric Smit, Prési<strong>de</strong>nt f.f. du Comité <strong>de</strong> Direction <strong>de</strong> <strong>la</strong>SWDE. Pourquoi m<strong>et</strong>tre en p<strong>la</strong>ce un schéma régional <strong>de</strong>sressources en eau en <strong>Wallonie</strong>? En quoi consiste le schémadirecteur d’investissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> production publique <strong>de</strong>l’eau ? Où en est-on aujourd’hui ? Autant <strong>de</strong> questionsabordées avec M. Eric Smit lors <strong>de</strong> son interview.<strong>Wallonie</strong> : Quelles sont les principales raisons qui ont conduità <strong>la</strong> mise au point du schéma régional <strong>de</strong>s ressources en eau ?Eric Smit : La première – <strong>et</strong> principale – raison était <strong>de</strong> comblerun vi<strong>de</strong> en m<strong>et</strong>tant en p<strong>la</strong>ce un cadre régu<strong>la</strong>teur pour <strong>la</strong> production<strong>de</strong> l’eau en <strong>Wallonie</strong>. En eff<strong>et</strong>, l’eau est une ressource essentiellepour notre région <strong>et</strong>, jusqu’à présent, <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> productionfaisait défaut, contrairement à d’autres domaines comme l’énergie,les déch<strong>et</strong>s, l’urbanisme… La prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong> l’importance<strong>de</strong> réguler l’exploitation <strong>de</strong>s ressources <strong>wallonne</strong>s en eau est doncassez récente, mais ce premier pas a été essentiel !Bien entendu, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s prélèvements publics <strong>et</strong>privés, il y a plusieurs raisons qui expliquent <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> ceschéma régional <strong>de</strong>s ressources en eau (SRRE), raisons qui sontautant d’objectifs : assurer <strong>la</strong> sécurité d’approvisionnement du territoirewallon, baliser <strong>et</strong> i<strong>de</strong>ntifier les volumes exportables vers lesrégions limitrophes (accord <strong>de</strong> coopération), perm<strong>et</strong>tre une maîtrisedu prix <strong>de</strong> l’eau, dans le cadre du principe <strong>de</strong> récupération <strong>de</strong>s coûts,sans oublier l’objectif d’assurer <strong>la</strong> cohérence avec les autres politiquesrégionales en matières d’environnement, <strong>de</strong> ressources naturelles<strong>et</strong> d’aménagement du territoire. Il faut savoir que <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>dispose <strong>de</strong> ressources en eau importantes (on parle souvent <strong>de</strong>l’eau comme étant l’ «or bleu wallon»). Néanmoins, ces ressourcessont dispersées, certaines sous-régions sont plus fragiles, ont <strong>de</strong>sréseaux d’exploitation plus anciens ou connaissent <strong>de</strong>s problèmes<strong>de</strong> pollution spécifiques. En résumé, le schéma régional est un outil<strong>de</strong> sécurisation du territoire en termes d’alimentation en eau <strong>et</strong> unoutil <strong>de</strong> rationalisation, par <strong>la</strong> diminution du nombre <strong>de</strong> captages.L’idée est donc d’avoir un SRRE, à l’instar du SDER (le schéma <strong>de</strong>développement <strong>de</strong> l’espace régional).<strong>Wallonie</strong> : L’un <strong>de</strong>s outils du SRRE est le schéma directeurd’investissements <strong>de</strong> <strong>la</strong> production publique <strong>de</strong> l’eau (SDI)(1). Qu’en est-il exactement ? Comment concilier l’objectif <strong>de</strong>rationalisation poursuivi par le SDI <strong>et</strong> <strong>la</strong> persistance d’un nombreélevé <strong>de</strong> producteurs d’eau ? Le SDI aura-t-il un impact sur le prix<strong>de</strong> l’eau ?Eric Smit : Le SDI est en réalité le vol<strong>et</strong> technique opérationneldu SRRE. Il vise à établir <strong>la</strong> cartographie <strong>de</strong>s conduites <strong>et</strong> ouvragesnécessaires pour répondre aux objectifs du SRRE.En i<strong>de</strong>ntifiant les questions suivantes : Quels sont les besoins en eau<strong>de</strong>s industries ? Où va-t-on construire <strong>de</strong> nouveaux habitats ? Dansquelles régions <strong>de</strong>s zones touristiques vont-elles se développer ?Où sont les risques potentiels <strong>de</strong> rupture d’alimentation sur le territoire? Où sont les masses d’eau mobilisables pour <strong>la</strong> sécurisation oul’exportation, <strong>et</strong>c, le SDI vise à perm<strong>et</strong>tre une meilleure adéquationentre les ressources en eau (qui, je le rappelle, ne sont pas réparties<strong>de</strong> manière uniforme sur le territoire) <strong>et</strong> les besoins spécifiques <strong>de</strong>sutilisateurs.La SWDE souhaite travailler dans une logique <strong>de</strong> col<strong>la</strong>boration avecl’ensemble <strong>de</strong>s producteurs d’eau en <strong>Wallonie</strong>. La solution privilégiéepour l’établissement du SDI consiste en <strong>la</strong> réalisation d’interconnexionsentre les réseaux d’eau existants par <strong>la</strong> pose d’adductions.Pour une solution optimale qui apportera <strong>la</strong> sécurisation à l’ensemble<strong>de</strong>s clients <strong>de</strong>s opérateurs dans le domaine <strong>de</strong> l’eau, une rationalisationdu nombre <strong>de</strong> captages locaux sera nécessaire.La SWDESociété coopérative à responsabilité limitée, <strong>la</strong> Société <strong>wallonne</strong><strong>de</strong>s eaux (SWDE) est une association d’intérêt public.Elle regroupe <strong>de</strong>s pouvoirs publics : 203 communes, 10 intercommunales,5 provinces, <strong>la</strong> SPGE <strong>et</strong> <strong>la</strong> Région <strong>wallonne</strong>.Elle a pour obj<strong>et</strong> :- <strong>la</strong> production d’eau ;- <strong>la</strong> distribution d’eau par canalisations ;- <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s ressources aquifères ;- <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> toute opération re<strong>la</strong>tive au cycle <strong>de</strong> l’eau.La SWDE comprend <strong>de</strong>s services centraux, sis à Verviers, <strong>et</strong>8 succursales, dont <strong>la</strong> nature reflète l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> société<strong>de</strong>puis sa création <strong>et</strong> sa volonté <strong>de</strong> rencontrer les souhaits<strong>de</strong>s communes qui ont choisi <strong>de</strong> s’associer à elle. La SWDEest certifiée ISO 9001 pour l’ensemble <strong>de</strong> ses services.En savoir plus :www.sw<strong>de</strong>.be45<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


RubriqueDossier« L’eau appartient à toutle mon<strong>de</strong> <strong>et</strong> à personne »Enfin, pour l’impact sur le prix, il <strong>de</strong>vrait être très modéré, enfonction du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> financement r<strong>et</strong>enu (r<strong>et</strong>our <strong>de</strong> <strong>la</strong> contribution<strong>de</strong> prélèvement,…) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s économies d’échelle permises par lessynergies entre opérateurs <strong>et</strong> par <strong>la</strong> rationalisation <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> production(diminution importante <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites prises d’eau).J’ajouterai qu’une démarche systématique «coûts/bénéfices» seraappliquée sur l’ensemble <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s d’investissement.<strong>Wallonie</strong> : Où en est-on aujourd’hui dans l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> cesschémas?46Eric Smit : Rappelons tout d’abord que c’est en 2010 que leGouvernement wallon a confié à <strong>la</strong> SWDE <strong>la</strong> mission déléguéed’é<strong>la</strong>borer le schéma régional pour l’exploitation <strong>de</strong>s ressourcesen eau. Les instruments <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te mission ont été misen p<strong>la</strong>ce (Task force, Groupes <strong>de</strong> travail technique, économique,normatif), réunissant les principaux acteurs concernés. L’ensemble<strong>de</strong>s ressources <strong>et</strong> <strong>de</strong>s investissements techniques nécessaires pourassurer <strong>la</strong> sécurisation en alimentation ont été répertoriés <strong>et</strong> cartographiés.<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


A ce jour, nous avons rencontré les principaux opérateurs, concluantavec certains d’entre eux <strong>de</strong>s premiers accords <strong>de</strong> col<strong>la</strong>boration.Prochainement, nous présenterons au Gouvernement wallon l’étatd’avancement, avec les différents scénarios possibles <strong>et</strong> propositionstechniques. Par <strong>la</strong> suite, il faudra passer au vol<strong>et</strong> économique :les autorités politiques <strong>de</strong>vront réaliser les arbitrages nécessairespour savoir quels investissements sont prioritaires, en fonction notamment<strong>de</strong> l’analyse coûts/bénéfices <strong>de</strong>s investissements.Une question consiste dans le caractère normatif ou non du schémarégional <strong>de</strong> ressources en eau. En ce qui me concerne, je p<strong>la</strong>i<strong>de</strong> pourque c<strong>et</strong> outil soit évolutif, é<strong>la</strong>boré <strong>de</strong> manière concertée comme undocument <strong>de</strong> référence au bénéfice du développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>,<strong>de</strong> sa compétitivité, <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pérennité <strong>de</strong> son patrimoine.<strong>Wallonie</strong> : De quelle manière le schéma régional <strong>de</strong>s ressourcesen eau contribuera-t-il à <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> <strong>la</strong>Directive-cadre sur l’eau ?Eric Smit : Les objectifs <strong>de</strong> maîtrise du bon état qualitatif <strong>et</strong> quantitatif<strong>de</strong>s masses d’eau repris dans <strong>la</strong> DCE sont partagés par le schéma<strong>de</strong>s ressources en eau. La rationalisation <strong>de</strong>s captages <strong>de</strong>stinésà <strong>la</strong> distribution publique perm<strong>et</strong>tra une amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection<strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource, grâce à <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong>s moyens en vue <strong>de</strong> <strong>la</strong>protection d’un nombre plus limité <strong>de</strong> prises d’eau. Par ailleurs, lerenforcement <strong>de</strong>s conditions d’octroi <strong>de</strong>s permis <strong>et</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ced’un agrément <strong>de</strong>s foreurs <strong>de</strong>vraient conduire à une limitation <strong>de</strong>sprélèvements privés <strong>et</strong> donc à une réduction <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> pollution.Le maintien du bon état quantitatif <strong>de</strong>s masses d ‘eau constituequant à lui un <strong>de</strong>s objectifs phares du SRRE. Celui-ci sera poursuivià travers <strong>la</strong> rationalisation <strong>de</strong>s prélèvements, comme indiqué précé<strong>de</strong>mment,mais aussi par l’exploitation <strong>de</strong> diverses opportunitéscomme par exemple l’exploitation <strong>de</strong>s eaux d’exhaure. Le SRREcontribue donc à <strong>la</strong> réalisation du prescrit <strong>de</strong> <strong>la</strong> DCE <strong>et</strong> sera d’ailleursintégré dans les p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion par bassins hydrographiques.(1) Voir l’article page 43BibliographieAQUAWAL, Statistiques <strong>de</strong> l’eau potable <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’assainissement<strong>de</strong>s eaux usées en <strong>Wallonie</strong>, Rapport 2012Commission européenne, Système d’information sur l’eaupour l’Europe – Wise, http://water.europa.euCommission européenne, L’eau, une ressource pour <strong>la</strong> vie,Office <strong>de</strong> publications <strong>de</strong> l’Union européenne, 2011Commission européenne, Rapport au Parlement européen<strong>et</strong> au <strong>Conseil</strong> sur <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong> directive-cadre surl’eau (2000/60/CE) – P<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s districts hydrographiques,COM(2012)670 finalDirective 2000/60/CE du Parlement européen <strong>et</strong> du <strong>Conseil</strong>du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politiquecommunautaire dans le domaine <strong>de</strong> l’eau, JO L327 du22.12.2000, pages 1-72MARTIN Jean-Luc, «La tarification <strong>de</strong> l’eau en région<strong>wallonne</strong> », Namur, 30.11.12SPW-DGO3, District hydrographique international <strong>de</strong> <strong>la</strong>Meuse, Proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> gestion en <strong>Wallonie</strong>, 2012SPW-DGO3, District hydrographique international <strong>de</strong> l’Escaut,Proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> gestion en <strong>Wallonie</strong>, 2012SPW-DGO3, District hydrographique international du Rhin,Proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> gestion en <strong>Wallonie</strong>, 2012SPW-DGO3, District hydrographique international <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine,Proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> gestion en <strong>Wallonie</strong>, 2012SPW-DGO3, « Etat <strong>de</strong>s nappes d’eau souterraine <strong>de</strong><strong>Wallonie</strong> », 2013TRICOT Benoît, « La politique <strong>wallonne</strong> <strong>de</strong> l’eau », Namur,30.11.2012VAN SEVENANT Eric, « Le schéma régional <strong>de</strong>s ressources eneau », Namur, 30.11.1247<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


ZoomLeCWEHFsur les réseauxsociauxSouhaitant renforcer son réseau institutionnel <strong>et</strong> accroîtresa visibilité, le CWEHF (<strong>Conseil</strong> wallon <strong>de</strong> l’égalité entreshommes <strong>et</strong> femmes dont le secrétariat est assuré par <strong>la</strong>CESW) s’est doté d’un blog (http://cwehf.be), d’une pageFacebook (https://www.facebook.com/cwehf) <strong>et</strong> d’uncompte Twitter (https://twitter.com/cwehf).Chacun <strong>de</strong> ses outils cible différentes catégories d’acteurs intéresséspar les thématiques transversales portées par le CWEHF, l’égalitéentre hommes <strong>et</strong> femmes, ainsi que <strong>la</strong> lutte contre les discriminations.Le blog organise les grands dossiers du CWEHF sous formed’articles synthétiques, réguliers, <strong>de</strong> contenu original <strong>et</strong> par ordrechronologique, dans différentes catégories : emploi <strong>et</strong> marché dutravail, entrepreneuriat, gen<strong>de</strong>rmainstreaming, politique d’égalité<strong>de</strong>s chances, mobilité, secteurs, vie politique…La présentation par ordre chronologique, <strong>la</strong> possibilité d’intégrer, viaSli<strong>de</strong>share, les interventions <strong>de</strong>s invités du CWEHF <strong>et</strong> <strong>la</strong> mise enpage aérée contribuent faire du blog un outil d’archivage <strong>et</strong> <strong>de</strong> diffusiond’informations pratique <strong>et</strong> réactif.C<strong>et</strong>te stratégie <strong>de</strong> présence va <strong>de</strong> pair avec une veille sur lescanaux complémentaires d’information que sont le site intern<strong>et</strong> (sur<strong>la</strong> page du CESW), <strong>la</strong> page Facebook, alimentée <strong>de</strong> nouvelles <strong>de</strong>spartenaires (publications, événements…) <strong>et</strong> le compte Twitter, oùsont postés <strong>de</strong>s messages courts à l’attention du grand public <strong>et</strong><strong>de</strong>s médias.48Si vous souhaitez proposer un article sur une thématique intéressantle CWEHF, contactez le secrétariat du CWEHF,anne.guillick@cesw.be outherese.vanhoof@cesw.be<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Le tome 24 du Bull<strong>et</strong>in <strong>de</strong> <strong>la</strong>CRMSF vient <strong>de</strong> paraître- La reconstruction <strong>de</strong> <strong>la</strong> collégiale Notre-Dame <strong>de</strong> Dinant aprèsle désastre <strong>de</strong> 1227 : analyse architecturale <strong>de</strong>s parties orientales(1230-1250) par Antoine Baudry (Titu<strong>la</strong>ire d’une Maîtrise enHistoire <strong>de</strong> l’Art <strong>et</strong> Archéologie, Université <strong>de</strong> Liège - Archéologuedu Bâtiment, Musées royaux d’Art <strong>et</strong> d’Histoire, Bruxelles)- Nouvelle approche <strong>de</strong>s vitraux du XVI e siècle <strong>de</strong> l’église Saint-Jacques à Liège par Yves Jacques (Ingénieur architecte, Administrateur<strong>de</strong> <strong>la</strong> S.A. Architectes associés, Société civile d’architectes),Isabelle Lecocq (Chef <strong>de</strong> Travaux, Institut royal du Patrimoine artistique,Bruxelles), Xavier Tonon (Architecte, Col<strong>la</strong>borateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> S.A.Architectes associés, Société civile d’architectes) <strong>et</strong> Yv<strong>et</strong>te Van<strong>de</strong>nbem<strong>de</strong>n (Professeur émérite, Université <strong>de</strong> Namur)- J. J. Van Ysendyck, élève-architecte à <strong>la</strong> Commission royale<strong>de</strong>s Monuments <strong>et</strong> bâtisseur par Gérard Bavay (Docteur en Histoire,Membre effectif <strong>de</strong> <strong>la</strong> section <strong>de</strong>s Monuments <strong>de</strong> <strong>la</strong> CRMSF)<strong>et</strong> Monique Mer<strong>la</strong>nd (Documentaliste, Centre d’Archives <strong>et</strong> <strong>de</strong> Documentation<strong>de</strong> <strong>la</strong> CRMSF)- De l’Angl<strong>et</strong>erre à <strong>la</strong> Belgique : <strong>la</strong> cité-jardin <strong>de</strong> Georges Hobé àFurnes (1921) par Soo Yang Geuzaine (Licenciée <strong>et</strong> Doctorante enHistoire <strong>de</strong> l’Art <strong>et</strong> Archéologie, Université <strong>de</strong> Liège - Responsabledu Département <strong>de</strong>s Arts décoratifs du Grand Curtius)Le Bull<strong>et</strong>in <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission royale <strong>de</strong>s Monuments, Sites <strong>et</strong>Fouilles existe <strong>de</strong>puis 1862, ce qui en fait une <strong>de</strong>s plus anciennespublications scientifiques <strong>de</strong> Belgique en matière <strong>de</strong> Patrimoineartistique, monumental, naturel <strong>et</strong> archéologique. Depuis 1949, <strong>la</strong>publication a pris <strong>la</strong> forme systématique <strong>de</strong> recueils d’articles, rédigéspar <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission royale ou <strong>de</strong>s spécialistesextérieurs. Ce tome est le vingt-quatrième <strong>de</strong> <strong>la</strong> formule éditorialeprésente, initiée en 1970.La variété <strong>et</strong> l’éclectisme sont plutôt <strong>de</strong> mise dans <strong>la</strong> présente livraisondu Bull<strong>et</strong>in. En eff<strong>et</strong>, ce sont c<strong>et</strong>te fois <strong>de</strong>s monuments religieux<strong>de</strong> l’ancienne principauté <strong>de</strong> Liège, <strong>la</strong> collégiale <strong>de</strong> Dinant <strong>et</strong> l’église<strong>de</strong> l’ancienne abbaye <strong>de</strong> Saint-Jacques à Liège, qui y sont abordés,à côté <strong>de</strong> l’évocation d’un architecte-restaurateur du XIX ème siècle,ancien membre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission royale, <strong>et</strong> d’une cité-jardin situéeen F<strong>la</strong>ndre, mais due au talent d’un architecte francophone du débutdu XX ème siècle :Un volume in-quarto, 124 pages121 illustrations couleurs <strong>et</strong> 15 noir <strong>et</strong> b<strong>la</strong>ncPrix : 25 € (hors frais <strong>de</strong> port). En vente via <strong>la</strong> boutiqueen ligne du site Intern<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> CRMSF :http://www.crmsf.be/fr/boutique-en-lignePour tout renseignement complémentaire,contacter le Secrétariat <strong>de</strong> <strong>la</strong> CRMSFrue du Vertbois 13c à 4000 Liège04/232.98.51/52 - 04/232.98.89info@crmsf.be49<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Livres50Comme dans chaquenuméro <strong>de</strong> <strong>la</strong> revue <strong>Wallonie</strong>,<strong>la</strong> rubrique « Livres » présenteune sélection d’ouvrages parmiles récentes acquisitions duCentre <strong>de</strong> Documentation duCESW. A c<strong>et</strong>te sélection <strong>de</strong>livres, réalisée parM. Jean-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Pirlot,responsable du Centre <strong>de</strong>Documentation, s’ajoute <strong>la</strong>liste <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s disponiblessur le web.Le Centre <strong>de</strong> Documentationdu CESW est au service <strong>de</strong>smembres du <strong>Conseil</strong> maisest également accessible aupublic sur ren<strong>de</strong>z-vous.Téléphone : 04/232.98.14E-mail : biblio@cesw.beHistoire <strong>de</strong><strong>Wallonie</strong> :Le point <strong>de</strong> vuewallon>Yannick Bauthière, Arnaud PirotteYoran embannerQuand on évoque l’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong>,tout le mon<strong>de</strong> a <strong>de</strong>s images entête : les ancêtres gaulois dont les Belgesétaient les plus braves, <strong>la</strong> Principauté <strong>de</strong>Liège <strong>et</strong> sa farouche indépendance vis-àvis<strong>de</strong>s Bourguignons, Espagnols <strong>et</strong> autresAutrichiens, <strong>la</strong> bataille <strong>de</strong> Waterloo, <strong>la</strong> sidérurgieau XIX ème ,Jules Destrée <strong>et</strong> sa l<strong>et</strong>treau Roi… Mais au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s images d’Épinal<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’histoire officielle belge, quelle est <strong>la</strong>réalité ? Quels évènements moins connusont eu un impact déterminant dans sonhistoire ? Quel est le fil conducteur qui reliecertains chapitres ? Comment <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong> a-t-elle émergé comme un fait incontournable,reconnu par le fédéralisme via une région<strong>la</strong>rgement autonome ? Et surtout, en quoil’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Wallonie</strong> peut-elle nous éc<strong>la</strong>irersur son présent <strong>et</strong> son avenir ? Voilà lesquestions auxquelles les auteurs ont voulurépondre en évitant à tout prix le doublepiège du nationalisme <strong>et</strong> du négationnismehistorique.La 6 ème réformedu fédéralismebelge <strong>et</strong> sesconséquencesbudgétaires> Marcus Dejardin, RobertDeschamps, Paul Kestens, MichelMignol<strong>et</strong>, Robert P<strong>la</strong>sman (Éds)De Boeck ; IWEPS(Économie Société Région)Le 11 octobre 2011, l’accord institutionnelentre les négociateurs duNord <strong>et</strong> du Sud du Pays scel<strong>la</strong>it le contenu<strong>de</strong> <strong>la</strong> 6 ème réforme <strong>de</strong> l’État fédéral belge.Quatre grands suj<strong>et</strong>s y sont abordés : lerenouveau politique, <strong>la</strong> scission <strong>de</strong> l’arrondissement<strong>de</strong> Bruxelles-Hal-Vilvor<strong>de</strong>,le transfert <strong>de</strong> compétences aux Entitésfédérées <strong>et</strong> <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loi Spéciale<strong>de</strong> Financement. C<strong>et</strong> ouvrage se structureen trois parties. Dans <strong>la</strong> première,le tableau <strong>de</strong> <strong>la</strong> Belgique institutionnelleactuelle est esquissé. Après un aperçugénéral <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong>s différentsniveaux <strong>de</strong> pouvoir, au niveau budgétaire,les budg<strong>et</strong>s <strong>de</strong>s Communautés <strong>et</strong>Régions, <strong>de</strong> l’État fédéral <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sécurité<strong>social</strong>e sont présentés <strong>de</strong> façon plusdétaillée. Dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième partie, le lecteurpourra se rendre compte du foisonnementd’idées qui furent diffusées entre2008 <strong>et</strong> 2011 en matière <strong>de</strong> réformes <strong>de</strong><strong>la</strong> Loi Spéciale <strong>de</strong> Financement. Enfin, <strong>la</strong>troisième <strong>et</strong> <strong>de</strong>rnière partie présente <strong>la</strong>réforme <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te Loi telle qu’elle a été définiedans l’accord institutionnel d’octobre2011. Y sont examinés les conséquencesen termes <strong>de</strong> rec<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> <strong>de</strong> dépensespour les Entités fédérées <strong>et</strong> les enjeuxà venir pour <strong>la</strong> politique budgétaire <strong>de</strong>sCommunautés <strong>et</strong> Régions.<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


La régu<strong>la</strong>tionpar les instruments: lesservices d’eauen EuropeMichel Nakh<strong>la</strong>Presses <strong>de</strong>s Mines(Économie <strong>et</strong> gestion)La performance <strong>de</strong>s services d’eauest une question d’actualité pourl’Europe.La gestion <strong>de</strong> l’eau varie dans les différentspays européens : privatisation,autorités organisatrices, contrats à courtterme, suivi formalisé <strong>de</strong>s contrats, miseen concurrence à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s contrats, comparaison<strong>de</strong>s performances, partenariatpublic-privé. L’Angl<strong>et</strong>erre a opté pour uneprivatisation complète <strong>de</strong> ses services publicsd’eau. La France associe une responsabilitécommunale <strong>de</strong>s services publicsd’eau <strong>et</strong> <strong>de</strong>s gestionnaires le plus souventprivés. Comment l’Allemagne <strong>et</strong> les Pays-Bas procè<strong>de</strong>nt-ils pour perpétuer l’idéed’un opérateur qui ne peut être soumis àaucune régu<strong>la</strong>tion formelle <strong>et</strong> surtout pasau niveau national ? Comment le Portugal<strong>et</strong> l’Italie, <strong>et</strong> certains pays <strong>de</strong> l’Europe<strong>de</strong> l’Est, partis d’une gestion communaleexclusive, se rapprochent-ils du modèleang<strong>la</strong>is, non sans difficultés ?Et le cas <strong>de</strong>s pays scandinaves ? Commentse situent-ils par rapport aux autresmodèles ?C<strong>et</strong> ouvrage apportera <strong>de</strong>s suggestions <strong>et</strong><strong>de</strong>s points <strong>de</strong> vue nouveaux pour favoriser<strong>de</strong>s réflexions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s améliorations dans<strong>la</strong> manière <strong>de</strong> gérer les services publicsd’eau en Europe en m<strong>et</strong>tant l’accent surles instruments.Ma<strong>de</strong> inGermany :le modèle allemandau-<strong>de</strong>là<strong>de</strong>s mythesGuil<strong>la</strong>ume DuvalÉditions du SeuilQue ne lit-on <strong>et</strong> n’entend-on pas sur le«modèle allemand» ? On fait en particuliertrès régulièrement l‘éloge <strong>de</strong> <strong>la</strong> rigueurbudgétaire alleman<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> nosvoisins à accepter <strong>de</strong> lourds sacrifices pourrestaurer <strong>la</strong> compétitivité <strong>de</strong> leur industrie.Or, ce ne sont pas là les véritables raisons <strong>de</strong>ssuccès actuels <strong>de</strong> l’économie alleman<strong>de</strong>.C<strong>et</strong>te réussite est due surtout aux points fortstraditionnels du pays : un système <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tions<strong>social</strong>es très structuré, un mon<strong>de</strong> du travailoù le diplôme ne fait pas tout, un pays oùl’entreprise n’appartient pas aux actionnaires,une forte spécialisation dans les biens d’équipement<strong>et</strong> les technologies vertes, un soli<strong>de</strong>réseau <strong>de</strong> firmes <strong>de</strong> taille intermédiaire, unelongue tradition <strong>de</strong> décentralisation qui perm<strong>et</strong><strong>de</strong> disposer partout d’un capital financier,culturel, <strong>social</strong>, humain suffisant pour innover<strong>et</strong> entreprendre, <strong>et</strong>c.Au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière décennie, le boom<strong>de</strong>s pays émergents a permis à l’industriealleman<strong>de</strong> <strong>de</strong> profiter pleinement <strong>de</strong> cesatouts. Au contraire, <strong>la</strong> profon<strong>de</strong> remise encause <strong>de</strong> l’État <strong>social</strong> menée au début <strong>de</strong>sannées 2000 a fragilisé le modèle allemand :le développement spectacu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é<strong>et</strong> <strong>de</strong>s inégalités menace son avenir.Une meilleure compréhension <strong>de</strong> <strong>la</strong> société<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’économie alleman<strong>de</strong>s est indispensablepour réussir à imaginer un avenir pourl’Europe.51<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Livres52La mondialisation,sta<strong>de</strong>suprême ducapitalisme ? :En hommage àCharles-AlbertMichal<strong>et</strong>Sous <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> W<strong>la</strong>dimirAndreffPresses universitaires <strong>de</strong> Paris OuestOù <strong>la</strong> mondialisation conduit-ellel’économie ? Pour tenter <strong>de</strong> répondreà c<strong>et</strong>te question, les auteurs prolongentici les intuitions <strong>de</strong> l’économiste Charles-Albert Michal<strong>et</strong> en analysant les espaces<strong>de</strong> <strong>la</strong> mondialisation : <strong>la</strong> finance globale,les bourses <strong>de</strong> valeurs, le commercemondial, les pressions protectionnisteseuropéennes ainsi que <strong>la</strong> globalisation<strong>de</strong> <strong>la</strong> propriété intellectuelle. Il s’agit <strong>de</strong>comprendre également comment les principauxacteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> mondialisation, lesÉtats <strong>et</strong> les Firmes, dépassent <strong>et</strong> entr<strong>et</strong>iennent<strong>la</strong> crise. En eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> concurrenceque se font les États pour attirer les investisseursétrangers nourrit c<strong>et</strong>te crise malgréles politiques nationales d’innovation.De leur côté, les Firmes qui inscriventdésormais leurs stratégies dans unerecomposition mondiale <strong>de</strong> l’industrie <strong>et</strong><strong>de</strong>s services, accentuent les flux <strong>de</strong> délocalisation<strong>et</strong> <strong>de</strong> relocalisation <strong>de</strong>s activités.Dans un même temps, <strong>de</strong> nouvellesFirmes originaires du « Sud » font irruptiondans l’espace mondial. La force <strong>de</strong> travaildoit ainsi s’adapter à une nouvelle donnequi va <strong>de</strong> <strong>la</strong> financiarisation <strong>de</strong>s Firmes àl’individualisation <strong>de</strong>s rémunérations.Le <strong>de</strong>stin auberceau :Inégalités <strong>et</strong>reproduction<strong>social</strong>eCamille PeugnyÉditions du Seuil(La République <strong>de</strong>s Idées)Aujourd’hui, sept enfants <strong>de</strong> cadre surdix exercent un emploi d’encadrement.À l’inverse, sept enfants d’ouvrier sur dixoccupent un emploi d’exécution. Même si<strong>la</strong> société française s’est considérablementouverte au cours du XXe siècle, <strong>la</strong> reproduction<strong>social</strong>e a cessé <strong>de</strong> diminuer <strong>de</strong>puistrois décennies. Le constat est sans appel :les conditions <strong>de</strong> <strong>la</strong> naissance continuentà déterminer le <strong>de</strong>stin <strong>de</strong>s individus. C<strong>et</strong>tesituation attise <strong>la</strong> défiance envers les institutions<strong>et</strong> sape les fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohésion<strong>social</strong>e. À l’heure où l’exigence <strong>de</strong> mobiliténe cesse d’être affirmée, il est inacceptableque le <strong>de</strong>stin <strong>de</strong>s individus soit figé si tôt.Il faut au contraire multiplier les occasionsd’égalité, en repensant <strong>la</strong> formation initiale<strong>et</strong> en l’articu<strong>la</strong>nt à un dispositif universel <strong>de</strong>formation tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie.<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Et dans notre bibliothèquenumérique :La diversité au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> profession <strong>de</strong> journaliste : Etu<strong>de</strong> portant sur l’égalité<strong>et</strong> <strong>la</strong> diversité au sein <strong>de</strong>s effectifs journalistiques en Fédération<strong>Wallonie</strong>-BruxellesAssociation <strong>de</strong>s journalistes professionnelsSource : www.ajp.beLe Médiateur fédéral, un pont entre le citoyen <strong>et</strong> l’administration :Rapport annuel 2012Source : www.fe<strong>de</strong>ralombudsman.beOffice national <strong>de</strong>s Pensions : Rapport annuel 2012Source : www.onprvp.fgov.beRapport annuel : « L’ONEM en 2012 » :Volume 1 : Rapport d’activitésVolume 2 : Indicateurs du marché du travail <strong>et</strong> évolution <strong>de</strong>s allocationsOffice national <strong>de</strong> l’EmploiSource : www.onem.beRapport sur le développement humain 2013 : L’essor du Sud :Le progrès humain dans un mon<strong>de</strong> diversifiéProgramme <strong>de</strong>s Nations Unies pour le développement – PNUDSource : hdr.undp.org/frPauvr<strong>et</strong>é rurale <strong>et</strong> urbaine = Ste<strong>de</strong>lijke en p<strong>la</strong>tte<strong>la</strong>ndsarmoe<strong>de</strong>Pierre Marissal, Xavier May, Dayana Mesa LombilloSous <strong>la</strong> supervision <strong>de</strong> Christian Van<strong>de</strong>rmotten <strong>et</strong> Maarten LoopmansPolitique scientifique fédérale : Programme AGORA : Rapport final (Janvier 2013)Source : www.luttepauvr<strong>et</strong>e.be<strong>Conseil</strong> supérieur <strong>de</strong>s Finances : Avis : Trajectoire budgétaire en préparationdu programme <strong>de</strong> stabilité 2013-2016Section «Besoins <strong>de</strong> Financement <strong>de</strong>s Pouvoirs publics» (Mars 2013)Source : docufin.fgov.beLes inégalités d’inf<strong>la</strong>tion selon l’âge <strong>et</strong> le revenuVincent Bodart, Jean HindriksIRES : Regards économiques n° 102 (Mars 2013)Source : www.regards-economiques.beLe manque d’emploi en <strong>Wallonie</strong> : mythes <strong>et</strong> réalitéMuriel Dejemeppe, Bruno Van <strong>de</strong>r Lin<strong>de</strong>nIRES : Regards économiques n° 103 (Mars 2013)Source : www.regards-economiques.beUne analyse économique du commerceJozef Konings <strong>et</strong> Stijn VanormelingenComeos (Mai 2013)Source : www.comeos.be53<strong>Wallonie</strong> <strong>117</strong> I I I I I Mai/Juin 2013


Publication bimestrielledu <strong>Conseil</strong> économique <strong>et</strong> <strong>social</strong><strong>de</strong> <strong>Wallonie</strong>Rue du Vertbois, 13c - 4000 LiègeT. 04 232 98 11 - F. 04 232 98 10communication@cesw.bewww.cesw.beEditeur responsable :Jean Pierre DawanceRédactrice en chefNathalie B<strong>la</strong>nchart - T. 04 232 98 53nathalie.b<strong>la</strong>nchart@cesw.beSecrétariatNathalie Hounje - T. 04 232 98 24nathalie.hounje@cesw.beRédactionActualités, L’invité, En bref, Interviews :Nathalie B<strong>la</strong>nchartPrix Zénobe : Anne GuillickAvis : Bernard Jockin, Philippe Compagnie,Frédérique Debrule, Nathalie Delbrassinne, LucSimarDossier : Dominique Graitson, Séverine UhodaZoom : Anne Guillick (p.48), Carole Carpeaux(p.49)Livres : Jean-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> PirlotConception graphiqueAgence à proposRue Grangagnage, 304000 Liègewww.agenceapropos.beImpressionImprimerie CHAUVEHEIDZoning <strong>de</strong> Chefosse1-3, Rue Saint-LaurentB-4970 STAVELOTPhotographiesCESWFotoliaCanstockM. Hou<strong>et</strong> : p. 11SWDE : pp. 34,38,40Imprimé sur papier respectueux<strong>de</strong> l’environnementRemerciementsMessieurs A . B<strong>la</strong>vier, JL. Martin <strong>et</strong> E. Smitpour les interviews.M.L. Arlotti (SWDE) pour les photographiesfournies.M. P.N. Libert (SPW-D603)Mesdames R. Chan<strong>et</strong> <strong>et</strong> P. Vel<strong>la</strong>.54

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