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Septembre 2007 - Ville de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier

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Hector <strong>de</strong> Saint-Denys Garneau le peintre et le poèteExtraits <strong>de</strong> textes lus à <strong>la</strong> messe commémorative.Écris. Ne permets pas qu’un moment <strong>de</strong> toi retourne aunéant dont il semble venir. Quand une pensée ou unsentiment ou une impression traverse ton âme et que ce<strong>la</strong>semble une partie <strong>de</strong> toi-même, une parcelle <strong>de</strong> ta vie,retiens-<strong>la</strong>, exprime-<strong>la</strong> autant que tu peux, donne-lui <strong>la</strong>forme <strong>la</strong> plus belle, si tu peux très belle. Et qu’au moins,<strong>de</strong> toi qui passe il <strong>de</strong>meure ces mots, cette beautéformelle, ou toutefois ce désir <strong>de</strong> créer <strong>la</strong> beauté….Huot, Gisèle, Poèmes et proses, Éditions <strong>de</strong> l’outar<strong>de</strong>,collection Geai bleu, 2001, p.131,132...La lune découpe sur le sol <strong>de</strong>s morceaux d’argent c<strong>la</strong>irdans l’ombre bleue, jusque dans le sous-bois où lesarbres se confon<strong>de</strong>nt pour ne <strong>la</strong>isser que cette confusion<strong>de</strong> lumières et d’ombres spirituelles qui vibrent commeune musique. On n’entre pas sans recueillement dansToile La Liseuse, titre posthume.cette cathédrale d’arbres : et ce<strong>la</strong> nous prépare àà l’exaltation lumineuse qui nous attend au sortir du bois: vêtus <strong>de</strong> lumière, ces grands espacespresque immatériels qui ondulent avec <strong>la</strong> simplicité sereine et l’infinie continuité d’un mélodiegrégorienne.La nature mystique nous donne l’avant-goût du mystère. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’agitation, elle fait signe d’unecertitu<strong>de</strong> inébran<strong>la</strong>ble où nous pressentons l’éternité. L’âme ouverte par le spectacle <strong>de</strong> cetteimmensité, nous nous acheminons vers les profon<strong>de</strong>urs immuables <strong>de</strong> notre être pour nous reposer.Nous sommes dans le sanctuaire. Gran<strong>de</strong> paix envahie, comme un ciel à l’aurore, par <strong>la</strong> joie intérieure.Huot, Gisèle, Poèmes et proses, Éditions <strong>de</strong> l’outar<strong>de</strong>, collection Geai bleu, 2001, p.151, p.152PortaitC’est un drôle d’enfantC’est oiseauIl n’est plus làIl s’agit <strong>de</strong> le trouverDe le chercherQuand il est làIl s’agit <strong>de</strong> ne pas lui faire peurC’est un oiseauC’est un colimaçon.Il ne regar<strong>de</strong> que pour vous embrasserAutrement il ne sait pas quoi faireavec ses yeux8Où les poserIl les tracasse comme un paysan sa casquetteIl lui faut aller vers vousEt quand il s’arrêteEt s’il arriveIl n’est plus làAlors il faut le voir venirEt l’aimer durant son voyage.De Saint-Denys Garneau, Hector, Regards et jeuxdans l’espace, Bibliothèque québécoise, 1993,p.33-34

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