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WEEK-END - Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc

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Culture17Mercredi 17 Juillet 2013Le « fabuleux destin »d’Emel MathlouthiMUSIQUE Du 19 au 26 juillet, l’une desicônes musicales de larévolution tunisienne est entournée au <strong>Maroc</strong>. EmelMathlouthi, celle quichantait « Kelmti Horra »(Ma parole est libre) à laface <strong>du</strong> régime policier deBen Ali est devenue unesorte d’héroïne nationaledans son pays. Retour sur unparcours pas comme lesautres.M u s t a p h a BourakkadiQui aurait pu dire que la petite fille à lasilhouette frêle et au regard d’enfant pourraitdevenir un symbole aussi grand pourla Tunisie, sa révolution, et ses grands espoirs? Et pourtant, sa chanson « KelmtiHorra » est devenue sans qu’elle le veuilleun hymne non-officielle <strong>du</strong> soulèvementpopulaire contre la dictature de Ben Ali.Le 29 janvier 2011, la rue tunisienne esten ébullition, Ben Ali s’est enfui, les lendemainschantent... encore et toujours.Emel Mathlouthi aussi. À Paris dans lesstudios de Radio Nova, lors d’une longuesoirée spéciale “Nova écoute la Tunisie”, dèsqu’elle attaque Ya Tounes Ya Meskina avecsa seule guitare, ça crépite en simultanésur les réseaux sociaux. Emel Mathlouthine s’est jamais cachée, au contraire, elle etbeaucoup d’artistes ont été les pionniersqui ont soutenu la liberté d’expression.Emel, Bendir Man et bien d’autres prenaientun risque énorme à décrier le systèmede ben Ali même à l’extérieur de laTunisie. Pourtant, ils l’ont fait et à visagedécouvert. Ils ont eu le courage de leursopinions alors que tout le monde chantait« le miracle économique » de la Tunisie deBen Ali.Tout commence dans sa cité de la banlieuede Tunis, Emel rêve de musique. Ellefait pourtant des études d’ingénieur. C’estplutôt le rock qui la tente, à l’époque (débutdes années 2000), pas question pour elle dechanter en arabe. Avec son groupe de fac,elle touche un peu au gothique. Elle kiffeaussi Pink Floyd, est fascinée par Dylan etJoan Baez. Tandis qu’à la maison, elle senourrit de classique, de jazz et de... CheikhSa chanson «Kelmti Horra» est devenue l’hymne non officiel de la révolution tunisienne.Imam et Ahmad Fouad Najm, les troubadourségyptiens qui ont inspiré les révolutionnairesde la place Tahrir.En 2005, elle met en musique des textes<strong>du</strong> grand poète Mahmoud Darwich et commenceà écrire ses textes. Il s’agissait dePalestine, de droits de l’Homme dans uneTunisie sous surveillance mais pas silencieusepour autant. La voix d’Emel porte,elle monte son groupe et se pro<strong>du</strong>it à ElTeatro, emblématique lieu alternatif toléré,mais elle commence à subir des intimidations,on la menace d’interdiction vu sesactivités dans les syndicats étudiants. Ellen’a pas accès à la radio ou la télé nationalemais elle réussit à emporter le concoursRMC Moyen Orient 2006. C’était enJordanie. Et c’est là qu’elle chante pourla première fois toutes ses compositionsen arabe.«Kelmti Horra» son premier album sorten 2012En 2007, installée à Paris, elle se façonne unrépertoire, principalement en arabe. Elleperfectionne ses techniques au studio Citédes Arts, et tente une première sortie, unmini album auto-pro<strong>du</strong>it avec violoncelle.Avec Culture France, elle fait presque letour <strong>du</strong> monde, Equateur, Georgie, Yemenpour ne citer que ceux là. A Paris, RFI laprogramme pour son plateau annuel à laFête de la Musique avec entre autres, YaëlNaïm, Asa et Hindi Zahra… Pendant quesa vidéo live de Kelmti Horra tournée à laBastille court sur le net la Tunisie est secouéepar la révolte qui est si proche et silointaine à la fois…Janvier 2011, l’histoire s’arrête en Tunisie,le peuple se soulève contre la dictature, lagabegie, la corruption, le népotisme et…Emel rejoint son pays en pleine tourmente.Elle est désormais une des figure de prouede cette révolution sans pour autant perdresa voie artistique. Et ce n’est qu’en 2012qu’elle sort son premier album en bonneet <strong>du</strong>e forme. « Kelmti Horra » en est letitre aussi. Il regroupe dix titres où s’entremêlentl’arabe classique, le dialectal, lefrançais et l’anglais. C’est la consécrationpour elle surtout qu’elle en est aussi la pro<strong>du</strong>ctrice.Elle y pratique une musique quiignore les frontières entre les styles et lescultures. Ses textes sont tantôt politiques,tantôt philosophiques, parfois autobiographiques.Tout porte à croire qu’elle carbureau feeling. Avec un parcours aussi riche envie comme en musique, c’est une artiste quilaissera son empreinte car elle est à contrecourant <strong>du</strong> prêt à consommer et …à oubliersitôt sorti de la pochette. ◆Où et quandelle sepro<strong>du</strong>ira?Ses cinq dates au <strong>Maroc</strong> promettent desmoments uniques de musique et de passionpour la beauté, la liberté et l’art. Elle sera àEl Jadida le 19 courant, à Kénitra le 20 authéâtre municipal, au musée Albatha de Fèsle 22, à la Maison de la culture de Tétouan le23, au théâtre 121 de Casablanca le 25, etenfin c’est au théâtre des ver<strong>du</strong>res d’Agadirqu’elle va clore sa tournée marocaine. C’estl’occasion pour le public de rencontrer uneautre façon d’approcher la musique.© © DR

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