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LE ZONA EST-IL CONTAGIEUX OU HÉRÉDITAIRE ... - Regifax

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04/10/08Ce Journal est réalisé en partenariat avec les laboratoires Almirall, Astellas et Bailleul-Biorga<strong>LE</strong> <strong>ZONA</strong> <strong>EST</strong>-<strong>IL</strong> <strong>CONTAGIEUX</strong> <strong>OU</strong> HÉRÉDITAIRE ? ÉTUDE CAS TEMOINOn estime que le risque de développer un zona pendant la vie entière est situé entre 10 et 30 %; il dépasse 50 % chez les personnes de plus de 85 ans. Ilexiste de nombreux éléments en favorisant la survenue : diminution de l’immunité cellulaire, âge élevé, maladie associée, traitementimmunosuppresseur, antécédents de varicelle … Divers autres facteurs moins clairs ont été proposés. Plus récemment, une prédisposition génétique auzona a été suggérée, en étudiant en particulier les polymorphismes du promoteur du gène de l’interleukine 10, cytokine qui diminue l’immunité cellulaire.Une telle susceptibilité génétique est déjà connue dans plusieurs maladies infectieuses telles que l’infection VIH, la tuberculose, la lèpre et le paludisme.Le groupe HLAB27, bien connu dans les maladies rhumatismales, est aussi associé à une susceptibilité accrue à l’infection VIH et à la progression de lamaladie. En faisant l’ensemble de la bibliographie sur les facteurs de susceptibilité au zona, les auteurs ont constaté que l’existence d’antécédentsfamiliaux n’avait pas été clairement évaluée. Le but de cette étude rétrospective était donc de préciser le risque de développer un zona lorsqu’il y avaitun ou des antécédents familiaux. Il est bien question des antécédents au sens large et non pas d’une notion de contage récent.MéthodesCette étude cas témoin a été réalisée àHouston (Texas). Les patients ayant eu unzona confirmé (diagnostic dermatologique)entre 1992 et 2005 ont été inclus. Ils ont étéinterrogés par des investigateurs « aveugles »ayant une formation médicale, mais qui étaientdifférents des membres de l’équipedermatologique ayant diagnostiqué le zona.Les patients étaient exclus de l’étude en casde déficit immunitaire (traitement pour uncancer, infection VIH, utilisation descorticoïdes ou de chimiothérapie oud’immunosuppresseurs). Les témoins ont étéchoisis au sein des patients du même centreque les cas ; ils souffraient de maladiescutanées mineures ou chroniques (psoriasis,dermatite atopique). Ils ont bien entendu étéchoisis de façon à avoir un appariement selonle sexe, l’âge et la race ( nous sommes auxUSA) !Les investigateurs ne connaissaient pas lestatut de cas ou de témoins des personnesqu’ils interrogeaient et ne connaissaient pasnon plus l’importance des questionsspécifiques liées au but principal de l’essai.Fait important, cette étude a été réalisée avantque le vaccin Zostavax® -destiné à réduire lafréquence du zona- ait été mis sur le marché.Deux séries de questions ont été posées àl’ensemble des participants, cas et témoins,comprenant des éléments sur les signescliniques du zona, les traitements, les signesfonctionnels, leur durée, les symptômesprécurseurs et les antécédents familiaux. Encas d’antécédent familial de zona, on évaluaitle lien de parenté avec les cas ainsi quel’existence d’un traitement spécifique chez lesparents atteints.RésultatsLes auteurs ont pu inclure ainsi 504 cas biendocumentés et 523 témoins. Parmi lespersonnes recrutées seulement 1,5 % des caset 2,1 % des témoins ont refusé de participer àl’étude. 28 cas ont été exclus en raison d’uneimmunodépression. De la même façon, 15personnes de la famille des cas et 4 de lafamille des témoins ont été exclues pourimmunodépression.L’âge moyen des cas était de 57 +/- 17 ans(8 à 95 ans). Comme toujours aux USA ondonne les détails « raciaux : la majorité despatients avait la peau blanche, on notait10,3 % d’hispaniques, 6,6 % d’africainsaméricains et 12,9 % d’« autres » (!) c’est-àdiredes asiatiques et des « NativeAmericans ».Parmi les cas, 67 % des femmes et 56 % deshommes ont consulté un médecin dans les 72heures après le début de l’éruption. Parmi lescas, 76 % se souvenaient d’avoir fait lavaricelle et ce chiffre était tout à fait identiquechez les témoins.Le résultat le plus important était uneproportion nettement supérieure d’histoirefamiliale de zona chez les cas (39,3 %) parrapport aux témoins (10,5 % : p < 0,001).Les différences étaient significatives aussibien pour les parents de premier degré quepour les autres membres de la famille. Ainsi,on notait un odds-ratio de 4,35 en casd’antécédent familial chez des parents depremier degré (IC= 3,11 – 6,09). L’odds-ratiopour les autres cas familiaux étaient de 4,27.L’odds-ratio pour l’ensemble des membres dela famille était 4,09 (IC= 3,06 – 5,47). Cerisque était de 4,50 quand il s’agissait d’uneseule personne atteinte de zona mais étaitbeaucoup plus élevé quand plusieurs casétaient signalés dans la famille :odds-ratio = 13,77 (IC= 5,85 – 32,4). Lemodèle de régression logistique a permis demontrer que les facteurs sexe, âge et racen’étaient pas significatifs. Seul le nombre deparents ayant un antécédent de zona était unfacteur prédictif de zona chez les cas, touteschoses égales par ailleurs. …/…


CommentairesIl s’agit de la première étude démontrant quel’existence de cas familiaux est un facteur derisque de développer un zona, suggérant ainsiune possible prédisposition génétique.Outre les éléments généraux sur les facteursprédisposants au zona (âge, sexe féminin,immunodépression), les auteurs discutentlonguement les biais de leur étude. Leprincipal est le biais dit de mémoire, les sujetsatteints de zona étant plus motivés et surtoutplus concernés par les cas similaires survenusdans leur famille. Toutefois, les cas comme lestémoins ont été interrogés strictement de lamême façon. Les divers biais ne permettenten tout cas pas d’expliquer l’effet « doseréponse » observé dans cette étude,l’existence de plusieurs parents ayant eu unzona augmentant nettement l’odds ratio.On peut donc penser que le risque augmentéen cas d’antécédent familial témoigne d’uneprédisposition génétique. Depuis la fin del’étude en 2005, les auteurs ont interviewé 282nouveaux patients au moment du diagnosticde zona. Ils ont pu recenser une histoirefamiliale de zona dans 49,2 % des cas. Ainsi,la vaccination pourrait être proposée à dessujets ayant des antécédents familiaux dezona, leur risque personnel de développer lamaladie étant alors augmenté.Les auteurs suggèrent maintenant d’aller plusloin dans l’étude des allèles HLA chez lessujets atteints de zona, et insistent sur lanécessité d’études de cohorte prospectivespour confirmer ces résultats.Dr Bernard CRIBIERStrasbourgHickx LD et al. Family history as a risk factor for herpeszoster. A case-control study. Arch Dermatol 2008 ; 144 :603-8.

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