DES PATRIMOINES de Savoie - Conseil Général de Savoie

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ACTUALITÉSGroupe de l’Annonciationune acquisition rarepour les musées de ChambéryEXPOSITIONSInv. 05-1-1 et 2.Inv. 05-3-1.En 2003, le Musée savoisien a proposé aupublic une remarquable exposition mettanten scène la sculpture gothique dans les Etatsde Savoie. Fruit d’une collaboration entre les institutionsmuséales turinoises, valdotaines etsavoyardes, bien des découvertes ont ainsi misen avant des ateliers de productions, des artistes,mais aussi une certaine manièreque l’on retrouve dans la peinturede cette même époque enSavoie, au regard des Primitifsaujourd’hui conservés auMusée savoisien. Les principalescaractéristiques de cefoyer artistique savoyardviennent d’un mélange d’influencesvenues des pays duNord, les Flandres plus particulièrement.Ce groupe, composéd’un ange et d’uneVierge, a été proposéau musée du Louvre parun propriétaire privé. Ledépartement des sculptures, après son étude etau regard de son analyse stylistique, a alerté lemusée de Chambéry, rapprochant cet ensembledes réalisations des Alpes du Nord, peut-êtresavoyardes ou piémontaises. Il date de la fin duXV e siècle par l’exécution notamment des vêtementsformant des plis amples qui se cassent ausol en formant une sorte de base large et généreuse,mais aussi par le rendu des visages et dela chevelure. Composée des deux personnagesprincipaux, la Vierge et l’ange, ces deux piècesappartenaient à un groupe de plus grandeampleur, peut-être un retable, dont il ne resteaujourd’hui que ces deux éléments. Ils sontréalisés en bois, recouverts d’une polychromie etd’or, leur exceptionnel état de conservation nousoffre une vision sincère de l’œuvre, qui n’a jamaisété restaurée et qui est dans un état de fraîcheurremarquable après plus de cinq cents ans.Quelques manques sont disséminés mais nenuisent en aucune manière à la découverte et àl’interprétation de l’œuvre.N’appartenant déjà plus au monde gothique, ledébut de la Renaissance se fait sentir, même si lespersonnages sont encore figés dans leurs attitudes,une grande douceur émane de leurdialogue invisible. Bien qu’ils soient peut-être liésà la production artistique du Piémont ou de laSavoie, il ne faut pas exclure d’autres foyers artistiquesriches d’influences diverses où pouvaientse côtoyer des artistes flamands et peut-être mêmelombards. Malgré les variantes iconographiquesinnombrables, les données plastiques de l’Annonciationsont restées immuables au cours desâges.Outre les deux personnages principaux qui lacomposent, la Vierge et l’ange, c’est leur appartenanceà deux mondes différents qui en fait unecomposition particulière; l’ange est une créaturecéleste, ailée et immortelle alors que la Vierge esthumaine, soumise à toutes les servitudes terrestres.L’ange, qui a perdu ses ailes, incarne lemouvement, il transmet un message divin, alorsque la Vierge reste passive. Il en résulte une dissymétrieentre les deux personnages, perceptibleici par la taille même des personnages : le premierest plus grand (37,5 cm de hauteur) que laseconde (36 cm de hauteur). Ce thème iconographiquea eu une place de choix dans les créationsartistiques, il est extrêmement répandu tanten peinture qu’en sculpture, dès le Moyen Âgeet durant toutes les périodes suivantes.Cette sculpture vient renforcer le fonds déjà existantdes collections des musées de Chambéry.Sans être important du point de vue numérique,il se compose de véritables trésors pour lespériodes anciennes avec des pièces provenantde l’abbaye d’Hautecombe, de différents édificesreligieux, de Chambéry même (ancienne églisedes Antonins, par exemple) ou encore dequelques lieux des environs. Peu nombreuses auXIV e et XV e siècle, toutes sont remarquables pources périodes anciennes, alors que dès le tournantdu XVI e siècle, les collections des musées serapportent plus à un contexte local dans desexécutions plus provinciales (saint Crépin de l’ancienneéglise Saint Léger ou Reliquaire desClarisses).Cette œuvre a été acquise par la Ville de Chambéryavec l’aide du Fonds Régional d’Acquisitionspour les musées (Ministère de la Culture, RégionRhône-alpes) en 2004.Durant cette même année, les fonds des muséesde Chambéry ont vu leurs collections s’accroîtred’une rare pièce italienne. L’association PrintempsBaroque, qui avait en 1994 soutenue très activementla fameuse exposition Du Maniérisme auBaroque inaugurant l’extension du musée desbeaux-arts à l’ensemble du bâtiment suite à lacréation de la médiathèque, a décidé de sedissoudre et d’offrir à la Ville de Chambéry uneœuvre italienne de grande qualité, Le BienheureuxNicolo Albertgati, sacré évêque de Bologneen 1745, réalisée par Antonio Rossi (artiste bolonaisde 1700-1753). Il s’agit d’une grisaille surpapier, étude préparatoire d’un grand tableauconservé aujourd’hui à la cathédrale San Petroniode Bologne qui fait apparaître toutes les qualitésremarquables de cette exécution et s’inscrit dansle mouvement baroque si exacerbé en cettepremière moitié du XVIII e siècle en Italie. Ellecomplète judicieusement la collection déjàexposée au public.Chantal Fernex de Mongex22
Notes de lectureL I V R E SArmorial des communesde la Haute-Savoiepar Julien Coppier etGérard Détraz, sous ladirection d’Hélène Viallet,Archives départementalesde la Haute-Savoie, 2004,22 e.Les Archives départementaless’attachent depuis unevingtaine d’ années à untravail de recensement desdonnées concernant lesanciennes armoiriescommunales. Elles assurentune mission de conseilscientifique auprès descollectivités territoriales quidésirent retrouver ou créerleurs propres armoiries.dans le respect del’héraldique. C’est entre lafin du XI e siècle et le débutdu XII e siècle que lesarmoiries apparaissentcomme signes dereconnaissance ; d’abordréservé aux chevaliers, leurusage s’étend peu à peutoute la société. La sciencehéraldique définit, partraités et armoriaux, unvocabulaire et une syntaxeaux formes très codifiées.Outre le recensementcomplet des armoiries descommunes de Haute-Savoie, cet ouvragepropose un bref aperçu del’histoire et des conditionsdans lesquelles l’héraldiqueest née, ses significations. Ilnous offre ainsi une clef delecture de ces anciens etnouveaux témoignagesd’appartenance.Roches confidentes,dessins et témoignagesgravés de la vallée desMerveilles du Moyen-Ageà nos jourspar Nathalie Magnardi etEmmanuel Breteau, ImagesEn Manœuvres Editions,2005, 22 eLa vallée des Merveilles,située au cœur du ParcNational du Mercantour,dans la vallée de la Roya,proche du Mont Bego,est réputée pour saconcentration de rochesgravées. C’est dans ce sited’alpages, entre 2 000 et2 800m d’altitude, que prèsde 40 000 motifs ont étégravés sur près de 3 700roches en plein-air, sur unepériode qui s’étend de 3 000ans avant Jésus-Christjusqu’à nos jours. Seulesdans cet ouvrage sonttraitées les gravureshistoriques, du Moyen Ageà nos jours. Les gravures lesplus récentes ont étépratiquées par incisionlinéaire, ce qui rend le traitmoins visible et beaucoupplus fragile que celuiobtenu par percussion.C’est donc un paradoxe queles gravures historiquessoient plus sujettes àl’érosion que celles de l’Agedu Bronze. Les auteurs deces gravures étaient despèlerins, des bergers, desvoyageurs,des militaires, descontrebandiers. Lerecensement des gravuresse poursuit depuis bientôtquarante ans pourdécrypter un éventuellangage thématique etsymbolique.Le texte de NathalieMagnardi porte un regard àla fois savant et pleind’émotions sur ces rochesconfidentes. Il estmagnifiquementaccompagné par lesphotographies d’EmmanuelBreteau, qui a utilisé destechniques d’éclairageinédites, afin d’en faireressortir le motif gravé.À noter, le projet decollaboration entre laConservation départementaledu Patrimoine etEmmanuel Breteau pourl’édition d’un ouvrageportant sur les gravuresrupestres de Savoie.Les Bauges,terre d’art sacrépar Françoise Dantzer,éd. La Fontaine de Siloé,2005, 38 eCet ouvrage de près de250 pages dresse uninventaire de l’art sacré desBauges. Tous les édifices :églises paroissiales,chapelles rurales etoratoires jusqu’aux croix dechemin font l’objet d’uneprésentation détaillée.Un premier chapitre nouspropose de découvrirl’histoire chrétienne desBauges. Celui-ci, fort biendocumenté, aurait pu à luiseul faire l’objet d’un livre.Le second chapitre dressel’inventaire de cepatrimoine par canton etpar commune. Le XVII esiècle reste « l’âge d’or » dutémoignage religieux dansles Bauges et plusgénéralement en Savoie,ceci sous l’impulsion desaint François de Sales et deson action évangélique dereconquête. Cependant lesremaniements et lesreconstructions du XIX esiècle ont oblitéré l’unité destyle du mouvementbaroque. Les témoignagesdu passé ont perdu enlisibilité dans pratiquementtoutes les églises desBauges.La véritable histoirede Mandrinpar Corinne Townley, éd.La Fontaine de Siloé, coll.Archives de Savoie, 2005,19 eBien loin de l’imageried’Épinal habituelle qui a faitde Mandrin un bandit augrand cœur, le portrait quenous dresse CorinneTownley revisite le mytheau regard des faits et desactes jugés. C’est en utilisantles archives des procédurescriminelles du Sénatde Savoie que l’auteur a misau jour la litanie des actesopérés par Mandrin et sesacolytes. C’est en fait, unvéritable réseau mafieuxqui apparaît alors avec soncorollaire : racket, chantage,tortures, crimes, et loi dusilence imposée par la terreur.Ce n’est plus l’imagehabituelle du bandit dressécontre l’Impôt pour ladéfense des pauvres gensqui prévaut, mais aucontraire la mise en placed’un système où le profitpersonnel passe avant tout,au mépris des règlesmorales et de la loi.C’est dans un contexte deperte de légitimité de l’Étatmonarchique français d’unepart, et d’autre part de faiblessedans le rétablissementde l’autorité du roi deSardaigne après sept ansd’occupation espagnole quia appauvri le duché deSavoie, qu’est née l’histoirede la bande à Mandrin.C'est dans cette zone frontalièreentre Savoie etDauphiné que se sont affirméesces ambitions de profitau mépris des populationslocales.Corinne Townley a fourniici un travail ambitieux derelecture historique auregard des faits, pour notreplus grand plaisir.En Chautagne,Paroles et imagesouvrage collectif,Ed. Comp’Act, 2004, 20 eLa Chautagne, régionnaturelle et administrative,possède une granderichesse naturelle etculturelle. Délimitée aunord par le Fier, à l’ouestpar le Rhône, à l’est par lepli jurassien et au sud par lelac du Bourget, c’est uneplaine alluviale récenteoccupée à l’aval deSerrières-en-Chautagne parun marais tourbeux. Lac duBourget, Rhône et maraischautagnard : force est deconstater que la Chautagneest un endroit où l’eauprédomine. L’ouvrages’ouvre par une présentationgénérale du territoirede la Chautagne. Tour àtour sont évoqués lesaspects géologiques, avecle relief et la structuregéomorphologique, puis lesgrandes unités du paysaged’où découlent la présenced’une faune et d’une floreparticulière et très riche.L’histoire de la Chautagneest ensuite traitée à traversson peuplement, la mise enplace de la société galloromaine,puis féodale,l’avènement de lamodernité… L’économierurale, secondaire ettertiaire, sans omettrel’activité touristique, sontparcourues, de même quel’architecture traditionnelle.Après cet indispensablepréambule, les territoiresqui forment la Chautagnesont présentés à tour derôle. Chacun fait l’objetd’une descriptionrigoureuse de ses richessesnaturelles et économiques,de son histoire, de sonpatrimoine architectural,le tout accompagné d’uneabondante iconographie.Un ouvrage très complet etsuperbement illustré.Les noms dupatrimoine alpin. Atlastoponymique II. Savoie,vallée d’Aoste,Dauphiné, Provencepar Hubert Bessatet Claudette Germi,éd. ELLUG, 2005Fruit de nombreusesannées de recherches sur latoponymie alpine, cet atlasdes noms de lieux desAlpes se termine avec laparution de ce secondvolume. Le premiervolume, Les noms dupaysage alpin, paru en2001 était presqueentièrement consacré aurelief et à l’eau. Constatantl’intérêt des toponymes liésaux différentes étapes dupeuplement, notammentceux liés aux défrichementset à la conquête denouveaux territoires, lesauteurs Hubert Bessat etClaudette Germi, avaientdécidés de compléter cepremier volume par unesuite.Le fichier cadastral desdépartements alpins a servide point de départ auxrecherches menées sur latoponymie. Mais il a falluaussi recouper faitshistoriques etarchéologiques pourpouvoir suivre l’extensiondu peuplement et del’activité humaine. C’est encroisant les approches, enmêlant les disciplines ques’éclairent les processus dedénomination. Au-delà dela toponymie officielle, lesauteurs se sont égalementattachés à établir une cartedes appellations dialectales,souvent fort différentes desappellations cadastrales« officielles ».Un ouvrage fort biendocumenté et quipermettra à chaque lecteurde s’approprier les racineset la riche signification desnoms de lieux alpins.Vinciane Néel23
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