Reconnaissance implicite des visages par stimulation de l ... - RNP

90 Patrick VerstichelProsopagnosie et reconnaissance des visages 91melle entre le caractèr aperceptif de la prosopagnosie et l'absenced'une reconnaissance implicite. A contrario, certains prosopagnosiquesassociatifs ne peuvent quant à eux démontre de telles capacité (cas 3de McNeil et Warrington, 1991 ; Etcoff, Freeman et Cave, 1991). Cesobservations peuvent s'intégre dans les deux différentexplicationspropo&s pour rendre compte de la reconnaissance implicite. La premièrest qu'il existe, à côt d'une voie nerveuse ventrale qui relie lecortex visuel et le lobe temporal et permet la reconnaissance explicitedes visages, une seconde voie, dorsale celle-là unissant le cortex visuelau systèm limbique, et permettant la reconnaissance implicite du faitde la nature émotionnell des stimuli (Bauer, 1986). Le type mém dudéfici prosopagnosique ne rentre pas en ligne de compte. La critiqueessentielle est que la reconnaissance implicite peut étr démontrÃmèm lorsque les visages ont peu de signification émotionnell pour lepatient (Young et DeHaan, 1991). La seconde, qui nous paraî mieuxs'appliquer à D.R.E., ne suppose pas deux voies séparée mais suggèrque reconnaissance explicite et implicite sont deux extrémità d'unmêm continuum, dépendante du niveau d'activation des processuscognitifs à partir des codes structuraux de faces (Damasio, Tranel etDamasio, 1990). On peut ainsi expliquer le passage, chez un patientdonnè d'une reconnaissance implicite des visages à une reconnaissanceexplicite quand des indices supplémentaire sont apportés comme l'indicationde la catégori sémantiqu (Sergent et Poncet, 1990), oul'accè spontanà à cette catégorisatio (DeHaan et al., 1991). ChezD.R.E., il ne s'agissait sans doute pas d'un indice sémantiqu mais,comme nous l'avons vu, d'une activation des représentation mentalesdes faces à partir des noms, qui permettait la mise en jeu de systèmecomparateurs.En conclusion, notre patient effectuait avec son hémisphè gauchelés une analyse fragmentaire des visages, incapable d'activer les représentations mentales de visages répertorié en mémoire L'activationpréalabl ou parallèl de ces représentation grâc au nom permettaitune comparaison efficace entre visage vu et image mentale. Ce procédd'analyse, utilisà par le patient uniquement en conditions de choixcontraint, ne constitue pas une procédur naturelle. Privà des op4rationsnormales de son hémisphè droit, D.R.E. n'éprouvai ni impression defamiliarité ni sentiment d'avoir réussiREMERCIEMENTSNous remercions vivement le Professeur Henri Dehen de nous avoirpermis d'étudie D.R.E.ABSTRACTWe report the case of a patient who suffered from a severe prosopagnosia,a visual agnosia for objecte and pictures, and a letter-by-letteralexia, following bilateral occipito-temporal bematoma. The visual perceptivestrategy was in al1 cases a facture by feature analysis. Becauseof a complete hemianopia, it resulted probably from lefi hemisphericfonctions. The assessment of the prosopagnosia showed that the patienthad no feeling of knowing with the famous faces, and did not differentiatefamous faces from unknown ones. Conversely, in learning facenamepairs, and above al1 in the forced choice tasks, he demonstrated acovert recognition. We interpret the prosopagnosic deficit as an unabilityto access, because of the perceptual disturbance, the structural memoriesof faces. The success in forced choice tasks could be explained byan activation of these mental representations of faces from people'snames. The role of the left hemisphere in these performances isunderlined.Bauer, R.M. (1984). Autonomie recognition of names and faces in prosopagnosia:a neuropsychological application of the Guilty Knowledge Test.Neuropsychologia, 22, 457469.Bauer, R.M. (1986). The cognitive psychophysiology of prosopagnosia. lnH.D. Ellis, M.A. Jeeves, F. Newcombe, & A.W. Young (Eds.), Aspectsof face processing (NATO Advanced Science Institute Series, pp. 253-267). Dordrecht: Martinus Nijhoff.Bruce, V., & Young, A.W. (1986). Understanding face recognition. BritishJournal of Psychology, 77, 305-327.Bruyer, R. (1991). Covert face recognition in prosopagnosia: a review. Brainand Cognition, 15. 223-235.