Skyline” achevant ainsi cet album avec une tonalitétrompeuse au début et vient se terminer en douceur.THE PANTHER PARTY sort un disque d'une purepower pop brute avec humilité.Grégory SMETSPERILS OFPENELOPEThis ProductIs Not A ToyGaw! Bastards RecordsLa scène belge regorgede talents, de jeunesgroupes volontairesproposant une musiquede qualité et des performances scéniques remarquées.PERILS OF PENELOPE fait partie de cesjeunes pousses et le moins que l'on puisse dire,c'est que leur premier album vaut le détour. Dèsl'intro de “Small Soldier”, le groupe entre directementdans le vif du sujet avec un riff entêtant. T h i sP roduct Is Not A To y p o r te bien son nom, il faut ene ffet avoir l'oreille éprouvée à ce genre de son pourpouvoir entrer instantanément dans leur univers.Entre la précision math rock des Foals (“ M o u t a ”) etl'énergie prog rock d'Explosions In The Sky (“ G e e k sWill Surv i v e ”), les tournaisiens digèrent sur cessept titres toutes ces influences de manière assezimpressionnante. Ajoutez à ça quelques touchesexpérimentales savamment dispersées et nousavons entre les mains un disque à la fois réussi etambitieux. A suivre.Dorian BRIQUANNEPETER KERNELWhite DeathBlack HeartAfricantape / On TheCamper RecordsCe trio de nationalitésdifférentes nous surprendsans hâte et nous ravit.On ne sera pas ému,tendre forcément en écoutant attentivement cetalbum. Car des disques comme ça il en sort chaquejour, c’est vrai. Mais ce groupe sincère constitué degens qui ne pensent pas à malice, fait du bon boulot.PETER KERNEL regorge d’une spontanéité inégale. Cequi fait déjà beaucoup, et contribue à l’écoute qui esttrès loin d’être taciturne. Pour preuve avec “AnthemOf Hearts” chant scandé break et la tension sonneson glas. Puis la suite nous fait découvrir “I’ll Die RichAt Your Funeral”, “Hello My Friend”, “The Peacul”,“Want You Dirty, Want You Sweet”, “OrganizingOptimzing Time”. Aussi “The Captain Drunk !” prendune toute autre ascension avec une ambiance plusfroide, pesante. Il y a d’excellentes tentatives mélodiquespresque naïves qu’elles en deviennent accrocheuseset sournoisement, obnubilantes. Car, il y a àtravers tout ça une vraie et réelle sensibilité pop quise dégage de l’album. On n’est pas très loin de l’espritde groupes comme Feverdream, BlondeRedhead, Q And Not U, Hitch. On est forcé d’avouerque PETER KERNEL nous touche, nous séduit, nousenchante.Grégory SMETSTHE POODLESPerformocracyFrontier RecordsFleuron d’un hard rocknew generation, lamusique des suédois deThe POODLES est àrapprocher desdernières et excellentesproductions de leursaînés d’Europe. Que ce soit dans les envoléesvocales, les mélodies, voir parfois la dureté du ton(“I Believe In Yo u ”), tout rappelle le mythique combosuédois. On pourrait même penser à A7X sur lesingle “Cuts Like A Knife”. Les gratteux sont tousdeux très bons et suffisamment technique pourtitiller l’oreille du fan du tandem Norum/Marcello, labasse se veut mélodique, présente et en harmonieavec le frappeur de service. Mais P e rf o rm o c r a c yfait la part belle à Jakob Valentin, chanteur, leaderet co producteur de cette galette. Deux bémolstoutefois : la ballade “As Time Is Passing” p a stoujours chantée avec justesse (pas évident depasser de Joey Tempest à Axel rose en une seulechanson), un chant plus simple aurait élevé ce titrevers d’autres cieux, et évité ainsi un répert o i r ebalisé et téléphoné. Mais ceci ne gâche en rien laqualité de cet album et notre plaisir. Ce quatuor estun concentré d’influences et de positivité bienvenues,à compter parmi les références du renouveaud’un genre que l’on croyait mort (ou pire… ringardiséjusqu'à la moelle). Jolie surprise !DJ NEUROTICRAKEL TRAXXBitches PalaceShotgun GenerationRecordsUn premier album doitaccrocher l’auditeur dèsle début, car à l’heure dela suprématie internet,les groupes doivent sedémarquer instantanémentpour peu d’être zappés sans vergogne par lagénération des MP3 Kleenex.Les Marseillais de RAKEL TRAXX ont pris consciencede cet enjeu crucial pour un début de carrière et44 • <strong>156</strong> DECEMBRE 2011
Bitches Palace démarre sec sur un sleasy rockrythmé et communicatif. “Together”, qui est pour moil’hymne du groupe, nous explose aux oreilles avec unputain de plaisir et une fureur rock’n’roll qui s’étalesur tout un répertoire tendu et percutant. Arrive enfinLA ballade de l’album, “Try Again”, où se mêlentromance et mélancolie (mention spéciale au chanteur).Bitches Palace se termine sur quatre brulotsd’un heavy rock incandescent pour un LP qui fourmillede riffs hyper entraînants et aux mélodies accrocheuseset sexy. Rien à jeter, se gratifiant mêmed’une bonne prod, cet album aurait sans mal été l’unedes pépites des 80’s, et RAKEL TRAXX un grand nomau côté de Ratt, Skid Row et du Crüe. Là où tant degroupes de cette nouvelle vague heavy glam seperdent en se voulant plus 80’s que les héros del’époque, les membres de RAKEL TRAXX, eux, onttout compris!DJ NEUROTICSLOW JOE& THE GINGERACCIDENTSunny Side UpEMICeux qui l’ont vu à laGAM savent (voirPRESTO! #154). Lesautres regrettent, sauf s’ils sont fans de Maiden !Auquel cas ils sont déjà partis essayer leur nouveauS p a n d e x ! Parce que SLOW JOE ratisse large. Involontairementmais surement. Télérama dispose làd’un sérieux client. Avec une belle histoire en prime.From-rags-to-riches, de l’authentique même pasenjolivée. Une vraie bénédiction de directeur art i s-t i q u e ! EMI doit même envisager une pub TV ! L’ e m-ballement médiatique est toutefois assez logique.L’histoire donc : Celle d’un crooner indien proche ducaniveau rescapé par un blanc bec frenchy. Çarappelle forcément le sauvetage d’Andre Wi l l i a m spar le crème du garage sans bornes (Dirt b o m b s ,Blues Explosion). D’ailleurs, on a parfois l’impressiond’entendre les Fleshtones en backing band mais ces14 titres offrent une palette assez consensuellepour conquérir des oreilles plus frileuses. On croisedonc les fantômes d’Elvis et de Screamin’ JayHawkins, de Sammy Davis Jr aussi au cours de cetélégant voyage. Seul bémol, le même depuis l’inventiondu diabolique CD, l’album aurait gagné à êtrelégèrement plus court afin d’éviter quelques inutilesredites. Mais que ça ne vous empêche pas de luilaisser sa chance.Raphaël LOUVIAULUCASSANTTANASem NostalgiaDiffer-AntDepuis que Stan Getz etJoao Gilberto ont populariséles rythmos do Brazil,toute la planète se plaît àlézarder au moindresamba beat. Mais si vous nous avez lu le moisdernier, vous n'ignorez pas non plus combien le Brésils'avère, depuis près d'un demi-siècle, une terrepropice aux extases psychédéliques. Né à Bahia,Lucas SANTTANA (avec deux t, aucune parenté doncavec quelque guitar-hero moustachu célèbre) appartientà la dernière génération de zicos brésiliens qui,plus encore que Bebel Gilberto, osent marier lesbidouillages numériques actuels avec la riche traditionmusicale locale. Voici déjà son quatrième album, lepremier à paraître chez nous. Ballades langoureusesou rengaines à la manière de Gilberto Gil alternentdonc ici avec échappées électro, mais c'est quand lesrythmes langoureux de la samba se mêlent à latrance que la mayonnaise prend le mieux. Un disqueidéal pour recevoir des amis, prendre un bain ou segriller un spliff, peinard - voire, tout ça en mêmetemps ! Un chaleureux rayon de soleil en tout cas, aumitan d'un automne blafard.Patrick DALLONGEVILLEREAL ESTATEDaysDominoCet album est simple(“ E a s y ”) comme bonjour.Un disque d'été, à écouterdans une vieille Renaultdécapotable. Ou mieux, ungroupe à voir jouer sur laplage. Imaginez le batteurnonchalant (mais presque), le bassiste penché sur soninstrument, et le chanteur jetant une œillade discrèteaux filles, tapant une balle en bikini. Ils jouent ensymbiose, comme ces groupes de blues dont laformule est éprouvée depuis des années, et leurschansons (ré)sonnent déjà comme des classiques àinterpréter en boucle (“Kinder Blumen”). Hasard duc a l e n d r i e r, ce second album sort au moment au l'automnecommence a se faire sentir. Dommage pour lesamoureux de l'été indien. Finita l'estate indiana ! Ilsjouent maintenant sur une plage mouillée din Ch'nord,ou à St Malo. Les maisons de la pochette, sous un cielgris d'un bord de mer triste, se prennent la pluie enpleine tronche. Plutôt que de s'en lamenter, REALE S TATE fait comme si de rien n'était, déroule ses riff s(“Municipality”, “Younger Than Ye s t e rd a y ”), n'hésitantpas à prolonger le plaisir (“All The Same”). Le<strong>156</strong> DECEMBRE 2011 • 45