<strong>Les</strong> <strong>Ateliers</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong> - Ce qui vient - Du <strong>30</strong> Avril au <strong>18</strong> Juillet <strong>2010</strong>Le projet artistiqueCe qui vient, <strong>de</strong>uxième édition <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Ateliers</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong> – Biennale d’art contemporaintraite <strong>de</strong> la pensée <strong>de</strong> l’avenir, d’après un concept <strong>de</strong> Raphaële Jeune.De rayonnement international, cette manifestation lie l’exigence d’un travail d’explorationet d’analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> enjeux cruciaux <strong>de</strong> nos sociétés et <strong>de</strong> leur économie, à la volonté <strong>de</strong>rassembler <strong><strong>de</strong>s</strong> démarches artistiques parmi les plus pertinentes actuellement. Denombreux artistes, théoriciens et acteurs <strong>de</strong> terrain sont invités à construire et animercette plateforme <strong>de</strong> création et <strong>de</strong> réflexion dont la finalité est <strong>de</strong> faire apparaître lesformes, les processus et les contradictions <strong>de</strong> notre relation à <strong>de</strong>main.Ce qui vient à nous, ce qui vient <strong>de</strong> nousTout système, toute communauté, tout individu interagit avec l’avenir, comme avec untemps qui « vient à lui manquer », face auquel il/elle détient la capacité d’agir, maisdont il/elle ne peut savoir tout à fait quelle sera sa réalité, qui n’est pas encore. Entrece qui vient à nous, dont nous projetons les contours par différents moyens, et ce quivient <strong>de</strong> nous, nos décisions et nos actions, il existe un espace complexe d’anticipation,<strong>de</strong> stratégie, d’invention et d’attente, nourri par notre imagination, nos désirs et nospeurs. Un lien indéfectible entre passé, présent et avenir constitue le vecteur <strong>de</strong> notreorientation dans l’existence et, face à ce qui vient, nous oscillons entre impuissance –par le dérisoire ou l’absence <strong>de</strong> nos réponses – et puissance – par la liberté que nouslaisse ce qui n’est pas encore advenu.Depuis toujours, la pensée <strong>de</strong> ce qui vient tend à faire que ce qui nous arrive, maintenant,<strong>de</strong>main, après-<strong>de</strong>main, ne soit pas <strong>de</strong> l’ordre du désastre, mais d’un meilleur. Depuistoujours aussi, <strong><strong>de</strong>s</strong> stratégies <strong>de</strong> manipulation – prédictions, superstitions, prophétiesauto réalisées ou simples tendances <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> – participent <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong> l’avenirau service <strong><strong>de</strong>s</strong> différents pouvoirs. La question centrale reste alors celle <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions<strong>de</strong> définition <strong>de</strong> ce meilleur, et <strong><strong>de</strong>s</strong> possibilités d’émancipation contre toute tentatived’aliénation <strong>de</strong> notre libre arbitre face à cette notion.Le sens du possible et l’avenir : liberté du <strong>de</strong>venirL’art constitue le lieu d’émergence <strong>de</strong> possibles et en cela, il tient en alerte face àce qui est. Le régime alternatif qu’il ouvre invite à bousculer certitu<strong><strong>de</strong>s</strong> et schémasétablis, et à affronter la liberté immanente à tout <strong>de</strong>venir. Partant <strong>de</strong> ce postulat, lamanifestation entend rassembler <strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres et <strong><strong>de</strong>s</strong> démarches artistiques qui placentcette dynamique dans la perspective <strong>de</strong> l’avenir. Des œuvres qui interrogent tant lesformes que nous donnons à ce <strong>de</strong>rnier et les outils que nous forgeons pour le penser– expérimentation, prospective, spéculation, planification, scénario, utopie, fiction –que les processus <strong>de</strong> décision qui y répon<strong>de</strong>nt – stratégie, innovation, révolution, etc.Ceci en considérant plus précisément les réalités économiques <strong>de</strong> notre époque, quipréfigurent celles à venir et sont à relier aux aspects écologiques, sociaux et humains <strong>de</strong>nos existences.11
<strong>Les</strong> <strong>Ateliers</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong> - Ce qui vient - Du <strong>30</strong> Avril au <strong>18</strong> Juillet <strong>2010</strong>Art et économie face à ce qui vientComment se forment, dans un mon<strong>de</strong> dominé par le système économique, les désirsd’avenir ? Qui prési<strong>de</strong> à l’interprétation du présent et à la préfiguration d’un futurdésirable ? Quels sont les moyens employés par les acteurs économiques pour yparvenir ? Comment envisager les notions <strong>de</strong> progrès et <strong>de</strong> croissance aujourd’hui ?Quels sont les tenants et les aboutissants <strong>de</strong> l’innovation ? Où se situent les espaces <strong>de</strong>liberté face à ce qui vient ? L’art en est-il un ?Ces interrogations sont autant <strong>de</strong> directions possibles que les artistes empruntent, àtravers les notions d’utopie, <strong>de</strong> scénario, <strong>de</strong> projet, <strong>de</strong> brouillon ou encore <strong>de</strong> fiction,voire <strong>de</strong> science fiction. Certains s’intéressent directement aux grammaires <strong>de</strong> l’avenirutilisées dans le secteur économique (la stratégie, la définition <strong><strong>de</strong>s</strong> tendances, lesscénarios spéculatifs), d’autres s’emparent <strong>de</strong> formes plus génériques <strong>de</strong> relation à cequi vient (la décision, la révolution, etc.).La situation <strong>de</strong> crise systémique que le mon<strong>de</strong> traverse rend plus urgente encore cetteproblématique, et sur fond d’incertitu<strong>de</strong> face à l’évolution <strong><strong>de</strong>s</strong> équilibres fondamentaux<strong>de</strong> la planète, artistes, théoriciens et acteurs économiques ont chacun leur place dans ladéfinition <strong>de</strong> nouveaux paradigmes. Ce qui vient se veut un espace <strong>de</strong> création artistiqueavant tout, mais aussi <strong>de</strong> réflexion et <strong>de</strong> parole... Un espace fondamentalement politique,qui convoque ces différentes i<strong>de</strong>ntités pour rendre palpable, en confrontant les points <strong>de</strong>vue, la dimension profon<strong>de</strong> et multiple <strong>de</strong> la relation à <strong>de</strong>main.Collaborations internationalesAfin d’enrichir la manifestation d’une dimension géographique, Ce qui vient estl’occasion d’une collaboration avec <strong><strong>de</strong>s</strong> événements internationaux qui se déroulentsimultanément. La pensée <strong>de</strong> l’avenir reflète la vision qu’une société a d’elle-mêmedans un contexte historique et géographique donné. Considérer cette problématiquedans différentes zones du mon<strong>de</strong> est essentiel pour prendre en compte la diversité<strong><strong>de</strong>s</strong> conceptions <strong>de</strong> la relation à <strong>de</strong>main. La Biennale Dak’Art (Sénégal) et la Biennale<strong>de</strong> Bucarest intitulée BB4 (Roumanie) sont l’occasion <strong>de</strong> partenariats artistique etintellectuel avec <strong><strong>de</strong>s</strong> structures culturelles <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux villes : l’association Ker Thiössaneà Dakar et le Centre National <strong>de</strong> la Dnase à Bucarest.12