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figures d’arlesL’esthètedans les NuagesDirectrice du musée Réattu depuis 39 ans, Michèle <strong>Mo</strong>utasharpe<strong>au</strong>fine sa dernière exposition Nuage, avant de prendre le large.Certaines rumeurs ont la palabretenace. On susurre encore, ence troisième millénaire, qu’undrac* dormirait sous le muséeRéattu, bâtisse mystérieusedu Grand prieuré de l’ordre de Malte. « Ilest bénéfique, je l’ai toujours pensé » souritMichèle <strong>Mo</strong>utashar, directrice du muséedes Be<strong>au</strong>x-arts et d’art contemporain dela Ville. « Je crois qu’une légende est uneallégorie pour dire quelque chose de précis,de l’ordre géo-magnétique. » C’est ainsi queMichèle <strong>Mo</strong>utashar, aborde ce bâtiment.Fille des Corbières, née à Paris, c’est en1974, à 26 ans, que cette philosophe bachelardiennejette son ancre à <strong>Arles</strong>, dansce navire de pierres qui tutoie le Rhôneet les éléments, pour ne jamais lever lesamarres. Une attirance de boussole, unaimant qui a toujours fasciné les artistesvenus créer dans la cité arlésienne. C’étaitvrai pour Georges Rousse en 2006, ça l’est<strong>au</strong>ssi pour Christian Lacroix, qui le fréquentedepuis toujours.Impossible de dissocier la création dupouvoir de cette bâtisse. Impossible <strong>au</strong>ssipour la directrice de se détacher de ce lieupétri d’histoire. « On a tendance à oublierque Jacques Réattu à la fin du XVIII e siècle,a acheté le Grand prieuré par lots, il rêvaitde faire des ateliers d’artistes », expliqueMichèle <strong>Mo</strong>utashar qui perpétue, aprèsJean-M<strong>au</strong>rice Rouquette, la tradition quiveut que ce musée soit dédié à la créationcontemporaine. Elle n’a jamais dévié de satrajectoire et l’a même confortée il y a quaranteans en épousant un artiste : « vivreavec un artiste <strong>au</strong> quotidien c’est une façond’innerver sa vie professionnelle. » Très attachéeà la transmission de l’art <strong>au</strong>x plusjeunes, Michèle <strong>Mo</strong>utashar a égalementété l’une des chevilles ouvrières, dans lesannées 70, du lancement <strong>au</strong> sein du musée,d’un département consacré <strong>au</strong> public :« nous avons été le premier établissementà se doter d’un tel outil après Be<strong>au</strong>bourg. »Son parcours est <strong>au</strong>ssi jalonné de combatspour faire imposer le musée dans lemilieu de l’art. N’hésitant pas à aller rencontrerles collectionneurs pour une pièceconvoitée, usant de sa plus belle plumepour les persuader de prêter leur bien.Elle gardera en mémoire « la générositédes artistes qui ont travaillé dans le musée.Et notamment celle de Georges Rousse quia réalisé ici cinq œuvres. »La directrice prendra le large très bientôtpour de nouve<strong>au</strong>x horizons, qu’elle gardesecrets. Elle termine sur un projet qualifiéd’intérêt national par le ministère de laCulture. Les 1200 m 2 du musée Réattu vontêtre envahis par un Nuage incroyable,une exposition à la faveur de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de laCulture. « Nuage c’est l’infini, c’est la perpétuellemétaphore de la vie. S’occuper deNuage** c’est s’occuper de la vie. » C’est dansce tempo que Michèle <strong>Mo</strong>utashar joue sadernière partition, le souffle, la vie, l’imaginaire.« Le nuage nous donne l’e<strong>au</strong>, c’estune extraordinaire entreprise de recyclage,c’est <strong>au</strong>ssi la plus belle façon de rêver. »150 œuvres, cinquante-sept artistes, dontAndy Warhol, Man Ray, Susanna Hesselberg,Jean Arp, Richard Deacon ou Brassaïse partagent la vedette... Entre les grandsnoms de l’art contemporain et ceux àdécouvrir, le public pourra saisir ce fild’Ariane qui l’emmènera voler <strong>au</strong> milieudes nuages, dans une exposition qui défieles lois de la pesanteur.La dernière pièce du puzzle de la vie <strong>au</strong>musée de Michèle <strong>Mo</strong>utashar s’ajuste, untable<strong>au</strong> prend fin.Un mois après l’in<strong>au</strong>guration de Nuage,la directrice prendra son congé, « pourchanger de vie. » Celle qui n’a jamais eul’impression de travailler tourne une page,la plus longue de sa vie, « où les choses lesplus essentielles m’ont été données. »Texte : Sarah M<strong>au</strong>rièresphoto : Hervé Hôte/agence Caméléon* en Provence, désigne des créatures imaginairesde formes variables.** exposition Nuage : voir <strong>au</strong>ssi p. 15.

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