12.07.2015 Views

Télécharger le PDF - Ordre National des Pharmaciens

Télécharger le PDF - Ordre National des Pharmaciens

Télécharger le PDF - Ordre National des Pharmaciens

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

12 Le journalEN PRATIQUEPanorama juridique{ DANS LE DÉTAIL }Artic<strong>le</strong> R. 5125-29 du codede la santé publique« Un groupement ou un réseau constituéentre pharmacies ne peut faire de la publicitéen faveur <strong>des</strong> officines qui <strong>le</strong> constituent.Aucune publicité ne peut être faiteauprès du public pour un groupement ouun réseau constitué entre officines. »COUR D’APPEL DE PARISCondamnation du groupementGiphar pour avoir mené« <strong>des</strong> campagnespublicitaires prohibées »Le 15 février dernier, lajuridiction a rendu unarrêt favorab<strong>le</strong> auConseil national del’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> pharmaciens (CNOP),qui avait intenté une action àl’encontre du groupement Gipharpour <strong>des</strong> campa gnes de communicationmenées en faveur <strong>des</strong>es officines, entre 2008 et2012. Le groupement a forméun pourvoi en cassation à l’encontrede cet arrêt.Condamné en 2010 par <strong>le</strong> tribunalde grande instance de Paris, <strong>le</strong>groupement Giphar avait faitappel de ce jugement et demandéà la cour d’appel de transmettreune question prioritaire deconstitutionnalité au Conseilconstitutionnel. Sans succès,cette demande ayant été rejetée(voir Le journal de l’<strong>Ordre</strong> n° 10,janvier 2012, p. 13).Cette fois, la cour d’appel s’estprononcée sur <strong>le</strong> fond de l’affaireet a confirmé la condamnation dugroupement, qui a commis unefaute en menant <strong>des</strong> campagnespublicitaires pro hibées, occasionnantdifférents préjudicespour l’ensemb<strong>le</strong> de la profession,que <strong>le</strong> CNOP représente.Une interdictionjustifiée par l’intérêt généralLa cour a jugé que l’interdiction depublicité en faveur d’un groupementde pharmacies prévue par <strong>le</strong>code de la santé publique (CSP)était justifiée « afin de protéger<strong>le</strong>s petites officines et d’éviter defragiliser cel<strong>le</strong>s qui n’appartiendraientpas à un réseau fort,susceptib<strong>le</strong> d’investir dans <strong>des</strong>campagnes publicitaires auprofit de ses adhérents ». Cetteinterdiction, ajoutée au fait que« la situation <strong>des</strong> officines et <strong>des</strong>groupements n’est manifestementpas la même, <strong>le</strong> groupement[…] ayant vocation à constituerune structure d’appui <strong>des</strong> pharmaciens», répond donc, selon el<strong>le</strong>, àun objectif d’intérêt général : celuid’assurer l’équilibre du maillagegéographique <strong>des</strong> officines.Ce faisant, la cour a rejeté <strong>le</strong>sarguments présentés par Giphar,qui avait considéré que cetteinterdiction était contraire à laliberté d’expression et au principed’égalité.Des messages pourattirer pharmaciens et patientsLa cour a éga<strong>le</strong>ment retenu<strong>le</strong> caractère publicitaire <strong>des</strong>messages véhiculés par Giphar,qui avaient pour but de vanterauprès du public <strong>le</strong>s mérites dugroupement et de ses membres,pour attirer <strong>le</strong>s patients vers ceréseau. Des campagnes de communicationne peuvent laissersupposer que seuls <strong>le</strong>s pharmaciensd’un groupement assureraientun conseil satisfaisant.El<strong>le</strong> a en outre re<strong>le</strong>vé que <strong>le</strong>sactions menées par <strong>le</strong> groupementsur Internet visant à inciter<strong>le</strong>s pharma ciens à <strong>le</strong> rejoindre enmettant en avant <strong>le</strong> bénéfice <strong>des</strong>es campa gnes grand public etla progression du chiffre d’affairesconstituaient el<strong>le</strong>s aussi<strong>des</strong> actions publicitaires toutautant prohibées.Des évolutions quine dérogent pas aux règ<strong>le</strong>sapplicab<strong>le</strong>sEnfin, contrairement à ce qu’avaitavancé Giphar, la cour d’appel aestimé que <strong>le</strong>s évolutions législativesissues de la loi Hôpital,patients, santé et territoires(HPST) sur <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s missions,ou cel<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong> commerce é<strong>le</strong>ctronique,aussi novatrices soient-el<strong>le</strong>s,ne dérogeaient pas aux principesexistants. De plus, comme <strong>le</strong>sgroupements ne délivrent pas demédicaments au détail au public,ils ne peuvent donc se plaindred’être placés en situation dedistorsion de concurrence avec<strong>le</strong>s officines proposant la ventede médicaments sur Internet.Ainsi, ce nouveau vecteur n’a pasbou<strong>le</strong>versé <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s applicab<strong>le</strong>sen la matière, même s’agissantde publicité.Au final, la cour a condamné lasociété anonyme coopérativeGiphar et l’association Mouvementnational <strong>des</strong> pharmaciens Gipharin solidum à verser au CNOP :• d’une part, une somme de30 000 euros en réparation <strong>des</strong>on préjudice moral ;• d’autre part, une somme de10 000 euros à titre d’indemnitéssur <strong>le</strong> fondement de l’artic<strong>le</strong> 700du code de procédure civi<strong>le</strong>.Le pourvoi en cassation n’ayantpas d’effet suspensif, <strong>le</strong> groupementGiphar demeure tenud’exécuter la décision contestée.En savoir plus : artic<strong>le</strong>s L. 5125-31, L. 5125-32 et R. 5125-29du CSPFocusL’obligation in solidumLa notion d’obligation in solidum a été créée parla jurisprudence pour désigner plusieurs personnesse trouvant tenues de fournir au créancier la mêmeprestation sans qu’il y ait de solidarité entre el<strong>le</strong>s.Ainsi, si plusieurs personnes ont causé ensemb<strong>le</strong>un dommage sans que l’on puisse distinguer <strong>le</strong>ur partrespective de responsabilité dans la réalisationdu dommage, <strong>le</strong> droit indique que chacune doit réparerintégra<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> dommage.Le juge saisi d’un recours exercé par une partiecondamnée in solidum à l’encontre d’un de sescoobligés est tenu de statuer sur la contributionde chacun d’eux à la condamnation.#26•Juin 2013 • <strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> pharmaciens

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!