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N°1 - ACFOS

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acfos.qxd 21/03/2008 16:44 Page 27ration mentale a consisté à établirdes ressemblances entre un élémentE1 et un élément E2 (comparé/comparant).On affine la notion avec toutessortes d'exemples graphiques (lesimages publicitaires en regorgent :exemple ce cliché d'agence pour Givenchyoù le mannequin porte unerobe dont la forme est presque identiqueà celle du flacon de parfum àpromouvoir).Après réflexion en commun, on décidede se doter de l'outil ANALOGIE(un signe est créé pour la circonstanceau sein de la classe, et quiconsiste à transférer dans l'espace leA (en dactylologie) d'un point à unautre, pour incarner ce transfert desens qui se fait, par ressemblance,entre E1 et E2 (on entraîne ainsi lesélèves à repérer les sèmes communs).On peut, dès lors, revenir à notreproblématique récif sur lequel lacompréhension avait… échoué !E1 : c'est ce danger absolu pour lesmarins, par opposition à l'îlot rocheux,lui, visible. Un récif est un rocherinvisible qui menace sournoisementle bateau et menace de lefaire couler. Il suffit alors d'accompagnerles élèves : dans la vie, il y ades dangers, certains sont visibles etpresque prévisibles, d'autres peuventnous frapper sans… crier gare !L'intersection entre le sens propre etle sens figuré se fait autour du sèmepartagé de : danger invisible. Letransfert de E1 vers E2 peut se faire,maintenant, sans difficulté.On invite les élèves à suspecter uneanalogie quand, en situation de lecture,ils rencontrent une “ rupture desens ” et ils deviennent peu à peu habilesà repérer les ressemblances età justifier les transferts du sens“vrai” au sens “image” (selon le codeinterne de la classe).A présent, les élèves peuvent se familiariseravec l'usage métaphoriqued'un mot. Ils savent ne conserver,parmi les sèmes du comparant,que ceux qui sont compatibles (étymologiquementmétaphore signifietransposition) avec ceux du comparé.L'expression “ un cœur de pierre ”s'éclaire alors par elle-même : uneflèche relie la dureté et l'insensibilitéde la pierre (comparant) à ce cœur(comparé)… décidément dur sentimentalementjusqu'à paraître… insensible,“ minéral ”. Si l'on veut investirles autres figures de style quis'appuient sur la comparaison (métaphore,allégorie, personnification)on se sert donc de la pince ANALO-GIQUE.Pour ce qui est des figures dites decontiguïté (métonymie, synecdoqueetc.) ou des figures d'amplification(hyperbole, gradation etc.) il suffit deprendre quelques précautions poursituer les analogies.Grâce à la démarche analogique, il devientplus facile de s'intéresser ausymbolisme… Comme il n'est pas trèscommode d'opérer une distinction“ opérationnelle ” entre le symbolisme,la métaphore, l'allégorie etc.nous revenons, étymologiquement,au sumbolon des Grecs, cet objetcoupé en deux qui devenait un signede reconnaissance quand les deuxpossesseurs pouvaient rassembler lesdeux morceaux, formant ainsi un toutcomplémentaire.Mais il faut connaître le code pouropérer ce rapport. La colombe nepeut être vue comme le symbole dela Paix que parce que dans le récit bibliquedu Déluge elle a étéassociée, par glissementanalogique, à la fin du conflitentre Dieu et les hommes.Le « concept analogie »peut devenir une aideprécieuse pour lesé l è v e ssourds confrontésà la « proliférationpolysémique ». Cetinstrument simple leurdonne le moyen de repérerune sorte de filrouge du sens. PierreSlama 1 a proposé un travail novateuret précieux (schéma 2).A partir du dessin de huit cerclesconcentriques, dont le premier illustrela marche aérienne du soleil : aube,matin, zénith, soir, nuit, l'auteur introduitles élèves dans le symbolismelittéraire.Soit l'expression : “ il était à l'automnede sa vie ”, le sens est saisi (et mieuxfixé en mémoire) quand l'élève rétablitles liens de similitude entre la saisonde la perte des feuilles, d'un certaindéclin de la nature en phase d'engourdissement,et la période de la vieoù, peu ou prou, il y a un certain affaiblissementphysique et une prise dedistance morale, même flamboyante.Il ne reste plus, à ce moment là, qu'àinvestir, en collaboration étroite avecles enseignants d'Histoire, de Géographieet d'Arts Plastiques, les épopéesmythologiques…Les élèves, que passionnent généralementles incroyables sagas desdieux et demi-dieux, olympiens ounon, prennent du recul sur leurs difficultés(le tonneau des Danaïdes! Lestravaux d'Hercule !).Dans leur travail de Sisyphe qu'estl'apprentissage de cette terriblelangue française, ils viennent defaire, on le voudrait tant, un pas décisif…1. La Nouvelle Revue Pédagogique, (NathanN° 3, Novembre 1991)Schéma 2(vue partielle)CONNAISSANCES SURDITÉS • JUIN 2002 • N° 01 27

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