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la VAE - ANFH

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REALITE&RECHERCHEN°43 avril 2006Numéro Spécial<strong>VAE</strong>ETAT DES LIEUX DE LA <strong>VAE</strong> 6TEMOIGNAGES 18L’<strong>ANFH</strong> ET LA <strong>VAE</strong> 22FICHE TECHNIQUE <strong>VAE</strong> DPAS-DPAP<strong>VAE</strong> .... POUR EN SAVOIR PLUS3840


EditoEn créant le dispositif de Validation des Acquis de l’Expérience, <strong>la</strong> loi du 17 janvier2002 de modernisation sociale a permis le développement, pour les agents de <strong>la</strong>fonction publique hospitalière, de parcours individualisés de professionnalisation.La <strong>VAE</strong> représente un fort enjeu individuel en synergie avec une démarcheinstitutionnelle.L’<strong>ANFH</strong> a <strong>la</strong> volonté et <strong>la</strong> compétence d’accompagner le déploiement de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> dansle secteur sanitaire et social, en liaison avec les pouvoirs publics.Ainsi, elle se mobilise, tant au niveau national que régional, afin de proposer à chaqueacteur du dispositif une aide et des outils. Plusieurs initiatives en attestent, comme <strong>la</strong>mise en p<strong>la</strong>ce dans les mois à venir d’une formation à l’attention des futurs jurys<strong>VAE</strong>, pour les diplômes professionnels d’aide-soignant et d’auxiliaire de puériculture,ou <strong>la</strong> réalisation d’actions de formation destinées aux responsables et chargés deformation des établissements. En parallèle, l’<strong>ANFH</strong> renforce son rôle d’information,d’orientation et de conseil auprès de chaque agent souhaitant s’engager dans unedémarche de <strong>VAE</strong>.Promouvoir <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> dans <strong>la</strong> fonction publique hospitalière s’affirme comme un axestratégique c<strong>la</strong>irement soutenu par l’<strong>ANFH</strong>. Vecteur de promotion sociale et demobilité pour les agents, <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> constitue aussi un outil performant de politique deressources humaines pour les organisations.Louis Rol<strong>la</strong>nd,Président de l’<strong>ANFH</strong>3


4 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006


SommaireEDITO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3ETAT DES LIEUX DE LA <strong>VAE</strong>DONNEES CLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6BILAN DE TROIS ANNEES PIONNIERES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8Anne Tézenas du MontcelInterview de Albert-C<strong>la</strong>ude BENHAMOU,Chargé de Mission au Ministère de l’Education Nationale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10Interview de Bruno CUVILLIER,Conseiller <strong>VAE</strong> au Cnam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11LA <strong>VAE</strong> DANS LE SECTEUR SANITAIRE ET SOCIAL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12Rencontre avec Laurent WILLEMAN (DGAS), Guy BOUDET et Marie-Ange COUDRAY (DHOS)Interview de Danielle VILCHIEN (IGAS) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15Panorama des diplômes accessibles par <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16TEMOIGNAGESAgentsCyril JAROSSE, adjoint technique de restauration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18René ROMEZIN, directeur de <strong>la</strong> maison de retraite “Mon repos” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18AccompagnateursChristine SAVANTRE, conseillère <strong>VAE</strong> académie d’Amiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19Patrick BEGUE, sous-directeur de <strong>la</strong> certification et de l’ingénierie de l’AFPA . . . . . . . . . . . . . . . . 19DRHJean-Marie BARBOT, DRH du CH de Versailles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20Frédéric OGLIETTI, DRH de Nature et Découvertes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21L’<strong>ANFH</strong> ET LA <strong>VAE</strong>DE LA STRATÉGIE À L’ACTION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22ECLAIRAGE RÉGIONAL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26Un financement du Conseil Régional pour les établissements du Limousin. . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<strong>VAE</strong>, une démarche qualité en Basse-Normandie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27Une politique régionale d’accompagnement du dispositif <strong>VAE</strong> en <strong>ANFH</strong> Alpes. . . . . . . . . . . . . . . 28POINT DE VUE DE COMPOSANTES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30FICHE TECHNIQUEAides-soignants et auxiliaires de puériculture : <strong>VAE</strong> mode d’emploi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38<strong>VAE</strong> .... POUR EN SAVOIR PLUSSites ressources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40Rapports et actes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41Ouvrages et dossiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42Réalité et Recherche,Revue de l'AssociationNationale pour <strong>la</strong>Formation permanente dupersonnel Hospitalier(<strong>ANFH</strong>)265, rue de Charenton75012 ParisTél. 01 44 75 68 00Directeur de publicationPierre GilibertRédaction et coordinationFrançoise JulienJournalisteAnne Tézenas du MontcelPhotosSamuel BollendorfOeil PublicMaquetteRaphaëlle CourtinImpressionBialecOnt col<strong>la</strong>boré à ce numéroStéphanie AboutMichèle AimeBernadette Maradene-ConstantDominique CantaisAnne DardelLaurent Grave<strong>la</strong>ineDavid VincentDépot légal ISSN 0243-2845Les noms d’organismes deformation cités ne constituenten aucun cas une forme d’agrément.5


La Validation des Acquis de l’ExpérienceDonnées clésUN DROIT INSCRIT DANS LECODE DU TRAVAIL :«Toute personne engagée dans <strong>la</strong> vieactive est en droit de faire valider lesacquis de son expérience, notammentprofessionnelle, en vue de l’acquisitiond’un diplôme, d’un titre à finalité professionnelleou d’un certificat de qualification…enregistrés dans le RépertoireNational des Certifications Professionnelles…»(art. L 900-1). Ce droit, créépar <strong>la</strong> loi de modernisation sociale du18 janvier 2002, relève de <strong>la</strong> formationprofessionnelle continue.DES CONDITIONS : UNE AUTRE VOIE :Justifier pour le candidat d’une expérienceprofessionnelle, sa<strong>la</strong>riée, non sa<strong>la</strong>riée,ou bénévole de 3 ans en continu ou discontinu,en rapport avec le contenu de<strong>la</strong> certification envisagée.Déposer, au cours de <strong>la</strong> même annéecivile, une seule demande pour un seuldiplôme et dans un seul établissement.Pour des diplômes différents, 3 demandessont autorisées.Pour obtenir tout ou partie d’un diplôme,d’un titre ou d’un certificat de qualificationprofessionnelle, à l’issue d’une procédured’évaluation et de validation descompétences, aptitudes et connaissancesdu candidat, par un jury souverain.La <strong>VAE</strong> constitue une voie d’acquisitiond’une certification au même titre que <strong>la</strong>formation initiale, par les voies sco<strong>la</strong>ireet universitaire, que l’apprentissage ou<strong>la</strong> formation professionnelle continue.CHIFFRES15 000 diplômes, titres et certifications concernés,14 ministères valideurs (15 avec l’entrée annoncée duMinistère de l’Economie, des finances et de l’industrie),2 700 certifications enregistrées et décrites au Répertoirenational des certifications professionnelles (RNCP)(au 17.01.2006)Le Répertoire a vocation à réunir les différentes formes decertifications :••diplômes et titres professionnels délivrés par l’Etatcertificats créés par les branches professionnelles(certificats de qualification professionnelle – CQP)titres d’organismes de formation ou de chambresconsu<strong>la</strong>ires (CCI…)•Pour l’enseignement supérieur : sont consultables <strong>la</strong> quasitotalitédes DEUST et DUT et certaines licences professionnelles; le répertoire devrait s’enrichir progressivement desfiches re<strong>la</strong>tives aux licences professionnelles, masters, titresd’ingénieur…Le RNCP est géré par <strong>la</strong> CNCP (Commission nationale de<strong>la</strong> certification professionnelle), et a pour mission :• de veiller à l’actualisation du répertoire, au renouvellementet à l’adaptation des diplômes et titres• d’émettre des recommandations à l’attention desinstitutions délivrant des diplômes et titreswww.cncp.gouv.fr16 200 personnes ont validé en 2004 <strong>la</strong> totalité d’undiplôme ou d’un titreNombre de personnes ayantvalidé <strong>la</strong> totalité du diplôme4681 7003 1927610 778Nombre de dossiersprésentés devant le jury1 535 1354 400AgricultureAction socialeJeunesse et sportsChargé de l'emploiEducation nationaleL’Education Nationale est le premier certificateur avec 17 000validations (dont 10 778 totales), soit plus de 70 % des validationsattribuées, tous certificateurs confondus.En un an (2003-2004), l’Education Nationale a enregistré : + 35 % de croissance du nombre de candidats à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> + 50 % d’augmentation du nombre de diplômes délivrés19 13613 000 demandes recevables pour le <strong>VAE</strong> – DPAS(Diplôme professionnel d’aide-soignant), en 2005, année,d’ouverture de ce diplôme à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, premier du secteur sanitaire.6 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006


Etat des lieux de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>Les étapes clés de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>Les acteurs clésINFORMATION, CONSEIL, ORIENTATIONInformation et conseil au candidat pour l’aiderdans le parcours et dans le choixde <strong>la</strong> certification adaptéePoints re<strong>la</strong>is conseil en <strong>VAE</strong> (1)(1) POINT RELAIS CONSEIL EN <strong>VAE</strong> :organisme spécialisé dans l’information, maissurtout le conseil en <strong>VAE</strong>, proposant des entretiensindividualisés et gratuits pour apporterun conseil personnalisé dans <strong>la</strong> démarche etle choix des certifications, et orienter vers lescertificateurs compétents.(2) ORGANISME VALIDEUR (OU CERTIFICATEUR) :autorité ou organisme qui délivre le diplôme,le titre ou le certificat de qualification et fixeles conditions particulières de recevabilité, <strong>la</strong>procédure à suivre, les modalités de validation.DEMANDEContact par le candidat de l’organisme valideurqui lui remet un dossier administratifde recevabilité (ou rejet motivé)Organisme valideur (ou certificateur) (2)Module de formation obligatoire(pour certains diplômes du secteursanitaire et/ou médico-social)DÉPÔT DU DOSSIERRemise du dossier de recevabilité et desjustificatifs d’expérience par le candidatà l’organisme valideur qui lui confirme <strong>la</strong>recevabilité de sa demandeOrganisme valideur (ou certificateur) (2)DOSSIER <strong>VAE</strong>(travail personnel)E<strong>la</strong>boration par le candidat de son dossierou préparation de sa mise en situation detravail (pour certaines certifications)Organisme valideur (2)(3) ACCOMPAGNEMENT : ensemble de pratiques,assurées par des prestataires, permettant un soutienméthodologique du candidat dans l’é<strong>la</strong>borationde son dossier, afin de faciliter l’explicitationdes savoirs et connaissances acquis.(4) JURY : instance désignée réglementairementpour <strong>la</strong> validation des acquis de l’expérienced’une certification, composée pour partie deprofessionnels et seule habilitée à délivrer toutou partie de <strong>la</strong> certification, à l’issue de <strong>la</strong>procédure d’évaluation (comparaison de l’expériencedu candidat avec le référentiel de <strong>la</strong>certification concernée).Possibilité d’accompagnement (3)méthodologique par un prestataireEVALUATION DE L’EXPÉRIENCESelon les modalités du certificateurexamen du dossier du candidat par le jury(avec possibilité d’entretien oral)ou observation du candidat en situation de travailJury (4)VALIDATION PARTIELLEObtention d’unités constitutives du diplômeou du titre. Indication par le jury des compétencesqui doivent faire l’objet, dans un dé<strong>la</strong>ide 5 ans, de l’évaluation complémentaire.Prescription par le jury de <strong>la</strong> formation ou del’expérience professionnelle complémentairenécessaire au candidat.VALIDATION TOTALEObtention de <strong>la</strong> totalité du diplôme ou titre.Les compétences évaluées par le jurycorrespondent à <strong>la</strong> totalité des compétencesexigées par le référentiel du diplômeou du titre.REFUS DE VALIDATIONNon obtention de <strong>la</strong> certification.Décision du jury considérant que lecandidat ne remplit pas les conditionsde compétences, d’aptitudes etde connaissances requises.7


BILANde trois années pionnièrese dispositif de <strong>la</strong> Validation desL Acquis de l’Expérience (<strong>VAE</strong>)fête ses quatre ans. Quatre annéesmarquées par un long travail deconcertation, d’organisation et demise en application d’une réformehistorique. Reste à présent à donnertoute son ampleur à ce nouvel outilde promotion sociale.«Il faut tripler en 2006 le nombre decandidats à <strong>la</strong> Validation des Acquisde l’Expérience (<strong>VAE</strong>)». En décembredernier, le Premier ministre, Dominiquede Villepin, a c<strong>la</strong>irement exprimé sonsouhait d’ «industrialiser» <strong>la</strong> toute jeunevoie d’accès aux diplômes, reprenant lemot d’Albert-C<strong>la</strong>ude Benhamou, chargéde mission au ministère de l’EducationNationale et de <strong>la</strong> Recherche et auteurd’un volumineux rapport d’étape surl’ensemble du dispositif 1 . Depuis <strong>la</strong> loidu 17 janvier 2002, le droit individuel à<strong>la</strong> validation des acquis de l’expérience(<strong>VAE</strong>) permet d’accéder, à partir de troisans d’expérience professionnelle, à toutou partie de chaque titre ou diplômeinscrit au RNCP, délivré en France parles différents ministères ou sous leurcontrôle, les chambres consu<strong>la</strong>ires, etles organismes privés ou associatifs, quelqu’en en soit le niveau. Dans un paystraditionnellement attaché au diplômeinitial, c’est une réforme historique,révolutionnaire dans son esprit, commedans son application.Une petite révolution desesprits au pays du diplômeinitialLa France est d’ailleurs le pays d’Europele plus avancé en <strong>la</strong> matière, derrièrele pionnier canadien qui a mis enœuvre, il y a dix ans, un dispositifsimi<strong>la</strong>ire. Consacrées en priorité auxmétiers à faible qualification, donc à1 «La validation des acquis de l’expérience en actes». rapportde mission du professeur Albert-C<strong>la</strong>ude Benhamou - 30 juin2005. Ministère de l’Education nationale, de l’enseignementsupérieur et de <strong>la</strong> recherche.des personnels qui n’ont jamais eude diplôme, les années pionnièresde <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> ont permis d’assister à sanaissance grandeur nature. Tous métiersconfondus, quelques 60 000 personnesont entamé depuis 2002 le parcours etont déjà obtenu une validation de leurdiplôme. Mais pour que cet outil depromotion sociale donne sa mesure,tous les acteurs de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> insistent sur<strong>la</strong> nécessité d’améliorer l’informationsur le dispositif, de lui donner uneorganisation plus solide et homogèneet de renforcer l’accompagnement despersonnes qui veulent s’y engager. C’està ces conditions que <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> pourra«s’industrialiser» et ainsi tenir toutes sespromesses.L’idée fondatrice de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, énoncéepar le chercheur Vincent Merle,Professeur au Cnam, est simple etmême séduisante : transformer descompétences professionnelles endiplôme. Elle s’inspire <strong>la</strong>rgement dusystème de <strong>la</strong> VAP (validation des acquisprofessionnels), déclinée en VAP 85et VAP 92 qui, pour <strong>la</strong> première fois,envisageait de transformer l’expérienceprofessionnelle en équivalences d’unitésde valeur d’enseignement. Elle va plusloin en ne posant plus comme conditionde l’obtention totale d’un diplôme lefait de suivre un minimum d’heuresd’enseignement.Un préa<strong>la</strong>ble : l’analyseminutieuse du contenu dechaque métierMais comment transforme-t-on uneexpérience professionnelle en diplômeet réciproquement ? D’abord par uneanalyse minutieuse du contenu desmétiers. Depuis trois ans, des centainesd’entre eux ont été disséqués parquatorze ministères certificateurs avecl’aide des professionnels et déclinésen milliers de référentiels d’activités etde compétences. «En 2005, 25 000certifications ont été répertoriées, toussecteurs et diplômes confondus dont1500 dans l’enseignement supérieur»,rappelle Albert-C<strong>la</strong>ude Benhamou.Un travail de fourmi tout simplementtitanesque. Avec 700 diplômes à finalitéprofessionnelle et même près de 3000 sil’on compte les bacca<strong>la</strong>uréats et licencesprofessionnels, l’Education Nationaleen a fourni le plus gros bataillon, suivientre autres par le ministère de l’Emploiavec ses 280 diplômes. Il a fallu ensuiteconstruire <strong>la</strong> logistique de validation.Des jurys de professionnels ont étéformés pour apprendre à vérifier auvu d’un dossier et face à un candidatque ses compétences sont bien là etque le diplôme peut lui être donné,partiellement ou dans sa totalité.Dans un pays qui aime les programmeset les schémas directeurs, <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> avécu dans une re<strong>la</strong>tive discrétion cestrois années expérimentales. Si raressont les personnes qui contestent encoreson opportunité, sa mise en œuvre aété d’une extrême complexité, toutsimplement parce que <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> bousculetout le monde : les formateurs qui doiventadmettre que l’on peut apprendre lecontenu d’un diplôme hors de l’école,les sa<strong>la</strong>riés qui peuvent désormaisprendre seuls l’initiative de gérer leuremployabilité, les ministères qui ontengagé des processus de certificationde compétences dans chaque métierà partir de l’expérience de terrain, lesentreprises ou les établissements, enfin,qui vont devoir intégrer cette nouvellesource de mobilité dans leur gestiondes compétences et des ressourceshumaines. Pas simple.Ainsi, si dans le secteur sanitaireet social, le diplôme professionneld’aide-soignant et celui d’auxiliaire depuériculture ont été ouverts en 2005 etdébut 2006, avec deux ans de retardsur les premiers diplômes, ce n’est paspar hasard. Dans un monde habituéaux professions réglementées comme8 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006


Etat des lieux de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>celles des médecins ou des infirmières,l’idée même de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> a été perçue dansun premier temps comme incompatibleavec celle de professionnalisme. Lacrainte que le patient ne fasse les fraisde professionnels trop hâtivementdiplômés et <strong>la</strong> question délicate des«faisant fonction» dans le mondesanitaire et social ont suscité, dansun premier temps, de sérieusesinterrogations. «La <strong>VAE</strong> ne fabriquepas des professionnels, mais de <strong>la</strong>mobilité», modère Laurent Willeman,à <strong>la</strong> DGAS. Il aura fallu de nombreuxéchanges entre professionnels,formateurs, pour que l’ensemble desacteurs soient convaincus de <strong>la</strong> justessede <strong>la</strong> réforme et du fait que le patientne perdrait pas au change.Le papyboom, unechance historique pour ledéveloppement de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>Mais <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, réforme historique, aaussi une chance historique : elle estnée en même temps que le papyboom,soit le départ à <strong>la</strong> retraite de centainesde milliers de babyboomers nés entre1945 et 1960.Ce choc démographique va toucherde plein fouet toute <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionactive française, et en particulier <strong>la</strong>fonction publique. Face à cette <strong>la</strong>mede fond de départs qui va s’étalerjusqu’en 2050, le risque de pénurie demain-d’œuvre va devenir une prioritéabsolue, y compris dans les professionsréglementées. Le monde sanitaire etsocial est concerné au premier chefcar il va être confronté en mêmetemps à des milliers de départs et àun besoin de personnel accru du faitde l’allongement de <strong>la</strong> durée de <strong>la</strong> vieet du vieillissement de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.Que faire ? Pour recruter dans desmétiers qui ont aujourd’hui une faibleattractivité, il va falloir démontrerqu’il est possible d’y faire de bellescarrières. Or, <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> en permettant àdes milliers de professionnels en postede gagner leurs diplômes va créer unappel d’air à tous les étages de <strong>la</strong>fonction publique, comme du secteurprivé. Ceux qui auront obtenu leurdiplôme vont pouvoir évoluer ou toutsimplement se sentir mieux reconnus.Et leur mobilité va attirer de nouveauxentrants. Tel est en tout cas le cerclevertueux imaginé par les penseurs de<strong>la</strong> <strong>VAE</strong>.Mais on n’en est pas là. Après troisans d’expérimentation sur le terrain,et avant de passer à <strong>la</strong> phased’ «industrialisation», il est important demettre à profit les leçons des pionniers.La première : ne pas faire croire auxcandidats que le diplôme acquis par<strong>la</strong> <strong>VAE</strong> s’obtient d’un coup de tamponsur présentation d’un CV. C’est lerisque que soulignent les membres dubureau <strong>VAE</strong> du Cnam de Paris, BrunoCuvillier ou Emmanuelle Dorst dansune analyse sur les trois premièresannées d’existence du dispositif enIle-de-France : si les demandes sontimportantes, le nombre de dossiersfinalisés présentés à un jury l’estbeaucoup moins. Entre <strong>la</strong> demanded’un dossier et le premier entretienavec un professionnel, près des troisquartsdes candidats ont ainsi jetél’éponge.La nécessité d’homogénéiserà l’avenir l’accompagnementdes candidatsDeuxième leçon : <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> doit, pour sedévelopper, homogénéiser le processusd’information et d’accompagnementdes personnes. Aujourd’hui, d’unministère à l’autre, d’une académie àl’autre, les conditions d’accès à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>sont encore trop différentes. Si <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>se joue, en général, en trois temps : ledépôt d’une demande de recevabilité, <strong>la</strong>constitution d’un dossier et un passagedevant un jury de professionnels,chaque ministère y a ajouté sa touchepersonnelle. L’AFPA qui gère <strong>la</strong>certification de quelques 280 titres,exige, par exemple, une mise ensituation réelle lors du passage devantle jury. Un maçon devra construire unmur devant le jury, pas question dese contenter d’un dossier. «Ca coûtecher mais c’est le prix d’un diplômequi ne serait pas un sous-diplôme»,assure Patrick Bègue, en charge de <strong>la</strong>certification à l’AFPA. Dans le secteurde <strong>la</strong> Santé, les professionnels ontaussi longtemps rêvé d’une mise ensituation. Impossible selon Marie-AngeCoudray, Conseillère pédagogiqueà <strong>la</strong> DHOS, compte tenu des flux decandidats : «Si on a 60 000 aidessoignantsen <strong>VAE</strong> en 2006, c’est toutbonnement ingérable». En revanche,le jury, qui est facultatif dans <strong>la</strong> loi, estdevenu systématique. «Pas questiondans un univers aussi marqué par<strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion humaine, d’attribuer undiplôme professionnel d’aide-soignantsur dossier». Là encore, l’organisationdes sessions de jurys pour des dizainesde milliers de candidats est un cassetêtemais c’est mieux que de donnerun diplôme de second rang. Attention,toutefois, à ne pas recréer au sein de<strong>la</strong> <strong>VAE</strong> un parcours du combattant.Dernière leçon qui devrait rassurer lesformateurs dans tous les métiers : <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>ne tourne pas le dos à <strong>la</strong> formation, bienau contraire. C’est peut-être même <strong>la</strong>seule chance d’y amener des personnesqui n’auraient jamais fait spontanément<strong>la</strong> démarche, par sous-estimation deleurs compétences ou rejet profond dusystème sco<strong>la</strong>ire. Lorsqu’on a déjà <strong>la</strong>reconnaissance de 80% de son diplômepar des professionnels, le fait de faireune formation complémentaire d’unetrentaine ou d’une centaine d’heuresest un effort minime au regard de cequi a déjà été gagné. La réparationde l’estime de soi, <strong>la</strong> reconnaissancedes pairs à <strong>la</strong>quelle contribue <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>permettent de lever le trac de celuiqui a toujours échoué à l’examen. Etde lui donner le courage de finir leparcours jusqu’au diplôme final. Toutesles personnes qui ont assisté à des jurysde <strong>VAE</strong> ont été touchées par l’émotiondes candidats qui repartent avec leurdiplôme d’Etat entre les mains. «C’estun moment très fort dans leur vie».Lorsque <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> est bien menée,c’est du gagnant-gagnant. «Mêmes’ils repartent sans diplôme avec desmodules complémentaires, assureChristine Savantré, accompagnatrice<strong>VAE</strong> au Dava d’Amiens. Parce qu’ils ontpris conscience de ce qu’ils savaientfaire». Et c’est là que se joue <strong>la</strong>réconciliation avec l’idée de formation,et donc de formation tout au long de<strong>la</strong> vie. Les chercheurs du Cnam aiment9


cette idée de «double fécondation»au point même de contester l’intérêtd’une validation totale d’un diplômevia <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>. Ils voient plutôt dans cedispositif l’opportunité de réconcilierde nombreux candidats avec <strong>la</strong> reprised’études. Entre <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> et les autresvoies de formation, les passerelles serontdonc nombreuses.Anne Tézenas du MontcelINTERVIEWde Albert-C<strong>la</strong>ude BENHAMOU,Chargé de Mission au Ministère del’Education Nationale et de <strong>la</strong> Recherche,auteur du Rapport de mission sur l’applicationde <strong>la</strong> validation des acquis del’expérience?Dans votre rapport, vous avezévoqué <strong>la</strong> nécessité de passer à<strong>la</strong> phase industrielle de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>.Qu’est-ce que ce<strong>la</strong> signifie ?Pour développer <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, il faut en effetl’industrialiser. Car l’industrialisationpermet d’anticiper des objectifs degrande masse, d’organiser desprocessus qui permettent d’accueillirun grand nombre de candidatssans perdre en fiabilité. Sans cetteindustrialisation, nous risquons d’êtrefragilisés sur le terrain de l’efficacitéde <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> pour l’employabilité despersonnes qui en auraient benéficié.Il faut mettre en œuvre deux formesde <strong>VAE</strong>. La <strong>VAE</strong> «rétrospective» quiconcerne des gens devenus compétentspar l’expérience acquise mais noncertifiés. D’après le Medef, 40% despersonnes sont qualifiées sans avoir <strong>la</strong>reconnaissance d’un diplôme. Et il y a<strong>la</strong> <strong>VAE</strong> «prospective», plus intéressantepour l’avenir. Elle permettrait à despersonnes arrivées jeunes sur lemarché du travail, d’accumuler desunités ou modules qui vont leurpermettre de développer leur mobilitéprofessionnelle et de ne pas rester àun bas niveau de qualification. Ce<strong>la</strong>créera un parcours ascendant et positif.L’objectif annoncé du Premier Ministreest de valider au moins 100 000diplômes par <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> d’ici 2007.?Quels sont les obstacles audéveloppement de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> ?Pour que <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> fonctionne, il fautdévelopper des référentiels de compétencespar métier. C’est le travaille plus ingrat, il a été mené par lesadministrations avec les professionnels.C’est <strong>la</strong> légitimité de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> qui est enjeu. Comme le souhaite le ministèrede l’Education nationale qui assureplus de 70% des processus de <strong>VAE</strong>,les diplômes ne doivent pas êtregalvaudés. Mais s’il est important devérifier qu’un candidat est compétent,il ne faut pas créer pour autant desprocédures trop compliquées. L’AFPAa développé un système qui permetde mettre les gens en situation.Ce processus est lourd, coûteux etartisanal et a tendance à être limitéà certaines certifications. La prioritéest plutôt de bien former les jurys de<strong>VAE</strong>. C’est essentiel. Par ailleurs, si <strong>la</strong>personne échoue ou décroche unevalidation partielle, il est important del’accompagner une seconde fois en <strong>la</strong>prenant en charge.Il faut nous appuyer sur les nouvellestechnologies de l’information et de<strong>la</strong> communication pour optimiser lesdispositifs d’information du grandpublic.?Quels sont les facteurs quifavoriseront <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> ?Le «papyboom» va accélérer le mouvement.Les entreprises ou les structuresseront dans cette dynamique : ellesdoivent considérer <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> comme unoutil d’employabilité des personneset d’amélioration de <strong>la</strong> qualité desressources humaines. Un jeune accompagnépar son entreprise dans une <strong>VAE</strong>«prospective» lui sera beaucoup plusfidèle. Cette volonté collective est trèsimportante. La direction de l’AssistancePublique a, par exemple, c<strong>la</strong>irementmanifesté son soutien en faveur de<strong>la</strong> <strong>VAE</strong> pour ses agents. De manièregénérale, <strong>la</strong> réforme suscite beaucoupd’enthousiasme sur le terrain. C’estune loi très généreuse et républicaine.Cette passion peut se transmettre auxcandidats potentiels.?Les premiers diplômes proposésà <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> concernent plutôt desbas niveaux de qualification. La<strong>VAE</strong> est-elle censée se limiter àeux ?Absolument pas.Sur les 25 000 certifications approximativement,environ 1500 diplômes relèventde l’enseignement supérieur. Ce<strong>la</strong> peutparaître faible quantitativement, maisce<strong>la</strong> donne tout son sens au dispositifde <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> : elle n’est pas faite que pourles bas niveaux de qualification. Lesuniversités acceptent <strong>la</strong> certificationpar <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>.Un tiers des certifications existantesseulement sont inscrites au Registrenational de certification professionnelle(RNCP). Mais <strong>la</strong> CNCP améliore cettecarence rapidement.Si <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> instaure un principede disjonction entre formation etcertification, ce<strong>la</strong> ne veut pas direque <strong>VAE</strong> et formation doivent resterétanches.Nous savons que <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> va générer unbesoin d’accompagnateurs. Pourquoine pas utiliser les seniors commetuteurs de formation pour transmettreces aptitudes? Il y a également besoinde professionnels pour participer auxjurys de <strong>VAE</strong>.?La France fait-elle bande à partsur le sujet ou s’inscrit-elle dansun courant européen ?La Commission européenne voit loinavec <strong>la</strong> «<strong>VAE</strong> Europe». Nous pourronsbientôt valider des certifications par unsystème de <strong>VAE</strong> Europe.La création d’un portfolio européen decompétences inclut celles acquises dansle monde associatif. Le Fonds socialeuropéen participe au financementde <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>. La France est en avancesur ce sujet. Et elle est <strong>la</strong> seule àavoir une loi pour <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>. C’est uneavancée juridique. Le plus souvent,<strong>la</strong> loi est postérieure aux évolutions10 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006


Etat des lieux de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>sociétales. Ici, c’est l’inverse : <strong>la</strong> loi aété en avance sur les pratiques et ellea permis leur développement qui estencore à stimuler. C’est le messagepolitique du rapport national que j’aipu rédiger à <strong>la</strong> demande du Ministèrede l’Education Nationale.Propos recueillis parAnne Tézenas du MontcelINTERVIEWde Bruno CUVILLIER,conseiller <strong>VAE</strong> au Cnam et auteur deplusieurs articles sur le sujet 1?Comment fonctionnele Cnam ?Le Cnam a été créé en 1794 par <strong>la</strong>Convention sur proposition de l’AbbéHenri Grégoire et a pour vocation <strong>la</strong>promotion sociale par le travail. A cetitre, nous avons toujours délivré desdiplômes à des personnes ayant uneexpérience professionnelle.Aujourd’hui, nous avons 85 000 auditeurssur toute <strong>la</strong> France, dont 18000 à Paris. 25% d’entre eux sontcadres ou ingénieurs (40 % professionsintermédiaires ou techniciens) et dans lesdemandes comme dans les formations,<strong>la</strong> dominante industrielle s’efface peuà peu au profit du secteur tertiaire.Beaucoup de nos auditeurs viennentpour un complément de formation.Le système les intéresse parce qu’il esttrès ouvert. Il n’y a aucune restrictiondans l’accès aux formations. Lorsqu’ilsveulent un diplôme, c’est souvent pourasseoir leur légitimité au travail oudans leur environnement personnel.Ils savent aussi qu’en matière derecrutement, <strong>la</strong> sécurité conduit presquesystématiquement un recruteur àdonner <strong>la</strong> prime au diplôme lorsqu’ildoit choisir entre plusieurs candidats demême qualité.1 Articles de Bruno Cuvillier : «La validation des acquis d’expérience,un nouveau tremplin pour <strong>la</strong> formation in «Les acquis del’expérience»(1).- Education permanente, n°158 - 2004-1«<strong>VAE</strong> et traitement de masse : un couple conciliable ?» Actualitéde <strong>la</strong> formation permanente, n° 192, septembre-octobre2004.? ?Comment ce haut lieu de <strong>la</strong>formation professionnelle a-t-ilintégré <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> ?L’institution avait mis en p<strong>la</strong>ce trèsrapidement <strong>la</strong> VAP 92 qui permettaità un professionnel d’avoir par sonexpérience <strong>la</strong> quasi-totalité des unitésde valeur d’un module de formation.La personne se devait, à l’époque, desuivre au moins un enseignement.Ce dispositif a été mis en p<strong>la</strong>ce très tôtau sein du Cnam. (Nous étions parmiles précurseurs). Nous avons ainsiexaminé 200 candidatures environannuellement dans ce dispositif avecdes jurys nationaux qui se réunissaientdeux fois par an. Lorsque <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> aété créée, nous avions une longueurd’avance en termes d’infrastructureet de logistique. Mais il a fallu passerun cran au-dessus et accepter depasser à <strong>la</strong> délivrance d’un diplômesans que l’individu diplômé ait mis lespieds dans un institut de formation.Le dernier verrou, celui du moduled’enseignement obligatoire de <strong>la</strong> VAP92, sautait. C’était un changementd’autant plus radical que, dans <strong>la</strong>pratique, <strong>la</strong> plupart des candidats à <strong>la</strong>VAP suivaient près de 50% des unitésde valeur du diplôme. Depuis, le Cnama trouvé son positionnement : unespécialisation dans les diplômes dedeuxième et troisième cycles. Malgréles réticences que j’évoquais, nousavons été <strong>la</strong> première institution àdélivrer intégralement le diplômed’ingénieur en 2002, mais égalementdes mastères et un DEA. Entre 2002et 2005, nous avons traité plus de1000 dossiers. Et nous constatonsque les demandes en validation totalesont passées de 25 à 50% entre 2003et 2005. Mais <strong>la</strong> procédure resteparfois pleine de paradoxes. Ainsi,un candidat a reçu récemment lesfélicitations du pré-jury qui, au vu deson excellence, lui a même proposéd’assurer un enseignement au Cnammais n’a pas pu s’empêcher de luidemander un mémoire pour qu’il aitle diplôme en totalité.Quelles difficultés rencontrezvousdans <strong>la</strong> mise en œuvre de<strong>la</strong> <strong>VAE</strong> ?L’accompagnement est notre principaledifficulté. En amont comme en aval.En amont, nous passons beaucoup detemps à réorienter des personnes malou peu informées. Résultat : sur les 100à 200 personnes que nous recevonschaque mois, 1 sur 10 va déposerun dossier. C’est parfois frustrant. Lesfemmes, par exemple, ont souventtendance à se reporter sur <strong>la</strong> VAP 85plutôt que de tenter une <strong>VAE</strong>, commesi elles dépréciaient leur expérience.Ensuite, une fois le candidat inscrit,le temps d’accompagnement va crescendo.La VAP demandait de 4 à 6heures d’accompagnement. Dans<strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, il faut compter de 10 à 15heures. Un ingénieur peut en effetproduire un dossier de 80 à 100pages. Il faut le recadrer, redéfinir aveclui les certifications envisagées et lescompléments de formation éventuels.Ce<strong>la</strong> va évidemment plus vite lorsquele candidat a déjà fait un bi<strong>la</strong>n decompétences. En revanche, à l’arrivée,nous avons un taux de satisfaction de90% des candidats qui deviennentalors d’excellents promoteurs de <strong>la</strong><strong>VAE</strong>.Propos recueillis parAnne Tézenas du MontcelUNE NOUVELLE INSTANCE :LE COMITÉ DE DÉVELOPPEMENT DE LA <strong>VAE</strong>Signe de l’impulsion que les pouvoirs publicsveulent donner à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, ce comité, créépour 3 ans et p<strong>la</strong>cé sous l’égide du Déléguégénéral à l’emploi et à <strong>la</strong> formationprofessionnelle, réunit un représentant dechaque ministère valideur. Il a pour missionde concourir au développement de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>en favorisant :- les actions visant à simplifier les procédures;- <strong>la</strong> mutualisation des moyens mis à disposition,notamment en proposant un schémad’organisation territoriale optimisée ;- l’amélioration des méthodes d’orientation,d’accompagnement et de validation ;- <strong>la</strong> coordination des services statistiques etd’observation de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>.Son rôle est aussi de mobiliser les partenairesnationaux et territoriaux de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>. (Décretdu 15 février 2006 – JO du 17.02.2006)11


La <strong>VAE</strong>dans le secteur sanitaire et socialRencontre avec Laurent WILLE-MAN, bureau «Professions socialeset travail social» à <strong>la</strong> DGAS 1 , GuyBOUDET et Marie-Ange COUDRAY«Bureau des professions paramédicales,statuts et personnels hospitaliers»à <strong>la</strong> DHOS 2 .Sanitaire, social. Chaque universa abordé à un rythme différent<strong>la</strong> <strong>VAE</strong>. Le secteur social a mistrès vite en œuvre le dispositif. Lemonde de <strong>la</strong> santé, compte tenu de<strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce tenue par les professionsréglementées, a préparé depuis2004 l’ouverture à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> de sesdiplômes, le diplôme professionneld’aide-soignant étant le premier,en janvier 2005, à être renduaccessible à cette voie.Dans le monde du social, <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> acommencé dés le printemps 2002.« Nous avons opéré une expérimentationdans sept régions portant sur 100candidats désireux d’obtenir le diplômed’Etat d’auxiliaire de vie sociale »,rappelle Laurent Willeman, de <strong>la</strong> DGAS.Fort de cette expérience, le dispositifest généralisé en 2003. Ce premierdiplôme est actuellement en cours deréorganisation pour passer de 11 à 8unités de compétences, dont certainescommunes avec celles d’aide-soignantet d’aide médico-psychologique. « Pourlutter contre le cloisonnement qu’il ya entre le sanitaire et le social, noussimplifions les modalités de certificationet multiplions les passerelles, ce quipermettra via <strong>la</strong> validation partielle,de passer facilement d’un univers àl’autre », explique Laurent Willeman.En 2004, un deuxième diplômed’Etat, celui d’éducateur spécialisé,est mis à flot. Depuis, il connaît unsuccès phénoménal, avec plus de13 000 candidatures déposées en2005. « Il y a beaucoup de ‘faisantfonction’ dans les établissementsde personnes handicapées ou deprévention spécialisée qui souhaitentune reconnaissance officielle de leurscompétences. Et le diplôme peut leurpermettre d’obtenir une revalorisationsa<strong>la</strong>riale », précise Laurent Willeman. En2004 toujours, trois nouveaux diplômessont ouverts à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> : les diplômesd’Etat d’assistant de service social etde médiateur familial, et le Certificatd’aptitude aux fonctions d’encadrementet de responsable d’unité d’interventionsociale (CAFERUIS).Plus de 9000 candidats diplômésgrâce à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>Si <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> a été abordée avec plus deprécautions dans l’univers de <strong>la</strong> santé,c’est en raison de <strong>la</strong> présence deprofessions réglementées (infirmières,métiers de <strong>la</strong> rééducation et médicotechniques…).« La condition de <strong>la</strong> réussitede <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, explique Guy Boudet,de <strong>la</strong> DHOS, c’est une méthodologierigoureuse qui associe professionnels,formateurs et OPCA ». Autre difficultéà résoudre : « valider les acquis »ne signifie pas « valider un exerciceillégal ». La notion de professionréglementée constitue d’ailleurs uneprotection qui permet d’éviter lesdérives, le champ des actes autorisésétant très précisément circonscrit.En 2005, le premier diplôme d’Etat dansle champ de <strong>la</strong> santé est ouvert : celuid’aide-soignant. C’est aujourd’hui etde loin le diplôme du secteur sanitaireet social le plus demandé. En 2005,première année de fonctionnement dudispositif, il y a eu 18 000 demandesdéposées par des candidats au diplôme,et 13 000 demandes recevables. Larégion Ile de France concentre 21 %des dossiers enregistrés. « Au regard denos prévisions, ce premier résultat sesitue dans une fourchette haute », noteGuy Boudet.Au total, sur l’année 2005, le secteursanitaire et social a généré, à lui seul,34 000 candidatures. Sur l’ensembledes DRASS, plus de 4 200 diplômes ontété délivrés, correspondant pour 95 %au Diplôme d’Etat d’auxiliaire de viesociale. Depuis 2003, plus de 9 000candidats ont obtenu un diplôme via <strong>la</strong><strong>VAE</strong> dans le secteur social. Et le ministrede l’emploi, de <strong>la</strong> cohésion sociale etdu logement, Jean-Louis Borloo, a prisl’engagement que tous les diplômes dusocial seraient accessibles à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>.La construction des référentiels decompétences a confirmé l’existence deblocs de compétences partagés entreles métiers, ce qui favorisera à terme <strong>la</strong>mobilité de l’un à l’autre. Par ailleurs,en 2006, un opérateur unique devraitprendre en charge le dispositif degestion, d’accueil, d’information et desuivi des candidats de façon homogènepour toutes les régions et permettre ainsiaux services déconcentrés du ministèrede se centrer sur le pilotage de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>et de continuer à ouvrir de nouveauxdiplômes, parmi les 14 concernés autotal dans le champ sanitaire. Prochainsdiplômes du sanitaire promis à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> :ceux d’auxiliaire de puériculture 31 et depréparateur en pharmacie hospitalière.Comment ouvre-t-on undiplôme à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> ?La loi de 2002 est c<strong>la</strong>ire : tous lesdiplômes vont devenir accessiblesà <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>. Mais comment ce<strong>la</strong> sepasse-t-il concrètement ? Chaqueministère certificateur organisel’accessibilité des diplômes quidépendent de sa tutelle. Le ministèrede <strong>la</strong> Santé a ainsi 14 diplômessous sa responsabilité, comme celuid’aide-soignant. Comment a-t-ilprocédé ? Marie-Ange Coudray, quia participé à ce travail à <strong>la</strong> DHOS,nous l’explique.La mise en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> loi sur <strong>la</strong><strong>VAE</strong> suppose en amont un travailméthodique d’analyse du contenu de1 DGAS : Direction générale de l’action sociale2 DHOS : Direction de l’hospitalisation et de l’organisationdes soins3 Diplôme ouvert à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> par l’arrêté du 16 janvier 2006(J.O. du 1er février 2006)12 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006


Etat des lieux de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>chacun des métiers. Dans le secteursanitaire et social, ce processus a étéconfié conjointement à deux grandesdirections des ministères des Affairessociales et de <strong>la</strong> Santé, <strong>la</strong> DGAS et <strong>la</strong>DHOS, qui ont défini un processus etun mode d’analyse des métiers. « Nousavons commencé par les diplômes deniveau V, comme ceux d’aide-soignantet d’auxiliaire de puériculture », expliqueMarie-Ange Coudray.« L’idée même de valider les savoirfaireacquis sur « le terrain » parl’expérience des personnes est assezrévolutionnaire », ajoute-t-elle. Eneffet, il s’agit, non pas d’attribuerun diplôme au rabais comme onl’a dit à tort, mais au contraire dereconnaître les compétences quedes personnes ont déjà acquiseset qu’elles mettent en œuvre dansleurs activités quotidiennes. Dans cecadre, les ministères doivent doncmettre en p<strong>la</strong>ce un certain nombred’outils qui permettront d’évaluer lescompétences des candidats. Il faut,d’une part, vérifier que les candidaturessont recevables et, d’autre part,contrôler que les personnes ont biendéjà acquis les mêmes compétencesque celles qui sont exigées pour lespersonnes qui sortent de <strong>la</strong> formation.En effet, insiste Marie-Ange Coudray« l’expérience à elle seule n’est passuffisante pour prétendre acquérir undiplôme, il faut, en plus, avoir profitéde cette expérience pour améliorerses connaissances et ses savoir-faire,de façon à être capable d’utiliser sescompétences sur un autre poste parexemple, puisque le diplôme permetd’exercer l’ensemble d’un métier ».E<strong>la</strong>borerdes référentiels d’activitéset de compétencesAfin d’harmoniser les procédures, i<strong>la</strong> donc fallu é<strong>la</strong>borer des référentielsd’activités et de compétences pourchaque métier, et écrire également lescritères qui vont servir à évaluer lescompétences. Pour ce<strong>la</strong>, un véritabletravail de spéléologie s’est effectuédans chaque métier pour comprendre<strong>la</strong> façon dont il s’exerce et à quellescompétences font appel les milliers degestes quotidiens et souvent spontanésde ses praticiens… Ainsi, l’ensembledes activités des aides-soignants etdes auxiliaires de puériculture aété minutieusement décrites, puisces activités ont été regroupées engrands domaines d’activités, et enfin,ont été recherchées les compétencesnécessaires à <strong>la</strong> réalisation de cesactivités.Mais comment peut-on détaillerl’ensemble des actes faits dans lecadre d’un métier ? « Il n’y a rien deplus difficile que de décrire ce que l’onfait. Nous avons réuni des groupesde travail qui comportaient desprofessionnels des métiers considéréset nous leur avons demandé de décrirefinement les actions réalisées auquotidien dans leur métier. Ce travailfait, ces activités ont été regroupéesen domaines d’activités cohérents.Le métier d’aide-soignant est, parexemple, constitué d’un référentiel dehuit blocs d’activités, celui d’auxiliairede puériculture également. Puis, letravail de dentelle a continué. « Il afallu décrire à quelles compétencesfaisait appel chacune des activités,en tenant compte du fait qu’uneactivité peut demander plusieurstypes de compétences, et qu’àl’inverse il existe des compétencestransversales à plusieurs activités ».Par exemple, <strong>la</strong> réalisation de <strong>la</strong>toilette est une activité qui va faireappel à plusieurs compétences,comme utiliser les règles d’hygiène,savoir communiquer, transmettreles informations etc.. Enfin, ontété é<strong>la</strong>borés les critères permettantd’évaluer si les compétences ontété acquises ou non. Référentiel decompétences et critères d’évaluationconstituent le référentiel de certificationqui va permettre ensuite d’é<strong>la</strong>borer leprogramme de formation ; c’est lerôle au ministère de <strong>la</strong> santé, de <strong>la</strong>Direction Générale de <strong>la</strong> Santé (DGS).Ainsi ce programme sera construit enmodules, ce qui donnera <strong>la</strong> possibilitéaux personnes ayant acquis certainesunités de compétences par <strong>la</strong> voiede l’expérience, d’acquérir les autrespar <strong>la</strong> voie de <strong>la</strong> formation si elles lesouhaitent. C’est le schéma qui a étésuivi pour les deux premiers diplômesde <strong>la</strong> santé accessibles par <strong>la</strong> voie de<strong>la</strong> <strong>VAE</strong> : aide soignant et auxiliaire depuériculture.Ensuite il a fallu construire un cheminementcommun à tous les diplômes.« Nous avons créé des outils àchaque étape, notamment le livret derecevabilité et le livret de validationdes acquis de l’expérience ». La miseen p<strong>la</strong>ce des outils est fondamentalecar c’est le candidat qui doit apporter<strong>la</strong> preuve par écrit de sa compétenceen remplissant de façon manuscrite ledossier.Apporter <strong>la</strong> preuve de sescompétencesLe dossier qui va vraiment établir <strong>la</strong>preuve des compétences acquisesau travail est conçu par unité decompétences. « Nous demandons aucandidat de décrire très concrètementles situations de travail et <strong>la</strong> manièredont il s’y prend pour réaliser ses activitésen re<strong>la</strong>tion avec le diplôme demandé ».Le candidat a l’obligation de le remplirde façon manuscrite et de dire « je ».Pas facile à faire. « L’accompagnementest très important. La personne vap<strong>la</strong>cer en sus dans son dossier tout cequi peut accréditer le fait qu’elle estune bonne professionnelle. Même detrès bons professionnels peuvent êtrepaniqués devant le dossier. Cependantaccompagner quelqu’un n’est pasfaire à sa p<strong>la</strong>ce. Si les cadres peuventdonner des conseils ou attester dutravail effectué par <strong>la</strong> personne, ilsrendraient un mauvais service aucandidat s’ils remplissaient le dossier àsa p<strong>la</strong>ce ou s’ils se <strong>la</strong>issaient influencerpour aller au delà de <strong>la</strong> vérité surleurs courriers. », note Marie-AngeCoudray. L’accompagnement consisteà aider <strong>la</strong> personne afin qu’elle soitcapable de nommer sa propre activitéavec ses mots, mais pas à écrire à sap<strong>la</strong>ce, ce qui risquerait de <strong>la</strong> pénaliserau moment de l’entretien avec le jury.C’est en effet le jury qui va vraimentévaluer si le candidat a mis enœuvre dans sa vie professionnelle lescompétences requises pour le diplôme.13


Et pas question d’avoir un candidatautomate. Exemple concret de situationpour le diplôme professionnel d’aidesoignant: lorsqu’un patient a unma<strong>la</strong>ise, si le candidat a appris àremonter ses jambes pour re<strong>la</strong>ncer<strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion, il doit comprendrepourquoi il fait ce geste. « Unecompétence n’est transférable quelorsqu’on comprend pourquoi on faitquelque chose, explique Marie-AngeCoudray. L’art du jury, c’est de vérifierça. ». A l’inverse le jury ne poserapas de questions de connaissancesthéoriques, comme par exemple : oùse trouve <strong>la</strong> veine cave car il ne s’agitpas de vérifier si quelqu’un n’a pasappris son cours comme en formationinitiale, mais de valoriser l’acquisitionpar <strong>la</strong> personne des savoirs tirés de sonexpérience, savoirs qui lui sont utilesdans toutes les situations simi<strong>la</strong>ires.Contrairement à une logique desanction, il s’agit ici d’une logiquede valorisation. C’est pourquoi lejury cherche un faisceau de preuvessignificatif des compétences requises.Si le jury a un doute sur l’acquisition de<strong>la</strong> compétence, ce doute doit bénéficierau patient et l’unité de compétence nesera pas attribuée.Le jury peut attribuer <strong>la</strong> totalité dudiplôme ou une partie seulement, etdans ce dernier cas, <strong>la</strong> personne a cinqannées pour soit se représenter devantle jury en ayant diversifié son expérience,soit acquérir ses compétencespar <strong>la</strong> voie de <strong>la</strong> formation. Lesprogrammes de formation ont été revuspour rendre ceci possible, reste que lesécoles ont à s’organiser et à modifierleurs méthodes pédagogiques, ce quise fait progressivement.Marie-Ange Coudray se veut optimiste :« Il s’agit d’une vraie chance quis’adresse à des personnes compétenteset motivées qui n’ont pas eu <strong>la</strong> possibilitéde suivre une formation c<strong>la</strong>ssique.C’est un changement de fond pour<strong>la</strong> formation, les écoles et toute <strong>la</strong>société. Dans ce sens, rien n’estsimple, mais le travail fourni avecles groupes de professionnels surces deux diplômes montrent qu’onassiste à un renouvellement salutairedans <strong>la</strong> reingénierie des diplômes, quiouvre des perspectives notamment enterme de changement de métier et deformation tout au long de <strong>la</strong> vie. »Anne Tézenas du MontcelE<strong>la</strong>boration des différents élémentsnécessaires à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’une démarche <strong>VAE</strong> É<strong>la</strong>boration du référentiel d’activités du métier ciblé par le diplôme É<strong>la</strong>boration du référentiel de compétencesÉ<strong>la</strong>boration des modalités etdes critères d’évaluationÉ<strong>la</strong>boration dudossier <strong>VAE</strong>Définition des modules de«formation incompressible»et structuration des parcoursde formation complémentairesÉ<strong>la</strong>boration du processus de validation des acquis de l’expérienceSource : Ministère de <strong>la</strong> santé et des solidarités. DHOS (2004)LA NOTION DE RÉFÉRENTIELSLa démarche de <strong>VAE</strong> s’appuie sur des référentiels é<strong>la</strong>borés par les organismes certificateurs et définis au niveau de<strong>la</strong> réglementation re<strong>la</strong>tive au diplôme, titre ou certification.Référentiel des activités professionnellesDocument descriptif des éléments constitutifs du métier : contenu et mode de réalisation des activités, conditionsd’exercice, objectifs ou finalités visés…Référentiel de compétences (ou de certification)Document faisant l’inventaire de l’ensemble des compétences, capacités et savoirs exigés pour l’obtention dudiplôme visé.14 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006


Etat des lieux de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>INTERVIEW de Danielle VILCHIEN,auteur d’un rapport sur <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> 1 avecThomas Audige, Jean Debeaupuiset Patrick Segal, tous membres del’Inspection Générale des AffairesSociales?Votre rapport a été assezcritique sur <strong>la</strong> mise en œuvrede <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> dans le secteur desaffaires sociales. Pourquoi ?Nous avons pointé un paradoxe. D’uncôté, il y aurait urgence à <strong>la</strong>ncer unecampagne nationale de communicationgrand public pour donner sa pleinemesure à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>. De l’autre, unattentisme s’impose encore car ledispositif n’est pas prêt à faire face à desflux massifs de dossiers. Pourtant cetteréforme qui peut re<strong>la</strong>ncer l’ascenseursocial mérite d’être valorisée. Comptetenu du nombre de départs à <strong>la</strong>retraite dans les prochaines annéeset des besoins de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tiondans le domaine de <strong>la</strong> santé et dansle domaine social, il y a urgence àaccélérer <strong>la</strong> mise en œuvre de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>.Dès que possible, nous préconisonsune campagne de communicationinterministérielle à grande échelle,complétée par des initiatives parbranches ou par territoires.?Quels reproches avez-vousfait sur <strong>la</strong> mise en œuvre de <strong>la</strong><strong>VAE</strong> ?On a <strong>la</strong>ncé le dispositif sans anticiper lesmoyens nécessaires, notamment pour<strong>la</strong> gestion des dossiers, l’organisationdes jurys ou le montage des sessions.Tout ce<strong>la</strong> a été confié à nos servicesdéconcentrés qui se sont plus oumoins adaptés, de façon pragmatique,d’un lieu à l’autre. Les DRASS ontinégalement fait face. Il peut y avoirjusqu’à quinze mois d’attente entre ledépôt d’une candidature et le passagedevant un jury. L’administration doitse mettre en ordre de bataille et faire1 « Validation des acquis de l’expérience : du droitindividuel à l’atout collectif », VILCHIEN Danielle,AUDIGE Thomas, DEBEAUPUIS Jean, SEGAL Patrick- Inspection des affaires sociales ; La documentationFrançaise, 2005 ; 198 p.en sorte que tout ce que nous avonssignalé comme insuffisances dans <strong>la</strong>gestion actuelle du dispositif soit réglé.Des moyens financiers supplémentaireset une liberté d’organisation au p<strong>la</strong>nrégional doivent permettre de dégagerdes solutions rapidement.Nous recommandons, par exemple,de faire remonter l’instruction desdossiers au niveau des DRASS plutôtqu’au niveau des départements ( ce quia été fait depuis) et de mutualiser leursmoyens avec ceux d’autres administrations.Le choix du niveau régional estcohérent avec celui effectué pour<strong>la</strong> décentralisation de <strong>la</strong> formation.Deuxième piste : construire très vite unsystème d’information solide et pilotéau p<strong>la</strong>n national. Il faut pouvoir suivreles candidats sur cinq ans, notammentjusqu’à l’obtention du diplôme lorsqu’ilssont en validation partielle.?Quelles sont les difficultéspropres au secteur sanitaireet social ?La question des professions réglementéesest assez centrale. Il y a eu defortes réticences psychologiques sur <strong>la</strong><strong>VAE</strong>. Le social s’est engagé de façonvolontariste dans <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, <strong>la</strong> santé,de façon beaucoup plus prudenteavec un seul diplôme ouvert à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>après une très longue concertation,celui d’aide-soignant. Des précautionss’imposent dans un domaine sensible,celui de <strong>la</strong> qualité des soins, et il ne fautpas aboutir à un diplôme dévalorisé.En même temps, les besoins enpersonnels vont être très importantsdans les années qui viennent. C’estun phénomène massif. Il va falloiraugmenter les flux de formation partoutes les voies : initiale, continue,apprentissage, <strong>VAE</strong>, etc.?Comment régler cettequestion ?Des dérogations peuvent être envisagéespour tenir compte de <strong>la</strong> spécificitédu secteur. Ainsi, les candidats à <strong>la</strong><strong>VAE</strong> d’aide-soignant feront tous uneformation obligatoire de 70 heures etpasseront devant des jurys qui auront<strong>la</strong> même composition que ceux d’uneformation c<strong>la</strong>ssique. Pour les infirmiers,il faut dissocier les compétences quipeuvent être déléguées à des nontitu<strong>la</strong>ires du diplôme d’Etat d’infirmieret celles qui ne peuvent pas l’être.Aujourd’hui, sur trois ans de formationpour être infirmier, il est peut-êtrepossible de gagner une année via <strong>la</strong><strong>VAE</strong>. Mais attention, il faudra suivretoutes ces personnes en validationpartielle, leur permettre de compléterleurs connaissances, ce qui suppose <strong>la</strong>mise en p<strong>la</strong>ce de nouvelles pratiquesde formation.Propos recueillis parAnne Tézenas du MontcelLES NIVEAUX DE FORMATIONNomenc<strong>la</strong>ture de référence situant<strong>la</strong> position des diplômes, titres etcertificationsNiveau VNiveau IVNiveau IIINiveau IINiveau INomencature (1969)Source : site de <strong>la</strong> CNCPEmplois exigeant un niveau deformation équivalent à celui dubrevet d’études professionnelles(BEP) ou du certificat d’aptitudeprofessionnelle (CAP), ou par assimi<strong>la</strong>tion,du certificat de formationprofessionnelle des adultes(CFPA) du 1er degréEmplois de maîtrise ou possédantune qualification d’un niveauéquivalent à celui du bacca<strong>la</strong>uréattechnique ou de technicien,du brevet de technicien, desbacca<strong>la</strong>uréats professionnel outechnologiqueEmplois exigeant une formationde niveau du brevet de techniciensupérieur (BTS), ou du diplômedes instituts universitairesde technologie (DUT), ou de finde 1er cycle de l’enseignementsupérieurEmplois exigeant une formationdu niveau licence ou maîtriseEmplois exigeant une formationde niveau supérieur à <strong>la</strong> maîtrise15


Panorama des diplômes accessibles par <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>Certificateur : Ministère de l’emploi, de <strong>la</strong> cohésion sociale et du logementDossier à retirer auprès de <strong>la</strong> : Direction régionale des affaires sanitaires et sociales (DRASS)DIPLÔME NIVEAU TEXTES DE RÉFÉRENCEDiplôme d’Etat d’auxiliaire de vie sociale – DEAVSFormation de 9 à 36 mois, en alternance500 h d’enseignements théorique et pratique en centre de formationDiplôme d’Etat de médiateur familial – DEMFFormation sur 3 ans, en alternance :560 heures, dont 70 heures de formation pratiqueCertificat d’aptitude aux fonctions d’encadrement et de responsabled’unité d’intervention sociale – CAFERUISFormation sur 2 ans :400 heures d’enseignement théorique420 heures de formation pratiqueDiplôme d’Etat d’assistant de service social – DEASSFormation sur 3 ans, soit 3 530 heures , en alternance1 740 heures d’enseignement théorique12 mois de formation pratiqueDiplôme d’Etat d’éducateur de jeunes enfants – DEEJEFormation sur 3 ans :1 500 heures d’enseignement théorique2 100 heures de formation pratiqueDiplôme d’Etat d’éducateur technique spécialisé – DEETSFormation sur 3 ans1200 heures d’enseignement théorique15 mois de stage pratiqueDiplôme d’Etat d’assistant familial – DEAFFormation de 18 à 24 mois en alternanceV Décret n° 2002-410 du 26 mars 2002 (JO 28.03.2002)Arrêté du 26 mars 2002 (JO 28.03.2002), modifié arrêté du 30janvier 2003 (JO 07.02.2003)II Décret n° 2003-1166 du 2 décembre 2003 (JO 09.12.2003)Arrêté du 12 février 2004 (JO 27.02.2004)II Décret n° 2004-289 du 25 mars 2004 (JO 01.07.2004)Arrêté du 8 juin 2004 (JO 01.07.2004) modifié arrêté du 28 février2005 (JO 18.03.2005)Arrêté du 18 mai 2005 (JO du 29.05.2005)III Décret n° 2004-533 du 11 juin 2004 (JO 15.06.2004)Arrêté du 29 juin 2004 (JO 23.07.2004)III Décret n° 2005-1375 du 3 novembre 2005 (JO 05.11.2005)Arrêté du 16 novembre 2005 (JO 25.11.2005)III Décret n° 2005-1376 du 3 novembre 2005 (JO 05.11.2005)Arrêté du 26 janvier 2006 (JO 03.02.2006)V Décret n°2005-1772 du 30 décembre 2005 (JO 31.12.2005)Arrêté du 14 mars 2006 (JO 22.03.2006)Certificateur : Ministère de l’éducation Nationale, de l’enseignement supérieur et de <strong>la</strong> recherche.Dossier à retirer auprès du RectoratDIPLÔME NIVEAU TEXTES DE RÉFÉRENCEDiplôme d’Etat d’éducateur spécialisé – DEESFormation, en alternance1 450 heures de formation théorique15 mois de stage pratiqueAutres diplômes de l’Education Nationale re<strong>la</strong>tif au secteur sanitaire et socialIII Arrêté du 12 mars 2004 (JO 01.04.2004)Circu<strong>la</strong>ire n°2004-132 du 4-8-2004 (BO EN n°32.- 2004)CAP petite enfanceBEP Carrières sanitaires et socialesVVCertificateur : Ministère de <strong>la</strong> santé et des solidaritésDossier à retirer auprès de <strong>la</strong> Direction régionale des affaires sanitaires et sociales (DRASS)DIPLÔME NIVEAU TEXTES DE RÉFÉRENCEDPAS (Diplôme professionnel d’aide soignant)1435 heures d’enseignement théorique et clinique, 6 stagesLa formation s’articule autour de 8 modulesDPAP (Diplôme professionnel d’auxiliaire de puériculture)1435 heures d’enseignement théorique et clinique, 6 stagesLa formation s’articule autour de 8 modulesV Arrêté du 25 janvier 2005 (JO 03.02.2005 - BO Santé 2005/02du 15.03.2005) modifié par l’arrêté du 22 novembre 2005 (JO30.11.2005)Arrêté du 22 octobre 2005 (JO 13.11.2005)V Arrêté du 16 janvier 2006 (JO 01.02.2006 - BO Santé 2006/02)16 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006


Etat des lieux de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>Certificateur : Ministère de <strong>la</strong> jeunesse, des sports et de <strong>la</strong> vie associativeDossier à retirer auprès de <strong>la</strong> Direction régionale et départementale de <strong>la</strong> jeunesse et des sports (DRDJS) et de <strong>la</strong>Direction régionale des affaires sanitaires et sociales (DRASS)DIPLÔME NIVEAU TEXTES DE RÉFÉRENCEBrevet d’Etat d’animateur technicien de l’éducation popu<strong>la</strong>ire etde <strong>la</strong> jeunesse (BEATEP)Spécialités associées : activités sociales et vie locale (ASV)Activités culturelles et d’expressionBrevet professionnel de <strong>la</strong> jeunesse, de l’éducation popu<strong>la</strong>ire etdu sport (BPJEPS)Certificats de spécialisation : animation et insertion sociale ; animation etmaintien de l’autonomie de <strong>la</strong> personneSpécialité associée : animation sociale (ouverte en 2006)IV Décret no 86-687 du 14 mars 1986 modifié (JO 20.03.1986)Arrêté du 19 février 1987 (JO 26.02.1987 - BO Jeunesse etSports n°5, 1987)IV Décret no 2001-792 du 31 août 2001 (JO 02.09.2001)Arrêté du 18 avril 2002 (JO 27.04.2002)Arrêtés du 13 décembre 2005 (BO Santé 2006/01)OUVERTURE A LA <strong>VAE</strong> EN 2006-2007Diplôme de préparateur en pharmacie hospitalièreDiplôme d’Etat infirmierDiplôme d’Etat d’infirmier de bloc opératoireDiplôme d’Etat d’aide médico-psychologique (DEAMP)Diplôme d’Etat de technicien de l’intervention sociale etfamiliale (DETISF)Certificat d’aptitude aux fonctions de moniteur éducateur(CAFME)IIIIIIIIIVIVIVUne circu<strong>la</strong>ire de <strong>la</strong> DGAS sur <strong>la</strong> gestion de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> dans le secteursanitaire et socialLa DGAS (Direction générale de l’action sociale / sous-direction del’animation territoriale et du travail social) précise dans une circu<strong>la</strong>iredu 9 mars 2006 <strong>la</strong> gestion, à compter du 1er janvier 2006, de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>pour l’obtention des diplômes sanitaires et des diplômes du travail socialdélivrés par les DRASS (directions régionales des affaires sanitaireset sociales).Cette circu<strong>la</strong>ire s’inscrit, en outre, dans <strong>la</strong> perspective de l’externalisationde <strong>la</strong> majeure partie des fonctions de gestion de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> «sanitaire etsociale» au CNASEA (Centre national pour l’aménagement des structuresdes exploitations agricoles), à partir du 1er septembre 2006. Circu<strong>la</strong>iren°SGMCAS/2006/114 du 9 mars 2006 (à paraître au BO santé)17


AgentsCyril JAROSSE,Adjoint technique de restauration« Si je veux être titu<strong>la</strong>ire dans <strong>la</strong> fonction publique,il faut que j’aie mon BTS ! »Cyril Jarosse, 34 ans, est adjoint technique de restaurationà <strong>la</strong> maison de retraite Mon Repos à Lezoux(63) qui accueille 300 résidents. Sous <strong>la</strong> direction d’undirecteur adjoint, il coordonne l’équipe qui travailleen cuisine, et gère les achats de matériel depuis quatreans. En 1995, il a raté de peu le BTS d’hôtellerierestauration.Il s’est engagé dans une démarche <strong>VAE</strong>pour l’obtenir.« Je me suis <strong>la</strong>ncé dans <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> parce que c’était <strong>la</strong>condition de ma titu<strong>la</strong>risation dans <strong>la</strong> fonction publique.J’ai fait mes études au lycée hôtelier de Chamallièresmais j’ai échoué à l’examen au BTS. A l’époque,j’ai décidé d’entrer directement dans le monde dutravail. Pendant toutes ces années, on ne m’a jamaisdemandé de diplôme. Je n’ai donc jamais ressenti <strong>la</strong>nécessité de repasser le BTS. En cuisine, on vous testedans <strong>la</strong> pratique sur votre rapidité d’exécution et <strong>la</strong>qualité de <strong>la</strong> production. Je restais deux ou trois anspuis je changeais de maison par goût de <strong>la</strong> nouveauté.En 2001, j’ai répondu à une annonce de <strong>la</strong> maison deretraite Mon Repos.C’était ma première expérience dans le secteur public.Et là, pour <strong>la</strong> première fois, on m’a demandé mon diplôme.Je ne l’avais pas. Ils m’ont quand même <strong>la</strong>isséma chance en tant que contractuel. Mais si je veux êtretitu<strong>la</strong>ire de <strong>la</strong> fonction publique, ce que je souhaite, jedois avoir mon BTS. Il y a trois ans, j’ai entendu parlerde <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> à un repas d’anciens. Mais, en parallèle,j’avais entendu parler de deux expériences d’échecs via<strong>la</strong> <strong>VAE</strong> dans mon entourage. J’hésitais. Et puis un jour,mon directeur m’en a parlé. En 2005, j’ai commencéà constituer mon dossier qui doit faire aujourd’huiune cinquantaine de pages. C’est très long. J’ai repriscontact avec mes anciens patrons pour récupérer desattestations. Je fais ça tout seul, petit à petit. C’est uneaffaire très personnelle. Je remets mon dossier fin février.La suite ? Je suis un peu inquiet pour le jury.Comment ces professeurs de BTS peuvent-ils donnerle diplôme sur <strong>la</strong> base de mon expérience ? Je ne m’attendspas à avoir <strong>la</strong> totalité du diplôme. J’ai peur dedécouvrir que je suis moins bon que ce que je croyais.Et je ne suis pas très à l’aise à l’oral. Mais bon, je suissoutenu à <strong>la</strong> maison. Ma compagne va même faire une<strong>VAE</strong>, elle aussi, dans l’esthétique. Elle a un BEP, elle vafaire un BTS. »René ROMEZIN,Directeur de <strong>la</strong> maison de retraite Mon Repos, à Lezoux,son employeur« Il a le niveau. C’est évident »« La <strong>VAE</strong> m’a paru être <strong>la</strong> bonne filière pour lui. C’estle candidat idéal pour <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>. Il a suivi <strong>la</strong> formationBTS et juste raté l’examen. Dés qu’il aura le BTS, jepourrai lui ouvrir le concours pour qu’il entre dans<strong>la</strong> fonction publique hospitalière. Il a une expérienceprofessionnelle très riche. Je n’ai aucun doute sur sescompétences de management en cuisine. Mais c’estune démarche individuelle. C’est à lui de jouer ».18 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006


TémoignagesAccompagnateursChristine SAVANTRÉ,Conseillère <strong>VAE</strong> du dispositif académique de validationdes acquis (DAVA) de l’académie d’Amiens« Les candidats recherchent avant tout <strong>la</strong> reconnaissancepersonnelle de leur expérienceprofessionnelle »Depuis trois ans, Christine Savantré accompagneavec enthousiasme les candidats à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> dansl’académie d’Amiens. Un peu coach, un peu DRH,un peu tout, elle fait du sur-mesure pour ses candidatsqui se sous-estiment trop souvent. Un vraitravail de réparation.« La mobilité professionnelle est vraiment le fondementde <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>. Soit elle leur permet de gravir unéchelon, soit ils envisagent de changer d’activité. Raresd’ailleurs sont les sa<strong>la</strong>riés qui en parlent à leur entreprise.Moi, je recommande de le faire si <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion estbonne et quand le dossier est bouclé. Mais je penseque ce qui les motive le plus, c’est <strong>la</strong> reconnaissancepersonnelle de leur activité professionnelle. Ca se passed’abord entre eux et eux, même si c’est rarementformulé comme ça.Les candidats ont plutôt de mauvais souvenirs de leursétudes. La mise en notes lorsqu’ils constituent leurdossier s’apparente parfois à une mise en maux. C’estun travail de mémoire qui n’est pas toujours facile. Jeleur pose des questions sur leur métier. Je ne connaispas précisément chacun des 700 métiers qu’on est susceptibled’accompagner. J’ai beaucoup de candidats auCAP petite enfance, et au BTS d’assistante de directionmais aussi des bacs pros notamment en maintenancedes systèmes mécaniques automatisés (MSMA). Tousles candidats doivent être très précis dans leur dossiermême s’ils ont l’angoisse de <strong>la</strong> page b<strong>la</strong>nche. Pendanttrois à six mois, ils travaillent beaucoup. Ce<strong>la</strong> devientsouvent un projet familial. Moi, je les encourage. J’aiun taux de 95% de réussite. Les candidats ont plutôttendance à se sous-évaluer. Pour les préparer, je me réfèreconstamment aux référentiels des métiers. Ils sontrarement à 100% du référentiel, plutôt à 70 ou 80%. Jeme souviens d’une candidate qui vou<strong>la</strong>it le BTS de tourismeet qui ne l’a pas eu. Elle m’a appelé un jour pourme dire qu’elle avait eu 80% de ses unités en candidatlibre et que c’était grâce à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> qu’elle avait réussi.J’ai accompagné une autre candidate qui avait quittél’école en cinquième. Après avoir fait divers boulotset vécu un divorce, elle avait décidé de reprendre uneagence immobilière. Mais il lui fal<strong>la</strong>it le BTS de profes-sions immobilières. Elle l’a eu via <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>. Aujourd’hui,elle a décidé de faire un BTS de management d’unitéscommerciales.La <strong>VAE</strong>, c’est vraiment <strong>la</strong> formation tout au long de<strong>la</strong> vie. Tout ce qui est acquis l’est pour cinq ans. Alorsqu’on ait ou pas le diplôme, c’est 100% positif. C’est<strong>la</strong> prime au courage. Le seul fait d’écrire et de dire cequ’on a fait au travail aide à prendre conscience de sonparcours. D’ailleurs, avec mes trois ans d’accompagnement,je vais bientôt faire une <strong>VAE</strong> DESS de Mobilitéprofessionnelle ».Patrick BÈGUE,sous-directeur de <strong>la</strong> certification et de l’ingénierie del’AFPA« On aimerait bien être débordés par <strong>la</strong> demande »Patrick Bègue est chargé de coordonner toute l’actionde l’AFPA et l’interface avec ses directions régionalespour structurer <strong>la</strong> certification et <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> surles 280 diplômes qui sont sous sa responsabilité etqui, contrairement à l’Education nationale, n’existentpas en formation initiale. Il intervient dans dessecteurs comme le BTP, le tertiaire et l’industrie.« Je suis chargé de coordonner les travaux d’ingénieursspécialistes de <strong>la</strong> certification au sein de nosétablissements. L’AFPA offre 280 formations préparantà un titre professionnel dans 160 établissements.L’ingénierie d’un titre, ce<strong>la</strong> représente tous les documentset supports pédagogiques mis à <strong>la</strong> dispositiondu public dans nos stages et nos formations. Nous travaillonsde façon étroite avec le ministère de l’Emploi.Pour obtenir le titre, il y a plusieurs voies d’accès : <strong>la</strong><strong>VAE</strong>, le stage qualifiant, le contrat de professionnalisation...Nous recevons 155 000 personnes dans l’ensemblede nos formations et avons certifié en 200572 000 stagiaires avec un taux de réussite de 85 %. Sur<strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, nous avons reçu 15 000 personnes. Valider lesacquis de l’expérience est une grande avancée pourles personnes qui n’ont pas eu <strong>la</strong> chance de faire desétudes. Et les entreprises vont se servir de plus en plusde <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> pour développer les compétences de leurssa<strong>la</strong>riés, accompagner les reconversions et <strong>la</strong> mobilité,permettre des évolutions de parcours professionnels,tout comme dans les bassins d’emploi dans le cadre derestructurations économiques.Premier bémol : on est bien en dessous des enjeux19


en termes de flux de candidats et de communicationgrand public. Le gouvernement vient de demanderaux opérateurs (Education nationale, AFPA…) detripler le volume des candidats <strong>VAE</strong>, mais il faut pource<strong>la</strong> qu’il y ait amplification de l’information par lespouvoirs publics. On aimerait bien être débordés par<strong>la</strong> demande ! Nous n’avons pas encore de flux massifsqui nous poseraient des difficultés d’organisation. En2006, on va au moins doubler. La montée en charge sefera d’ici 2008. Mais elle posera <strong>la</strong> question de <strong>la</strong> formationdes jurys et de leur recrutement puisqu’ils ontau moins deux membres, et souvent jusqu’à quatre.Tous nos stagiaires sont mis en situation professionnelledevant un jury. Nous sommes les seuls à procéderainsi. C’est notre « marque de fabrique ». Cette modalitéest adaptée aux candidats et reconnue par lesentreprises. Un maçon va construire un mur, un technicieninformatique dépanner un ordinateur, etc…Sile candidat n’est pas admis au titre complet, il aura unevalidation partielle. Le taux de réussite en 2005 était de85% pour <strong>la</strong> totalité du diplôme. Ce qui est intéressantdans <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, c’est <strong>la</strong> logique de pédagogie de <strong>la</strong> réussite.Le candidat est sûr de partir au moins avec unevalidation partielle. Ensuite, il a cinq ans pour validerson titre complet. En général, ils le font dans <strong>la</strong> foulée.Le jury assortit toujours sa décision d’une préconisation: « On vous attribue deux certificats sur trois. Et onvous propose de faire un stage ou de vous perfectionnerdans tel domaine dans votre entreprise ». Il revientensuite faire valider ce certificat. Notre priorité 2006,c’est d’amener au titre tous ceux qui ont échoué à <strong>la</strong>validation totale. J’ai vécu très concrètement des validationsde candidats. C’est très émouvant de voir desgens qui ont entre 35 et 40 ans tenir, entre leurs mainsun diplôme pour <strong>la</strong> première fois de leur vie. »Directeurs des ressources hJean-Marie BARBOT,Directeur des ressources humaines du centre hospitalierde Versailles« Pour nous, <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> est un instrumentstratégique »A Versailles, Jean-Marie Barbot s’occupe de <strong>la</strong> carrièrede 1900 personnes (personnel non médical).En 2005, une trentaine de personnes se sont engagéesdans une démarche <strong>VAE</strong> avec le soutien del’établissement. Il a décidé d’utiliser de façon dynamiquele processus en mê<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> vision rétrospective- reconnaissance passée d’une expérience professionnelle- et surtout prospective - adaptation de <strong>la</strong>gestion des compétences aux modules de compétencesdéfinis dans le cadre de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>.« La <strong>VAE</strong> est une démarche individuelle mais aussi uneopportunité pour les hôpitaux de développer <strong>la</strong> gestionprévisionnelle des emplois et des compétences etd’ouvrir des perspectives d’évolution aux agents expérimentésmais peu familiers des concours. Pour nous,<strong>la</strong> <strong>VAE</strong> est un instrument stratégique. C’est même unedes principales actions de notre projet social 2005-2010. Nous avons donc décidé de soutenir les agentsengagés dans <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> parce que <strong>la</strong> procédure d’accèsau diplôme d’aide-soignant est un peu complexe.L’hôpital a un rôle de facilitateur notamment en matièred’information. J’ai donc réuni régulièrement ungroupe de travail composé de <strong>la</strong> Directrice des SoinsInfirmiers, <strong>la</strong> directrice de l’IFSI, d’un cadre supérieurde santé et de <strong>la</strong> psychologue du travail. Notrepremier objectif était de bien informer les agents. En2005, pour aider à une meilleure compréhension dunouveau dispositif, nous avons organisé trois réunionsd’information ouvertes à tous les agents et aux organisationssyndicales. Le personnel nous a notammentinterrogés sur les conditions de passage devant le juryqui était leur principal sujet d’inquiétude ainsi que surce que ferait l’hôpital en termes de carrière et de posteune fois le diplôme acquis.En mai, nous avons aidé à <strong>la</strong> préparation des livrets derecevabilité. Nous avons bâti des grilles pour aider lesagents à les remplir. Une vingtaine de candidats ontété recevables pour le diplôme d’aide-soignant, en trèsgrande majorité des femmes. Nous les avons aidés àpréparer leur dossier de prise en charge de l’accompagnement.Nous finançons également <strong>la</strong> formation obligatoirede 70 heures. Les premiers jurys se réunissenten 2006. Nous tenons à n’être que des facilitateurs, caril faut savoir jusqu’où l’on tient les personnes par <strong>la</strong>main, <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> devant rester une démarche individuelle.20 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006


TémoignagesumainesLa deuxième approche, prospective, me paraît encoreplus prometteuse : nous mettons en p<strong>la</strong>ce, avec <strong>la</strong> Directiondes Soins, les parcours professionnels qualifiantsau sein de l’hôpital en phase avec les référentielsde compétences définis par <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>.»Frédéric OGLIETTI,Directeur des ressources humaines de Nature et Découvertes« En termes de fidélisation, <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> a un effetextraordinaire »La chaîne Nature et Découvertes emploie 800sa<strong>la</strong>riés dont un quart de cadres. 600 personnestravaillent dans ses 61 magasins en France, lesautres dans ses deux entrepôts. Entreprise originaleen termes de management indissociable de sa démarchede protection de l’environnement, Natureet Découvertes a fait de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> un formidable outilde valorisation et de formation de ses sa<strong>la</strong>riés.Chez nous, <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> a un rôle tout à fait particulier parceque les sa<strong>la</strong>riés qui viennent nous rejoindre viennentparce qu’ils sont attirés par l’écologie et veulent mettreen adéquation leurs valeurs et leur cadre de travail.Beaucoup ont fait des études en lien avec leurs aspirationsmais n’ont pas réussi à les faire vivre au travail.Vous pouvez donc avoir deux collègues vendeursdont l’un a un CAP de coiffure et l’autre, un DEA debiologie marine. Ils viennent chez Nature et Découvertesparce que ce n’est pas une entreprise comme lesautres. Chaque année, 60 à 100 projets en faveur del’environnement sont financés par notre Fondation.Ici, les primes sont toujours collectives, jamais individuelles.devant les jurys en avril. Cette première expériencenous a donné envie de faire autre chose. Nous avonsproposé à tous les vendeurs un accompagnement parmétier, qu’ils soient hôtesses d’accueil, vendeurs, responsables-adjointset nous avons également créé ungroupe cadre pour tous les directeurs et directeursadjoints de magasins. Sur 60 cadres, 10 ont accepté.Nous nous sommes associés à l’université Lille 2 quia un Institut de management de <strong>la</strong> distribution. Ilsont été enthousiastes pour notre projet. Ils vont les accompagnerpour <strong>la</strong> licence et le premier niveau d’unmastère pour trois modules qu’ils vont valider de manière«académique» en recevant l’enseignement deprofesseurs d’université. Le reste se fera en <strong>VAE</strong>. Pourle financement, nous avons proposé un partage de <strong>la</strong>prise en charge du temps. La moitié des jours est prisesur leur RTT, le reste est financé par l’entreprise quifinance également 80% des coûts pédagogiques. Une<strong>VAE</strong> nous coûte 2500 euros par personne.S’ils échouent au jury, on les accompagnera à nouveau.C’est gagnant-gagnant. En termes de fidélisation,c’est extraordinaire. Dans le commerce, on nous regardecomme des extra-terrestres. Mes collègues medisent :‘Tes sa<strong>la</strong>riés vont partir ou demander des augmentations’.La réalité, c’est que <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> produit l’effetinverse, ça redynamise une personne et avec elle, unensemble de métiers. La <strong>VAE</strong> produit les mêmes effetsqu’un changement de job sans turn-over. Sur le lot,nous aurons peut-être des départs, mais ça fait partiede <strong>la</strong> vie de l’entreprise, et ce sera de bons départs,avec un message positif vers l’extérieur ».Plutôt que d’attendre des demandes individuelles sur<strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, j’ai proposé à tous les sa<strong>la</strong>riés un accompagnementpour <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> avec une condition d’anciennetédans l’entreprise de quatre ans. En 2005, j’ai proposéaux vendeurs de décrocher un BTS de managementdes unités commerciales. L’entreprise finance tout, lesformateurs, les dép<strong>la</strong>cements, les frais… Huit personnesont fait le pari. On a vu immédiatement l’effet surleur état d’esprit. Ils sont très reconnaissants à <strong>la</strong> société.Ils ont aussi redécouvert <strong>la</strong> richesse de leur métier àtravers le recensement de leurs compétences. C’est importantsurtout dans le commerce qui a <strong>la</strong> réputationd’être un métier facile que tout le monde peut faire,ce qui n’est pas vrai.Actuellement, ils finalisent leur dossier et passeront21


L’<strong>ANFH</strong> et <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> :de <strong>la</strong> stratégie à l’actionLes possibilités ouvertes par<strong>la</strong> validation des acquis ontsuscité un intérêt constant de<strong>la</strong> part de l’<strong>ANFH</strong>. Sans attendrel’instauration du dispositifde <strong>la</strong> validation des acquis del’expérience (<strong>VAE</strong>) par <strong>la</strong> loi demodernisation sociale de janvier2002, l’association a suiviet accompagné l’évolution dudispositif.Dès 1999, deux délégations régionalesde l’<strong>ANFH</strong> ont crée VALIPRO, site internetde référence sur <strong>la</strong> VAP (validationdes acquis professionnels), en partenariatavec des experts hospitaliers et del’Education nationale. En 2001, les travauxde l’Assemblée générale de l’AN-FH ont porté également sur le thème de<strong>la</strong> validation des acquis, en anticipant lepassage de <strong>la</strong> VAP (validation des acquisprofessionnels) à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> (validationdes acquis de l’expérience) entérinéepar <strong>la</strong> loi de modernisation sociale.Désormais, l’engagement de l’<strong>ANFH</strong>dans le dispositif <strong>VAE</strong> s’inscrit dans lep<strong>la</strong>n stratégique arrêté pour <strong>la</strong> période2004-2007 qui fixe, dans sapremière orientation intitulée «garantirl’égalité d’accès à <strong>la</strong> formation», commepriorité «d’accompagner <strong>la</strong> miseen œuvre de <strong>la</strong> Validation des Acquisde l’Expérience».Cette stratégie se décline au p<strong>la</strong>nopérationnel par différents dispositifsmis en œuvre, aux niveaux nationalet régional. Anticiper, accompagner,informer, former, sont les moteursde l’action de l’<strong>ANFH</strong> en matière de<strong>VAE</strong>.Des initiatives nationalesDes travaux paritairesLa mise en p<strong>la</strong>ce en décembre 2003d’un groupe de travail paritaire sur lethème de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, répondait à trois objectifs:1. mettre en œuvre des règles sur <strong>la</strong>problématique de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>,2. structurer l’accompagnement de <strong>la</strong><strong>VAE</strong> pour aider les agents dans leursdémarches3. établir un p<strong>la</strong>n de communicationautour de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>.Dans le cadre de ces missions, les actionsréalisées ont porté sur :• <strong>la</strong> communication, avec notamment<strong>la</strong> diffusion d’une p<strong>la</strong>quette d’informationgénéraliste sur le dispositif<strong>VAE</strong> dans le secteur sanitaire et socia<strong>la</strong>uprès de tous les agents de <strong>la</strong>fonction publique hospitalière, enfévrier 2005• une mission de veille et d’alerte surl’ensemble du dispositif <strong>VAE</strong>• un rôle technique pour préparer,discuter, valider l’ensemble des donnéesavant transmission aux instancespolitiques.Des actions de formationToujours en 2003, l’<strong>ANFH</strong> a contribuéà <strong>la</strong> mise en œuvre de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> pour lesdiplômes du secteur sanitaire et socialen réalisant une action de formationnationale, en lien avec le ministrère de<strong>la</strong> santé. Les objectifs de cette formationassurée par le Cnam / Institut MCVA(management, compétences, validationd’acquis) visaient à permettre auxstagiaires :• de connaître les principes, enjeux et<strong>la</strong> réglementation de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, définisdans le cadre de <strong>la</strong> loi de modernisationsociale de janvier 2002, ainsique les autres modes de validationdes acquis,• d’acquérir des outils afin de conseillerles agents intéressés par ces dispositifs,• d’intégrer ces dispositifs d’obtentionde titre, certificat ou diplôme dansles politiques sociales des établissementspublics de santé, sociaux etmédico-sociaux,• de donner des éléments au public cibleafin qu’il conseille les agents.Organisée en 2004 et 2005 dans 14régions, cette formation a permis deformer 120 stagiaires (DRH, chargésde formation, cadres de proximité).Elle a aussi été déclinée, sous <strong>la</strong> formed’action de formation régionale, danscinq délégations (<strong>ANFH</strong> Centre, Ilede-France,Lorraine, Midi-Pyrénées),réunissant une cinquantaine de participants.En parallèle, pour anticiper <strong>la</strong> montéeen charge des dispositifs individuels deformation, l’<strong>ANFH</strong> a mis en p<strong>la</strong>ce uneformation spécifique de 7 jours, destinéeà ses sa<strong>la</strong>riés, sur le thème «savoirconseiller, orienter et accompagner unagent hospitalier dans les démarchesde CFP (congé de formation professionnelle),BC (bi<strong>la</strong>n de compétences),<strong>VAE</strong>». Les six sessions qui se sont dérouléesde février 2004 à juin 2005ont permis de former soixante sa<strong>la</strong>riés.Les re<strong>la</strong>tions de l’<strong>ANFH</strong> avecles partenaires institutionnelsLa démarche <strong>VAE</strong> nécessite, par nature,<strong>la</strong> mise en synergie de différentspartenaires au sein de réseaux. Unedes pistes d’action de l’<strong>ANFH</strong> a doncconsisté à consolider des partenariatsavec des interlocuteurs institutionnels,au premier rang desquels le Ministèrede <strong>la</strong> santé.L’<strong>ANFH</strong> a participé à de nombreuxgroupes de travail en re<strong>la</strong>tion avec<strong>la</strong> DHOS (Direction de l’hospitalisationet de l’organisation des soins),en charge de l’ouverture à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> desdiplômes du secteur sanitaire (é<strong>la</strong>bo-22 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006


L’<strong>ANFH</strong> et <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>ration des référentiels d’activités et decompétences) :• Diplôme professionnel d’aide-soignant2004-2005• Diplôme professionnel d’auxiliaire depuériculture : 2005• Diplôme de préparateur en pharmaciehospitalière : 2005-2006.En liaison avec <strong>la</strong> DHOS, l’<strong>ANFH</strong> vaaussi contribuer à <strong>la</strong> formation desjurys, en organisant, courant 2006,une formation nationale pour les futursmembres des jurys <strong>VAE</strong> DPAS.Elle concernera 15 sessions, répartiessur tout le territoire, dans un partenariatassociant, au niveau régional, lesDRASS.Un accord cadre <strong>ANFH</strong> - Ministèredes personnes âgéesL’<strong>ANFH</strong> a signé le 27 juillet 2005 unaccord cadre avec le Ministère déléguéà <strong>la</strong> sécurité sociale, aux personnesâgées, aux personnes handicapéeset à <strong>la</strong> famille, re<strong>la</strong>tif à <strong>la</strong> formationet <strong>la</strong> qualification des personnels soignantsintervenant dans les établissementsmédico-sociaux d’hébergementpour personnes âgées dépendantes(EHPAD) et les hôpitaux locaux. Il viseà soutenir l’accès au DPAS, par le dispositifde <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, entériné par l’arrêtédu 25 janvier 2005.Cet accord prévoit une prise en chargede cette formation diplômante, sur <strong>la</strong>base d’un co-financement entre l’AN-FH et <strong>la</strong> Caisse nationale de solidaritépour l’autonomie (CNSA). Au titre dudispositif <strong>VAE</strong>, les actions suivantesentrent dans le cadre de ce co-financement:• l’accompagnement méthodologiquequi, selon les besoins du candidat,peut correspondre à une durée maximumde 24 heures, ou dans une versionrenforcée et personnalisée, êtrep<strong>la</strong>fonné à 94 heures• le module obligatoire de formationde 70 heures• <strong>la</strong> prise en charge des modulescomplémentaires, non validés par lejury <strong>VAE</strong> DPAS.Rappelons que le financement de cesformations vise à répondre à l’importantbesoin d’aides-soignants dans lesstructures d’hébergement pour personnesâgées, estimé à 10 000 aides-soignantspar an en fonction des départsà <strong>la</strong> retraite à venir.La poursuite des actionsen 2006En 2006, l’<strong>ANFH</strong> développe des actionsvisant à renforcer le pilotage et<strong>la</strong> coordination du dispositif <strong>VAE</strong> eninterne auprès des délégations régionaleset des sa<strong>la</strong>riés et, en externe,à destination des acteurs au sein desétablissements, des agents et des partenaires.Elle souhaite aussi renforcer sa p<strong>la</strong>ced’acteur de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> : en consolidantdeux axes essentiels qui sont <strong>la</strong> communicationsur le dispositif, et les aspectsre<strong>la</strong>tifs au financement, dans unsouci de c<strong>la</strong>rification et de lisibilité.Une communication plusstructuréeEn matière de communication externe,l’<strong>ANFH</strong> va structurer courant 2006son p<strong>la</strong>n de communication à destinationdes établissements, des agents de<strong>la</strong> fonction publique hospitalière et desservices déconcentrés de l’Etat afin deprésenter une vision globale du dispositif(outils, acteurs, suivi…). Le siteinternet de l’<strong>ANFH</strong> sera un support essentielde cette communication, avec<strong>la</strong> mise à disposition de documentstéléchargeables en ligne.En appui, des sa<strong>la</strong>riés de l’<strong>ANFH</strong> sontmobilisés pour créer des outils et desprocédures communes, permettant, àcourt terme, d’améliorer les pratiquesdans <strong>la</strong> gestion des dossiers de <strong>VAE</strong>et l’accompagnement des personnelshospitaliers concernés.Un financement c<strong>la</strong>rifiéConcernant le financement, comptetenu des différentes modalités de financementdéjà possibles, et des perspectivesd’accès à d’autres sources éventuellesde financement, dans le cadrede partenariat notamment avec lescollectivités territoriales, l’<strong>ANFH</strong> souhaitec<strong>la</strong>rifier les modalités de financement,dans le cadre d’une démarcheassociant ses instances politiques.Au p<strong>la</strong>n opérationnel, les instancespolitiques de l’<strong>ANFH</strong> ont égalementsouhaité promouvoir une approchequalitative de l’offre de formationconcernant certaines étapes du parcoursde <strong>VAE</strong>. Ainsi des procédures deréférencement d’organismes assurantl’accompagnement méthodologiquedu candidat à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, d’une part, et lemodule de formation obligatoire desdiplômes du secteur sanitaire, d’autrepart, ont été mises en p<strong>la</strong>ce. Elles visentà aider les agents dans le choix duprestataire en ayant l’assurance d’ungage de qualité pédagogique et deprofessionnalisme des intervenants.Ce référencement est effectué au niveaurégional et les listes d’organismessont disponibles auprès de chaquedélégation <strong>ANFH</strong> 1 .Par ces diverses contributions, l’<strong>ANFH</strong>entend soutenir <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, comme outilde promotion sociale, en favorisant lesévolutions personnelles et professionnellesdes agents et l’augmentation deleur niveau de qualification.Elle assure également un rôle de promoteurdu dispositif auprès des dirigeantset responsables de ressourceshumaines des établissements, afin defaciliter l’intégration de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> commeoutil performant de gestion des emploiset des compétences, et d’appui àl’évolution des métiers.1 www.anfh.asso.fr rubrique «vie des régions»23


24 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006


L’<strong>ANFH</strong> et <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>Comment financer les différentes étapes ?Demande institutionnelleà l’initiative de l’établissementDemande individuelleà l’initiative de l’agentACCOMPAGNEMENT METHODOLOGIQUE <strong>VAE</strong>facultatif mais vivement conseilléPossibilité de financement dans le cadredu p<strong>la</strong>n de formationFormation de type C - actions d’adaptationPossibilité de financement dans le cadre del’enveloppe 0.20% (CFP)avec une liste d’organismes 1 référencés parl’<strong>ANFH</strong>MODULE DE FORMATION OBLIGATOIRE- Aide Soignant - Auxiliaire de Puéricultureselon le diplôme viséPossibilité de financement dans le cadredu p<strong>la</strong>n de formationFormation de type C - actions d’adaptationPossibilité de financement dans le cadre del’enveloppe 0.20% (CFP)avec une liste d’organismes 1 référencés parl’<strong>ANFH</strong>Si le dossier d’accompagnement <strong>VAE</strong>a été accepté par le CGR*,l’<strong>ANFH</strong> s’engage à financer<strong>la</strong> formation obligatoire de 70 Hdemandée par l’agentMODULE(S) COMPLEMENTAIRE(S)après Jury <strong>VAE</strong> en cas de validation partielle* CGR : Comité de gestion régional du congé de formation professionnellePossibilité de financement dans le cadredu p<strong>la</strong>n de formationFormation de type B - étudespromotionnelles pour les diplômes entrantdans le cadre des Etudes Promotionnelles: liste arrêté par le décret du 5/04/1990 +Préparateur en Pharmacie Hospitalière etCAFERUIS)Possibilité de prise en charge dans le cadre del’enveloppe 0,20% (CFP) en fonction des critèresde prise en charge définis par <strong>la</strong> régionoupour les autres diplômes, titre ou qualificationFormation de type C - actions d’adaptationTypologie des formationsDéfinie à l’article 2 du décret n°90-319 du 5 avril 1990 :1 liste indicative de référence, mais non exhaustiveC - actions d’adaptation en vue de faciliter soit<strong>la</strong> titu<strong>la</strong>risation, soit l’accès à un nouvelemploi, soit le maintien de <strong>la</strong> qualificationrequise dans l’emploi occupé.B - études promotionnelles débouchant surl’accès aux diplômes ou certificats du secteursanitaire et social dont <strong>la</strong> liste est fixée pararrêté du ministre chargé de <strong>la</strong> santé.25


Ec<strong>la</strong>irage régionalLa <strong>VAE</strong>, un axe fort des politiques régionalesLes résultats de l’enquête, réaliséecourant 2005 auprès des délégationsrégionales, par le servicedu Développement de <strong>la</strong> Formationet des Compétences de l’<strong>ANFH</strong>, apermis d’identifier les principalesactions mises en œuvre.Plus <strong>la</strong>rgement elle révèle l’ouverturedes délégations vers des partenairesde proximité : institutions du champ de<strong>la</strong> <strong>VAE</strong> (PRC, DAVA, CARIF…) pour 14régions, Conseils régionaux, pour 10régions, autres OPCA pour 8 régions.Les services information - conseilLes PoinEn matière de politique régionaled’accompagnement et de communication,on dénombre 22 régions ayantorganisé des journées d’information àdestination des agents ou des directeurs,DRH et responsables formationd’établissements.3 régions ont été à l’initiative d’actionsrégionales sur le thème de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>. En2006, journées et actions régionalessur <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> sont d’ores et déjà programméesdans plusieurs régions.Selon le bi<strong>la</strong>n de l’enquête, d’autresopérations régionales de communicationont porté sur <strong>la</strong> diffusion d’informationsà destination des agents, oudes établissements, ou sur <strong>la</strong> publicationd’articles sur <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> dans leurpublication régionale…Une autre activité dominante des délégationsrégionales a concerné les réponsesaux demandes d’informationssur le dispositif (parcours <strong>VAE</strong>, rôle del’<strong>ANFH</strong>, textes juridiques, modalitésde prise en charge, adresses utiles…)et <strong>la</strong> transmission de documents auxagents : p<strong>la</strong>quettes <strong>ANFH</strong>, documentationsdes partenaires locaux…Pour une partie des demandes, l’activitédes délégations est particulièrementciblée sur l’orientation des agents versles points re<strong>la</strong>is conseils, les organismesvalideurs, ou des interlocuteursde leurs établissements (DRH).Cette enquête montre aussi que <strong>la</strong> miseen œuvre du <strong>VAE</strong> DPAS a été l’élémentdéclencheur d’un rapprochement entreles délégations régionales et lesDRASS, concrétisé par l’organisationde réunions et <strong>la</strong> formalisation de re<strong>la</strong>tionsde partenariat.Un financement du Conseil Régionalpour les établissementsdu LimousinDatant de 1992, l’information n’estpas nouvelle et pourtant, elle n’ajamais été autant d’actualité. En signantun partenariat avec le ConseilRégional, l’<strong>ANFH</strong> Limousin a jouéun rôle précurseur qui perdure enfaisant l’objet d’un renouvellementchaque année depuis maintenantplus de 13 ans.Ainsi une subvention, dont le montantcumulé avoisine aujourd’hui plusd’un million d’euros, est attribuée entotalité aux formations promotionnellesdes agents peu qualifiés qui sonten contact direct avec les personnesâgées des petites structures en zonesrurales. En c<strong>la</strong>ir, un million d’euros estaffecté en Limousin pour financer lesformations d’aides-soignants.Bien sûr <strong>la</strong> réglementation évolue et leConseil Régional a parfaitement comprisl’opportunité que peut représenter<strong>la</strong> Validation des Acquis de l’Expérienceprofessionnelle pour les diplômesde santé.Rappelons brièvement qu’en Limousin,le secteur sanitaire, médico-social etsocial tient une p<strong>la</strong>ce importante dansl’économie régionale (15,8 % de l’emploitotal contre 9 % au niveau national).La <strong>VAE</strong> constitue un outil majeurdans l’accès à des emplois qualifiéspour une région réputée «peu attractive»,et à terme, un moyen de recrutement«sûr» lorsque l’on sait que 30 %des agents vont partir à <strong>la</strong> retraite dansles dix prochaines années.CelluleInter ServicesPOUR LES DIPLÔMES DEL’EDUCATION NATIONALE(du CAP au BTS)D.A.V.A.Dispositif académique devalidation des acquisAvec l’Académie de Limoges :le G.I.P.-F.C.I.P.L’<strong>ANFH</strong> est membre duConseil d’OrientationDemi journée d’échanges entreDAVA et <strong>ANFH</strong>La <strong>VAE</strong> : <strong>la</strong> nouvelle demandedans le secteur de <strong>la</strong> santéComment y répondre ?Constats 2005 :Augmentation des prises en chargepar les employeurs.Délivrance de 242 notifications derecevabilité pour le DE d’éducateurspécialisé.Réalisation 2005 :Formation d’accompagnateurs etde membres de jury.Mise en p<strong>la</strong>ce d’une démarchequalité «<strong>VAE</strong> Plus»L’<strong>ANFH</strong> LIMOUSINL ES PRINCIPAUPOUR LEPROFESSIOND.RDirectionaffaires saniAvec <strong>la</strong> D.R.A.• Journée d’indes professireprésentan• Présentationdes responsétablisseme• Mise en p<strong>la</strong>écoles, de ltoire de 70• E<strong>la</strong>borationfinancemen• Echanges enées et infoDRASS.26 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006


L’<strong>ANFH</strong> et <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>ts Re<strong>la</strong>is ConseilsP.R.C.<strong>VAE</strong>ET SES PARTENAIRESX CERTIFICATEURSS DIPLÔMESNELS DE SANTÉ.A.S.S.régionale destaires et socialesS.S. (pour le DPAS)formations auprèsonnels avec unt de <strong>la</strong> DHOSdu dispositif auprèsables formation desnts <strong>ANFH</strong>/DRASS.ce, avec lesformation obliga-H.et suivi du dossier det CNSAn continu des donrmations<strong>ANFH</strong>/Services des instancespubliques régionalesLe CONSEIL REGIONALet <strong>la</strong> D.R.T.E.F.P.(Direction Régionaledu Travail de l’Emploi etde <strong>la</strong> FormationProfessionnelle)Forum sur <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>POUR LES DIPLÔMES DEL’ENSEIGNEMENTSUPÉRIEUR(DUT, Licence, Master)S.U.I.O.Service universitaired’information et d’orientationS.U.F.O.P.Service universitaire deformation permanenteC.N.A.M.Conservatoire nationaldes arts et métiersFort de ce constat, l’<strong>ANFH</strong> s’est positionnéepour consolider l’aide financièreapportée par le Conseil Régional, etpermettre ainsi de prendre égalementen charge les formations d’accompagnementà <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, <strong>la</strong> phase dite dumodule de formation obligatoire de«70 heures», et les modules complémentairesaprès passage devant le jurypour le diplôme professionnel d’aidesoignant.Cette question sera soumise à <strong>la</strong> prochaineCommission des Finances duConseil Régional pour une éventuelleapplication à partir de 2006. Affaireà suivre…B. MARADENE-CONSTANTDéléguée régionale <strong>ANFH</strong> Limousin(novembre 2005)<strong>VAE</strong> : Une démarche qualitéen Basse-NormandieDepuis mars 2005 <strong>la</strong> délégation<strong>ANFH</strong> de Basse-Normandie est engagéedans une démarche qualité,avec l’ensemble des OPCA de <strong>la</strong>région, au sein d’un groupe de travailinitié par le Conseil Régional.Devant le développement des diplômesaccessibles par voie de <strong>VAE</strong>, lesorganismes financeurs cherchent às’assurer que les prestations fourniespar les accompagnateurs et les valideursrépondent bien à des critèresde qualité, de bonnes pratiques, auxbesoins des bénéficiaires et que lesmoyens financiers en jeu sont utilisésà bon escient.Recenser les organismes valideurs etaccompagnateurs, connaître leurs basestarifaires, l’organisation, le fonctionnementdes jurys, les règles derecevabilité fut le premier objectif denos travaux. Cette démarche a aussiconduit les financeurs à faire le pointsur les limites de leur financement.Le groupe de travail a é<strong>la</strong>boré unquestionnaire d’enquête portant :- sur <strong>la</strong> pratique, ou non, d’un «avis depertinence» avant recevabilité du dossieret sur les règles de recevabilité, lesliens avec les Points Re<strong>la</strong>is Conseils ;- sur <strong>la</strong> définition de <strong>la</strong> prestation d’accompagnement: les étapes, <strong>la</strong> forme,<strong>la</strong> méthodologie, <strong>la</strong> chronologie, <strong>la</strong>durée et, détail important à connaîtrepour apprécier le rapport qualité/prix,les services individuels ou collectifs(entretien avec un expert, atelier d’écriture,aide à <strong>la</strong> présentation devant lejury, entretien bi<strong>la</strong>n et perspective, lespropositions en cas de validation partielle).Une rencontre avec l’ensemble de cesacteurs régionaux montre une grandedisparité de pratiques. Les valideurs,chacun dans sa partie, ont essayé demonter un dispositif de validation répondantaux diplômes et aux jurys, enpionniers et avec les moyens du bord.Les candidats viennent directementrencontrer les valideurs sans être passéspar un Point Re<strong>la</strong>is Conseil ou bienceux-ci leur font parvenir des fiches decandidats qui ne se présentent jamais.Les liens avec les PRC sont à resserrer.Dans le domaine de <strong>la</strong> santé, raressont les candidats qui y font appel.Un travail de mise en cohérenceLes valideurs confirment <strong>la</strong> prépondérancedes demandes de validationpour des certifications relevant desservices : les demandes émanant dessecteurs de l’industrie et du bâtimentsont très faibles. Au contraire, l’Universitéconstate une forte demandepour les diplômes techniques, ce quipeut s’expliquer par le lien plus évidententre métier et diplôme.La question de l’avis de pertinencen’est pas tranchée. On assiste à unedivergence entre les valideurs et les financeurs.Les premiers estiment qu’il ya un risque à faire un pronostic, avecl’effet pervers de <strong>la</strong>isser penser que cetavis pourrait se substituer à celui dujury. Les seconds estiment qu’il s’agitd’une information sur <strong>la</strong> pertinence de<strong>la</strong> démarche, du choix et des chancesde réussite. Un compromis régionalsur cette étape s’intitulera «diagnosticpartagé sur l’expérience».27


Ec<strong>la</strong>irage régionalLes valideurs reconnaissent qu’un travailde formation des membres du juryreste à faire pour en finir avec l’évaluationdes connaissances et passerà <strong>la</strong> validation des acquis de l’expérience.De nombreux valideurs ont untravail pédagogique à fournir auprèsdes jurys, pas toujours enthousiastespour valider des parcours non conventionnels.La DRASS de Basse-Normandie, pourfaire face à l’affluence des demandesde validation de DPAS et bientôtd’autres diplômes, envisage d’externaliserl’ensemble de l’activité <strong>VAE</strong>.Les autres ministères au contraire, profitentde <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> pour se repositionnerdans leur rôle de certificateurs et devalideurs.Le travail sur <strong>la</strong> cohérence et l’efficacitédes prises en charge des dossiersde <strong>VAE</strong> est engagé par l’ensemble desacteurs.Une brochure sur l’état des lieux de<strong>la</strong> <strong>VAE</strong> en Basse-Normandie est enpréparation pour matérialiser ce pointd’étape. Il reste à former les membresdes jurys et l’engagement de l’<strong>ANFH</strong>dans ce domaine est <strong>la</strong> preuve de sapréhension et de sa compréhension duterrain.Dominique CANTAISDélégué régional <strong>ANFH</strong> - Basse Normandie(novembre 2005)Une politique régionale d’accompagnementdu dispositif<strong>VAE</strong> en <strong>ANFH</strong> AlpesLa mise en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> s’inscritdans une exigence de qualité. S’engagerdans une telle démarche est toutaussi impliquant, voire plus, que de recourirà <strong>la</strong> voie c<strong>la</strong>ssique de délivrancedes diplômes.Travailler en partenariatLes délégations régionales Alpes etRhône ont été associées aux travauxconduits par <strong>la</strong> DRASS tout au long del’année 2005. Elles ont trouvé tout naturellementauprès de <strong>la</strong> DRASS RhôneAlpes un partenaire fortement impliquésuivant une logique qualité identiqueà <strong>la</strong> leur. Les délégations <strong>ANFH</strong> Alpeset Rhône se mobilisent aussi pour rapprocherdes partenaires institutionnelscomme le Conseil Régional.Construire une prise en chargeglobaleLes bases techniques posées, il convenaitd’installer <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> dans les établissementspublics de santé, sociauxet médico-sociaux, en direction desétablissements et des personnels. Troisétapes essentielles structurent cette démarche:informer, renseigner, communiquerL’<strong>ANFH</strong> Alpes a organisé quatre journéesdépartementales pour présenteraux personnels <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> et principalement<strong>la</strong> <strong>VAE</strong> des professions de santé.Puis <strong>la</strong> délégation a consacré à cethème une réunion des responsablesde formation.Les personnels de <strong>la</strong> délégation sontmobilisés pour offrir aux établissementset aux agents un espace d’information.Une journée est programméeen Drôme Sud début 2006, pourpoursuivre le travail de communicationentrepris.dégager des ressourcesEn l’absence de congé <strong>VAE</strong> pour <strong>la</strong>fonction publique hospitalière, il étaitimportant de mobiliser les ressourcesexistantes ou d’en réorienter certaines.Ainsi, dans le cadre de son p<strong>la</strong>n régionald’actions 2006, financé sur fondsmutualisés, <strong>la</strong> région Alpes a réorientéles actions de remise à niveau prévuesdans le dispositif Formation Généralede base, en intégrant l’acquisitionde compétences de communicationécrite, nécessaires aux agents pourrenseigner le dossier de présentationde leur expérience, et de communicationorale, en support à <strong>la</strong> prestation àfournir lors du passage devant le jury.D’autres ressources sont dédiées àl’accompagnement des personnels.Pour assurer au plus grand nombred’agents demandeurs de <strong>VAE</strong> un accompagnement,les régions <strong>ANFH</strong>Alpes et Rhône, ont décidé de mobiliserles ressources internes des établissements(cadres de santé, responsablesde formation….) et de former lesagents sur des fonds régionaux.Une action de formation régionale aété mise en p<strong>la</strong>ce avec le CAFOC ennovembre 2005, une autre est programméeen 2006. En complément,le Conseil Pédagogique régional vatravailler à <strong>la</strong> constitution d’un réseaudes accompagnateurs.Cet effort de formation sera soutenupar l’<strong>ANFH</strong> Alpes probablement bienau-delà de 2006. Ainsi de nombreuxétablissements et notamment des établissementsde petite taille vont-ilspouvoir offrir un accompagnementaux personnels qui s’engagent dansune démarche <strong>VAE</strong>.Naturellement, pour compléter sonoffre de services, l’<strong>ANFH</strong> Alpes engageune procédure de référencementdes organismes qui proposeront unaccompagnement de 24 heures auxagents, n’ayant pas trouvé de solutionsinternes (fiche synthétique de l’actionde formation page ci-contre).aider à <strong>la</strong> production de <strong>la</strong> normeComme toutes les délégations régionalesde l’<strong>ANFH</strong>, <strong>la</strong> région Alpes aprocédé au référencement des organismesde formation qui proposent <strong>la</strong>formation obligatoire du module de 70heures pour le <strong>VAE</strong> DPAS. Soucieusede trouver un coût moyen qui permetteune prise en charge de qualité pourun nombre maximum de demandeurs,elle a travaillé pour é<strong>la</strong>borer un cadrede référence qui prenne en compte cescontraintes.Elle agira avec le même état d’esprit etune volonté identique pour le référencementdes organismes proposant uneoffre d’accompagnement méthodologique<strong>VAE</strong>.Cependant, des interrogations demeurent,en particulier pour le <strong>VAE</strong> DPAS,car même si les coûts sont maîtrisés,<strong>la</strong> question du financement reste poséeavec force, dans <strong>la</strong> perspective del’ouverture progressive à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> denouveaux diplômes des professionssanitaires et sociales.Martine CLERCPrésidente de l’<strong>ANFH</strong> Alpes28 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006


L’<strong>ANFH</strong> et <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>FICHE SYNTHETIQUEFORMATION A L’ACCOMPAGNEMENT DANS LE CADRE DE LAVALIDATION DES ACQUIS DE L’EXPERIENCE (V.A.E)Nature de l’actionAction régionale <strong>ANFH</strong> AlpesAction régionale sur fonds mutualisésContexteConditions de priseen chargeLa Validation des Acquis de l’Expérience se met en p<strong>la</strong>ce pour les formations diplômantes dessecteurs sanitaire, médico-social et social. Les agents qui s’engagent dans cette démarchepeuvent bénéficier d’un accompagnement méthodologique p<strong>la</strong>fonné à 24 heures.Il s’agit de leur apporter une aide pour renseigner le dossier de présentation, préparerl’entretien avec le jury et <strong>la</strong> poursuite de l’action après jury en cas de non obtention de toutesles unités de compétences requises.Frais pédagogiques pris en charge sur crédits régionaux par <strong>ANFH</strong>. Frais annexes (dép<strong>la</strong>cement,hébergement, repas) à prendre sur enveloppe budgétaire formation des établissements.Durée de <strong>la</strong> formation 3 jours (2 + 1)Objectifs A l’issue de <strong>la</strong> formation, les stagiaires seront capables de :•Mettre en œuvre les modalités d’intervention de l’accompagnement dans une procédure deValidation des Acquis de l’Expérience,Traiter les aspects réglementaires du dispositif général de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> et les aspects particuliersre<strong>la</strong>tifs à chaque diplôme,Réaliser une étude de faisabilité et une aide au choix de <strong>la</strong> certification se caractérisantnotamment par l’analyse de l’adéquation entre expérience et certification envisagée,Préparer le candidat à <strong>la</strong> certification par <strong>la</strong> mise en œuvre des compétences suivantesIdentifier des activités significatives au regard de <strong>la</strong> certification,Mener, avec le candidat, un entretien descriptif desdites activités,Donner au candidat les outils méthodologiques pour qu’il traduise les activités encompétences attendues dans le sens de <strong>la</strong> certification,Mobiliser le candidat pour qu’il suive les préconisations du jury.•••••••Personnels concernésCette action de formation est destinée aux agents hospitaliers qui seront accompagnateurs(trices)en interne pour les agents de leur propre établissement, ou qui seront également positionnésen qualité d’accompagnateurs(trices) pour les personnels d’autres établissements.Cette deuxième possibilité est exclusivement offerte aux agents travail<strong>la</strong>nt dans desétablissements disposant d’un numéro d’activité et déc<strong>la</strong>rés organismes de formation. Accompagnateurs <strong>VAE</strong> des IFSI, Cadres des services en charge de l’information etl’orientation en <strong>VAE</strong>, Conseillers du service formation …29


Point de vue de composantes«LA <strong>VAE</strong>, UN DISPOSITIF QUI RECONNAIT L’ACQUISITION DE SAVOIRS ET LACONSTRUCTION DE COMPETENCES AU TRAVAIL OU DANS LA VIE SOCIALE»La <strong>VAE</strong> est une possibilité pour les professionnels engagésdans <strong>la</strong> vie active depuis 3 ans au moins, d’accéder à un diplômeen faisant <strong>la</strong> preuve de leur compétence. Sur le fond,<strong>la</strong> <strong>VAE</strong> porte ainsi <strong>la</strong> compétence et <strong>la</strong> qualification à desniveaux équivalents. Elle reconnaît ainsi à l’individu <strong>la</strong> capacitéd’apprendre ailleurs et autrement que sur les bancsd’une école, comme elle reconnaît à l’entreprise sa dimension«apprenante». Une voie alternative pour obtenir un diplômePour nous, militants CFDT, il est évident que ce dispositif, pour lequelnous avons milité et continuons de le faire, doit s’insérer peu àpeu aux côtés d’autres modes plus c<strong>la</strong>ssiques d’accès au diplôme.La formation tout au long de <strong>la</strong> vie, ne doit pas rester au stade duconcept ou un pur gadget théorique : <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> s’appuie sur cetteconception de <strong>la</strong> formation tout au long de <strong>la</strong> vie qui permet dere<strong>la</strong>tiviser le poids de <strong>la</strong> formation initiale et de répondre à uneapproche individualisée des parcours de qualification. Elle offrenotamment aux personnes sans diplôme, ce Droit Individuel d’accèsà <strong>la</strong> qualification en faisant reconnaître leurs compétences,acquises au travail ou dans leur vie sociale, et <strong>la</strong> prise en comptede leurs aspirations à évoluer à titre personnel et professionnel.Aujourd’hui <strong>la</strong> validation des acquis de l’expérience s’appliquedéjà à tous les diplômes, titres à finalité professionnelle délivréspar l’Etat ou par des organismes privés, certificats de qualificationdes branches professionnelles (enregistrés dans le répertoire nationaldes certifications professionnelles). Les métiers de notre champprofessionnel, en particulier ceux du soin, vont progressivementdevenir accessibles par cette voie alternative.Le diplôme professionnel d’aide soignant en est enfin une des premièresillustrations. C’est au travers de sa mise en œuvre, possibleréglementairement depuis janvier 2005 seulement, que nous observonsà <strong>la</strong> fois des attentes fortes mais aussi, toutes les résistancesde professionnels, parfois de bonne foi, qu’il faudra vaincreen prouvant que <strong>la</strong> validation d’acquis est un processus sérieux eté<strong>la</strong>boré qui ne brade pas les diplômes.En effet, pour beaucoup de ses détracteurs, parce qu’elle représenteune dispense de formation, <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> remettrait en question<strong>la</strong> valeur du diplôme et de <strong>la</strong> formation c<strong>la</strong>ssique ! Est-il encorenécessaire de préciser que le diplôme ainsi obtenu aura <strong>la</strong> mêmevaleur que celui acquis par les voies sco<strong>la</strong>ires et universitaires, à <strong>la</strong>formation professionnelle continue et à l’apprentissage ?Rappelons à ce propos que <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> suppose que les connaissancesdéc<strong>la</strong>rées et les compétences décrites par le candidat soientattestées par un jury. Il n’y a pas lieu de craindre d’ailleurs queles jurys de <strong>VAE</strong> se révèlent plus <strong>la</strong>xistes que les jurys d’examens! Il nous faut d’ores et déjà nous préoccuper de l’information, de<strong>la</strong> formation et de l’accompagnement de ces jurys pour éviter lestentatives qui ne manqueront pas de se faire jour de «transformer»les jurys de validation en jurys d’examen bis !incluant un véritable accompagnement mais aussi de formationscomplémentaires touchant aux connaissances générales et fondamentalesapparaît comme une évidence.En effet, il serait contraire à l’intérêt des individus de considérerque <strong>la</strong> validation puisse se substituer sans processus d’accompagnementà <strong>la</strong> formation au risque de compromettre leur positionnementprofessionnel et leur avenir. La question du financementL’<strong>ANFH</strong> s’est investie dans le soutien des dispositifs de formationindividuelle et <strong>la</strong> prise en compte des parcours professionnels. A<strong>la</strong> CFDT, nous y participons plus qu’activement par nos prises deposition et dans <strong>la</strong> dynamique d’information des militants d’établissementsqui rencontrent et conseillent les agents dans les permanences.Cependant, <strong>la</strong> question du financement de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> reste posée.Aujourd’hui le candidat qui s’engage dans une démarche de <strong>VAE</strong>doit à <strong>la</strong> fois se préoccuper de valoriser au mieux son expériencemais il doit aussi rechercher différents modes de prise en charge.A l’heure actuelle, l’offre, lorsqu’elle existe est très segmentée et ilfaut avoir beaucoup d’imagination pour concevoir à <strong>la</strong> fois «p<strong>la</strong>nde financement» et parcours le plus cohérent possible.Dans notre secteur, l’exemple de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> du diplôme professionneld’aide-soignant illustre bien cette problématique. Entre le financementde <strong>la</strong> phase d’accompagnement de 24 h - qui n’est pasprévu - en passant par ceux du module de formation obligatoirede 70 heures puis des modules menant au diplôme final, il serait,illusoire, au risque de faire échouer tout le dispositif, de penserque le CFP puisse principalement absorber les masses nécessairesà tous ces projets. Bien que <strong>la</strong> démarche de <strong>VAE</strong> reste individuelle,nous pensons à <strong>la</strong> CFDT qu’elle doit s’inscrire dans <strong>la</strong> politiquepromotionnelle des établissements. Elle doit être déclinée dans unprojet social négocié avec les organisations syndicales. Elle a sapleine p<strong>la</strong>ce parmi d’autres dispositifs existants et doit être intégréeau p<strong>la</strong>n de formation.L’<strong>ANFH</strong>, s’est résolument engagée dans le développement de<strong>la</strong> <strong>VAE</strong>. Aujourd’hui, les défis sont doubles : information aide etconseil aux candidats, afin de proposer aux agents des parcoursde formation adaptés à leur situation ; et une capacité à mobiliserles fonds nécessaires à leur réussite.Il s’agit, une fois encore, de favoriser l’égalité d’accès à <strong>la</strong> promotionsociale, préoccupation commune à toutes les composantesde l’association.Philippe MARAIS - Jean-C<strong>la</strong>ude BAYLEQuant à <strong>la</strong> prise en charge des projets des agents engagés danscette voie, il existe une telle diversité des trajectoires individuellesque ce<strong>la</strong> contraindra certainement à l’é<strong>la</strong>boration de parcours «à<strong>la</strong> carte». La construction de parcours de formation sur mesure30 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006


L’<strong>ANFH</strong> et <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>«LA <strong>VAE</strong>, UN DISPOSITIF QUI S’INSCRIT DANS LAFORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE»La <strong>VAE</strong> est un outil extraordinaire de développement individuelet néanmoins collectif. Tout le monde en convient, oupresque. La CFTC n’a aucun état d’âme à ce sujet, tant auniveau confédéral qu’au niveau de <strong>la</strong> fédération CFTC santéet sociaux. Le concept de formation tout au long de <strong>la</strong> vie estfortement défendu par <strong>la</strong> confédération CFTC. Il devra êtredécliné dans le champ de <strong>la</strong> fonction publique hospitalièresur le fond et ensuite sur <strong>la</strong> forme avec <strong>la</strong> définition de chaqueoutil dont <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>.La CFTC Santé et Sociaux a, dès 2002, débattu de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> enconseil fédéral. Les conseillers ont d’ailleurs été éc<strong>la</strong>irés par diversesinterventions préa<strong>la</strong>bles dont celle de l’<strong>ANFH</strong>. La motion quis’en suivit, reste fondamentale et toujours d’actualité.«Le conseil estime que <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> est un dispositif dans lequel nousnous inscrivons afin de reconnaître <strong>la</strong> formation tout au long de <strong>la</strong>vie et ainsi de valoriser <strong>la</strong> compétence des personnes. Néanmoins,nos positions doivent être différenciées selon les secteurs, les métiers,les diplômes et l’avancée des travaux en cours. Il nous fautfaire là des différences entre les professions, à ce jour, à caractèreréglementé et dont on ne peut accepter <strong>la</strong> validation d’exerciceillégal. Ce qui impose un passage de diplôme et <strong>la</strong> nécessité pourvalider certains modules que les référentiels soient construits enamont de cette expérience pratique connue. Pour les autres diplômes,cette voie qualifiante, en référence à <strong>la</strong> loi de modernisationsociale, peut être acquise. Au-delà, <strong>la</strong> Fédération souhaite que lescandidats à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> soient accompagnés dans leurs démarches parun tuteur formé».Depuis, des développements ont abouti à préciser <strong>la</strong> notion demodule obligatoire pour le «cœur de métier» avec évaluation desconnaissances (et non pas une simple évaluation du temps de présencecomme pour <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> du DPAS), <strong>la</strong> nécessité d’un dialoguesocial de qualité respectueux des consultations réglementaires et<strong>la</strong> nécessaire valorisation de l’engagement du tuteur. Des moyensfinanciers doivent être dégagés et <strong>la</strong> réglementation doit évoluer.Sur ces fondements, <strong>la</strong> CFTC soutient l’<strong>ANFH</strong> dans ses différentesdémarches d’accompagnement de l’outil. C’est un vote sans équivoquepour le projet stratégique 2004-2006, <strong>la</strong> participation auxanalyses d’enquêtes, etc.Le soutien inconditionnel à l’objectif de développement des outilsde formation ne nous contraint pas à une absence de critique.Aujourd’hui, il n’existe pas de passerelles entre les différents outilsqui satisfassent l’exigence d’un réel parcours de formation sur plusieursannées. Demain, il ne faudrait pas que <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> devienne unevoie privilégiée de promotion au détriment de celle de <strong>la</strong> formationpromotionnelle ou de celle des promotions statutaires.Dans ce contexte de changement, <strong>la</strong> CFTC pense qu’il est opportunde refonder les organisations et milite pour une recompositiondes outils mais aussi des systèmes.On sait que l’<strong>ANFH</strong> doit évoluer.On sait qu’elle doit satisfaire aux exigences d’agrément en tantqu’OPCA. Pour autant, doit-on se satisfaire d’une mutation a minima? Ne doit-on pas plutôt, profiter du nécessaire accord préa<strong>la</strong>blepour donner un sens à cette évolution initiée en 2002 avec <strong>la</strong><strong>VAE</strong>, confortée en 2003 par l’Accord National Interprofessionnelet validée par <strong>la</strong> loi du 4 mai 2004 ? La CFTC le pense.Ce d’autant qu’il y a urgence à «protéger» les moyens financiersde <strong>la</strong> formation dans un contexte pour le moins tendu sinon explosif.Il y a bien une obligation faite aux établissements mais aucunesanction ne peut être donnée aux établissements qui ne satisfontpas à ces obligations. Quand bien même le chef de file de <strong>la</strong> FHFau conseil d’administration de l’<strong>ANFH</strong> considère que <strong>la</strong> formationa un caractère sacré dans <strong>la</strong> fonction publique hospitalière, il y aaujourd’hui danger.Si on lie les deux mots «sacré» et «refondation», on pourrait définirl’enjeu actuel par cette image. Le challenge serait, sur <strong>la</strong> based’une ancienne église primitive, de construire une cathédrale. Onutiliserait les fondations de l’ancien bâtiment. On ne changeraitpas <strong>la</strong> vocation de l’édifice. On ferait référence à ses promoteurs.Mais on ferait plus grand, plus <strong>la</strong>rge.On accueillerait plus de monde et sa hauteur ferait qu’elle seraitvue par chaque agent quel que soit son établissement d’affectation.C’est là que se détermineraient les règles mises en œuvredans chaque région avec des re<strong>la</strong>is de proximité.C’est à ce prix que l’action de formation constituera vraiment unélément fondamental des droits de l’agent. C’est une des conditionsde <strong>la</strong> dignité au travail qui permet à chacun de réaliser sesobjectifs personnels, de s’épanouir selon ses aptitudes et ses aspirationsà plus de compétences.Fédération CFTC Santé et SociauxRester vigi<strong>la</strong>ntsA l’heure où il faut refonder <strong>la</strong> formation pour mettre en œuvre ceconcept de «formation tout au long de <strong>la</strong> vie», il y a lieu d’être vigi<strong>la</strong>ntà ne pas se satisfaire d’une simple transposition du droit «privé»par juxtaposition des outils (<strong>VAE</strong>, DIF) au risque de construire«une usine à gaz» inefficace. Hier on a vu des effets pervers dansl’utilisation des outils de formation à visée collective (le p<strong>la</strong>n deformation avec sa composante promotionnelle) et ceux à viséeindividuelle (le CFP).31


Point de vue de composantes«LA <strong>VAE</strong>, UNE DÉMARCHE NOVATRICE DE FORMATION»Pour le moment, il est difficile de dresser un bi<strong>la</strong>n précisde <strong>la</strong> mise en œuvre de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> dans le secteur de <strong>la</strong> FonctionPublique Hospitalière. Un bi<strong>la</strong>n officiel, par les DRASSou le CSPPM 1 , nous manque aujourd’hui. Les informationspartielles qui nous remontent, qu’elles soient issues des régions,des pôles ressources ou de nos organisations syndicales,<strong>la</strong>issent à penser que <strong>la</strong> connaissance du dispositif, ence qui concerne les métiers de <strong>la</strong> santé et de l’action sociale,a besoin de s’amplifier.Des difficultés importantes découragent les candidats à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>.Ce<strong>la</strong> peut s’expliquer par plusieurs facteurs : une légis<strong>la</strong>tion pasachevée, nous n’avons pas dans <strong>la</strong> Fonction Publique Hospitalièrede droit à congé <strong>VAE</strong> c<strong>la</strong>irement ouvert ; pas d’existence de dispositifd’accompagnement pour <strong>la</strong> préparation et le soutien dudossier <strong>VAE</strong> ; pas de garantie de faire le module obligatoire entrele dépôt de dossier et le passage devant le jury ; pas de garantied’être prioritaire dans les p<strong>la</strong>ns de formation pour compléter lesmodules non validés.Pour <strong>la</strong> CGT, <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> s’inscrit pleinement dans notre revendicationd’un nouveau statut du travail sa<strong>la</strong>rié. C’est pour nous un droit individuel,attaché au sa<strong>la</strong>rié. La <strong>VAE</strong> relève de l’initiative du sa<strong>la</strong>rié,mais l’établissement doit pouvoir en favoriser l’accès, que ce<strong>la</strong>réponde ou non aux besoins de l’établissement. Nous ne sommespas dans une adaptation d’emploi, de poste de travail, mais biendans l’acquisition de qualification s’appuyant sur l’expérience acquiseet permettant un déroulement de carrière. La <strong>VAE</strong> : une opportunité pour les sa<strong>la</strong>riésLa <strong>VAE</strong> est-elle acceptée pour les métiers réglementés ? De réellesappréhensions sur une dévalorisation du diplôme et sur <strong>la</strong> suppressionde <strong>la</strong> formation qualifiante initiale sont présentes dans lesdébats, pourtant <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> est une nouvelle voie d’accès aux mêmesdiplômes… D’autres notent une information insuffisante et certainssoulignent que le parcours <strong>VAE</strong> est un vrai «parcours du combattant».La <strong>VAE</strong> doit être une opportunité pour les sa<strong>la</strong>riés et nonpour les employeurs. C’est un véritable droit du sa<strong>la</strong>rié. Le souhaitque <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> se déroule sur le temps de travail est réaffirmé. La <strong>VAE</strong>ne doit, en aucun cas, se substituer à <strong>la</strong> promotion professionnellepour le secteur public.L’ouverture de p<strong>la</strong>ces supplémentaires dans les centres de formationest indispensable. Non seulement les quotas de formationdoivent être augmentés, mais surtout être accompagnés d’une politiqued’attractivité pour les étudiant(e)s (revalorisation des boursesd’études ou réelle reconnaissance du statut du «sa<strong>la</strong>rié étudiant»),mais aussi pour nos professions, avec des budgets pour lebon fonctionnement de ces instituts de formation et pour une priseen charge de tous les sa<strong>la</strong>riés qui s’engagent dans une formationqualifiante, quel qu’en soit le mode (promotion professionnelle,études promotionnelles, <strong>VAE</strong>…). <strong>VAE</strong> DPASPour <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> des aides-soignants, les 70 heures ne permettent qued’aller déposer son dossier !Le premier, c’est le dossier de recevabilité administrative de <strong>la</strong> vérificationdes temps (3 ans de travail) ; le second, c’est le dossierqui permet d’étudier les acquis. Personne n’a de diplôme au boutde 70 heures ! …En matière de formation, deux éléments sont à prendre en compte.D’une part, <strong>la</strong> reconnaissance d’une formation pour un travailspécifique auprès des personnes âgées, et d’autre part, <strong>la</strong> gratuitédes études qui doit être réaffirmée.Une série de propositionsPour <strong>la</strong> CGT, il convient :• De demander <strong>la</strong> transformation ou <strong>la</strong> création des postes nécessairespour intégrer ces nouveaux diplômés ;• De demander aux cellules de formation de donner aux sa<strong>la</strong>riéstoutes les informations nécessaires pour qu’ils puissent, enconnaissance de cause, choisir le mode d’acquisition d’un diplômeen adéquation avec leur projet personnel et professionnel;• De demander dans tous les établissements, publics et privés,l’ouverture de négociations afin de garantir les financementsde <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> et, notamment, le financement des 70 heures obligatoirespour les Agents des Services Hospitaliers leur permettantde déposer le volet 2 du dossier <strong>VAE</strong> aide -soignant ;• De revendiquer que <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> fasse l’objet d’une négociationannuelle entre les organisations syndicales représentatives etles employeurs pour <strong>la</strong> création de moyens nouveaux (temps– financement) ;• De demander l’ouverture de négociations au niveau nationa<strong>la</strong>fin d’obtenir les moyens nécessaires à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> en termes d’accompagnementet de financement : l’accompagnement a pourbut d’aider le candidat dans le repérage, <strong>la</strong> formation, l’aideà <strong>la</strong> méthodologie, à <strong>la</strong> rédaction et à <strong>la</strong> mise en forme deslivrets à présenter aux jurys. L’accompagnement doit être prissur le temps de travail. Le dispositif de droit commun prévoit24 heures, celui-ci doit être étendu au secteur public ;• D’exiger <strong>la</strong> présence de professionnels désignés par les organisationssyndicales dans les jurys de validation ;• De revendiquer, pour les centres et instituts de formation, lesmoyens de construire des parcours de formation individualisés,pour permettre aux sa<strong>la</strong>riés candidats à cette démarche de validationd’acquérir les modules manquants.Fédération CGT de <strong>la</strong> santé et de l’action sociale1 CSPPM : Conseil Supérieur des Professions Paramédicales32 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006


L’<strong>ANFH</strong> et <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>«LA <strong>VAE</strong>, UNE VOIE NOUVELLE ET PROMETTEUSE»La validation des acquis de l’expérience est désormais entréedans le monde de <strong>la</strong> santé par le biais de deux diplômesaccessibles par cette voie : celui d’aide-soignant et celuid’auxiliaire de puériculture.Pour les établissements publics sanitaires, sociaux et médicosociaux,cet enjeu est d’importance et le nombre élevé dedemandes de validation des acquis en atteste. La <strong>VAE</strong> estune voie réellement nouvelle et prometteuse. Désormais onne va plus seulement du diplôme au métier mais aussi dumétier au diplôme. Grand changement culturel ! Et il y a fortà parier que ce<strong>la</strong> constituera un enrichissement de l’un etde l’autre. Que peut apporter <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> en termes de gestion desressources humaines ?La <strong>VAE</strong> permet de valoriser un travail, un parcours professionnel,une expérience. En ce<strong>la</strong> elle est déjà un facteur de reconnaissanceprofessionnelle puisque indépendamment de <strong>la</strong> réussite de <strong>la</strong> procédurede <strong>VAE</strong> elle ouvre des possibilités : les tâches effectuées,l’expérience acquise, peuvent être officiellement reconnues et permettreune évolution professionnelle et de carrière. La <strong>VAE</strong> ancreégalement <strong>la</strong> gestion des ressources humaines dans une approchedes métiers beaucoup plus adaptée à l’évolution des pratiquesprofessionnelles et aux défis démographiques devant lesquels noussommes déjà et qui ne cesseront de grandir. Elle oblige à s’interrogersur les parcours professionnels des agents. Elle ne <strong>la</strong>isse plus à<strong>la</strong> seule promotion professionnelle le monopole de <strong>la</strong> promotionsociale. Elle ouvre de nouvelles perspectives d’évolution dont onpeut espérer qu’elles permettront une réactivation de «l’ascenseursocial». La <strong>VAE</strong> est donc potentiellement un outil de meilleure gestionprévisionnelle des ressources humaines, de fidélisation despersonnels, de meilleure attractivité des postes. Favoriser les conditions de réussite de <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>cede <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>La réussite de <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce de l’acquisition par <strong>VAE</strong> des diplômesd’aide-soignant et d’auxiliaire de puériculture sera déterminante.La façon dont elle se fera, constituera une référence etun exemple. Il est donc important de <strong>la</strong> réussir pleinement et ce<strong>la</strong>n’est pas si aisé. La <strong>VAE</strong> ne pourra faire ses preuves qu’à <strong>la</strong> conditionqu’elle préserve <strong>la</strong> qualité des soins, <strong>la</strong> sécurité des patients et<strong>la</strong> reconnaissance des professionnels.La FHF avait milité pour qu’en complément du livret de présentationdes acquis de l’expérience professionnelle soit instaurée uneépreuve de mise en situation professionnelle. Ceci n’a pas étéretenu et cette absence de mise en situation professionnelle rendplus complexe encore <strong>la</strong> question centrale de l’évaluation de l’activitéet de l’expérience professionnelle des candidats. Autrementdit, il est indispensable de donner aux candidats les possibilitésd’expliciter leur activité, et aux jurys d’évaluer cette activité. Orcette question de <strong>la</strong> retranscription d’une pratique professionnelleet de son évaluation au vu d’un descriptif d’activités et de tâchesest complexe. De plus, les pratiques et les exigences professionnellesévoluant dans le temps, cette question devra régulièrementêtre reposée.Pour ce qui est des candidats, les services de formation continue eten amont l’<strong>ANFH</strong> ont un travail important d’information et d’orientationà fournir, permettant d’aider efficacement les candidats. Ilest important également de ne pas susciter d’espoirs impossiblesà concrétiser. L’acquisition du diplôme d’aide-soignant ou d’auxiliairede puériculture par <strong>VAE</strong> sera en effet un parcours difficile etson obtention soumise à de réelles et légitimes exigences. Pouréviter les gaspil<strong>la</strong>ges socio-économiques au niveau individuel etcollectif, <strong>la</strong> FHF invite donc les établissements à accompagner lescandidats dans <strong>la</strong> transcription de leur pratique.Pour ce qui est des jurys, <strong>la</strong> question se pose des critères retenus,des jugements portés sur l’activité qui est décrite et il est évidentque des difficultés existent. Des risques de disparités entre juryssont réels et doivent pouvoir être limités sous peine de porter atteinteà <strong>la</strong> qualité des soins et à <strong>la</strong> reconnaissance du métier.Néanmoins, le fait d’avoir instauré un jury unique pour l’acquisitiondu diplôme «traditionnel» et <strong>la</strong> validation des modules par <strong>VAE</strong>est de nature à homogénéiser <strong>la</strong> reconnaissance de l’activité. Deux voies d’accès à un même diplôme : y a-t-il desrisques de reconnaissance différenciée ?Les modalités d’obtention du DPAS ont été profondément revuesdu fait de <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>. Désormais <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité estcalquée sur les 8 modules qui correspondent au cœur de métier.Les passerelles de l’un à l’autre sont développées : lorsque toutesles compétences n’auront pas été acquises dans le cadre du DPAS,il sera possible au candidat de les compléter dans un dé<strong>la</strong>i de 5ans. Lorsqu’un candidat n’aura validé par <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> qu’une partiedes modules il pourra soit compléter les modules manquants parun suivi de sco<strong>la</strong>rité, soit prolonger sa période d’expérience professionnellede manière à obtenir les modules manquants. Ainsi sedéveloppera vraisemb<strong>la</strong>blement une voie «mixte» d’obtention dudiplôme qui obligera certainement à une adaptation des dispositifsde formation aujourd’hui uniquement calqués sur <strong>la</strong> promotionprofessionnelle et <strong>la</strong> formation continue.Par ailleurs, le passage d’un métier à l’autre sera facilité (d’oreset déjà, une aide-soignante vou<strong>la</strong>nt devenir auxiliaire de puériculturepourra être dispensée d’acquérir certains modules, de mêmepour une auxiliaire de vie sociale ou une aide médico-psychologiquevou<strong>la</strong>nt devenir auxiliaire de puériculture ). Ce<strong>la</strong> remettra enquestion l’organisation «tubu<strong>la</strong>ire» des voies d’accès aux diplômesavec <strong>la</strong> création de passerelles, favorisant ainsi <strong>la</strong> réflexion généralesur l’organisation des cursus des formations aux métiers desanté et pourra introduire une souplesse dans les réorientationsprofessionnelles, permettant de fidéliser les agents en facilitant lechangement de filière. Ce<strong>la</strong> marquera une remise en question del’organisme. Quel avenir pour l’accession aux autres diplômes paramédicauxpar <strong>VAE</strong> ?La <strong>VAE</strong> des préparateurs en pharmacie est pratiquement achevée.Une réflexion sera prochainement engagée sur le diplôme d’IBO-DE. Il s’agit là d’un diplôme de spécialité. Une réflexion de fonddevra être engagée sur ces diplômes pour déterminer jusqu’où ilest possible d’aller dans une approche uniquement professionnelle(pour rester fidèle à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>) et ce qu’il faudra prévoir en termesde qualifications, de pré-requis, de formations complémentaires etde vérification d’acquis des connaissances.La réussite de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> est à ce prix.Hélène BOYER - Responsable des Ressources HumainesFédération Hospitalière de France33


Point de vue de composantes«LA <strong>VAE</strong>, UN OUTIL PARMI D’AUTRES DE LA PROMOTION SOCIALE DES SALARIES»Le débat sur l’opportunité de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> est clos. C’est un droitindividuel ouvert aux agents qu’il faut considérer commeun des outils de <strong>la</strong> promotion sociale des sa<strong>la</strong>riés parmid’autres. La <strong>VAE</strong> s’ajoute mais ne vient pas se substitueraux autres voies d’accès aux diplômes et certifications. Ellepeut re<strong>la</strong>ncer <strong>la</strong> promotion sociale qui était réduite à saplus simple expression à <strong>la</strong> fin des années 90 dans <strong>la</strong> FPH(Fonction Publique Hospitalière).Mais il faut encadrer le dispositif. Nous devons en effettrouver un juste équilibre entre <strong>la</strong> nécessité d’encadrer leprocessus de validation et le fait de ne pas le transformeren parcours du combattant pour les agents. Or, il y a deuxcultures de <strong>la</strong> formation dans le sanitaire et le social. Dansle social, <strong>la</strong> mise en situation conduit à <strong>la</strong> formation et audiplôme. Dans <strong>la</strong> santé, c’est l’inverse. La mise en œuvrede <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> ne pouvait donc pas être comparable dans lesdeux champs.Premier point : c’est <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’un accompagnementde qualité qui va déterminer le succès de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>. Il fautmettre en p<strong>la</strong>ce un dispositif d’accompagnement desagents sur le terrain au niveau régional, départemental,voire local. C’est indispensable, notamment pour descandidats qui n’ont pas de diplôme initial et qui entrent dans<strong>la</strong> démarche après avoir quitté le monde sco<strong>la</strong>ire depuislongtemps. Et c’est <strong>la</strong> façon dont cet accompagnement vaêtre réalisé qui va déterminer <strong>la</strong> réussite de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>. Sinon,nous aurons simplement préservé le niveau de qualificationdes professionnels, mais pas promu <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> en tant queprocessus de promotion sociale. L’affaire des agents et des établissements qui les emploientL’<strong>ANFH</strong> a un rôle à jouer dans l’information des agents etleur accompagnement sur le livret de recevabilité. Pour <strong>la</strong>deuxième phase, il faut faire appel à d’autres organismessi possible émanant des instituts de formation. Les pouvoirspublics auront un rôle déterminant à jouer dans <strong>la</strong> définitiond’un cahier des charges permettant une certaine formede <strong>la</strong>bellisation de ces organismes. Ces acteurs aurontégalement un rôle à jouer dans <strong>la</strong> formation complémentairedes agents qui auront obtenu une validation partielle deleur diplôme par <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>.Autre élément important, les jurys doivent avoir intégré leprocessus de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>. La manière dont ils vont procéderva être déterminante. Ils devront trouver un juste équilibreentre deux écueils : le risque de dévaloriser un diplôme etcelui de le rendre inaccessible.Dernier point : le financement. L’<strong>ANFH</strong> a été <strong>la</strong> premièrestructure à avoir fait de l’information sur <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, au pointd’être identifiée au dispositif. Or, <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, c’est d’abordl’affaire des agents et des établissements qui les emploient.En terme de financement, les agents doivent être pris encharge au titre des p<strong>la</strong>ns de formation des établissements.Le Congé de Formation Professionnelle (CFP) ne doitintervenir que si l’établissement a répondu défavorablementà un agent et que celui-ci fait le choix de poursuivre <strong>la</strong>démarche dans le cadre du CFP. Le financement des modulescomplémentaires de formation rentre également dans lechamp de <strong>la</strong> promotion professionnelle stricto sensu. Il relèvedonc du p<strong>la</strong>n de formation des établissements et des autressources de financement des EP (Etudes Promotionnelles),FORMEP-Fonds Mutualisés… Si tout fonctionne bien, <strong>la</strong><strong>VAE</strong> devrait faire gagner du temps de formation aux agentsconcernés. Une formation c<strong>la</strong>ssique d’aide-soignant pourun ASHQ coûte de 20 000 à 25 000 euros. Si l’agent gagne30,40 ou 60% de ce temps par <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, l’établissement peutsatisfaire plus de demandes de financements. Ce gain detemps de formation permettra ainsi une redistribution desfonds alloués à <strong>la</strong> formation.Dans le cadre d’une gestion de <strong>la</strong> formation transparenteet négociée, les intérêts des agents et de l’institution doiventêtre équilibrés.Bernard Hénin, secrétaire fédéral FO Santé34 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006


L’<strong>ANFH</strong> et <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>«LA <strong>VAE</strong>, LA GRANDE BRADERIE AVANT LES SOLDES ?»SUD Santé Sociaux propose depuis des années que l’expérienceacquise dans un domaine d’activité, ainsi que lesformations promotionnelles ou de perfectionnement suiviespar les sa<strong>la</strong>riés, soient véritablement reconnues… maisavant tout par des augmentations de sa<strong>la</strong>ires à <strong>la</strong> hauteurde l’investissement, intégrées dans une grille unique FPH 1 .Ainsi autant le principe de <strong>la</strong> prise en compte de l’expérience professionnelleest pertinent pour des sa<strong>la</strong>riés trop souvent utilisés sansconsidération du travail rendu, autant les motifs, les modalités etles conséquences du dispositif <strong>VAE</strong>, dans le domaine sanitaire etsocial, nous alertent et nous engageront au sein de l’<strong>ANFH</strong> à fairepreuve de <strong>la</strong> plus grande vigi<strong>la</strong>nce.Nous refusons d’être dupes à l’égard de <strong>la</strong> démarche engagéepar le Ministère.Dès 1999, le MEDEF proposait une refondation sociale, prônantles concepts libéraux d’employabilité, de flexibilité et de sa<strong>la</strong>rié àmoindre coût, avec un volet sur <strong>la</strong> formation des sa<strong>la</strong>riés. La loide modernisation sociale du 17 janvier 2002 et les différents accords,loi et avenants qui ont suivis, ont fini par donner raison auxorientations du MEDEF sur ce dossier.En effet <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce à marche forcée de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, arrive à pointnommé, dans un contexte de forte pénurie de personnel et desdéparts à venir à <strong>la</strong> retraite, mais également dans un contexte depolitique libérale d’économie de marché et de casse du servicepublic.Car, c’est bien du marché dont il faut parler. La pénurie dans uncertain nombre de métiers a accéléré <strong>la</strong> mise en œuvre de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>dans le secteur, avec des durées de formation réduites à ce quisera considéré comme strictement nécessaire.Autant valider tout ou partie d’un diplôme sco<strong>la</strong>ire ou universitairepeut se concevoir sans trop d’état d’âmes, autant dans le contexted’une activité future auprès de patients, faire le pari d’un mêmeniveau de qualification à l’issue d’une formation partiellement suivieest une prise de risque majeure.Même pour un candidat expérimenté dans un champ d’activité, <strong>la</strong>formation au moins pour <strong>la</strong> partie théorique, permet une prise derecul, une analyse de <strong>la</strong> pratique qui peut justement favoriser ledéveloppement d’une réelle compétence en situation de travail.Mais c’est également un changement de conception capital, caron passe de <strong>la</strong> notion de formation aboutissant à un diplôme ouà un titre, correspondants à une qualification, à l’acquisition decompétences utiles à l’entreprise, avec à terme le risque de l’arrivéede certificats de compétences, de <strong>la</strong> remise en cause desconventions collectives et des statuts, et de l’individualisation dusa<strong>la</strong>ire, avec baisse du coût du travail seul véritable objectif soustendantl’ensemble des réformes.De plus, <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> reconnaît de fait les glissements de tâches réaliséspar du personnel non qualifié dans l’emploi, voire bénévolepour <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> aide-soignant, préparant ainsi le terrain aux projetsde transfert de compétences. Il est évident que les employeurs nese gêneront plus pour recruter sur les emplois vacants des personnelssans qualification, de préférence avec les nouveaux contratsprécaires et de fait moins payés, pour <strong>la</strong> durée de leur <strong>VAE</strong>. Cecisera d’autant plus vrai pour les ASH/AS avec <strong>la</strong> fusion des échellessa<strong>la</strong>riales.Toutefois, le processus est <strong>la</strong>ncé et les sa<strong>la</strong>riés voudront, à justetitre maintenant, profiter de <strong>la</strong> possibilité d’accéder à un titre ouun diplôme, par le biais de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>. La <strong>VAE</strong> est un moyen d’accéder à <strong>la</strong> formation, mais nedoit pas se substituer aux formationsLa Fédération SUD Santé Sociaux, dans le cadre de l’<strong>ANFH</strong> etencore davantage dans <strong>la</strong> perspective des OPCA, aura donc uneposition extrêmement attentive, sur les modalités de financementde ce dispositif. En effet, sans moyens financiers supplémentaires,<strong>la</strong> principale dérive serait que les <strong>VAE</strong> phagocytent les budgetsalloués au CFP, au détriment d’autres formations.Rappelons l’obligation des établissements d’accompagner <strong>la</strong> formationpromotionnelle de leurs personnels, en leur accordant deréelles possibilités de financement en particulier pour des formationsinitiales, sans rabais !Jean-Marie SALASecrétaire général adjointSud Santé Sociaux Et c’est dans ce cadre que <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> participe au glissementde <strong>la</strong> notion de qualification à celle de compétenceC’est un changement de fond qui se met en p<strong>la</strong>ce avec comme filà plomb <strong>la</strong> compétence individuelle, dans <strong>la</strong> formation et l’activitéprofessionnelle. Il suffit de voir les modifications des contenus deformations des professions du secteur qui sont dorénavant découpéesen fonction de compétences à acquérir. Déjà, l’accès à <strong>la</strong><strong>VAE</strong> exige des compétences individuelles masquées, l’aptitude àse raconter, à donner du sens à ses propres expériences, à faireun projet et s’avère à ce titre discriminant socialement par rapportà un groupe donné, sans compter que ce n’est pas parce que l’onfait que l’on sait faire.1 FPH : Fonction publique hospitalière35


Point de vue de composantes«LA <strong>VAE</strong>, UNE AVANCEE SOCIALE A CONFIRMER»L’UNSA Interprofessionnelle a été à l’initiative de <strong>la</strong> créationd’un droit à <strong>la</strong> validation des acquis de l’expérience. Dès leprintemps 1999, son Bureau National proposait de construiredes modalités de validation des acquis plus accessiblesaux sa<strong>la</strong>riés et demandeurs d’emploi, en s’appuyant sur lesnouvelles pratiques initiées par <strong>la</strong> VAP de 1992.Au moment où s’engageait l’é<strong>la</strong>boration du Pr ojet de loi de modernisationsociale, l’UNSA avançait ses propositions en organisantun colloque national sur <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> en présence de Nicole Péry.La publication de <strong>la</strong> loi du 17 janvier 2002 ouvrait <strong>la</strong> voie à <strong>la</strong> reconnaissancedes acquis du travail au même titre qu’un parcoursde formation. Véritable avancée sociale, ce nouveau droit s’inscritdans <strong>la</strong> construction de parcours de qualification et de promotionprofessionnelle comme de sécurisation des mobilités. Depuis <strong>la</strong> loidu 17 janvier 2002, dite de modernisation sociale, <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> est enfinréelle. L’UNSA est profondément attachée aux dispositifs visant<strong>la</strong> qualification et <strong>la</strong> reconnaissance des personnels de <strong>la</strong> FonctionPublique Hospitalière. L’effectivité de l’accès pour tousLa <strong>VAE</strong>, aussi importante soit-elle, n’est pourtant pas une fin ensoi : elle produit tous ses effets en s’inscrivant dans un parcours dequalification sous-tendu par un projet professionnel. En ce<strong>la</strong>, elleparticipe au développement de <strong>la</strong> formation tout au long de <strong>la</strong> vie.L’enjeu aujourd’hui est bien d’assurer l’effectivité de l’accès à <strong>la</strong><strong>VAE</strong> pour tous les sa<strong>la</strong>riés et demandeurs d’emploi sur l’ensembledu territoire. La Validation des Acquis de l’Expérience est un formidablelevier de promotion sociale, il s’agit d’une autre et nouvellevoie d’accès aux diplômes et certifications professionnelles.C’est un outil à rendre performant pour assumer les besoins nésde l’évolution de l’Hôpital. C’est aussi une chance pour de nombreuxprofessionnels de voir reconnues leurs compétences et leurexpérience.C’est à notre avis une «petite révolution culturelle» du monde hospitalieret des ressources humaines.Les financements nécessaires doivent être dégagés pour permettreaux demandeurs d’emploi, aux agents des fonctions publiques,aux bénévoles associatifs, aux militants syndicaux, et plus <strong>la</strong>rgementaux demandeurs individuels d’accéder à des parcours de<strong>VAE</strong>. La <strong>VAE</strong> doit être une mission à part entière du service publicd’éducation. Le financement de cette mission doit s’appuyer sur unindispensable effort national.L’UNSA Santé et Sociaux voit aussi dans <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> une opportunitéde «re<strong>la</strong>nce» de <strong>la</strong> formation professionnelle continue, qui doitpermettre de «moderniser sans exclure» pour reprendre les motsde Bertrand Schwartz.Il ne faut pas s’y tromper, <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> n’est pas un marché de dupes !Les conditions d’accès sont strictes et réglementées.Les professions réglementées sollicitent <strong>la</strong> précaution.La <strong>VAE</strong> ne remp<strong>la</strong>ce pas <strong>la</strong> formation.Il n’est pas question de dévaloriser les diplômes.Les personnels ont droit à une véritable information et à desconseils pour gérer leur carrière.Les pouvoirs publics et les différents financeurs doivent donner lesmoyens financiers utiles à l’accompagnement des personnels.Les établissements auront à contractualiser des engagementsconcrets visant le projet social. L’information <strong>la</strong> plus <strong>la</strong>rgeEn premier lieu, il importe de <strong>la</strong>rgement faire connaître cette possibilitéet les effets qu’elle produit, d’où l’importance des dispositifsd’accueil et d’information complète sur les choix possibles et lesdifférents valideurs.Mais il y a aussi d’autres dispositifs dépendant des valideurs, ou denouveaux dispositifs légis<strong>la</strong>tifs comme les maisons de l’emploi. Lefoisonnement doit être organisé pour éviter de nuire à <strong>la</strong> lisibilitédes dispositifs. La p<strong>la</strong>nification et <strong>la</strong> programmation des politiquesde formations professionnelles en région doivent impérativementmettre de <strong>la</strong> cohérence dans les dispositifs d’accueil et d’information. La connaissance des certificationsL’information doit aussi concerner les contenus. Il faut faire, aup<strong>la</strong>n national, un effort important pour faciliter le repérage, <strong>la</strong>lisibilité des diverses certifications professionnelles. Il est nécessairede travailler également dans le cadre du répertoire sur leursarticu<strong>la</strong>tions, les passerelles et équivalences envisageables tout enprenant en considération <strong>la</strong> dimension européenne et le développementdes ECTS 1 dans le Supérieur. Ce<strong>la</strong> impose de travailler parsecteur d’activité sur une cartographie fiable des certifications professionnelleset de faire en sorte que ces informations soient mutualisées.L’objectif logique devrait être de les rendre consultablesen ligne rapidement par les demandeurs individuels comme desprofessionnels de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, en particulier dans le cadre du réseaudes points re<strong>la</strong>is conseil. L’accompagnement du candidatLe candidat à une validation engagé dans le dispositif doit pouvoirbénéficier d’un accompagnement personnalisé pour finaliser sademande, constituer son dossier, préparer l’audition par le juryou l’épreuve de travail en situation reconstituée s’il y a lieu. Cetaccompagnement peut être variable selon le niveau et le type decertification visée, les besoins particuliers du candidat. La diversitédes structures proposant l’accompagnement et des coûts afférentsne contribue pas à assurer l’égalité d’accès au dispositif. Le servicepublic doit être exemp<strong>la</strong>ire sur ce point. Réduire les coûts et simplifierles procédures devraient constituer autant de priorités pour leservice public. Il convient aussi de s’interroger sur <strong>la</strong> diversité despratiques des différents valideurs notamment dans <strong>la</strong> productionde preuves, dossier ou situation de travail reconstituée, en tenantcompte de <strong>la</strong> diversité des publics et des niveaux de qualification. Les jurysLe rôle des jurys est déterminant pour mettre en œuvre cette nouvelleprocédure mais aussi pour garantir qu’elle ne donne pas lieuà des certifications au rabais, moins reconnues que les autres plusanciennes, entraînant alors ipso facto une réelle dévalorisation.1 ECTS (European crédit transfert system) : Système européen de tranfertet d’accumu<strong>la</strong>tion de crédits qui permet d’attribuer des crédits à toutesles composantes d’un programme d’études d’enseignement supérieur.36 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006


L’<strong>ANFH</strong> et <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>Il convient pour ce<strong>la</strong> de s’attacher à <strong>la</strong> formation des membresdes jurys comme à celles des accompagnateurs des candidats, età une réelle participation des sa<strong>la</strong>riés à tous les jurys.Toutes ces exigences nécessitent une volonté politique c<strong>la</strong>irementaffichée et l’engagement volontariste de tous les acteurs : les Régions,les services déconcentrés des ministères, les partenaires sociauxdont l’UNSA Santé et Sociaux.L’appropriation par les sa<strong>la</strong>riés et demandeurs d’emploi de l’outil<strong>VAE</strong> comme élément de <strong>la</strong> construction de leurs parcours de qualificationdemande aussi une évolution profonde de mentalités dansun pays où le lien formation diplôme reste très étroit. Contrairementà certaines idées reçues, <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> ne s’oppose pas à <strong>la</strong> formation,elle lui redonne au contraire du sens et <strong>la</strong> réhabilite auxyeux des sa<strong>la</strong>riés.L’UNSA Santé et Sociaux souhaite aller plus loin dans <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, ellepropose d’étudier les passerelles entre les grades, notamment <strong>la</strong>reconnaissance des compétences développées pour accéder auxdifférents concours ; qu’ils soient administratifs, médico-techniques,socio-éducatifs, techniques ou soignants.L’UNSA Santé et Sociaux est prête à s’engager pour répondre auxbesoins de demain ; pour ce<strong>la</strong> <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> est importante.Par ailleurs, et ce n’est pas le moindre des enjeux, <strong>la</strong> Santé etle Social n’ont plus le droit de ne pas se doter des moyens quiconcourront à préserver <strong>la</strong> qualité de notre fonction publique, touten étant respectueux du travail des personnels ; en ce<strong>la</strong> valoriserles compétences par l’expérience est une forme de respect.Union Nationale des Syndicats Autonomes Santé et Sociaux37


Aides-soignantset Auxiliaires de Puériculture : <strong>VAE</strong> mode d’emploiConditions d’accèsLe rapport direct avec le diplôme est établi lorsque le candidat justifie avoir réalisé :DPAS - Diplôme professionnel d’aide-soignant des soins d’hygiène et de confort (toilette, habil<strong>la</strong>ge, prise de repas, élimination,dép<strong>la</strong>cement) en établissement ou au domicile :• soit auprès de personnes dépendantes ou inconscientes ;• soit auprès de personnes ayant un certain degré d’autonomie,en lien avec le référentiel d’activités.DPAP - Diplôme professionnel d’auxiliaire de puériculture des activités d’éveil et d’éducation et des soins d’hygiène auprès d’enfants, en établissementou au domicile, en lien avec le référentiel d’activités et de compétences.Durée d’activité cumulée exigée (en équivalent temps plein):- 2006 : 4 ans, soit 5 600 heures- 2007 : 3 ans, soit 4 200 heures.Seules sont prises en compte les activités exercées au cours des 12 dernières années (à compter de <strong>la</strong> date de dépôt du dossier de recevabilité).Parcours <strong>VAE</strong> DPAS et DPAPETAPE 1 : INFORMATION / ORIENTATIONPoint Re<strong>la</strong>is Conseil / DRASS ou DDASS / <strong>ANFH</strong> …ETAPE 2 : RENSEIGNEMENT DU LIVRET DE RECEVABILITÉContrôle de <strong>la</strong> recevabilité par <strong>la</strong> DRASSDécision de recevabilité positive (dé<strong>la</strong>i 2 mois)ETAPE 3 : MODULE DE FORMATION OBLIGATOIRE (70H)Attestation de suivi de <strong>la</strong> formationETAPE 4 : RENSEIGNEMENT DU LIVRET DE PRÉSENTATION DE ACQUISPossibilité d’un accompagnement méthodologique (facultatif mais conseillé)(dé<strong>la</strong>i 1 an)ETAPE 5 : ENTRETIEN AVEC LE JURY (environ 1 h)Evaluation à partir du dossier et de l’entretienValidation : délivrance de tout ou partie des 8 unitésVoir les critères de recevabilitédans le RÉFÉRENTIEL D’ACTIVITÉSSortie éventuelle du dispositifen cas de non recevabilitéVoir objectifs et programme de <strong>la</strong> formationdans le RÉFÉRENTIEL DE FORMATIONEt liste référencée par l’<strong>ANFH</strong>Voir définition de l’accompagnementp 7 et liste référencée par l’<strong>ANFH</strong>Voir programme des 8 unités dans leRÉFÉRENTIEL DE COMPÉTENCESValidation totaleDélivrance du DPAS oudu DPAPValidation partielle de certainesunités (validité 5 ans)Formation pour le ou les modules manquants(intégration de l’école sans passer le concours)OURenforcement des acquis par une expériencecomplémentaire pour intégrer un nouveauparcours <strong>VAE</strong>Absence de validationSortie du dispositifA SAVOIRLes éléments constitutifs du diplôme professionnel d’aide-soignant sont :• le référentiel d’activités du métier ciblées par le diplôme ;• le référentiel de compétences du diplôme ;• le référentiel de certification du diplôme : les compétences, les critères,les modalités et les outils d’évaluation• le référentiel de formation du diplôme.(Arrêté du 22 octobre 2005 – BO santé 2006/01)DPAS/DPAP* : REFERENTIEL D’ACTIVITES DPAS/DPAP : REFERENTIEL DE COMPETENCES DPAS/DPAP : REFERENTIEL DE FORMATION* Variante spécifique au DPAP, sinon dispositions communes.1. Dispenser des soins d’hygiène et de confort à <strong>la</strong> personne.Prendre soins de l’enfant dans ses activités de <strong>la</strong> viequotidienne de <strong>la</strong> naissance à l’adolescence.2. Observer <strong>la</strong> personne et mesurer les principaux paramètresliés à son état de santé.Observer l’enfant et mesurer les principaux paramètres liésà son état de santé et à son développement.3. Aider l’infirmier ou <strong>la</strong> puéricultrice à <strong>la</strong> réalisation desoins.4. Assurer l’entretien de l’environnement immédiat de <strong>la</strong>personne et <strong>la</strong> réfection des lits.Assurer l’entretien de l’environnement immédiat de l’enfantet des matériels de soins et ludiques5. Entretenir des matériels de soin.Recueillir et transmettre des observations par oral et parécrit pour maintenir <strong>la</strong> continuité des soins et des activités.6. Transmettre ses observations par oral et par écrit pourmaintenir <strong>la</strong> continuité des soins.Accueillir, informer, accompagner l’enfant et sa famille.7. Accueillir, informer et accompagner les personnes et leurentourage.Réaliser des activités d’éveil, de loisirs et d’éducation8. Accueillir et accompagner des collègues des stagiaires enformation.Annexe IV de l’arrêté du 25 janvier 2005 / Annexe I de l’arrêté du16 janvier 200638 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006UNITE 1 : Accompagner une personne dans les actes essentielsde <strong>la</strong> vie quotidienne en tenant compte de ses besoins et de sondegré d’autonomie.Accompagner l’enfant dans les activités d’éveil de <strong>la</strong> viequotidienne et les parents dans leur rôle éducatif.UNITÉ 2 : Apprécier l’état clinique d’une personne à tout âgede <strong>la</strong> vie.UNITÉ 3 : Réaliser des soins adaptés à l’état clinique de <strong>la</strong>personne / de l’enfant.UNITÉ 4 : Utiliser les techniques préventives de manutention etles règles de sécurité pour l’instal<strong>la</strong>tion et <strong>la</strong> mobilisation despersonnes.UNITÉ 5 : Etablir une communication adaptée à <strong>la</strong> personne età son entourage.UNITÉ 6 : Utiliser les techniques d’entretien des locaux et dumatériel spécifiques aux établissements sanitaires, sociaux etmédico-sociaux.UNITÉ 7 : Rechercher, traiter et transmettre les informations pourassurer <strong>la</strong> continuité des soins et des activités.UNITÉ 8 : Organiser son travail au sein d’une équipepluriprofessionnelle.Annexe V de l’arrêté du 25 janvier 2005 / Annexe II de l’arrêté du16 janvier 2006Module 1 : Accompagnement d’une personne dans les activitésde <strong>la</strong> vie quotidienne, 4 semaines (140 heures).Accompagnement d’un enfant dans les activités d’éveil et de <strong>la</strong>vie quotidienne, 5 semaines (175 heures).Module 2 : L’état clinique d’une personne, 2 semaines(70 heures).Module 3 : Les soins, 5 semaines (175 heures).Les soins à l’enfant, 4 semaines (140 heures).Module 4 : Ergonomie, 1 semaine (35 heures).Module 5 : Re<strong>la</strong>tion-communication, 2 semaines (70 heures).Module 6 : Hygiène des locaux hospitaliers, 1 semaine(35 heures).Module 7 : Transmission des informations, 1 semaine (35 heures).Module 8 : Organisation du travail, 1 semaine (35 heures).Arrêté du 22 octobre 2005 / Annexe 1 de l’arrêté du 16 janvier2006


Fiche techniqueDPAS : module de formation obligatoirePrincipesToute personne souhaitant entreprendre une démarche de validation des acquis de l’expérience en vue de l’obtention du DPAS doit suivre un module de formationobligatoire d’une durée de 70 heures.Pour être admis à suivre ce module, le candidat doit avoir déposé un dossier de demande de validation des acquis de l’expérience et avoir obtenu un accordde recevabilité de son dossier.ObjectifsPermettre au candidat de :• bénéficier de données les plus récentes re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> fonction d’aidesoignant ;• rappeler les acquis indispensables à <strong>la</strong> pratique professionnelle notammentdans les domaines suivants :- concepts de santé publique : santé individuelle et santé collective,- p<strong>la</strong>ce de l’aide-soignant dans le système de santé,- rôle de l’aide-soignant : le patient au centre des préoccupations de l’équipesoignante,- hygiène et prévention des infections nosocomiales,- sécurité et qualité des soins aux personnes• mesurer l’impact d’un changement professionnel et identifier les exigencesdu métier d’aide soignant et l’évolution de son environnement ;• mobiliser ses compétences de lecture et d’écriture ;• évaluer les aptitudes et les capacités du candidat à se questionner sur sapratique professionnelle ;• développer ses capacités d’écoute et de communication.Attestation de suivi de l’action de formationUne attestation de suivi de l’action de formation est remise au candidatpar l’organisme de formation opérateur de <strong>la</strong> formation. Elle garantira <strong>la</strong>présence régulière et continue du suivi du module.Organismes de formationL’enseignement du module de formation est dispensé soit par des institutsde formation initiale, soit par des organismes de formation professionnelle(publics ou privés et sous réserve de conformité avec <strong>la</strong> réglementation).Ces organismes s’assureront le concours de professionnels de santé expérimentéspour dispenser cette action de formation.Annexe III de l’arrêté du 25 janvier 2005Référencement des prestataires par l’<strong>ANFH</strong>Module de formation obligatoire (70h)L’<strong>ANFH</strong> a réalisé un référencement des organismes de formation proposant le module de formation obligatoire de 70 h dans le cadre de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> DPAS.Chaque délégation régionale de l’<strong>ANFH</strong> tient à disposition des agents et établissements qui le souhaitent une liste de prestataires sélectionnés en fonctionde plusieurs critères : conformité du contenu pédagogique de <strong>la</strong> formation, professionnalisme des intervenants, coûts acceptables de <strong>la</strong> formation.Accompagnement des candidatsL’<strong>ANFH</strong> réalise au niveau régional un référencement des organismes proposant l’accompagnement méthodologique dans le cadre de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>, p<strong>la</strong>fonné à24 heures.Dans le cadre d’un accord signé avec l’Etat concernant les agents exerçant dans les EHPAD cotisants à l’<strong>ANFH</strong> et engagés dans un parcours de <strong>VAE</strong> DPAS, ilest possible pour tout agent éligible de demander le financement, dans le cadre du p<strong>la</strong>n de formation de son établissement, ou d’un congé individuel, d’unAccompagnement Renforcé Méthodologique (ARM) p<strong>la</strong>fonné à 94h s’appuyant sur un entretien préa<strong>la</strong>ble de positionnement pour é<strong>la</strong>borer un programmeindividualisé.JurysPrésident : le directeur régional des affaires sanitaires et socialesMembres DPAS• un directeur d’un institut de formation d’aides-soignants ;• un infirmier ou un infirmier cadre de santé, enseignant permanent d’un institutd’aides-soignants ;• un infirmier cadre de santé ou un infirmier, en exercice ;• un aide-soignant en exercice ;• un représentant de <strong>la</strong> direction d’un établissement sanitaire, social ou médico-socialemployant des aides-soignants.Membres DPAP 2• un directeur d’un institut de formation d’auxiliaires de puériculture ou d’un institut deformation de puéricultrices ;• un enseignant permanent d’un institut de formation d’auxiliaires de puériculture oud’un institut de formation de puéricultrices ;• un infirmier cadre de santé ou une puéricultrice en exercice ;• une auxiliaire de puériculture en exercice ;• un représentant d’un établissement sanitaire, social ou médico-social employant desauxiliaires de puériculture ou son représentant, membre de l’équipe de direction.1Arrêté du 25 janvier 2005 (JO 3 février 2005) modifié par l’arrêté du 22 novembre 2005 (JO 30 novembre 2005) re<strong>la</strong>tif aux modalités d’organisation de <strong>la</strong> validation des acquis de l’expérience pour le diplôme professionnel d’aide-soignant.2Arrêté du 16 janvier 2006 (JO 1er février 2006) re<strong>la</strong>tif aux modalités d’organisation de <strong>la</strong> validation des acquis de l’expérience pour l’obtention du diplôme professionnel d’auxiliaire de puériculture.Annexes de l’arrêté du 25 janvier 2005 publiées au BO Santé 2005/02 en ligne sur http://www.sante.gouv.fr/adm/dagpb/bo/index.htm3Annexes de l’arrêté du 16 janvier 2006 publiées au BO Santé 2006/02.39


@tes Sites ressourcesSur le dispositif<strong>ANFH</strong> – VALIPROw.anfh.aadresses utiles parrégion…permettant tant l’exercice de ces emplois.CENTRE INFFO - DOSSIER <strong>VAE</strong>vae-1074.htmlSur les diplômeshttp://www.anfh.asso.fr/valipro/index.htm/www.anfh.asso.fr/valipro/index.htmSite thématique de référence (création : 1999) : démarches, réglementation,En ligne aussi des fiches identifiant des métiers (ou groupes de métiers) par grandsecteur d’activités des établissements sanitaires, sociauxet médico-sociaux, nés en activités, sous activités, avec mention des diplômes accessibles par <strong>la</strong> décli-<strong>VAE</strong>http://www.centre-inffo.fr/maq100901/dispositif/vae.htm/www.centre-inffo.fr/maq100901/dispositif/vae.htmLe dispositif, son fonctionnement, les textes officiels, adresses et liens utiles…Ministère de l’emploi, de <strong>la</strong> cohésion sociale et du logement :Fiche pratique : La validation des acquis de l’Expériencehttp://www.travail.gouv.fr/informations-pratiques/fiches-pratiques/formation-professionnelle/validation-acquis-experience-Synthèse sur le dispositif, <strong>la</strong> procédure, le RNCP, les contacts…AuvergneCARIF Gentiane : http://www.validatiCNCP – RNCP : Site de <strong>la</strong>commission nationale de certification@PBasse-NormandiePORTAIL <strong>VAE</strong> : http://www.vae-bn.infprofessionnelle :http://www.cncp.gouv.fr/www.cncp.gouv.frPrésentation de <strong>la</strong> Commission, du Répertoire National des Certifications Pro-fessionnelles, nelles, liste et moteur de recherche des diplômes, titres et certificats dequalificationBourgogneBretagneChampagne ArdenneC2R : http://www.c2r-bourgogne.orgGREF Bretagne : http://www.gref-bretARIFOR - PORTAIL <strong>VAE</strong> : http://www.Sites des organismes certificateurs t :CentreALFA : http://www.alfacentre.org/vae/AFPA – Ministère de l’Emploi : Titres professionnels du Ministèrede l’emploi :http://banque.deat.afpa.frBanque de données des titres homologués du Ministère de l’emploi, avec c<strong>la</strong>ssementde l’ensemble des Référentiels Emplois Activités Compétences (REAC) etRéférentiels de certification (RC) ayant été publiés au Journal Officiel.AFPA (Association Nationale pour <strong>la</strong> formation professionnelledes adultes) – Valider les acquis de l’expérience :http://www.afpa.fr/partenaire/vae.htmlInformations et moteur de recherche des certifications accessibles par <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>AFPA - Téléformation et savoirs (TFS) :http://www.tfs.afpa.fr/site2/index.aspRessources audiovisuelles sur <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> dans <strong>la</strong> collection «Métiers de <strong>la</strong> formation»CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers)Qu’est-ce que <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> ?http://dnf.cnam.fr/viatic/EDUCATION NATIONALE : Validation des Acquis de l’Expériencehttp://eduscol.education.fr/D0077/accueil.htmInformations et carte des CAVA (Centre académique de validation des acquis)ENSEIGNEMENT SUPERIEUR : La Validation des Acquis de l’Expériencedans l’enseignement supérieurhttp://www.education.g ouv.fr/sup/vaep/default.htmSite « Formation continue universitaire »: dossier « La Validationd’Acquis » :http://www.fcu.fr/temp/confdir/consultation/pagep.php?page=vae_infoMinistère de l’Agriculture – Base de données duCNPR (CentreNational de Promotion Rurale)http://www.cnpr.educagri.fr/bddvae/vae_int.cfm/www.cnpr.educagri.fr/bddvae/vae_int.cfmMoteur de recherche sur les certifications et diplômes accessibles par <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> dansle champ de l’agriculture et de <strong>la</strong> pêche.Ministère de <strong>la</strong> Jeunesse et des sports - Validation des acquis del’expérience ence (<strong>VAE</strong>)http://www.jeunesse-sports.gouv.fr/formations/vae.aspPrésentation du dispositif, des textes de référence et des diplômes accessibles par<strong>la</strong> <strong>VAE</strong> dans le champ de <strong>la</strong> jeunesse, des sports et de l’animation.Ressources en régionsCertains organismes en région ont pour mission de centraliser et diffuser les inconstituent des sites très utiles. Ils recensent aussi les lieux ressources et publieAlsaceFranche-ComtéHaute-NormandieGuadeloupeGuyaneIle-de-FranceLanguedoc RoussillonLimousinLorraineMidi-PyrénéesNord Pas-de-Ca<strong>la</strong>isPACAPays de <strong>la</strong> LoirePicardiePoitou CharentesLa RéunionRhône-AlpesCARIF Alsace : http://www.carif-alsacCEDRE CARIFE : http://www.cedre-fcEREF – CREFOR – RANFOR : http://wCARIF OREF : http://www.carif-oref-gCRIEV – Portail <strong>VAE</strong> : http://www.vaegPôle régional information conseil en VCARIF : http://www.cariflr.frCARIF : http://www.carif-limousin.netINFFOLOR : http://www.inffolor.org/vCARIF OREF : http://www.cariforef-mPORTAIL <strong>VAE</strong> : http://www.vae-npdc.fCARIF – PORTAIL <strong>VAE</strong> : http://www.vaCARIF OREF : http://www.cariforef-pdDIFE : http://www.dife.com/vae/accueCARIF : http://www.carif-poitou-chareCARIF OREF : http://www.runformatioPRAO : http://www.prao.org40 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006


<strong>VAE</strong>... pour en savoir plusSecteur sanitaire et socialMinistèreValidation des acquis pour les diplômes du travail socialhttp://www.social.gouv.fr/article.php3?id_article=772#repere4Informations sur les sites des DRASS (Directions régionales desaffaires sanitaires et sociales) :Liste sur http://www.social.gouv.fr«Où s’informer – Vos interlocuteurs en régions»Quelques DRASS proposent des espaces <strong>VAE</strong> sur leur site : http://www.ile-de-france.sante.gouv.frhttp://www.midipy.sante.gouv.fr/metiers/modalpro/vae/index.htmhttp://www.rhone-alpes.sante.gouv.fr/metiers/vae/accueil.htmRapports et actesformations re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> formation professionnelle, et notamment à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> etnt guides et documents pratiques.e.org/vae/index.htmlon-auvergne.orgagne.com/Public/rubriques_publiques/consulter_les_dossie/vae/viewae-champagne-ardenne.comsommaire.htmorg/pages/page_droit_carife/page_vae.htmlww.crefor.asso.fr/ranfor/cadres_vert.htmlpe.com/vae/vae.phpuyane.orgAE : http://www.infovae-idf.com/vae/home.htm<strong>la</strong>e/index.htmp.asso.fr/vae2004/accueil_gpub.htmre-paca.orgl.org/getPage.asp?id=70il_vae.htmlntes.asso.fr/MASC25/default.asp?INSTANCE=<strong>VAE</strong>n.orgA <strong>la</strong> documentation françaiseValidation des acquis de l’expérience : du droit individuel à l’atoutcollectifDanielle VILCHIEN, Thomas AUDIGE, Jean DEBEAUPUIS, Patrick SE-GAL, Inspection générale des affaires sociales, 2005, 138 p.Gagner en compétences pour gagner en compétitivité : étude surles pratiques de <strong>VAE</strong> dans les entreprises industrielles et de servicesà l’industrieXavier PETTE, Charlotte DEVIN, Ministère de l’économie, des finances etde l’industrie : Direction générale des entreprises, 2005, 113 p.Validation des acquis de l’expérience : construire une professionnalisationdurableRapport d’étape.- Haut comité éducation-économie-emploi, 2004,127 p. (téléchargeables sur le site http://www.<strong>la</strong>documentationfrancaise.fr)A l’Education nationaleLa validation des acquis de l’expérience en actesAlbert-C<strong>la</strong>ude BENHAMOU, Ministère de l’Education nationale, 2005,143 p + 4 tomes annexes. (téléchargeable sur le site : http://www.education.gouv.fr/rapport/rapport_benhamou_0605.htm)La validation des acquis de l’expérience à l’Éducation nationaleInspection générale de l’Education nationale ; Inspection générale del’Administration de l’Education nationale et de <strong>la</strong> recherche, 2005,54 p. (téléchargeable sur le site : ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/syst/igaen/rapports/vae_2005.pdf)Actes sur le thème de l’accompagnement«L’accompagnement en <strong>VAE</strong> : enjeux, pratiques et perspectives» :Actes du colloque, 1er juillet 2005, OrléansGIP Alfa Centre, 2005, 87 p. (http://www.alfacentre.org/vae/pdf/actes_colloque_vae_05_07_01.pdf)«<strong>VAE</strong> : Accompagnement des candidats et travail du jury» : actesde colloque des 1er et 2 décembre 2004 à Poitiers.- CARIF Poitou-Charentes, 2005, 71 p. (Collection « Repères 57) (ftp://portail.carif.org/ftpcarif/pdf/repere/Repere57.pdf)41


Ouvrages<strong>VAE</strong> aide-soignant. Module de formation obligatoire. Validationdes acquis de l’expérience pour l’obtention du DPASGERACFAS, Masson, 2005.L’ouvrage développe les 5 grands thèmes du module de formation obligatoire<strong>VAE</strong> DPAS.<strong>VAE</strong> : mode d’emploi. La validation des acquis de l’expérienceFrançoise Leplâtre, Centre INFFO, 2005.La procédure de vérification, d’évaluation et d’attestation des compétencesdes candidats à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> constitue <strong>la</strong> matière du guide, plus particulièrementdestiné aux professionnels de l’information sur <strong>la</strong> validationdes acquis de l’expérience (certificateurs et structures d’accueil).DRH, sa<strong>la</strong>riés : sachez utiliser <strong>la</strong> <strong>VAE</strong>. Enjeux, mise en oeuvre,bi<strong>la</strong>n et perspectivesNathalie Tibi-Cognet, EMS Editions, 2006.Au carrefour des intérêts des entreprises et des sa<strong>la</strong>riés, <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> peutdevenir un outil essentiel de gestion et de développement des ressourceshumaines.<strong>VAE</strong> : quand l’expérience se fait savoir. L’accompagnement envalidation des acquisAlex Lainé, ERES Editions, 2005.L’ouvrage présente <strong>la</strong> méthode d’accompagnement des candidats miseen œuvre pour les diplômes relevant du ministère de <strong>la</strong> Jeunesse et desSports. Cette méthode, que l’auteur a <strong>la</strong>rgement contribué à définir, esttransférable pour l’obtention d’un diplôme délivré par d’autres ministèresvalideurs.La <strong>VAE</strong>, valoriser son expérience par un diplômeMartine Gazave, Nicole Hennetier, Vuibert, 2004Ce guide pratique rappelle les bases de <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> et les démarches enmatière de <strong>VAE</strong>.La <strong>VAE</strong> du CAP au BTSJean-Pierre Urso, Chiron, 2004.Ce Guide aide à construire un parcours de <strong>VAE</strong> pour les candidatsintéressés par un diplôme de l’Education nationale.Validation des acquis de l’expérience. Pourquoi ? Comment ?Monique Clément, Maryse Faure, Christian Lagalice, Hachette, 2004.Ce guide rappelle le cadre et le contexte de <strong>la</strong> validation des acquisprofessionnels jusqu’à <strong>la</strong> validation des acquis de l’expérience (<strong>VAE</strong>) etdécrivent <strong>la</strong> démarche du demandeur.DossiersCEREQ - www.cereq.fr• Logiques d’accès à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> et parcours de validationRELIEF 12, janvier 2006 (rapport)• Parcours de <strong>VAE</strong>, des itinéraires complexes, longs, à l’issueincertaineBref, n° 224, novembre 2005• Autour de l’expérience et de sa validationFormation Emploi, n°88, octobre-décembre 2004CENTRE INFFO - www.centre-inffo.fr• La <strong>VAE</strong> dans les entreprisesActualité de <strong>la</strong> Formation Permanente, n°195, mars-avril 2005• Le conseil en <strong>VAE</strong>, une opportunité de renouvellementdu conseil professionnelActualité de <strong>la</strong> Formation Permanente, n°198, septembre-octobre2005• L’accompagnement des personnes pour <strong>la</strong> validation desacquis de l’expérienceActualité de <strong>la</strong> Formation Permanente, n°197, juillet-août 2005• La validation des acquis : un dispositif à questionnerActualité de <strong>la</strong> Formation Permanente, n°196, mai-juin 2005• La validation des acquis de l’expérience poursuit sondéveloppement en 2004Ministère de l’Education nationale, Note d’information 05.29,octobre 2005ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/ni/ni2005/ni0529.pdf• La <strong>VAE</strong> au sein du Ministère chargé de l’emploi en 2004DARES, Premières informations, premières synthèses, n°41.2, octobre2005http://www.travail.gouv.fr/IMG/pdf/PIPS_<strong>VAE</strong>_Ministere_en_2004_10_2005.pdf• La validation des acquis de l’expérience dans le champsanitaire, social et médico-socialLa Gazette de l’Hôpital, n°56, juin 2005• La validation des acquis de l’expérienceUHRIF, Hôpital d’Ile de France, n°38, novembre 2005http://www.uhrif.asso.fr42 Réalité et Recherche - N°43 avril 2006


A B E C E D A I R E D E L A V A EAAccompagnement : soutien méthodologiqueapporté porté au candidat à <strong>la</strong> <strong>VAE</strong> par unprestataire dans l’é<strong>la</strong>boration de son dossierdestiné à l’organisme valideur. Démarchefacultative, mais fortement conseilléepour aider le candidat dans sa démarcheet augmenter ses chances de succès.Acquis : ensemble des savoirs et savoire<strong>la</strong>maîtrise dans une activité professionnelle,nelle,faire dont une personne manifeste sociale ou de formation. Les acquis exigéspour suivre une formation constituent nt lespré-requis. (1)Activité : ensemble des tâches effectivementréalisées par <strong>la</strong> personne concourant à uneou plusieurs fonctions dans l’entreprise,selon des conditions d’exercice identifiées.Aptitude : capacité supposée à exercerune activité (tâche à accomplir, emploià occuper, connaissance à acquérir. Lareconnaissance juridique de l’aptitude(certificat d’aptitude, liste d’aptitude…)ouvre accès à certains droits (emploi,formation…). on (1)CCapacité : ensemble de dispositions etd’acquis ,constatés chez un individu,généralement formulés par l’expression ess« être capable de …) (1)Certificat : assurance donnée par écrit,reconnaissant sa au titu<strong>la</strong>ire un certainniveau de capacité vérifié par un contrôle.Le certificat ne peut être délivré que par undispensateur de formation. (1)Certificat de qualification professionnelle(CQP) : titre créé et délivré par une brancheprofessionnelle. Il valide des compétencestrès spécialisées dans un secteur.Certificateur (ou valideur) : autorité ouorganisme qui délivre le diplôme, le titreou le certificat de qualification et fixe lesconditions particulières de recevabilité,<strong>la</strong> procédure à suivre, les modalités devalidation.Certification : opération ou document quiauthentifie les compétences es et savoir-faired’une personne par rapport à une normeformalisée par un référentiel. Dans le casd’une qualification professionnelle, <strong>la</strong>certification renvoie à un diplôme, un titreou un CQP.Commission nationale de certification professionnelle(CNCP) : commission chargéed’établir et d’actualiser le répertoirenational des certifications professionnelles(RNCP) (Cf p 6). www.cncp.gouv.frCommission paritaire nationale de l’emploi(CPNE) : instance de concertation mise enp<strong>la</strong>ce au niveau national dans chaquebranche professionnelle, avec mission depromouvoir <strong>la</strong> politique de formation etde qualification dans le champ de leurcompétence professionnelle, notammentpar <strong>la</strong> création de certificat de qualificationprofessionnelle (CQP).Compétences professionnelles : miseen œuvre en situation professionnellede capacités qui permettent d’exercerconvenablement une fonction ou uneactivité (englobe les notions de savoir-faire,comportements et connaissances). (1)DDiplôme : document écrit établissantun privilège ou un droit. Emanant d’uneautorité compétente, le diplôme a unedimension juridique. Il conditionne l’accèsà certaines professions et à certainesformations ou concours. (1)EEvaluation des acquis : appréciationdes compétences et des connaissancesmaîtrisées par un individu à un momentdonné, à partir d’instruments (critères,normes…) ou de supports (épreuves,tests…) variables.JJury : instance désignée réglementairementpour <strong>la</strong> validation des acquis de l’expérienced’une certification, composée pour partiede professionnels et seule habilitée àdélivrer tout ou partie de <strong>la</strong> certification,à l’issue de <strong>la</strong> procédure d’évaluation(comparaison de l’expérience du candidatavec le référentiel de <strong>la</strong> certificationconcernée).NNiveau de formation : position hiérarchiséed’un diplôme, d’un titre ou d’une formationdans une nomenc<strong>la</strong>ture. (Cf grille desniveaux p 15). (1)PPoints re<strong>la</strong>is conseil en <strong>VAE</strong> : organismespécialisé dans l’information, mais surtoutle conseil en <strong>VAE</strong> , proposant des entretiensindividualisés et gratuits pour apporter unconseil personnalisé dans <strong>la</strong> démarche etle choix des certifications, et orienter versles certificateurs compétents.Pré-requis : Maîtrise des savoirs et savoirfairenécessaires pour suivre va<strong>la</strong>blementun module de formation ou une formationcomplète.RReconnaissance des acquis : prise encompte du capital de formation etd’expérience qu’un individu peut prouverpour lui-même et pour autrui (dispensateurde formation, employeur…). eur (1)Référentiel : liste d’une série d’actes, deperformances observables détail<strong>la</strong>nt unensemble de capacités acités (référentiel deformation) ou de compétences (référentieldemétiers). (Cf notion de référentielsp 14). (1)Répertoire national des certificationsprofessionnelles (RNCP) : créé par <strong>la</strong> loi du17 janvier 2002 de modernisation sociale,le répertoire national des certificationsprofessionnelles a pour objectif de tenirà <strong>la</strong> disposition des personnes et desentreprises une information constammentà jour sur les diplômes, les titres à finalitéprofessionnelle et les certificats dequalification figurant sur les listes établiespar les commissions paritaires nationalesde l’emploi des branches professionnelles.TTitre professionnel : titre à finalitéprofessionnelle elle inscrit au RNCP, à <strong>la</strong>demande des autorités ou organismesqui les ont créés, après avis de <strong>la</strong>Commission nationale de <strong>la</strong> certificationprofessionnelle.VValidation des Acquis (VA) : procédureentreprise en vue d’une reconnaissanceinstitutionnelle des acquis. Acte officiel parlequel les acquis sont reconnus. (1)Validation des Acquis de l’Expérience(<strong>VAE</strong>) : modalité spécifique de délivrancede tout ou partie d’un diplôme ou titre àfinalité professionnelle ou d’un certificat dequalification. Permet également d’accéderà un cursus sde formation, sans justifier duniveau d’études ou des diplômes et titresnormalement requis.(1) Référence norme AFNOR X 50-750 : Formation professionnelle- terminologie (juillet 1996)


Les délégations régionales <strong>ANFH</strong>... @anfh.asso.fralpes@...51 boulevard des Alpes38240 MEYLANTél. : 04 76 04 10 40Fax : 04 76 04 10 41alsace@...Imm. "Le Sébastopol"- 5ème étageP<strong>la</strong>ce des Halles - 3 quai Kléber67000 STRASBOURGTél. : 03 88 21 47 00Fax : 03 88 23 55 97aquitaine@...2 rue Dubernat33400 TALENCETél. : 05 57 35 01 70Fax : 05 56 84 18 13auvergne@...Résidence "La Margeride" - Bât. B26 rue de <strong>la</strong> Gantière63057 CLERMONT FERRAND CEDEX 1Tél. : 04 73 28 67 40Fax : 04 73 28 18 27bassenormandie@...3.20 quartier du Val14200 HEROUVILLE-SAINT-CLAIRTél. : 02 31 46 71 60Fax : 02 31 46 71 61bourgogne@...Les Jardins du Raines14 rue Nodot21000 DIJONTél. : 03 80 41 25 54Fax : 03 80 41 46 05bretagne@...Le Magister - 6 cours Raphaël BinetCS9433235043 RENNES CEDEXTél. : 02 99 35 28 60Fax : 02 99 35 28 70centre@...21 rue Georges Litalien41000 BLOISTél. : 02 54 74 65 77Fax : 02 54 74 83 70champagneardenne@...20 rue Simon51723 REIMS CEDEXTél. : 03 26 87 78 20Fax : 03 26 87 78 29corse@...Immeuble "Napoléon"19 avenue du Général Leclerc20000 AJACCIOTél. : 04 95 21 42 66Fax : 04 95 21 23 90franchecomte@...15 rue de <strong>la</strong> RépubliqueBP 26925016 BESANCON CEDEXTél. : 03 81 82 00 32Fax : 03 81 83 57 14guyane@...Centre Psychothérapique de LaMadeleineRue des F<strong>la</strong>mboyants-BP 600697306 CAYENNE CEDEXTél. : 05 94 29 30 31Fax : 05 94 29 30 33hautenormandie@...85 A rue Jean Lecanuet76000 ROUENTél. : 02 32 08 10 40Fax : 02 32 08 10 41iledefrance@...38/40 rue Eugène Oudiné75013 PARISTél. : 01 53 82 82 32Fax : 01 53 82 82 39<strong>la</strong>nguedocroussillon@...Résidence "La C<strong>la</strong>irière" - Bât. 1441 rue du Pré aux Clercs34090 MONTPELLIERTél. : 04 67 04 35 10Fax : 04 67 04 35 18<strong>la</strong>reunion@...Immeuble Union Sociale44 quai Ouest97400 SAINT-DENISTél. : 02 62 90 10 20Fax : 02 62 90 10 21limousin@...Le Pré Saint-Yriex87920 CONDAT-SUR-VIENNETél. : 05 55 31 12 09Fax : 05 55 06 29 43lorraine@...Centre d'Affaires "Les Nations" -9ème étage23 boulevard de l'EuropeBP 14754504 VANDOEUVRETél. : 03 83 15 17 34Fax : 03 83 56 42 75midipyrenees@...P<strong>la</strong>ce Mendès France31400 TOULOUSETél. : 05 61 14 78 68Fax : 05 61 14 78 60nordpasdeca<strong>la</strong>is@...Résidence "Le Richelieu"2 et 4 rue Bonté Pollet59000 LILLETél. : 03 20 08 06 70Fax : 03 20 08 06 71paysde<strong>la</strong>loire@...1 Bd Salvador AllendeLes Salorges II - BP 60 53244105 NANTES CEDEX 4Tél. : 02 51 84 91 20Fax : 02 40 71 92 47picardie@...13 p<strong>la</strong>ce Alphonse FiquetTour Perret - 3ème étage80000 AMIENSTél. : 03 22 71 31 31Fax : 03 22 71 31 39poitoucharentes@...26 rue Gay LussacImmeuble Le TriptyqueBP 40 95186038 POITIERS CEDEXTél. : 05 49 61 44 46Fax : 05 49 45 22 49provence@...7 rue d’Italie13006 MARSEILLETél. : 04 91 17 71 30Fax : 04 91 83 05 19rhone@...75 cours Emile Zo<strong>la</strong> - BP 217469603 VILLEURBANNE CEDEXTél. : 04 72 82 13 20Fax : 04 72 82 13 29265 rue de Charenton75012 PARISwww.anfh.asso.fr

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