<strong>2008</strong>Pourquoi vouloir limiter le développement denotre ville à 24 000 habitants ?Henri Leroy : Le Plan Local d’Urbanisme quenous avons réalisé (opposable aux tiers depuis2006), prévoit, en utilisant tous les droits à bâtir,la limitation du nombre d’habitants à 24 000.Tant que je serai élu, je n’adhérerai pas à uneville de 40 000 ou 50 000 habitants. Je veuxune ville à dimension humaine, bien répartie surson territoire, avec de nombreux espaces vertset un cadre de vie préservé. 24 000 habitants,répartis sur 3 137 hectares me paraît être lemaximum pour que notre ville garde son identité.<strong>Mandelieu</strong>-<strong>La</strong> <strong>Napoule</strong> n’a pas vocation à devenirune grande ville.Sur cette thématique vous semblez allerà contre-courant de nombreuses mairiesfrançaises qui souhaitent développer leurpopulation…Henri Leroy : C’est exact, les maires souhaitentaugmenter le nombre de leurs habitants. Ce n’estpas le cas pour <strong>Mandelieu</strong>-<strong>La</strong> <strong>Napoule</strong> qui est uneville essentiellement touristique et résidentielle.Nous défendons l’identité d’une petite ville poséesur les contreforts de l’Estérel, entre mer etmontagne.Une mesure a particulièrement retenul’attention des observateurs : celle de l’autoécolesociale qui va permettre aux actifs depréparer l’examen du permis de conduire àdes conditions adaptées. Pouvez-vous nousdire comment les Mandolociens-Napouloisbénéficieront de cette aide ?Henri Leroy : Effectivement, l’étude est en courset ce projet sera mis en place très rapidement. Jesuis parti du constat suivant : pas de permis deconduire, pas de travail !Vous savez, l’expérience que j’ai acquise auConseil Général au niveau des aides aux jeunesconducteurs m’a poussé à mettre en œuvre ce- 14Avril <strong>2008</strong> - MLN Magazine
Un 3 ème mandat<strong>2008</strong>MUNICIPALESdispositif. Je souhaite donc compléter les 250euros de subvention du Conseil Général parune aide communale offerte auxMandolociens-Napoulois. Très vite,les personnes intéressées pourrontcontacter notre CCAS pour bénéfi cierde cette aide.Ce nouveau mandat verra-t-illa création, tant attendue…, del’intercommunalité entre les villesdu Bassin Cannois ?Henri Leroy : Je le souhaite. LeCannet, <strong>Mandelieu</strong>-<strong>La</strong> <strong>Napoule</strong> et Cannes ontvocation à vivre ensemble. Aujourd’hui, noussommes les seules villes de notre région à ne pasavoir de communauté d’agglomération, j’espèreque nous y arriverons. Aujourd’hui, affi rmer êtrefavorable à une communauté de projets est unemalhonnêteté intellectuelle car cette dernière existedéjà ! Par exemple, le Syndicat Intercommunal dela Siagne et de ses Affl uents (SISA) regroupe 14communes pour traiter les risques d’inondabilitédu bassin versant de la Siagne. Pour ma part, jesouhaite mettre en commun toutes les ressourcesdes villes du Bassin Cannois dans une communautéd’agglomération. Et cela pour gérer l’ensemble desprestations de services publics de façon égalitairepour les administrés qui vivent dans le mêmeespace.Je vais même plus loin en ajoutant que, dans lefutur, le bassin cannois, le pays grassois et Antibesdevront se rapprocher et vivre ensemble ! Ce sontles générations futures qui mèneront à bien cepassionnant projet qui est l’aboutissement natureld’une culture, d’un passé et surtout d’un mêmebassin d’emploi et donc de vie.Dans votre livre France ma passion, vousdécrivez une société bloquée, notammentau niveau national. Pensez-vous que,depuis 13 ans, votre action en tant quemaire de <strong>Mandelieu</strong>-<strong>La</strong> <strong>Napoule</strong> a eu poureffet de débloquer la vie citoyenne de notrecommune ?Henri Leroy : Je crois que l’on a malheureusementenlevé aux Français le goût du travail. Lorsquej’écris que notre société est bloquée c’est pourexpliquer que l’on ne pourra pas aller plus loin si« J’appliquerai monprogramme à lalettre. Ce dernierva devenir la biblede tous les élus etde l’ensemble desfonctionnaires »l’on ne remet pas la valeur travail au premier plan.Notre économie est faible, alors que les Français,nous le savons tous, peuvent êtretrès compétitifs. Notre pays pourraitreprendre sa place dans le concertdes nations, s’il renonce à cettesociété des loisirs dans laquelle il sefourvoie depuis des décennies.Les 35 heures ont été, à mon avis,l’aboutissement de ces erreurs. Il n’ya pas de miracle, notre économiene peut se renforcer que par letravail fourni par l’ensemble de sesforces vives. Au niveau local, nous avons misen place la Maison de l’Economie. Cette entitémunicipale contribue à faciliter l’implantation et ledéveloppement des entreprises sur notre territoire.De son côté, le Forum pour l’Emploi facilite lesrelations entre futurs salariés et entrepreneurs enconcluant, chaque année, plus de 500 contrats detravail.Avez-vous un message particulier à fairepasser aux Mandolociens-Napoulois ?Henri Leroy : Je les remercie de leur confi ance.Ils peuvent compter sur moi, j’appliquerai monprogramme à la lettre. Ce dernier va devenir la biblede tous les élus et de l’ensemble des fonctionnaires.Suite au sondage que j’ai fait faire avant d’établirmon programme, des objectifs ont été fi xés, etje m’y tiendrai ! Dans trois ans, nous referons unnouveau sondage pour connaître les besoinsdes Mandolociens-Napoulois et leurs priorités.Le mode de gestion que j’ai mis en place intègrenos concitoyens et les met au centre de notredémocratie locale.2Loi Solidarité et Renouvellement Urbains : la loi SRU faitobligation aux communes de plus de 1 500 habitants en régionparisienne et de plus de 3 500 habitants dans les autres régions,qui font partie d’une agglomération de plus de 50 000 habitantsde compter au minimum 20 % de logements sociaux.2Agenda 21 : le sommet de la Terre de Rio en 1992 a adoptéune série d’engagements en faveur du développement durableorganisé autour de 21 engagements pour le XXI e siècle. Cedocument a été adopté par 49 pays (Action 21). Dans lecadre du chapitre 28, les collectivités territoriales sont invitéesà mettre en place des Agenda 21 en impliquant fortementl’ensemble des acteurs locaux (les habitants, les associationset les entreprises).MLN Magazine - Avril <strong>2008</strong>15 -