24la cultureTous à la pageLE CHERCHEUR DE TRACESw w w. m o ntre u i l .f rScène résolument contemporaine, le théâtre Berthelot accueille Le Chercheur <strong>de</strong>traces, une pièce cinématographique adaptée et mise en scène par Bernard Blochd’après la nouvelle d’Imre Kertész, auteur hongrois prix Nobel <strong>de</strong> littérature en 2002.Un spectacle onirique et inventif.© D.R.Nathalie Riera.QUAND LES POÈTESCONTEMPLENT LE PAYSAGELa bibliothèque <strong>de</strong> <strong>Montreuil</strong> relaie le thème national(D’infinis paysages) pour la treizième édition du Printemps<strong>de</strong>s poètes. Et invite Nathalie Riera et Mathieu Brosseau.POÉSIERoman, essai, livret d’opéra, écriture <strong>de</strong> spectacles ; Nathalie Rieraconsacre également son travail au jeu théâtral dans les établissementspénitentiaires. Et fait évoluer son écriture dans la poésie :« Le frais <strong>de</strong>s montagnes, le jardin du jour, tout ce qui peut suggérer leslarges espaces où la beauté nous fait avancer. (…) Bruit et bruissement<strong>de</strong> vivre, l’homme <strong>de</strong> tout son corps, avec tout ce qu’il a oublié et quidésormais lui est <strong>de</strong>venu secret. » Auteure <strong>de</strong> plusieurs ouvrages etresponsable du site « Les Carnets d’Eucharis », elle vient à <strong>Montreuil</strong>avec le poète Mathieu Brosseau. Celui-ci a passé ses premières annéesdans les Côtes-d’Armor, « cette contrée empreinte <strong>de</strong> brumes et <strong>de</strong>mystères, entre terre et mer ». Il a publié plusieurs livres <strong>de</strong> poésie et« travaille le vers dans sa tension et dans son exigence pour mieuxarpenter les scènes <strong>de</strong> l’histoire et <strong>de</strong> l’intime ». Depuis l’Antiquité, etsurtout <strong>de</strong>puis les Romantiques, la poésie exprime nos liens intenses avecla nature. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s « récitations » servant d’initiation, le poème – qu’ilsoit slamé, rappé, chanté ou parlé – se renouvelle à l’infini. Vivant,populaire, il se partage à haute voix dans <strong>de</strong> nombreux pays, et, en France,le printemps annonce son éclosion dans les espaces publics. « Comme lamusique et les arts visuels, on peut “rêver autour” <strong>de</strong> la poésie », a écritAragon. Rêver. S’aventurer vers l’inconnu. Faire l’expérience émotive,affective, sensorielle, y puiser quelques questionnements essentiels qui,peut-être, participent à la croissance d’une existence… •VOUS AUSSI FAITES-NOUS CONNAÎTRE VOS COUPS DE CŒUR DE LECTUREEN ÉCRIVANT À : tm@montreuil.fr■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■Les ren<strong>de</strong>z-vous<strong>de</strong>s bibliothèques ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■DU 25 MARS AU 9 AVRILFestival <strong>de</strong> littératures contemporaines en Seine-Saint-DenisHORS LIMITESh Calendrier <strong>de</strong>s Ren<strong>de</strong>z-vous à <strong>Montreuil</strong>h Jeudi 31 mars à 20 h 30 : Écrire avec le cinéma – projection-conférence avecNicolas Caligaris au cinéma Le Mélièsh Samedi 2 avril à 15 h : Carte blanche à Charlotte Bousquet et Thierry Lefebvre.Le club <strong>de</strong> lecture Lékri Dezados invite <strong>de</strong>s auteurs du Juke-box. Salle Boris-Vian –bibliothèque Robert-Desnosh Samedi 2 avril à 16 h : D’où vient cette page ? – performance avec Anne Savelli(écrivaine en rési<strong>de</strong>nce à la bibliothèque <strong>de</strong> <strong>Montreuil</strong>), Gaëlle Obiégly et Olivier Rohe– hall <strong>de</strong> la bibliothèque Robert-Desnosh Jeudi 7 avril à 19 h : Écrire avec l’Histoire : la guerre d’Algérie – rencontre avecJérôme Ferrari, Maïssa Bey et Benjamin Stora – salle Boris-Vian – bibliothèque Robert-Desnosh Vendredi 8 avril à 18 h 30 : Des livres pour habiter l’espace – performance croiséeavec Anne Savelli, François Bon et Maylis <strong>de</strong> Kerangal – salle Boris-Vian – bibliothèqueRobert-Desnosh ROBERT-DESNOS14, boulevardRouget-<strong>de</strong>-Lisle.h Daniel-Renoult22, placeLe Morillon.h Fabien118, avenue duColonel-Fabien.h Paul-Éluard10, rue Valette.Confusion <strong>de</strong>s genresUn homme doit participerà une conférence.Il s’y rend encompagnie <strong>de</strong> sa femme et yretrouve un certain Hermannavec lequel il semble partager unvécu commun. En marge <strong>de</strong> cecolloque, l’homme déci<strong>de</strong> <strong>de</strong>retourner sur le site où se sontpassés <strong>de</strong>s faits dont il a ététémoin vingt ans auparavant. Surplace, conduit par Hermann,l’homme ne décèle aucune tracelui permettant <strong>de</strong> retrouver sessensations passées.« Imre Kertész, déporté à l’âge <strong>de</strong>14 ans, loin <strong>de</strong> livrer un témoignage<strong>de</strong> plus sur la Shoah ouvre,en ne mentionnant ni le lieu ni lesLe Chercheur <strong>de</strong> traces.AU CHŒUR DES BALKANSL’association Les musicales <strong>de</strong><strong>Montreuil</strong> programme six concerts,le dimanche après-midi, en l’égliseSaint-Pierre-Saint-Paul, « avec le concours <strong>de</strong>musiciens et <strong>de</strong> formations <strong>de</strong> tout premier plan,annonce son prési<strong>de</strong>nt Jean-Jacques Franckel.Nous souhaitons continuer à attiser le plaisirtoujours renouvelé <strong>de</strong> ces dimanches après-midioù la musique ressource et vivifie dans le recueillementet dans la joie ».Si le quatuor Archinto ouvre la saison, suivrontl’orchestre Divertimento et <strong>de</strong>s chœursévénements, une nouvelle perspective<strong>de</strong> projection, chacun pouvantconvoquer ses souvenirs propres »,explique Bernard Bloche, le metteuren scène. La nouvelle estconstruite comme un polar dont ledétective (ici l’homme) serait luimêmeimpliqué dans le drame surlequel il enquête. Dans un premiertemps, le résultat <strong>de</strong> mon adaptationétait purement théâtral, ilmanquait une dimension. J’ai doncallié aux comédiens une dimensioncinématographique en introduisantsur scène <strong>de</strong>s images vidéo. Aufinal, le spectacle est perçu commeune fiction présentant à la fois <strong>de</strong>scomédiens en plateau et <strong>de</strong>sacteurs sur écran qui dialoguent,interagissent ensemble. Les comédiensdonnent le sentiment d’entreret sortir <strong>de</strong> l’écran, soulignantencore la confusion passé/présentet accentuant la dimension onirique,imaginaire. » Et d’ajouterque Le Chercheur <strong>de</strong> traces est uneœuvre qui s’adresse aux spectateursen tant qu’individus et nonau public dans le sens <strong>de</strong> groupe.Ainsi, assister au spectacleéquivaut à vivre une expériencerenvoyant au vécu personnel <strong>de</strong>chacun. Prêts pour le voyagespatio-temporel ? • Ariane Servainh SAVOIR PLUS :Le Chercheur <strong>de</strong> traces, du 30 marsau 9 avril, au théâtre Berthelot,6, rue Marcelin-Berthelot.Réservations, horaires et tarifs,tél. : 01 41 72 10 35.Les séances du samedi 2 avril aprèsmidiet mardi 5 avril au soir serontsuivies d’un débat en présencedu metteur en scène.L’architecture <strong>de</strong> l’église Saint-Pierre-Saint-Paul permet <strong>de</strong> faire résonner l’harmonie<strong>de</strong> la musique instrumentale, vocale et d’orgue. À venir, six concerts aux couleurs<strong>de</strong>s Balkans.Concertspour un hommage à Igor Stravinsky ; lesRencontres chorales autour <strong>de</strong> la Roumanie ; unconcert d’orgue à quatre mains ; un concert promena<strong>de</strong>; la musique baroque <strong>de</strong> l’ensemble LesFestes d’Euterpe ; et une carte blanche au barytonVincent Le Textier. • F. C.■■ VOIR AGENDA DIMANCHE 27 MARS ■■h SAVOIR PLUS : Réservations à l’Office <strong>de</strong> tourisme1, rue Kléber. Tél. : 01 41 58 14 09.www.musicales-montreuil.frEntrée gratuite jusqu’à 14 ans inclus, 5 € et 7 € pour les<strong>Montreuil</strong>lois. Les adhérents bénéficient d’un tarif réduit,d’une entrée gratuite à un concert, d’invitationsà <strong>de</strong>s répétitions générales et à <strong>de</strong>s Salons musicauxdans différents lieux <strong>de</strong> <strong>Montreuil</strong>.© V. ARBELET
TOUS MONTREUIL / N O 52 / DU 15 AU 28 MARS 2011Albatros, du cinéma <strong>de</strong> haut volla culture25Ce sont <strong>de</strong>s joyaux du cinéma muet produitsà <strong>Montreuil</strong> entre 1922 et 1929, à découvrirjusqu’en juillet lors <strong>de</strong> ciné-concertsexceptionnels. Une programmation qui seprolongera si les spectateurs montreuillois sontau ren<strong>de</strong>z-vous. C’est bien parti avec une sallecomble pour le premier ren<strong>de</strong>z-vous, lors d’unesoirée franchement géniale, à la fois spectacle,cinéma et concert !© GILLES DELBOSCycle au MélièsComment le pianisteFlorentGarcimore, filsdu célèbre magicien,a-t-il pudonner une telle prestation alorsque c’était son premier cinéconcert? Il a illuminé <strong>de</strong> jazz unsublime Brasier ar<strong>de</strong>nt recoloriséprécédé d’un sacré spectacle <strong>de</strong>mime, ça finissait par faire vraimentbeaucoup <strong>de</strong> bonheur pourune même soirée.Carlo Boso avait prévenu : « Untrois en un – spectacle, cinéma,concert – c’est une première ! » Ledirecteur <strong>de</strong> l'Académie internationale<strong>de</strong>s arts du spectacle <strong>de</strong><strong>Montreuil</strong> (AIDAS), partenaire <strong>de</strong>l’événement, présentait le show<strong>de</strong> mime donné par ses élèvesavant la projection <strong>de</strong>vant unesalle pleine venue honorer cettepremière du cycle Albatros quiÇA SE PASSE AUSSI AU MÉLIÈSpourrait durer, pourquoi pas,très longtemps. L’associationRencar’t au Méliès, égalementpartenaire, a donc invité les<strong>Montreuil</strong>lois-es à venir nombreuxappuyer ce partenariatavec la Cinémathèque française.L’établissement conserve et arestauré plusieurs <strong>de</strong> ces chefsd’œuvredu cinéma muet. Tousont été produits au début du sièclepar la société Albatros, quifut créée à <strong>Montreuil</strong> en 1922 etqui produisit jusqu’en 1929 <strong>de</strong>sfilms réalisés par <strong>de</strong>s Russes exilésà Paris, notamment la starIvan Mosjoukine, mais aussi <strong>de</strong>sœuvres <strong>de</strong> grands cinéastes françaistels que Marcel L'Herbier,René Clair ou Jean Epstein.Si les Américains…En février 1923, le journalCinémagazine relève déjà quela qualité <strong>de</strong> ces films, dignesLe show <strong>de</strong> mime <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> l'Académie internationale <strong>de</strong>s arts du spectacle <strong>de</strong> <strong>Montreuil</strong> (AIDAS).CE COCHON DE MORIN<strong>de</strong> Victor Tourjansky(France - 1923 - 1 h 20)D'après une nouvelle<strong>de</strong> Guy <strong>de</strong> Maupassantavec Nicolas RimskyVendredi 18 mars à 21 h 15Dans le train qui le ramène chez lui,un négociant pris <strong>de</strong> boisson chercheà embrasser une jolie voyageuse sansen prévoir les conséquences.Accompagnement au piano par lecompositeur <strong>de</strong> musique <strong>de</strong> filmJean-Marie Sénia (Céline et Julie vonten bateau, Rouge baiser, La Fracturedu myocar<strong>de</strong>). •Ce cochon <strong>de</strong> Morin, <strong>de</strong> Victor Tourjansky.© D.R.Ma part du gâteau, <strong>de</strong> Cédric Klapisch.Jeudi 17 mars à 20 h 30, Cédric Klapisch vient présenter Ma part dugâteau, son nouveau film qui sera projeté simultanément dans <strong>de</strong>uxsalles. L’événement est organisé en partenariat avec l’associationRenc'Art au Méliès, qui tient son assemblée générale ce même jour à18 heures. •© EMMANUELLE JACOBSON-ROQUES<strong>de</strong> la meilleure production mondiale,est sous-estimée. « Si lesAméricains avaient fait Le Chant<strong>de</strong> l’amour triomphant, Kean ouLe Brasier ar<strong>de</strong>nt dans un studioéquivalant à celui <strong>de</strong> <strong>Montreuil</strong>,l’univers aurait su que ces productions,qui comptent parmi lesplus intéressantes et les meilleures<strong>de</strong> l’année, avaient été réalisées,dans le plus petit <strong>de</strong>s studios,dans les conditions et avecles moyens les plus simples, etl’univers aurait crié au miraclelorsqu’on lui aurait dit les prodigesd’ingéniosité réalisés par lesmetteurs en scène. Mais c’est enFrance que ces films ont été tournés(…). Or si nous ne savons pasexploiter notre réelle valeur (…),ne nous refusons tout <strong>de</strong> mêmepas le réconfort moral auquelnous donnent droit <strong>de</strong> pareilsexemples. »Le passage est cité dans le livre<strong>de</strong> François Albera Albatros,<strong>de</strong>s Russes à Paris (1919-1929)(éditions Mazzotta), et fut lu parStéphane Gou<strong>de</strong>t, le directeurdu Méliès, pour introduire lecycle. Avant qu’il ne résume :« Ce sont <strong>de</strong>s films magnifiques,projetés dans les meilleuresconditions, avec <strong>de</strong> vrais spectacles.C’est une occasion unique<strong>de</strong> découvrir le patrimoine culturel<strong>de</strong> <strong>Montreuil</strong>. »• XYZPROCHAINSCINÉ-CONCERTSDU CYCLE ALBATROSh Vendredi 29 avril,Keand’Alexandre Volkoff.h Vendredi 27 mai,La Tour et la proie du vent<strong>de</strong> René Clair.h Vendredi 24 juin, Gribiche<strong>de</strong> Jacques Fey<strong>de</strong>r.h Vendredi 15 juillet,Le Lion <strong>de</strong>s Mogols<strong>de</strong> Jean Epstein.