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107 - Gestion et Finances Publiques La revue

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collectivités territorialeslocales. Il considère que les grands principes de qualité comptable sontglobalement respectés par les collectivités locales : rattachement descharges <strong>et</strong> des produits ; valorisation patrimoniale ; durées d’amortissement; sincérité des provisions. <strong>La</strong> diffusion de la démarche de performancene doit pas reposer sur des logiques uniformes mais résulter de lalibre initiative des élus <strong>et</strong> des collectivités locales : le cadre unique ne doitpas être imposé <strong>et</strong> il appartient aux élus locaux de gérer en toute liberté,dans le cadre du régime derègles <strong>et</strong> de contrôles quis’impose à eux, selon unedémarche pragmatique qui estla plus adaptée aux enjeux deleur collectivité.Nathalie Morin, chef du servicede la fonction comptable del’Etat (DGCP), a rappelé quel’Etat va appliquer avec la LOLFpour la première fois les principesde la comptabilité d’exercicedes entreprises <strong>et</strong> des collectivitéslocales. De ce point devue, la convergence est fortesur le référentiel comptable desentreprises. C<strong>et</strong>te « révolution »comptable vise à améliorer laperformance de la gestionpublique par la connaissancedes coûts <strong>et</strong> à éclairer la décision (faut-il louer ou occuper en domanial ?Comment optimiser la gestion des stocks ?). Elle s’appuie sur des dispositifspermanents de contrôle interne comptable, régulièrement évalués pardes audits internes <strong>et</strong> externes. Avec la LOLF, les comptes de l’Etat serontsoumis à la certification de la Cour des comptes. Toutefois, la convergencedes normes comptables ne peut être totale car l’Etat conserve des spécificitéspropres : la notion de résultat n’est pas pertinente compte tenudu rôle macro-économique de l’Etat ; son bilan n’intègre pas l’actif incorporelque constitue le droit de lever l’impôt. L’évaluation des engagementsde r<strong>et</strong>raite de l’Etat est un autre exemple : le référentiel comptablede l’Etat a fait le choix de les inscrire en hors bilan. Une évolution normativepourrait conduire à une inscription au passif.THÈME Nº 4 :UN PARTENARIAT RENFORCÉENTRE LES COLLECTIVITÉS LOCALESET LE TRÉSOR PUBLICPOUR OPTIMISER LA TENUE DES COMPTESBénédicte Boyer, rédactrice en chef du site intern<strong>et</strong> MINEFI Collectivitéslocales (www.colloc.minefi.gouv.fr), a rappelé que la qualité comptableest l’un des axes majeurs du contrat pluriannuel de performance (CPP)2006-2008 du Trésor Public. Elle a ainsi illustré l’enrichissement du partenariatentre le Trésor Public <strong>et</strong> les collectivités locales autour de trois questions: quels sont les besoins en qualité comptable des collectivitéslocales ? Quels sont les outils proposés par le Trésor Public pour améliorerla qualité comptable ? Comment la qualité comptable fait-elle évoluer laséparation ordonnateur-comptable ?Didier Tiberghien, trésorier principal de Saint-Omer, indique que les éluslocaux estiment encore trop souvent que la comptabilité est l’affaire duseul comptable, alors que la qualité comptable est l’affaire des deuxpartenaires. Les élus locaux manifestent surtout un intérêt sur la sincéritécomptable d’opérations complexes (lotissement ; transferts de patrimoinedans le cadre de l’intercommunalité ; valorisation patrimoniale lors deschangements de modes de gestion – externalisation ou remunicipalisation).Sans aller jusqu’à la signature d’une convention de services comptables<strong>et</strong> financiers réservés aux quelque 338 grandes collectivités locales(cf. infra), le partenariat doit êtreanimé par le même esprit desynergie entre l’ordonnateur <strong>et</strong>le comptable. Par ailleurs, la formalisationd’une conventionperm<strong>et</strong> de mobiliser l’encadrement<strong>et</strong> les agents sur les enjeuxde la qualité comptable.Olivier <strong>La</strong>ndel, délégué généralde l’Association des communautésurbaines de France(ACUF), rappelle qu’au-delàdes enjeux de qualité comptable,les directeurs financiersdes communautés urbainesattendent des réponses sur unemeilleure qualité de service surle conseil fiscal <strong>et</strong> des r<strong>et</strong>oursd’information réguliers sur lesdonnées comptables. S’agissantde la séparation ordonnateur-comptable, le rôle des différentsacteurs doit être revisité dans le cadre d’une plus grande efficacité, ainsique l’Etat a procédé dans le cadre de la LOLF.François Ruffier, directeur financier de la ville du Havre, a décrit l’enrichissementdu partenariat avec le Trésor Public qu’a constitué la conventionde service comptable <strong>et</strong> financier (CSCF), qui comporte des actions innovantes,des procédures de suivi <strong>et</strong> un dispositif d’évaluation. <strong>La</strong> ville duHavre a été la seconde ville, après la communauté urbaine d’Alençon, àsigner la CSCF. <strong>La</strong> CSCF a notamment permis de réaliser un audit sur laproduction du compte de gestion, qui a permis une accélération spectaculairedu délai de production. Le partenariat comptable a permis dedépasser la traditionnelle séparation ordonnateur-comptable. <strong>La</strong> séparationorganique actuelle se heurte néanmoins à quelques limites <strong>et</strong> d’autresmodèles d’organisation sont possibles.Pierre-Louis Mariel, trésorier-payeur général de Seine-<strong>et</strong>-Marne, a estiméégalement que la qualité comptable ne passionne pas les élus locaux carglobalement la comptabilité est correctement tenue. Une approchesélective par type de collectivité <strong>et</strong> par nature d’opération est plusadaptée à l’écoute des élus locaux. Du point de vue des outils, l’actiondu Trésor Public s’appuie sur l’indicateur agrégé synthétique de qualitédes comptes locaux (IASQCL) <strong>et</strong> sur un diagnostic de la qualité comptable: c<strong>et</strong>te étape perm<strong>et</strong> de formaliser un plan départemental d’améliorationde la qualité comptable. <strong>La</strong> qualité comptable sera bien sûr amélioréepar la nouvelle application HELIOS en cours de déploiement.L’appartenance du comptable du Trésor à un réseau hiérarchisé articulantle comptable de la collectivité locale, le trésorier-payeur général <strong>et</strong> laDirection générale de la Comptabilité publique (« eff<strong>et</strong>-réseau ») perm<strong>et</strong>des économies d’échelle sur les proj<strong>et</strong>s de modernisation (par exemple,la dématérialisation de la chaîne comptable <strong>et</strong> financière avec HELIOS),l’homogénéité des pratiques <strong>et</strong> des doctrines <strong>et</strong> la généralisation d’unepolitique forte de qualité comptable.109

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