ÉTUDE DE LA FILIÈRE COTON EN RDC Version finale - ACP Cotton
ÉTUDE DE LA FILIÈRE COTON EN RDC Version finale - ACP Cotton
ÉTUDE DE LA FILIÈRE COTON EN RDC Version finale - ACP Cotton
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Étude diagnostique de la filière coton en <strong>RDC</strong><br />
maïs. L’avantage est clair: le fermier n’est plus obligé de noyer sa plantation sous des<br />
litres et des litres de pesticides chimiques, qui sont eux, assurément très nocifs. Au contraire<br />
des pesticides, véritables bulldozers anéantissant toute forme de vie, la toxine Bt, elle,<br />
est remarquablement sélective, elle n’affecte que les insectes. On dit qu’elle a un spectre<br />
d’actions réduit. 47 La technologie est ensuite appliquée à la culture du coton.<br />
Cinq entreprises contrôlent les neuf dixièmes des semences OGM ainsi que les pesticides<br />
et herbicides qui leur sont associés. Ils fournissent la plupart des pays du monde avec<br />
des variétés de coton initialement développées pour le marché américain et donc adaptées<br />
aux problèmes de la production des USA (climat, ravageurs,…).<br />
Il est estimé qu’en 2005-2006, 26% de la surface mondiale de culture du coton était<br />
constituée de coton transgénique. Cette surface est en progression linéaire depuis<br />
1996 où elle était autour de 3%. 48<br />
Convaincus qu'une réduction drastique du coût de production offre une alternative heureuse<br />
à la baisse de cours mondiaux du coton, certains pays, dont quelque uns en Afrique, ont<br />
fait le choix du coton transgénique. Les OGM (Monsanto et Syngenta) sont présentement<br />
introduits au Sénégal et au Burkina Faso et leur introduction est planifiée pour le Bénin,<br />
la Côte d’Ivoire et le Nigeria.<br />
Deux écoles s’affrontent ici : Les environnementalistes et les sociétés multinationales.<br />
Il est donc très difficile de trancher de manière nette sur la production de coton transgénique.<br />
Comme on s’y attendrait, il n’y a pas unanimité sur la question de la réduction du coût<br />
des intrants ni sur l’efficacité à long terme par rapport au contrôle des ravageurs.<br />
L’exemple du Burkina Faso<br />
Il est le premier pays d'Afrique de l'Ouest à avoir autorisé des essais en champ de coton<br />
transgénique appartenant aux firmes Monsanto (coton BT) et Syngenta (coton VIP). Le<br />
coton transgénique est une espèce génétiquement modifiée du coton souche burkinabé<br />
le rendant plus résistant aux parasites et limitant ainsi potentiellement le coût des intrants,<br />
donc de production. L'expérience burkinabé aiguise la curiosité de ses voisins.<br />
Pour Madou Soulama, l'un des plus grands planteurs de coton burkinabé, le prix pour<br />
la variété de coton génétiquement modifié qu'on expérimente au Burkina Faso dépasse<br />
les 50.000 francs CFA par hectare, tandis qu'actuellement, les producteurs dépensent<br />
en moyenne 37.000 FCFA pour les pesticides. Il transparaît clairement que l'objectif visé,<br />
qui est la réduction du prix de revient, est loin d'être atteint. Selon M. Soulama, non<br />
seulement la semence coûtera plus chère, mais les paysans se trouveront dans une<br />
position de dépendance par rapport à la firme productrice des semences.<br />
47 Étude Équicoton, Synairgis, septembre 2006<br />
48 ICAC.org<br />
CECI/FIGEPAR Mai 2007 Page 129