UNE Mercredi 28 février 2012 Kossonou.qxd - Cote d'Ivoire Mariage

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Wade - Macky Sall, l’affiche du 2 e tour
Les sénégalais garderont encore
pendant quelques jours les écouteurs
des téléphones portables et
les transistors scotchés à l’oreille
pour certains, les yeux
rivés sur l’écran de la télévision.
parce que la commission nationale
de recensement des votes du palais
de justice de dakar n’a pas encore
livré les résultats des élections.
celle-ci a jusqu’à vendredi, au plus
tard, pour le faire. depuis la nuit de
dimanche dernier, jour du premier
tour de l’élection présidentielle
dans le pays, la dixième du genre
depuis 1963, le peuple, les 14 candidats,
les observateurs électoraux
nationaux et internationaux sont
situés sur un fait. a savoir qu’un
second tour sera organisé et la date
avancée est celle du dimanche 18
mars. donc, deux semaines après la
proclamation des résultats du premier
tour, les citoyens seront, à nouveau,
invités à user de leur droit que
leur confère la loi et à exercer leur
devoir. de l’avis de tous les observateurs,
les sénégalais ont porté
prioritairement leur choix sur les
personnalités qui ont fait campagne,
qui les ont visités dans leurs localités
et villages durant les trois semaines
et bien auparavant et qui ont été
constantes dans leurs décisions.
a ce sujet, bien que membre de
l’opposition et l’un des initiateurs
du Mouvement du 23 juin 2011,
avant de prendre ses « distances »,
Macky sall a répété qu’il fallait
aller aux élections pour battre le
président sortant dans les urnes. Là
où ses camarades du M23 réclamaient
« le retrait de sa candidature
» parce que considérée comme «
anticonstitutionnelle » ou le report
des élections sous prétexte que «
les conditions de sécurité » et l’environnement
marquées par des tensions
ne s’y prêtaient pas.
Ambiance contrastée
dans les états-majors
en attendant les résultats officiels,
les états-majors des candidats pressentis
comme élus manifestent de
différente manière. dimanche, à
partir de 20 heures, les militants et
sympathisants de Macky sall, qui
est « au coude à coude », selon les
termes du conseiller spécial Jean
paul diaz, ont envahi le siège du
parti, sis au quartier Liberté 6, sur la
voie de dégagement (Vdn). La
devanture du bâtiment et l’intersection
de la voie expresse ont connu
une animation particulière avec des
dames et des hommes se trémoussant
au son du Mbala. a son arrivée
au siège du parti, l’ancien cadre du
parti démocratique sénégalais,
ancien ministre et ancien premier
ministre du président abdoulaye
Étranger
Sénégal en attendant vendredi, jour de proclamation des résultats officiels, deux candidats
se détachent, à en croire les premières tendances.
Le président-candidat abdoulaye
Wade et le candidat de l’alliance pour la
république (apr), Macky sall, qui
devraient s’affronter pour le second tour de
la présidentielle sénégalaise, à en croire les
tendances dégagées jusqu’à hier nuit par la
commission électorale, se connaissent plutôt
bien. Macky sall a, en effet, fait ses classes au
sein du parti démocratique sénégalais (pds) de
Wade. dès 1988, il côtoie l’opposant historique
sénégalais dont il devient inséparable. selon des
indiscrétions, le «Vieux» trouve le jeune
homme d’alors, «en avance sur son temps», et
facilite son ascension. arrivé au pouvoir à l’issue
des élections de 2000, Wade fait appel à ce
jeune ingénieur géologue qui a fait l’institut
français du pétrole, et le nomme ministre des
Mines de 2001 à 2003, puis ministre de
l’intérieur en 2003 et 2004.
L’ascension de sall semble irrésistible. Wade le
nomme premier ministre en 2004, poste qu’il
occupera trois années durant. La confiance du
Vieux envers celui qu’il appelait affectueusement
son « élève » est telle qu’il lui confie la
direction de sa campagne présidentielle de
2007. Wade en sort vainqueur, dès le premier
tour. puis, les choses se gâtent. a la tête de
l’assemblée nationale où il vient de poser ses
valises, il entreprend d’auditionner le fils du
président, Karim Wade (considéré alors par l’opinion
sénégalaise comme le successeur de son
père à la tête de l’état), dans une affaire de mal-
M e Wade (à gauche) et Macky Sall, deux libéraux en quête d’alliances. (photos aFp)
Wade mais aussi ancien président
de l’assemblée nationale avant sa
démission, a été accueilli par des
cris de joie et de félicitation :
«président, président, président».
La conférence de presse qu’il avait
promis de donner à 22h n’a pu être
possible parce que, selon son staff,
il est en séance de travail. ce n’est
qu’à 23h30 que M. diaz et un autre
collaborateur ont entretenu la presse.
de passage au siège du pds, dans la
mi-journée, ce n’était pas la grande
attraction. il y avait plus d’agents de
sécurité que de militants. Le secrétaire
permanent du parti n’était pas
non plus dans le bâtiment de deux
niveaux à la Vdn. Le gardien des
lieux, préoccupé par les résultats
diffusés par la radio, a lancé que ce
dernier est dehors pour la gestion
des résultats. par ailleurs, alors
même qu’une conférence de presse
versations supposées. Le divorce est consommé.
ejecté du perchoir de l’assemblée nationale,
Macky sall crée son parti apr, et se positionne
tout de suite comme opposant déclaré à
son ancien mentor.
Le second tour oppose donc le maître Wade, et
son élève sall. Logiquement, le maître devrait
avoir une avance sur l’élève qu’il a formé. Mais,
nous sommes en politique, et l’élève d’hier a
bien appris, au point de défier un maître qui sait
faire respecter sa science, même si son âge
avancé ne joue plus en sa faveur.
Les deux hoMMes sont, tous deux,
des libéraux déclarés. Wade a, pour lui, l’expérience
du président sortant, un bilan positif
au plan de la construction des infrastructures
qui ont rénové complètement la capitale,
et la machine de son puissant parti pds
auquel se sont ralliés d’autres leaders pour former
les FaL 2012 (Forces alliées). il avait promis
de passer dès le premier tour, fort de cette
machine et de la division de ses opposants.
contraint à un second tour, il ne dispose plus,
théoriquement, de réserves de voix suffisantes
pour l’emporter au soir du second tour.
cependant, le « Vieux » a plus d’un tour dans
son sac, et s’emploierait déjà à débaucher dans
le camp de l’opposition où Macky sall ne
compte pas que des amis. il est de notoriété
publique à dakar, que idrissa seck, l’autre
ancien «disciple» de Wade ne lui voue pas une
du porte-parole de la présidence de
la république avait été envisagée le
matin, elle a été finalement annulée
au profit du message du chef de
l’etat. Gorgui (le vieux, en Wolof),
n’a donc pas dit son dernier mot. il
a prévenu lors de la campagne:
«C’est lui qui rassure», «le Sopi
(Ndr: changement) toujours en
marche».
Le maître et l’élève
hier matin, la presse sénégalaise a
barré ses unes avec cette talonnade
de l’élève au maître abdoulaye
Wade. deux candidats d’idéologie
libérale, devraient donc s’affronter
au second tour, selon toute vraisemblance.
néanmoins, depuis la rupture
entre Wade et sall, les deux personnalités
ne se fréquenteraient
plus, indiquent des observateurs. ce
qu’a confirmé Me djibril War,
• Atouts et handicaps des deux finalistes
grande amitié. sall ne s’est pas, non plus, intéressé
aux conclusions des assises nationales
convoquées par l’opposition et la société civile
sénégalaises et dirigées contre Wade.
Grand bénéFiciaire de la stratégie
du «Tout sauf Wade» de l’opposition, sall
devrait, sur le papier, l’emporter en cas de
second tour, les poids lourds de l’opposition
ayant tous convenu, bien avant le
scrutin, de ce qu’ils soutiendraient, le candidat
de l’opposition le mieux placé du premier tour.
tiendront-ils tous parole ? telle est l’inconnue
de ce second tour.
signalé à la troisième place, avec autour de 18%
des voix, Moustapha niasse devrait, normalement,
appeler à voter Macky sall, de même que
le candidat pressenti à la 4 e place, ousmane
tanor dieng du parti socialiste. Mais, il y a problème.
niasse et tanor sont deux socialistes, et
à considérer qu’ils appellent effectivement à
voter le libéral sall, il reste à savoir si la base
socialiste suivra ses leaders, et à quel degré.
pour mémoire, lors de la présidentielle de 2000,
niasse, le socialiste, s’était rallié, contre toute
attente, au libéral Wade lors du deuxième tour,
précipitant la défaite du socialiste abdou diouf.
Qu’en sera-t-il en 2012 ? Favorisera-t-il l’ascension
de l’élève de Wade vers les sommets,
ou tentera-t-il un ultime coup de poker ?
L’issue du second tour est loin d’être (définitivement)
écrite.
VAlentin Mbougueng
conseiller de Macky sall. ceci,
pour démentir les accusations de
certains de ses adversaires politiques
de l’opposition qui le présentent
comme un « traître ». en
effet, il lui est reproché de n’avoir
pas manifesté à la place de l’indépendance
comme d’autres leaders
du M23 et de n’avoir pas milité
pour le report de l’élection.
Niasse, l’éternel
faiseur de rois
Les opposants, appartenant pour
beaucoup à l’idéologie socialiste,
sont les plus grands perdants de ce
scrutin. c’est le cas de Moustapha
niasse, « candidat de l’unité et du
rassemblement » benno siggil
sénégal et considéré comme l’éternel
« faiseur de rois » ou « arbitre
du jeu ». il était candidat pour un
mandat unique, en raison de son âge
et de sa vision politique de la bonne
gouvernance. puis, ousmane tanor
dieng qui a choisi comme slogan
de campagne « la République des
valeurs ». Le secrétaire général du
parti socialiste (ps) avait promis
d’être à sa troisième et dernière candidature
depuis le départ de son
mentor, le président abdou diouf
de la tête du pays en 2000.
cependant, il faut savoir raison garder
parce qu’aucun des deux candidats
qui s’affronteront au second
tour ne peut gagner les élections
sans le soutien du candidat arrivant
en troisième position. celui-là
même qui avait fait gagner Me
Wade, en 2000, contre abdou diouf
dont il était pourtant proche.
Favorisant ainsi la première alternance
au pouvoir après 40 ans de
Le globe tourne
hAïti. La justice haïtienne a
demandé l’ouverture d’une
enquête sur l’ex-président
Jean bertrand aristide et d’anciens
dignitaires de son régime
pour trafic de drogue et d’autres
infractions graves, a indiqué
lundi à l’aFp un avocat
proche de M. aristide.
nigeriA. Le vice-président
et le chef des armées du
nigeria ont accueilli, lundi, à
l’aéroport d’abuja, la
dépouille d’emeka
odumegwu-ojukwu, chef de
la guerre de sécession du
biafra (1967-1970) et figure
historique du pays, décédé fin
2011 à Londres, a constaté un
correspondant de l’afp.
Syrie. La nouvelle
constitution syrienne a été largement
approuvée, a annoncé,
lundi, le ministre de
l’intérieur, mais la participation
n’a atteint que 57,4%, en
raison des violences qui
secouent le pays.
gAbon. Le président gabonais
ali bongo ondimba a
nommé raymond ndong
sima au poste de premier
ministre en remplacement de
paul biyoghe Mba comme le
veut la constitution, après la
proclamation le 13 février des
résultats des législatives, a
annoncé la présidence lundi.
Fraternité Matin / Mardi 28 février 2012
socialisme. outre le soutien de
niasse, le quatrième homme fort
qui sera approché, est donc
ousmane tanor dieng. et enfin,
idrissa seck, présenté comme un
autre « fils » de Wade, mais en
rupture de banc avec le vieux. selon
les intentions de vote exprimées par
des responsables politiques de l’opposition,
les reports de voix des
principaux candidats malheureux
devraient profiter à Macky sall ;
l’objectif étant d’obtenir le départ à
la retraite de Wade à tous les prix.
ses messages de campagne sont :
«Votez Macky. Jeunesse, expérience,
intégrité» ou « Maky Président
: agir ensemble pour le développement».
une revanche donc contre le
Maître et l’opposant historique.
PAulin n. Zobo
enVoyé spéciaL à daKar (sénéGaL)
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