Edition du 17 mars 2001

CMJN
2E CAHIER
SPORTS: PAGES 21 À 29 / MAGAZINE: PAGES 32-33 / SERVICES: PAGES 35-38
Ne confondons pas. La
vraie info footballistique
de la semaine n’est pas
forcément celle que l’on
croit.
Humeur
La vraie info
– Sept jours sans histoire
dans les parages de la
Maladière? Non.
– Plus de clubs italiens
engagés en Coupe d’Europe?
Non.
– Ça a cogné au Parc des
Princes? Non.
– Neuchâtel Xamax qui
gagne enfin à l’extérieur?
Non.
– L’inauguration du
nouveau Saint-Jacques?
Non.
– Un navet de plus à la
télévision? Non.
– Un match à guichets
fermés en Suisse? Non.
– Ce bon vieux «Kubi»
qui tourne le dos à l’équipe
nationale? Non.
Non. Huit fois non. La
véritable info footballistique
de la semaine, il faut
aller la chercher du côté
d’Yverdon. Ils étaient à
peine 650 pour voir le club
de Philippe Perret bouter
Zurich hors de la Coupe de
Suisse. La plus mauvaise
assistance de la saison.
On veut bien admettre
que le football prôné par
Gilbert Gress n’est pas le
plus excitant de la planète,
mais 650... Zurich, c’est
aussi le tenant du trophée.
Dans la presse, les jérémiades
ont fusé. «Une
misère... Inadmissible...
Lamentable.» Il faut une
fois pour toutes arrêter de
se gargariser. Si les gens ne
viennent plus au stade, à
de rares exceptions, c’est
qu’il y a bien une raison.
Et une bonne.
D’accord, il y a la
météo, la concurrence de
la TV, le confort, le prix
d’entrée, mais 650 pour
un huitième de finale...
Si les gens ne se bousculent
plus aux guichets de
nos stades, c’est que, tout
bêtement, ils s’ennuient la
plupart du temps. Lorsqu’on
mange mal dans un
restaurant, on n’y retourne
pas volontiers. Il n’y a
bientôt plus que les entraîneurs,
les techniciens, les
joueurs et les dirigeants
qui croient encore au football
suisse.
Le cochon payant, lui...
Gérard Stegmüller
MEN La montre
ne fait pas
que tic-tac
p 32
Réflexion
Plantes en
mouvement p 33
Télévision
Un Valaisan
succède à
Philippe Mottaz
p 35
SPORTS/MAGAZINE
SAMEDI 17 MARS 2001
Aviron Un tournant historique
à la Société nautique de Neuchâtel
La Société nautique de
Neuchâtel (SNN) innove
en rémunérant une personne.
Christian Thiel est
employé à 50% à la SNN.
Ses buts: assurer une présence
professionnelle et
doubler le nombre des
membres d’ici à trois ans.
Une conjoncture meilleure
devrait être favorable à ce
rebondissement.
Thomas Truong
Cléopâtre laisse une légère
brise marine chatouiller les
narines de son joli nez. Installée
dans un somptueux
décor, elle admire les flots de
la Méditerranée qui n’étaient
pas si pollués il y a un peu
plus de 2000 ans. Dans la
coque du bateau, un gaillard
musclé donne le rythme en
frappant sur un tambour, tandis
qu’un autre, à l’air vicieux,
frappe de son fouet les
esclaves enchaînés aux rames.
Entre le 15e et le 18e siècle,
ramer dans les galères était
une besogne réservée à des
condamnés de droit commun.
Ce n’est qu’en 1829, lors
d’une épreuve entre les étudiants
de Cambridge et ceux
d’Oxford, que le coup de rame
prit enfin un sens sportif.
A la SNN, l’histoire est très
importante. Une partie des
murs de sa salle de musculation
est couverte de vieilles
planches. Elles représentent
les vestiges de la cabane norvégienne
avant le déménagement
de la baie de l’Evole – où
le club a vu le jour en 1885! –
à Monruz en 1983.
Les rameurs de salon
Christian Thiel (29 ans), le
nouveau chef technique de la
SNN, aime aussi se souvenir
du passé: «Dans les années 70,
le club a connu une période
Une attente de 32 ans
Le dernier départ en ligne
sur le lac de Neuchâtel date
de 1969! Demain, si la météo
le permet, une journée
romande d’entraînement
hivernal devrait mettre fin à
32 ans d’attente. Les compétiteurs
âgés de moins de 18 ans
feront 7 km entre Serrières et
Monruz, tandis que ceux qui
ont plus de 18 ans effectueront
10 km d’Auvernier à
Monruz. 21 bateaux sont inscrits
pour cette régate. Ils proviennent
de quatre clubs qui
sont la Société nautique de
Neuchâtel, Lausanne sport, le
Club aviron Vevey et le Forward
Rowing Club Morges.
Culture Le 1er avril, les musées ouvrent
gratuitement leurs portes au printemps
Une hirondelle n’annonce pas le printemps. Un
arbre fruitier en fleurs oui. Dans les musées de
l’Arc jurassien, qui explorent le paysage sous
toutes ses formes. Illusions comprises. photo sp
Christian Thiel avec un skiff, un quatre de couple et un double skull (de devant à derrière): la Société nautique de
Neuchâtel met à disposition de ses membres un matériel digne d’une Rolls Royce. photo Galley
Si Eole décide d’envoyer
trop de vent – et les vagues
qui vont avec! – sur le lac de
Neuchâtel, les participants
se rabattront sur la Thielle
avec une épreuve de 7 km et
une arrivée au Landeron.
Dans les deux cas de figure,
deux séries de départs sont
prévues: la première dès 10
h et la seconde dès 14 h.
Pour les curieux qui veulent
admirer le spectacle, la décision
du lieu de départ se
prendra demain matin sur le
coup de 8 h 30 à Monruz. Le
monde appartient à ceux qui
se lèvent tôt!
TTR
Magazine
faste, notamment avec Denis
Oswald (médaillé de bronze
aux JO de Mexico en 1968).
Par contre, les années 90
furent celles d’une baisse des
activités.» Alors la SNN a
décidé de donner un nouveau
tournant à sa longue histoire.
«C’est la première fois que l’on
rémunère quelqu’un, observe
cet employé de commerce qui
travaille à 50% au sein de la
SNN. Je vais assurer une présence
professionnelle trois fois
par semaine et essayer de faire
passer le nombre de nos
membres actifs de 100 à 200
en trois ans.»
Ses espoirs de réussir sont
grands grâce à deux facteurs:
«Les ergomètres (rameurs de
salon) qui se trouvent dans
tous les fitness nous font une
très bonne publicité. En plus,
l’aviron est un sport complet. Il
permet surtout l’évasion. Dès
que vous avez quitté le ponton
d’un mètre, vous laissez tous
vos soucis sur la terre ferme.»
Silence, puissance...
La SNN ne possède pas de
vedette telle que Xeno Müller
qui glisse en silence et avec
puissance sur l’eau. Elle compte
seulement deux compétiteurs
dans ses rangs, mais elle
Neuvième collaboration
transfrontalière des musées
de l’Arc jurassien franco-suisse,
le Printemps 2001 ouvrira
toutes grandes leurs portes
au public le 1er avril. Ainsi, la
culture, au sens large,
entend-elle capter les visiteurs
tous âges et toutes affinités
confondus. Des beauxarts
aux techniques, de l’histoire
à l’ethnographie, en
passant par l’horlogerie.
Réunis hier à Neuchâtel, la
majorité des conservateurs des
musées de l’Arc jurassien francosuisse,
représentant au total
quelque cinquante institutions
partenaires dans l’opération, a
lancé le Printemps des musées
2001.
Une initiative du Ministère
français de la culture qui, à l’ins-
pourrait bien engager un entraîneur
professionnel d’ici à
trois ans, si la base de sa pyramide
(la masse) s’élargit. Il est
vrai aussi que le lac de Neuchâtel
n’offre de loin pas les
conditions du Rotsee (LU), «le
plus beau plan d’eau du monde»
assure Christian Thiel.
Par contre, le parc de
bateaux neuchâtelois fait des
jaloux dans tout le pays comme
le confirme Jérôme Paccolat,
le responsable du maté-
tar de la musique ou du patrimoine,
fait des émules. «Jusqu’en
Croatie, en Scandinavie, en Russie
et Pologne», se réjouissent les
organisateurs. En relevant le
succès croissant du Printemps
des musées, lequel, dans certaines
institutions, multiplie au
moins par dix le nombre habituel
de visiteurs. Mieux, «certaines
personnes attendent une action
spéciale dans l’une ou l’autre institution
pour s’y rendre». Effet un
rien pervers, «car les mêmes visiteurs
reviennent et nous voulons
diversifier le public», effet positif
néanmoins. En outre, la manifestation,
gratuite il faut le souligner,
permet une mise en valeur d’une
bonne partie des collections, au
gré des thèmes choisis, des activités
organisées autour de ceux-ci,
voire des jeux dans certains
musées.
riel: «Avec 250 francs de cotisation
annuelle, nos membres
ont accès à un ensemble de
bateaux et de rames qui valent
près de 500.000 francs. Cela
va du simple skiff (une place)
au huit qui mesure dix-huit
mètres.» Toutes les rames sont
marquées de l’étoile de la SNN
et les chaussures sont déjà
fixées sur les cale-pieds (jusqu’à
la pointure 47!). Les
curieux sont les bienvenus. TTR
Premiers coups de rame
L’aviron est un sport qui
fait beaucoup transpirer de
la tête aux pieds. Pourtant,
rien n’empêche de le pratiquer
pour son simple plaisir.
Ceux qui veulent découvrir
la merveilleuse sensation de
glisser sur l’eau peuvent
trouver leur bonheur auprès
de la Société nautique de
Neuchâtel. L’initiation
consiste en six cours d’une
heure et demie qui sera facturée
150 francs pour les
moins de 18 ans et 180
francs pour les autres.
«Après ces séances, l’élève
saura ramer correctement
sur son skiff» assure Christian
Thiel.
Le terme «correctement»
signifie avant tout «en équilibre».
Jérôme Paccolat
explique: «Si les rames ont
un mauvais angle, le bateau
se tourne. C’est une question
de centimètres.» Un mauvais
moment à passer qui est
nécessaire. «Nous cherchons
à ce que les élèves se retournent,
avoue Christian Thiel.
Cela fait partie de l’expérience.»
Il faut savoir se mouiller
pour avoir du plaisir! TTR
Sur le thème 2001, le paysage
ici et ailleurs, dans toutes les
acceptions que ce terme recouvre,
17 musées suisses proposent des
activités spéciales. Y compris une
excursion dans le paysage géologique
de La Chaux-de-Fonds, ou
le paysage miniature des boîtes de
montres. Ou encore des paysages
sonores à Yverdon, avec la symphonie
pour machines à écrire
Hermès de l’Expo 1964. En France
voisine également, de très nombreuses
versions du paysage sont
proposées dans plus de vingt
musées. Tels les paysages
agraires, fluviaux ou imaginaires,
qui font la richesse du patrimoine
muséal.
Sonia Graf
! Printemps des musées, 1er
avril 01. Informations dans les
musées et offices du tourisme.
Internet: www.oraos.com