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COPS - Amitiés de L.. - Free

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[11]1] al] y t01 [Il! 1 gCEOIIl : 3{\[lf]!poussière-<strong>de</strong>s3 nventSec,brûlant,sD~levaitqUelqUe.SVagUeS<strong>de</strong>scories aIgres qui s'immIsçaient danslesnarines,lagorgeetvéhiculaient<strong>de</strong>srelents<strong>de</strong>maladie. <strong>de</strong> misère et <strong>de</strong> mon. Machinalement. B.TIgerreleva la capuche <strong>de</strong> son blouson et rajusta seslunetteS <strong>de</strong> soleil. Le temps étaîtcouven, nuageux, mais ilse sentait mieux comme ça. Protégé. Pas <strong>de</strong>s flingues et <strong>de</strong>scoups <strong>de</strong> couteau, pour ça, il se fiait à ses réflexeserà lachance. Mais <strong>de</strong> toute cette crasse, <strong>de</strong> cette atmosphèreinsalubre, <strong>de</strong> ces o<strong>de</strong>urs infectes ee<strong>de</strong>s braillements <strong>de</strong>gosses m.al nourris qui lui parvenaient, enconuebas.Santa Fe. Dans l'une <strong>de</strong> ses chansons,Jay Buda appelait cequartier The Moss Grave - le charnier. Sur cet immense terrainvaguelittéraiememrecouvend'untapis<strong>de</strong>voirures<strong>de</strong>trains rouiUéts etdélabrées,<strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> personnes avaientélu domicile et tentaient tant bien que mal <strong>de</strong> survivre à lamalnutrition, aux épidémies et au désespoir-<strong>de</strong> vivre le pluslongtemps possible, en fait. Unchamier.Ouunmouroir.Et c'étaitlà,au cœur même <strong>de</strong> ce c\oaque, qu'il <strong>de</strong>vait serendre.Putain <strong>de</strong> môme. Putain <strong>de</strong> came. Il vériHa qu'il avair surlui suffisammenr<strong>de</strong> doUars pour délier les langues. s'assuraque son automatique était à portél' <strong>de</strong> main, puis sautaprestement du pan <strong>de</strong> mur lézardé qui lui servait <strong>de</strong> promontoireet se dirigea d'un pas souple vers le gigantesquebidonville.B. TIgers'engouffra dans le Mdale <strong>de</strong> ruelles créées parl'entassement <strong>de</strong>s wagons, <strong>de</strong>squels s'échappaient pleurs,gémissements <strong>de</strong> douleur et, le plus souvent, le son <strong>de</strong> latélévision. ~ trips secoua la tête, écœuré; ces gensn'avaient même pas <strong>de</strong> quoi nourrir leur famiUe, mais tous,sans exception, étaient équipés d'une parabole. leursenfants, têtes disproportionnées, ventres gonflés parla malnutrition,crevaientsousleursyeux,maisavaientleprivilège<strong>de</strong> s'êœindreen regardant la soupe qu'on leur servaitsur!epetitéCTan.Une seule idée en tête. En Hnirau plus vite avec cettehistoire. Rérupérerladope, buter la gamine et se tirer <strong>de</strong>cette mer<strong>de</strong>. Cette mer<strong>de</strong> qui lui rappelait <strong>de</strong> mauvais souvenirs,<strong>de</strong>s souvenirs uop récents pour qu'il les accepteavec sérénité. Cela ne faisait pas si longcemps qu'il appanenaitàungang.Il y avait encore un an ou <strong>de</strong>ux, il n'étaitqu'un perit rocksella' <strong>de</strong> Compton, un adolescent trOpmaigre, sans espoir et sans avenir, qui vivait dans un dapierminable du barrio, avec ses parents ft ses frèreLCauchemar qui s'était mû en horreur absolue quand <strong>de</strong>sBloods avaient fait irruption chez eux, par un btau matin <strong>de</strong>printemps et les avaient tOuS assassinés. Tous. Même lapetite May qui n'avait que cinq ans. Mais ils avaient commisl'erreur <strong>de</strong> le laisser en vie. EtB. 1iger les avait toustués. Froi<strong>de</strong>ment. Comme ils l'avaient fait avec sa famille.Après cetexp!oit, les Park Avenue Crips l'avaientcontacœ.Et, en <strong>de</strong>ux ans, B. TIger avait appris à vivre, à espérer ...mais aussi à tuer.I.e ganger arrêca plusieurs personnessursa route: noirs,Américains, Mexicains-ils n'avaient plus assez d'énergiepour lutter les uns contre les auues et maincenir la vieilleflamme <strong>de</strong> la haine radale en vie. Par chance, la chava/oéLlitaÎsément reconnaissable - probablement!e seul diamantdansce taS d'ordure, ou presque. Etla solidarité <strong>de</strong>ces pauvres hères fondit comme neige au soleil lorsqu'ilsvirent miroiter <strong>de</strong>vant leurs yeux un peu <strong>de</strong> moo. Il traversacependant une bonne partie du Mass Grave, écartant <strong>de</strong> sarouterats,ado!escentesdéchaméestentant<strong>de</strong>!uivendreleur corps pour un peu <strong>de</strong>quMl, enjambant taS d'ordures,corps calcinés -vestiges <strong>de</strong> bûchers érigés à la hâre pouréviter la propagation <strong>de</strong> maladies -avant <strong>de</strong> uouverquelqu'uncapable <strong>de</strong> le gui<strong>de</strong>r jusqu'à la planque <strong>de</strong> ce!!e qu'ilchet'chait:unefemmed'âgeindéfinis~ble,auxyeuxmons,à la poitrine tombanœerf!.J.sque.Peinrurelépreuse, rouille, entassement <strong>de</strong> ferraiUl' simu­!ant vaguement une clôrure : le wagon ne se distinguait enrien <strong>de</strong>sauues voitures qui l'entouraient. Si ce n'était parl'absence d'antenne parabolique. 11 y avait <strong>de</strong> grossiersrî<strong>de</strong>aux aux fenêtres, mais pas <strong>de</strong> pon:e. Les échos d'untubediffuséàlaradioparvenaientfaiblementauxoreilles

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