COPS - Amitiés de L.. - Free

Jfolie etde l'enfer par Jeur guide, MuhammadPadishah,un ancien crips ayant, ,dit-on, rencontré J'illuminationlors d'un séjour en prison, et qui se prendrait pour l'undes cavaliers de ['Apocalypse. Les dogmes et pratiques dela secte sont assez peu connus (les rares qui se sontapprochés sont maintenant suspendus sur les tours), demême que les moyens et le nombre de ses affiliés.les quelques blOG ft ruelles qui sont autour du lieu saintont été vidés de leurs habitants, et c'est maintenant undésen froid et sinisue, seulement uoublé par la vision fugaced'êtres fantomatiques.J.u regard perdu. Oesgraffitisàlamys.tique incompréhensib1e abondenl sur les mlilli. On y parle defin du monde,de colère divine et de rédl.'lllption ...WIllI({ Srraight 'ourro' Compron )1 hurlaient les NWA au débmdes années 90. Pounant, en quarante ans, rien n'a changéet il n'ya pas trente manières de sortir de Compton. lesgangs, le basket, le rap ou la mort. Tels SOnt les choix quisont offertS aux jeunes noirs qui naissent ici. Comme tout lemonde ne mesure par 2m20 et n'a pas le même don pourle flot que Jay Buda,la plupan des gamins commencent trfstôtdanslesgangs.llsontlechoix,plusd'uneYÙlgtaineparsèment la communauté de Compton.la vie yestcoune mais intenst et l'espoir d'ascensionsociale se réduit à lorgner sur la Mercedes du dealer de larue. la routine de la consommation ou de laveme de crackest seulement troublée par des crises de violences aiguës,conue les Pigs ou les autres gangs du coin. les mères élevantdeshordes de gamins Ont renoncé depuis longtemps àraisonnerleshomeboyz, les pères, pour la plupan mis àl'écande la société ou anden bangers, ont perdu leur autorité,s'ils en Ont jamais eu ...ta ville de Compton n'a plus rien ~ offrir à ses habitantsà p.m la présence opiniâtre du IAPD,qui le lui rend bien.Comme si cene misère n'était pas encore suffisante pourelle, le nord de la ville abrite l'un des plus effrayants bidonviUesdelA,le Santa Fe. Imaginez des milliers de wagonsde marchandises laissés à l'abandon sur des voies rouilléeset pOut la plupart inutilisées. Ce qui était il Y a quelquesdizaines d'années le plus grand cemre de uiage ferroviairede LA est maintenant laissé en friche, et seuls quelquesuains de marchandises poussifs le uaversent encore. Dansles milliers de wagons qui ont été abandonnés ici par lacompagnie Santa Fe (d'où le nom donné au bidonville parses habitants), on nouve une Cour des Miracles puanU', unSubutb inrulU' et miséreux. Combien de personnes ont éludomicile dAns ces wagons aménAgés au fil du temps? Nulne le saiL Immigrants mexicains ou américains, marginaux,ou encore habitants de lA chassés par la hausse des loyersou le chômage, Hs sont des milliers à s'entasser dans ceswagons insalubres, sans hygiène et encore moins deconfort.Jusque dans la liste des fléaux qui l'aneignent, ce bidonvilleest conforme à ce qui se fait de mieux dans le tiersmonde,que ce soit pour les maladies (choléra et typhus), laviolence bruU' et aveugle, ou la malnutrition (les marmotsau venue hideusement gonflé qui fouillent la terre pourquelques grains de riz ne sont plus l'ex:dusivité de l'Afrique).Comme si c'était la honte de uop pour lA, personne neparledeSantaFe,surtoutpaslesm~iase(lespoHtiques;d'ailleurs, cenains ne doivent même pas savoir qu'ilexiste ... Comme souvent, la seule intervention de l'~tat selimite aux incursions du LAPD, dont les agents ne viennentici qu'en masse et avec de gros moyens.AjOUtons à cela une secte violente et sanglante dirigéeparunebruj(riah, une sorcike mexicaine, qui sème la terreurdansce quartier et dont les exactions commencentpetit à petit à arriver aux oreilles du IAPD. Des corps SOntretrouvés sans vie et surtout exsangues. Mais tant que celanttouchequeleschicanos,lesautoritésdelAs'enlaventles mAins et comme les Mexicains en question préfèrentréglerleproblèmeenfamille,cerultemaléliqueaencoredebeaux jours devant lui.Sm LAnDepuis qu'un petit génie de l'urbanisme, apôtre de laconsuuction sur dalle a posé sa patte sur cette communauté,lesperspectlves de ses habitants se sont considérablementobscurdes.la ville est maincen.mt aux trois quarts recouverte d'uneincroyable dalle en béton de plusieurs hectares, aboutissementd'une architecrure délirante et déshumanisée. (ettedallt, soutenue par d'impressionnants piliers (cenainsmesurent jusqu'à huit mètres de diamètre),a tout simplementrecouven les habitations existantes sans que l'ons'ocrupede reloger ou de déplacer ses habitants. la surfaceabrite ce qui devait êue le nec plusulua de la constlUctionmoderne, le complexe «( Enterprise )), chef-d'œuvre d'unplan d'uroanisme dantesque, destiné à remodelerprogressivementlosAngeles et (c'était !e but non avoué, mais facilementdevinable)àenexuairedeforce\emauvaisjus.Puisqu'une cenaine frange de ses habitants refusait des'intégrer à la communAuté ou, à défaut, de la quitter, alorsla ville n'avait qu'à les recouvrir, et comme des taupes quel'on enfume, ils partiraient alors d'eux-mêmes.Ce raisonnement fut proposé à la ville en 2010 par unquarteron d'architectes New-Yorkais, célèbres pour leurreconstlUcrionaudacieuseetsipatriotiqueduWorldübercyCenter de New-York.ta première uanchedu projet Enterprise (neufkilomèuescarrés) fut achevée en 2023. Elle était constituée de sixtours cylindriques scintillantes, aUa.ntdevingtl.soixantedixétages, reliées entce elles par d'ambitieuses etvertigineusespasserelles en verre, toutes censées abriter unepopulation jeune et active, gounnandede uavail et avide deconsommation et de loisirs. Ces complexes froids devaientles lui apporter sur un plateau.Hélas, l'indépendance de la. Califomie a prématurémemmis fin à ce beau programme. les crédits fédéraux ont étécoupés, les New-Yorkais sontrepanis chez eux et personne,compagnies ou particuliers, n'est venu s'instaUer dans l'en·ceinted'Enterprise. Quant àlamunicîpalitédeSouthGate,elle a refusé d'entretenir les tours, qui som maintenAnt laisséesà l'abandon.Speaade sinistre pour le visiteur. Au-dessousd'Enterprise,30000 personnes vivent encore ddns un barrio immonde etinsalubre, où la Iwnike du jour esldenrét rare. Au-dessus,