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ELA Infos n°74 – juin 2011

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I n F O S S O c I A L E Slll Qu’est ce quela déglutitionLa déglutition est un réflexe ayant pourpoint de départ le contact de 3 zonesréflexogènes : la base de la langue(partie arrière de la langue), la paroipostérieure de l’oropharynx (partie aufond de la bouche) et de façon moindre,la partie avant du voile du palais. Ceréflexe permet d’éviter l’entréed’aliments ou de liquides dans lespoumons. Ils seront entraînés en arrièredans l’œsophage.Ce réflexe est séparé en 2 parties enfonction de l’âge :La déglutition primaire :Elle concerne le bébé qui n’a pas besoinde préparer les aliments qui sont déjàprêts à être ingérés. L’enfant va téter (lasuccion). Pour cela, il va serrer fortementle mamelon ou le biberon avec seslèvres. La langue va prendre une formede gouttière et va faire des mouvementsd’avant en arrière pour diriger le lait versl’arrière. Quand la base de la langue vienttoucher la paroi postérieure del’oropharynx, le réflexe de déglutition sedéclenche. Les enfants avec une atteintecérébrale peuvent présenter unedifficulté à contrôler le muscle de lafermeture des lèvres (l’orbiculaire) : lesrepas sont longs, du lait s’écoule à lacommissure des lèvres.Puis avec la diversification del’alimentation, l’enfant va passerprogressivement à la déglutitionsecondaire.La déglutition secondaire :Les aliments n’étant pas prêts à êtreingérés tels quels, il y aura une phasebuccale de préparation des aliments. Ilsvont être écrasés, broyés, mélangésavec la salive qui va avoir plusieursfonctions : humidification, lubrification,antiseptique et digestive pourl’assimilation de l’amidon. Cette phasecorrespond au temps de mastication, elleest volontaire. On peut faire durer leplaisir ou la raccourcir ou tout arrêter etcracher. Les aliments ayant uneconsistance pâteuse, “mixée” forment cequ’on appelle le bol alimentaire. Ils sontensuite aspirés pour être sur le dos de lalangue. Puis la langue propulse le bolalimentaire en arrière en prenant appuisur le palais.C’est ensuite la phase pharyngée quicorrespond au réflexe de déglutition. Leproblème est qu’une fois les zonesréflexogènes touchées, le réflexe estdéclenché sans possibilité de retour enarrière : donc il vaut mieux que cela se42passe bien sinon c’est la fausse route.Cette phase dure environ 1 seconde. Elleva durer beaucoup moins, une fractionde seconde, si cela concerne desliquides. Cela explique pourquoi lesfausses routes pour les liquides sont plusfréquentes. Si la déglutition des liquidesest difficile, il faudra les épaissir pourdonner le temps nécessaire à lapersonne pour avaler.lll Faire du repasun temps de plaisirPour que le repas se passe au mieux, ilest nécessaire de respecter quelquesrègles :L’environnement :Il est important de manger dans uneambiance calme et détendue. Celapermet de mieux se concentrer sur lerepas et donc prendre plaisir à ce qu’ona en bouche. Cela est d’autant plusimportant que certaines personnes sontperturbées par les éléments extérieurs(bruits, mouvements…) qui vontaugmenter les contractions parasites etperturber encore plus le contrôle desmuscles de la sphère bucco-faciale.L’installation :Pour bien manger, il faut être bien assis.Il faut que le corps soit bien en appuipour que la personne n’ait pas à faire desefforts perturbants et fatigants qui vontcompliquer un peu plus les difficultésd’alimentation.Pour cela, les pieds doivent être enappui, le bassin bien calé au fond dusiège, le tronc soutenu si nécessaire, latête maintenue si nécessaire par unappui-tête de façon à avoir une flexion detête de 30 à 40° degrés par rapport autronc. Cette position permet un meilleurdéclenchement du réflexe de déglutitionet permet d’avoir une position derelâchement des muscles qui sont enétat de contraction du fait de lapathologie. Cette position permet ainsi unmeilleur contrôle de la motricitévolontaire des muscles de la sphèrebucco-faciale, évitant ainsi les faussesroutes. Le regard doit être horizontal, cequi peut impliquer une inclinaison enarrière du tronc et de l’assise. Cecipermettra également de bien bloquer lebassin au fond du siège, évitant ainsi sonavancée. L’avancée du bassin est unfacteur de difficultés. Elle renforce “leschème en hyperextension” : la tête vapousser de plus en plus en arrière etaccentuer encore plus l’avancée dubassin, la personne sera de moins enmoins bien installée ce qui renforcerases difficultés. Mettre une sangle ou unappui à l’entrejambe n’est pas une bonnesolution car cela devient très viteinconfortable et empêche que le repas sepasse avec sérénité et plaisir. On peutdonc être amené à incliner le fauteuil enarrière pour le temps du repas, le regardétant toujours à l’horizontale.Si la personne est gênée par desmouvements parasites, irrépressibleslors du repas, ils vont fortement perturberle contrôle des muscles de la bouche etperturber la sensation des aliments dansla bouche. On peut donc dans ce cas êtreamené à maintenir les mains et/ou lespieds pendant le temps du repas pourque la personne puisse mangersereinement.Le respect des texturesconseilléesLa texture alimentaire sera déterminéeen fonction des possibilités demastication. Pour être efficace, lenombre moyen de mouvements demastication pour une bouchéedemandant à être mastiquée est de 15 à20. Comme c’est un geste totalementautomatisé, on n’en a pas conscience etsouvent on pense en faire beaucoupmoins. Pourtant on ne se permet pasd’avaler des morceaux. Si cela nousarrive c’est toujours involontairement etpar inadvertance et c’est toujoursdésagréable de sentir un morceaupasser dans la gorge. En fait, nousmangeons tous du mixé, on n’a donc pasà faire subir aux autres ce que l’on ne sepermet pas. Avaler des morceaux n’estpas bon pour la digestion car l’amidonn’est pas digéré et en cas de fausseroute, elle peut être grave avec risqued’étouffement et risque de mort.Comment manger en sécurité et doncavec plaisir dans ces conditions ?Plusieurs cas de figure :• Si la personne mastique normalement :pas de texture particulière,• Si la personne mastique, mais pascomplètement, la texture doit êtreadaptée. Il faut soit écraser les alimentstendres (petits pois, pommes vapeur,carottes…), soit hacher les alimentsdurs (steak….)• Si la personne ne mastique pascomplètement ou pas du tout avecrisque de fausse route, il est impératifque les aliments soient mixés.La façon de donner à manger :

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