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E - riuma

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TOME . IIEUXPEME.


D'HOMERE,TRADUIT DU GRECPARM.me DACIER,ORN~E DE FIGURES ET MÉDAILLES.PARIS,AV nÉi b~ DE LIsarraIa, c~sa PLANCHER,PDITEUR RUE SFRPENTE, N.O 14-Septembrc 18 r 5.BIBLIOTECA UNIVERSIDAD DE MALAGA


tlcinoiis ct toiitc sa cotir ont pris iant de plai~ir henten


,. ~~on~ss~r;,tendre. Etifiii Alcinoiis, prciiaiit la parole, di1 ;u Ulysse, puisque voiis btes veiiu daiis nioi, palais,je ne crois pas qu'k votre départ dc cette ;le vousvous égariez de votrc clieiiiiii , et que voiis if>rouviczles memes traverses que vous avez éprou\-écsavaut qued'y arrivcr. » Et s'adressarit ensuite aiixprinces de sa cour, il lcur dit : « Princcs, quiEtes requs toiis les jours k rna ialle, et (~iii a\czIc plaisir d'eiitendre cc cliaritie di\ ir], c:coiitezl'ordre que j'ai i vous doiiiicr. Nous al-oris dijhrégal6 notre ]lote tl'liabits niagiiilicliics , (le braiicoupcl'or eii riiassc, et dc pliisirui~saiitrcs 1,i.Sseiiscpc vous, qui par vos coriscils rii';titlcz 1 goiiverncrmes peuples, lui avcz doriritis lib~!inl~iii~iit.Rilais que cliacun de iioiij Iiii doririe cricore iiiitrEpied et une cuvettc, cL daris la prcriiii.i,c assciiibléedu pciiplc noiis rctircrniis, par uiie iiuiioiitiongf:iiéralc, la dSpetiac que iioiis aiiroris liiic,car il n'cst pas jiistu rliieile toiiihc sur ari wiil. .Tous les priiiccs approii\i.i.ciii I'oixlrc d';\lcinoüsct 1'cxpL:dierit qu'il oiivroit, ct cti nicmetenips ils sc retirerent cliaciiti tlnris soti palaispour allcr prendre c~iiclquc rupos. Le leiideiiiain,dksque I'é~oile du riiatiu cut hit place ii i'.iiirorr,ils voiit tous poi-ter lerirs ciircttcs ei lcuis tfdpiedsdaiis le vaisseeu. Le rni s'y rciidit aussi , ctii voiiiut prctidre la pcine de plticer et de raiigerlui-nieme tous ces vases sous Ic~btitics, afiti queles ranieurs ti'eri pusseiit etre iiicoriirnodSs daiijleur marioeiivrc. L'assemblée rctoiirtie crisiiitc niipalais, ou 1'011 prépaia uti giand Sesiiii. Alcirioiissffrit en sacrifice u11 taurcaii aii dicir rliii ~i'j'i,~'sur les dieux et siir les Iioniiiies. Oiiaiid oii ciitfait bruler les cuisscs sur I'aiilel , selori 1;) coiiiunie,on se niit k iablc , ct le chaiitre Dtimodo-EIIS, (lile Ics peuples 1ioiioi.oiciit cornmc un dieu,rendit le repas dvliciciix par scs cliaiits admirables.l'vlais lrljsse touiiioii souvclit la ibie poiir


LIVRE XTIT. 3veir le soleil , dont la coursc Jui paroissoit troplente. 11 auroit souliailE que cet astie cht lidtésoncouclicr poiir srcoridcr i'impaiience qii'il avoitde partir. Comnic uií labou~eur, qui du soc desa cliarruc a fendu le sein d'uii giiérct, et y a tracéde péniblcs sillons toute la journée, voit avesplaisir le soleil se prfcipiter daris I'Oeéan et amcnerI'heiiic da soiiper, il s'en reioiirrie avec joie,la Iassiiiide lui faisant presclue manquer les genoux: Ic couclier du solcil Sait le nieme plaisir htilpse. Sans prrdic ~inionicnt il adrcsre la paroleaux Pliéacieiis ct surtoi~t aii roi , a qiii il parle ence terrrics :


L'ODY SSEE,sorit ict piwiseric, aGii qu'apres qii'iIs aiiroiit tousfait.1~~ Ilbatioris , iious iaissioris partir iio!re liO~e,et qu'? s'embarque saiis perdrc un riioriiciit poui'eii retoutner dnris sa cliEre patrie. i)PSntonoüs obéit. 11 reniplit une urne de viri,~t eii verse danc les coupes a toute I'assembl


LTVRC XlIT.ii i ir ssr , 111aii 1111 ~.oiiiri~cil si tlonx ~t.IIIC cc ~lriaicc i.c~sseiribloil riioiiis B~*ririllaiite dtoilc cjiii annorice l'arrivéc tlcI'niiroic


~.foritdnes dorit l'eiu iie tnrit jnniais. Poi:r y efilrerif yja deiix portes , I'iiiic aii sepieiiirion,. toujours .ouvcrte aiix Iioirimcs, et 1';iiiire nri niitliplus divine, car elle ii'est o111 ci te c1ii':iux dieiix.Les rarrleurs d'lTlysse ciitreiit dnris cc poi-tqii'ils connoissoierit depiiis long - territ)s, cnt Iciir.~ai~seaii ataiice duris les tcrres jusrlii'ii la riioiiiEdc s;i loi;@ieur, si grarid soliir.e;itferni6 toiites les \oies de retoiri~, depiiis rliie voiisIiii aviv~ pi oriiis c~u'il arrireroit cliez liii , et quevpus Iiii aviez corifirnié cette promesse Ijar i~risigiie tle tCte, qui es1 le sceau nssi1r6 de I'iiifaillibilitcde tout ce vous promrltez. Bien loiii qu'ilait souffeit & ce retour le moindre travail, laoioiiidre peine, les Pliéacicns l'ont conduit siir )avaste mer, l'ont posé tout ondormi sur les cotcs


LIVRE XIIY. 7d'ltliaqiie , et I'ori t c(inil>lL: de pi-Escns ; car ils Iiiiantdoiiiit: taiit d'airain, tarit d'or et une si pandequantitC d'halits, qu'il ii'eii auroit ja-ais taritemporié de Troie, s'il Ctoit arrivé lieureusenicritdaris so11 palais avec toiit son bu~in. »Le iiiaitre dii toniierre liii répoiid : Dieu puis-MU~, q~ii


8 L'OL~YSC~~E,Iiaiite montagne , cjui ne cesseia jamais de liteirrayer. »Neptiirie 11'eiit pns pltitGt entendii cct aris.qti'il se reiidi~ ti~t:~-proinprcriirii1 B I'ilc de ScliCiie,qui est la patiic des Pliiiaciciis, el atlciidit I ile ietoiir du raisscaii. 11 ri'eul pas le tcnips des'iiiipaiiciiter, c:ir dans ie inonieiit oii rit cc rais-scnii qui' feiidoit les oiides auciiiiie s'eii approclie , et Ic poiissiiitdii plat de la iriaiii il le cliaiigc cii un graiid roclierauqucl il dorine de prof'ondes racirics , qiii ,en l'arr6iarit siii. Ics flots, appiiierit ses Coridcniciisdaiis les abinies. Cc dieu s'Cloigiia eii tri6iric tcnips.Le;~Pliéacieris, qui étoiicnt ious soi-tis de la ville,étoiiiic'~ de ce prodigc, se disoierit I'uii :I l'auire :u Giaiidsdieur ! cluiest-cc qiii a IiC tiot.re vnissc.ausiii. la iner h la firfde ea colirse? n car Ic vais~c:iiiparoisioit tout enliei.. 11s tenoiciit ious Ic iiii.ii:claii


LIVRE XTIT. 9del'qpaiscr et pour l'eiripiclier d'acliever sa venmnce,eii couvrant riotie ville de cette hautemontagne doiit nous soiiinies encore menace's. wAiusi pirla le roi. Les peiiples furent saisis defrageur et préparEreiit le sarrifice.Pendant que les priiices et les cliefs des Phr'aciensfaisoieiit leurs pribres i Ncptunc autour dcronautel, Clyssc, qui etoit profotidément eiidorrnisiir sa terre na~alc, se reveilla de sor1romme; il rie recoiinut poiiit du tout cette terrechérie; il cti titoit absent depuis trop long-ienips,et la de'essc Xlitierve I'enveloppa sur-le-clianipdtin épnis niisge, afin qu'il ne pbt la recotinoitre ,et qu'ellc cit. le temps 'dc I'avertir dc [out cequ'il avoit faire. Car il falloit qii'il ne fAt rcconnuni de sa fkinme, tii dc ses aiiiis, ni de scsciboyeiis, avarit qii'il eit tire vciigcance dc I'iiijusiiceet dc I'iii~olence des poursiiivaiil;. Voillipourqiioi cettc de'esse fit que toutc la 1':tce cl:rpajs lui parut changck , les grands clieiliir~s,les ports, la plage, les rocliurs qui s'avaiicoientdans la tner , et les arbres mt.nies ; en uriniot, rieri ti'c.'toit resoriiioissable puur lui. 11 releva pleiii d'~toririeineii t , jetaii t sa vue de touccdtés, ct fi.app:int ses cuisses il dit avcc de profondcsoiipiis : « Ali ! iiiallieurri~s cjiie je suis ,dans que1 pays est-ce que je iiie iroiivc ? Vais-jetomber etitre les tnaiiis d'lioniines criiels ct sauvages, oii entre les rriairis d'liornnies IiospitaIietser pieus? Oit vais-jc portcr totiies les iichesscsque j'ai avec nioi? oii vais- je nioi-in2iiie m'égarcret me pcrdrc 1 I'IiZt aiix dieus qiie .je fiisse demeuréparnii les PliL;acieiis, o11 que j'eiissc &té ila cour de qrielr~iic autre princc, cjui ni'auroitbien recii et m'auroit reiivoyé daiis mes e'tats!Présentcriient jc iic sais oi~ c:icli?r tous ces pr6-E-11s poiir 11,s ntctlre eii shrcte; car il ii'y a pasd'app~enccde les laisser ici , ils dcricridroiciit


I oEODY SS~E,bieiitht la proiedu prerriiei passatit. Crands dicur !les princes et les chefs de; Phc!iedc liii sous la figiirc d'iiii jeiiiic berqer,besii , bien lail , de boiinc iniiie, et icl


LIVHE XIII. ? t.a 11 faut que vous soyez bien peu instriiit, luidpodit Minerve, ou que vous veniez de bienloh, p~isque vous me demande2 quelle est cctte.re. Ce n'est pas un pays inconna ; il est célkbrp~US~UC dans les climats qrii voicnt Icver le soleil ,et dans ceux qui le voient se pyécipiter dansl'oiide. Véritablement c'est un pays'ipre et qiiin'est pas propre iiourcir dcs chevaux ; mais s'iln'a PIS de plairies fort spacieuscs, il n'est pasnon plus stéiile et scc. Cctte teire porte du iionien1et di1 viti en abondance , clle a les pluicsnécessaires dnns les saisons, et Ics rosées qiii réjouisseiitles plaiitcs. I.cs clibvrcs et les bceufs yUouvent des plturagcs exccll(~ns ; il y a toutessortes de bois et dc I'orCt*, et clle cst arroséc deyuautité de sourccs don1 les nymphcs nc laissentpmais tarir 1cs eaux dans la pliis grande sCclicressaEnfin, étrangei., le nom d'ltaque est siirioutconnu dans les campagnes de Troie , quoirluecelte ile soit foit loiri de I'lcliaic. Nh ces parolcs Zllyssc sentit une joie qu'on ncpeut expiitner, de se retrouver daiis sa patiie,selon le rapport que lui veiioit de Saire la f llc dcJupiter. 11 répondit B cctte déesic , non pas dansIapuie vtritci, inais en forgearit siir-le-cliamp t:ncfable , et cn conservaiit toiijoiirs le car:~cibi,cd'liomnie riisé et dissitriulk : u J'ai fort enlcndupailei d'llaqiie , lui di t-il , dans l'llc de CrEte,pui est Sor1 Gl~igude et au milien de la iiicr. Jewis veiiil ici avcc toutcs ces riclicsses , j'en ailais~é aiitaiil h iries erifans, CL je chciche ici unisile, ajmit 6th obligé dc preiidrc la fiiite ii cniiccd'uii iiicurlre que j'ai . cominis , en. tiiaiit le filsd'ldon~iiié~, le bravc Orsiloqiie , qiii doit si 16-gerla coiirse, qric daiis les plaities (le Crbte ilsurpassoit .ceux qui avoierit a ipis le plus de réput"ian.Naire qucrclie vint 5 e cc qii'il vouloitm'hter ma part du buiiu m'étoit dchue j.


Tyoie , et que j'avois acquise liar tant de travaiixet de dangers que j'avois essuyés et a la guerre etsur la mer, car,ii conservoit contrc moi qiielqiieresseiiiimerit dc ce qu'i Troie je refusois d'obiirii son pere, et que je voulois commarider séparémcutmes compagrions. Je le perrai d'uri coiip depique dans un chemin ou je lui avois dressd iiiieanibuscade, assisté d'uu de iiies aniis. La nuit étoitfort obsciirc , personuc iie rious vit , et je le iuaisatis etrc apei-TU. Dks le lcndeiirain it la poirite dujour je trou\-ai Iieureiiieirient iin vaisscau de Pliériiciequi étoit pret ii faire voile; jc priai ccs Phéniciensde me recevoir ct de me reridrc ou ii Pj-losou cn Elidc, ou regticiit les Epécns ; et poiir lesy engager je lcur doiinai urie partic de rnoii butiti,niais les rents contraires les Eloign6rciit toiijoursdc ces cates , qiielques elhrts clii'ils fissctit pouryaborder, car 11s ii'avoieiit aricurie maiivaisc interition;nous f;tmes jciés liicr peiidaiil la riuitsur cette plase , iioils avons cir beaiicoitp de peinek gagtier ce port, et nous étions si accablr:~ de iravailct de lassitude, rjue noiis rir: pciishines possculcn~erit k preridrc un léger rcpas, qiioiqiie riousen ciissioris grard besoin; iiiais étatit ioiis dcsccnclusdii vaisseau , iious nous coucliirries sur lerivagc. J'ttois si las qiic jc fiis LiciitOt crlsevelidans un profond somnieil. Les Pliéiiiciens, poiirprofiier du vcntqiii venoit de cliarigcr, on~di:brirquéce niatin toutcs mes riclicsses , les oiit fitlble-Iiierit rnises prbs di1 licu ou j'6iois eiidormi , cts'étatit rcmbar


I,lVRE SlIí. r "sñ~jestume, et telle que soiit les personnes qui'ont 6th bien élevées. El le lui parla en ces termes :a Celui-la seroit bien fin et bieii subtil qui vouswrpasseruit eri, toutes sortes de dissirnulations etde ruses. Un dieu nleme y seroit embariassé. O leplus dissimulé des mortels! homme inépuisable enfeintes , en détoiirs et en finesses ! dans le seinmime de votre patric, vous ne pouvez vous empecherde ivcourir h vos fables et h vos déguisemensqi~i vous sont familiers des votre iiaissance. MaisIaissons la les tromperies que nous connoissons sibien tous deux ; car si vous ktes le premier des,mortels pour imaginer des fables pleiiies d'inveritianet de prudente, je puis dire que parmi lesdieux j'ai la réputation d'exceller dans ces resmurcesque la sagesse peiit fouriiir. Ne recorinoissez-vonspoint encore la fiile dc Jupiter , la déesseMinerve qui vous assiste, qui vous soutient et quiVOIIS conserve dnns ious vos travnux, et q~ii vousr rendii si agiéablc aur yeux des PhGaciens , quevous en avez requ Loutes sortes d'assistaiiccs? Préaentenientje suis venue ici pour roiis donner lesconseilv doiit vous avcz besoin, ct pour mettre enrhreté tous ces beaux préseris dorit les Phéaciensvous ont coniLlé h volre dépnrt par mes iiispirationssccrbtes. Je veux aussi voiis appreiidre- iousleschagriiis el toiis les périls siixqne?~ la destinFeva eiicore vous cxposei. dans votre propre palais.C'est h vous de voiis niuiiir de force pour les supportercouragcuscment , puisque c'est une iiécessité.Gardez-vous bien sur-tout de vous faire connoltrea personne, ni d homrne ni & feiriiiie , et dedécouvrir vos desseins. Souflrez dans le silencetous les maux, tous les aíí'ronts et loutes les inso-lentes que voiis aurez h essuyer des pourwivanset de vos siijets metnes. n 'n Grande dfesse, rep;r:it Ulysse, il seroit dif-6cile B I'homme le plus clairvoyaut de vous N-2; 2


corinoitre quarid vocis voulcz vous raclier, carvous prenez comrne il vous plait toiiics sortes defigures. Je sais fort bien, et je rie l'oublierai jamais,que vous m'avez eté favorable peridarit qiie nousavons combattu sous les inurs d'llion. blais dt:s lemomciit qu'apres avoir saccagé cette superbe vi 1 Ir,nous rioiis filmes embarqués et que Dit=ii cut dispersétous ICS Grccs ,\ous rie vous &es plus montréei moi , et je ne vous ai plus vue sur mon vaisseauvous tenir prhs de nioi pour ine garantir desmaux dont j'étois coiitinuelleriierit assailli ; niaisabandonoé h moi-meme , j'ai Pt4 crrant , toiijoiirsaccabl6 de trauux et lc cmur rongE dc cliag~.iiis ;jusqu'b ce momerit que les dieiix ciiit eiifin daigriéme dblivrer de toutes ces miskres. 11 est vrai que,Iorsque jegagaai Ics cotcs des Pliéacieiis, vousm'encourageatespar vos paroles,et vous cdtes la boiitéde me conduire vous - menie jusque daris le palaisd'A lcinoiis. Aujourd'liui j'eiiibrasse vos gc,iioiix ,et je rous conjure, au nom de votre pkre , de medirc s'il est vrai que je sois de rctour datis ma patrie,car je me dtifie de ce hoiilicur, ei jc crniiis quece nc soit encore ici quelque ter1 e étran@re, rt quevous iie m'ayez par12 conimc vous avez f it quepour vous moqiier de moi , et pour ni'abuscr parde vaines espéraiices; dites-moi doiic, je ~ ous piie,~'il est bien vrai que je sois sur les terres $1-tliarftie. >)t( Vous Qtes toujoiirs lem&me,repartit Mincrve,ct voilh de 1-0s soiipcons. hlais je rie veiix pas vousabandonrier et vous précipiter par lh dans des mal-Iicurs inéviiables; car je vois que vous Gtes rinIioinme sap7 &un esprit toiijours~)r~sent ei pleinde niodéi.ation et de prudetice, et voilii les gensqui sont rligncs de ma protectioti. Toiit autre:


pas mlement aller apprendre de leurs nouvellesrvant que d'avoir éprouvé la fidélité de votrefemme. Sa coiidiiite est telle que voiis pouvez ladesirer, car elle est toujours eufermée dans votrepalais et passe tristernent les jours et les nuits Bsoupirer et h répandre des larmcs. Si je ne vousai pas secouru depuis votre embarquement , c'estque je n'ignorois pas que vous vous tireriez debus ces daiigers ; je savois fort bien qu'aprhs avoirrdii tous vos coriipagiioiis, vous.retouriieriez enrn daiis votre patrie ; et je u'ai pas voulu saiis ndceuitém'opposer au dicu de la mer qu: est mouoncle, et qiii a concu contre vous une haine iiiipareeque vous avez aveuglé son chcr%Iacable 1s. Mais pour vous faire voir que je ne vousirompe poiiit, jc vais vous faire reconiioitre lcsJieux et vous rnoiitrer Itliaque telle que vous i'avezlaissée. Voilk le port di1 vieillard Phoicyiic ,un des dieiix niariiis ; lc bois d'oliviers qui le couronne,c'est le inkine qiic vous y avez toujours vu;voili pres de cc bois I'aiitre obscur et dé1'Y"""des npmplies qu'ori appellc Naiades , c'c t lemimeoii vous avez oflkrt lant de fois a ces iiymphesdsi hécatombes parfaites ; cette nioriiagnecouverle d'uiic Sor6t , c'est le morit Nhi te. »En aclievaiit ces inots., la déessc rlissipa Ic nilagedoiit elle I'avoit enviionné, et dans l'iristaritil reeonnutla terrr qiii l'avoit iiouiri. On nc sauroitexprimer les transports dc joie cju'il scritit en rcvoyaiitcette tcrrc cliérie; il la baisa, et en élcvaotsesrriairis il adiessa aiix iiyrnplies celie pribrc :u tielles Na'iades, fillcs de Jupiicr, jc ri'cspdroispas d'htre assez heuieux pour vous revoii dc mavie; pusque j'ai ce bonhcur, coi~entez-vous présentemerit,douces nyniplics , des voeux cinchresqueje presente. Bieritot , si la grande Minerve,quip16side aox asseniblées des peuplcs, contiiii.ie deme favoriser , et qu'elle conserve tna vic et cclle


i6L70DYS8EE,de mon fils, je vous offrirai , comme je faisois antrefois,des sacrifices qui vous marqueroiit Jiia joiéet nia reconnoissance. »Ne doutez poin~ de mon secours, repartit Mi-nerve , et qu'aucunc défunce ne vous iiiqiiikte.Retirolis d';ibord dans le i'ond de I'aiitie toiites cesrichesses , afin que vous les cotiserviez , et ii


LIVRE XIII. '7ious saccagedmes la supcibe ville de Priam. Carsi vous daignez m'assistcr de miine, grande Mimerve,fusserit-ils trois cerits, je les attaquerai sed,et je suis sur de les vairicre. »u Je vous assisterai , sails doute, reprit Mirierve,ct je iie vous perclrai pas de vue un momentquand noiis exRcuteroris ce graiid exploit, et jepense que bicntbt quelqii'un de ces poursuivaiis,qui consunicrit votre bi~m et qiii se nourrissent devaines espéranccs , irioridera de son sang la salledu festirr. nl$is avarit toutes clioses je vais vousrendie me'coiinoissable h toiis les iiioi.tels. Je vais(lessécher ct i,idir volre peau, faire toniber ceskaux cheveux blorids, vous couvrir de ItaiHonosi vilains, (1i1'011 aura de la peirie h les regardcr,ei ces yeux si beaux et si pleins de feu , je vais leschanger cri des yeux éteints et éraillés, afin quevous paroissiez dillornie ces poursuivaris, Bvotie fernme et votre fils. Ainsi charigé, la prerniE1.ecliose que voiis devcz faite, c'est d'allwtro~ivcr votre fidble Eumée, i qui vous avezdonni l'iiitendarice d'urie partie de ros troupeaux ;c'est uri Iiornnie pleiti de sagesse, et qui est intierementde'voiié h votre GIS et 3 la sage Piiielope.Vous le t~ouverez au niilicu de ses troupeaux quipaissent sur la roche Coracicririe, prbs cle la fontained78re'tliusc , ou ils sc riourrisserit du fruitdes chCiies, qui est la nourriture la plus prepre.pour Ies engraisser. Demeurez 1h pres de lui , etfaites-vous instruire de tout ce que vous devezsavoir peiid:int que j'irai A Sparte pour lairg venir votrc fils , clui est alle chez M.léric:las pour ti-cher d'appreiidre de vos nouvelles , ct de dec~uvrirsi vo~is &es ericoi e vivarit. 1)8 Mais, sage Minerve, répondit Ulysse, Fmettez-moide vous deniander pourqiioi vous ne1'avez pas infornie de ce qiii me regarde, vous quiRVa ioutea ckoscs; es:-ce pour le faire erresa. *


coiiime moi sur la vaste mer avcc des peines infinies,peridaiit que ses erinemis? profitarit. de sonabscnce , corisunieront son bien r> »a Xe sojez point en peine de votre fils, r6ponditla sage i\lirierve, je lui ai fail ciitrepreiidre cevoyage, et je l'ai conduit moi-iii6rrie, afiri qii'il seBt ii~e boiiiie réputaiion. 11 n'cst expos6 h airciindaiiger ; il est en repos daiis Ic paiais dii lilsd'htrée, oL il est traité avcc bcaiicoirp de iii:igiiificence, et oh il a tout h souliait. 11 est vrai qtieces jeunes princes, qiii comnietter~tant de dtisordresdaiis voire maisori, I'atterideiit au pasaagesur ori vaisscau, et lui oiit drcsie iiiie ernbiiscatlepour le tuer h sor1 retoiir; niais leur periiicieuxdessein leur sera furieste. NEn firiissant ces inots, elle Ic toucIia de saverge, et d'abord sa peau devirit ridee, ses beaux'cheveux bloiids disparureiit, ses jeux vií's et pleiiisde feu rie pariireiit plus que des yeux 6teints ; etiun mot ce ric fut ~ILIS Ulysse, mais riii vieillardaccablé d'années el Iii(1eux voir. La d6esse cliaiigeases beaux Iialits en vieux liaillons cnfuiri6s etrapetassés qui Iiii servoicnt dc manteau, et pardessuselle l'afibla d'iiiie vieille pcau de ccrf doiittout le poil étoit tumbe; ellc lui mit h h iiiain urtgros Mton, et sur ses iécke, qui , attachc'e a une corde, lui pendoitjiisqu'a la tnoiti6 du corps. Aprhs que la déesse etIui eurent pris ensemble ccs mesuics, ils se s+arere~it,et hlinerve prit le chemiit de Spai te poiirlui roruener son 61s.


t'lysse , avant qiiitd ñiinervt , prend laghemin de lamaison $>~umée ; en p nrrivnn t il se troiive rxposé anplus granil de ioiis lcs dangers. Quaire gros cliirns,qiii veilloient h la garde des troupeaux ,'se mirent haboyer ela courir siir re prince digiiisé sons de vieuxhaillons et portant sa hesace ; et ce ne fut qu'i forcode mif. et en Iriir jetant despierrcs, qu'Euniee parvintB le ddirrer. i4prl.s le bon acciieil que liii fit son intendnnt, et l'entretirn qu'ils eurent ensemble, Ulyssese iiii~ h raconter des aventures toutes siipposées ,pnrnii les iiellrs néanmoins il fait entenclre h ce serviteurlcl& q ii ;' 11 ne dei~pas d&sespbrt.r de reroir sonmaitre rlans pcn. Euiiiér fait un sacrifice aotant en snfaveur que poiir dcniandar le rrtoiir d'ulyfise. Al)ri:sle repas dont ce sacrifire fut stii~-i , Clysse allant secoiicl>er, en sentant la froideur de la nuit , fait unepetite histoire d'tine aventiire ui Ini d~oit arrivbc de-vant Troie , uniluement dans% dessrin d'ohtenir unmanteaii, dont Etiinée le oonvre ;,apci,s quoi cc ~igilantbcrgcr. sr rerdtant de son eqiiipage et de sesarnies , sort dc la tiiaison poiir aller passer la nnit enrasc-campagne . et veiller lri-w&me aupr2s des traapcauxde son inaiirc.MAle mgsw en s9éloignrnt du poi i, ou il sl(toitentretenu avec Minerve , marclre par des chcrninsraboieiix au travers des bois et drc moi~tagnes,poiir aller 311 lieu o& la dcesse Itii avoil di1 qri'iItrouveroit I'iiitendant desee troupeaiix , qui avoitsniii de tous ees autres pasteurs et de ses domestiqiies.11 Ic trouva sous un des poiliques qui régiioienttout autapr d'urie belle maison,.bitie de


20 L'ODY SSEE,grosses pierres , dans uti lieti frtrt dÉcouvert. Ceserviteur fidelr: I'avoi t bliiie de scs éliargiica , samen parler rii a Pénélope ni au boii vieillardLaGrie : au milieu d'urie hassc-cour fort vaale,qu'il avoit eriviroiitide d'~iiic Iiaie-vive, Sortitiée endeliors, d'espace en cspnce, de gros pieds decliene qii'il avoit tailles. Dans cetle basse-cour ilavoit fait douxe belles 6t:ibles pour Ics feniellesqui avoient dcs pctits; daris chaciirie il y eii avoitcittquantc; les niales couclioierit dehors , et ilsdtoient m&s iioriibieux que les feniclles, car Iespoursuivans en diminrioiriitourtielleiiierit leiioinbre, l'interidantdtant forcé d e leur e11 eiiroycrtous les joiirs un des plus gias pour leiirs sacrificeset lcurs festiris. 11 11'3' CII avoit plus que troiscent soixaiite. Quatre gros cliieiis d'i~iie grarideurprodigiense , et seriiblables :I des betes fGroces,veilloient A la gurde drs tronpeaux; l'intendantICS itoiirrissoit de sa niain, et alors il étoit assissous ce portiqiie, travaillant i sc faire utie chaussurede cuir de boeuf'avec tout son poil. Tiois dese3 hergers dtoieiit allds nlcncr leurs troupeaiix endiféieris pitiirages, et le quatrikme, il l'avoiterivoyd la villc porter h ces ficrs poursuivarisle tribut ordiriaire pour lcur tabte. Les chiensapercevarit tout d'un coiip Ulysse se mirent 1abojer et coiirir sur Iiii. Ulysse pt?ur se garantirse coliche a tei re et jette son bit011 ; ee piiiiceetoit exposé 1h au iilus grarid de tous les dui~geraet dans sa niaison m2me7 si ce maitre-pasieur nefht accouru pioinpteinent. D&s qii'il eiir enteiidnl'aboi des chiens, so11 cuir lui tornba des niaiiis,il sortit clu poitiquc et couiut cn tliligerice k I'encfroitoii il eiitcridoit le bruit. A foice de cris el deierres i1Ccai.t:~ erilin ces cliierts , et aj arit délivrC&lysse il li~i parla en ccs termes : tc Vieillard,il S'en est peii fallu quc mes chiem ne vous5ieifidCvoré ; vous rri'auriez expuse k une douIeur tris-


LIVRE XIV. 22lc~sible el h des regiets Gternels. Les dieux m'one~gvgé assez d'autrcs deplaisirs sans. celui-li. Jepasse ma vie plcurer I'abseiice , et peut-Ctre lamort de niori clier niaitre, que sa bonlé et sasageslc égaloient aux dieux, et j'ai la douleur defournir pour la tablc de ses plus mortels erinemista$ce que j'ai de plus beaii et de mcillcur , pendautque ce clicr iiiaitre inariquc eut-etre deschoses les plus iiiccssaires h la vie f; aiis quclquc.krre étraiigire, si tatit est rii6nie rlu'il vive encore,et qii'il jouissc tlc la lui~iihi e du soleil. Illnis,bon liomiiie, entrez, je voiip prie, daiis nia nini-SOR, afin qii'apres vous Ctre rafraiclii , et api.6~rvoir repris vos í'oices par cl~ielque riourii~iire,~vusrn'apprcriiez d'oh vous eles et tout EC quevous avcz soutrcrt. nEn aclievatit ccs inots, il le fait entrer et leoaduit liii-mkme. Dt:s qu'ils mi11 dans la rnaison ,il jette h teric qiiclques broussailles tendi,es q~i'ilcouvre d'une grande peaii de chixre sauvage , ouil le fait asscoir. Glysse est ravi dc ce bon accueilet lui en téinoigne sa reconiioissarice : «. Nlon hbte,lui dit-il , que Jiipiter et toiic Irs aiitres dieuxaccnmplisseiit toiit ce qiie voiis désirez, pour roiisrecompeiiser dc la boune rCccptioii que vous mefailes. uDivin Eumée, vous Iiii rr'pondices : « Bonhomme , il nc nr'est pas permis de mtIpriser unétranger, non ras mCme quand il scroit daiis rinh t plus vil et pliis niéprisable que celiii ou vousties; car tous les birangers et tous ie~pauvresviennerit de Jupiier. Jc ne siiis pas en Btat de leurfairc de grandes cIiarit6s , il I:iiit nie cotitenterde leiir tloiiner peu. C'est- lh le dcvoir des boiisdonicstiqiics ; ils doivei~t ktre tolijours datis lacirioie, sriitout quarid ils oiit de jeuries maitiesdout ils doiveiit m61iager le bicn. J'aurois plus delil~crté si luoii clier ri-iaitie dtoil ici; iilais les dieux


22 L'ODYSSGE,lui orit fermC toute voie de retour. Je puis direqu'il iii'ainioit ; il ni'auroit doniié une niaisoii, iinhéritagc et uiie femriic Iiotin~t et vertueiise; eaun mot tout ce qu'uri bon rnaitre peut doniier k jun doniestique aflectionné et fidklc, qui lui a 1rendu tous les services qui ont dCpendu de lui , etdoiit Dieu a b&ni le labeur, cornme il a bénj lemien dans tout ce qui in'aété confié. Certairiementj'aurois tire de graiids a\.aniages de I'alI'ectiori dece pririce, s'il avoit Yicilli dans soti palais ; maisil ne vit plus. 811 ! plut aux dieux qulHClhiiefht pdrie avec toute sa race, ou qu'elle n'eiit jaiiiaisvu la lumikre du jour ; c3r elle a été causedc la riiort d'iine iiifiiiite de graiids percorinages!Mon maitre alla comme les autres faire la silerreaux Tro,yens, ot aider Aganiemiioii a tirer vengeaiicede l'itijiire qu'il avoit reque. ))Ayant ainsi parlé, il relevasa tuiiique sa ceintiire,et courut promptement i uiie des étables,et il en apporia deux jeuiies coclioiis ; il les Cgor-gca , les prépara , les ~iii t par morceaux , et aprksles avoir fait rbtir, il les servit h Ulysse avcc lesbroches memes, et les saupoudra dc fleur de fariiie: il mela ensuite l'eau ct Ic vin dans une urrie,et s'étaiit assis vis-$-vis tl'l'lpsse, il le presse deniniiger : Etraiiger, Iiii dit-il , maugea de cetteviaiide qu'oii doririe ici aiix pasicurs ; nos cochonseiigraissis sont réservés pour les poursuivans ,geiis sansconsidératiori et saiis miséricorde. Cepeii-dant les dieux n'aimenl poirit les iiijustices; ilses violentes et rfcompcnsent les bo~iucractions. es pirates iilihies les plus criiels et lespuuisseqtlplus feroces, qui voiit h niaiii arniée faire des desccntesdaiis les pays étraiigcrs , et qui , aprcs lesavoir ravagés et avoir hit un grarid buiiri, s'eriretoiirnent sur leurs vaisseaiix, ori Ics voit tous lesjotirs, frappés de la crairiie des dieux, cherclierk se mettre a couvert de la verigealice divinc:


LIVRE XIV. 23d ICS poursiiivaiis persevkreiit dans ieurs violeoeessaiis auciiii remords. Assuiément ils ont cud~nouveIies de la mort d'ulysse , ou ils l'ont appisepar quelqi~e répbrise des dieux; voilh pourq~oiilsne veulent poiiit demaiider la reinc daiisles fortncs, ni s'en retouirier cliez eux ; mais ilsdemeurent dans ce palais a consurner et h dissipr~CS bieiis de mon maitre avec ir~solence etaucun méiiagemcnt ; car tous les joiirs c.tbules les iniits ils ne se coritentent pas d'ofiirupe ou deux viciimes , ils foiit un dbgit prodigleux;notre nieilleur vin est a11 pillage; en unmorils vivent a discrétion. Meri müitre avoit desrichesses irnmenses avant leur arrivée ; il n'y avoitynt de prince si riclie ni ici, h Itliaipe, ni daiise cootiiient ; les ricliesse~ de vingt de nos plusriches priiices ri'igaloicnL rias les sieiiries, et jem'eo vais vous en faire le dEiail. 11 avoit daiis lecotitinent voisin doiize troupeaux de Lmufs, autantde iroiipeaur de nioutoiis, aiitatit de tro~ipeauxde coclions, et aiilarit de troupeaux decbevres. Tous ccs troupeaux étoiciit sous la conduitede ses beigers et des bergers éti angcrs ; etici daos cette Ile il avoit onze grands ti.oiipearirdeclikvies qui priissoieiit a 11extr6n~i~é dC cetteIlesous les yeux de bergers fidkles. Cliacun d'eiiaestobligé d'envoyrr tous les niatirisces pour-auivaiis le nieilieur chevreau qu'ils aicnl danslenr hergerie ; et riioi , qui vous parlc, je veilleles bergers qiii gardent ces troupeaux de cochoes,et je suis forcE coninie lea aiities de leiiravoyer tous les jours le coclion le plus Sras demesétalles. »Pendant qu'il parloit ainsi , Ulysse continuoitwnrepas, et pensoit aiix moyens de se verigei dem princes itisolcns et superbes. Aprks qu'il futr&sie, il prit la coupe ou il avoit bu, la remrioet la pkepta i EumPe , qui Ir rept


avcc joie, ravi de I'liotiiiC~c té qiie lui faisoit cc(ktraiiger. Aiors 11Ijssc, prcrinlil In parole, lui dit:a hloii clier libte, coiiimerit appelez-vous cd:liomme si vaillarit ct si riclic, qui a eu le l>o~il>eor~de vous aclieter pour vous doniicr I'inteiidaiicetde ses troupeaux , et que vous ditcs que la que jielle d'A~arneiiinoii a f'ait p6rir ? Apprenez-nioiison riom , afirl quc je voic si jc ne l'aurois poinlfconiiu. Jiipiter et les autres dicux savcnt si je m:pourrai pas vous en doririer des iiouvelles, et si;]e ne I'ai pas vu, car j'ai parcouru di\crses con.:trées. »u Ali ! mon arili, répondit I'intendant des bep:gcrs, ni mti maitresse ni son fils n'ajouteroiit pluide foi ii tous Icsvo';ageurs qui se vaiiterontd'avoii:ru Ulysse ; oii sait que les étraiigcrs, qiii oiit be-!sojri d'assistance , forgetit des nieiisoiigc-S pour serendre ngrc!ables, et ne discnt prcsque janiaislivérité. Tous ceiix qui passcnt ici tic clierchent:qu'a amuscr nia maitressc par lcois conles. $:lir'Ics reqoit , Ics trniie Ic mieirx du riioiide, ct passe,les jours i les qucs~ioniier ; cllc ecoute leurs dis.,cwrs, Ics boil avcc avidité , sl;iri&te sur tout te:qui la flaite, et peridant qu'ils paileiit nii roitqson btau visage baigné de pleurs, coninie c'est:la coutilnie dcs feninies vcrtiieiises doiit les mar¡$.soiit niorts 6loigiiCs d'elles. Et peiit-elre (juelvoiis-iiieri~c , boii lioininc, voiis iiirciitericz de,pai,cilles lal>les, si oii voiis doniioit de riieillt~uiu:habits h la place de ces +ailloiis. Mais il est ter.,tain quc I'ame de mon inaitrc ii'aiiime plus soncorps, ct que cc corlis est qiielquc part la proiedes cliicns ou des oisea~ix; peut-&re meme qu'ila servi de pitiire atix poissoiis daris le fond de lanier,ct que ses os soiit sur quelque rivage éloigd,ensevelis sous dcs nioriceaox de sable. Sa mor4est uiie source de douleiiis pour tous scs aniisdtmrtout poui;rnui. Car quclqi~c part que (je puisss


LTVRE XIV. 25dla, jarnais je i~c troii~ crai un si bon mattre,non p:ts in6111e qiiaiid jri retouriierois dans lamaison de nion pbrc et de ma mere, qui ni'oritelevé avec tatit dc soiii. 1,s douleur que j'ai dene phis voir ces cliers parcns , cl~ielquc grandep'elle soit, iie me cohte poirit t;int de larmes,el je ne la supporte pas si iinpatieniineiit quetclle de nc plits voir inoii cher -LTlysse; et je voi~sassure, inoti boii li~~minc, qiic tout abscril qu'ilest je me fais encorc u11 scrupule et je riie reprochede le fioinrricr par son noni; il m'aimoit sitendremerii , il nroit laiit de IiontC pcur inoi, etje.conserrc pour lui iiiiit de reipcct, qiie je I'appelleordiriaireriiciit iiioii pkrc. na lfon anii , rliioiriiie \.ous refriciez de croire Bniespwolcs, Iiii i.Gi)oii(lit Ic diviii Ulys'e, et (Irrevous persisticz da~w voti c! dEfiancc , eti vous opiaiatraiiti soiitriiir qiie jainais Ulysse iie rcvicridn,jc iic Iai. ..;c\.ay de vous assurt r, ct meineseriiicrii , qiie vous le vcrrez bieiitAt de retour.Qiic In rL:coiiipeiisc pour la boniie noiivelleque je Voui ;iiiiioiicc soit preic toiit- b - l'lieure,&S qu'il arrivcra. Je voiis deiriandc que voiiccha~igiezces Iiaillons cii magnifirlrirs liabits, maisje iie le dcnihiide qul;lprfs clu'il sera arriv6 ; qucl-~ Wbcsoiii C qiic j'tiii aic , je ne Ics reccvroi~ pasanpaiavan! : c;ii je Iiais coriinie la mort ceux qiii ,cédaiit h 1.1 pa~wreté, otit la bassesse d'irivcuter&S fourberies. Je preticls tlonc ici a iéiiioiti , premiEiemeiitle souveraii~ des dieux., etisuite cettetable hospitalikrc oh vous ni'avcz recu , ct le sa-Cré foyer d'L'Ijssc ou jc me siiic retiré, qile toiitce que jc rieiti de voiis dire s'accoingliia. LTIysserevietidra d:in< cette mhe atiiic'e : oui, il revien-&a'& la fin d'iin niois , et au conrnic~ticerneiit deI'intre voiis le vcrrez íIn!is sa rnaisoii , rt il se vetigeraavec eclat tfv ioiis C~~IIX qiii osetit tr~iter saftmnicct (on fils :II.CC taitt CY~I~SOICLICP. D,


Eilniec, pcu sw~ible ii ces Lcllrs prciiicc.cs,i.nii , oii ~lu('lii~~e Iioiiiriiczi~al iii:eiitiotiiii. Iiii a rcn\ ciiil I'i,s;~iii , cnr il cst:ill6 ii PJ los pour apl)ieiidrr (Ics tiuii\ clles de sonpbic, el ccs fiei~spouisuivaiis liij (Iicssriil des eiiil>i\cliccB sor] i.etcur, pour faiic: 1":rir t:ii lui tout$\;I racc du rli\,iii AicC~iiis. hl;iis rie pié\ CIIUIIS poiiltIcs niallicuis cjiii Ic iiicS;iaceiii , pi~,it-.c;t.c pCr rat-,ii,priit 6t:c nussi qti'i1 i;c liieiti Iiciiicic~cii~ri:tde ccs pi,:ges, et que Jiipiter (:t( ii(1i.a siir Iiii sciribras pui\.arit. Eoii honiiiie , racoritez - iiioi toiitcsvos aveiitui.es; et diics-irioi s:!iis dir;iiisrr~ieiit iiiiivous &es, d'ou voiis &es, qiiclle eat rotie ville,qiiels sont vos pareus ,.siir cl~iel uaisscaii voii> Ctes\eri,i, coninieiit vos niatt~iots vous oiil aiiieiiii AIiliaqite, ct ctiiels ~iialeltits cc soiit ? cai. la iiierest le S ~ x i ~ cli(~iltiill qi~i puissc nienw datia iiiie ile.Lc piiideiit Ulysse lui rc'potidit : 11 l\Ioii liOte,je ro-is (liiai daris la piirc véritri tout cc iliie voiieiijc ;Irrin;itide~; r ~~ais cioyez (jiic (::I;IIII~ LIOII~ se-. .rj:;. ,-,.i ~iric aiiiidc ciilieie ü t;,lj!e, i:t qiic t~i:s


LTVRE XITT. 97~ & g iroielit ~ ~ c cc~p~riil;ii~t v:icliicr i lcurs aEiii('5,ce [cillpa.la nc siilliroit \)as pollr Y0:Is i.aCOi!-ter tous les nial1ic.iii.s que j'ai cssiiy6s par yolontc;des iiic~. l\l;ii.; iiioii@re, qici a\ oit 110111 (:a4\oi fils d'Ii,~I:ix, tiir TI:-gardoit c.t ci'aiiiioit coriirnc toiis scs :iiili-es viif;iris~rt:sd'uii vi!, ¡t:11jlr i.lial iajic. Voilh pour ce qiri coiicrrirenioii-l>Arc- , q111 ~~LOIL 11011nr6 cum:l:c: LIII (lielipar toiis les pr,iiiiIcs tic Ci.Ctcs, It caiist: de s;i fuitiiiia,s r i ic1ii.w~ r t (!(, ccgl:iiid ti( nibrrd'i~ii-&ti3 I,,IIS iij. t t:s! iniC.\. l!;ri? :ipi~~~s qi!c la I':t:.!!tit:cioellc I'c!it pii:ci,iiic: tl:!iic !c. p:tl::i> tlc Piciluri,nics likics firriir FIII 1la1 inge clc :c.; l)ltsiic, ti,krcr:tles lots i7u sort, et iltt 11,~ 1::is.ki (.iit (I:I(: 1165 - Ixe!idecliose nvec IIIIC I!I:~¡PC)II. J'eii.; le bor:liriir d':lpouseriinc lcrniiic d'iiiic f)iniillc 1 iclic , el ilo;!r lep.he et la rribrc, as5ez coiiit:i~s dr riia boniic !iiiiicet de ma r


a8L'ODY SSÉE,mier au milieu des enneniis , jr leur faisois licheile pird ou mordre la peussi&re. Voilh que1 j'6toisi 1;i gueric, toiit autre genre de vie tic nie touchniipsiiit ; jc ii'ai jniiiais aiiiié tii le travail, uilc labournge, ni I'écoiioniic doiiies~iquc qui donneJc niolcii (le iioiirrir et d'2lever scs erifaiis. PIlaisj'ai aiiiié les \aicscaiix bien EquipCs, la guerre,les javvlots, lcs fli.ctics., toutes clioscs qui paroissenlsi tl.isies et si alheuses L taiit d'autres; je ueprenois plaisir et je rie ni'occupois iiiiiquerneutqtl'aux clioses pour lesquclles Dieii iii'avoit don-116 de I'iriclinaiion , car les goiiis des lioniiiies soiitdiflcreiis ; cclui-ci se p1:iit 3 uiir cliose , et ccluilrih une aiiirc. Av~iit que les Grccs eiiircprisseiitla guerrc contre Troit! , j'nvois deja eonirrioiid~en clicf ii neiit' expéditioris de mer contre desCtrangers, et le sticcL:s en nvoit étE aussi Iicureiixque j'avoia pu le dEsirrr. Conilnc général , j'avoischoisi pour inoi ce qii'il y avoit de plus précieuxdaris le biitiri , et j'avois ciicol.c partagd le resteavec nies troirpe;. J'arois accjiiis (le gi.riridg:s ricliesscs,ma rt~aison deveiioit toiici les jourc pluopulcnte , j'éiois iiri pei soiiriage coiisidi.iable, ettotit le iiioride ni'liorioi.oit et riie rcspecioit. Ibisapres qiie Jupitrr eiit engaqé les (;rrc, h cctte fanesteentrepi.ise, qiii a coiiié la vie i Lniit dc liéros,on me forq de cotiduiie les vais:eaiix deCrhic a Ilion avvc lc c(il.,bre IdomGn6e. Jc n'avoisaucun pic'textc plausible de rcfiiser celhoririeiir, el jc craigiiois les reprocli(:s dii ~~cuple;.car la r6piitaiiou d'un 1ion.imc de gueri e cat uiiefleur que la inoiiidie cliosc. tertiit. Nuus 1 ii!cs laguerre dai~s les plairies ci'llioii netif aris eiiticis,et la dixicnie aniiFe, aprks a\,oir saccagi: cctte superbcville de Priani , nous nous eriibai~cliiüniei~ I Oretoiwuer U ~ d:tris nos maisons. h cc ieit:iir Jwpiter dispersa n0ti.e floitc, et me dcstiiia dCs cenionieril l des nialhciirs iiifiriis. J'arrivai Iiciiieu.


I,IYRE srv. 2:)kent i Crbfc, niais ii pciiic avois-je tilk iin nioisme di.la.ser, a iiic rCjouir avec riia iC:iiiric ctmes enfiiiis , ct S jouir dc rncs iicliessi.~, (~II(~I'eiivieme prit rl'allcr Sairc uiic coursc siir 12 flciibeEgt.ptus. J'ariiiai iit iif' vaisscaiix , rt je noniii~aiRiix ijiii de\ oieiit nic siii\'ie. Ces li,oulles Iui.ciitwsernbli:cs iri.s-prornI~tcii~etit. Avant cliic (leliartirnoiis 11as~,iiiies si?; joi~i S :I Sairc bor~iie cliC~.(>, ~t jcleur Souiiiii tlil:iii~itF (Ic \~icLiiiics pou: f:iiLc clc~sacrificcl; aiix tlic~is , ei pftiir coiisunier Ic reste aleurs iaLles. Noiis rioiis criibarcluhines le scl)tiEii~ejoar et rioiis iioiis ie 11o;ii. lcs ciivo>cr c]rrcouvriric. ~I.IJ~.. !:,~"inl~i ~ideii.~ , se 1:iissarii (!riiI)orteri hui I'!iociitl ei ii leiir cctiii:i;c, aii Jiru d'cxC-Cutcr iiici oiclies, ha7 ~iiii.c~it i~ ~iiller Ics f'criilcschitipi clc.; I:


SaL'ODYSSEE,Les Egyptiens.eii iu6retit iin pand nombre, etfilcnl les auires prisonniers , ct 1~s rt:d!iisiiei,i eauri li.i,>le esclavage. Dans cette extr6viitc, Jupiterrn'iiispii-a uiic pensie ; que ne mourua-jc plulbtsiir la 11lnce ! car de graiids mallieurs rii'atiendoieiiteiicorc : jc détacliL: nion casclue , je le jetle.terle, j'al>dridotine inoii I>oucl;cr et iiia 11i(1ue,et m'aplwocl~arit du cliai dii ioi , j'enibrahsc sesg(,noux. 11 cut pilié cfe irioi ct xne süiiva la *ie ; ilme fit nienle riioriter sur sor1 cliar 1x2s de lui , etrne merla drltis son palais.Eii clicrniii noiis filmes souvetit ctivironnésde soldats qui , la piqiie baissée, voiiloiciit scjelci. sur nioi poiir rne tuer, iarit ils Ctoient irritesde l'acle d'liostilité que j'avois os6 coiiiiiietiie;n~ais le ioi me gararitit , et craigtiit la colki.c deJupiter, qui présid~i b I'liospiialid et qiii puiiit se-~¿.~etiietit ceiix qui la violcrit. Je denii:urai daisSOII palais sept atioées erilii.i.es; j'ania\sai bc;iiicoiipdc bieri , car toiis les Egyptieiis nie faisoicrit de$II~¿WIIE. Quaiid la liuiiifnie aiiii4e fut veniie, il sepréseiita B irioi uii l'liériicicii trbs - ;n;iriiit claiistoiites soi,tci de ruscs ct de fotiibeiies, iiisigiic Lipon,qui avoit fai~ une irifiiiité tlc riiauu ausIiornines. Cct irtiposteiir, iiie siidiiiiaiit yat. se$b(hllcs ~~aioles . me persiiadü d'allcr a\ r.c lui enI'h6nicit:, ou il avoit sa maison ct sori Licri. Jederneiir:ti c1xc.z Iiii u11 ari eiitiei. Qiiarid I'aririéefui révoluc, il nic proposa dc paswi avec Iiii enLibj-e, el f'oi,gea niille niensoiigcc dans la viie denic porter h laire les avaiices Iiour la cliiii~gc desoii vaisscaii ; son desseiii étoit de nie vciitfic en1,ibye et dc f:iire un gratid profit. Qiioicliie sesgr:iiides priinicsses coriinieii~asscrit b iii'2ti.e siispccies,je le suivis par nckesaite. Nous voilit donceiiibarquis ; n0ti.e v:?isseaii coiiioit par iin ventdi: ilord, qui le porta b la I~aii~eiir de Crfte :Jii;)i!er arciit résolu 1:i perte dc ce vaisseaii. 116sque rious fUiiies éloigiiEs de cette tle et que tious


LIVRE XIT~. 3 cnr.vime8 plui quc les flots et le cicl, le fils dc&tur,ie a;scrribla aii dcssus,de nous uii iiuagc rioii,,qui couvrit la iiicr d'utic atiieiise obsciirilE ; CI:nwqe Siir accoriiliagiié dc: toiirieiics et d'bclairs,ctcedieii iriitL: Iniica siir notie vaisseau sa focidiewflaniriiée : 11: coii~ fiit si kiolciit, que tout I'rissemblage(111 viisseaii cri 1;ii EbratilC ; iiiie odcurde soutic 1t. reiiiplit ; tout l'équipagc torril~a daiisl'eau, el I'oii voyoit tous ces iiiallicurciix poiiésles flois, curiiiiie dcs oiseiluu iiiaiiiis, faiieieurs cHoi ts poiir se saiiver; niüis toute voic dc~lut Gtoit SeiitiCe. Jiil>iier, I~LICIIL: de iiioii alf!iclion,fit toriiber ciitic irles riiairis le grriiiti inhtdu navire, alin (]u(: je ni'eri seivissc pour nietircr de ce daiiger. J'enibrassiii ce in$t de toiiie niaforce, el jc liis eii cct étiit le jouet des veiits iieufjw1.6 eiiticis. Erifiii le dixiL:iiie jour, peiidant iiiiemiilfort noirc, le flot riie poiissacoiitie la tcrre dcsl'het,protioiis. Lc Iiéros IJliidoti , qui Ztoit roi dewtte ieirc, me reqiit a\.cc bi~aucoup de gén6rosiiéel ne me rleriiaiid:i poirit de raiicoii, et son filsé18nt aiiivé siii. le iivüge, ct xii'aj arit trouvt: demi-niortde I;.oid et clc: fütigiie, nle nieiia danscon palais cii nie soutt.ii:iiit lui-inEnie , cai jc ii'nvoispresquc pas la foicc dc niarclicr. Le ioi me6t doiiner des liabits iiiagiiifiqucs. LB j'ciiteridisbeaucoup parlc-r d' Ulysse , et Ic ioi nre dit qii'i!I'avoit recu et ir:iité daiis soii ~jalais, coniiiie ilpasroit clicz lui poiir s'eii i.eioiiiiiei dans sa pairic.II me moiitia mCiiic toiitcs Ics riclic~oes qn'l lyrbearoit aniassécs daiis cc vo'age, l'aiiairi , l'oi, lefer, et j'eii vis une si grande quziitiit:, qii'ellepoul.roit sirlfiic R noiiirii \ieridnni dix genérationsdrus faiiiillcs cornnie 1;t sict!tie. Sur ce qiie je paritsétoiiiiC que tous ces tiésois fiisseiit lh satis1ui . il nie dit qii'U lysse Ics avoit laissbs pour al-ler h nodone coiisiilter lc GliFiie miraci~leiix, etreeeroir de Iiii la i.i.po11se de Jupitcr niE.me, poiirsavoir co:irn;crit il deyoit rctvuriicr i Iili;~(iiie


32 L'O~YCS~E,P[II.~'S une si loiigiie aLsei:ce, ct s'il tleroit enticrOIIYI'~~CIIICIIL, 011 S~IIS se Siiiic coiirioitl.~. Ce {~xiricc jiiuii nii.riic, en iiie pailaiit ic nioi-1116:rie daLi iiiilieu des libü~ioris, oi.d;ii i1;iiii ~iiiriidroitín~sd'u~i heaii boi.;, ou je iire csciiai. Crs l~ai 1,;:-rvc, Sort afiiigés , fiieiit y ucltl~e Iiiioii,niais ils rie jiigk. ent p.is B pio~~os de iiieclierclic~r plus loiig- iciiir~s ct avcc 011is d1c\actitilde;ili se ren~barqueieiit pi.ornl>it~iiieiit. C:'tlitaiiici rluc les dreux m'oiit saii\-6 (Ic Iciirs riiciiiir., etqii'ils in'oiit coiidiiit daiis la rnai*oii d'uii honiriiesage et plgiii de vertu; car c'est l'ordie (lu ric.~iiiique j t s Conserve la vie. ,);\1i ! inallieiiic~iix c;tiariger, i.cp:ri.liL Eiiiiii;o,que rous ni'avcz ioiicl16 par 11: I.I;C~L de \os ri i~1i.saycii~~iies! La sede cliose oii ic rie snurois yoas


LIVRE XTV. 3 3aain, c'est dans ce que vous avez di1


34 L O ~FSSGE,piialité, ct c!oi:t j'ai toiijours la ci,aiiitc devadl,Ics yeux ; ce sera la coiril)azsioii quc j'ai riaiiircC:Ienieiit pour tous les mis(-..ables. )I 1N 11 fa11 t que vous so.viez Ir plus dtifiant etle tus iiicridule de toiis Ics Iioiriiiic~ , rEpondit[-Eliysse, pi~is(~it~a~iei ioua les scrnienr que je roaai ii,its, je iie puis iii vou.;l~ei~sii:ider ni voiis rbran.!ler. Xl;iis S;ii>oiis , je vous pi ie , tiiii traiié ~ ous et ;iiioi, et qiie les (lietix qiii Iiabiit~iit 1'Ol.viiil)e en'so,ent t::moins. Si votre roi ie\ ic.tii claiis scs Eta's,.corrinw je voiis l'ai dit , vous iiic donnl:rcz deshabits,et \ oiis m'cilvcrrt~z ciir un vaisaeaii 11 Ilitli-:cliiririi , d'vii j'irai parioiii c~iil ine plaira ; et s'ilne ievieiit pas, VOLIE ~ X C ~ I C ~ eoiilrc C Z tnoi lo@.\.os tioiitcsiicjues, ct voris I(,iir or(li~iiii.c.i(~z dv iiiapi,~:cil)iic,i. de ees graridc I ocliei~s, atiri que ce c1iCtimerii üppreiiiie a tous les pauvi.es qui aiiive-Irorit cliez vous h ne pas vous abuser par ltur~vairies í'ablcs. nu Eii,ariger, répondit Fliimic , r;ric rlcvi~-ii(lr.nit,1:1 r6pu1:lti011


~scvous ayiez d;iiis votw troiipeau, que j'orhe iinsacrifire k Jiipitei. eii laveiir de cel étraiigc,r qiii,es1 nolre libte, et qiie iioits eii piolitioiiseri iiii!iiicWps, noiis cjiii avoiis ioiis les jours tpiit de tltigmi garder ces troupeaux , penciaiit qiie d'autresseiiourrisseiittiaii(juil1enient des fiuiisde tiospeiiies, aApiit ainsi pailtl, il fcndit di1 bois pour le sacriEcc.Lw bei.seis :ii:ieiihreiit la victiiiie la pliisgrasse, c'titoii uii coclioii de ciiiq aiis, el la pr6-sentercnt I'atitrl. liiriide ii'oublia pas nlors Icsclieus, car il iioii pleiii de piété. 11 preiid les soicsdu Iiaut de 11: tSle dc cette viciinie et lcs jrttedans le feu coniiiic les prt:rnices, et deniaride itoas les dicux , par des vwux tres-ardeiis , qu'Li-]:$se revieiiiie t,iitiii daris soti pal~is. Sa prikre finie,il a


36 L~ODYSS~E,que je vous aime potrr le boii accueil que verilme Iftiies, en iiie tiaitaril awc tant d'honnew,iiiiilgi.6 l'état niiséiable ou je nie trouve. 11 .EurnCe 1u.i repoiidit : « Etraiigei, que j'lioiiorrcoinnie je dois, faiics borine cliere des mcts qutje puie vous olliir; Uieu nous (loiine une cltose etnoiis eii refuse uiie aiitre, niCIaiit iiotre vie deljicns et de maux coninie il Iiii plait, car il e&toiit-piiissaiit. »1311 finissaiit ces inots , il jette au feu les pr&niiccs de sa portioii , et , preiiaut la coiipe pleimde viii, a ,i+s en avoir fait les libations, il 1:t pri.sriite ii L1 sse satis se lever de sa place. IIii epcI;tv- qii' eY umCe avoit aclieté dc quelques mar.cliairtls Tapkietis dcpuis le depait de soii maiire,ct c!ii'il avoit aclieté de soti aigerit san9 le seco".#de PciiClopc rii dii bon viei1lai.d I.acrie, servaIc paiii. (>iiaild ils eiiiciit rnarigé et bii, et qu'ilsfiirrn~ rassasi(:s , I'esclave dessci,vit , et peir deienips ap1.6~ ils allkreiit se coiiclicr. lla nuit f;ntres-Sioide et trhs obsciiic. Jiipiiei versa iiti d4.'ltige d'caiix , et le zEpliyre loujoiirs cliai q6 depiiiit~s fit eriieiidie scs soiifilei orngciix. tiiJsse,.:idit.ssaiit la paiole a ces Lcrgcis pour piquer Ea.nir;e,-et pour voir s'il ne 1iii feioit pas donoaclucl((ue boii I.iabit qiii 1'Eit le t1éSeiidi.e du froid,car il avoit grand soiri de liii : (1 I:un~Ee , dit-il,et voiis, Levgcrs ,&coii~cz-nioi , jr: voiis p:ie, epc~rriieiiez cjiic je mc vüiite uri pcii devant \ OU3;le vi11 sc1.n mor1 exctise , ii a la .r ertii de reiidieles 11onin:es i'oiis; il hit cliantei, iiie et $ariserIc pliis sagr , et tire des ccieiiis des srciets clii'unlb. oit soii\eiii braucoiip iiiieitx Je caclicr. .Ir vaisvotis di.e aussi des IBIies, ct ~)ilisgiic la ~lai.»lc eal:tclic!e, je coiitinuerai. hli ! plih ni11 diciiu


I,tVRE XI V. 37&nt les cliefs de cette eriirrpiise, et ils me famtl'honneur de me clioisii pour p:*rtagl=i. nvecmxce comniandenienl. Quand nous fta~iies prhs&S murailles, nous iious cachiliies sous 110s ali=&ns des broussailles et des roaeaux d'un rnani1qui éloit roche. La iiuit i1 se leva tout-h-mup un yerit d e noirl si froid, qii'il glaqoit , et iliomba beaucoup de neige, qui se geloit en tombailt;en uii rnomeiit 110s boiicliers fiiient li6.isb&de place. Les autres avoicnL de botines tu&el de I>otis iiiaiiteaux , eldomoierit tratiquil-P"en+ot les dpatiles couvertes de lews boucliers.Mals moi , j'avois eu 1'iiiipi.udeiice de laisser dansinr tente inori maiitcau, iie perisiit point que lawitdfit 6ii.e si fioide , et j'avois marcliE avec niagule~uniqiie cciiiie el rnes armes. Vers la troisemeveille de la iiuit, lorscpe les astres commrici.retitd peiiclier vcts Iciii couclier! je poucmidu coude LTlyssc clui étoit co~iclié pres de moi;il se réveilla proniptenieiit , et je lui dis : Géi~érmrUlgsse, vous pouvez coniplcr que jc ne ser&pas Iorig-~einps c~i vie, jc suis pctietic de froid,eaF je ii'ai poiiit de matiteau ; uit dicu eiitieinim'a jtiduil a vciiir ici ert iuniqiie, el voili unicmp~ auqtiel il ni'est impossible de r6sister.m hiis Ic inonwnt Ulysse iiouva le nloyen deme s&oui.ir ; coriinie il étoit iioriime de grandewswice el aiissi boii pour le coiiseit que pourksconibats, voici ce qui Iiii viut .dalis I'csprit;.2 s'upprocha de rrion oueille et me dit toti~ bas :Teisee-vous, de peui que qiiel(lu'uii dcs Gircs iieronr eriteiide; et eii menie iernps, la t$te appuyéesor son cwde, il liaussa un peu la voix et dit:Bkarnis, icoiiiez ce que j'ai a vous dile; pen-&at roti soiiiiiieil uii sorige s'est apliaru a nioi deb pait dcs dieux; iious voilk fort éloignér de 110svasseaux, ct nous soilimes eii reti1 iionibrc : que'P. 4


38 - L'ODYSSEE,quelqu'uu aille donc proiiipternent . priei* A*nieinrioii de nous cnveyer un renfort.» A ces niots Tlroas, fils d'hridr~inioii , se lewjet saris attendre un autre oidrc il jeite h terrc swmaiiteau de poiirpre et se met ii coiirir. Je prisaInaiiteaii, et m'étant rl:ckiauftd je doiniis tranquihlcmeiit jiisqu'au poitit du jour. Pliit qiix dirmdonc que j'eusse aujourd'fiui la menie jcutiesse etla niknic vigiieur, ct qiie qiielqu'uii dcs beige*qui soiit ici irle doiinit uri boii niaiiicau ct pinariiitié ct par respcct pour iiri Iioiilnie dc bieiymais ils nie mép~isent B caiise de ces vieux IiaiL1011s. »M Hon liomme, lui répondi t Euniée, vous riomfaites la sur u11 sujet vcriiable uti apologue tresfingVriieux; vous avez ti.&$-bien parlé, et .votndiscours iie sera pas inutile ; vous iie rriariquerarii de manteau pour vous couvrir ceite riuit, igd'rtucuiie des clioses doiit oii doit hire 11ai.t 1 unktranger qu'ori a requ daiis sa iiiaisori, et qui 6hsoiri de secoitrs. Mais deiiiairi dCs 1c iiiatiii voucreprcndrez vos vieux liailloiis, cai. rious ri'avonspas ici plusieurs manteaux ni plusieurs tuiiicjrietde recliaiige ; chaciin dc nos bc,rgers ri'eii a clu'uo.Qtiand notre jeurie priiice, Ic iils d'Ulysse, smde rctour, il vous doiiiicra des tuiii


LIVRE XIV. j9asteur prenoi~ de son bien peridant son absence.!remi&remer,t il mit sur ser Dpavles son baudrier,d'ou pendoit une large épée; il mit ensuite uribon manteau qui pouvoit le défendre contre larigueur du ternps; il prit anssi viie grande peaudeevre, et arma son bras d'un long javelotpour s'cn servir coritre les chieris et coritre lesvoleurs. En cet équipage il sortit pour allerdormir sous quelque roclie , h l'abri des SOUMOPdu Borde, prks de ses troupeaux.


LIVR EARGUMENT.Minerre apparolt B Télbmarpe pmdant la anit , pom 1l'exboryr h s'en reioiirner A Ithaque. Di.s le lerrr daroi . cc leiine prince se prBzen!a pour lui en denlanderla permissio i , rt il pai lit de LacS(1Ciiionr nrea le tiLde Nrs~ov. romblé ~l'honnetirn et chargé de prtisrns.Men6las lui-m:me, trnaril A la rnain cine coiipe d'orpleine de vin, SI* mit nn-derant de leur char pourqu'i1.e fi sent des libaiioiis i Jiiliirt,r. F.17 nltine tvinprnn aigie, tenant dans SPS serrrs iine c~ic doriiestiqiie,vin~ fonclre au-devant drs cli~~niix, ce quíe I1i:leneexpliqiia d abord,coiiiine iin signe dii rrtoiir d'[:lysse.Tél6marliie arrive prth de I'sloi . ei craignant d'y Bireretenii par Nestur, c ncage I>iais~raie


L'ODYSSEE, L'IVKE XV. 4 1Inpuie'tudes et les cliagriiis que lui causoicnt 1csnouvelles ioceriaincs qu'il avoit de sor1 p6i.e leMoient souveii t éveil 16. La dc'esse s'a pprocliantde son lit, lui paila en ces termes :u TGle'rnai~ue, il n'est pas lionri&te que vousd~uriez pliis loiig-tenips éloigiié de vos états,etque vous laissiez aitisi tout votre bien en proieB des gens pleins tl'iiisolence et qui aclievecontde le coiisuiner, ou qui le partageroiit entre euxant que YOUS faiies un voyage fort iiiutile.ei" vez-vous , et sati3 perdre uii n~oiileiit pressezk willnnt M&iiélas de vous retivoyrr, si vousvplez trouvey eiicore votre m&re daris lec memesieotimens oi~ vocis I'a\~ez lr~issée. Déja sor1 phre&me ct ses frkres forit tout ce qu'ils peuvecltpar l'obliger d'c'pouser Eciryniaquc, qtii , coinmtilephs riclie des poiirsuivrins , fait les piésens lesu3 in~giiificjues et offre uiie pliis grosse dot.f renaz tlonc bieii grde qiz'elle rie fassc sortir (levotre niaisoii la pliis giaiidc paitic de votre bieit..Votrs coniioissez I'huiiie~ir des fernirics; eiles font$ut pour l'avantage d'uri sccon(1 mari, oubliericiks-pro~iiptenieiit le preinier, et rairient les enfa116qci'elles en ont eus. Qiiatid vous serez deretour clicz voiis, voiis confierez toutes chosesuii soiiij dc la pliis fitlblc doiiiesticlue que vousqee, jasqu'h ce qiie les dieux vous aient donnCune feiliiiie priidenfe el habile qui puisse gouvernervotre riioisori. J'ni ericore iiri avis h vousdonner, giavcz-le bien dans votre esprit : les plrisdiieriiiiiit!~ d ~ poiirsuivaiis s vous otit dressé uneinrbiiscade siir votre clicniin, etirre I'ile d'Ithaqueet I'Ple de Samos, résolus de voiis tuer h votrepassage; iiiais j'espkre qii'qvant qrZils aieiit exécatélecir pernicieux clessein, quelqn'un de ceserfides descendra diiris la sombre demeure deb uton. Eloigiiez votre vaisseau de ces endroitspui vous seroierit furiestes, ne voguez que la nuit,Y


42 L'ODYSSEE,Celui des dieux qui vous garde , et qui veille &vosre shreté, vous eiiverra un veiit favorable,Des que vous serez eriivé 8 la premikre poiotn&Ithaque, ne mariquez pas de renvoyer supl'lieu,e B la ville votre vaisseau avee tout I'équipage,et, sans vous arreter 9 qui que ce soit, a!lectrouver I'intendaiit de vos troupeaux, votre cliaEumée, qui est toujours le plus fidele el le plwaff"ectionné de tous vos serviteurs. Apihs avoirpassé la nuit chez lui, vous I'eriverrez au palai,porter en diligente h la sage PCnélope la borii>rnouvelle que vous &es de retour de Pylos el eaparfaite santé. »En finissant ees mds la déesse s'éleva darls le(aira et s'en retourna daiis I'Olympe. Elle ii'eutpas plutot disparu, p e Tel


ipae d'une pande bcauté, jette sur ses épaulefm grand rnariteau trks-rnagriifique et vi auht de Ménélas; il le recoit it la orte, et,i Rr les preiiiir'ies civilitr's, il lui Bit : r FilrJAtrfe, que Jitpiter hit i'giier avec tant de$loire sur ses peuples, pernieltez que je partepour m'en rrttiiirncr cliex njoi; des ailiires prcsrntesdeniarideiit nia piésciice. »u TL.lérnarjiie, réyoiidit NlénFlas , je ne :oitsRtiendrai pas plus loiig-temps cliez nioi malgi-é-S, daris &'irripatietice qire voiis avez de YOLIStnretourner; et je ne saurois approuver ccs Idlesacessifs ct dans l'eiiipressement et dans l'indiff'6-m e qu'ils tt;rrioigiii.rir h aux qtr'ils orit requschcz cux. 11 est mieux dé garder en totit de jus~esbornes, et je trouve qu'il y a la inhe impolitesseA congédier ceiix qui désircrit de rester, qu'ü hiredes vi~leffces pour retenir ceux qui veiilerit par-.sir. II faut aiiiier ct bien traiter cciir qui veulentdemeuier avec rious, et laisser la Iibertd a ceux,pni veuleiit tious cjuitler. Mais al~eiidau moiiisque j'aie fait porter daiis volre cliar les préqensqu'oii doit faire ses h0tes, et qiie j'aie le plaisirqae vous Ics voyiez de vos yeux. Cependatit jevais ordoiiner aux femmes (le mon palais de vouspréparer A diiier de ce qui se tiouvera dans lamaison. Ori rie doil pas se n1etti.e en ehemin ~ I I Savoir mang6; la politesse et I'hoiiii~tet¿ de I'hoiene tepeuveiit soulfrir, et le besoin des vo .ageursSI^ oppose. Si vou5 vouiiez , pour roiis bivcrtii-,vous détoiirrier et traverser la Grkce et le pays#Argos, je fmois aiteler mon char pour vousacconipágiier et ponr voiis cmidiiire iiioi-niemedans touies uos belles viHes ; il ii'y en a pas uneseule ou rious iie fussions tres-bici] reciis, el qui- ne vous fit préser~t de quelque trdyied, dequelquecuvette, de quelque couple de mulets, ou deSquelque coupe d'or. n


44 L~ODYSS~E,Le sage Thl¿niacjue ~6potirlit : cr Gi ancl roi , 8 /siiis obligé de nl'eii retoiirrier proni[~tciiieirt; !en'ai laiss6 persorine cliez nioi pour prciitlrc soin 'de ines allaiies, et j'ai toiit s.ijet (le crairidrc quependaiit que je coixrs iiiutileriieiit poiir appieiidr*des tiouveltes de moii phe, je tic inc sois perdtiliioi-riiCiiie, et qiie je iie iiic trou\ e iuitié. ,i 4Méiia~'cr lediiiilr. Kii iii&irie ieinpj arrive le fitlkle Ktc:oiic:e, ,fils de Jioh~Iiiic, r~ui ne r~tiittoit j;iriiais Al¿rii:Sarr.1.e roi lui ordoiine d'alluiiier dii fe11 ct de faiio 'pion~ptemeiit r0tir. les viaii(lcs; ct lui cepciidaiikdesceiid avec IIL:I~~% et soii fils M1.'ga~~eiriliCs dadiiri cabinet rnagtiifiqiie d'oh s'cx1i:iloit un p~ii lumdélicieux ; dniis cc caLjiict Cioit toiit cc qii'il a\ oitde plus p~dcieiix ct di: plus rare en ineyblci ct entoutes soitcs de vases lec niiciir travailh!~. Upreiid uiie belle coiilw ii deux foiicls et l3it preiidróh son fils une uriie d'argc~itt, et IICli.iie a-;intouvert aii de ses coflies oii 6toietit les voilcs e9bioderic r~u'ellc avoit travaillhs rk! ses I)ellomairis, elle ctioisit le plus graiid, le plus riiügiii-.fique et celiii ciui hit d'uri desseiii le pliis Ixauet le plus varié; il dtoit bi,illaiit coi~i~iic I'a,.tredu jour, et il se trouva aii dessoiis dc ioiii Ir*auties. Ch-rgCs toiis tiois (le ces piéscri? i1.i retoiii,ueiit troiiver TFlilitiaqiie, et R1CiiClas Iiii tlitcn l'abordaiit :.« Prince, que Jupitcr, 111:ii.i de larespa ctable Juiioii, vous raiiikiie daiis votrc patrieaiiisi lieiircuscmcrit qite vous Ic ~)oii\~cz dCsirer!:CIais reccvcz, jc vol13 prie, ces ~xéseiis qirisont ce que j'cii dc 1)lou bcau et de pliis pricicuxdaiic tons mes mciiblcs, c'cst iiiie doiibte coupe'd'argent, iriais doiit les hoids soiit de I'or le plusfiii ; elle est d'un tiirs-beaii Lis\ ail , c7t:st 1111 OUvrngedc Vulcain iriCnic. Le roi de< Sidonicnsm'eii fit l)réscnt quaud il me rep clicz lui h ni08


LIVRE XV. 45mmr de Tioie , et je ne saurois en faire un meilhr usage - qiie de vous la doriner. r' E; fiiiissaiit ces niots il fui remet la coupeMre les maiiis. Mégapenthhs s'avance el mct auxpied5 du prince I'urne d'aigent. La Lrlle HélEne&présentc ensuiie, teiiani eiilie ses rnains le voi lemei~eiiieux clu'elle avoit'fait elle-ni6me ; elle lepr6seriie h Tt:lt:iriaq~ie, et lui dit : « Mon cfier$!S, je vous Lis aussi ce pr6sent qrii voiis feratoujoiirs soiiveiiir du travail d'I-IdlCrie ; il vous~rviia le jour de vos noces ii orrier la princesseque vous kpouseiez : jusqii'h ce joiir si désirable,vous le donnerez L gaider h la reiiie volre m&re.Je VOIIS soulinitc uii Iieureux voyage. Daigiierith dicux vous conduire eur-niemes daris vosdtats! 1)Eile lui rcrnet en mCme temps ce voile rntrefe3 mains. Ttili:iriarlue le reqoit avec touies lesmarques de joie et de recoiiiioi~sance, et le piincePisistraie, le prtliarat des niains de T6l6maqiie, leserre dniis iiiie cassette et ne peut se lasser d'adpirerla beaiité de ces présens. Ménélas mkiiecowite les piirices daris la salle, oii ils s'asseyentair de beaiis sic:ges ; une Lelle esclave poi te siirun bassiii cl'ai.geiii IIIIC aigiiieie d'oi poui donnerAlaver,etrlxesse rino iablr trbs-proprr: et ir&-polie ;Jamaltresie de I'officc la coiivre de ce qu'efle -ade plus exquis. El~:oiiGe coiipe les viaridcs et sertles portioris, et le fils de M6n6las fait I'officed'khansori et préseritc le vin dans des cuupes.Apris que la bonne clii?re et la diversitd desmets eiirerit cliaas6 IR faim, T


Iibations. 11 wmit aii-devaiit de leiir char, et lemprésenta~it la coiipc il lcur (lit : ti Jeuiies pGiices, :rendez-vous toujoiirs Jiipiter favorable. DitesiNestor , qui goiivei,rie si justenieiit scs peuples, 1que je prie les die~ix Comme i l disoit ces mots uri aiglc voladroite, tenant datis ses serres une oie domestique&une groscrur piodigieusc, c~ii'il aveit enlevéedi1 milieu d'linc bai*c-coiii. Lii riornbre infinid'hommes. et de femrries le siiivoient avec de. giands cris. Cet aigle volant du c&t¿ des piirices,et toujoiirs h Icui droiie, virit hiiclre aii-devai~des chevaiix. Ce sigiic :eiir par~it f'avorahle, et h'joie s'empaia de leur cwur.Le fils dc Ncstor, Ic sage Pisistrate, pienantalorfi la parole, dit h Mc'iiíilas : « Gratid piince,je vous piie d'esaminer ce prodibe et de déclarersi Dieu I'a envoyé poiir vous oii poiir iioiis, caril nous regarde assuréinerr t les uris oii les auires. rMdndlas se met cri rncrne teiiips h petiscr pro.foiid.Enient et? lui-rnhnie coninieiit il expliqueroitce sigric; mais la belle Hélbiie. iie Iiii eii doiinapas le temps, car le prc'veiiaiit elle dit , par iiue'subite inspiiation : « Piiiiccs, écoiitez-moi, jevais voiis d6clarer l'erplicatioti (le ce sigiie, telleque les $icnx iiie I'inspircnf, et I'év611eiiietit tijiistifiera. Comnic cet niglc prii d'uiie nioiiiqiie,


LlVRE XV. 47oir il cst iné CL oii il a laisst: scs aiglons, a enlevód'wbaose-cour celte oie doincslicjuc , de n16iiie.Ulywe, aprks ;tvoir souHert beaucoup de niauxa c~re daiis plusieurs coiitrics, retouriiera dansmmaison, et puriira les poursuivaiis ausbi facilemntque cet aigle a décliiid I'oie qu'il a erilevc'e.Pwt-Ctre nienio qu'k l'heure que je parle Ulyssedéjk cliez lui, et qii'il preiid les iiiesures pourM verrger de ces ins?leris. n; Télérnaqiie, ravi d'eiitcridre cette prophétie ,*&tiaen s'adressant i IIél~ue : tr Al)! que 1s&dtittre du toiiiierre acconiplisse aiiisi votre piédiciiun,et je vous promels que daiis lthailue jepous adresaerai riies vmux comnie i uiie diesse. w.,En fiiiissaiit ces riiots il puussa scs vigourcusebursiers, (jiii ayaiit bieiit&t traversé la ville,piiient le clieniiii de l'ylos. 11s riiniclii.reiit leresle du joiir :ivc5c beartco~ip de diligciice, etrpres le couclier du solcil , lorsque les clieiiiiiisétoient d4ja cou\ erts de ttliil.bi es, ils arrit ciit iP1iCres daris le palais de J)iocl&s, Iils d'Orsiloqiie,&sur les bords de 1: \ Lphbe ; ils 1)assL:icnt la i~ciitebez lui, et eri reqiireiit toua les boiis traiteiiieiisp'exige I'liosp(SBlitE.Le lendcrii:iiii, dCs qiir I'auiore eut E\it voirm piemiers ra,yoiis, ils prii ciit coiigé de l)iocl&s,et étant riioiite's sur ieui ciiüi., 11s iraVeisbrcii1 latour et coiitiiiiiCi~eiil Icui voj ügg!. 11s aiiivEteiitbieiitcit aiix portes d(: l'ylos; alurs TCl2iiiaquedit au fils de N~isior : u Moii LIICI. P~-i~tlate,voolce-voiis rii'obligcr.? ~~i.uriic~i~cz-iiiui cjuc v,,usm'accorderez la prikrc qllc jc \,a;, voiis faire.&u$ sornnics (l~piris lotig Lciii rs iiiii, tlc ()e, e crifis par les s;icitis liciis dc 1 Ii~ipii~lit;~ iioiicmmcs tic iiiCiiie igc, eL le voy:lgc que iiui~svenons de faite ei~seiiiblc \a c.icoic sei.~er d.ivaiitajleles, utieiids de noiie aini~i¿; je \ oas caiiji~reb c de iie pas ru'olligcr ü ru"c;luigiier de uion


48 I~ODTSSEE,vaisseau; Iaissrz-iiioi ici , et soufiez que je m'emlarqrieet que je ri'entie poiiit daris la vitle, depeur que votie perc ne vcuillc nie retenir pourme doririei. de iiouvelles marques de son allectioir,quclque piessé que je sois de m'eri retouiiier.Vous savcz qiie mes aflaires demandent que j'arriveprompienierit B I~liaque. »Pisistvaie, iie pouvant le refuscr, pensa en luim&nieconiiJreiit il dcvoit fairg pour lui accorderce qu'il deiiiaridoit : eriLin il troiiva qiic le plussur étoit de le coiicluire lui-nihe siir le rivage;il détourrie ses chcvaux et preiid le chrmin de 13mer. Dans le mornent il fait cnibarquer Ics préserisque Ménélas lui avoit laits, I'or, I'argerit etle voile piécieux que la belle Héleire lui avoitdonrié; alois , le pressant de partir, il lui dit:a Mon clier Télérnaque, rnontez sans difircr surce \aisseau, et ordoriuez i vos ratiieurs de s'eloigneryrompicment de la cote avarit quc je sois deretcur diez mon pere, et que je lui aie apprisvotre, départ; car corinoissaiit soti Iiuni(~ui commeje la conriois, je suis sur qu'il rie vous laisseroitpoint cnibarquer; il viendioit lui-iiii.me pourvous rctenir, et je rie peiise pa&pe toute votrcrésistar~ce put rendre soii voyage vain, c:ir sivous le refusicz ii se mettroit v4i.ital>lenieitt entolere. » Eii firrissnrit ces mots il le quitie, 1)rriidle cliertiin de la ville, CL bieiitbt il ai~i\ e daiis lepalais de Nestor.Cepeiidaiit Télimaque s'adiesse B ses conipagi;oirs,et leur dit : « Mes aniis, pi.6parez vosrames, dél)loycz les voiles et fendoiis pronipie-meiit le seiii de la vaste mer. fi 11s ob{:issent,' onprt!pare,tout pour le depart, et Té1 niacliie deson cot6 oílie sur la poiipe u11 sacrifice B hliiiervepour imltloier son Gcours.Dans ce iiioment il se présente i lui un étrangcr,obligé de quitter Argos pour un meurtre


LIVRE XV. 49cju'it avoit coiiirriis. C'Ctoit url deviii, clescendueu draitc ligiie dii célCbre hli.lai~ipiis qui deriieuwitat>~ieuiien~~.ilt daiis la ville de l'j los, cjuinourrit de si bcaux truupca~iz , oii il posstidoit degrandes iicliesses et 1i:ibiioi~ uii sitj~erbe pülais;niais ensuite il avoit ét4 force de qiiitter sa patrieet de se retircr daiir aii autrc pays poiir s'éloigrierde Nélie son oncle, qiii étoii le plus fier et le~lus glorieux des rnortels, et qui Iiri ayarit cnjerfdes Itieiis iiifinis, les retiiii iiii an eiitier. Crpauvie mallieureux alla a la ville de i'liylaciispour exéciiter une etitreprisc tres-difficile a laquelleil s'¿toit engagé; niais il fiit reknu prisoiinierdans le palais de Yliylaciis, oh il soutli-itbeaucoiip de maux cause de la fille de Nélée,et de la \~ioleiite irnpression C~I~C ICS terriblesFuries avoieiit faite siir son espiit. ¡Vais eiifiii ilevita la niort, et il fit par so11 habileté ce qu'iln'avoit pu laire par la force ; il c9nmiciia les t>«r~if5de Pliylacus Pylos, et voyarit rjiie NGlCe nevovloit [)as lui teiiir la paro!e qii'il loi avoitdonnée, il le vaiiiquit daiis un coinbat singiiliei,et le for~a de liii doriner sa íille pour soii ir;. eIlias, aprbs quoi il se retira 9 Argos, oii le Destinvouloit qii'il rCgriht sur les peuples iiombreurdes Aigieiis. 11 s'y rnaria, et y bilit un riiagiiifiquepalais. 11 eut driix fils, Antipliate et filatitius,tous deux pleinr de val(.ui; d'Aiitiphaicsortit le rnagiisoiirie Oicl


59 L'ODYSSEE.11'6toit pas digtie; elle vouliit le faire asceoiravec les iirimortcls; et le magnanime Polyphide,Apolloti le reiidit le plus éclairé de tous les derinsaprks la mort d'hniphiataüs. Ce Polyphide, irritécoritre Rlaiitius son pkre, se retira a IIypi.résie,ville du pays #Argos, oil il Saisoit ses pr6dictioosi tous ceux qui alloierit le coiisulter.L'étranger qui se préseiita A T6lémaque pen.dant qdil faisoit sec libationc h NIiiier\.e, étoitfils de ce dernier, et il s'appeloit Tlit:ocl~mL;rie,11 s'approclia du filu d'Tjlysse, et Irii dit ;Yuisqiie je suis assez 1ieu;eiix pour vous troii.ve? au niilieu devos priiores et de votre sacrifice,je vous corijure par ce ni6iiic sacrifice, au itomde la divi.iité h laqaelle vous i'otrrcz, par votret&te qui doit ktre si clibre h vos peiiples, et par lesalut de tous vos coinpagiioi~s, rripondez-moi iansaucun d6guisemerit a une cliose que j'ai a vousdcmarider : dites-riioi qui vous &es, de que1 pagsvous Ctei, et quels sont vos l)areris? J)Le sage Télémaque lui rdpoiid : N Etranger, jevmiis dirai la v6rit6 toute pure satis aiiciiri dgiiisement.Je suis d'itliac~iie, mou ptre se noiiirrieLTlysse, a'il est vrai (ju'il soit encore eii vie, carje craiiis bien cju'il iie soit mort dep~iis lonptemps; c'éioit pour eii appreiidie des riouvellesque j'iivois qiiitlE nies étais, et que jr nilEioisembarqué avcc mes coriipagiions; niais j'ai hitun voyage iriulile.J'ai aiissi FtE obligé de quitier ma patiie,iépondit l'ii6ocl~nikiie, Iiour avoir tu6 un de niescomp:itriotes, qui a daric Argos beaucoup defrhies e* de pareiis, tous les plus puissaiis de laGrkce. Jc clierclie ii iiie metrtc a coavcrt de leuri.essentimerit, et B fuir la mort rlont ils iiie me-.iiaceiit ; car c'est uia dusiiric'e d'crrer dan5 toa.les climats. Aycz donc 11 bontC de me recevoir


LIVRE SV.daos votie vaisseau, puisque daris ma fuite jetuis devenu votre suppliant. Vous auriet a voustq~rocher nia mort si je tombois eritre leursmiiis, car ils ne manqucroiit pas de me pour-~nivre. >,Je n'ai garde de vous refuser une chosc si@e, répoiidit le sage TClCmaque; montez dans .mon vaisseau, rious vous y irccvrons le niieuxqn'il nous sera possible. » Zri fiiiissarit ces mots i 1Prmd la pique de Tliéoclymbne , la couclie le .ong du vaisseau oii il l'.tide h monier, et s'btaritmis sur la poupe il le fait asseoir pres de lui.En mEnie iernps ori délie les cables, et Téldbaqueordoiiile $ ses conipagiions d'appareiller ;e11 dtcsse Ic iiht, oii d8ploie les voiles sur lesaofeiiries, et kliitcrve le~ti erivoie uri 1-eiit 1i.i:~-'favorable clui Ics fiiit voguer rapidcment srir 1t.sflois de la vaste nirr. 11s passent les coiiraiis deCrunes rt (le Clialcis qiii a de si belles eaux; etSrrpres le cuiiclier d~i solcil, lorscjue la riliit eittrCpaiidu res sonilres voiles sur la terre, le vnisreanarrirn h la hauteur de PIiFcs, et de lh ilc6tojal1'Elide piks de I'eriiboucliure du Péiiée ,qoi est de In domiiiation des EpCens.llors TClCriiaque, aii lieu de preiidre le droitchmiiii B gauclic eittie Samos ct ltliaqtie, poussavtn les ;les appelFes Pointues, qui f'ont partiedes Echiiiades, pour arriver B Itltaque par le ~616du xptentrion, et poiir blilcr par ce moyrnbbuscade qu'on lui drcssoit du cOtd du mididins le détroit de Samos.Peodant ce temps-lh Ulysse et Eumtie étoientI table avec les bergers. Le souper étant fini ,Ufysse, pour éproriver Eumée et pour voir s'ilaroii pottr lui une rCritab!e afrcciion et s'il vouhitle retenir plus loris-temps, ou s'il seroitbien aise de sr: difaire de lui et de l'envoyer B Irc


5% I:OL)YSSISE,villr, Iiii pila eii ces iei irles : Eumtle, et vowbei.gers, j'ai en\ ie ci'ítller (leiriairi h la \ ille deile iiratiir iiiciidier rnori pairi , pour ne vous &tnpas ici plus long-ten11>s i cliaige, rii % vous niv«s Lergers. C'est poiircliioi je \ oui pi ie de tie mepas rcliiser ros mis, ct (le iiie doiiircr iin bon~iiide 110ur me coiiduire. Piiisr~iie la ncc:essit4 inrié(1iiit b ce iiiisCiablc Ctat , j'ii-ai par toiite 1;i villedeniaiidcr dc porte en porte (~uelilue reste de\,in ou c~uelquc niorceaii de pairi. J'cri~ici,ai dacsle palais d'Ulysse 11c;iir t:icl~cr de (loriiier deIror~iies riouvelles h la sage I'éiiilq~e: j'aurairnenie I'audace d'aboi,dcr Its fiers poiirsuivans,~~oiir voir s'ils voudroiit bieii nie dotiner quelquesrestrs de tant de mets qu'ori sert siir lemtable, ct je m'offfirai h leur reridi-e tous les serv.icesqii'ils pourroiit exiger de nioi ; car je voordiiai uric cliose, je vous prie dc l'eiitcndre et deiie ?as I'oublier, c'est que par une faveur toiiteparti'cu1iL:re de Mercure, qui conirne voiis savezest le dieu qui réparid siir touies les aciioiis daIioiiimes cette grAce,qui les fait i Fiissir, ii II'S apersoiirie de si adioil ni de si prornpt qiie moi,soit B allumer dii feu ou i 1'eiidi.c du I~ois, eoiijlaiie la cuisine ou h servir d7¿cuyer traricliaiit onmeiiie d'échanson; en un mot tout cc qrie lariclics peuveni atiendie di1 ser\-ice des pauvres,je le fais niieux qiie personne. ))A cette propositiori , piinit:e entra dans un)vhitable c?lErc. (1 Eli ! hori Iiomnie , lui dit-il,quelle pcnsc:e est-ce qiii voiis est \t.nue drnlI'cslwit? A\-ez-vous doiic cnvie de p~:lii- ü la vilbsaiis auciin secoiirs, piiisqite \loi~s voiis propowzd'approcher. de ces fiers poiirsuiva~is, dont iaviolcnce et I'insolerice moritcnt jiic


LJVRE XTr.5 Ssdperbes, el i~ii'oii voit toiijours biillans d'cssencchel I);rili~iiiti.. dcs mcilleurs parfums. Voililes geiis qui Ics ,ecvciit, et 1eui.s tablei soiit t0.1-joiirs cliaigc;es des iiic,~s les plus dCli~ats, et on Ysbrt les \ iiis les ~~liis eucluis. Je vui~s assure qiicrous ri'6ie.j :r cliaige ici ni k nioi rii aucuii (Icmes corilllngiions, et qiie iioiis bous y voyoi~s ñvechile extit?irie joie. ()rtaiid le fils d'C1jsse seraveriu, il voiis donnera des Iiabits tcls que voush de~ez avoii, et il vous I0ornii.a les moyensd'allei paitout ou voris voudrez. »Ulysse, iavi de ces niarques d'aff'ection, Iiii entémoigrie sa recoiiiluissarice eii des termes : a hloiacher Euni


i~iallieureuse. Qii'une ~)areillc iriort ri'arrire jam&A ceux qui Iiabiieiit en cetie Ile, qrii ine sontclicrs et qui ei'oiit fiiit du bieii! l'eridaiil toiitlttemps qiie son aliliction l'a Iaissce cir \ie, jc II'*vois pas de plus grarid plaisir que


LIVRE XV. 53moi si c'est que la ville oii Iinbitoient volre p$reet votrc mkre a été saccagtie par vos eniiemis , ousi des pirates, vous aparit trouvé scul daris lespilurages B la tete (le vos troupea~ix, voiis antenlev6 dans leurs navires, vous oui amené ?tIthaclue et vous oiit vendu B LaCrte tout ce qa'ilsontvoulu, et beaucoup moins qiie vous rie va1ez.ns Etranger, piiiscliie voiis voulez savoir mesaventures, rcpaiiit Eiimt:e, je iie vous refuseraipas ce plaisir. Ecoutez-nioi donc avec atteiitioiisatis ciiiiiter la table; les niiiis sout fort loiigues,on a le ternps de dormir et de se divertir h fairedes corites, il ne faut pas vous coucher de siboiirie Iiciiie, le trop dormir lasse et fait mal.Si qut~l(~u'ilii de ces l~ergers a envie de se coucher,il peut sortir; cai il faut que deniain A la poiiiiedu joiir il ait d Iiabitaris iie iireiirrnt cine qiiaridils sorit parveiius B iiiie ext1.6!rie vieillesse, etalors c'est Apollou. lui-meme ou sa sceur Diane


5EiL'ODYSS~E,qi~i terminent leiirs jotirs avrc 'leurs douc*fleches. 11 y a daiis ceite ile deux villes qui par.titgeiit lout son teriitoire. Rlon pere @tésius, E8d'Orni6rius, semblable aux imniorteis, en éioit ,roi. Un jour qnelques Phéiricicns, gens célkbrebdaiis la mariiie et giaiids tiompenrs, abordhrenth nos coies, portaiit dans leur vaisscau (~iiaiidttde clioses ciirieuscs et rares.» 11 y aroit alors dans le palaic de mon pbnune femme phénicienoe , grande, bcllc ct trishabile ?i toiites cortes de beaiix ouvrages. Ces :Plidniciens dé~urent cette fi Tous les matelots lui fiient en menie tempsle serinent qu'eile dema~idoit; aprks quoi eilc


leur dit : Tenez' je vous prie, ce complot secret,etqii'~uc~iii de rotre troiipe ne s'avise de rri'aborderiii de nie parler,.soit d:ins les cliemins ou 5la fonkiirie, de peur que quelqu7un ne le voie etUI? coure au palais le rapporter a DOtrC vieillardqui, entrarit d'nbord en qiieli~ue soiipc,oii7 ncmanqueroit pas de me chaigcr de cliaiiies, et deirouvcr les i~ioyciis de vous faiie toup plrir.Gardez bieii le secret et hdtez-vous d'acheter lesprovisioiis poiir le vogagc. Quand votre vaisseausera cliaig6, voiis ii'auiez cju'h m'eiivoycr unmessager pour ni'cn donner avis. Je vous apporteraitoi~t I'or qui se troiivera soiis ina maiti. Jedclicrni iiiL.riie de voiis payer un prix ericore plusgrand pulir moii passagc, car i'li;.ve dnns le palaisIt jeiiiie prince, qiii est dtiji fort avisd ct qiiicommciicc b iiiarclicr ct b sortir dehors, poirrviiqit'oii le tieiiiie. Jc ii'oiiblierai rieii poiir voii3l'americr. Eii c~uclqiie coritrc:e qiie voiis roiiliczI'allcr \ eiií1i.e ,'vous en aurez iiri piiz infiiii.m En fiiiissant ces niols, ellc les cluitte et s'erirctoiiirie daiis le pal~is. Ces PIiCriiciens (I(:meiiaten1eiicore iiii aii critier (lans le port ,'cl'oi~ ilsvenoieiit tous les joiirs h la ville venclre lcursniarcliaridises el aclictcr des piovisions. Qiiaricl levaisseau eut sa cliarge ct íjii'il fiit en état de s'enreíouriier, ils dt:p6clikreiit iiii de leiirs rnatelots acelte feninie pour I'en ave1 tir. C'étoit un honimetris.fin et trh-riis¿, qui vint dans le palais demon pcre qpmme poiir y vendie iin beaii collierd'or qiii avoit de hcniix graiiis d'ainbre. Toutesles femnier du palois, et nla riiEre niCrrie, ne pouvoientse lasser de le niaiiier ct de I'adniirer, eten ofroieiit iirie certaiiie somine. Ceprndatit lefourbe tit sigiic h rioire Plii:riicieriiie7 et le signefait ct apercu il s'eii retoiiriie pronipternerit dan5$00 vaissenii.w En m61ne iemps cette femme me prend par la


maiii et me m6nedeliois cciriinie poiir nie prome.iicr. Eii sortant elle trouve (laris le vesiiLiilc desiables dressFes et des coiipes d'ui si11 Ic buffct, :car les of'ficiers de nion 1iCi-e prr:l)ai


LIVRE XV. 5 ;)~intbientUt sur son cliar d'or annoricer la lumiCreaux Iionimes.Cependant Tt:li!maciue et ses compagiions arriventau port, plieiit les voiles, abatierit le ni3t ,ei k foice de ranies iis font entrer leur vaisseaudPns re rort; ils jetterit l'ancre, arreterit fe raisseaua\ec les cibles, et descerident siir le rivtgcou ¡lb pr611arerit leur diner. Quand ils eurciit faitleur cepas, le prudeiit Télérnaqiie leur dit : N &leocontpagiioris, remenez le vaicseau k la ville ,,.jevais seul bisiter iine petite terre qui est prhs d iciet voir incs bergers; sur le soir, apres avoir \IIcommctit tout se passe chrz moi, je vous rejoitidrai,ct deiiiain pour notre heiireuse arrivee je~ous donrierai un giand diiier, oii 1:i boiinc cti6rr:et le bon vin vous feroiit oublier toutes vosfatigues. u-.fiIais, mon clier fils, repartit le derin TliEodymhne,oU irai-je cepeiidaiit? daiis cluclle iiiaisond'itliaclue pourrai-je me reiiier? Puis-jcprendre la libertE d'aller tout droi~ daris le pülaijde la reine votre mere? »Dans un aiitre ternps, lui rc'poiidit le sageTéiémaque, je iie sc?uffriiois pas que vous allassiezailleurs que daris nion ~jalais, et rieii rie vousy nianc~ueroit ; on voiic y ieiidioi t tous les deroiisque I'lio~pi~alitP exige; mais aiijou!~d'li~u ce sei.oitun paiti trop daiigereux, car outre que je iicswois point avec vous, vous ne poiiiriez \-oir iiiamhe, clui iie se inotiire que ~r6s.rarcnietit auxpoursiiirniis, et qui se tierit loin cl'


&épouser ma rnkre et de rnoritcr sur le trined'l. lysse. Mais Jupiier, qui liübite les cieux, saitseul s'il iie Sera point pe'rir tous ces poursuivauavaiit ce prkieiidu niariage. »Comme il disoit ces mots on rit voler hdroite uir üutour, qui est le plus vite des rnessagad'bpollon; il tenoit dans ses serres uue colom~,dont il arraclioit les plunies, qu'il répaiidoitrterre entre Télémaque et son vaisseau.Thcocl~'ni&ne, tirant en memc tenips ce jeir~prince h l'écai-t, lui met la niain dans la sienne,et lui dit : m Cet oiseau qui vole h votre droiten'est poiiit venu sans I'ordre de quelque dieu. Jen'ai pas en plut0t jet¿ Ics yeux sur lui , que je Ihirecoiiiiu pour un oiseau des augures. Il n'y a pointdans I~liaque de race plus royale que la votre. Jevous'pre'dis donc que vous aurez toujaurs le dmsus siir tous vos enneyiiis. »Que votic pridiction s'acromplisse, Thébclymkrie, lui répondit TL:liniaque, vous recevrnde moi touie sorte d'arnitié et de préseris si consi.dc:inbles, que tous ceux qui vous verroiit vonrdirorit Iieureux. a 11 adresse en meme teiiips Irparole 5 son fidkle coiiipagnon Pirée, fils &CIJ tius : « Mon cher Pirée, lui dil-il, de toromes coinpagiic~ris clui ni'ont suivi a Pylos , vow iin'avcz toujours paru le plus attaclié I nioi et leplus pronipt h exticutei rlies oidres; je vous priede nieiier chez voiis cet h6te qiie jc vous coiifie,agez de 111i tous les soiris, et Saites-lui tous lalit~ai~c-uis clu'il mérite jusqu'h ce que je sois deretoi~i i4 1ih:icjue. »I,e \ailiaiit Pirée lui réponcl : (1 Télcmarfae,vous poii\ez vous assuier que, cluel


LI\rRE XV.misseau, et comiiincidc it ses compagnonz deJemba~quer et de délier les cables; ils obéissentetse phcerit sur les büiics.Cepeiidaiit Tél6rnaque mct ses brodequinc ,ame so11 bias d'uiie boririe pique? et petidaiit quea coniprgrioris iarnerierit le vaisseau h la ville,comrne il I'avoit ordonrié, il se met cn clicriiinpoaraller ~isiicr ses iiombreiix troupeaux , suttcsqt~el~ le bon EumEe, toujour$ pleiii d'afiecciirnp i r ses maitres, veilloit avec beaucoupd'atteu\iou et rlc fidéliiCGr


LIVRE SEIZI~ME.Téléiiiarpir, arrivé chez Eunl(.e, envoie i laville eeM&seniteur pour annoneer son rrtour h P6nélope. Ce prfiit que diiraat son absence, et par le secours de Mi.nerve , qiilUlysse parrint ersuader Télémaqi~elu~btoitson pire , et qiiensrii~bfe ils ooncertirrnt la coa.dui~e qu'ils devoient tenir dans une circonstance $criti~ie, qu'Eamíe iiiCme devoit Eire excliis da secret.- 'Oans cet intervalle le v~isscau envoy6 en eriil>uscadsreviat, ct déjP les poursuivaas enseniblés tendiraentre eux d'autres eriibliches h Télé~naque. Le IilrsotMCdon , qui a170it toilt entrndu , rn a~crtit Pénblepe; et cctte m&re tendre ct indignée, sui,ie de Mfenimes, sort de son apparteiiient ; et en pr4scoce de)arilres, re roehe I Aniiiioüs son insoienre ct sa e-jidie , irti jont le pire slitoii réfnigi6 che. Uletemps qu'il étoit poursuivi et eu drngcr d'he UI¡Iep pihces.h LA pointe du jour Ulysse et Eumie, ajadallum6 du feu, préparereiit le déjefirier, et envoyerenteiisuite les beigeis avec leurs tioiipcautPUX phtui ages. Comnle 'I'éliniaque approclioit da ,/la maison, les chiens d'Eumée , au lieu d'abopse mirent h le caresser et i ténioigiirr leur joit.Ulysse, qui les vit le preinier, et qui entendoi!en meme tenips le Liuit de quelqu'iin qui niatachoit, dit i Eum¿e : u Voici quelqu'iin de rosbergers qui vient, ou un autre liomitie de coe-.noissai~ce, car vos chiens ii'aboieiit poiiit, ct par Ileurs niouvemens ils marquent de la joie, ct,j'entends maicher. »A peine avoit-il aclievé ces rnc.ts que son chafils paiut a la porle du vestibulc. Euméel'a,eí.,I


I~ODYSSÉE, LIVKE XVI. 63mant se leva avec prL:ci,iitation, et dans uriearprise extreme. Les vaisseaux qu'il tenoit pour&ler le viii et l'eou lui tomberit des rnaiiis ; ilcourt au dyvarit de son niattre , et sautarit B soiicou il lui baise la t6te, les yeux et les mains , ctpleure de joic. Coinme uii pere qui , apies disnnnées d'absence , voit arriver d'utie coiitiéeiloignée son fils unique qu'il airne tendrement,ct pour lequel il a eu de mortelles inquiétudes ,ar! peut se lasser de lui fairc des caresses et deI'embrasser, de niEiiie ce fidele pasteur ne selaaoit poiut d'embrasser TélEmaque , qu'il regardoitcomme échappé des bras de la mort.


64 L*O.DPSS~E,oa place; mais Téléniaquc lc rctiiit et lui di?!u Asseyez-vous , étraiiger , je trouverai aille~rin autie siége; je suis dans nia rnaisori, et v4B:un liomme qiii ne m'en laissera pas mariqiier.'$ iUlysse se reiiiet k sa place, et aiissitht .Liim&étend k terre des broussailles et lcs courre &peaux. Le fils d'Ul,ysse s'assied, Ei1nii.e leur WIdes plats de viaiicles r6lies cjrii étoient restees dajoui prL:cL'dent, leiir préscnte du pain dans ddCOI bcilles, nif.le le vin ct I'ea~i dans une urne,d,s'assied \+.a-vis d1Elysse. Le repns étaiii FidiTc'.lémaqiie prennnt la parole, el s'affrescaflfEuniée, lui dit : u Mon chcr Euniie, diles-mor;je wus prie, qui est cet étranger? coninleiilest.il venu, et qui sont les matelols qiii I'orit. aiirent!?)u Bloii fils, Iiii dit Ei~mGe, j.e voris diiai 'l/~éritk telle que je I'aí apprise. Cet étranger dqu'il est de I'ile de Cikie, qu'il a dt(: eiraiit


LlVBE XVI. 65pique cct 6traiiger cit veiiu cliez voiis, je m'eiivais lui doiiiicr (Ic braux liabits , des br~de(~uioset une épcie, et le tairo coiidui:.e partout oh ilrura dessein d'aller ; ou plutat sardcz-le ici vousmkme,et je lui eiiverrai de clie~ rnoi dcs liabitsd sa nourriture, afiri qii'il ne soit h clinrgc ni avaus ni h vos bcig8:rs; car, ert un mot, je ne5ouffrir;ii poiiit qii'i! vieriric* au milieii de cesgoursuivans; ils soiit d'iiiic ~iop grande insolente,ils ne niartr~iicroierit pai de l'affiigcr par leursIrucards et de l'irisulter meme, ve qui me niettroitau désespoir; car I'lioriirne le plus vaillant et leplus courageur rie pouiroit se ddfendre coritretant dleririernis : il fatit céder h la force. ir, Ulpsse preriant alors la parole, et s'adressant+iTélémaqüe, dit : « 011! iiion piince, puisquej'ai la liberté de réyontlre, je vous avoue que jesouffre, et que jc suis tris-afiligédevoiis eiiteiidrediie h vous-rnerne les dcisordres ct les iiisolerice~que conirnetient ces poiirsuivans dans rotre maison,mnlgré voui, i i'age oil vous &tes. Dites-moidonc, je vous prie , cst-ce voloiit~irement quevoiis subissez le joug? oii est-ce que vos peuplesont de I'aversioii poiir vous, et que préteutaritquelque oracle des dieua ils veulcrit clianger demitrel oii :)vez-voiis h vous plairidre de vosfreies qiii ric foiit pas lcur dcvoii h votre égard?Car ordinairenient I'aniitio des freres est iiiiegrande rcssource et iin SI arid appui daris les occasionsles plus diflicilcs. Pliit aiix dieux qti'avec lecourage qire j'ai , j'ciiise aiissi votre Age ! Plhtaux dieux que je fusse le fils d'ulysse, ou Ulpsselui-mCme revenu de ses voyages! J'esptie yu'ilrevieudra, il y a ericore lieu


66 T~ODY SS~E,core mille fois mieiix inourir daris mon palais k$armes i la nlain, quc de soutliir tous les jours &choses si Iionteiisei, ct de voir ines Iihtes ti.ait0indigncnient, Ics feriinies de riia rnaison itisiilt6aet trai"n6cs avrc violence par des ciclsves, et meibiens consuniés o11 pilles, ct cela saiis fin el sauirenicde. ,)Le cagc Tc'limaqiie lui rtipond : u Etrangt!r, jcvoiis dirai la véritE. klcs pcuples ii'ont poiiit d'avcrsionpour inoi ; je sais qiic les frcres sorit u'nbpuiscant secours daiis Ics occasiotis lcs pliis dilficiles,mais je n'eii ai poirit ; le fils de Satiirrie iirdoriué h notre maisop (III'LIII se111 rcjeton d'igcea2gc. Arc¿siiis, nioii bisa'ieul , ri'ciit de fils q eLaerte. 1,ai:r~e n'eiit (liilUlyssc,. et Ulyzsc ti'a eaque moi, qui n'ai pii lui etrc d'auciiri secourhtAiijourd'liiii son pala'is est reriipli d'eiineniis ; carles pliis grnrids prinees des ?les voisinei, de Dil.Iicliium , de Samos , (le Zacynthe, et Ics priiici.yaiis d'Itliaque rechcrclierit rna mbre , cl rtiiiientriotre rnaison. Ma mbre iicLpeiit conseiitir ii uii rnli.riage qu'elle alhorre, rnais elle ne les refuse pa$non plus ; elle les arnuse , et ceperid;rtit ils consumenttout mon bieii, et ils trouveroiit enliii 16moyen de me pcrdre moi-m&nir ; mais toict ceiaest entre les mains des dieux. &Ioti clier Eiiriito,allez promptemerit op reridre h la sage PGiiélopcque je suis de retour Se Pylor rri paifaite sanii.Voiis reviendrez dt:s qiie vous liii aiircz pail6;mais ne parlez cju'k elle seulc, et qu'aiiciin despciuces rie le sache, car ils ne cherclicrit qu'it metteaare des piégec pour me f'ire pkrir. ,)J'eritends , et je sais ce qu'il laut faire, tépoiidEumée ; je ne coniiois que trop toutes vesraisons. Mais dites-moi , je voiis prie , ne puis - jepas, chemin faisatit , c~ller annoiicer cetic boiinenoovelle aii malheureux L:iGrte? bprFs Ic (IéprtdllTlysse, ce pbre afilia6 sr rctira la canipagne;


LIVRE SVI.h il vtilloit srir le tiavail tie ses laboureuis etmneeoit avcc ses duniesticliies ; mais depuis qi~cvws dtes parti pour Pglos, il nc marige ni neboit, et riCglicc ciiiibicineiit ses affaires ; sa seulenourrituie, ce sorit les Iurrnes et les soupirs, cen'eatpliis qu'iiri spcctie , et il ii'a plus que la pearicollie siir Ics os. np Cela cst ti.6~-Siclieiir, dit Téltiniaqiia ; inai3hissons-lc cricore dniis sa doiileui-, qiielq~ie al,,¡-gé qu'il soit ; iious iie pouvons Iias faire tout ccque iioiis roiidrioiis. Si cela Gtoit, iioiis vcrrioii~hieniot le rctour cle riiciti pi:ie. 1)i:s que voiis :iunzpar16 b nia nibre, rerenez prompterrient et ne~ous détouiiicz poitit pour aller trourer Laeite ;wuteiiiez-voiis tle dire h la reirie de lui envoyorsecrkterneiit et sans délai la niaitrcsse de l'office ,qui ne niniiquera pas (I'aller bien vite lui appreiiditcette boriiie noiivelle. », Euiiic'e, pi.essé de partir, s'éqiiipe et se metenEbemiri. 11 ii'ciit pas pliit6t passF le seuil de laporte, que hlinerve s'dtarit üper~ue de son déeital)p~oclia de sn mison : elle avoit pris laiwre d'iiiie Seniriie d'urie mci~~eilleuse beaut8 etId'une triille ~iiajestueiise; ellc slarr&ta devaiit laporte, ue se Iüiss:i~it voir qu'a U1,yssc seul; Té16maquene la bit poiri t et nc s'apcrcut pas mCniede sa pit;serice, car les dieirx rie se manifeslcntqu'k ceux dotit ils ve~ileiit Ctre vris ; Vlysse seulla vit, SQS chiens llapercurerit aussi , ils ii'aboykrentpouri;iiit pas ; .mais , lui rcndaiit 1iommag.epar leiirs caresses, ils se retiikrerit au foiid de lacliarnbre. Ida diesse fit un signc de ses sourcils :Ulysse eritcridit cc signe, soitit daiis 1% cour et~'arr&ta pies d'clle. Alois Rliiierve lui adressa cesparoles : « Pils de Lacrtc, Ulysse ? qui 6tes si feconden ressources dans les extrcmités les plirsdificiles, il n'est pliis irnilis de vous caclier a VO-?re fils; dc'couvrea-vous lui , afiu qu'aprks avoii6 j


ütiL'ODYSSEE,pis ensemble les mesures pour faire pr'i ir ,tosces fiers yoursuivans, voiis alliez i la ville ; je neser;ti pas loi~g-tenips éloigrié de vous, et je oonibattraiB vos catés.Eii fiiiissniit ces mots, elle le touclia de saveigc dor ; dans le niorncnt il se troiivü co~irert :de ses bcaux Iiabits, il rrcouvra s :~ belle tnille, S*1)oiiiie ri~iile ct sa preiiliere haut6 ; soti tcint deviritsilimé, scs yeux bi.ill;itis et pleiiis de fcu,ses joues arrondies, et sa tCte fut couvcrte de se$Leaux clievcux. Apikj celte mEtamorpliose lail


L.ITRE XVI. 60hplu5 amire, 11 ii'y a poirit d'homme morteiqeuisisse par lui-iiiCinc op6rer tous ces miiaclcs,i rnoins qir'iiii clicii , sci~ant B son secours , ueveuille se servir clc aoii poiivoir,et le rendre jcurieek vieux eomriie il lui plait. Tout-a-l'lieiire voiisdiiez un vicillard et vous n'aviez que des hailh3S,et prEsciiternent voiis resscniblcz parfailevntaiix diciix qiii lialiicnt I'Ol~mpe. Ha RIori cIier T(il6riiaquc , lui dit t~lyssc , qiiemlrc siirprise ct voire adiiiiratipri ccssent, ct icprenczpour v0ti.c perc les scnlinieiis que vousBevez ayoir. 11 nc rcviendra point ici d'aiitreVlysse; il ril.y cn a point d'autre qiie nioi c~ui aicsruyc' iant de peitics et %int de tiavaux , el qiiirnisenfiii rcveiiti diins mn patric la vingiikriie an-+e aprh riiori dFpart. Le iiiiraclc qiie vous vo~cz,C'RL I'oiivragc de ~Iineivc qiii prbsidc aiix asscni-&es des fioiil)les Elle ni'a icii(lu te1 rl~i'elle avwlu, ciar SOII p3iivo'r n'n poiiit de horries. Taiiteelle m'a rerldu seriiblablc h iin niendiaiit , ettenibt elle rii'a donné la ficiire d'un jeune liomnie&borinc niine ct vbiii riiagiiifiqtiemcnt. 11 est aiséiux iniiiiortcls rlui Iiabiiciit le haiit Olympejl'eiivironiier iin l~oiiimc cle niajesi6 el de gloirc,er de Ic rev6iii (Ic miskic ct de ~\a~ivi.ett;. ),Aprbs avoir pai.16, Vl.ysse s'assicd. T6lémalrie')t jette aii coi1 cie son pEre, ct le tri~ant étroitementenitiassé jl fond cri larmes. L?l.ysse pleuiede rn6rr1~ ; ils nc. pcu\-rut toiis dciix sc i assnsier (lepleurs. lli iic s9c:ul)inicrit qiie par lerirs saiiglotc'et'pac lerirs lai~nies,et ilspoiissetit des ciis comriic'des aiqles ou (les Cperviers cliii des laboureursont eulev6 letii~ pctiti asant (ju'ils piiissent se'fervir de leiirs ailes.Aiiisi Ulysse et I'Cltimarliie fondoierit en plciirs.fet Clat avait poiir eux iaiit de chainies, que le'kdeil lei y aiiroir er~core tioiiv


?O L'ODYSSI?F.,demandé Ulysse sur 'pet vais-eau il ktoit arridi Ithaque, et iIuels .matelots I'avoicnt coriduit :« car, lui dit-il , niori pkre, vous iie pouvez y &ice'veiiu que par nier. 1)« Je vous dirai la verité en peu de niots , ré.pondit Ulysje. Des Phéacieiis, gcris celebres dansla marine , et qui ont accout~iiii(~s de cuuduire surla vaste mer Ics étrangers qui nrriveiit cliez eiix,m'oiit anieric! ; ct peridaiit qiie je dormoisilsrii'ontdesceiidu h terreaur ce p~ocliaici rivage , et ils onKfidhlement mis pres de rnoi les préseiis que j'avoisresus de leiirs ritices, tout l'airaiii , tour1'0r et tous les habit+. f e les ai retirés par le ~onieildes dieux daiis iiri antre voisin, ct c'est par I'irispirationde lV1inervc que je suis venu ici , afinqucnous nous corisultions erisenible sur les riiojensde faire pCrir les poursuivaiis. filais noinrnez - lesmoi tous, afin que je sache combieri ils soiit etquels hommes ce sont : qiiarid vous m'aurez insti.uit,je verrai si nous pourrons Icsattacjuer r~oasdeux seuls, ou si iious cheiclieroiis du secaurs. oTétémaque, étonné de cette piopos;tiori , ré-,: « Mon @re, ce ri'est pas sans r;ti\o:i que$"jt iinivers est reinpli de votre gloiie, et (lile j uitoiijours oiii diie que vous diez ai~sji inviiicibledaris les combats qiie siipCrieiir daiis les coiiscilspar votie s:igeise. ICl;iis voiis veiiez de di1.c u11giand niot, j'eii suis dans I'admirntiori et daiis lasuiprise; je iie crois pas possibleque deiix ho~iirnessculs conibatteiit coritre uii si gi-arid iioiiibie de'vaillans hommes ; car ils iie soiit ni dix ni viiigt,,mais iiii b~:aiicoup pliis gi si~ti iiorribre, et vousri'avez qii'h cornpter. De Diilicliiiim , cinquantedeux,tous gens de distiiictiori ; ils oiit avec e"$.six officiers de cuisirie. De Samos, vingt'qtia~re;Viiigt dc Zacyutlie , et douzc d'ltliaque, toirs lesplu.; brhvrs et Ics rriieux ciits. Ili oiit avec eiiu lehé~.aut MCdori, iiri cliaiitie- diviri et dcux cuisi-


niers. Si nous les attariiioiis qiiarid ils seront tolisensemkle dans le palais , je ciains ue vous ne*nitcombiez en voulant punir leur inso 7 eiice. Maisrojez si vous iie connoitriez point quelqu'un quiput venir I not1.e sr.cotiis, et nous soure~iir dansune entieprise aussi péiilleuse. »« Jc connois assurénient quelqu'un qui ponrianous secourir, reprit Lilysse, et % 011s en conviendvez.Crolez- voits que la déessa Rlii~ervet son@re Jupiier soient un assez boii sccouis, ou siuous en cherclierons quclque aiitre? >Ju Voilh deux merveilleux drifeiiseuis , repartitTéldmaque ; quoiqu'assis au-dessus des nuées , ilsfont scntir de Ia leur pouvoir tous les honiiiieget I tous les dieux. J)u Je vous assui e, Te'ldmaqiie , dit UIysse , qiiecesdeiix puissaiis défenseurs ne se ticndrorit paslong-tcinp éloignés ducombat , des qiie Mars nuradoiiné dans mon palais le sigiial ue cettr: furieuseattaque. Demain dks la poiiitt: dri jorir vousirez b la ville, et voiis voiis tieiidrez avec lesg..rsuivans i~ votre ordiiiaiie ; je vcus y suirraiieiitut , car Kiimée m'y conduira, et j'y paroitraisous la figui e &un vieux mendiaiit accabléd'aniiées et couvei t de haillons. Que si vous vo3-eeque ces ii~solens me niépris,eril el me malli.aiteiit,mpportez-le avec patierice , yuelque cbqse quej'en piiissc soiifli.ir, quand meme ils me tiaineroieti~liar les pie& liors de la porte, o11 qu'ils mech:isseroierit B qaiids coups ; voyez-le satis r ousemporter , et conlentez-vous de leur remotitieravec douceur, et de les prier tle cesser leuis violeiices.11 est shr (ju'ils rie dderoiit iii it vos coiiseilsni i vos priiores; car ils toiiclient A leur derniermonieiit. J'ai un autre avis B tous doiiuer, etne I'oubli


tete; sit6t qiie vous a~)ercevrca cr: sigiie, VailpreiidLca touies les ai.n,es ciiii sr~i~t daiis I'appteiricrit bas ,\ ous les porterez aii Iiaiit du palair+et si ccs prii~ces , qui se erront par 18 l~i i\Cs dcces aiiiies , vous deriiaiideut po~lrqnoi vousti.aiist\ortca, vous leiir direz avcc douceur qai)vous les &tez de la f'umee, parce qu'elles rie reJ. iseiiiblctit plus $ ces armes si brillanies quY~lysspa\ uit 1;iissdcs cii partar~t po~ir I'roie, ct qii'elhson1 toules gUtccs de la vspetir ,111 l'eii. TTous ajoytercz b cela uite 1.ais011 plus ii>i t~ CI~COIC ; JupP?ter,leur direz-vous , rti'n inspilé cciic pcris6e I'OU?votre coiiser\atioii; jc c;airis cltic daiis le vin 8nc s'excite cnlre vous des queiclles, que vwn'cii vciiiez aor niairis; que vohs iic dCslionorieret no souilliez votre labio par le saiig , car le fioattire I'lioiniue , et que vous nc ruiniez par lb vn(dt-sseias. Voili ce qtic v o Iiii ~ rtircz. Vousmlaisscrez que deux Cpécs, deux j*ivclots et deurboticiiers, doiit rious iious saitiroiis cjuaiid i i ~voudroiis les im!~ioler k iiotie vetigc;iricc : Blkncrvc et Jupiier lcs disposcrorlt ii goiiter vos ~aisons.J'ai ericoie utie autre cliose h vous diie, 1je vous pric de vous ea bien sou\ eriir , fi V O U S ~de mon sane; , gardez-vuiis Licn de dirr a qui qmce soit qu'lilyssc es1 daris le palaij; qiie pi:~somne le saclie, rii La& te, iii Eiiriiee , iii aucuii &.nos doiiiestiqucs, ni Pendlope ni6riic ; iie soyowque r~ous deux ii observer les ddriiaicllcs des lemmes du palais , et A é~>rouvcr les setitiiiieiis dc toavos domestiques, pour coiiiioitre ceux qui con*.eervent datis leur cceur I'aniour et le respect qu'ik.rioiis doivctit , ct ceux qui iious sont iiifideles , ebqui, i~ I'igc ou vous ietes , oseiit v ous müiiquer dewspect. 1)A1ai.s le s3ge Télémaquc, prenant la parole,: r Mari pEre, j'espkie vou, faire coririoitre q#jc iic dédiotiore poirit votre sanq, et que je iit


1,IVGE XVI. 73nii ni irnprudent ni fnible. Blais je prendrai- lakerlé (fe voiis repi tlseiiier qiie Ics nloyens queYOU~ proposcz poiir. OIIL birn nous &re funcsies ,a' vous p-ic d'y pciiser. Vous pcrdrez un tempsia r iii i pL:iiFtrer les seiiliinens de cliacuii et h exa-&r lar coiiduiie. Ckpendatit vos enneriiis,tmttpiiiles, corisuinciit votrc bien avcc iiisolenceQtam aiiciiil m6riagt~irieiit. Coiitcntez-voiis doiicdexornir~cr. 1t.s íicrnarclics des-femnies du paiais,p r distingiiei cclics qui vous sont iiifidhlesd'amcelles i qiii ori ne peut ricn reprochcr, ct neaoiis arniisoiis point ii soiidcr Ics petisées de tousaasdon~estirliies. Woiis les corinoilioiis assez yuandiiwnauroris exécute iioire eiitrt.p!isc, s'ii est vrairpievous ayez vu uri prodige qiii vous ait Ct6 criruyépar Jiil)itet.. n.Pendan1 ccite coriversation d'UIyssc et de Tékquc,le vairseuri qiii avoit porté ce jeiine@mePylui at.i.iva a Itliaqiie al-cc ses com-pgtions. IX.; qii'ils liiictit cntrds dans Ic port , ilstiki-eiit le vais rau siir Ir rivagc , le disarmCieittdporlkent cl~cz Clyt iiis tous les pr6sens quc Tehaquea\ oit rcqus. Eii rnknie teiiips ils eiivo~krrotunhc'raui au palais aniioncer ii la chaste P6-alope que sor1 fils crtoit si.i.ivé, qri'il etoit re,té& EuiriPe ct (lii'il avoii ieiivoyé son vaisseau.Ib prirettt ce!te pr6carit.oii, dc peur que la reine,rnr211t reví:iiir ce raisseau satis sor, fils, n'en fAtArnt~r el iie s'abaridonnat ii la douleur.Le lit:iaiit et I+;iim6e sc rericontrkrent en clieminciiriirne ils alloictit porter la meme nouvclle.Quaiirl ils iuicrit ariivés dans le palais et entrésdiris I'appai~lciiierit dc Pénélope , le hérau~ 1iii ditdcvrnt toiitci scs i'í,iiimes : (( Graride reine, le+e yotic liln eci ari.iv6. r Mais Eiimde, s'aparitílc soti orcille, lui dit toiit cc doiit Tf-Yh hac(ue I'avoitc liar36 ; et des qu'il eut e'récuté sesor.lie+ il sorlit ct j'cri ictourna ii ses tronpeaux.


Cctte n~ui.clle , qui hit bic,iit6t r6~>arttiiie7 com.tei.iin ies poursuivans'ct Ics reinplit de tribtrsse,11s sorteiit tous du palais, ct s'iitarrt a.;seiiibiiiIiors de la cour ils tieiiiieiit li leiii. coiiscil dc.vaiit la porte.Euryriiaque, fils dc Polyhc, pi4 la pnioledit : (i Ceriaineriiciit ~oilh uiic Iiaidie eiitrepriciaque ce voyagc de.TdlCniaqiie ; rioiis ci oyions qii'iln'en rcvi~iidroit jamais. 1)ti~)eclioiis doiic proriiptcmerit un vaisseau h nos conipagrioris qui soiit eaenibuscade , pour leur aiiironcer qu'ils ii'ont cju'Arereiiir. »A pciiie il nchevoit ces mots , qii'bmphinomms'¿~a~it toiii.nC ~ iun t 1 aiiseau tlui c:ioit d6ji darisle por1 et doii~ oii'plioit les voilrs. navi dr joie,il dit ii ses arriis eii souriarit : II ri'cst pas riecessnirede d(;p&clier uii vai(;scaii , voill nos conips.ptions daris le port. Quelquc dirii les a saiis doutea~ei.iis, oii bicn ils oni vu ~~IX-II~EI~I~S passer levaisseaii de'.r&lEii~aqiie, et ils ir'oiit pii Ic joiiidre. u11 dit : les priiicrs se 1;:ueiii eir iiiCriic iciiipsetcoiircnt au i.iv:ije. 011 iriet Ic 1 aissrau h sec, oale dCsarnie, cl il.: s'cii rciourtieiit toiis poui teniriiiic asseiiibldc, cloritiis eurcrit soiii d'rxclure todceux qui lciir éioieiit siispecis.Qunnd 1'asscinhli:e Sut foriiile, liitiiioiis , fihd'Lupei~h2.s , lcur parla aiijsi : s Mes ariiis , j?yiiis vous assuier que ce sorit les dicux euxiii6rnesqui ont garaiiii cel Iioriiiiie des inaiix qui.le meiiac,oicnt; car loiis les jours nous avioiisgrand soiu de placer dcs t;eiitiiieiles sur toiis Irccap et sur toutes Ics ~)uiiites de rochcrs ; et diir'que le colcil éioit coiiclié , iious ue iious atriusiompa, h passer la nuit sur le rik age , iioiis croisioiis~daris lc détroit jiisqu'ari jour, atic~iidaiit ioiijoursV . ?Lelérnaque sur cc passíige poui le 1iii.r ;li.i.i~. l'eiidanti111c IIOUS tiiioiis aii,\i aiiu :icric:is 11cu1r le!):e;.:1 v , qucI(;uc di~u l'a saiivC et I'a cuiiuuit


LIVRE XVI. 75horeusement dans son palais. Teiidons - lui doiicic, tous ensemble d'aiitres eiiibiiclie~. , et pieriolisri bien nos niesurcs qii'il nr piiisse Gcliapper : cnrpdaiit qu'il sera eii vie, je ne croispas que noushississions jarriais ~:IIIS tios desseins. 11 est pru-Jent et sage, et ses peupIes nc 50iit pas entieretientpouriious ; c'est pourquoi Ii~toiis-nous avaritp'il ait appelé toiis les (Siecs h iirie asseiiiL16e:tmne peiisez pas qu'il se relache et qii'il s'aciou-$se, voiis le veriez pliis aident et plus irrité quepais; il rie niatr


sacrés approuveiit ce zneurtre, je semi le premiek I'exécuier, et je vous donnerai i'excntplr ; maiss7ils le coridaniiient , je vous coriseillc d'y renm ;cer. n Ainsi parla r2rnpliino1iius , rt sori avis fi~Igoiiié de toute I'asseiriblEe. Tous les priiicesa /levereiit, rentrbreiit daiis le palais d'Ulysse, ds'assireiit sur de beaux siéges daiis la salle de,festins.Ccperidaiit la sagc Pénélope prit la.rt:soli1ti6iid'aller trouver ces fiers pouisuivaiis. Elle avoitét4 avertie des coiiiplots qu'oii avoii fornies cowtrc la vie de sori fils; car le Iiéraut Al


LíVRE XVT. '; 7~siiies son fils, et tu iii'accables de cl~a&i~iiisctde t:istesse. Je t'ordoiiiie de nirtii.e fiii ii icss Linurs,et de coriteiiir les aiities daiis le devoii liarton excmple. ))Euryrti:iqiie, fils de Polj be, prend la parolctt dit a la reine : N k'ille d'lcariiis, sage I'(:iiébe,ajez boii coiir;ige el iie vous alflig


75 L'ODYSSEE, LIVRE XVI.arinoncer cette bonrie riouvelle E Périélope. TéYmaque le voyaiit lui parla le prenlier entermes : i, Vous voilh doiic revenu,moii clirrbmée ; quelles nouvelles dit-ori a la ville? les fimpoursuivaiis qu'on avoit eiivoyes eii enibuscadasont-ils revenus h Ithaque , ou m'attenderit-ibericore poor exécuter leurs maiivais desseins? AN Je ri'ai pas eii la curiosité, iE11oiidit Euinée,de ni'informer de ce qu'oti disoit quand je sai,entré dans la ville. Des qiie j'ai eu dit a la reinece que vous m'aviez ordoiiiié de lui dire, je n'aieu d'autre empiessernent que de revenir. En ailantj'ai rcncontié eti cliemin le liéraiit que vos compagnoris, arrivés dans le povt, envoyoieiit Q lareine pour le meme sujet. Noiis sommes arriviceiisemble , et il a parlé le premier. La sriile chotaque je sais et que j'ai vue de mes yeux , c'est qii'eareveriant, conime je t~,aversois la ~olliiie de hlekcure, j'ai sipercu un vaisseau clui entroit datas kport ; 11 étoit plein d'liornrnes, de lar~ces ct deboucliers. J'ai ciu que c'étoieiit ces princes quirevenoierit de leur enibuscade ; niais je ii'rii baicrien de certain. 1)II dit : Tél6maque soiirit en regardant sor@re, mais il éviia d'etie aperqu par Eiirriic, ckpeur qu'il n'entiit eri quelq~e soupqon. Leur sowper étaiit pret, ils se niireiit A table ; et qiiarid ikeurent soupé ils se coiiclileiit ct jouiieiit


Fffi!m~qiir, enipressé de se Inontrer 2 sa m're , qnilto ]afanpagne, el, afieclanl peu d'atteulion pour blysse,diten parlant A E~iiiii.e (le iiienrr son hb~e la ville,pour qu'il y clierclie son pain en iiicndiaii~. En arriyantari palais , In fidt'le Euryelée fut la preiiiit.re hhpercevoir et ronrir au-devaat de lui, suir ic deplasi~irs nutres f~ rwiries iIii psiais, jetant toutrs degraods ciis. Pt:iiklopo descend Je son appartelnent ,se jetleaci cou de son GIS ct le serretenrlreinent entreses bras. Cepeiidant Ulysse , condriit par Eurnke , la'ftesaee sitr les Bpaules, avanya vers la \ ille. 11s enrliirerentsur la ronle les invectives de Milélan~hiiis , vraiitrsltre h son iiialire , i


00 L'ODY SSKK,et le mallieiircux 8~;1t oii jc nie iioiiue, nen*pernicttent pas de rrie clinrgcr tlt! ioiis les iiin, .geis. Si votre 1iOte eht Sicli


LIVRE XVIT.S I=S pie, tout cc que vous avez appris daiisvoM toyage , et toiit ce que vous avez vil. uMa m&, Iiii réporidit le priident Télénlaque ,aem'affLigtaz poitit par vos larmes, et n'excitezpoint dniis mori ccmr de tristes scuveriirs, piiis-que je suis cciiappé de la mort qui me nietiacuit ;~ais plutot iiioiitez dati9 votre appartenietit avecvos femrnes, piiiitiez-vous daiis iiii bain , et iiprksavoir piia vos Ii:~bits Ics plus propres et les plusmagnifiqiies, adresscz vos prikres aiix dicux , ctpromettez-leur des Iiicatombcs parfaiies , si Jiipiterlile dorinc les nioyens de nie veriger de mesennemis, Je ni'cri vais a la place poiir faire vciiirmi rtranger qtii s'est réfiigiL: cliez moi, et qui rii'arciivi a rlion retoiir de Py los ; je I'ai envoyé dchiitaVeCmes compagnons, et j'ai oi~doiiiie B Pir&de le meiier cliez Iui, et de le iraiter aveetont le respcct et tous les égards que I'liospitalit6deniaiide. >,eCe di~coi~rs de Télrirnaque fit impression surl'ejprit de I'CnElolie. Elle rnorite daris son apl:artementa\ cc scs fonmcs ; ellc se piirifie dniis lebaiii , ct ap1i.s nvoir pris ses Iiabiis les plus magnificlueselle adressc scs prikres aux dieux ctleur proinet dcs 116catornles parfaitcs , si Jiipiierhit rctoii~bcr sur la iEtc de leiirs ei~nemis toiitesleurs violeiiccs ct lcurs iiijiistices.Cepenclatit TCltimaqiie soit du palais, une piqueB la ~tiaiii ct suivi de deux giands chiens. Minemelui dotina iiiie grace toiiie divine. Le peu- ,t,qui le voyoit passcr, ftoit daiis I'adrniration.priiicc~ s'cr~ipiesserit aiitnur de lui , ct Iiiifont 1c11i.s conipIitii~ns daris les termes les pliis.gwcieiix ct les 1,111s polis, loisque dans leiir cmitrils mdditoic.iit ea pci tc. 'l'&léma


U2L'ODYSSEE,et dans le monienl qii'ils Jui dt,maiidoient daiioiivclles de sor1 vopagc:, oti vil 1~- have Pidequi nienoit h la place 1';t. aiiger qiii lui avoit étCcoiific!. Tt;lt:ni:ique se lbve proiiiptetrieiit al vaab:devaiit de lui. Pirée, en I'aborciaiit, lui dit:Ordonricz tout-$-l'lieuie des ftbiiiiiies de votepalais de veiiir cliez moi, afiii que je vous envosles pri.seii4 que RZc!iit.las vous a faits. 1)Le prudetit TéIc;inaclue Iiii rbpoiid : 11 Pide,nous ne c;ivoiis pas encore ce que lout cc~cipoumdevenir. Si les ficrs poiirsuivaiic vieiiticnt a boade me tiier eii traitrcs daiis nion palais ei departagermes bieris , j'aime niicux que vous ayez w.prcsens qu'auciin d'eux ; et si j'ai !e bon heiir de1t:s iaire tomber sous mes coiips , alors voii.i stircale plaisir de Ics faire porter cliea nioi, et jeldrecevrai avec joie. »I'ti firiissniit ces mots, il prit I'étrarigcr TI$&cl.yrti&i,e et le mila


&ansrerientierit daris ce palais, \,ous rila\-cz pasatcere daigiid in'iiilorincr si vous avez app~ispique nouvclle di1 rcloui dc volre p6i.e. ,,r Je vous dirai tout ce que j'ai a pi i5, rPpond¡tTé16maque. Noiis arrivirnes k Fg;oi chez leroi Nestor, qui mc re(:ut comme un pere reroitsaifilsuriiqiie reveniid'iin loiigvoyage ; ce princetiterraita avec la inerne telidresse. 11 inc dit qu'ilHe savoit iii s'il étoit en vie, ni s'il diiiil niort ;en rriCme tenips il inc coriscilla d'aller cliezkfrls d'Atrtie, cliez le vaillant Mhélas , et medwna un char et des clievaux, el le pririce sonfil$ a2né pour me conduiie. LA, j'ai vu Hélknepttlaqiielle les Giecs et les Tiopcns ont livráperla volonté dcs dienx Latit de combats et soutenaiant de tra) aiix devant les murs de 'L'roie.Nhélas iiie recut avec Leaucoup de boiiic:. II medmaiida (l'abord ce qui m'arrieiioit k Lacédéiiioiie;jelui dis le snjet de.moii voyage , et voici ce qu'ilmréponrlit :a Giaiids tlieiix!. s'écria-t-il, ces 19ches aspirentdoncii la couclie dz cct homine si vaillarit etsi renointiiE! II ei, sera d'ei~x coiiinie de jcuiieshmqu'uiie hiclie a portés tlaris le repaiie d'uiilb; aprks les y avoir posés comme dans uriuile, elle s'eii va daris 'les pa~urage sur lcs collineret dans les vallées ; le lioii, de retour de sonrepaire, trouve ccs hbies et les rnet en pikces; de&me Ulysse , reveiiu dans son palais, niettra kmort tous crs iiisolens. Graiid Jupiter, et vousbii~ervert Apollon ,que iie voyons-nous aujour-d'hni Ulysqe iel qu'il Ctoit autrefois, lorsque daiisla ville de Lesl~os il se leva pour lutter c.tntre leredostable P1iilomClidi.s qiii I'avoit défé! 11 leterrassa, et rPjoiiit IOUS les Grecq par cetie insipevictoire. Ali ! si Ulysse, au meme état , lomboittolit - i - coiip sur ces ~)oursui\~a!is , iis ver-r~icut Lit:iil


84 L'OI)YSSEE,des noces bien futiesies ! Sur toutesles ~ lioses~vous nie deiiiaiidez , contiiiiia- t - il ? jc ne vwtromperai poirit , ct je vous dirai sincer~iriittbD(ce que le vieux dieu marin m'a sippris ; 1: tic vourcsclierai rien. 11 m'a dit qu'il avoit vu blysseaccübléde dtiplaisirs daiis le palais de ld iiyml)hsCalypso qui le reieiioit malgré lui. 11 ne peutabsolomeatretouruer daus sa patrie , car il n'a U[vaisseau ni ranieurs qui puissetit Ic coiiduire1;i vaste mer.u Voilh cB que m'& dit le vaillaut Rldnélrr,apres quoi je suis parti de chez lui pour revenirh Iiliaque. Je p e suis enibarqué h Pylos, et je)dieux m'ont envoyé un ven1 fivorable qui m'rconduit tres-lieureusenleiit. »Ces paroles touclikrent PénClope , et ralludrcntdans son cqur quelque rayon d'especancaLe divinThCoclpin&iie se lcvant nlors, et s'adres.saiit a la reine, dit : «C;raride ceiiie, bIc'nr'.las n'estpas assez bien informé, Ccoutez ce que j'ai :I voiisdire. Je vais vous faire une propliéiic que I'bve.nement justifiera : Je prericis k tériioiri Jicpiteravaiit tous les immortels, cctLe table liospital!requi m'a reGu , et ce foyer sacré ou j'ai Irouve UIasile , qu'ulysse est dans sa pati ie , qu'il y estcaché , qri'il voit les indigiiités qui s'y coriimebtent , et qu'il se prépare se venser avec éclat detous les poursuivans. Voilh ce qiie m'n signiaI'oiseau que j'ai vu pndant que j'étois siir hvaisseau, et que j'ai fait voir B Té16maqise. »u Ah ! étranger, repartit la sage PénElope, q~votre prophétie s'accomplisse comnie vous le pn>.niettez ; vous 1-ecevrez bientbt des niartliies de?na bicnveillance , et je vous ferai des présem ktriches, que tous ceux qui vous vcrront voiis diron1lieureus. n- Peiidaiit qri'ils s'eiitre~enoient aitisi , les princa)~assoieiit le teirips devant Le p~tlais, B jouer au


1,iVRE SVT1. 85.disque et h lancer le jabelot daiis la m6me courBqni aroit etti si souvciit Ie t1iCitre de leiirs irisolences.Mais i'heure de diner étant venue , et lesbergers ayant amené des charn s l'6lite des trouqeaux,siion Ieur coutume , Rédon s'approchedeux; c'étoit de tous les Iiésauts ~elui (jui leurétoit le pl~~s agrCable, ct ils Iiii faisoieiit J'lion-oeur de I'adaieiiie h leurs feskins. !i leur parla cn.cec termes : u Princes , vous vous ates asscz divertisa ccs sortes de jeux et de combats, eiitrez dansle palais , afiti que iious iious mettions h prépareple dieer. Ce n'est pas une cliose si dckagréable de'diner quand l'lxure cst venue. »Tous les poiirsuivans obéissent h cette reniontraiice; ils cesserit en meme temps leurs jeux,mtrent dans le palais, quittent leurs maiiteaux etnettent B égorger des moiitons, des chhvres,des cochons eiigraissés et un beuf. Ils otfrent lespréniices aux dieux , et le reste est servi pour leurrepas.Cependant Ijlysse et Eumée se préparoient 1preiidie le cliemin de la ville. Avant que de partir,Eiimie dii & Ulgsse : « Mon libte, puisqvevoiis soiihaiiez d'aller aiijourd'liui B la viile, jevous y coiiduirai , comme mon maitre me I'a ordon&en nous pittaiit. Je voudrois bien vousretenir ici et %ris dotiner la garde de mes étables;mais je resptbcte les ordres que j'ai recus ; jecraindiois que Telirnaqiie iie me fit des reproches,et les reproches des niaities sont tou oiiis I'iclieux :parions dotic, cai le soleil est déja iaut , et sur leioir k hoid vous seroit plus seusibb. ))« Jeconriois votie lioi~ii&ieté, répood le prudcntCIysse , et je sais iout ce qiie vous voudriez fairepour iiioi ; mais riiettons- nous en cliemiu, je vousiie , soyez niori guidc, et si vous avez ici quelquehlon, do~i~~cz-Ie moi pour ui7appu,yei, puisqueF~US diies que le .clieiiiin cst rudo et difficile. r2. tii


En disaiit ccs mots il niei sur ses Epaulesabcsace toute iapiécEe, qui Ftoit attacliée k mcorde, et Eumée lui niit B la main u11 bíiton asMfort pour le souteiiir. 11s parteiit en cet 6tat. Labeigers et les cliiens demeuikrent B la bergeigpoiir la garder. Eumée, sans le savoir, coiiduisoitairisi i la ville son maitrc et son roi , caclié soasla figure d'uri aiisérable mendiaut et d'un vieii.lsrd qcii niai.clioii appujé siir soii baton, ct co*veitde méchans liabits tout dechirés. Aprks avoirniarché long- temps ar des clicniins trks-raboteuri~s arrivireiii prir de la ville, i une fontaine gu ravoit un beau bassiii bien revetu, ou les Iiabita~alloient puiser de I'eau ; c'étoit l'ouvragc de troiafrhres, Ithacus, Nérite et Pol~.ctor. Autour &cette fontaiiie étoit un bois de peupliersrond et arrosé de lusieurs caiiaux, dorit P1?té" a sourcetoniboit du haut (!une roche ; ru-dcssus de cei*roche étoit un autel d6dié aux Nymplies, sur leque1 tous les passans avoient accoiituni6s de fairtdcs sacrificc.~ et dcs VGCIIX. Ce fut li que filélantliius,fila de Dolius, q~ii, suivi de deux bei,gers,inenoit B la ville les chevres les plus grasses.deto~t le troupeau pour la table des pririces, re,contra UIysse et Eumée. 11 iic les eut pas plui&aperps, qu'il les accabla d'in'ures avcc touksorte d'indigiiit6, ce qui peiisd fdre perdie ptience aUlysse. Les voilk, s'dcria-t-il ; uii fripoanibne un autre fripon, et cliacun clieiche 6%scniblable. Dis-moi donc , vilain gardeur de cc.clions, ou nicnes-ti1 cet alhn16 , ce giieiix dont laventre ~ ideiigloutiia toiites les tables, et quusera ses éyaules routre tous les cli~rnbrarilesderportes, do111 il faudia l'ariaclier? Voilh une beliefigure que tu inknes au palais parnii nos piinces;crois-tu qu'il rernportera le prix daiis iios jeua,etqil'on Iiii doanera de belles fenimes ou des tigieds? II seca tiop heureuxd'avvir quclques vieur


LIVRE XVII. ti 7-Tu ferois bien miei~x de me le donner poiirgader ma l~eigerie , ou pour iietloyer ma bassecour,etpoui porter de la pature rries chevreaiix ;jele iiouriirois de petit lait , et il auroit bieniotaaunboiipoint raisonriable. Mais il est accoutuméii la faiiisiitise, et il ainie bien mieux gueiiserede travaillei. Cependaut j'ai une cliose b teet ellr arrivera nssurénient, c'est que s'ilL,davise d'eritrer dans le palais d'Ulgsse , il auraWentdt les coies rompues des escal>elles qui vokrootsur lui. »En finissant ces mgts il s'approche d'Ulysseden passant iI lui donne uii gratld coup de piedde taiiie sa force. Ce coup , quoique rude, ne¡'e%ranla poirit et ne le poussa pas hors du chemin;il dElib6ra dans son coelir s'il se jetteroitmt cet irisolerit et s'il l'assnmmcroit avec so11.Mten, ou si I'élevant en l'air il le froisseroitrcoatre la terre; mais il retiiit sa tolere et prit leti de souffrir. EumCe tanca sc;verement cerutal, et levaiit les maiiis au ciel il fit L Iiaiitevoix cetie prieie aux Nyinphes dii lieu : (( Nj-nitles ~ P S fontaines, filles de Jtipiier, si jainais)sse a fsit biuler sur votre autel les cuisses desagaeaiix et des clievrcaux, aprks les avoir couverlesde graisse, exaucez mes vceux ; que ce&os revietiiie hcnreusement dans son palnis , etgn'un dieii le conduise. S'il revielit , il ralxiisserahimtdt cet oi.giiei1 et ces airs de scigi~eur qiie tute doniies, et I'iiisolence avec laquclle tu noushltes sans sujet, quittant ton devoir poiir venirte promener daris la ville et fainCaniei., pendantque tes mcchans bergers ruiiieiit les troupeauxde ton maitre. au Wo ! ho ! répondit MC:anthius, que vcut direodocteur avec ses belles seiitences? Puisqu'il estiihabile, je l'enverrai bientOt sur un vaissean&a d'lthaque trafique poiir moi. Pliit rus dicux


etre wssi shr qu'aujoiird'liui riienie ApolIon tw~&fe jcune Téléniaqiie daiis le palais avec sesflecliesf*oii qu'il le fera tomber sous les coups des pomisuivans, qwe je fe suis qu'Ulysse cst nioi t. ct qu'ik'~i'y a plus de retour pour lui. r En Iiriissaiitniots il lcs quitte et prerid ics dcvaris. Dts qu'it'fut arrivE dans la salle, il s'assit h table arec l@princrxs , vis-h-vi5 d'Eurymaque , auquel il éioif.particuli&rement attaclié. Lesofficiersluiscrvire~rcii nieme temps iilic portioii des viarides, etmaitrcssc de l'oifice lui présciita JC pain.Ulysse et Euniée étant srrivés pres dupaliib'x'arr&t&reat ; leurs oreilles fuient d'abord frappectdii son d'tine lyre , car le cliantrc Phémius avoiodkjB commriicé i chanter. Ulysse Frcnant alo$Euniée par la main, Iiii dit : a humée, voilh:doiic le palais d'lilysse? 11 est aisé B recoiinoiteentre toiis les aiitres palais. Il es1 élevé et a plw:sici~rs Etnges; sa cour est riiagnifiqiic , ioiite ceinted'iiiic Iiauie miiiaillc , gaiiiie cle crt:ne;iiix ; se#porlcs sorit f'ortcs ri solidvs; ellei ~oiitieiidroieiiinn...sicge, ct il iie seroit pas :iisé de les loicer. Je voiqii'il y a iiii giaiid rchpas, c:ir I'odwr dcs viandavieiit jusqu'ici, et j'ctitciids utie 1j.r~ ciiie Ics dieaant destiiike B etrc la coiiipagiie des festiiis. u .(( V ous ne vous trompez pai , reprit Hiiwmsis voyoris un peii comrnoiit rious nous coiidni!roris. Voulez-vous entrcr le preniier diiris ce pala$et vous presentcr aiix poursuivaiis, ct j.'atteiidiatici ? ou \.oulez-VQLIS. m'aitciidre? J'entrerai le pieliiicr, ct vous me suivrez bieiitbt apres, de porque qu~lclu'un , en voiis uopaiit seiil deliois, avous cliasse ou ne vous maltraite : vojez ce qulvoris jiigez le plus k propos. »iJe cortnois votre sagesse, repartit Ulysse,je péii&tie vos raisoiis. Vous n'avcz qu'h entmbpreniier, rt j'atieridrai ici ; ne vous mctirz piden pciiie de ce qiii pourr+mlarrivcr : je suis accai.


LJVRE XVII.ellPd aux insult(ts et aiix coups , el mon couragelfat exercé i la patience; car j'ai soutlkrt desnuiia infiriis et siir la ierre et sur la mer ; les inaunistraitemetis que je pourrai essuyer ici nekontqu'en augrnenter le nombre. Ventre aflaméa'apoirit d'oreilles : la faim porte les hommestwt faire et lout soulii.ir ; c'est elle qui met surpled des ardes et qui équipe des f1ottcs pourpter la guerre daiis les pays les plus éloignés. »Pendaiit~qu'ils pailoieiit airisi, un chieri riomni6bus, qu'tilysse avoit élevé, et dont il n'avoitpa tirer aucuii service , paice qu'avant qu'il Utwfurt pour courir, ce piiiice avoit été obligéde partir pour 'l'ioie , comirieiiqa i lever la teteC( ji dresser les orcilles. 11 avoit &té un dcs ineillearschiens du pays, et il cliassoit égalertieiit leslikvres, les dairiis, les clii.vtcs sauvages et touieuIesbeies fauves : iriais alors, accablé de vieillesse,qn'etant plus sous les yeux de sor1 maitre, ilhit abandorin6 sur un tas de furiiier qu'oiiavoit niis devarit la porte , eii atteiidarit queh laboureiirs d7Ulgsse vinsseiit I'eiilever pourfumer les [erres. Ce cliien étoit donc


9" L~O~TSSEE,dans sa beauté et dans sa vigueur, te1 qii'il kidlaprks le dbpart d'Ulysse , vous auricz bieii adm$ .sa vliesse et sa force. 11. ii'y aroit poiiit dc bk.1qu'il n'atiaquit daiis le í'ort des for&isx des qn% ;I'avoit apercue, ou qu'il avoit relevé les vsicr iPiésenlerneiit il es1 accablk sous le poids anmb 1ei c.riiicreiiient abaiidoriné; car son maitre, q~ :I'aiiiloit, eqt iiior~ Join de sa patrie, comnie JCvous I'ai dit , et les Lnuncs dc ce palais , nCgkgcntes et paresseuses, rie se douner~t pas la peintde le soigner, ct le laiaerit pdrir. C'est la couiume(les domestiques., dEs que lclirs inaitres so&nbsens, ou foilleset sansautoritc!, ils se rcldclien8et iie periseút plus B I'aire leur devoir; car JupitaOte h un lioniine la moitié de sa vcitu, dhspremier jour qdi.4 le rcnd esclavc. )) Ayant cedde parler, il eiitre dans le palais el s'eii va toadrolt a la salle ou étoient les poursuivaiis. Daiis bmonleiit le cl~icn d'l'lysse accoml>lit sa dcstiii&,-et mourut de joie d'avoir rovu $011 nlaltre vi*ans aprh son d6pai.t.TCl4maque fut le prcrnier qui apersiit I.:u@hcomme il entioit daiis la salle ; il lui Tit signe d,s'approcher. EuinEc regarde de tous coiés pouclei.cher. m siége, et voyaut celui de l'officier*clui étoit occupé h couper Ics viaiides p o Lne ~les. portions, il le prit , le porta pres de la iabboh et~it T6Lémaque et s'assit vis-h-vis. IAe liéraitlui sert.en nihe temps uiie portien iict luipsiseritela corbeil'le o& étoit le pain.Ulysse entre bieiitb a1)ihs Iui, sous la figutrd'un meridiant rct (I'iiu vieillard forl cassé, appufisur son bliboii et couverk de nidckaiis Iiailloiis. 11-8s'assit liois (le la porte sur le sc:oil qui éioitda,frene, et s'appupa coiitre le chaaibraule cfui éioipde cyprhs et fort bien ~i.availl6. Te'Li-maque appllhl':iiin+e,el prt:naiit un paiii claiis la corleille et de1ii r iariiic. autau t que Bes dcux waiiis cie ~rouvoicur


L IVRE XYIi.gF.hriir : (( Tenez, I:iin~L:e, lui dit il, portez eclaeot Ctiangei, et diies-lui qu'il. aille deinander $tWB les poursuivans. La limite es1 auisiLle B toueLmnie clui est &us le 1)esoii~ »Eumée s'approclie ea mbme temes d'Ulysse etki dit : ti Etraiiger, 'rdlérnaque vous ciivoie unpin et cette viu4idi8, il vous exlierte h aller demnderh ~ ws les poursuivans, ct il nt'a ordftiiii6Pevous dirc que les ~onsoils de la liorite sont purhu x B ceux qlii se trument drrns b ri6cessiti.. »Ee prudent Vlgssc ne lai répondit qiie par dcsk ux : u Grand Jupitcr, s'écrie-t-il ,. que T'élé-maque soit le plus Iicurciix des hommcs, et quetoat cc qu'il aiiia le eourage d'entiepiendre rkuesissesclori ses clésirs ! En disant cee 111ots il>qut d:ins scs rnairis ce qne son fiis lui envoj:oit,?e niir !t ses picds yrr sa bccacc qu-i lui sei;voitde tnblr , et se ii-ii~ h maiiger. 11 irlarigen pciidalitve le c1i:i.iiti.c l'liémius &anta et joua de la 1,yre.JWI repas £ti? fini q~iarid le cliaiitre eut achev.4de clmiiter. IAcs poiirsnivnns s'c'tant levCs , Mi-Rel'Ve s'approcha d'ulysse et le poussa ¿i alicr,knr dciiiaiidcr d tous la clrar.itC, %fin qu'il piZtjnger par la dc leiir caiactkre, et coiinoitre ceuxTi avoitrit de I'huinaiiitE et de la juzbice , et ceuxqui ri'en avoicnt point, qiioicju'il fiit rCsolii qu'iln'en sauveroii aucun. 11 alla (loric aiix uns et auxantres, inais avec un air oi. naturel , qn'on outdit qu'il n'avoit fait d'autre iiiétier toute savie.Les poursuivniis, touchés de pitie ,.liii doiiii~reniteus , et le regardant avec Fionriement , ils sedwnandoieiit les u~is aur autres qui il étoit et d'ouik venoit. .Ilfilaiithius, qiii. les vit dans cctte peine, l'euzdit : t1 Pouisliivaric de la plus cél&re des reines ,toiit ee q,ue je puis voiis dire sur cet étraiiger ,~r je I'ai ddjh \u ce niatin , c'est qm c'étoit


Eumée lui-m6me qui le coriduisoit; rnais je a(sais certaiiienient ni qui il est , ni d'oii il est. aAntinoüs, I'ayaut etiteiitlu, se niit B gronderfortement Eumée : Vitaiii gardeur de coclions,lai dit-il , et que tout le nioride prendra toujompour te], puuiquoi iious as-tu ariiené ce giieux?n'avons-nous pas ici assez de vagabotids et assezde pauvres puur alhnler nos tables? Te plaias..uiqu'il n'y eii ait pas dEjB assez poui niauger le bieade ton n~aitre, ct falloit-il que LU nous arnetiasscaencore celui-la? »Eunir'e, piqcii de ce reproche, lui di( : * ti114noüs , vous pailez Sort ni:il. pour uii Imnnie d'ésprit.Qui est-ce rjui s'est jainais avi& d'appelerdes giieux chez soi ? Ori y appeHe 1~s aitisaiisdoiit ou a besoiri, uii deviu , uii niédeciii, oonieriuisier, un cliantre divin qui fait biii grtindplaisir parses cliaiits : voikit les geiis qu'wi q~pellechez soi , et vous rie trouverez persorine qni fassevenir des gueux qui ne peuvent qu'ktre i cliargeet qui ile sout bwis 11 rieii. Mais de tows Ics poursuivansvous eles celui qiii ainiez le plus 1 Saivede la peine aux dornestiqnes d'ulysse, el surto&a m'en Saire a rrioi. Je rie nk'en soucie poiiit , psiidantque la sage Penélope et son fils TélCiiraqwserotit vivans. »Taisez-vous, Eumée, repartit TC1,Crnaqiie eaI7iriterrompant , et iie vous aniusez poiui h lui repondre; Antinoüs est accoutumE P ehagriner toutle monde par ses discouis picliians, et il exciteles autres. » Et se tourriaiit du cb~é de eet emporté,il lui dit : Aiitirioüs, il ficit avouer qu'unpkre ri'a pas plus de soin de son fils cLue vous enavea de moi , car par vos paroles trcs-dures vouaavez pensé obliger ce pauvre C~ranger 4 sortir demon palais. Qi.ie Jupiter qui préside l'hospitalitCveuille ernpCclier cc niülheur ; doiinez-luiplutAt, je ue vous empSclie poirlt j au coutraire je


LIVRE XVII. ~3~sas en donne la perrnission, et je \701is en prie&me, ri'ayez sur cela aiicuns r'gards iii porir niamire ni pour les domestirlues d'U lyssc. Mais il estnisédevoir que ce n'est pas Ih ce qui vous retient :yoas aimez mieiix garder ton1 pour vms , que dedenner quelque cliose aur auires. nrQ11ef reproclre venez-vous de me fai;re , andaeimxTéléniaque ? r6pondit Aniinoiis ; .je vous*sure que si toiis les poursuivans dotirioient ii cegueux autant que nioi, ik ii'aiiroit pas besoiri de~rand'cliose , et seroit plus de rrois niois sansrentrer dans cette maison. »En aclievant ces mots il tira de dessowc la table?emareliepied doiit il se servoit pendatit le repas.Tous les autres princes donnkrent lib6ralcmcnt &Ulpsse, et emplircnt sa hsace de pin et deviatide, de n1aiiiBi.e qu'il avoit de qn~i s'en reiournersiir le seuil de la parte et faire boiinecbkre. Mais il s'approcha d7Aiitinoiic et Iaui dit :c hlori ami, doiinez-nioi aussi qcielqae chose ; hrotre mine il est aist: de voir que vous tenez urides piernieis rangs parmi les Grecs , car vons ressemblezk iin roi; c'est pourquoi il fkut qBe voiissovez eiicoie pliic likral que les aiitres. Je cC1é-herai par taiile la terre vot1.e ~iiidrosiié. J'ai aussiété Iieureii L a11 trefbis ; j'habitois uiie maison opitlente,et je doniiois I'aymbne sans distinetioii ?ttoas Iri pa.uvres qiii se préselataient. J'svois unefoule d'esclaves , ct rien iie me mrtnqu&t cliez nioide toiit ce qui sert $ la coiiimodild de la vi?, et queles grande5 ricliesses peuvent sedes donner ; ma.isle fils de Satiirne nie prCeipita biciiih decet 6tatsi florissaot : te1 hit so11 plaisir. 11 nie fit eiitrepreridrciii~ loiig voyage nvec des corsaires qiiiecruretit les meis, afin que je pdrisse. J'aIkti dolic*u fleuveEgyptiis ; dEsqiie j'y fiis entré, j'envoyaiun~partie tic iiic~compa~notis~cconnoltrc le paps:tr.5 iiiseilsés, se laissai~t cii~poiicr h lear férocit6


et i leur coiirnge , se niireiit h iavascr ?es t emfel tiles des Egyptit~iis, i enimener leiiis ci~bmet letirs femmes , et e passer aii iil de I'épée t.osceux qui Ieur résistoient. Le bruit et les clameuncxcités par un te1 désordre retcntircnt bientStjusque dans la ville; tous les habitans, attiréspar ce bruit, sortirent i la poiute du jour. Dansun moment toute la plairie fut couverte d'iiifaaterieet de cavalerie, et parut toute eil Seu parl'éclat des aimes qui brilloieiit de toutes par%DIs le prernier choc le maitre du tonnerre soiilllala terreur dans le coeur de mes cornpagnoris ; ilsprirent tous la fuite ; il n'y en eut Ibas un cjui ositiaire ferme , et nous fCii~ies enveloppcs de touscbtés. Les Egyptiens tuhreiit la meilleure par~iede mes compsgrions, et emnienkrent les auties prisonnierspour les réduire une cruelle serviiude.Je fus du nonibre de ccs deriiicis. Ilsme vcndi~enta un étranger qui passoit, el qiii me meiia BCyyre,oii il me vendit l)rnEtor, fils dt. Jasiis qui rfgnoit dans cette Zle. De li je suis vcnu ici apiesbien des tixverses ct des aveiiiuies qui setoitnttrop longucs i vous contcr. »A1oi.s Antinoüs s'dcria : Qucl diru cnn~minoiis a aniené jci ce fl


LlVRE SVII. 95, Cettc rbponse ne fit qii'iiiiter da~alitage Anti-noüs, qui, le regaidsiit de tisvers, lui dit : Jene pense pas que tu t'en retournes eri bon éiat dece palais, uisque tu as I'insolence de me dire desiojuies. D e n meme temps il piit son marchepied ,le lui jeta de toute sa ioice et l'atteigiiit au hautde I'épaiile. Le coup , quoique rude, ne I'ébranlapoint ; Zllyssc demeura fermc sur ses pieds conimeuiie roclie ; il hranla seulemerit la tete sar~s direune parole, et penca profondc'mcrit aux moyensdese venger. Plein de cette pensee, il retoiirne auseuil de In porte, et, meltaiit h terre sa besncepleine, il dit :u Poursuivans de la plus célhbredes reines, écoutez, je vous prie, ce que j'ai avous dire. On n'est poirit surpris qu'un hoinmcsoit bless; quaiid il combat pour dkfendre so11bien, ou pour saiiver ses troupeaux qu'ori veiitlui enlever; niais clu'il lc soit quarid il ne fait cloedei~rander sor1 pain et cherclier appaiser uriefnini irnpCiicuse qui cauae aux liomrries des mauxinfinís, voilil ce qui doit pai.oltre Ctiaiige; et c'esten cet état qu'Antitioüs m'a blessi.. S'il y a desdieuar proiecteurs des pauvres, s'il y a des Stiriesvengcresces, puisse Sritinoüs tonibcr dans les lieiisde la mort avant qu'un mariage le inette en ératd'avoir des fils cjui lui re~semblenl! u DArilirioüs liii uipoiidit : u Etranger, q~i'on nct'eiiiende pas da\ aiitage ; maiige tes provisioos enrepos sous c;tte porte, ou retire-toi ailleurs , depeur que toii iiisoleiice rie t'attire nos domestiques,qui ic tiaiticroiit par 113s pieds et te mettroiit eiiY': mes. nTo~sles poiiisuivans furent irritesdes viblencere; d.rs enipoilemeni d'hntinoüs , et quelqu'und'eiitre eux lui dit : u Vous avez fort mal fait,Antinoiis, de fi,aliper ce pauvrequi vaus demandoitl'anm01ie. Que devieudrez-vous, malheuieur,si c'est quelqduri des iinmortcls? Crr souveut lec


dieux, qui se re\i.ieiit coriiiric il leiir plait &toutes soi te9 de foimes, prcniierit Id figui e rf'etraagers, et votit en cet état daiis 1r.s villes pour Ctretémoitis des violentes q~i'on y commet et delaj~istice qu'on y observe. )I Ainsi parlbrent les pour-siiivitris, mais il ne se ~ iit poiiit eii pii~ de leundi,cours, TFlémaqrie seiitit daiis son cmiir unedouleur extreme de voir Ulysse si maltraité; iln'en versa poiirtant pas une larme, il bi?inlaseulemerit la ttte satis dire urie scule parole, etprépara h le veiiger avec éclat.Mais quarid ori ait rnpporté B la sagr PCnélapcqnece pauvi.e;ivoit été blussé, elle Jit 5scsfenime,:n Qu'Spollon punisse cet inipie et r~u'il larice swiui ses traits! ,> Eurynome, qui étoit l'iritendantede sa rnaison , répondit : n Si Dieii vouloit exaucernos imprEc;itions, aucun de ces priuces nederroit le retoiir de I'aurore. w« ¡Va &Ete Eurynome , reparti t la reine, towces pi inces me sont odieux , cal ils sont insqlem,iiijustes etpleins de mauvais dcsseiiis. Mais le plusodieux de tous , c'est Antirious : je le hais conimela mort. Uii étranger , réduit par la nécessitél'état de nieridiarit, est venu aiijorird'liui darislepalais leur demander la chaiité; ils lui ont toa,domié libéralement , le seul Antinous lui a jetCson rnaichepied, et l'a blessé B 1'6paule. »Ainsi pailoit Pénélope daris son appartemeat,au niilicw de ses femmes, pendant qu'Ulysw, a&sur le seuil de la porte, aclievoit son souper. Cetieprincesse ayant fait appeler Eum&, eile lui dit:« Euinée, allez-roiis-en troiiver i'etranger qiii eah la porte du palais, et faiies-le mdnter daus mwhppattemciit, afin que je tui parle et que je sach~'il ti'a poírit entendu parler d'ulysre, ou nihes'il ne I'auroit point vu; car il parolt que sesrnalhturi l'ont piomené en diverses contrées. nu Grande reitic , répondit Eumie , je souhait)


izTVRE XVII. 97goe Ics pri~iccs liii tloriiierit le temps de vous eiitreteiiir,jc pis voiij as,iircr cliic votre cmiii* sera411iii des cli~ises clil'il kous iacontera. Je I'ai f;a~ L6trois joiirs et trois ti~iits darts rria rriaison; car,apres qu'il se fiit sauvti de soii vaisseau, jc fus Icpremier ii qui il s'adiessa et qiii le rcp, ct CCS,trois joiirs-lh ne ltii suffireilt pas pmr me raconterres tristes avciiturcs. (:oinme qiiand un chantreailthrc, cliw 1es.dieiix air-m6riics otit instrtiit,se inet h cliaiiter, orl


96 LWDY SSIE,Elle parla airisi, ct Téléniaque éternua si fort,que tout le palais en retcntit; Ir; reine en marqua*a joie : u Allez doiic, Euiii6e, dit- elle, Saiies.moi venir cet étranger : n'eiitcndez-vous pas quemon Iils a Eternué sur ce que j'ai dit? Ce sigtiene sera pas vain; la mort iiicriace sans doute latete des poufsuivaus, et pas uri d'cux ne l'kviiemVous pouvez dire de ma part B cet étranger que,.s'il me dit la véritL:, je lui doiiiierai de Sort boniIiabits. »Eumée part en memc tcmps pour ex6ciiter cetordre, et s'approchant de I'étraiiger : a Mon bonIiomine, lui dit-il, la reiiu: l'diiélolje rous maiidede l'aller trouvcr ; l'altlictiori oit ellc est de I'abseiicede soii mari la presse de vous parler pour.vous eii daninnder des riour~~lles, et elle m'aordonné de vous dirc que si elle troub e quc roiis.lui ayez dit la vérité, elle rous doiiiiera daIiabits dont vous a\*ez craiid besoiii, ct vouepourrez demander libreirierit daiis Itliaque, etrccevoii la cliarité de ceux cjui voudroiit YOU6donner. »Certaiiicniciit, Eumc'e , repariil le patieotUlyssc, je dirai la v6rit6 la rcitie, car je sairdes nouvelles siires de so11 inari, iioiis soiiiiiies luiet nioi daiis la rri2iiie iiifortiiiie. RI;iis je ciains.tous C ~ S fic1.5 poursuivans, cloiit Ja violciice et'I'insolencc ii'oiit poiiit de boriies el riiaiiteiit jus-([u'aux cieux; cnr tout-i-i'iicure, (1-uand cet liorii~fougiieux ni'a jet6 so11 marche-picd ct iii'a ble4a i'épauie comine je marcliois daiis la calle, suirfaire la moindic clios


mari, aprh m'avoir fait approclier du feu, carj'ai des habits qui nie d6feiident iiial contre lefioid. Vous le savcz bicri vous-meme, puiscliievous 2ies le preniier dont je me suis rcndu lesuppliaiit. nEtiiiitlc le qitta pour aller rendre réponse lareiiie. Commc il critroit dans sa cliambre clle liiidit : (i Vous iie in'aniencz donc pas cet étiangrr?ncfuse-t-il de vcriir parce qu'il crai~it qiielquciiouveilc irisiilte? ou a-t-il Iionte de se prksentcidcvaiit moi? Un mcndiant honteux fait mal ses'alhircs. 1)(1 GI ande.reiile, rdpondit Eumée, ce mendiantpense Foit bicn, ct il dit ce que tout autre & saacc diroit coiniiie liii ; il iie vcut pas s'exposcr iiF!iiisolciice des ~~oiirsriivans, et. il vous pric d'attendiccluc la nuit eoit veiiiic ; il cst meme bcaucoupniiriix qiie voiis preriiez ce temps-li, pourpoiiroir I'eiitretenir h loisir ot sans témoins. o(( Cct dtiar~ger, que1 qu'il piiisse &re, nie paroZtun homme dt. bon scns, icprit PGnélope; car ilest ccrtaiu que datis toiit Ic monde on ne troiiveroitpoint uri assemblage d'liommes aussi insolen~,auszi iiijiistcs ct arissi capablcs de faire uiie mauvaizeaction. ,)Quaiid cllc eiit nitisi parlti, Euméc s'cn rctournadans 1:i salle oii itoient les piinces, et , s'approclianttlc TL:ICrnac~ue, í1 Iiii dit h I'oicille, pourn'dtrc ras criteridu des nutres : u TélCniaque, jem'en rctoiirrie B mes troupcaux our coiiservetvotrc Licn , qiic je garde commc P e inien propre,De votrc cOt6 ay& soiri dc [out ce qiii vous regardeici. Surtoiit cori.scrvcz-vous, et preneztoiites cortes (lc pri:c:iutions pour vous mettre kcoiivert (les nia!ix dotit vous Ctes mcn~cé, caívousetcs aii iiiilieii dc vos ~iirieniis. Qiie Jiipiterles externiir.e avant qu'ils puisseiit vous I'aiie Icmoinclre ' mal ! 11


ion I,~OI)YCSEE, LIVRE 3 ~ ~ 1 1 .n Je suivrai \os couseils, iiion clier Eu&$liii rbporid Ic prudeiit TC1t;rriacjtie ; all~z, marne paiiez pas saos avoir so~rlte. Deiiiairi niciidvous nous ameneuez (les 1 ictintes quc \ 011s auraclioisiesj j'aurai soiii ici dc tout , et j'csphe qales dieux iie ni'abai~doiiiicroi~~ paJC DEiunee lui obEit et se rnit B tahlc, et aprbavoir fait son iepas il s'eri iclouriia ses trou.pwux, et liiissa le ~mlais pleiti de gen9 qui nepetisoierit qii'ii la boitiic .cliCre, Ii la daiisc rt ii kmusiquc j cai. Ic jour étvit tlhjik Lieii avtiiici,


En eél:.bre rnendiniit , noinmé Iriis , vientla porte dii: palais et vent en chasser Ulysse ; ce prince dafend:.*son poste, et ils en vienncnt tons deux ?i un cornbat.. i I'escriiiic des poings ; Ulysse reniporte la victoirc,et en rst Iou6 par Ics poursiiivans qiii Iiii donnrntle pris qii'il iiiiriie. Ulvsse fait dc sages réfleaions'' siir la iiiisirc dc l'lioirinie. Pknélope se préseulc eiixycwirans ; Minerre prend clle-niCiiie le soin (la'einbellir. afin ~{ii'ellr les charine davantnge ; re soiii; u'est p.3~ iniitile , car ils Iiii font tous de heaux prisens.Pi.ni:lopc, a 3ri.s a\,oir fait des reproches i sor1Bls dc re qii.il a jaii.56 iiinltraitrr son hbre. et apWsevoirrcrii les prbscns, s'cn retoiirne dans con 3pp~-, ieinent, et las 3rinccs coi~tiniiínt h prrndic le plaicirdc la d;in~ct A,: la ii~~isi


102 L'ODYSSEE,riicssagcs clotlt o11 le cliai.groit. En ari.ivent S,,voul~t cliüssci C; lysse de soii poste, ct lui dit m.l'iiisuliaiit : « Retire-toi de cciic porte, vicillardclécr6pi1, cjiie je tie t'en aiiaclic cii tr tr:~iiiiia! prIcs pieds. Nc vois-tu pns qiie toiis ccii priiicesnie10iit siguc et rri'ordoiincni de ie cl~nsscr? iiiais jeicsl>ccte ta profcssiori. 1,i.v~-toi


LI\-RE XVIII. 1 ~3pbidrquc Dieu iiolis eiivoic; cet étranger et Iriis~qwrcllerit , et iis voiit termirier leur ditY6reiidgu un coiiibat. Ne perdons pas cette occasion denais di~crlii; Iiritoris-iio~is de lcs mcttre auxiauHis. 8)Teus les priiiccs se 1L:vent en mCme temps, ctMnt de toutc leur foice ils erivironiictit les deuxgcadiaiis, et Aii~inoiis dit : (( Priiices , voilh les~cii~rcs des uictiriics clu'oii fait i.b~ir pour notreale aprh les avoir f'aicis de gi.aisse et de raiig,~'estiii piix digiie dc ces charnpions. Qiie celiridone qui aura terrassé soii adversaire clioisisse lenieilleur; il aura eiicoie l'lioriiieur de mangcrtoujoiirs avec iious, et noiis rie souflriroas poiiitp'nu~uii aiitre ineiidiant partage rivcc lui cetavairiage. »Gtie proposi~ioii dlAntinoiis plut h lou!eramnible'e, et le prudent Ulysse, ,prenant alorsIr parole, dit avec uuc ironic cachee : N lJiilices,m vMIIürd comriie moi , accablé de calariiité ctdernidie, nc devroit pas enlrer en lice avec riiiadversaire jeiine, fort et vigourcux; mais lertatre, accoutunié a faire affroiiter les plus srantlsdangers, nie force de Iiasarder ce combat si irlepl,ou nia dbfaiie est presqiie sure. Mais auhoiiis prornetiez-rnoi, et avec sei.nlerit, qii'auciindr vous, pour Gvoriser Iruc, nc nieliia la maiiiwn~oi, iiu nie poussera el tic feia aiicuiie super-cbcrie doiit nioii eiinenii puisse piofiicr. ))11 dit : et toiis les princes firent le sermetitip'il deuiaiidoit , aprirs quoi TéICmarjiie dit :S Ekaugeu , si vous avez lc coiirage d'cntrepudre!e conibal, rie craigbiez aucuii des Grccs,mr celui qiii metiroit la niairi siir vous attircmitwlui tous les autres; je vous prends soiiseomiiic aion hote, et je suis surcs deux rois hntinoiis et E.iirgninque, tousaassi sagcs que hayes, serotit pour nioi.


'ious les pririces applaiidiielit aii dismurs 61Téldiiiiique. 410:s lllysse se dipouilla , quittaseiItailloiia et rii niit iine partic di:vant Ilii. On $4aycc 6toniicniriit scs cuisses ioi tes el Iieiveum,scs e'paiiles carre'es , ca poitriiic 1ai se, ses b r ~fi>i;ts coinmc I'airaiii, hlii~erve , qui se teiioit pkde liii , le fiuisoit paroitie eticorc plus grand etplus iobiistc. '1:ous le, piiiiccs, ii~~lgii. Icureii e'ioient dans I'ad~niratioii, et il y en eut rjuel.~~LI~S-LIIIS qui tiiieri~ceux qui étoierit pii.sd'cux:Voili Iriis qui iie fera plus de iriessage , il avertattire' soti maIliciir. Qiiellc í'orce et tiel el le vigiieutdalis sor1 adversaire! il ii'y a poiiit d'ütltlEte quip~iissc lui &tic cori-iparé. »1tlisI cri le voyaiit, scntit son courage abattttjniaic, nia'~vlC qii'il @sidc iiiiskre ct d'ariiic'.es, sa sriile viie te fait trem.blci.. Je ie d(:clare qiie si tu te laissrs ~niiicre jite jetterai daiis iiri r:iisscau , et je t'(~ti.r~e!.i.;ii enEpiic aii roi Ecliiiiis, le pliis criicl de toiis 16lioninic~s, qiii te feia coulrer le iic7. et Irs oreilles;et te ictieiidra dnris unc. diire c:~ptiritt:. ))Cettc nieriace aiigmetita eiicoi-e sa fra~etir etdiniinua ses í'oicrs. Ori le irieiin aii miliru deI1assciiihlé


LIVKE X\~lII.rojle ckicniirrir. Les ,voilk duiic aux prises : 1i.u~dbclia~ye 1111 graiid c.,up de poirig sor 17épaiiledroite d'l~lysse , el Ulysse le fi.appe au Iiaiit ducou sous I'orc*illc avec iaiit de iarce, qu'il luibrise la rnAclioiie ct I'¿tcrid A terre; le s;!iig sorthgros bouillons de sa boiiclic a\.rc lea derits, et ilse fait (lile se dobattre siir la poussikre. Les poursuivaiis,pleins d'adniiratioii , Ilvent les niainsriec de giaiids ciis et de giandes risées. MaisIjl,ysse pieii;rnt sori~iinciiii le tiatne par les piedsiiors des porticpies et de la hsse - coiir, et le faisantasaeoir eii cleliors pt+s de IU porte, il lui.met uii bato11 d la iiiain et lui dit : Demeiire lb,mon aiiii , pouc gaixier cette porte, et ne t'aviseus, toi qui es le dernier des hommas, de traiterr'cs étraiigers et les rneridiaiis comine si tu étoisleur roi , dc peur qu'il tic ~'arxive errcoie iiiiepareillc aveiiturc. nApiGs avoii nirisi pnrlé il va rrprendre sa bcsaceet se remettre i la ~ JOI'~ dont lius tivoit voulci 1cchasser. Les pi~iiiccs ciiirent, et le f&licitaiit de savicioire ili Iiii diwii~ : K~iarigcr, rlue Jiipiter ettous les autres dieiix vuns ~ccordcnl tout ce qiievous dtisirrz ct qui put vous 6ti.e agrdable pourla boriiic nctioii qiie voua avca faite de délivrcrcette ville de ce mendiaiit qiie iic-ii iic peul rassa-sicr; car iious alluric bieritbt l'eii~o~ver en Epireau roi EcliCiuq, qui ii'est [)as accoutumé h bientiaiter ceiix qui tombent eritrc ses ninins. »ülyssc fiit ravi d'eniendre ces souliaits de labouclie des poursuivans, et en tira uii boii augure.Antinoiis niet devaiit lui en meme temps le ventred'uiic victirrie farci de graisse et de sang , et fortbien r6ti. Ampliinorne lui sert deux pains qu'iltire d'uiie corleille, et lui préscritant une coiiped'or plcine de vin, il lui dit : Géiifrcux étranger,qui veuez de moiitrer tant de force et iairtde couragc, puissiez-yuus &re licaiireur , ot qu'i


1':i~ eiiir vous vous voyicz aussi coniblé decliesses, ciiie vous Stes pr6seiilcriieiit accablebiiii.;i~ic et de [iau\ ieté. nLlysse, touclié de s;i politessc , Iili répomu Ainl)liiiionie, vous &les tils d'riii pkre do~fl*rEf)iitriiioii est veiiue jusqu'it rnoi ; oui , la 810%la iiclicssc ct la raleur de Nisus, qiti ré@dans l'ilc de I)iilicliiiim, Iiie sorit cnnnues, et i(vois que voiis ii'ave~ pas dég4iiéré; cnr vous'ndpai~iisez pi.udcrit et sage. L;'est pourquoi jekiai pas dil'liciilt¿ de vous dire riia pensée:voi~s piic de l'entendre ct (le vous cii soiivm,hI)c toiis les atiiiiiauxqiii rrspireiit oii qui ram@siir. 1:i lerre, le plus foiblc cl le plus riiiséiabk,c'est l'hontiiie. Pcndaiil qli'il ea tlaiis la foize del'dgc, ct (~IIC les diciix eiiiictieiii:eiit le coiirsdat)l.ospc:ritC , il est ~~leiii de présoinpiion-6d'iiisolciicc, rst il croit qu'il ne saiii.oit Iiii a&\-er anciiii mal ; ct lorsque ces ni4nies dieux lc1)rccipitcnt (le cet ¿tat Iic~iieux dans les aialhmncju'il a riic:ritt:s par ses iiijustices , il noullre a'revers, niais avec uii esprit de révolte et d'ap.courage í'oici, ct ce n'est qiie peiitrsse, que basesse; car l'esprit de l'liomnie est toujoun tdque sont Ics jours clii'il plait au pkic (Ics dieitxbdes Iioninies de Iiii envoyer. Moi-inSme , i'bt&jnd pour &~rc licureiix; je nie suis oubliti dan$*


LIVRE XVITI. 1°7pije pense , rie sera !>as lor~g- temps Cloigilé de:mmis et de sa patrie, et qui en est cltijh bienJe souliaitc de out nion cmur , mota clierhhinome, que llieu vous ramhne dans volrerison, en vous retirant du datiger qui les me-=e, et quevous ne vous trouvitz pas devütit luind il sera de rctour ; car jc ne crois pas queE qu'il scia iine fois entré daiis son palais , lesprsuivaiis ct lui se séparerit saris qu'ij y aiL darépatidu. »Ea fitiissant ces inots il fit ses libations , but leme et lui rcniit la coape etitre lcs mairis. Ce@ce rentra dans la salle le cmur pieiii de tristestet secouaiit la tete, comriic prtisagearit déjhkmalheur qui Ii~i devoii. airivcr. Mais malgrécaaris et soii prrssciilii~ieiit , il iie put 6~itei. sabtinée ; 3Iiiierve 1';irrGt;i poiir lc hire tonibcricpsles coiips de TSl&iiiaífiic. 11 Fe rernit tloiic Bkble sur le nieme sic@ qu'il aroi t clui tic;.Dans ce nihe niomcnt Miiictrvc inspira laae d'lcarius , ii la snge Péiiélr>pc , le dcssciii dcldmontrer aiia ~ioursuiv:ins, afiti


ó8L'ODPSSEE,put entre. dans le haiii , ei redonncz i V&?i.iagc, par (des coulerirs c.~iipi-iiiiict3s, I'lklat qdvos ~li;iciioiis oiit tcrrii, el ii'allt-z piiit voi~$pPseuter le viaage tout L:iigiié de larriies; rieii n'dsi coiitraire h la hui6 (pie iIc plcuier toiijonnn'ailleurs, je voiis pije


1,IVRE XV.III. 1°9tira, et les fcn1n.r~ d~. 1;t ieiiie ci,tiCrent dans son~ ~ . ~ ~ ~ eii ijiiilarit t ~ i h ~ liaute ~ i t toix. Cc biuité\seiice d'uri niari qui , parsesrares qualit6s et par ses vertus étoit au-dessusde toiis les pririces de la CrEce. )) En finissantces mots clle descelidit deson appartement suiviede deux d(: se5 feniines. Eii arrivaiit dans la salleou 6toieiit les priiices, clle s'arrhtasur le seuil dcla porfe, le visage couvert cl'un voile, el ayaritses deiix feiiimes h ses deux cotés. Les priiices riela voieiit pasplutot, que, raviset commc eii extase,ils ii'eureiit ni force ni mouvemeiit, car I'amoiirlioit toute les puissances de leur irne. Le dCsir de1'éPn~serse reveille eii eiix avec plus de furcur.La reiiie adi.esse d'abord la paiole h Téldniaque,ei lui dit : BIon fils, vous nianquez biende coiiraf;e et de conduite. Qiiand vous ri'étiezetieoie qu'erilant , \. ous étiez plus fier, plus hardi,et vous corinoissiez niieux ce que vous vous deveza voua - iii61rie. Aiijourd'liiii que voiis 6 tcshoinrrie hit, et qiie les étrangers, k voir volreborine niiiie ct votre belle taille, vous preridroicritpoiir uii lioninie Iiaidi et pour le fils dequelque g; aiid piiiicc, vous se liites voir ni fier~é,ni bierisc.aiicc, iii courage. Quclle iiidigiie actionvei!ea- \ oiis cie soiifirir dans \. otie palais ! Vousa\-ez soiillcrt c~il'on ait aiiisi nialtiaiié votre h6teen vt.tre présc~iicc? Que peusera-t-ou de vous? si1111


siir vous, et vous Ztes dfahoiioré parmi%1ioiiiti.e~. ,)Lc priident Tc'1Cmaqi.i~ lui re'pondit : II &mhe, je iie saurois troiiver mauvliis Ier rrpches ~ I I Cvous me Saitcs , qiioique jr nc les niérikpas. J'ai le cwur assez bien fiiit poirr 6ti.e fray@des boiiiies actions et des riiauvaises, et je n'ai jhniais si bien connu touie I'ktcnduc de nies dbvoirs qiic je la connois préseritcmeiit ; iiiais je nepuis faire tout cc que je voudrois, car touslapoursuivans , dont je sais les mauvais desseius,ni'éioiinent ; jc nie \ ois sciil aii niilieu d'eux s a ~auciin sccours. Poiir ce qui est dodkniC1é demmlibte avcc Irus, il n'est nulleiiiciit arrivé parhfaute des princes , et l'étraiiger, bicti loin d'avoirétC maltraité, a kté le plus hit. Pltit h Jiipiier,iApollon et k Minerve qoc tous les ~>oiiisiiivausfussciit aiissi foiblcs ct aussi abattus qiic l'est pr&seotemerit Iriis i la po, te de la hassc.cour ! il pek,k peine sc soiiteiiir, ct ii'est poiiii rri ciat de s'mwtourner chez lui, cal. 10i1sses ni~.nil~res sontdiplocIiiis, i, pcii~e peiit-il porier $3 tbte. i)Peridaiit qbe 1'L:iitilopc et soii fils s'cntrete;'noient nitisi, Eurymaque s'approclie , et od&sant la parolt: h la reine, il dit : (1 Sage P6&lope, si tous les pcuples qiii soiit rt:paridiis das'tout le pays d'Argos , a~oieiil lo bonlicur de,vqx oir, vous auriezdcmain daris votrc pa'ais un pla~rür~d nombre de poursuivaiis ; car il ri'y a poia;dc Scniiiic qui vous soi t coiii parable , ni eii beau@;irii eii bclle taille, ni rii capse, iii daiis tolitejcscjiialités de l'espiit. r« Eurymaqiie, rGliond PBiiElope, iie rne parh.ni de mes bcllcs quülittis , ni (le iiia bcaiiti': , ni &lila bclle iaille. Les dicux ni'oiit crilevc' toiis ea'avaritages le jour meirie quc Ics Grccs se soiit em.barqurti polir Ilioii, el qitc nioii clier I. Iysse lesasi~ivi'. S'il i,eveiioit dalis sa iii;iiaoii , tiin qloiieensc.uii i:lus ~raiitle, ct c;: :h'r~)iL !it I~~llt: n~a


LIVnE XVIII. 111bté. Prt:cenierneiit je siiis llans une doiilc~irpinil~ccal>le, c:ir rieri ii'Fgale Ics niaux doiit ilopiiihdicii dein'aliligei. Quaiid Ulysse me qi~ittaet me dit Ics dcriiicrs adicux ,il mitnia inairi düns)s siciiiie el nic paila cri ces teimes , qiii sci.ontkwbajo~ii.s gi,avCs daris iiioii souveiiir : Ma fcii~~nc,jeue crois ras (lile lous les(;recs qiii voiil Ii 'I'roiereuieiiiiciil de c< t,c e\l~idition, car oii dit queks Trci~rrisorit trb-vai llaiis , qu'ils siivcrit lanterle jal-eloi , sc baltrc (le pied krmc , ct bici1menei la cic~alcrie, ec qiii tlticide ordiriaii-enientdel'a~ariiagt. des coiiiln~s. (;'cst pourquoi je nesriisi dicii mc fcia c:cli;ilip(ii aiix daiigcrs de cetie$ue:ir, oii si j'y pErii;ii. A7.t:~ soiii


i iaL~ODYSS~E,Ulysse fiit ravi d'eiitcridi~e Ic discoiirs dc'rciri:., eidevoir qiie, par cc iiioycii, elle alloitlai,i;iclitr bc:iccoiip de ~~i&ciis. C'est :iiri,ic18iie ~u,iiiccssc lis atniisoit par de bcllt:~ paroqiii ii'i.ioieiit riii Iciiiciil les iiilel.l)rLti.s des seU~ciis dc soti ca!ur.I1.e tiii cl'Eiii.citli&s , A~iti~loiis , stnl~pro~hidi:d'ellv, Iiii cli~ : Srj'c Pi.ii(ilol)e, voiis IBoii\eardce\ oii toiis les ~)i.t;>eiis qiie ccss ~iririccs \oiiddVOII-. !':iiie, car iI e41 dc I;i coiii~iiiie (it tl(: lahinisroiicc (le Ics :~ccc-p\er. nlais jc vous d.:clal,e qstoiii Iü1:1 iiiie iioiis;ommcs ici , itoris iie iionsrnrctoui ric*ioiii poiiit Jan5 iios maisoiis, et queiic 1)ai tiioiis l~oiiit ale voirc pa!ais , qiie vmri'ajtz ciiviai pour votrc niari le 1)liii biare dekti.oiifc'. nI,c cliccniirsd':2riiinoiis plut toiis lec priaae).11s ciivoy¿.trrit c1i:iciiii clie~ eiix uii 1ii:raiit poeepporter des ~irbwiia. (:t:l:ii d'\iiiiitoüs luiporta un graiid iiirntiaii ir;


I LIVRE XVIIÍ. it3i a 11s plachrent dans la calle trois brasiefsSclairer, et Ics rernpliren~ d'iin Lois odoii-,E nlqui Ctoit sec depuis loiig-tciiips, et qiii riemioit quc d'etre scié. Ils alluiii~rent d'espace encrpace des torclies, et les feirinies dii ~balais d'L1-@seéclairoient tour-h-loiir. Ulyssc cli»qi18 deeetete coridiiitc , adressa la parolc h ces í'rniiiies ,dleur dit : (( Feiiirncs de Péiiélolie, reioiirnez-VW-eii daris I'apliartemciit de \ otre niaiiirsse ,otallez la divertir en travaill:iiit au1)rL.s d'elle it-filer ou i prCl,arer des laiiies. Je m'oírre i éclai-~r les princesi votre place ; qiiatid m~riieilsvoiidroioiitpasser ici la rluit ct nitciidre lc ieioiir de~harorc, je vous acsure qii'ils iie me I:isscrontpoint, car jc siiis accoiiiiiiiici !i la patieiice. n11 dit : et ccs f(~n~nics seiiiit.erit b rice et h se re-.grder. I,a Lelle I\l


114 L*ODYSSEE,afiii qii'il te traiie co-ninc tii le rnfiritc*. amcBii;tct. Cpoii\ anta ces feiiirries : elles comrnen&rerlt i *e ietirei, ti~eiiib1;tiit de peiir; car el4voyoicmt Lirii qii'il rie 1c.s ~:gai.grieroit pas,etwleiii coiidiiiie ri'Ftoit pas boiiiie.Cclwticlant U1,vsse se ieiioi~ pies des b 4poiii iclaii-cr ces piicices et ~)oiir les inieux coi&dL:i.ei, peri.a,it toiij:~iirs aiix moveiis d'exka;ce qu'il iiic:cliroit. ¡?Iiiieive iie soufrroit püs que@po~il.s~iivaiis cessnsst.iit leiirs brocards et lemiristi11 tqs, afiri qri' LTl vs


11sLIVRE XVIII.&@te prairíc rase et I'licrbe par ierre, et ce cliampofoiidéiiicnt IaboiirC et les silloiis bien droíts et.L trric


116 ~'onrcsil~,I~IYIIT: ST'III.font un &i.aiicl tiiiilulte claris la .alle, ct se disles uiis aiiu oiitres: (( I'liir niix diciix que ce va@bond íiit iriort avant qiie d'ürri~ci. daiis cctie ilt,-,,'il ii'auioit pas causé iatit de dCsorclrc dans g.palais! tions ne faisoos (lile iioiis quereller pm,ce inisdiable. 11 ri'g aura plus moycbii de goitt*les plaisirs de la table, puisque la divisioii riwaiiisi parmi notis. ))'. i:\lors Té1L:rriaqiie , pienant la parole, dittj« Piinces , vous avez pcrdii l'espiit , et vous r#, ,pouvez plus cacher les excbs que vous venez dsiaiie; car vous dc'couvrez trop visihlemeiit leseotinieiis de votre cucur. 11 ii'eci faut pas doiiter, c'ert 'qnelclue dieu qui vous cucite ; niais si t70iis ni'mcro,vcz, vous quitterez la table pour aller vom :coiiclier ; vous en avez grand besoin ; je rie cmtraiiis pourlarit personne. 1)Tous les princes gardeiit le silence et rie pea.vent asscz admirer la Iiaidiesse de 'rEléiiiaque delcur parler svec cette aiitorité. Eiifiii le sagc Ainyliinouie,fils de Nisus et I>etit-f;ls dri roi .li;tiiis,leiir dit : Mes aniis, qu':ii~ciin de voiis rie iem.porte et iie clierclie i~ relwiisscr des r(iproc1irs c~iiisont jiistes et que noiis mCritoiis. Ne riiirliraitezoint cct étraiiger, ni auciiii de.< cioiiicstic~ues d'U.pY sse. Mais que l'écliansori iious préserite Jcs conpes,afiri qiie nous l'assioiis les libaticjris et que.iioris allions rious couc1ic.r. 1,aissons cct ftraiigcrdaiis le palais d"Ulysse : il cst jiitc que Teldrnaqueenait soin, piiis:~u'il cst soii Iii>ie. 11Ge discours fiit goiltti de toiiic I'assemblée. Loliiiiaiit Niiliiis de ni~licliiiiiii . qiii éloit au sei~iced'.4mpliinomeY leur pi-éseiita le vi11 it la ronde; itsfireiit les libations, vidbrt~iit les coiipcs, ct cjuandils (:uient bu, ils se rctirhrent cliacuii daiis leurinisisotis.


ARGUMENT.1,es poiirsirivans s'6tant rrtirbs la niiit , 1JJyc~et. Tir clrpiiis ledipart de son inñri, et Ulysse Li~'iinr fatissr IiictoirsA Pénélope, et liii dit qii'il a rerii UIysse rlirz lui enCrFte, ionirnr il alloit i llion ; lni fait la clesrriptionde I'liabit qii'il porioii., et 1- portrait di1 11t:rnut qii'ilmeiioit arec liii , et I'assure rfii'Ulyssc sera bientbt dereioiir. P;n6lopc, tri5s-saticfaite, ordonne 8 sesfemmesde le Iiaigncr : Ulyssr refiise de se faire haipner par1~: ieunc.; feiiiiiies . et cet rinploi est clonni.h.1 Eiiryclrr,lanoiiriirr rl'Ulvssr, qiii, en Jiii larant les pieds,rrronnoit rr prinrr R la niratricr d'nne blessure qiieIiii al oii faitr iin r.an~lirr ciirle mont Parnasse. Ulvscelui orprrntl IP songe in:rxeilleiixqii ellr a rii ; rllr Iiii f:iit pai t dii parti qii'rlle a prisde se rrin:trinr. ~t 1111 III~~PII dont elle veut se servirpour clioisir celui qu'elleieut kpouser.~ST.YCSF. ktant dernciir


- r 18 L'ODYSSEE, 7les poursiiivaiis , f


LIVnE XIX. 1 19ks portes de I'appai tt:rneiit des Semnics. En mCniei6mps Uljssc i:t '1'CI~:iiiaque sc rriclta:iii B porterbcasqiies, les boucl~crs, les epées, les larices, etMinei~t: niarclie de\ aiit cux avec uiic lan~pe d'orqni rdpand paitout une lumikre extraoidinaire.TeKiiiaqiie surpris, dit k Ulysse : (( Rílon +re,toilb un riiiracle étotinant qiii Gappe mes yeux;ks miirailles de cc palais , les siéges , Ics lairit~r.is,~scoloiiries brillent d'une si vive luniiki.e, qii'ellesroissriit toiiies de feii. Assui.Fnieiit r~uelqu'uri desK eux immoitcls est avcciious et 1ioiior.e ce pdaisde sa préserice. »r rfardez le silence, nioii fils, rt:poi:dit Vljssc,niencz votre ciiriosiih, et rie 5oiidez pas lea sccrctsda ciel. C'est 1B le priv ilCgc de,; diciix qui IiabiieritI'Olympe ,de se i-iiaiiií'esier üux lioriiiiies aii iiiilieii.d'utie brillante luniibre, eii se (Ierobati~ ii leiiistegards. Maisil est tenips que voi~s alliez voiis coiidier: laissez-nioi ici s~!LI~, afiii qiic: j'craniitie lacoilduitr des feniriies dri palais, et que j'aie un enttetienavec votre ni6.c, qiii, datis l'aliiiciiori oiielle est, ne mariquera pas de riic lhire l~ieri desqucstioris poui tirer de riioi to~t ce quc j'ai vu ctCoritiu (fans niec vojages. ))II dit : et daiis le niornerit T6lEmaq11c sort dehsalle, et i la clarté des toiches il irionte daiisI'appartemeiitmii il avoit accootiiril6 de se conchcr.11 se met au lit, et atteiid le retour de I'aume.Ce prince étoit peine sorti ,.que la sage Phébpe,semblablc fi la cliasic 1)iaiie ct A la belle"V'énus, dcsceiid de son%py\arremei~t siiivie de sesfemmes, qiii Iiii mettent d'alord pres du feu 1111besu siége, fait tout entier d'ivoiie et d'atgcrit ,oitvrage d'lcinelius , tourrielir cClkbre,.qu.i y avoitmiployé tout son art, rt qiii y avoit joiiit uniierclicpied tds-magiiiiiqiie et trks-commode. Ontieiidit des peaux sur ce siGgr, et Pc'tiélope s'y


120 L'ODYSS~E,assii. Les fernri c.5 se ri ilciit d'aboid & desser*:les 1 csics dcx lmiii .iii~ aib, el ii cii~lioi.ici les [Utlajet Ics coiipcsd'oi cl d'aigc5iii. I!'Ile> jetbiciit a teimce cIiii ie>sioii I~UIIS les biasiciset riiiieiit i* la ?la=quariiitc d'iiiitie hois , afiii qu'il ser~it B les cclai.rc,r ei a le3 cli:,uCki..h19laiiili0, la plus insolente des feinrncs (le kreiiic- , voyaul citcoic Vlj sse daris la sallr, l'eiitn.piii p011~. 1:i scco~ide fois, et liii dit : Etiariger,~eux-tii nou5 iiiiporluiier 1oiijoui.s par ta préaewcii rodaiit iii&r~ie pciidarit la iiuit daiis ce palais?.C'eSt doric poiir ol~scrver tout ce qiie l'o~it 1siciiinies ? sors au pliis vile, niisérable que tu es, etcoliiente toi d'aroir niangé ton sofil, ai~iienient.a\ cc cette torclie alluniée je te jetcrai deliors. N ,Ulysse , la iegardaiit avec des yeux eiif!anim&de col&re, lui dit : (( Rlallieureuse, ~iourquoi lii'at.taqiirz-\oi!s toujours avec taiit d':tigreur? ESI-~~paice cjiie jr iie suis plus jeune, que je n'ai quedeni6chaiis liabits , ct (jiie je demande niori paiii drnsla ville? c'est la ~icicescitdqniir'y force; le inorideest rentpli de iiieiidiaris conime nioi, c1ii'elleic'duits daris ce niis6rsble Fiat. J'étois aiitiefoig.GvorisC de la fortiiiir.; j'iiübitois une niaisoii opa..lenie, et jc doiiiioic lib6ialciiieiit B toris Iespaiivr~qui se préseiitoieiit ct (liii avoieiit besoin de monsccours; j'ür-(lis iine foulc d'esclaws , et j'étoirenviioiliit: di: ioute la iii:~giiific


LIPRE XIX.IZ Ih,unfils~n Ogc de tciiir sa place. Ce jeunc princemnoit tous les dbsordres que les femriies corrimethntdaiis ce t~alais, et ii en saura faire la punitionqu'iis nlériteiit. N11 pailoit assez liaut pour &re entendu de PCdlope.Elle appelle cette fcmme, et lui dit :(cInso-Lnte, tout le désordre de votre conduite m'estCI~QII, et je sais I'aKrcux coinplot ou vous &es~itrke ; vous ri'etes descendue que pour m'épier,prce que vous avcz su, et que vons ine I'avcz oiiidice h moi-meme, que je devois veriil- parler 4'cet étranger pour lui dernaiider des riouvelles demw mari, dont l'abscnce me tient daris une alliictioncoiitiiiuelle; la nioit sera le juste chktimetitde votre perfidie. »En aclicvaiit ces mots, elle appelle sa fiddleEurynome h cjui elle avoit commis le soin dc samison : Eiirynonie, lui dit-elle, apportez iciun siége, et coiivi ez-le d7?iiie peau, afin que cetitranger s';.sseye 1)i.E~ de moi , car je veux I'entre-ter~ir, 1)Eurynome al porte promptement le siége, leace pies de la reine, et le couvre d'une pcau.e'ly sse s'6tant assis , la reine lui paile la premiereen ces termes : Etranger, avant toutes choses,diles-nioi , je vous prie , qui vous etes , d'ou vous&es, et qui soiit vos pareris.a Priiicessc, rEpoiidit le prudcnt Ulysse, il n'yt point rl'lyriiriie sur toute l'éteridue de la tcrievine soit lorcé d'admirer votre sagesse; car votregloire vc~le jusqu'aux cieux , et o11 vous regardeavec raisoii comme uii graiitl roi qui, régnaiit surpliisieurs pcuples avec piété , fait fleurir le justice,ct sous Ic sceptre duc~iieles campagnes sontcouvertes de i iclics nioissoiis , les arbi es chargl:~de friiils , les troupeaux fEcorids , la mer feriile ,et les pc~iples t~~ujotirs lieureux; car voilh les ef-2. 11


Scts d'iin goi~~erncriient piciix ri jiiste. F:iiies.Mtoulcs les qucstioiis qiie \. oiis voiitlici.. itiaii iic~deriiaiidcz, jc vous prie, ni in:i n;tis~titic.c, iii nia.p;ij sj ep:t;\i.giiez-nioi u11 souvciiir qiii iiii: ploi@'daiis les douleurs les plus ciuelles. Jc suis acca&vde rriallieiiis, et il est désagi.éablc de ne pom1chez 1tis étrangers quc des 1;iriietiiatioiis et desso&!pirs sur sa niauvaisc Sortuiie. 11 est niGriie lionlc~1de soupirri toujours ; vous vous lassericz enfioo!nies plain~cs: vos kniiiic ni611ie s'eri iiioqueroiq,et nie reproclieroicnt que le vin seroil bivn plrla sourcc de mes larmes que nioii a1liiciion.nI,a sage PénClope lui rEpondit : « Etraqp,les dieiix 0111 détruit toiis les ttvaiiiages dontm'avoieiit favorisée , et ruin4 toute nia beautdbpuis que lesGrecs se sont enibaiqués pour Tnk,et que mon mari les a siiivis. Si ce clier niari mvciioit reprendie la condiiiie de sa maisori e[&ses é ~a~s, ma gloiic eii stroit plus grande, ct c'alh la se~ile leauttl dont uiief'cniiiiedoit se piqoer;Piésciitcnieiit je gcirriis sous le poicls de mon &fliction, si grands miit les maicx qii',il a pln $dieu de rii'erivoyer ; car tous Ics pliis gran$priticcs des ¡les voisines, cornrne de 1)ulicliium;de Santos, de Zacgiitlio, ceux ni6iiie de cmile d'It1iaqiie s'opinihirent h me faiic la conr,@Iiie pounuirent en mai iage nialgi.6 I'aversionpj'ai pour eux ; et en attcridaiit que je me déckils riiii~erit nia mai~on. Voilh ce cl~ii ni'cmpkcl)d'avoir soiii dc nies siiyyliaris et de mes IiAies. Jnue nie nidle pliis mrnie


1,IVRE ITX. 123p'on dici~ m'a iiispiiie poiir me ac.coiirir, c'ejtdem'ritaclit~r ii fiai1.c sur le ni61 iei uii graiid voile ,tt de iciiir ve 1:iiigngr nur poiirsiiivniis :R JCUIICS piiiiccs, (111i rii'avez clioisie poiir l'obd't de vos fCiir de1;iiis la inort dc moii clierEtysse, quclqiic CIIVIC que vous aviet de Iiiteraion hynicri ,;tyt z pn[iciice , ct aGii c~iic toii~ letnvail c~iic j'ni tli,jii lbil iic soit ras pc~lii, atfcridezque j'aie aclicve' ce voile rliic je tlestinep r 1ii sipiil~iirc di1 1ie:i.o~ LaCrte, qunad' lbaselle P;ti.íjiic niir:i tinricli6 le fil de sci jGiiirs ;car je ci aiiidrois (l'hre cu wi6e aiix reproches del$.toutes les ft~iniries (le ln Grcce , si iin prince aussindi~que I.ai;i.ic, ci rliii iitc doit Pt:c si clier,vemitB tic pn~tL: sur le biiclirr satis Ctre couvcrtd'un tl:;ip I~IOI iiinii.e Tiiii de inn niain.n Casi niiisi qiiiircl'l~iii je iir puisplus Cvi~tai ctSi hviiirn , ct jc 11,: lioii\ e:iiicuti cxpédinit;~:,iii, It: reciiler. Toiiq nios parens rnc p,,essentde clioisir iiri 111~ii : inon fils cbt las de ccspi-inci,i qiii le riiiiic~iii. tbL le voi!i cii 35e tlc conrerncrIiii iiiCiiie .:i iiiaido~i. Dliigne Jiipitei. Iiiidonutr 13 süi;cssc ~.écessairc ~ O L la I ~ gouveruer


124 L~ODYSSEE,avec gloire. RIaH \ c


&¡le et tres-dangereiiae. La Leiripete c'toit si vio-.lente . qii'il eiit beaucoiip de pciiie a se sauver.-E~iari.ivaiit 1i Cii~isse il deniaiida d'abord innnfdri Idortiéiiée , avec Icqucl il disoit qu'il dtoit&.par Ics licris de I'aniitii. et de l'liospitalit6 ;mis il y avoit dix oii otize jours que nion fi¿:rekoit parii siir ses vaisse;iux. Je le resus doiic lemifux (jii'il nie fut ~)ossible , et je ii'oubliai rienPUF le bit~ri traiter. Je fis f'oiiriiir aboiidaniineiitp la ville, h tous ceuR de sa suite, le paiii , le;u;n et la viaridc do@ iis avoient besoin. Tous$es Grccs demeurkreiit douzc: joiirs chez moi , rekmpardes vents coiitraircs, car il soullloit unVCUI de nord si violcnt , qci'oii avoil de la peine Biltteiiir incine sur la 1rri.e ferme , et sans doute il&oitexciié par qiielque tlieti eiiiiemi. Le treizikmejoor le veiit toiiil>a, et ils partirent. 11: C'est airisi qu7Uly.;se d*:bitoi t ses fables, en les&iant et les accoiiiinodarit avec des vérités. PéliClope,en les eiiteiidarit , vei'soit des ruisseaux dekrmes; comiiie les riciges,. que le violent Zérea entassiics sur le soriirnet des montagiies,iefondeiit dtis que le verit de niidi rellclie le$mps par ses doiiccs lialeiries , et cette fonte faitdéborder les iiviei e.; ct les ti,ri.eris ; de mhie Pi-&lope, aiiciid,,ie ¡):ir les récits d'Ulyssc, fotidoitbute eri pleiiri, ei rlle pleuroit son niari qai étoitlb devaiit ellc. li'l,ysse, la vogant en cet Ctat,Cioit totclitl de coiiipasaion, ses yeiix étoient ardt9set fixes cciiniue s'ils eusserit é~& de corrie oude fe:, et pour la iiiieux tromper, il eut la force de~etenir ses lai.iiies.Qiiarid Péii41,ipe eiit adouci quelqiie temps ses'@hisiis par res peiirs, ellc reprit la yarole , et&t: ii kiianger, je veux éprouver si vous in'avez'ditlaviri~é, lorsqiie vous m'avez assiiré qiic vorlsrequ Ulysse d;iris votre palais ; diies - nioibonc, je vous prie, q~icls Iiabils il portoit qua~id


126 LyODY SSEE,il arriva chez vous , commerit il dtoit hit et*gens ii avoit sa suite. uu Aprbs iiii si lorig temps qui s'esb c/couli &p11i5 , ripondit Ulysse, il est dit'licile de se soiimnii de ces partictilarités; car il y a deji vingtaw,n6es q~i'il quitta Crkte, et partit pour Troie. Ca ,pcndürit je voos le dirai i peu prhs sclori l'i&. /que je p~iis en avoir coriserv6e. LTlysse6toitv6ta,ce juur- la d'iiii bcau manteau de pourpre tris-fin


dirai conlme il étoit hit; il avoit les 6paiileshautes et :~i~ioriccl(ies, le teirit un peu Lasane et lescheveiir crep6es ; il s'appeloit Eurybate. LTlgsse letraiioit avec bcaiicoup dedistinction , ct lui faisoitplu3 d'lioiitieiir qu'h tous ses autres coinpagiiotis ,patce qu'il trouva en lui uiie Iiumeur coiifornie ihsieiirie, et les memes seritinieiis de justice et depiét6. 1)Ces riiarqiies certaiiles qu'ülysse donnoit k PEneioperciiouvelEicri~ ses regrcts. Apres qu'elie eutsoulagd ses doulciiis par ses lairnes, elle reprit la .parolc , ct dit a ljlysse : « Etranger, jusqu'ici jen'ai eu pour voiis que les seniimcns de coriipas- .sion qu'cxciteiit tous les iiiallieureux, mais pré-aenteiiieiit ccs sentii~eris sout accompagti~ d'es-'time, d'aniitié ct de corisid3ration. Les liabits quevous.vencz de iiie iiépeiridre sorit les rnenies queje doniiai ii mbii clier ljlysse quand il partit ; j'ya~tachai nioi-meriie ccite bclle agrafe. Hélas! je~'aurai jariiais le plaisir de le iecevoir daris soiipalais, cdr la fritale l)(~sliiiée 1'a.eiitrairié B cetteniallieui~cuse Ti oic , doiit le seul iiom rne hit fréniir.» Ces drriiihies t~rirolcs étoierit suivics deplcurs el de sanglots.n Feriiriie du lils de I,aerte, lui dit Ulysse , vi-vcnierit ~ouclii, tic corrompez plus votre beautb ,en pleuraiit toujours votie riiaii. Ce ri'est pas queje bliriic v o1i.e tendiesse; o11 voit tous les joiirsdes Semiiics plciircr leurs rnaris doiit clles ont eudes eiil'riiis , 1.t iefuscr d'elrc consolies. Comn~eritne plciii.eriei.-yoiis poirit un niari te1 qii'lilysse ,(ILI~ resserriLloit aux dieux imriiorlels:~ Mais suspeiidczu11 1ic3u votre douleiii, ct dcoutez ce quej'ai i \ oiis dire, je iie vous troiiil~erai point , etje ~oits dirai c~.riairierrieii~ la vtirité. J'ai o~ii parlerclii rc:~oiii d'Lljsse, et oii rii'a assuré qii'ilcloit 111ciii de vie 1)il.s d'ici (Iaiis le fertile paysdes Tlieri)rotici~s, et ~ii'il yolis appoxtoit quan-


128 J~~OIISSSEE, iti16 de iicliesscs q~ii .wii~ tl(as 11rL;seiis c~ii'il as '~us des pi iiices ct des peiiples. 11 a pe1.11~ dam 4iiaufi.ace soii rüisstaii et tous SYS c%irrilia;;lioaapariüiit de l'ile de 'i'iiii;ict ic ; cai il ÍI üitiri irlui la col¿.i.e de Jupiter et ccl'e di1 S.,lcil, uloicrit le ieiivoJer s;iiri ct s ~ danso fpatrie, ap&s I'avoir gaidb :issez loiig-tcnips, m& 'ii a 1i;piivé qu'il 6toit pliis utile d'aller fiire eccore pliisicurs coiiises Ijoiir atiiasser de grao&bieiis ; c:ir de ~ous les hoiiiriics du niotide, Ulymest celui qui a le plus d'adiesse et d'iridustrie~persoiiiie iie peut lui rieii disl)iitei siir cela. Voilice que I'liidoii , roi des 'Tliebpioticiis , in'a dit dcsa pi opie bouclie ; bien pl~is,SLIJJ! les Iibljoiis, clile le vni*.;c:iu qui de\oii kraiiicnei et Ics r;riiieiii,s poiir le coiidiiiie ltoientprcts. J1aui.ois bien voiilii I'aiteiitii.c ; riiais je partic;e preriiier poui profitei de I'occiisioii d'uivaisscau de TJiesl>rotie qui iüisoit voilc ~ioiir Delicliiiim. Avant moii détiart il nie riiontra touie)les ricliesses qu'Ulysse avoit dcjit ünia,scmes; elle#soiit si aratides, (lu'clles suí'fiioierit h ~iouri'ir unefaniille eiitiEre l~ciidarit dix g&ii :r~iioris; el ilmedit qu'il crttnit allé a Dodorie poiir iritcrroger 1;cliCiic, ~~iiraculeux de Jupiter , el apprciidre parsoii oracle comnlt3nt il devoit reioiirrier dalis srpatrie aprks urie si lorigiie abieiice; s'il y rctoutynciioit h dFcouvcrt , et sans se faire corinoili-e. JCpiiis doric voiis a.;surer q~i'ii est vivant , qu'il mseia [las encore Joiig-!t%inps Flctigrié de ses amis,et que vouo le vcircz lilutbl que vous. iie pensez;il iii'a jui 6 , tn fe


LIVRE XIX.dce que je vous dis, je vais vous le confirmerrssrineiil : Je jure par Jupiter, quis~rpasse tousEautres dieur en bonió ct en puissaiice , je jurepl le foyer dlL?lysse, oil je me suis refugié, que!out ce qiie je dis aura son accomplissemeiit , etqu'ulysze reviendra dans cettc mCiiie aiiiiée ; oui,il reviendra i< la fin d'un moi~ ou au comnieiice-mt de l'autre. Acr Dieuveiiille que ce bonheiir m'arrive comme~ous me le prornctiez, r6pondit la sage Pétiélope.8i cela eht , voiis rccevrcz de moi des pr(:seiis quirous feioiit regardcr avec ciicie. Rlais si j'eri croisks presseiitinieris de niou corur, moti clier Ulyssemereviciidra poiiit cliez lui, et persoiitie ile YOLISdounera les Inoyens de retourner daiis votre patrie,car ceux qui gouverneiit rlans ma n~aison rietorit pas coinrne Ulysse; ils ne se piquent pas debien recevoir iios lio~es, et de leur fo~iriiir les secoursdoritils oiit besoiti. « En m&me temps adressantla parole ses femmcs, cllc leiir dit : (( .4llezkver les pieds B cet gtranger, et dresscz - liii unbou lil avec de borines peaux ct de bonnes couvertures,afiii que, couclié bien cliaudement , ilitteiide le le\er de 1'Aurore. Demain, d&s qu'ilcela Ic\.é, VOLIS le baigiicrez ct le parfunierez d'rs-Eirces, afiii qii'il dliie avcc Télémaque. Celiii qiiilemaltraitcia , ou qiii liii fera la moiiid:.e peine,quclque siijet qu'il croie en avoir, et qiieiqile irrit6iTi


dorcté et de crii:iiit4, doiveiit s'acirircr que Mi::oiide les cliai,ge d'impiécatioiis peiidaiit lcurvhet Ics niaiidit api-bs leiir niort; au Jieii que ce?qui oiit del'liuniaiiité , clc la boiité, giii iio perdedjamais I'occasioti de faire toii t le I~ieti c!u'ils pen.vcnt, sotit shrs qiie leur gloii,e est itipaiidiie das, ,tout I'uriivers par les lioics c~ii'ils oiit bici1 tiaités,et qiie toiit le iiioiide les conibic de b61ic'dictiowet Je lounnges. )I(i Géiiéieuseprincesse,réponclIeprud~iit I'l~qj'ai ienoricti aux liabits niagnifiqiies et aiix bonjlits depuis le joiir que j'ai cpitt6 les riioiitogmde C:iL:ie poiir-m'eiiibarquer. Jc couclici~ai coiiimj'ai fait jiisclii'ici. Jc suis accoutuiii6 ii couclier SIEPla dure et h passer les nuits eiitikres süiis dormir,N'ordorinez poiut qu'on iiie lavc Ivs pirds;,jcnesouí7i-irai poirit qu'aucune des femnies cjui oiitl'lionneur de vous servir, approclie de inoi et metouclie, B moiiis qu'il ii'y cii ail qiielqu'uiie defort Agcie, dorit la ssgcsse soit coiiriiie, et B qui legratid ige ait appris de combieii d'eririuis et deriiaox notre vie est traversée; pourcelle-lii je n'em~dcherai point qu'e1:e nie lave les pieds.Pénelope charmhe lui répondit : « Mon iibte,de tous les amis que nous avons daiis les p~ysCloignek, et qui soiit venus daiis mon palais, il~i'y en a point qui aieiit marqué dani lciirs di*cours el dans lcurs actioiis, taiit de vcrtii el laiitdc sagesw. J1:li aiipiks de moi une 1'eriiii:r Sa:tO.gc:e, dont je coniiuis la piiidciice et la f;d(:!iti,qitia ~ioiirriet élevé cc mallierireiix priricc, I'ii!.l;;ueobjet de mon amoui.#t qui le rcyut ciitie scB+ I,i.;asquxi(1 sa nibe le mit au inoiidc ; ce 5ei.a r,l!c i;uivoiis lavera les pictls, cliroii~ir'clli. ti'iiit pir*quepliis (~u'un SOII~~!~ (ic viv. n 1':ii rii!:riie itaiii!~> 1.11~l'~l>;,cla, et lui dit : cr Eiirycli'i', a1:c.z I:i; ei lrsl)ie(Is dc cet ~:ii.arigc%r qiii 1laroit dc, riiFiiie iigt~ iiiipYo1i.e clici piiiicc; je iii'iiiiai;iiic (1u'6Iy~sw>t 1:;;:


LlT'RE XIX. 131h e Irii ct daris iiii état aussi 11iio~ñ1,lc; car leshinnies daris la niiabie vieillisseiit tib; proiiiptemt.>):. Aces mots, Eiirycle'e met scs mains devaiit so11' *e, foiid en larrncs, et d'urie voix eiitiecoupdesaiiglots, elle s'Ccrie : Ah ! ~iallieureiiie !eest votre absctice , iiioii clier fils , mon clier&lisse, qui cause toii. nies cliagrins : voiis &esdouc I'objet de la liaiiie de Jupitei avec toiite8at:e piEt6; cai. j:iniais priiice ii'a ol1ei.t h ce Dieu¡aet de sacriíices, ni des hécatoinbes si paifaites*si bicti clioisies que vous en avez hit briiler surraiitels, le priant tous les jours de vous iiiretveuir a uiie Iieurciise \. ieillesse , de vous donriereoiisolation d7¿lever votre fils, et de le niettrecn Gtat de bien gouveriier ses peuples: Mais Jupi-.ter, sourd h vos prikres, vous a reiusc de vousmmciicr cliez vous. Peiil-elre, coritinria-t-ellc , ente touiiiai~t dii c&tC de I'Etraiiger, que clicz leoiiuces ou iiioii clier Ulysse a clic*rclié un asile ,L ft:niiiie dii palais I'oiit iii,iilté , conime ceshtsoleiitos qiii soiit ici vous itisulteiit. C'estmas doute porir iie pai rous coiiliiiettie etvous exposer cricore ii lcurs insultes et h 1cui.s iiijoresgrossi&res,que vous ri'avc~ pas voulu cla'ellesrous lavasserit Ics pieds, et que la sage P6nClopern'a clinigfe de cet eiiiploi ; je I'accepte de toutmoii c~irui.. Je rn'eii accjuittei.ai Ic niieux qo'il niesera possible pour obc'ir j. ma maitresse et aussipour I'aiiioiii dc vous ; car je vous avoiie qiie inoiiCoPur tress;tillit aii-dedaiis de rnoi, et qiie je seiisdecruels agiiniiotis, doiit vous allcz coiirioitie lacause. Noiis a\ oiis vu arriver daiis ce palais plu-ieurs étiarigers pcrséciilés par 1:) fortuiie , mais jen'eri si j;iiiiais vu un clui resseniblit ?i Ulysseconinic \,*LIS 1ui ressetiilicz ; c'est sa taille, sa voix,toiite sa dCiiiai clie. uUIj~se alarmé de ce soup5on d'Euryclée , lui


132 L'ODYSSEE,répondit : (4 Vous avez raisoii, car il est vraipPioiis ceux qui nous ont vus Uiyssc et nioi, aété frappés comme vous de cette ressemblance. iEiiryclée prit en meme temps un vaissean Qs ,cuivre; elle versa d'ahord quantité d'eau fr&&oii eile mela erisuite de l'eau bouillante. Ulgmctoil assis pr&s du foyer, et il tournoit adroiie.~iier~t le dos A la lumiere ; cay il Jiii \ int tout d ' ~coiip dans l'espril que cette bonrie femme, en 14laraiit les pieds , pourroit apercevoir une cicat~iaqii'il avoit au-dessus du genou, et qiie cela acha1 eroit de le faire reconrioitre. Cette bontie femmcommttiiqa donc B lui laver les pieds , et wssitbelle recoiinut cette cicatrice, qui lui rcstoitblessore rluelui avoit faite iiii sanglier sur le-Yarnasse , oii il Etoit alle cliasser aulrefois am1' les fils d'A i~tolycuson a'ieul materncl , pere d'Abticlée sa nihe, priiice qui surpassoit toiis ceux &5011 temps eii pruderice et en adresse pour cacl*ses desseins et pour surprendrc ses e-nnemis, etegbonrie Soi pour gardcr religieuscnieiit sa parole,&rie violer janiais ses sermeiis. Mercure lui avoitdonné ces deux grandes qualiiCs, parce qir'bntoI,ycus avoil pour lai Linc dérolion particuliere, ac~u'iloI'i'roitous les jonrs sur ses autelsdes agiimet des chhvres ; c'est pourquoi ce dieii l'accompgrioit toujours et lui (lonnoit des marques de epiotection en toutesrencontres. Un jour ce prinaarriva Itliaque, dans le tenlps que sa fille venohd'accouclier d'uii fils. KiiryclEe prit cet enfant,le mit sur les genoux de son aieiil comnie il acbvoit de souper, et lui dit : « A~i~olycus, voy@tpel iiom voiis voulez doniier ii l'eiifaiit de la reinevotre fille; c'est un fils que les dieux ont accoi*a VOS ~WUX. )>Autolyciis r4poridit : Qiie mon gericlic etmifille liii dorineiit le nom (lile je vais dirc. J'aieQsutrefois la terreiir de rncs eiirieiuis jusqu'aor


LIVllE XIX. 133h t s de la terrs; qii'on tire de la le nom de cettttfatil, qii'on I'appelle 'U lysse , c'est -a-~lii c leteirible. Qiiaiid il sera gi.aiid et qu'il vieridia k ladnaison mateiiielle siir le Parnasse, ou j'ai degrandes pos essions, je lui en doiiiierai uiie paitie,et je le ieii.re iai bien coiiterit. nDAS qu'kilysse ftit sorti de l'enfaiice, il alla cliezíou graitd-pere pour reccvoir ces beaux pi.Cseris,qu'il lui a'voit prornis. Autolycus et ses erifaris lerecurent avec toiites les niarques de teridressf:, et.m grand'niere Arriphitliée , I'enibrassai~t Ctioi~ement,ne pouvoit se lasser de le baiser. Aprh lesremieres cnresses, Autol~cus ordoiina b ses en-F aiis de préparer le soupei. 11s font doiic venir uiitaureaii de cinc[ ans, ils le depouillcnt , lt. prtiparent,le nletteiit en quartiers, en garrri ,seritplusieurs broches, le fotit r8tir el servimt lesportions : on se mct A ~able, o11 dcnic~iii.e jusqu'aucoucherdu holeil. Ei (luaiid la iruit est veniie,ehacun va se couclier et jouir des paisibles don6du sommeil.Le lendemaiii , des que l'aurore eiit annoncé lejour, les fils d'Autol~cus, qui avoicnt tout disposgpour doriner8Ulysse le divertissetiierit de la chassedu saiiglier, le ont prendie; ils paitent etiserni>ieavec leiirs cliiens et leiirs veneurs, et \ont sur lePartiasse, qui est couvert d'une grande foret. 11straverserit bientbt les sowmets de cetie montagrie;le soleii sortant du paisible seiri de l'Océ:~n, comnizticoita iépandre ses rayons sur la plaine. 1,ecvetieurs descendeiit daiis une valiée, les cfiiensmaiclient devarit eiix sur la pistc du sanglicr. L,esprir:ces sitivrrit , et C1,ysse est des pieniiers h laqueue des cltieiis, tciinnt 1 la niain uiic loiigiiepique. Lc sal gliei Cioit dnris un Sor1 si iipais, queni les beiits i,i la pluie, ni lc soleil m6iiic iic poiivoirnile penétrer ; la bdie étoit cacli6e sous qiiantitéde frwilles ct de Iratiches eutielacées: 1e:hruit?. 1'2


Y 34L~ODYSSEE,des cliiens et des cliassears qui s'apl>rochoientpowle I;iiicer, ]'excita; il quitte soti foit , va ii leurrencaiitre les soies liérissCcs, jctarit le feu par layeux , et slarrSte k leur vuc; Ulysse , la picluej,j:i riiüiri, va sur liii poui avoir I'lionr~eur de iel~lerscr le preiiiier ; niais le saiiglier le ~r&\ ient, ettl'uiic de ses défcnses il lui lait une 1ai.g~ blessuieaic dt.ahus dii genou, en le fi.;ippaiit dc &té; lie~i.cii~sciiien~ la dent rneiii tiiEre rie I~¿iiEtral~asjusc~u'~1'0s : Ul.,sse saiis s'étonuer, lui porte un brandcoup dc pique h l'é~iaiile dioitc et le pace de paiteii pai t ; cet enorme saiiglicr toinbc ct expire surle cliamp. Les princes le I'orit enipo: ter, et dansle nioment ils barident la pl;tie d'Ulyssc, et pardes pai.oies eiichantées ils arretciit Ic satis, ct s'enretourrieiit dans le palais de leui pkre. I)fs qu'Ulyssefut gu¿ri, Autolycus et ses GIS, cliaimésd9avoir vu ces triarqiies de soii colirnge, le coiiiblentde niaqnifiques présens, et le renroieiit i Iiliaqiie,oii I.akrte et Anticl6e avoierit giaiide ir~ipatiericed(: le revoir. Soii ictoiii les coiiiLla de joic. 11s lui61.e11t i;ico>iicr sor1 vojagc, et lui dciiiandkrentdes iiouvellcs (le sa blessuie. 11 leui fit le clitaiide tout ce qui s'Ctoit passd, et s'eteuc3it particu-Iibrenient sur lacliasse durnont Parriasse ouil avoit416 blessé.La bonne Xu~yclée, toiichaiit arec ses inains lacicatrice de cetie plaie, la rccorinut aiissitAt, etf, appCe de cettc averiture, ct Iiurs d'cllc-riiCmc ,clle Iaisra aller le janibe cpi'elle tenait , et quitouiba dans l'eüu si uud;~ineiit, qiic le vaisst~aii firtrcriveis4 et l'eau rdparidiie. Eii rii6iiie teiiips elle.se~itit dans son cmui iin rriFlarige de doiileur et dejoie; ses ,yeux fur,t.nt Laigiic:s de pleiirs et sa voi~.arietc'e. Eiifin, füisatit eíioit sur c~lle-rr12nie, et lui,por~ari~ la main au nicriton, elle lui dit : (1 Ah!.riioii chei fi ls , voiio &les Ulyssc , et je ne vous aiiecuiiiiu r~u'ai)iBs avoir touché cettc cicatrice ! B


LlVRE XIX. 135ffiprononcant ces niots elle regardoit Pénélope,: pi lui ariiioiicer que son cher mari étoit dcvaiitNSYCUX. Mais elle iie peul attirer ses iegards ni; con atteritioii, car outrc que Winerve avoit disalrait I'esprit de cetie priiicesse, et la tenoit appli-TI& h d'autres objets , Ulysse , se jetatit tout d'un1 muq sur elle, l~ii niit uiie rnain sur la bouclie, etB de 1 auire il la tira h lui, et lui dit : Ma &&re/ ionrcice , voulez YOUS me perdre , vous qui ni7arez, rllaité ;'Jc suis revenu dans mon palais aprks avoirS roufcrt pcridatit viiigt aiinées de maux iiifinis.Piis puijc~ue vous iii'avez recoiinu, et que lestoupcoiis que quelqu'uii des dieiix vous a inspirésion; ch;it~gds eii certitiidc, n'eii ditev rieti , de peurpne .qiiel(lu'uii ne vous entende dans ce palais ;ar jc piiis vous ussiiier que, toute nia nourricee vuus Ctcs, si voiis me découvrez., et que dieurrc ioiiiber sous mes coups les pouisuivans, jesevoiis Cpargnerai poiiii le jour que je punirai cemalheiiiciiscs fe~iiiiic~s, qiii ont coriimis tant dedésoidie (l:ins iiin rtiaisori. »La 1)rudente Eiii.-yclt:e Iiii r&pond : u Ah! monther fils, .quelle pai,ole \'eric.z-voiis de me dirc?Ne coiiiioissez-vo~is ras ma fiddité et nia coitstance?Je pardcrai voire Eecret, ei je serai aussi'impdnCtrable que la dure pierre et que le fer. .le~ous pioiiiets nieme qiie si dieu vous donne laoictoire sur ces irisolens, je vous nommerai touiesles femriiei d~a palais qui méritcnt chhtiment pouravoir dCsliorioré votre maison , et celles dont l'attsclierneii~pour la reiiie et pour vous est digne dert!compeiise. nu 11 ii'est pas nécessaire ,- ma chbre nourrice ,que voiis ine les noiiirniez, dit le prudent Ulysse,je lescoriiioi^tiüi bien saiii voiis , ct je serai inhrniéde toute lerir coritiiiite. (;:trd(,z seulcnictit le silente,et I:I~SSPZ &tire l


136 L'ODYSSEE,a:lcr chercher d'autic: eaii , la prcmil.re ayant &rtipai,iiiit-. Aprks qu'elle cil~ acltovc: de Itirer Inpieds ci'Cllys>e, ei clu'clle les eut froiir.~ ei parfa.niés ayec des essciice~ , il apprcclia sor1 sil-gedefeii pour sc cliaullei , ri avcc ses virux liaillons ilcaclia le micirr qu'il piil la cicatrice qui l'avoitdéjh fait recoriiioi~ie. 4101s l't~iic~lope s'appro.cliant , 11ii dit : « Etiaiiger , je ric \ro~i~ demandeplus qu'uri iiiomertt d'ei~t~ciieii , car voili bientbtI'lieiii~c d'al lrr se couchcr, poui. ccux qiic I ~ Ncha-Sgiins ii'cmp&client pas de goiiter les douceurs dasoilinieil. Poiir moi, Dieu ni':t ploiigr'c dansuii deuilqoi ti'a point de fin; car le jour je n'ai d'autrecorisolatictri que de g4mir et de nic plnindre , entravaillarit et eii preiiant garde aii tra! ail de mesferrimes. Et quand la nuit csi vc-iiue, ct que toiit lemoride jouil du repos, nioi seiilc je vcille dan,mon lit , et toiitec mes incIiiictiides se rdveillantavec plus de vivacite, nilempl.clicrit de f'ei-mer hpaupiixe. Conime la plairiiive Pilom~lc fille del'andare, toujours cacliée eritre les brnriclies et lesfeiiilles des aibres dhs que le priritemps est ven4hit eiitcridre sa voix, et pleure son cher Ityleqii'clle a tu& par iiiie cruelle mfprise, et daos se#plairltes coriiiiiiielles, elle varie ses tristes accens;nioi de nknie je pleure sans cesse , et mon espritest agité de dilferens pensers. .Te rie sais Ie partique jc dois prendre; dois-je, toiijoiirs &re fidileaiix cendres de mon mari, et, iespeciaiit la renommée, derneiirer aupres de mon fils poui avoir soinde ses aftaires, et liii aider h gouverriei scs Ciats?o11 (lois-je choisir pour mon mar¡ c1.18.i d't.iiiie lapoursiiivaris qui me paioitia le pliic digne de mi,et quime fer-a lcs 1)lus graiids a\aritagcs? Pendaatque mori fils a ét,: eiilarit et cp'il a eii liesoin denloii sccoui s , je ii'ai pu rii di1 lc c~iiitier , ni peiisera iin second iiiariage. Mais prL:cciitciiieiit qu'il esttiomiiie fiiit , il es1 Sorct: de souliaiter Jui-mkme


-. LIVRE XIX. "7,ve je sorte de sa rnaiqoii , oii tuut est en proie"ces poursuivaiis qui le iuincrit. Mais écoiitez, je'VOUS pric., un soiigc que j'ai fait la nuit dernihre ,pudaii~ qu'uti mometit de soiiimeit susperidoitniesleiinuis, et ticliez de riie l'expliquer. J'ai daiis nia.base-coiir vingt oisoris domesiiqiies queje nourris>ct qne j'airne it voir. 11 ni'a seniblé qu'un graiid@le eit venu di1 somnict de la montagne voisine-fondresur ces oisons , leur a rompu le cou , et presantaussitot son vol, il disparut daris les nues.J'ai vu oies oisons étendus les uns sur les autres ,$e me suis misc B pletiiei ct h lamenter. Toutes lesfemmes d'lthaqrie sotit venues pour me consolerdans nia doilleur. Eri mtine tenlps j'ai vu ce mCmehgle revenir; il s'est pos6 sur un des créiiaux de*la niitraillt., et avec iiiie voix articiilée, comme'celle d'iiri Iiomnie, il ni'a dit, pour mettre finmesregcets : Fille dti c;li.l>re Icarius , pFcnez courage, ce ii'est pas ici un vain songe , mais un songevrai et qui aiira soti accomplissemeut. Ces oisoiis,,cesoat les poursiiivans, et rnoi rfui vo~is ai paiii'un aiglc, je siiis votre mari, qui viens vous d6limerer les piinir. A ces rnots nion somnieil s'cstdissi1)b.e~ touie trenlblante eiirore , j'ai d'nbordCté voii si rries oisons dtoient vivans, ct j'ai vaqo'ils inriigeoierit ff leur orditiaire. 1)(i í;rdrirlc ieiiie , reprit ulyssc , vous avez la véritahlccuplicatioii de ce songe, il est impossil>lede I'eupliqiier aritreinetit. Ulysse lui-meme voiisI'a expliqué, ct voiis a dit ce qu'il va exc'cuter.'Ten doutez pui?lt, Iü niort pend sur la tetc despoursuivans , et aiiciin d'eux ne pourra se dérobcrAsa mallieurciise dcstiiitir-. D(( Mais mon libtc , (lit la sage PGnélope , j'ai' bnjours oiii dire qiic lcs songcs sorit diificiles iitstendre, qii'on a tle la peine a percer leiir obscu-'rité, ct que I'evciiiciii


138 LIODYSSEE,a deux portes de6 SOII~~S ; l'uiie e5t de comI'auiic dli\ oii e ; ccbux qui viciiiicrit par la pd'ivoii e , ce sont lcs sorigcBs irompciirs, quiattcridic (les clioses qui ii'arri\,cnt janiais: cic&qui rie ti-oinpcrit poiiit et qui soiit vérirables,sor+les soriges qui \ieriiieiit par la porte de cor&II&s je ii'ose me ilat~er que le niicri , cliii pard\lsi mysteiieux, soit veiiu par ccite deiriiere portkfQii'il seroit agréablc pour nioi ct pour moii filsiid'ai eiicore uiie chose B rous diie , jc voiis prie 2'~'faire attcntion. Le jour de deiiiaiii est le niallrc@~rcur jour qui va iii'arracliei dii palais d'Ulysse4je vais proposcr un conibat doiit je seiai le prix,Mon cht-r maii avoit diessi. itrie lice, ni1 il BY*dicposé d'cspncc en espace douze piliers chacw:avec sa potcnce ; h cliaqiie poteiice ii peiidoit u*I~agiic, et prenaiit son arc et scs tli.clies, el se teinarit B iiiie assez grnride disiatice, il s'cxeic,oit i.tii.er, et avec uiic justesse adiniiable il Saisoii pa+ser ces fldclies daris les bagiics saris les toucher,Voilh lc conibai que je rais piol~oser aux poiir.siii\aris. CeIui qiii se seivira le niieiix de I'erc$1 1) ssc, et qiii fera passer Ics flbclics (laris le6bngi!;.s (le ces douze piliers, ni'eniriieric~a aveclui ; ei. poiir le siiivie je cliiitteiai ce palais si riche,oii je suis veiiiie dhs m3 preriii6i.e jeunebsc, et dontje tie rerdrai jariiais le souveiiir , noii 1)~s iii6medüns nies songes. n1IIy~se , tileiri d'admiration pour la priideneede Pc'néloppe , lui répoiidit : a Pi-iriccsse, rie dif.firez pas plus loiig-tismps dc l~rof!o~er ce coiiibar;cai je vous assurc que zous \ eiicz plut0t LlYssede ieioiir qiic ioiis iic \-cii.ez ces po~~isili\ans SIservir de l'ai-c d'Ulyssc., vi Iiliie passer lcurs fli.chelaii tiavers de toiis ccs :i~iiic;iiix.»u Si ~oiis voulicz coiiiiiiucr ccitc conversrtioa,repariit P


LIVRE XIX. 139iln'esl pas jiisic de voiis enipl.cher de dormir ; lesdinix oiit reclt; la vie dci liommes ; ils ont fait lejour pour le travail, et la riuit pour le iepos. lem'eri retfiiirrie dans nioii appariemetit, t l je vaisme couclicr daiis ce triste lit , téinoin de nics doii-S, el qiie je iioie toutes les iiiiits de meslaimesrr; ois le joiir fatal qi~'~]ysse partit pour cctlc~allieiireuse Troie , do111 je rie saurois proiioncerle iiom saiie Iioiieur. Ei pour vous , puisque vous~oulez coiiclier d:~iis celte salle, vous coucherez Aterre sur des peaux , o11 vous vous ferez dresscr unlit. rEn finissant ces mots, elle le quitte, et montehns son macriific(utr appartcment suivie de sesfemmes. Des qo'elle y fut entr6e, ses larmes recomnienceierit, elle se mit B pleurer son clier Ulpcse ;enfin Illinerve lui envoya un dciix rommeil qmifernia ses paupibres.


LlVRE VINGTI~-ARGUMEWT.1"I"L"S.ULyrsE se cnucha dans le vet~ijliile siir tirieppmde berif qui n'avoit poirit ét6 ~ii.c:part!e, ct qu'ileouvrit de plusieurs peaux de ~iioutoris; car lesfestiiis et les sacrifices coiitiriuels (lile faisoient lespoursuivaiis, eii fournissoient eii riboridaiice. Quandil fut couclié, Eurynome étcridit siir Iiii une couverturepour le garantir du froid. Le somnieil ncferrna pourtant pas ses paiipibres ; il pensoit tou.jours aux moyens doiit il poiirroit se servir pourse venger de ses enneinis. Cepcndant les fcn~mesde Piriélope ? qui se i'acilitoicri~ les uiies aux autresles occasioiis dc rire et de se divertir, sorieotd; I'a?pirtecii:iit de la reiit* [loar aller au ren.


LIVRE XX. 141bvous ordinaire qulelIes avoient avec les pour-+vans. La vuc de ce dc'sordie cxciia la co1i.i.eflljsse ; il délibbra d'abord Jaris soii cmur s'ilb puniroit siir I'lieiire , ou s'il les lai~seroitWislaire leur passioii criniinelle pour 1:i der-&re fois. Son cmur iiigissoit au- dedaris defai, conime uii lioii rugit autour d'uiie beige-)?e ou il ne sauroit entrer. Tel étoit le rugismntd'U1ysse sur cette prostitution ho!rillep'il dQcsic)it rt qu'il iie pouvoit ernp&cher. Mais#&u, se fr:tppaiit la poitririe, il tanqa soti ceur., ctbi dit : u Siipporte encore cct affroiit; tu as supportédes cliost.s plus terribles. Lorsquc I'épouflaniableCyclope dévoroit mes compagtions, tup s la force de souteiiir ceite Iiorreur sans foihse, jusrju'h ce que ta prudence t'eut fail sortir&la careriie oU tu n'atteudois plus que la mort. S' C'est ainsi qu'ulysse taiic,n son cceur; et sonmur soumis demeura yaisible et retirit son Asnntimeut.Rlais pour lui, il n'étoit pas uii seulmament daiis urie meme situatiori. Comme unbomme qui fait r0tii u11 veritre dericlime remplide graiase et de sang , le tourrie snns cesse sur unpaod feu daus l'impatience qu'il soit r6ti poiir#en rassasier; de m6me Ulysse se tournoit de&té et d'üiitre dar15 son lit , pensant comment il?ourroit faire tonilcr les poursuivans sous sescoups et se rassasier de leur saiig, se voyaiit seul,centre uii si grand nombre.'Cotnme il (Ctoit daiis ces agitations, Minerve9esceiidit (les cieiix sous 121 figure d'une femrne ,~eplala sur sn tCte, ct lui dit : u O le plirg malkeureuxdes Iioriiines ! p~iiirr~iioi passez-voiis ainaila nuit saiis duriiiir? Voiis voiis retroiivez dniis7oti.e niniioii ; v0ti.e ft~iiimest fitli.le, ct vous avczon6b tel, qii'il n'y a poiiit de pEre qui ne vou-1i1t que son fils Iiii rcssernblit.'t Je rndiitc vos rcy)roches, grandeMinerve, ré-


t 42L'ODYSSÉE,pondit Ulpsse, mais je suis daiis une ctütioii; je pciisc toujours comnierit je pourriiitoiiibcr les po~irsuivaiis sous nies couseul , et ils soiit en graricl tioinbre , et tsenible saiis jamais se quittcr. Je pensune autre cliose, clui est iiieine plus ireii cas cgiie, par le secours dc Jiipitervbtre, je vierine ti bout de iant d'eiipourqi-je me retirer pour nic iiieldi1 ressentimcnt de tant dc peuples ,queront pas de venir sur moi les armepour vetiger leurs princes? Soulagez-moi ddétressc, je vous en conjure. »Homme trop incrédule et trop dMincrve , on voit tous les jours desvre le conseil de leurs amis, qui sont homrna'comme eux , ct qui souvent meme leur soiit iiiqrieurs en prudcricc. et moi je siiis une déesse qni'vof~s aimc , qui vous proihgc , et qiii vous assir~q:dans tous ros travanx. Je vous declare que si n eavions la devaiit iious en bataille cinc!iiante b 'tailloris d'eiii~mis , avec moi vous iernporteri*,.'ais6nieiit la vicioire, et vous emmeneriez toa,ICLITS tr~~il)eatix. Rassurez-vous done , et laisscz id ,soiiiirieil feriner vos paupieres; ii est triste da',passei toiite la niiit saris dormir. Riciitbt VOII'sortirez dc tous les mallieiirs qui vous accab1ent.ren fiiiissaiit ces mots , la dcesse versa sur ses pus ,uti doux sommcil qiii calma ses cliagrins, repritson vol vers I'Olympe, et Ulyssc (lormit traa-'quillrment et saris aiicune inc1uiCtiiclc.Mais IU sage Pénélope s'étaiit réveill(:e, se rema5 plziirer daiis son lit , rt lor~qri'elle fut rassasibde gimissenieiis et de l;irmes, elle se leva, et #abordclle ndi.essa ceite piii:ie 5 Ja clinsie Diane:« V6iierable dCepse, fille de Jiipircr, d(:cocliezsurn~oi toiit ~)rCsciiieiiient iinc de vos fliiciies mor.trlles, o11 ]iermcLlcz q~'~iievioiciile teiiiptke vicunc


LlVRE XX. 143hnlcver, et que, m'eiiiportant au milicii des ,&,elle aille nie jeier daris Ics flots de 1'Occ:aii ,mnie les lenil)&tes enlevkient autiefvis Ic, IillesfbPaudaie car aprb que les dieur les eiiiciit hitt?@elines, cii tuaiit leur pbre et leur nihre, c?licsWierent dans la niaison paieinellc; la dcicsse V6-*eut soiri de les iiourrir de lait, de miel et dee; Junoii leur doiiria cri paiiage la bt>aiitL: et la%ese au - dessiis de touies Ics fernmes de le rP, lenips; niane leur fii prCscnt de la belle iaille, et, finerveles iiistruisit h faiie toutes sortes de beaux,BNngi. ; et quaiid clles 1'ui.ciit en $ge d7Cti,e iiia-, Úhs,Vliius alla sur le tiaut Olj-nit)e prier Jupi-'*.de fixer le jour dc 1e~ii.s iioce~ , et de leur donhwrdes iiiaris; car c'cs~ Jupitcr qui iegle le sortiphoniiiies , el qiii les iciid hcuicux ou riiallieu-'m. Ceperidnii~ les IIarpics enlcvhreiit ces prin-?$es, ct les 1ivri:rerit aux furies. Que la ni9iiie.nentiiie ni'airive. C)iic les dicux, it:rlioiris de nioiideoesfiir, pernieiteiit aiix Iiarpics de ~n'rlilc\ cr,a que L)i:tne iii'erivoic iiiie niort soudairie , afirij'aille rcjoiiidre nioii clier U13 sse daiis le sépr1116me des t¿ri&brcs ct de l'liori~ciii; yiic je neWpas r6duite i füiic la joic


1 44 L'ODYSSEE,expiiiner, car j'étois persuadee que ce n'éioitu11 sorige, niais utie r6aliié. »Com~iie clle aclievoit ces niots, 1'-4uroi.e. surtrhiied'or, vii,t aiinoticci. 1. Iuiiiicre aux 110-Utysse enteiidit la voix de I.eiielope qui fonddeii larnies ; d'alord il lui vint daiii l'esprii quekreiiie pouvoit l'avoir reconriu, ct c~u'elleprt!te a soriir de sou appaitenicrit pour le ve&twuver. C'esi pourquoi ,pliaiit aussit6t la couver.tore et les peaux de brebis , sur le~quellesil ay


LlVIlE SX.r43'&tr les dieux, slEci.ia-t-clle , ro:is nnus avez f.&eiileiidi.e le l>iiiil Cclniaiii tic \ olic loiiiierrc surkvastc 013-riipc , el 1,: ciel cal saiis iiuagz.;. Sansdoate que ~ o~is crivoyez A quel


liii , comme iin mallieurciix qite les


1:LIVRE XX. 1 .'{ 7Coriirnc ils s'intre~ciioicnt airisi , on voil arri-Ir Iici ger \lc!laiiiliius, qui aliieiioit les clik-1 ples p1ti.i giasses de sa bergerie poui le repasida POU~.~~I~\.RLIS; il avoit a\cc lui deux autresbcrgers; ila Iibreiit les clibvres soiis le porticlire ,( ~Rlt;laiitliiiis,;~dies arit irisolciiiriieiit la parolc hi blysse : e Quoi , liii dit-il , te voila eiicore B i~n-Ifiertuiicr ccs priiicesi' rie VCUX-tu donc pas sortir( Lcette riiaisori ? Jc vois bien que ttb~~-so~isiepareroiis poiiit avaiit qiic d'avoir. éprouvd laforcc (le nos bias. 11 est ridicule que tu sois tou-I jouts a cclte porte. 11 .v a aujuurd'liui tant d'au-@ iables oii tii peur aller mcndier. 1) Ulysse riedrigna pas lui rc!potidrc ; il btailla 1s tPte sais,&etii:~! parole , iiidditdut le cli?itimeiit qu'il lui,peparoi t.Erifiii cirrivc PliilEtius qiri avoit l'intendance&S troupeaiix rll'Lil jzse daiis 1'Pie des Céphalé-&ns ; il rrienoit une g~iiiisse grassc et des chevresr la tete. lies iiiaiiiiiers qui avoien! 18 desLner pour paasihi cctir qui alloient de-Céplia-Ciei ltiiaclue , les avoietit passés. MClanthiiis etU, bprks que l'liilctius eut att~~ché ses chkvre;ttsa geriissc , il s'appioche d'Eiiniée , et lui dit :#Bfori clier Eiirnée, qiii est cet étranger nouvelhentairivé daiis le palais de notre maitre ? Depel pays est-il et de que1 faniille? Malgré l'état~llbureux o& il est , il a la majestd d'un roi.flllas ! comment les dieux Spargneroient - ils leshnimes di1 commun , s'ils n'épargnent pas les roisdme, et s'ils les assiijettisserit toutes sortesdepii&ies et d'liitrniliatioris. u En disant ces mots ilSapproclie d'ulysse , le prend par la main , et luiprle en ces termes :n Etranger, iiion bon pkre , I>iiissiez-voi~s &reluireux , et qu'a tous vos malheurs succkde uriepspérité qui vous accornpagne toute votrc vie.tirand Jupiter ! vous Ctes le pluscrue1 des dieux!


aprCs que \roiis al e/. tloiirié la iinissance 3ux hoa~nlcs ,YOIIS II';~; o% ~ 'VIIX aiiciiiie con~p:ts~ion,et vomles ~~loiigcz cl;~iis toulcr sol.tcs de c:ilaiiiiiCs et &soiilli iii~(:cs. N(:ii- cii avolis un giaiicl esc.n~lil~danrce paliiis. Je iic piiis reteriir iiics lariiics tiiut~*3Ierfois qiic jc iiie soiivieiis d'L Ij ssc ; car je m'imrgiiieque, vCtii de i~i4~li:iiis Iiailloiis comme cetétrniiger, il erre [le royniiiiie eii royaiiii~e , si tan1est ni6111c cliil soit en 1 ie et qii'il jotiisse de k1iiriiii.re du soleil. Que si la Pai(1iie a tranché lefil (le se5 joiirs , ct I'a pr des diiaux h qiai rien ri'est caclié; carhur irisol(~iicc va jusqii'h vouloir partager enteeux les bietis de cc coi absent. Cependant sicwcmur est conibattii dc dilFreiites pensées. 1Yaicdté je \%is que cc scioit une trCs-inaiivaise ~lioa,pendant que lc jeme prince est en vie, de m'ealler chez quelqu'aiitre peuple et d'emmenerterrses troiipeaux; mais d'un autre coté aiissi il cstbien fAcliciix, en gardant les troiipeaux d'mmaitre , de passer sa vie dans la douleur, ex@aux insolentes de ces poursoivaiis. Les dkordlaqn'ils comrnettc~it soiit si insapportables,, qu'il ya dSjü lorig - tejiips que je me serois retire chaquelqiie roi puissaiit; inais je prends patieecedje cliff6rc loujoiirs si c.c mallieureux prince acvieadra point enfin cliasser ces i~isoleiis de mpa1.i' . IS. n


u P:tsi(liir, rcpiit Ir i)rudcrit Ulysse, ros pamiesteiiiuigricrit que vous etes uii Iio.n~riie seii~éLpleiii dc coiiraqe et de sagesse , c'est pourquoijeoe f'erai pa3 difficiiltE de voiis appreirdre iiriciouvelle qui vous rdjouira, et aíiri que voiü n'cri~issiez doiiier, je VOL. la confiriiierai par srrment:u¡, jc vous juic par Jupiter ct par tous les autresdieux,p;ii. ccslLe talle ou j'ai Cté resu, ct par cefovcr d' L 1yssc oh j'ai trouvC uii asyle, U1 yssersn arrirk claris son palais avarit qiie vous en sortiez,et si voiis voulez , voiis vc-rrez de vos yeurkspoursiiivans,


i 50I.'OI)Y.iEl?,,T ci.aijir,ez iii laraillciies iii les iiisiilics de!; pouraiii\-a:\\, je Ie~en?.peclieiai de \oiis in:iltraitcr; cal. cc: ii'c.i pointici. urie riiaisoii i~ul,l:qii~?, c'rst Ic pala¡$ c1'C;lysse: elj7y stiis le mniire. Se touriinitt eiisiiiie dii cblides pouisuivaiis : (( Ki voiis, piiiicei, lriir dii-il,i'ctciiez vos ii!:iiris ct vos larigiics, de peiir qdil~i'arrive ici (~iiel(~uc d6sordrc cjui iic vous seroitpas avaniagcux. »11 dit : ct toiis ccs princcs titonricis sc mo&les IGvres, et ndnrii.;int la liardiesse :ivec laqnelkT¿1L:niaque vieiit clc leiir 1ini.lei ; ils garclerit lonpteriips le silciice. Eiifiii Aiiiiiioiis le ronipit ctlcinparla en ces teirnrs : 11 Piiiices, obéissoiii :int FIisdres de Téli:rnacjiie, qurlque c1iii.s 11ii'ils soie~t;car vous vo,y-ez Licii qii'ils soiit accoiiijia,"iiés d.iiirriaccs. Si Jiipi~rr ncs'btoit pas oppos6 li ~iosdw.seiiis, ce vFli¿ii!c~nt haraiigiicui iic noiis CiowdLroit'pas aujoiii.d'Iiui (le sa vive do(~iinire. )I Tél&riiacluc rie se niit ~>,liiit en pcinc dii discoursd'hii.iinijiis , et iie cl:rigria pas lui rél>ondic.Cepeiidarit I(ns li


iAIvl:E XX. 151hpoursiiirans retiiissent 1cui.s langiics empoisoii-&S, uliri qu'U1~.ssc i;i~ c.ticore pl~is riialtraité, etpc la tloulciir el la colEre aia~iisasserit so11 resteliiiiciit.r J'ariiii les poiirsuivatis il y avoit un jeune Iiom-,mdcs ltliis iiisolciis ct des plus enipoi.t6s ; il s'ap-*hit. (;t6sippe, et il tiioit (le Sariié, t:t plcii~de.~oufiaiice diiiis Ics graiirls biciis de ~ soii !)&re, il.rivvit e11 ni:iiirg~ , coiiinic les princis, laeime d'lll~ssc. Cc (~.tGsippe Iiaussaiit la voix ,:& : (1 Picrs pouisuivans de la iciiie, Ecoutez ce quc,&ia voiis diie ; cet étraiigcr a iiiie portion Cgaleiila riAtie, comine cela csi juste , car la jhislice ct,PhoriiiCtctE \c~ileiit que l'oii ne iiiSpiise pas leshbtes, et siirtvut les Iitites Il'uii priiice comine Tékmaquc.J7:ii eiivie de lui faire aussi pour nia pnrtlin prtkerit doiit il poiirfii r(ir;:ilcr cclui cjui l'aiira$aigiiC, oii c~iie1~~ii'aiiti.c dcs dorricstiqucs &Uljsse.11 Eii fiiiissaiit ces iiiois, il preiid dans une.coibeillt> uii ~)ietl clc bteiif, ct le jette de toute saforce ii ,a i6tc


152 I,'Ol~TCSI~E,rir qne de soiiff i ir plus loiig-teiiips vos iiisoleacu;et que de 1-oir ii nles yeiis iiie- IiOirs iiialti.ail(.~etles feniines de riioii pal:iis dt:sliorior (:es.11 pai,la aiiisi, el Ic silriice rr'gtia p;irtiii topiirices.Eiifiii Agélaüs, fils de I):aniastor, t'.levasa voix, dit : Mes ariiis, oii nc doit iii rt:poitd#k des reproclies justes , rii ir f~tcl~cr. iV'irisuliapas davantage cet Ctranger, et iie rn;iliiaiiez aueindomestique d'tlysse. Poiir~~ioi je doiirieiois hT6Iéri~ac~ue et a la reiiie sa inbre uri coiiseil plei~d,douceur , si cela leur éioit agi(:alle. Penhqu'ils on t pii se f1atté.r qu' Llgssc pouv oit revetiir,il n'es1.p~~ étonnant qu'ils naus aient ainusés dace palais, en flattarit rios vmiix d'une espéranceéloigiiée; car ce retnrd~riirrlt-lii leur éloit uiile,et ils rie devoirnt Ileiiser qu'h gaaiier du tempMais aujourd'liui qii'ils voient ceitainenieiit qu'itn'y a pliis de retoiir poitr Ul,ysse, Tt:léniaque doitconseiller h sa iriL:re (le clioisir au plutBt poiirninricelui qui lui sera Ic plus a5rCablc et qui lui Serales plus beaiix pr$seiis, afiii qu'eiitrant en possession de toiis les bieri dc soii pkre , il inünge et boivtet se rCjouisse, et que S:; riiiire se retire daris le palaisdc ce second riiari.TéIErnaqtie.lui réporidit arec Lcaucoup de wgesse: Agelaüs, je voiis jure par Jupitcr et par lrsdoulei~rs de nioii pkrc, qui est oii niort Ioiii d'l-thaque , ou erran1 de ville en ville, que je rieclie~clic point B éloigner i'livriieri de ma mere, et qntje I'exhorte tres-sitic&reiiient B clioisir pour mticelui r~ui lui plaira davantage, et qui lui fera leplus beaux préseiis. Mais la bienséaiice et le respect nie défendent {le la faire sortir par Sorcedemon palais , et de I'y cotitraindre en aitcune manigie.Qiie les dieux ne rne laisserit jamais commettie une si gt-antle iridignité ! n Aiiisi parla cepriiicc; nlnis Minerve inspira uux poiirsuivanauiic envie démesurée de rire , car elle leiir aliéntt


I~IVRE XX.n53?esprit ; ils rioierit a goige d6ployée, et rn riantjls .tsaloieiit des iriorce:iux de viaiide tout snn-{lans, lcurs yeux Gioicnt riogés dc larmes, et ilsussoient de piofoiicls soiipirs, acant-coore~irsP er niaux dont Iciir Ariie avoit d6jh des pressciitimerissatis les coririo2i re.Lc di\ iri ThéoclyiiiL:rie, eff rayé lui-mrme de ce~n'il voyoit , s16cria : Ah! mallieureux, qii'esttequc ji! vois! Que vous est-il arrivé de furicste !le vous vois toiis ciivcloppGs d'unc ri~iit obscure;j'cnteiids de soirrds gL;iriissetiiciis ; vos joues sontbaignCcs de larmes ; ces iiiurs et ces lariibris dégoiittriiide stpig; le ves~ibulc et la coiir soiit pleirisd'ombies cjui desccndeiit daiis les eiifcrs ; le so-Ieil a pcrclu sa lumibrc, et d16paisses téiikbres ontchassé le jour. »11 dit : et les poursuivans recomrnencent f rireense nioquant de lui , et Euryinaque lcur parleen ces termes: Cet etranger extravagiie, il vieiitrans doute toiit frafchenieiit de 1'au~i.e monde ; 1)et en iiiCnic tcriips s'adressant aux doniestiques quirervoiciit : (I Garcoiis, leur dit-il, menez piomptemeritce fi)u Iiors de la sallc, EI cotiduiscz-le a laplace pulliclue, puisqu'il prend ici le srand jourpour la riuit. »Le derin Tliéoclym6ne lui répond : Eurymaque,je ii'ai riiillernerit besoiii dc coiiducteur, j'aib les yeux, les oreillcs et les pieds fort boris , et{'esprit encore meilleur. Je sortirai fort bicn tout@u1 de cette salle, et j'en sortirai avec uri trbsgrudplaisir; car je vois ce que vous ne voyezpas; je vois Ics mniix qui voiit fondre sur vos ~Blcs;pas un ne pourra les évitet. Vous allez toiis p6rit*,voiis qui , vaus tenanl irisolcmnient danslamaisond'l'lysse, iiisciltcz les étrangersct coniniettez toutesrortes do violerices et d'irij~~siic~~. » En achcvantes iiiots il sortit , et sc retira diez Pirdc , qui leresrit ssec Leaucoup d'amitid.


Les poursniva~se regardciit les 113s les autnrf :et, poiir piquer et iiriier davaiitage Tdiiiiaque,.:ils coninienccnth le railler sur ses hutes: nl'él& ..maque, lui dit uri des plus eriipoi.tL:s, je iie MR. !nciis poiiit d'liomqe qui soit si nial e11 hbtes q~ :vous. ()tiel niisbrable nieridiant avcz-voiis lb,&jours afl'amé, iiicapable de reridre le nioiildrea~. 'vice, clui ri'a rii hice rii vertu, et qui ri'est surterre qii'un fardeaui niitile ? Et cet aiitre qriiñ'i.vise de vcriir fiirc ici ledeviti? En véritb, si v o ~nie vouliez cioire, voos feriez une chose trks-seik.s6e ; nous rnettrions ces deux honnetes gens daniun vaisseau, et nous les enverrioris ~JI Sicile,vwten auriea plus clii'ils ne valent , h quelque bondmaiclié qu'on les donnht.Voilh les beaux propos que tenoieiit les msuivans ; Télémaque ne daigna pas y répon S re ctne dit pas un mot ; il regarda seulement sor] p hcomrne attendaiit qu'ii lui doiinAt le sigiial de scjeter sur les poursuivans , et de coinriiei.tccr lecariiage. Péii@lope, qui avoit mis un sit:ee ~is-h-vtde la porie de la salle, entcndoit toiit ce qiii S)disoit. C'cst airisi qiie ccs princes, par leiirs plai.santeiies et leurs risées, c'ga~.oierit uii diticrquelaboriiiech&re et le hon vin ieiidoient d'ailleiiis t rhexcellent , car ils avoient imniolC qiiantiid de \icetimes. Mais si ce diner leur fiit agr6ablr ,lc cotippfqiii le siiivit iie Iiti rcssembla pns ; BfinerveIll,vsse le leur rcridircnt t i~~~-fiiiiesie, en rkornpeiisede tous ceux r~il'ils avoietit faits jiisc1ue.havec tant d'excbs, d'iiisolerice et d'iiidigiiité.


5-.t . ARG UM EXT.hope nr poii~;iiit plns 6liidrr les poiirsnites de seskmans. lciir 11ris Ij>is (11, ~t.iidi.(. I'arc, innis t.11 xain ; etCMI;IIIO il alloit y r


carqi~ois renipli dcíibclies, souices de gtlmissema,etde p!ciirs. C'étoi~uii pr¿seti~qu'l~~liitiis,lilsdTc~.iytus, &gal aiix irnriioi.tcls , liii a\ oit k t :iiitief@ifdniis le pays de Lac¿dériioric : oii ils s'étoieiit ren.coiiLr6s daiis le pal;~is d'Oisiloque ; car UIpwétoit u116 daiis la MessGnie dciiiaiider le paicment&une sorrime que detoieiit les hlc~sséiiieris qui,ayait fait iinc desccii~e dans I'ilc d'ltliaqi*,avoieiit ciilev6 siir leurs vaisscaiix irois ceiits mootons avec leurs bcrgers. Le roi 1,aiirte ct les vieslards d'ltliaclue avoicrit ciivoyC Elyssc, jeuneet~core , eii anibasaade ~lciiiarider niix iiJ~sséoiens,ou I'équivalérit , oa le ~)~.ix de cca Liitin? qu'ilsa\-oierit Liii R~IIS (~u'ila í'iisse~it cii giiei,re ; et deso11 c6tC Ipliiiiis y btoit al16 1)oci rlieic1ic.r clouzemriles ct :tulaiit de j~iineiis (j~i'il a\ oit licidues, ctqili, daris 1:i ~iiiic:, í'iiiriit la cause civ iiiort. cj. *ilaiiiva clicz Ic fils de Jiipiter,clicz II(*iculc.,sirerioii-iiié1)our son grai~(l coiii.:igo ('1 1.ar ses mer.vcill


LIVRE XXI. 157&oit contenté de s'cii servir pendaiit qu'il étoittesté a Iiliaque.Piriilope iiaiit donc ariivée h la porte de cc caiitiet,dont le sruil el le clianiLraiile c'toicrit parfaiteniriitbicii tia\ aillés , et dorit les deux LattaiisObloiiiss


piliers sera mon rnari ; jc le siiivrai ct je quitbrai ce palais oii j'rii pass6 riia l~rt~iiiibic jeuiiebse,cc palais renipli de toiitcs soriec de Lieiis, etduntje iie perdrai janiais le soiiveiiir, iiori pas iii6medaiis riies soitges. ))Eii aclievaiit ces niots elle ordonne h Euméedcprendre l'arc , de 16: 1)iGsciiter aiix poursuivanravcc les bagucs. Luiiiie preiid l'aic, ct cn levoj atit il iic pcut rcteiiir scs lariiies. l'liil6tiwplcure aussi (lesori ci~tt!. !iiitiiioiis I(rs 1 ojraiitpleurer,s'ciiiporte coiitre cux : « Rlüllicirreiix pat.,leiir dit-il, qui vivez aii juir la joiii.ii(:c, et qui osvoycz que ce qiii est i \ os ~)ieds, ~~ouiqiioi plenrez-vous,et poiirqiioi veiiez-~oiis ütfciidrir sinsíle caciir de la rciiie ( iii ti'cat iliie 1rop aliligie delaperte de so11 iyiar;?'relic*z-voils b ia~)Ic~aiisdiieune parole, oii soi tez; allcz ~)lciiicr dcliors et Ieicsez d6mi.ler aur priiices cc!tic gi.;11111t. iiii'tiire dontiis ne sortiroiit poirit R Icur Iioiiiieiir. Sur nia parole,ils lie teiidiont pas f;icilcriiciit rct nrc; ar,il leut l'avoiier, pnrnii iioiis il 11': 3 lioiiit d'l~ornrmte1 q~i'Ll,) >.


i LTVRE XXT. 153.&lope, il faiit i~iic jc hise :iosai Ics niicns poiiri 18 rctenir. (;'cst iiii prix trop gi,ariti : iii diiiis toiitehlia'ie , iii tlsiis la s::crt!e \ ille de 1'110s , iii t1:iiisArgos, 111 d:irls Rlyci:iicg, ili d~ins iili:iqiie, rii (1:irienie I'Epirc il ii'y a poiilt de f'c~niiie qiii I)uis>e: it!e coiiip;irée ii 1.1 rcine. Voui n'cii 6tes qiir: ir%psiiad::~; qiicst-il bt:soin qiie j'eti I'as~e ici I'c'lo-Ige? l'e ciicrt.lie~


eiiirer en lice coniie des liornmes faits qui abtoutcs leurs fot.ccs 7 Je rc.iioiicc Jotic au pritMai* vous , poilisiiivaiis, qui +te+ plus hris etplaroliisies , e.isnjcr de tetidi e cei arc, et achevonrcei exeicice. liti nibriie ierrips il Iioge I'arcaters .su9 lcscuil (le la porte, iiiet la tlkclie sur sonmasclie, et va se rcmetiie h la ni6rirc place oii il éloitassis. Aiitiiioüs prit en iii6riie la yaiole, et dit:n Mes aniis , lcvez-vous l'iiii ;ipri:s I'aiiire pour mtrer en lice, en défilatit par la droite du c BJ pnel'écliaiisoii verse le vin. »L'aris $8 niiiioüs fiit suivi ; et Léiodes,d'OCnops , qiii 6toit toiijoiirs assis aii boiit de lasallc prksde I'uriie , ct qiiiCtoit It,iir dí:vin, selevale preniier. 11 ¿iait le seiii qiii s'opliosoit B tonterles violentes des poursuivniis , ct cltii 1vi~remo,troit leurs iiijiisiices. 11 prit l'arc et s'ellor- delebaiider , mnis en vain , cal. ses niaiiis peii accouto.m6es ii nianicr les arriies fiireiit Iasses avant qoad'en veiiir h lout ; il ren~ct doric I'aic, et dit:u Mes amis, je ne piiis tendie cet wrc, et je sni8obligé d'y rciioricer. Qu'un autrc vier~ne doncprea.dre nia place. Mais cet arc va faire pcrdre la viebbeaiicolip de bis\ es gens ; car il yaiit inille f&mieux périr que de vivre privé d'iiii piix te1 quecelui que nous poursuivoiis ici dcpuis iant ¿'a?nées. Quelqu'uii espEre et se pi.oiriet d'époosnbientot Pe'iiélope , femiiie d'U1ysse ; mais quandil aura manié et conside'id cet arc, je lui conseilled'aller laire la cour 9 quclcjue autre des femme,grecques, de la disputer par ses libi:ialii~s, ct delaisser l% femme d'Ulysse se clioisii crliii qui luifera les plus beaux yrésens et B qiii elle est desti.née. En parlatit ainsi il met l'arc et la flEeheA terre, et va s'asseoir au n$me lieu d'ou il étoitparti.Aniinoüs, ofl'ensé de ceite proph6tie, Iui di;d'un ton plein d'aigrcur: LL:i'o&s, qrielle parele


LIVRE XXI. 161dure et Icicheuse vcitez-vous de Jaisser écliappcr !le u'ai pu I'eii[endi,c satis iiidigijaiion. Cct arc,dites-vous, va faire niourir bieii des biaves gens,paice qiic vous ti'avez pu le telidre? Mais votremhre, eii vous nicttaiit au monde, ne vous a pasfait lwopre i niatiier uii arc et des flkches; vosmaiiis aont trop'd6licaics; vous allez voir que lesouisiiivaiis voiit Gire c(:quc vous ri'avczpas fiiit. nkii niCmc teii~p* s7acire4s:tii t i A~ilaritliius: cc Allez,WI6larirliiiis, allcz promptenierit dans la salle, al-Iliniez-y du k~i , nieltez to~it auprhs un siége cou-vei t de boniics peaux et apportcz-tious une grosseniasse dc giaissc , afiri que, frottant et e'cliaul'faiitcct rirc avec cette graisse , iious le rendioiis plussouple et plus ruaiiiwble, et qiie iious sortions decc coi111,at avec Iit~iiiicu;. »blélaiitliius part siii 1'1i~ui.e nii!rrie, il entre ds'nsla salle ,.S aili:iiic dti Seu, niet aupres du feu unsie'ge güriii dc boriiics pcaiix, ct apporte 1111 grandroiiie~iu de gl.aissc avcic laqitclle les poursiiivansticlieiit tl'ariiollir 1':ii.c et 1Ic le ieridre llexiblc ,~iiais iiir;iilciiiciit. 11s oiit bcaii. Siotter et c'cliauflerI'aic, aiicuii ti'eur tic peut vciiir h ]>out de le tendie; ils niari~!uctit toiis cic fod ce. Aniiiioiis et Izur>itiaclue , il(ii Ctoiclit h 13 iGie des poiirsiiivansct les plus roliistes, sont ob;igés eux-mCrri,?s d'yrciioiicc:b.1):iiis ce iiioiiieiit les deux pastcurs, Eiiin6e etPliiii:tiiis hoi1eiit de la salle, et Ulysse les suit.Qiiand ils furerit Iiors de la cour et un peu éloigiitisdes portes, li'iysse preuant la parole lerir dit avecbeaucoup de douceur :«. Pasteurs, je ne sais si jEdois voiis diiclaier oii vous caclier iiiie penske quini'est veniie, inais riioii cmur ni'inspire de m'ouvriii vous. Dites-rnoi Fraticlioment (lans quelledi.ifvxitioii voiis etes poiir Ulyssc? S'il arrivoi t ici, et, c~u'iin. dieu vous ,l'amcii9t ,fm~t d'iiti co~ijfprcudiie~-vous sor1 parti, ou vous déclarericza.*


vous pour les goiirsuivaris? Parlez, faites-moi cmconfidence,,,je xi'eii abuserai poirii. »I( Ali ! s cciia Eumhe , J~ipiter , phie des di=ct des lioninies , accomplissez iiotie disir. Que F(chcr niaitre revieniie, clii'uii dieu fiitvoiabledaighenous I'aniener ! Si ce bonheur noiis arrivoit,étiarigcr , vous vcriiez des preuvcs de I'auiour TICnous lui conservons, et vous seiiez t6moins tlerelloits que tious tenteiions poui son sei~ice. uC'est ainsi qiilEumc:e prioit le; dirux de i.awner Ulysse; et PliilCtiiis iie dtisiioit pas moimardemn~ent soii ietoiir. Ulysse iiistrliit ltar Il desve'riiablcs seiitinieris de ces deux fidi.les scrvitminet assuié de lcur zklc, lcur dit : u Vous voyadevarit vos yeux cet Ulgsse ; c'est nioi , qui apikaroir soiifleii pcndaiit vii~gt aiiiiées (les iiiaux iiifiriis,suis eiifiri icueiiu tlaris nia pa~iie. Je connoirgiie vous &les les seuls de nies doniestiqiles quifassirz des vwtix poiir riiori rrtoiii ; car p:trriii towles autres, je ii'eri ai pas eiiieiitlu un seiil qui di-siral dc nle icvoir, et i~iii (Ieniai~dAt aux tliciixquejc rcvirissc ílans mor] palais. Je suis si to~ichédesmarqiics de votrc artcctiori , qtie vous potiyacoiiipler quc si dicu iiie doritie la \icioiie snrles t ) ~ ~ r ~ ~ je i vous ~ aniaiicrni n ~ , I'uii el I'autre,et je voiis corriblerai de biciis ; je vous ferai bitii.dcs maisoiis pies de rrioii palais, et vous seihno,,-seulenient les amis et les coriipagiioris de T&Ié~iia


LIVRE XXI. i 63découvre cette large cicatrice. Les deux pasteursen la t oyarit se riielteiit. h pleurer, et se jetatit au,ou d't;lysse, ils I'eiiibrasseiit et le baisent avcc'des tiatisports de joie inelés d'un profoiid respect.Ulysse iouché de ces marques de tendresse, y répoiidpar ious les ténioignages d'uire véritable..allection; la riuit les auroit suipiis daris ces ca-. tesses rEcipi.orlues, rii6lees de larnies et cle soupirs,si U1y"e ri'eiit niodéré cet exccs trop dangereux ,. en lcur disant : Bles amis, cessez ces larriles dejoie, de peur que qiielqu'un venaiit a sortil' dupalais, iie les voie, ct ii'aille en faire aux princesu11 iapl'ort qui pvuuoit découv~-ir neme iiitelligeiiceet rious i,eiidrc siispccis. Rentrez I'uri aprks, l'autre et iloii pah tous deux erisenlble. Je vais rentrerle pienlier , vous me suivrez, et voici l'ordreque jc vous dotirie : 11 cst bien sur que les ficrsouisui~aris rie soufIfiroril point qii'on me remetleParc et ie carquois ; rnais vous, Eumée , des quevous I'auiez retiré de leurs iiiaii~s , ne mnnquez pasdc nic le denner, el d7~illcr ordotiner aiix femiiiesdu palais de bien feriiic!i les porles de leilr apparteriiriit,et si elles eiitciiderit des cris et des géniis-Seriieiis, de ne pvint sorlii,, inais de driiicurer traiiqiiilleriicritclaris leurs cliambres. Et pour voiis,moii cher Pliilétius, je vous donne la garde de laorie dc la cour; tenez-la bien fermée i la cl. f. nk n pailant ainsi, il rentre et va se placer daiis lesiége qu'il veiioit de quitter. Les deux pasteursreiiti.etit un moment aprks, mais séparénieiit ,conime il leur avoit ordonné.En eiitialit ils trouveut qu'Eurymaque tenoitI'aic, el qiie le chauffaiit et le fio~tarit. de toiisc6it~s,il tichoit de le reridre plus aisé; mais toiitesces précaiitions iie servircnt de rieri, il iie put leteiidre. 11 en soupiroit de colerc, et rlans l'exchsde son désespoir, il s'écria : O dieux ! que jemuECic pour moi et pour ccs priiices ! Ma do~ileur


L'ODPSSEE.'ti jne peiit s'exprimer ; cllc ne vieiit pas tant de g,que jt: suis ferc6 de reiionccr ic l'liynirn de h.reiric; cai.,et daris Itlia(liic el daiis toiites les auhvilles de Grh, il y a üsscz d'autr- prii~cecses qui*pourront me coiisoler de cette pcrte; elle vicnt de.ce cpie noiis nous troiivoiis si iiif(iriciirs en larca:au diviri Ulysse, que rious iie saiirioiis füire aucup;usage d'uri arcdorit il se servoit facileiiiciitj quellthonte pour nous dans tous les siitclcs ! 1)Antirioüs prenalit la parole, lui dit : Non,.non: Eurymaque , nous ti'y renoiiqoiis puiiit, eivoiis allez periser comme moi ; i~iais nous avowmal pris notre tenips; c'est aujoiird'liui iitie dagrandes f6tes d'4polloii et des pliis soletinelles,cst-il perinis de teiidi.c I'arc.? Teiioris-noiis en re-,pos poiir aujoui~d'liiii, et laissoiis ici les piliers etles bagiies r persorinc , je crois , nc viendra les enlcvei..Que I'6cliaiison vicniie pioiii1)tcriieiit ver:srr du viii daris 11:s coiipes et rious les prtlseiiter,afin giie noiis fassions nos libations avant (lile defiiiir , et nrdoriiiez B ML:I:iiitliiiis de nous aiiieuerdcmüin ma~iii 1'GliIc de scs iroiipeaux; ~ious fcroyiiri h:u:rifice B Apolloii qiii piGsi11e i l'nrt de tirerdes fl~::.clics, et favorisés de soii sibcoui.s , iious ach&vei.ons Iieiireusenieiit cct euercicf,. 1)Cct avis fnt goiité des poiirsui~ aiis, l(:s 1i::rsiii~doiiiierit h laver, et des jeuiics gens rerii;~l;s~eiitdc vin les coupes et les ~)rSsciitciit toutc I1a>seml)lCe. Cliaciin ayarit fait scs Iibatioiis et bu aiitantqu'il en avoit eiivie, L'lysse se 1Ere et lilcin dudesscin clii'il rnacliiuoit coutre eux , il leur dit :u Pi,iiices ? qui aspirez B l'liynicri de 1n reine,6c~utcz-moi , je voiis 1,i.i~ ; je m'adressc surtou~ kEiiiyniac[ue ct i Antirioüs qui vietit de pailcrave: bcaiicoup de sagesse ; cessez pour au joilrd'hriice combat , et cEde~ aux dieux ; dei~aiii tiieii dounerala vic~oire k celui clu'il daigiieia faroriser.Mais permettez-moi de mariier uri rnonient cet aic,


LIVnE XXI. i.55rt que j'6proiive ici devant vous mes forces , pourrair si elles soiit eticore eiitieres et conirne ellesCioientau~refois, ou si Ics fatigues de mes voyagesrt une lorigue misere rie les ont poiiit.diiiiiuuécs. nLes poursuivans irrités de cette audacc, s'crnprtentcoiitre lui, nioins par mépris, que decrainte qii'il ue vint h bout de teiidre I'aic. Aritit10i16surtout , le iegardaiit d'uri wi l de col61 e,lui dit : (( A11 ! le plus indigne de ~oiis Ics Ii0ies !mallieureiix vagabo~id ! c'est ton rblirit qui ii'estpasen son criiiei,. N'est-ce pas beaucuiip pour toi,etn'es-iii pas cotiteiit d'eire souiiert a nos festius,d'itre adniis 5 notre table et d'eiiicridie tc,ut ceque nous disoiia? Tu es le seul nieiidiarit qur iious~uffrions dans cette salle ; assurénren~ Ic vin i'atrouble l'esprit, comme il le tioiible h tous ceuxquien preiiuent avec exces, et qui ue gaideot aucuiiemecure. N'est-ce pas le vin qu: rc,iiversa lacervelle d'Euryiiori cliez les Lapitks aux riocesdu brave Piiiihousl car ce ne fut qu'ay~ies avoirbu que ce centaure , devenli furieux , comrnit desjnsoleilccs qui excitercrit la col&i.e de ccs liéros;&se jetcrerit sur !uI , le irainerent iiors de !r salledu festin, et lui coiip&rerit le nez et les oreilics..Aiiisi ce mallieureux fut puni de son empo,te-'ment; et voilh l'oiiginc de la cruelle guerie qui s'alhumaentre les ceriiaures et ces vaillaiis liomntes ,et qui h t fatale h son auteur,qui porta Ir prenikrla peine de sor1 ivrogneiict. Je te déclaie que q11e1-que gratid malheur t'arriveia si tu vicris k boutde tendre cet arc, et ii'espi.re pas troiiver aucurisoulagcnietit dans Iiliaque; iioiis t'eiiveiroiis surun vaisseau , pieds et poirigs liés au ioi I'chEtus .qui est lc plus ci.iiel de toiis les lioninies, et quine fait aucuri cliiniiier h ceux qiii tonibeiit cntreses maiiis, tu rie t'en tireras pas mieiix que lesrulres. Denieiiie eri repos, si tu m'eii crois , et necherche poirit h eritrcr eri lice avec des homniesplus jc.iiiies (~UC toi. ))


166 L'ODYSSEE,Alors Pénélope prenant IU parole, dit :(1noiis, il ri'cst ni Iioiiri6te tii juste de maltraiter11..}lotes de 'i'bléniaqiie coniriie vous liiiies. Vowitnagiriez-vous qiie si cet étrarigcr , ~ilciri de con-cfiaiice en son adi essc et eii sa force, etitreprend detendre i'arc d'LTlysse, et (ju'il cti vieiine a boat,.il aura pour cela l'avantage de iii'hl~ouser , et qwje me résoudi-ai devenir sa feirinie ? Je m'assureqa'il ~i'est pas lui-menie assez inseníc' potir seflatter:d'uile tclle espérancc. (>tic crtte pciisee nc t,oublrdoiic poirit vos plaisirs, elle rn'est trop itijurieu~e.~,« Sage P¿riélopc, répoiidit Eurjrnaque , nowne nous iiiiaginons point qiie vaiis piiissiez jamais .&ponser cct homine, il y a trop de (lisproportion;mais nous craignons Ics inauvai5cs larigiics. Qtiiest-ce qui ernp&cfiern les plus IXcl!es ct les fernniesmCnie, dc dit,e : Voil!i (les princcs qui ont aspir65 1'11~-weii d'uiie priiicrisc dutit Ic ~iiari valoitmieiix qu'eux, i1s ri'oiit j:irii;iis pii teiidie so11 areet reniporier uiie vicioirc rloiit ellc clcvoit h e leprir ; i~i;ri< iiii vagaboiitl ,iiti \ il iiiciidiatit est veno,a tc:;du 1'ai.c e!. a eiifil(i loiiles les bnciies: voilLcoii:iue oti pat ieioit , et nous ~erioiis couverts de~oiiiiixioil et de Iioiite. sI'ériClope lui réporidit avec beaucoiip de sa."gesse : a l~urymrique, il est ini~>ossiblc d'acc~uérk:de la gloiie et de 1it rtiputation dans le niondt,qqu:riitl uii iie Iiit coiiitiie vatis qtie dtislionorcr etrrii:icr la inaisoii d'iiii prince d'iiii tres-~;i.aiid m&riie q i ~ ii'ri~ i pws eri Gral de la dCfetidrc. Voilk d'oYvii:ii


LTTI:R XS3. 167@ifiqii~:s; je Iiii doiinei ai üussi une bolle ¿pc'(: ct~ iloiig i j;ivelot, c~ je I'eiiveiiai oii il disiicia le.plus d'a ilc:i.Qiiati


168 L'ODYSS~E,soi ~iroient bientot , et oii verroit promptnncpafiiiir loiis ces désordies ! nLes poursuivaris se niiierit h riie de ces va&menaces, car toiite Ieui bile s'étoit cliangée eadl'uceiir. Ixrnee romet I'aic eiitre les niains &Ulgsse, et ayarit été cliei.cher Euryclée, il i'appelle,et lui dit : Tc!léma(~ue vous oidoiirie de fermtrtoiiies les portes de I'appartcmeiit des femmes,afiii que si elles critendeiit des cris el des plainterdans la salle oii dans la cour, (.lles rie puisseiitso;itir , et qu'elles se tieniienl trnnquillenient B lwoiiviage. nEuryclée obEit promptemerit cet ordreferme les portes de I'appaitement. Dans le mdmetemps Pliilétius, saris rieii dire, sort de la cour,se saisit de la porte, la fernie, et ;tjaiit aperpsous u11 portique un cable d'lgj-pte dorit on seservoit pour les vaisseaitx, il le [iiencl et s'en sert.pour la mieux feinier. 11 reiitre erisiiiie etse remetL sa place, les yeux toiijours attaclids sur Ulysse.Ce héros ayant pris I'arc, le niaiiioit et le coiniddioitde tous cotés, et regardoit arec soin si lerveis ri'en avoienl point piqué la coriie pendaatson abserice. L,es poiirsiiivaiis voyant cette graiideaitention, en faisoient des railieries. Les uns di-.soierit: u Celui qui adiiiire si fort cet arc auroitbcririe erivie de le voler ; ou peut-&re qu'il en acliez lui un ioiit semblablc, et que cotie ressem-Ilarice ret eillt, en lui quelqiie agr6able souvenir;.ou eiifin qu'il voudroit en faire faireuri de lam6metoni nuic ; voFez comme'ce ~agaborid plein deriises et de mnlicc, Ic rnaiiie et l'exaniirie de touscbtés. 11 Les aiiires disoient : 11 Que les dirusfasseiit réussir tous ses dEsirs, comme il viendna bout de tendie cet arc ! »Peridant que les poursuivansparlent ainsi,Ul,ys*eapi.6~ avoir bieii examiiié son arc et vu qu'il dtoite11 bon état , le tcrid jarls aucun ciioi i ct aiiisi fa-


nlernent qu'uri nia:ttcS ortale :!\ cc la 1i16ii e ~a~.iIiti*, el pour ipioii\ vr laeoidc, il la Inclia ; la coiclc Iriclii~c r&soiii:a ct Lit! Qn bruit Jciiibllille la \ oix dc I'iiii oiidcllc; iiiiedoulrur aiiihie s'eirilia; a i!ii coriir de tous les pourwivtins. ils cliüiicbreiit de coiileiir ; eii n16riie terripsJul~itcr : pniir augnieiitei Iciir cliioi 1 ai. scssigries,Tait rriciiiir 5oii ioiiiicrrr. L 11 ssc, r:i\ i d'eiiiciidie., .ce sigiie , et SortifiC par ce grand prodigc , preiidela flhclie qiii r'toit sur iiiie iable, car ioutes les' nitres titoic~it dai~s le carqiiois, d'ou vlles devoieiit, biciitdt soriir pour la perte dt~poiusuivaris ; il la' pose sur I'aic i I'cndroit par oii oii l'enipoique,: et apt-6s avoir tiré B lui la c~rtlc pour le haiider ,: il ajuste la fl$cliesaiis se lever rlc son si2;re, ei ti:.cavec taiit. d'adresse et de juste,se, c~u'il erifilc les'1 mneaiix dc toiis lrs pilicis dcpiiis le prcinicr jns-yii'aii tlerriier , et (~iic la flEclie armie d'airairi vaf aoniicr de roidcur tlans la porte, qii'elle perce deI pit eri part.Apri.scc siicc&siladressela parole i Télémaque ,ti liii dit : u Jeurie pririce, votre Iiih rie voiisfait poitit (le lioute, il n'a poitit nianqué le biit;je n'ai pns beaiicoiip sué ?I tendre cet arc , et niesfoicos sorit assez enticles: je ne niéiitois pnj Icmépris, iii l(8s rcproclies des paursuivans. blais il: at tcnips qii'ils peiisciit ii soiiper peiidaiit qii'ilS «t ericore jour , et qu'ils se divertisserit j. enle!idretbanter et joucr de la lyre, car c'est 1k le plus' d~ux assaisoiinemerit des festiiic. »En aclicvant ces tiiots, il íiitsignc it TEKrnaque..C. '~~rnice I'c~itericl, il preiid soii Gptie, arriie sonbras d'titic boiiiic pique , et ;iirisi arni6 dc ce Ser(tincelant , il se ticrit debout pies du sibge de son@re.FIN DU ' L I ~ ~ VIXQT-UAIEME.E


ARGUMENT.Ulysse comiiieace sa vengrance par la niort dlAntiwb,rt se iait connoltre aiix ~riur~rii~ans. Crux-ti p.leiirs soiimissions iiclicni ir diiai iiicr sa coihe,&se vovant ~.chitt;s, ils IlrerinrnL le parii (lese dPfendic,~andis qiie T6lSmaqiie r a clicrclir-r n. 0n p&cnsi~iie Mclanihiiis, apr:,s yuui LIysse puriGe wpalclis a\ ec la feti et le soufre.ULISSX aganf quitié us Laillonr, sauicaiseuil de la porte avec coi1 aic et soii carqd,seise L ses pieds iouies scs i1L:clies, et adressanth11ai ole aiix pouisi~ivaiis, il lcur di1 : U Toilauo*iiiriocciit et ui) cxeicice plui6t qia'un conibat,~vous veriez de fkire. Pr6:eiitcrnetit ccci va clirn.


pi taiit dc serip h iahle iiri Iiomnie seul , qiielper;:ill;iii~ (~ii'il fiii, (:ti1 liu concwo"i re téiiitiniredcssrili cic Iiii ter I:i vie ! Lrlysse le fia;q1i?ila so ge t.1 la ~'oiiiic riioitclle Iiii pcice le coii.U es1 reiiversb le a\vc scs picds ct jt-ticpr {erre lcs vi;:iidcs, qui iiagiit pele-m&le düiisksaiig.Itrs poiirsiiivnns le voyant torribcr , foiit unp d biuii, sc 1;:vcnt avvc préciliiiatioii c~ clierhiht(Ir tc>iiscOt~ls dcs :iriiies; mais ils iie trouveiitri bouclier iii piilue, Ol? sie avoit eu la précaiitioutle les Sairc eiilcvei. :Te poiirant donc se tetiger~lcIiii par la Sorce, ili oni iecours aiix ii~jtii,e>:~Alailiciiic~iix iislijpi3ier dt: blesscr aiirsi les geiis; tu nc seras pliisii.(i aucitii conil~at; la iiior~ pcrid siir ta tete :Tu vieiis (le tiicr ti11 priiice q~ii Ctoit. la fleur dekiiite la jeiiiiesse d'l!li;iqiic : tu vas elre la pruic&svari~ours. I) Cliaciiii pai,loit aiiisi , car ils pcii-Iaieilt toas gii'il 1';ivoit iiié par 1116ga.de et saris leirouloir. Irisensds ! ila rie voyoient pas que leuridnrnikrc lieuie étoit veiiue.1 Clys-c les regard,int avcc des gcux terribles :itlicliec, leiii tlit-il , voiis rie vous atteiidiez pns:peje ieviendiois des rivagcs de Troie, et daliai~tc coiifiaiice voiis cons~iinie~ ici toiis iiies bieris,'rous dislii~iioriez riia maisoii par vos iiifiiiies dc;-hudics, ct voiis poursuiviez ina femrile, saris voiis,lprrieitie (levan1 les j eiix ni la crnititc (les dieiia,.ni la YeiigcaiictB des hoiiirnes j voiis voili toiribCsLns les fileis de la mort. H11 dit : st uiie !&le fraveur glace 1cui.s espiits.Chacuii i.r:.ai.de par oii il 1,oiirra se dérober h lamortqi~i le rrii:nacc. Le seul I':iir,ymaaqiie eiit l'asraraiicei1


giiiz avcc raicon (les I,oiii.sui\ niis, iis ont con&toiiies soiteb dc di;sord.es daiii voire palais et tia&vos tcries; iiiais cc:liii clui cii éioii Ic piiiicipallu. .trur , et qiii cxcitoil loiis les aiit.rcs, vietit d'ikpuii ; c'ebt Aiitiiiuüs seiil qiii rious portoit h toatsccs violciices cL ii ces iiijustices, et cii cela il sacii.fioit Lieri nioiris i~ 1'a:iiour q~'a l'aiiibitioti, il vwloit rCgiicsr ii Illiatjue , ct s'assurcr dii trbrie par I,niort du p.iiice votre fils. Jiipiter ii'a pas peratbqn'11 ait exCci1~6 ses pcriiicieux desseiiis ; il a replc sa1;iii.e du i ses. criineu : dporgticz prdseiite-1 OS S ~I~UIS , nous vous serons toujours fideles, noR.vous dEdommageroris de tout 10 dégit que noDavoris hit, nous vous doiineronc des troulieasr,de I'or et de I'airain jiisqu'h ce que \'ous sopsaiisfai~; jusquc 1Li votrc co1i:re est jiislr. stilysse letarit sur iui un rcgard tcriiblc, luidi;(t 3:ii;~yiii;rqi1c, q11a1~1 voiis iiie doniicrii:~ tous labic,is !!i!c voiis l)oLs':c1cz cliaciiii cii píirticulier,elque vous en ajoiiteiiea de pliis giarids cncoie,?nc rciieridroij pas riion bras : je ile serai satisfaltr~u'apples ni'Ftrc iassasib de veiigeaiice et avoir piinitons les poilrsirivaris. Vous ti7avez qu'k vous défm.d:c, oti 5 i)ic~idic la fiiite, riiais je iie crois paiq?i7aucuri de ous fcliappc k iiioii juste resseuti.Iii~iil. J)Ces niols portciit la teiiciir clnns I'Anie detmces priiices ct Iic:rit leuis forces. i


LIJrRE XXII. I 73tct iiiiposteureri Ctnt de se servir aujourd'liui pourhderiiii:re fois de soii arc at de scs flt:clies. » Etipilaiii airisi , il tire son épée et sc lance sur Ulysseavec dc grarids cris. Ulyssc le 1)~c'vieiit et lui percelecmur tl'iirie flhclie. k;iiryniac~uc perce 1:iche sotiipee, toinbc siir la table tout coiivert de snng ,tetiverse Ics plats, la cotipe ct le siEge, et enipoigneh pou.siire en coni1)aliaiit contre la mort; iirieiiernellc i~iiit feririe ses paupit:res.Aiiipliiiioiiic se jerte sur Ulysse I'épéc i lainain , voulant foicer lc paisnge , mais Télbmaquele perce de sa pique par deri,ibre entre les deux(palrles ; le fer de sa picluc sort par devant : Am-phinoriic tonibe avec 1111 graiid bruit sur le visage.Telérnac~ue se retire en merne teinps, laissatit SUpique dniis Ir corpsd'hm~)liinome, car il craignoitqiie, s'il s'aii.Gt,,it ii la reiircr, qiielqu'uu des Grecsneprotir:'it 11c ce inoiitciii pour se jeter sur iui etae le percit (te soti +e. 11 s'approche de sor:$re, et Iiii dit : (( Mon pL're, je vais vous apporkrtout ii I'lieiire un bouclier, deux javelots et iintasque, je rii'üriiierai aiissi, et j'arnierai de nienienos tl~liu pastcuis ; les armes sont néccssaires,rurtoiit dalis un crir de lui uti rempart denorts. Quand il ii'eut plus de traits, il pendit son12.


17% L~OIIYSSEE.aic ii iine colonne qiii étoil dans levestibule +.rloiit il occupoit l'entrec, perid son Lonck,/arnie sa tete d'uii casquc orrie d'aigrettesau-dennidcsqiiclles flottoit un grand pariache, et p ddeiia javelots.11 y avoit au bout de la salle une petite mde dt.gagenierit, d'oh oii descendoi~ dans la oar;cettc 1)ortc Gtoit si Licri feririíe, qu'ori ne l'aperccmvoitprcsrjuc pas ; Ulysse coniniaiide h Eu&de la bien gaider, cc qiri ii'bioit ()as dif'ficile, c ~ril ri'y pou\ oit p:isscr qii'un horrirne la toinAgélaüs, qrii vit qu'il ti'y avoit Iiour eur mmaea1iti.e ressource que de forccr cc passaTe, s'ecric:Mes an~is, queiclu'itn de voiic n'ira-t-il pointpar cette perite pm te appeler Ic peiiple B iietnscconrs ? c'esl Ic seul nioíen de iious dérober a Ltti-eiir decet ennenii si terrible. »Mt~ltiiitliius prenant la psrole, dit : AgCle61,ce que vous praposez ii'est pas praticable, upoiiire qu'il y a eocore la porte dc la tour, iepwge de celt,e fatisse porte cst si ktroit qu'iiii Iiom~~(~111 siiffii p~iir le d6feiidre. Mais sttenclez mr:iorneiit, jr vais voiis apporter des arnies, carieIie tlciiie pas clii' Llyssc! et soii 1il.i iic les ain~fserrécs dnns leiir :tppaiiemerit. i) II pait eiqm6uiettinips, iitonte daiis I'appartt~iiieiit d'Lly~separuncscaliei dr:i.obt:. 11 piciid doriñe boiicliers, autaatde javelois et autarit de casqiles, et les porieeoxpoiirsui~,aris.Quand Ul.ysse vit ses ennemis ainsi armls,lseil~it son coui:tge rbatiii et YC'S forceq ~liiiiiim~h,car l'afl'aire devcnoit diítici!~. Se 1oui.iiarit donevers Tr'l


LTI'HE XXIT. 175qui eii sortaiit ai oublié de fermer la portc, etme suis coriierité de la poiisser ; je devois ypreiitlre iiiicux gsrde ; mais il faut prr'veiiir lessuites f,iclieiises qiic cette faute pourroit avoir. nS'adremnt iloric ü ISiimée, il lui dit : bllez ,Euinl:e, allez prompteinetit ferrner la porte. ettdcliez cl'éclaircir si ce sont les femn~es du palais.qui nous trnhissent, e;i assistant nos eriiieniis, ouii c'est 3llelaiithius; je soupsonne plutat ce del+niel..11I'etidant qu'ili parloienl de la sorte, b1élantliiusdtoit reinotité a I'appartemcrit pour en apporterdes arnies ; Eiirnée , qiii s'en apeiqiit , se rayprocllsd'Llysic rn rireme tcnips, et lui dit : (( VoilaI'honinie que rioiis aviorissoiip~ontié avec jiisiice;il va ienloiiter, voiilea-vous rliie je le tue , ou queje vous I'aiiierie, ;ifin qiie voiis le yunissiez vousindiiiede toiiics ses perfidies? i)Vlvsse I i di1 : u Eumée , nous soutieridronsTelr;riiac~ue et inoi l'eff9i.t de tous ces enrieniis,~IILI(IIIV m¿cliaiis qii'ils soicrit. Allez, Pliil6tius etvoiis , sui\.ez le 11eificle , jctcz-le h terre, liez-luiI:ar deriiGre les picds et lei maiiis ensenible, etatr:icliaii! par le rnilicu du corps avec iirie curde,éle~rz-lc jrisqii'aii h;iut cl'uiie coloiine prbs duplaiiclier, fermez bien la porte, et le laisiez liitoiii eii vie soiiffrir lonc-temps les peine# qu'il anidi,itirs. »],es pasteurs exr'cutetit ponctncllement cetordre, ils monleni aprks Miilariihiiis el se cachrntpoiir I'atkndie. Ce perfide fouille dans tous lescoins noui cfieicher des armec. 11s se tiennrnt tousde:ix CII eriibiiscade aiix deilu c6tCs de la porte endrliors. C:c rriallieurei~x, nprhs avoir cherché pnrfout, s01.t 1)ortant d'iiiir iriain riii beau casrjue etde 1'auli.e un vieiix boiiclicr t:,iit coiivert


176 I,'OL,TSST


LIVRE XXlT. '77votrt tete le secouis que vous Iiii aiirez donné , etaprks votie iiiort , iioiii coiifoi~tlroris ious vos bierisa\ ec ceiix d' LTlysse qiic iious paitngeiotis ; riouscliassciotis de votre rncrisoii vos fila ei VOS filles, etnous iie soul1;irons pas qiie votie femuie tioiiveuri arile daiis Itliacliie , iious 1 eii\erroris ddiisquelque pays éloigii6. I) .Ces parolcs iiisolcntes excithrent la colhe tleMiiieive; elle tarqa Ulysse et l~ii marqua en cesternies soii ii~rligiisiiori : I, Qiioi donc , I;l,ysse ,n'uvez-\ oiis p u* ilc coiir:igc iii dc foice? N'ttesvousIii\ cel Ulysse qui acoriibn~tu tant d7;ioricespoiir f Jtili.tie cont t e les Tropeiis , qui les :i Lai tuseii taril de ieiicoritres , et qui en a fait iin cariiagealrreux? tivez-vous oublié que c'est par vos coiiseilsqiic la giaride ville de Tioie a- éf4 prise?N'est-ce que lorsqu'il s'agit de dCSeiidie votic palaip,vos Lieiis, \ otre femine , que vous n'avezplus I;i iiieiiie valeur? Apyrochez, et yopez ce queje vais füiie poiir voiis: voils allcz connoitie nujouid'liui,par la défaite de vos enrieiiiis, que1hamine cst hleritor cluaiid il s'agit de marquer hses hieiif~riteiirsa recoiiiiaiisaiice. »La (IFesse iie doriiia poui.taiit ras encoic la victoireii Ul,vsse ; eile se co~itenta d'excilcr sor1 coiirngeel celui de son fils, api.&s q~ioi elle disparutet s'cnvolü aii Iiai~~ dii plarichcr de la salle , senibla1,lck iirie liiroiitlelle..dg(ilaiis, vovant Mentor parti, exhorte sesco!iipagrions, et il est sccond(! par Euryrioinr ,Ampliirritidoii, T)tliiioptoli:me, Pisaiiclre et PolyLc,qui é~oierit les pliis vail1:iiisdc ceux(]iiirestoiciit etqui coiiibai~oieiit eiicore poiii dtifeiidic leiir vie ,tous les auties avoiclit &ti trlés. Agélau~ Iiaiissantla voix, tlit : N n'lt:; :~iiiis, cet ~ioiiirne, toiit furieuxqti'il c,t, iie FC~:+ [)as Inii~-tertips cnétat de iioiisrbsi~tei,voil:cJleiiioipa. ti aprhs ri'avoir F~it que deiiiiiies iiit~iiacrs. 11s tie sotit que (juatre qui dCfeii-


dent l'entrr'e de la porte, c'est pourqrioi ne lancczpas tous eiisenible vos javclots, vous ne leriezque vous nuire ; que les six prernic.~ ilui sontB votre tdte, tirent seuls sur Dlyspe ; car si Jiipiieriious accoide la gr8ce de le tuer, il ric Saut pasnoiis meltia en peiiie des üutres, iioiis cn auronsboii rnarclil-. n11s obéissent A cet ordre ; les six plus hraveslariccnt les pi-emiers leiirs jaielots sul. Llysse,niais Pnllas Ics d6touriie et les ieiid iiiutilrs. I2unfiappe le cliariibianle de la. porte, 1'auti.e peicela porte msnie, un troisihrne donnc daris la rnurailleqrii est ebranlée du coiip.Ulpsse , voyaiit que Pbiis Ics coups des porirsuivaiisavoierit étévaiiis, dit k sa pctiie troupe: (


. .,cliiiierneiit ii leuis eiiiiciiii.; ces 11:gL:rt'a. l>lessc~i,:s.C1j s,e tila lui,yc~aiiias, 'I'cléiiiac~iie fit niordre lapousaibic b .4rii~)liiiiicicloii , Eiiriicie se dkfit ,le Po-))be, et I)liilCtius clioihit poiii ha victinie Ctésippc, et , cii le Srnppiiiii au iiiilieu de I'estoiiiac,il I'iiisulta en ces teriiics : a Filc de I'oljilierhe ,,qui ii'aiiiics qu'ii voiiiir des iiijuies, ne cbde plusii (es eniportclrieris et i~ ta Solie qiii te rerideiit siincoleiit et si liautain , et appreiids eiifiii it C1i.eplus iiiodcsie dnris ies discoiirs, eii te scmiiieitaiitacix iliciix cliii sont plus piiissaus qiie les Iioninies.Voilh le piéseiit que jc te Ciis poui le pied debciil'(loiit LLI rbgalas I:ljsse rliii riieiidioit daiis saniaisori. ,) Ainsi parla ce fidEle pasieui. Ulysseajani joiii t le fils de Daniasioi , le perc,a de sa pique;'l'~1éiiiar~iieiirori(:ala sienne daiis le veiitrede 1,Cociite; le lei dbcliiie ses eritiailles et s0i.tpar 1'5pine di1 dos: 1.éoci.ite toiiibe sur sa plaie ctiiappe i.iidi~riierit I:I ieiie dii Si.oiii.A lors Miiierve faii paioiticau Iiaiit do plauclierde la alle soii Ggide cjiii poi tc la teiieiii ct la iiio. t.Cctie \uc reiicl les i~ouisiiiv:iiis épc.idiis, el jettele cI(~scs1)oir daiis leui A~iie. Ils couieirl düiis la sallesarii -;I\ oir cc c~u'ils foiit , co!iiiiic uri tioiii~eaii detaiiic;iiix (lile lea taoiis oiit pi11u1is daiis qiielquepi;iii.ie 11eiitl:iiit iiii des pluj c1i:iuds joiirs de I'cté.Liljs.;e cbi scs Lornl)agiioiis forideiit sur eulí corrimedei 5t)cr\ iers Soiidt:iit dii Iiaiit des inoiiiagiies surdes voiccs ei'oi-ixaiix qiii , fiipaiit les i,eti qtl'oiileur a tc.iic:iis claiis la pl:riiie, s'ciivolt~nr par t,oupes;ce5 Cpcrvieis eii foiit uii carriage liori ible, cnrccs 1);iiides tiiiiiiles iie peuveiit iii se d:feiid, e, iiise rcbtii.ei.. ct Ics assisiaris pieiitietit uii niei.vci!-leiix 11lai9ii. h c(:tie chasse. Tt:l Ul,ysse et sci coiripigi~oiisI)~LII.SU~V~LIL les i~rinces daiis la salle, Sial>panti dioite i:t ii gdiiclie. Ori n'ciiteiid cjiie cris,que g6rriissciiic~iis ; toiit est pleiii dc coii!'ci.;iori otde! di3ni.di.e , el le plariclier de la sallc est iiioiiliti(Ii .al.


I SOI.'ODYSS$E,Liiodes , se jct:tiit :iitx pieds u'Ul,~ssc, lui dit :I( G~.nérciix Clysse , j criil,iassc \ us gc iioux ; le¡+S~L-vous fl(:cliir ; ii! ez piiitl tlc n:a jciirie~sce; lafcnin,es de yoiie palais nie rciidioiit tc.riioiciiqeque je ne 1c:ur ai jaiiiais I ir11 11i1 , ~ii iieii litit quipiil 1t.s ol'lenscr. Je ni'ol)liowis riit.ii:e toiij(,i~rs anxiiisoleiices des ailtres poiiiciii\aiis, ct je i?iclioisde les i eienir, niais ils rcfiisoic.rii (:'c:couic~r nie.r ienio~trarices,c'est poniqiioi ilb oiiL rccu Ir stalairequ'ilsont niCritE. ¡Vais poiii iiioi, cliii iiiis irinoct'ut ,et qui n'ai fait , aiipiks d'eiix , quc les Soriciioasde deviu , ykrirai-je aiishi coriiiiie les coupables?Est ce la la r


mx pieds d'Vljsic, il cn.l)i asse scs gcnoiix rti Iiiiadiessüiit ct6s paioles : (1 k'ils (!e 1,aei-le, \ ous riieFOJCZ ii \ OS picds, ayez pitiF dc n:oi , doniiez-moilavie. Voiis aiiriez uiie douleur anibre et uii cuiaantrepeiiiir , si voiis aviet iiié un chantre i~ui hitles ddlices des lioninies et des dieux. Je n'ai cudaiis riioii art d'autrc: maitre que niou gCnie; c'estnieu ni2.n~~ qui ,par ses irispiratioris , ni'a eriseignCtwies sol tes (le cliürits. Je suis pr2.t de clianierdesaiit xor1.i comiric devaiit un dicu, c'cst poiirquoiép:it~~iiea-riioi , wuvez-moi la vie pour votreprope iiitdrbt. Le piincc votre fiis pourra vousdire que je ne stis yeiiii daiis votre palais , ni volontaircmerit, iii par niicun intErEi, pour clianicrdevant ccs priiices aprks leur repas, mais qu'ilsm'y o111 forcé et eniiainé malgré moi. Poiivois-jcr


182 L~oDPss~I.~:,que les plus insolensde tous Irs liommcsont casi.~iiis daiis son paiais, ct du pcu de i.esljc.cl que a,iiiserih6s o111 eii pour vous et pour la i,eiiie. rLtlj ssa Iiii répondit rn rouiiaiit : (1 Ne crairicn , Riédon, nicn fils vons a gai,aiiti de ma ~II.reur et \ ous a sauvé la vie , afiri que \ oiis renois~icz,et qiie vous appienicz aux autrtss conibimles Lonrics actioiis sorit plus utiles (1uc 11:s rnauvai.ses. Sortez de cctte sallc Pliéniiiis et \ous; tirecvous du niilicii de ce cnriinge , rt nllez voiis asseoirdeliors, pendaiit que jc vais acliever ce qui nercste cricorc ii faire. D 11s sol teiit tous deux saurdilldrer, et vont daiis la coiir s'assmir pribs de I'an.le1 de Jupiier, regardan1 de toiis c0tés, ct nepouvantericore se rassuier contie les fiaj-eurs delainort , don^ l'image hur étoit toujoiirs présente.Ulysse clierclia daris toiiic la snlle porir voirsiquclqu'uri des poursuivans rlc s'c:ioit poiril cacliépour se deiober sa vcngcsarice. 11s les rit tousitciidus 6ur la poussiEre , coiiverts de snrig, etIialeiant eiicore , coiiin:e de? poissons cliie des p&cheurs ont tires dc leiirs filcts et jet& sur leri.vage , et qui , eniassés sur le sable arid(b, d6sireutles oiides qu'ils vierineiit cle qiiiitrr , et sont ré.diiits h la dernihc c8strc:rnité par la c1i:qleur etlasécliercsse de l'air qiii It,iir 6te la iic. Les poursuivans,entasse's d(: niinie les uris sur les autres,reiident les derriiers so~ipirs.Alorslepruderi~ Ulysse dit j. TL:lc'maqiie :(cMoafils, allez appeler Eurycl


LIVRE XXIT. I 83kmque. Elle trouve ce,priiiceenvironné deniortset tort coiivcit de sang et de poussibik ; coiiiiiieM lioti qui vierit de ticvoier uri taiireau daiis irnpdtuiage , do111 la gueiile ct 1;i criiiicie soiil dcgoutaotesclc :,aiig, et doiit oii iie peut soutcnir la vire,te1 parti1 Llysse; ses yeux étoierit eiicorecoilinic deséclaii.~, et le saiic Soiit il étoit couveit Ic rcridoi~UII objet tc,riil>l


18; I:ODYSSÉE,(1 Nc la réveillez pas cncorc, répartit u'lp;il li'est paftenips : faites seulenierit veiiir ici locfeninies qui ont manilud aii respect et i la fidélit8c~u7elles Iiii devoierit. u Ei~ryclée quiiie I.lysseearii6iiie icn~pspour aller hire desce~idreees feninies,ct Ulysse :iyaiit appdle T6léniaque et lesdeuxpaetc~iis, il Ieiir dit : (1 Coniirieiicez i eiiiporter ce~nioris; l'aiics-vous nider par les fcmiiies, et qmdvoiis aiii.cz ljieii lave: et iietto;).F uvcc (le I'ea~ietrlcn c;pt~i~g~sics sii'gcs ct Ica lithlcs, (:t l~ii~tibalayii!(! pl;iii(:)i,~ et ic-triis toi~i cti boti tltat , voun Sereasoiiii. ccs liriinies, et Ics ayani. iriciiBes oiire ledot!joii VI, la cour , voits lcuri>tercz la vie, afiri B(par leur saiig elles expieiit ioutes les dEbauc adi,p~i~ clles oiit dGlionoi.8 mon palais. ii1Coninic il parloit aiiisi , ces doiizc feriimes dmccridireiit l'aisant dc graiids ciis ct le visagecmvcrt clc lürriics. Elles se miretit d'ahord tí empoiiter les inoris qu'elles entaspoieiit soiis les porlic(unde la coiir. Ulysse les Iiitoit Iiii-riieriie et les for.qoit d'ernporler ccs coips qiii leor éioicrit auparavaiitsi agrckibles. Aprks ílu'elles euient lavé etnetloyé les siéges et les tablcs , 'l'6lémaque et letdeux pasteurs se niireiit i bnlayer la salle, et lafemmes empoitoieiit les ord~ires deliors. Quandtoiit fut propre, ils exécutkreut le derriier ordnd7Ulysse , ils fireiit sortir les feitimcs, ct les eiiferrnL:rr:ntentre le doiljon et la cour , d'oii elles ocpouvoiriit dcliapper en aiicuiie maiiiere. Lh,Tél&maque adresse la parole aiix deiix pasteurs, etleuadit : N 11 ne faut poirit faire finir par une riiorthcnorable des créatures qui nous orit. cniivt:riq d'ovprobrc la reine et nioi, par la vie iiifAme qu'ella,oiit menée et par tous Ics d6sordres q~i'ellesontcommis. »11 dit : et en meme temps elles fiirent aitacliéeiii une corde qu'on tendit d'une coloriiie i la poiukdu dorijon. Comme des grites ou dc~color~ibasa


LIVKE XXII. 1%iroiivent piiscs aiix collcts qii'on leur a tcndus ctye leiir gourmaiidisc les a ernpci.cl~é de voir ;


LIVRE VINC;~~'-TI'LOZS~~ARGUMENT.Eiiryclée va eveiller Penélope pour liii apprenilre le retourd'ulysse et la mort des poiir>iii\ ;ior ; mais lareine la ifaiic de follt! et s'iinagine (~iic?(~~iclqtieDÍmt7engeiir a pini ces princes. Xiilin rlle


LIT-RE XXIIT.n'osicz pic;cjne plus esp6rer ; Ulyssc est erifiri reveiiii;il esi (Inns son iinlais, il a lué toiis lei ~~!iiicesrpi coiriiiie~toierit tarit de désordies dans samaisoii , qui consuinoierit soii bieii , et qui lraitoieiitsoti fils avec tant d'insoleiice.La sage Péiitilope éveillée par ces discours, luir4ponrl : « Rla clikre EuryclCe, les diciis vous oritÚté I'csprit ; il dc'pciid d'eiix de rend, e follc 13pcrsoriiie la plus sciiske , et de la plus iiiieoséc tl'eitfaire une sagc. 11s orit voulu exeizer siir vous leurpoiivoir, car jusqu'ici voris avez c'té un modkle debori seris et de pruderirc. Po~ircjnoi ve~irz-voiis irletromper clan3 moii aIi:iction, en me doniiaiit uitenoiirelle si füi~sse ? Pourquoi vericz-vous ri.oiibleruti sornmcil si tloux qiii , en fcri~iaiit mes yrux ala Ii:in&ie, s~ispcridoit toiiies mes (lncilcurs 1 Jen'ai point encore dormi d'iiri sonimcil si ~>iofoiide\ si tranquille, dcpuis le joiir fatal cjiic nioii clicrI'lyqsse est parti yoiir allcr h cette niallicureuseTroic doiit le seiil noni nie remplit d'liori-ciii. Retoiirnez-voiis-cii.Si toiite ai1ti.e de mes femmeshit vrniic in'Cveiller et nie iioniper d'uiie siciiirlle inaiiiEir , ja iie I'aiii ois pas rerivoydc cansliii iiiarcIuer moii iiiciigiiniiori; niais votre giaiid:sgc


i dSL'ODY SSEE,coiijiirc , mn clibre Eiiryclc'e , Iiii dit-elle, ditesriiois'il est vrai qii'lllysse soit de retour coinmevoils ni'en assurcz. Corniiieiit a-t-il 11ii seiii se difaiietlc ious ces insolciis qui 6loieiit toujours cnsefiible, et cii si graiid iioinbrc.(( Jc rie saurois vous le dire, repartit Euqclée,car je iie I'ai pas vu, et on ri'a pas eii Ic tcrnps deni'en iiistruii.e ; j,'ai sciilcrneiit ciitciidu le briiit ducombat ct les cris ct les gériiissrriieiis des iiiouiaiiset dcs blessés. Nous étioiis toutcs (laiis le fciiid deriotie apparteiiient, trarisies ettroiiblées de Sra? cur,ct j'avois cu soiii de bien fernier les portes. Qiiniid1'afhii.e a CLE linie, U1,ysse a envoyé \.otrc fils~ii';ipp~:ler, je c~iis descciiduebieri \ite. J'ai trou161'155se au riiilieu de tous les priuces morts, ci)tassésqii et iii les iiiis siir les auircs. Vous auriq 4tC ravicde voii cc liéros tout courert de sang et depoussibre, conime uii lioii qiii vieiit de hire uncariiiige horrible au rriilieu d'iiii tioiilleau. 0ii adéji cmporté de la salle tous les inoi ts , et onles a mis P la porte de la coiir. Ulysse piiiifie sonpalais avcc du fcu ct du soutie, et il ni'a erivoytevous appeler. Veiiez donc nio priiicesse, descriidezavcc nioi, afiri que voiisvoris ra.;sasiez tous driix dejoie et de plaisir, apibs taiit (Ic nisur ct de cliagririsdoiit voiis avez été accüblCs. Voilii eiifiii cegründ dEsir acco~iipli ; UI'IISC~, est de retoiir plciiide vie ; il est daiis son palais, il vous retroiive, ilretrouve son fils, ct i! a tiré uiie vengcaiice &lataiitede tous ces fiers poursoivans qui vouloieritle déilioriorer. n(( Ma clikie Euryclée, re!>ai.t Péri610pc7 queI'exchs de votre joie rie votis Sasse piis grovir tiossucchs; vous savez combieri le . etour d'C1:sseseroit agctlable h toiitc sii rnais,iii, el siii.loiit b inoict :I soti fils, qiii est le sciil huit (le notre maiia~r.Maic ce sont des coiites ; ce qiie voii3 nie rapportezhi u'cst poiiit vrüi cornnie vous le dites , cc il'est


LIVRE XXIII. 131)pint~lysse,c'estque1~~u'un des immortels qui, tiepo~varit soulfrir les vioieiices et les inauvaistbs ac-tioris de ces pririces leur a dotitié la iiiort, car ils.nerespectoiecit persoiiiic; ilscorit0ndoiciitI'liommede birii ave pour iiiori clier Ulysse il a perdu loinde Iü GiCce toate espcraiicc de retour, il a perdola iie. ,)u Qiic veriez-vous de dire, ma clihre filleb luidit EuryclCe 7 Vous vous opiiiiitrcz j. assiirer quele pritice votre mari ne reviendra jarnais , quandon vous assuie qu'il est revedlh, et qu'il est piCsdesonfoyer. Voulez-voiis donc2tre touio~~rsii~crédule?Pcrnictlez que je vous doniie uiie autrepreuve bicn serisible de la v6rité de ce que jc vousdis : liicr quaiid je lui lavois les pieds par votieiccorinus la cicatrice de ia plaie que luifit o'dre7 aiitic if: ois un sanglier sur le mont Partiasse. Jevoulus d'alord cricr et vous lc dire; mais il rrieuiit la rnaiii sur la bouche, ct par une prudenctidont il est seul capable, il ni'ernpCclia de parler.Mais eiicoi e uric fois , descendez avec moi ; sivous trouvez que jc vous aie trompée , jeme sou-niets $ tout ce qu'il votis plaira, faites-moi rnourirde 1,i niort la pli~s cruelle. s&la cherc iiourrice , r6polidit la reine, qiielquehabile et qiielque expérimentéc que vous soyez,il rie vous est pas possible de sondcr et de pcnétrerla conduite des Dieux. Cependant descendons,alloris trouver moii GIS, po~ir voir tous ces pour-suivaris privés de vie, et I'auteur de ce grand expioit.*En fiiiiisant ces mots elle commenee h descendre,et en dcscendant clle delibéioit eri son ceur sielle parlcroit h son mari sans l'approclier , ou siellc i'aborderoit poui le saluer et l'einbrasser.


190 I?ODYSSEE,Qiiand elle fiit airibée dans la salle, elle s'naitpres de la inuraille vis-b-vis d'ulysse, qu'rllevit.ii la clarté du leu, et qui, ascis prks d'iirie colonne,les yeux baissGs depuis clu'il l'cut aptAi,5iie, atten-doit ce qiie lui diroit ceite vertueuie é~~ouse. filais!elle ga'doit Ic silence, le coeiir sei.16 dr crainte etd'etoritiement. Taiitot clle jc,toit 1t:s yeiix sur lui .etsembloit le recorinoitre, et taritbt elle lcsdétour.noit et le riic'coniioissoit , troinpée par les haillontdont il c'loit couvcit.~elémaque, suipiis de cctte froidcur dorit iine pénétroit pas 1" cause, lui di1 : w &la mheimkre cruclle , doiit le cceur cst toujours dur et inseiisible,pourquoi bus leiiez-vous airisi ii I'écartloiii de rrioii 11&i.e? poarquoi ne vous approche~voüi pas de lui poiir le saliicr et pour lui parler?Daiis tout le rnoride eritier trouvei oit on une autnIiuinie de cette dureté et de cette fieitc', q~ii ieghtsi fi.oidetneiit iiri niari , qui , aprks une als,eiice devingt anriees ct de travaux irifiiiia, reviciidi.oit eiifiuatipiis d'elle? noii, le niaibre ri'est pas si dur quevotre coeur.« hloii fils , rPpondit la sage Péiiélope , je siiis sisaisie que je n'ai la Sorce, ni de lui parler, ni dele regarder; mais s'il cst véritablciiicrit rrion clieeUlysse, il lui sera bici1 aisi de se faiie coi~rio;treplus silreriient , car il s'est p;issé eiitre iioiis deschoses secr&tes, qkii ne sorit corinues que de nousdeux. Voila ce qui pcut me porter B le recoil.noitre. nElle dit : Ulysse se prit. $ sourire, et dit i Té-Iéiiiac~ue : u Mori fils, donnez le tcmps h vutrernkre de m'exaininer, et de me faiie des qiiestious,elle rie sera pas loii~-ieriif)satis Stie dcsnbus4e.Elle me inéprise et rii(: riiL:connoit, paicc qa'elleme voit nial-propie et coiivert dc rriCc:haiis Iiabits,et elle ne peut s'iniagiiiei que je sois Ulysse; celachangera. Peiisoiis préseiitemerit comiieut nou


LlYRE XXIII. 191noui tireroils Jc torrt c;eidiiits llar un honinie de votrc piudeiiceet dt. \ olie aleur.a Je ni'eii vais done vouq c1ii.c cc que jr: trouvede 11111s exl)é(Iierit, iepiit 1JIjs~c ; 4aigiiez-voustoiij ; apihsle baiii pie1ic.z de beaux 1i;iLits; obligeztoutcs les femiiics du pal;tis ti se paicr de iiieme,et clue le diviri cliantre P1iCrnius 1>ieilaiit sa lgre ,vieiitie eii jouer ici et ijoiis f;rii.r daiisei h.ses clian-Solis, afiii que tous les voisiiis et tOUs Ceilx qliipaasci.oiilp~i.sdii ~);\lais,eri~eiid:!iit cc bi,iiit, croientqu'il y a ici iiiic iioce, et que le Lriiil di1 nias-acrequi \ieiit d1Ctie hit, ne se rr'iiaricle pas daris laville a\ aiit. que iioiis a'ons Ic teriips de nous retiierii la carripagiic. 1,ii rious peii-ei.ons plus B loisirh cxéciiter les Loiis coiiseils qlic Jiipiter nousiiispiiera. s11 1x11 la airiqi, ct on re mct b exc:cuttbr ses ordres.11s se Laigiierit t.[ picnrierit les 1i:ibits lcs plus magriifi~~iies,T0iitc:sle~ ferniiiesse paient iécieuy.. 1.c cIiant*e PIiCr~iius preridsa 1)-le, et par scs Jivines chari~oris il iiispiiel'aniovs dc la daiile ct dc la iiiiisique. Le,yalai5


1 :;* L'O~YSSJ~E,r~i~ittit du Lriii~ d'lioii:ii:cs ct de fcn-mes @d:iiiserii ciiicnib1c, et qiii d:iiisciit ~ G U L &re op,teticliis. I,es \oiairis et les passaris, 1iappCa de 9giaird biuit, iic iiiaiicliicnt pas de 5c diie les4aiix aotirs : e Voilli donc la reirie qiiid'~ 11ouwr UD clcs ~)riiiccs qlli. lui faisoieiit la COILa llieuieiisc~ ! elle ii'a ras cu lc coiiiagr decol~aer ir ri,aisori de son inari jii«,iid re qdilSiit de reioiir. » Voilli coriinie~>arloi~tc~ut Icnioiidelrtiais tout le nionde ignoroit cc qiii se ya~soit.Cvl~c~ndnnt Euiynonie, al)iZs avoii baigné t4~uirSunic! Ulysse, 1ui prCsenie de rii:!gnificlues ha-Ijiis, tt ilíiiierve Iiii donrie un c!clat rxtraordiiiaireliis rnajes~iieux, et Iiii reiid srs praridsct h(8ailx clievcux qui , fiisés par grosbes bucles,oiiibi:igeti~ scsCpaiiles ; coriiine uii Iiabilc. ouvrivr,(iiic 1 iilcairi et I\liiierve o111 iristiiiit daiis so11 a:t,riii:li. I'or :it7ec I1ai.gcmt el eri i'tiit iiii ouvrrgc ti&t;i.:iciciiu, dlí. rrit.me Miricrrc rrlbve la boniie rniiied'C1j s.e liar unc grice nierveilleiise qu'elle donw5 sa tEie et qu'elle répaiid siir toiite sa personne,11 snrt de la chíiaibre du baiii seiiiblable !i uii deiiiiriiort,cls, ct va s'asscoir vis-i-vis de la rsiriequi il parle en ces ioiid : e Priiice , ct ii1&t iii fiel16iii ni


1 ~i L'OD YSSRP,,Ic d


min dc l'appartcrneiii o;i ;l c.1 rt rlui cn gnidoitIcs I)"I te" ceq~"tuvcss~vi~ si I:\ ideiitcs , c~iic ~iloriC ~ L I i~iielt~iie~ , dur et iiifleaihlc qii'il soit , iic peiitZei~iliGci~eL. dc se reiitlre, et d'í:lre rriiii.i.eiiicritwri\ aiiicti tliie voiis Ctes riion clier Ulyssc que jepku~e tlel)uis si loiig-ieinps. iiCc.i 1)aroIt:s atl~~ildriiei~t Ulysse, il p1011ra dejoie tl'a\ oír iiiie iiirriiiie si cliariiiarite et si plciiiede piiidciice ct de veiiii. ('oiiiiiic ari milicu d'iinnaulia~e la terre !~;ii-oit agi.c, noiis,,e soriiritcs ?)as eiicore a la fiii de tios travniiu. 11ni'eii ircic 1111 it essiixer, et c'est le pliis lorig ct Icpliis tliflicilc , ci~iiiiiic 'i'irc:sias riie Ic déclai~a le.iiur que jc dcsceiidis dans le tc'nCbrouu palais dePlutoii, ~wur cottsiilter ce cleviii siir !cs inoyeiis.de ieioiii rici t1itri5 riia patrie et. d'y raiiicniir mescotri~i:i~ii~~iis. ii'fais liiiissoris cet eiitrclicii, et alloiis0obtlic.i csiitrc lcs bras du soriiiiieil toutes nos niquiEiudes.n


n Noiis irons tious colic1ir:i (liianil il voiisplaira,répoiidit Péiiclo~ic ; \ oiis ¿.les le rii;tltrc ; je doieYOIIS obOii : LI 01) ht'~:tt~ií: qiie Ics dic.iix vousaienteiifiri coiiduit da:ls votre paiiie tlans ce pabis.Mais piiisqiie vous 11i'avt.z pail6 de ce iiouveaulabciir que vousavez ciic )ie ii ierrniiiei, expliquetile iiioi je voiis pi ic ; voui ;iiii i1.z la boiité de m'eniiifurincr ciaiis la siiiic, et j':tiinc riiiciix I'iire daA piéseiit; l'iricertitudc iie feroit clu'aii~iiieiltrr mucr:iiiiies. »lbia cliCre Pbni.Iope, reprit Ulysse , pourquoime foicez-voiis vous d(-clarer uiie clio~ qnini'alilige et (!u¡ voiis aíiiigcra aiissi? Je vais roushdire, ,ll~iiso,ue yoiis le \ ciiilrz : 1.c (Ieviii ni'a OLIdoiitir e, sans en oublirr un scul. II a :ijoiiié que lamor1 vicridroit dii fond de la riier ieiiiiiiicr nia vieaic bout (I'unc loiigiie (:t paisible vieillt.sse, et queje verroisriies peii~)l(,s Iiciiieux et floiissrins; ilniaasuia que cct oracle s'ücconipiiroit tlaiis toutes se5parties. a« Piiisque IcsDieiix voiis proinettent une longnevie et iirie vieillcsse liriirciisc , repariit P(.nélo(ic,~ious pouroii~ done eqx:i.cr (lcie voiis vieiidrez glei.iciisrrneiiti boiit de tos loiigs 1rav:iiix. »Pendaiii qu'ils s'eiitrt~it~i~oict~t aiiisi , Iiiiignomect Eurj-clée, a la clarti. des flaiiiberiux: pr6púroient


LIVRE XSIII. '97leirr couclic. C)iiaiitl c Il,,s I'ciii cnt préparr'e , Eiirj-~lt;c>;illa se coiicliei LiausI';ip~~artciiicrit


158 L'ODYSSEE,ceiltc aiir enfers pour coiisultcr I'ime de Tirésias,et coiiiiiie ii y ti ouva scs coiiip:i#iinris el vit samhie. 11 lui pcipriit les rivngcs des Sirhries, 1smerveilles de lcurs cliaiits, ci 1c pciril qii'il y avoitles eiiiendre. 11 lui paila des eli'ioyables rochaerrantes, et des icucils de 1'Fpouvantnlle Lhirybdeet de Scylla, qiie persontie ri'a jarnais pnapprocher saiis périr ; dc son arriv6e daiis l'ile deTrinacrie ; de I'iriipiudetice (le scs corlipaguoiiiiqui tukreirt les bmiifs clu Soleil; dc la puiiitioii queJupiter eiífit , en briiarit son v:iisseau d'un coiipde hudie ; de la nipri de toiis scs c»inl)agnonsqaipEriiciit ioiis daris ce iiaufrage, ct de la pitié queles dieiiz eiiretit


LIT'RH XXITI. '99vouarit toiijoiii.~ travcrsC par de noiivraux mal-1i(hii:s qui iii'ciloigiioieiit dc pliis en pliis de riiaclie~e patrie. PrC.eiittr ,,iie;t, 1;uisque ir iaveiir desdieuv iioiis a rcdoniics 1 uii a I'ailtre , aycz soiride iiotre Lieii; Ics troupeaiix cpic les poiirsuivatisont coiisuriit~s , scroril reniplac.6~ a~~aiit:igeuseniciit,soit par ceux qiie j'irai enlever B miiiii arnihe,soii par CCIIS (111~ les Grccs tiie doiirieront de leurboii grh, jiisclu7ii ce que iiies parcs soient bienremplis et lile5 bergcries bicri iioiiibreiises. Jem'eti \ais voii nioii pbie h s:i iiiaisoii de carnpagrie ,ou iiioii alseiice Ic titiiit eiicorc plon~é Jatis riiiecriiclli. afi'iiciioii. Voici le scul ordie qne je vousdoriiie, qrioi


hrcrriire eondiiii aiix enfers Irs irnes ilrs prinreq 9uT-Ivsse a 1~11:s. Entretien (le l'iiii~ d'?\q:iiiieinnon axec&llc d'Arhille, ?í qiii il aplirrnd IPS )ionticurs qiii hifiircnt rrniliis ?í $es fi~nSraillrs , et le driiil des hiiisesaiiioi:r 11~ son lit. Aganieninon rrcrrnnoi?cant Aniphiiiilclonpariiii rette ri(iiiil~reiise jeunesse, liii faii desqiicstioiis ~1.11. 1r11r 111~~~11'11r. Uly~son 5 irilliird. jiisyii'kceciu'blvsse en se faisant eonnoiirr la i.liang-e eri oie.Dans cei intcrvalle le priiple d.1 ~linqiic s'aseii~~le ,et ~loniie ordre h 1't:ntrrrriiient des iriorts. Lr pi,red';\niinciiis excite le pruplc 3 Ir.; yciigt:r. 1.r librautb1vdon t.1 le tli~ in Hali tliersr tAvhr.ni (Ir lesdi.toiirner,ct cn reticiinent la j)lus qranclc ljartir; les :autrcs tonten ariiirs 11oiir a-siejirr Ulvsse. (.t: Ii(:ros aiine sn petiteLrcl!ipt. . r ii11.t a Iciir ¡$te ct s


LIVKE XXIV.so Iroient le dicu de (;yllerie nvec iin murmure toiitpar c;iI, et il les coridirisoit d;iris les chcriiiiis tc:riél>i.euxqui riii.rieiit datis la iiiiit éterrielle. P:llcstr:tveicitieiit les flots de I'OcFaii, paisi.i-ciit pi.6~de la ci:lcbi.e ioc:lie Lciicade, eiitrercrit par lesportes du solc-il d.iiis le I)ays des soiigcis, ct bieiii6telles ai riveieiil daris la prairie d'As~rliodble, oiiIiaLitciit 1t.s biiiei qiii Jie sont cjirc les vitiiresiiiia;;ei des iiioits. Iillcs ti.ouvi.iciit daris ccttep:aii.ie I'ariie d'.\cliilie, crlle de Pritroclc, celleQ bri~ilocliie et crlle d Ajax, le pliis bc:iii et lepks raillarit dcs


202 L'ODYSSEE,étiez glorieusenientt:triidii sur IU poiissiErcloiii dev0ti.c ciiar, et eii cel elal, icdoul:iblc eiicore auxSaiides Tiojciiiies. Noiis coiitiiitiiiiirs le conibattouic la jouiriée, et iioiis iie iioiis sriioiis pas retires,si Jiipiier R'C~II séliaré les conibaitaiiq par uneIiori.ible tcnipeie. Noiis vous retiidnies de la bataiiie,iious \oiis poii4iiics ~ur les v:!isseniix, etapr6s avoir lavé votie corps arcc


lcl>/iclicr. Noiir c:gor(;t iiiie.; toiit üiitoui.riii tioii~hreiiiliili. Jc iiioiiii~iia tri tle br*!iiI.i; voiis citicz coiit:IiIsur Ic liniit , avcc los 1ial)its rii;igiiiiicliieu clont lecdEc55es \ous avoieii~ rc:\Ctu. 011 voua coiivuit tlegi:ti->e, oii iiiit toiit :iiitoiii. de voiis quaiititc! de\ aisiciiiix ~,lciris d'liiiile rt d'aiitres pleiiis de riiiel,et les 1ic;io.; dc I':iiiiit:e, Ics iins i pied, les aiitressur Iciii.> cliars, fiieiit ~~lusieiirs fois e11 ai.mc:s letoiii. tic \ otrc IJ~ICIIC~, nvcc iiti I>i,uit cp~i ti1 retentirtl iiic lo l)lniiic el les iives dc l'lfellespoiit.()ii;iiid les fl,iiniiies de Vii1c:iiii cli,eiit aclievé de\.OiiS ci~i~sii~iie', iioi~s rcciieiliinic~s vos os api,ksavoir ciieiiit la cei41e avec di1 iii; el. pour lescoiiscii \ tst , iioiis les eiivttloppiriics d'iiiie tloiiblegt :iiiw. 1.a dL.csse \ oiit: iiikie d.,iiiia iirie ii~iie d'orpoiii. Ic s rtifc-itiiei; rlle dit rliie c'ciioit uri ~>r¿:sciit(Ir I3;i~cIiii\ rt iiii cliel-d'teiivre de Vulcaiii. Vosoi sniit daiis cciic iii iie iiiClia a\ cc ccuv clc Patioclc:,c.1 c1;itis I:i i~itiiiic tirrie oii iiiit sCilai ciriieiiLci2iiu d't~iiiilotliic, qui, apri:s I'aircicle, t-toit ccliiide t4)iis vos coiiipagtioiis qire voiii Iio 4oi.iczlt. piiicde votic aiiiilii. 'roiite l'ariii6e lr:icaiI!a ciiciiiiePOSL. it la YLII: dt- ~011r ~ii:ii~(iuer snii nli;iciioti. Il c:loit :iiG dc voirquc vou, LL~UL clicr aiix dicitr. I)c surte, diviii


Acliillr , que la moit rncrne ii'a eii aucun pouvoirsur \ oiic tioiri ; il passrra d'ige en Age avcc votregloiie jiisqii'a la deriiieie postérité. Lt iiioi, que1avaiitagcai je lirc!de iiies tiavaiix?cIiir nie ~evientild'a\ oir teiniiric! gloiieusetrieiit ii1.e i i 1 oiigiie etsi ieriible giicarre? Jupiiei a so~il1i.r~ (jii'i iiioii ietouij'ai11cii i rnallieiii cuscriic%rit, ct cliii~jcsois toiiib~!daris les ciiibficlies du tiailic Egis~liel de iiia pernlcieusefeniriic. ))11s s'etitretenoicnt eiicore dc niliini


LIVRE XXIV. 205beaucoup de ptiirie que now ~ersuadlmes Ulyssede iious accoiiipagiiei. 1)I'iriie d'biiipliirii6don répondit :« Fils d'Atrée,le plus giaiid des rois, je nie souviens que niotipere a eu I'lioiirieur de vous recevoir cliez lui, etje vais vous iacoiiter iiotie aia1fieureu.e aventuree! ce qiii a c:iusé notre mort. Long-temps aprks lede'part d'Clysse, coiiiriie on ii'en avoit aiiciinenouvelle et (~ti'ori le croyoit niort, toul ce qoenous étioris do jcurics pririces rious iious appliciiiiiniesB (aire la cour ii I'Eii~lope pour parvenir h I'épouser.Cette priiiccsse rie rejetoit ni n'acceptoitun Iiyriicii qiii lui étoit odieux, pour avoir le.tenil)dde n~acliiiier iiotre perte ; et entre aulrcsruses, eii voici une qii'elle iinagina. Elle fit dresserílaiis son palais un niCtier, se mit 9 travaillerelle-ni6iiie 5 ~ iii graiid voile, et rious parla en ccsteriiics : Jeiiries priiices , qui me poursuivez enmarisge dcpiiis la iriort de mor1 rnai, modérezv0ti.e iiripaiirrice , et attendez que j'aic aclievé cevoile, afiii (111~ ce que j'ai filé moi -meme rie soitpas perdii. Je le destine pour les funérailles duhéros LnCrtc, quaiid la Parque inexorable auratraiiclié srs jours, pour ine nicltre h couvert dcsreproches que les t'emmes d'ltliaque ne niariqueroieiitpaddc iiie faire , si un prince coninic LaGrte,un piiiice si riclie et que j'avois nutant de iaisoiide iespe er ct d'aiiiier, n'avoit pas sur coi] biiclierun voil%ii de nia niain. tlle nous parla aiiiri,ct nous iious laissrliiies persuadev. Peiidaiit le jour,ellti travailloit avec beaucoup d'assiduité a cevoilc, iiiais la iiuit , dts que les flariibeaux éioient,alluniés, elle d:;laisoit ce qu'elle avoit hit lejour. Cette liaude iious fiit cacliée trois ansciiticrs , peiidarit lescluels elle iious reii~ettoitd'iiri joiir h l'autre; mais eiifiii la yii:itiitine annécvciiue , utie de ses feninies, rliie nous aviorisgagnée, la trahit, et nous la suipiiiries qiii dFlltir>:


soit son ouvragc. E& í'iit dtliic et 12 caiiie de uoiic niort. & m derious n'eut la foice de tciidic cet aix, ~rous enétions bieii éloigii6s. Oii \ oiilut eiisiiite le fairepassei entre les inaiils d'Lilj ase ; iiuris iioiis y opliojaiiie~toiis , et rictus criiiiies r~ii'oii se doiiiibtbien garde de le lui renietlrc, qiioi (lti'il pht direet faiie ; mais TL:léiri;iquc oidoiiiia ilu'oii !e lui~ C I U Imalgré I ~ ~ iious. Di,s qulUl.ysse I'eiit pris, illc ieiidit tiGi - í'acileiiieiit, et (le sa ilL.clie il erifilaioiites Ivs b:igucci. Aprb cet cui~loit , il


LIVRE XSIV. %O7hroiicIies ; il versa ses pitds toiites srs fl2clies 3er iiiiiürit d'aboid Ic ioi Antinoiis, il eil fit sa premieievictiiiic. 11 tira ctisiii~c sur les autres a\-ecuii tiarcil succGs. 1.es iiiorts s'acciiiiiuloicnt , el ilétoit aisd de voir qiie deur honimcs sruls iie.fjiaoieiitpas (le si gi:iiids exploits satis le sccoiirs dequr4qiie dieii cliii les aniinoit par sa prtiscrice.f(ieiit0t7 s'ab~iiid~iiiriaiit $ I'iiii~>ctuosiid de Itsurcouragcb, ils foniiiiciit sur iious ct fircrit niainhrssesur tous ccrix qü'ils ieiicontioiri~t. Tnrit Icpa:ais irteii~issoil de cric et de gi:iiiissciiic~ti:, desmouraiis CL (les bles+¿;, et daiis iiii iiionicrit toiliela sailt: Iut iiioiidCe de saiig. Voilii, gwt~ii Aga-IR~I~IIOII , cn~itniiielle fit1i;liti: poar 5onniaii! 1,a ~iir:iiioi e il(: sa vertii iir nioiiri,:i j:ininis.1-rs


208 L'ODYSSPE,sortis de la ville avec les deux pasteurs, farmtbientbt arrivés h la maison de campagne du vieusLaerte; elle consistoit en c~uelquespit:ccs de terretlu'il avoit augrneiit6es par ses soiris et par son tmvail,et en une petite maisori rju'il avoit bhtie.Tout aupres il y avoit une espece de ferme ; c'étoitun bAtinierit rond oh logeoient le peu qu'il avoitde doniestiqiies. Cai il n'avoit gardé que ceux quilui étoicrit riécessaires pour cultiver ses terres elson jnrdin. 11 avoit aiipies de lui une rieille femmede Sicile, qui gouvcrnoit 8R maison , et cjiii otoitsoin de sa vieillesse d;ins CP deseit oU il s'étoitconfirié. L.& 'Vlysse dit h son fils et h ses dcuxbcrgers: All(iz-vous-en tous trois h la maison, pré=parez le cochori le plus gras pour le dincr, pendaiitque je vais nie présenter h mon phre pouivoir s'il me reconrioitra aprks une si ioiigue a&scnce. a ,Eri finissant ces mots, il leur donne ses armes hcmpoitcr ; ils allbrent protnpterrierit dans la maisoiic,sicuter ses ordres, et Lilysse etitra dans nngra11(1 ve, ga ; il ri'y trouva ni Dolius ni aucun deses rnfriris , rii lc moindre de ses domestiques; ilsGloicnt ~OLIS allé ceuper des buissons et dcsépinesp0.i iaccommoder les iiaies du verger, et le boovicillascl L)oliiis Etoit b lciir tete. 11 trouva sonp&ie toiit scul dans le jardiri , oii il s'occupoit karraclior>iif toutes rapi&cées pour se défeiidre dest.;,iiic.s. i I a\ oil aussi des gants fort épais four grraiilii scs riiaiiis, et sa t6le 6toit couverted'une efrpFce tic: casclue de peau de clikvre. 11 riourrissoitairisi daiis cet Cc~uipage sa triste doulcur.Qua~i(l L1 Iysw vi t son pbre accal~lé de vieillessset da119 iin abnttemerit qtri marquoit son denil,ils'appiiys coritre iin grarrd arbrecat foriditeii plenrs.Lufi~i Saisai~t cíiort sur lui-nikiiic, il ddlibéra ea


LIVRE XXIV. 2'39son cociir s'il iroit d'alord einbrasser ce Loa:ioininc, lui appreiitlic soii airivbe, el lui rncnntercoriiiirciil il 61oil rcvciiii ; oii s'il l'approclieroit~IOW s'mitreteiiir rivec lui ararit qiie de se fairecoiiiioiti e. (;e dci iiicr parti liti pariit le irici Ileor,et il voiilut avoir poiir uii irir>rrieiit le plaisir deréveillei. iiii peii s:i doitlciir,;ifiii de Iiii i-ciitlrc riisuitesa joic pliis seiisible. 1):iiis CP ile+,cin L1l;l;sseslal)prc~clie (le LaCi.ic, et coliinie il 6toit biiisséour ériiorider soti jcuiie aibi.e, so11 íils li:iii+:aittroix, Iiii adicsir Ir parole, et Iiii dit : N Vicillaid,oii voit bie.i que vous dtes iin dcs pliis Jiahilesj:iidiiiiers tlu rrioiide, voti.c j;iidin !~ rr aller ensiiite vouscoiiclicr diiiis ii:i Loii li: , voil; cc qui coiivientsil: iocit ii voiic :ig(:. 31:iis si 1:i forturie irijiiste vousa rbtliiit cctit: triite serritu


210 L'ODY SSEE,df.niandois S ~in Iioniriie de ce pays qtre j'ai aulrefoisiecii daiis niü. tziaisori; je voiilois savoir s'ilcsk icvetiu ct s'il est eii vie, ou s'il est iiiori : carje vous ditai, et je vous piie de nileiitciidi.e, 11iz'~ly a quelqucs aiiii6es que je logeai chez nioi miIioiiirnc qui pajsoit datis ma priiiie. De tous lesIiAtcs que j'ai eu I'liooticur de reccvoii,, jc ii'cii aijarnais vu uii coiiimc celui-li ; il se disoit d'ltliaque,et !1 se vaiitoit d'Ctie fila de LaGi~e, tilsd'hicésiiis. 11 re~ut de nioi tous les boirs tiaitemcrisqu'il pouvoit üt~eiidic tl'tni liote. Je lui ti$les présriis (ju'exige I'liospitalité; le iiii doriiiaisept ~alens d'or, une urne d'ai.gcnt ciselC , uu I'ouvricravoit i~cpiCseiité les pliis bellcs flciiis, doii~emanteaux , doiize turiiqiieo , aiitüiit de tapis et au-taiit de voiles piécieiix , ct je lui fii eiicore prL:setitdc c~uatrc belles esclaves adroites tous les bcaiixouvrages, ct qiiil prit lui-nieiiie la peiiie de clioisii;(1 iitrangci, répoiidit Lacrte , le visage baignide plcurs , vous etes dans Itliaque, comiiic ori \ ousl'a dit ; le yeiiple qiii i'liabite c~t t;;ro.sicr ct ioso-lcnt. Tous \os beaux préseris soilt pei-dus, cai vousiie trouverek poiiit eii vie celui a qui vous les akezfaits. S'il 6toi1 vivant , il répoiidroit votre génerosité, et en voiis rccevaiit ciiez lui , il ticlieroitde ne se laisser pas siirpasser eri libdralité et enmagnificetice; car des1 Ic devoir des Iioi~riGtesgens qui ont iecu des Lic~if;:,iits. Mais diics-rnoi ,je vous prie, saiis iiie ricii dbgriiser, cornbicri d'aiiniesy a-t- il qiic vous avez logC clicz \. oiic rnoiifils , ce malheureiix prince qiii n'est pliis ? car,éloigrié de ses a~iiis et de sa patíic , il ü ¿té, oudécliiré par les bctes dans qiiclqiic carnliiignc d


z IILIVRE XXIV.hii fi:rnicr Ics Teuu ,ni Iiri fiiire des fun6iaillrs Iioiiorallc-, ce qiii est le (Icriiicr pariage de$ riiort*.hiais aje2 1ü LotiiE de ni'appiriidie qui vous Ctes ,(IIICI est votre pays et qui soiit vos pareris, oiivous a\ez laissE le vaisscau sur lequel vous


2 12 L'ODYSSEE,eiitieres, je suis dc reloiir aiipi8s de voiis dans ma~1iL:re patiie. Essuyez (loiic vos larnics et CCSSLX\.OS soupirs. Jc vous diiai toiii, eii pcii dc inGt*,car Ic temps pressc : jc vieiis de tuer lous les poiirsuivansdaiis moii palais, et de iiie vciigcr detoiiies Itis iiisoleiiccs et de toutes les iiijusticesqu'ils y oiit coninlises. ))« Si vous eles Ijljssc , ce Gls si clier, rc'poiiditI.::Grie , tloriiicz-nioi uri sigiie cciiairi clui ine foicevous croirc. 8)« Vous ri'avez, liii tlit Glgsie , cp'A voir devos yeiiir cettc cicatrice de la plaie qiic rrie fit autrrfoisuii saiiglier'sur Ic iriont Parii;iise , lorsi~iievocis m'eiivoy.7res, iiin ~nL:re 'et voiir , chcz iriongi.aiid-p6i.e :lutol~ciis, 1)oiir reccvoir les prt:sriisqu'il iii'avoit proiiiis dan5 iin voyay qu'il fit illliac~ue. Si ce sigiie iic suHit pas , le vais vousrnontrer daiis ce jardin les arbrcs que vous Inedoiiri;'itcs auirefois cn moo pariiciilier, lorslue ,daiis iiioii eii1':riice , nie promcnaiit üvec voiis , jeYOUS les dem:tiidai. Elri iiie les (lorinaiit, vous meICS ~iomi~iii,es tous. Voiis iiie doiiiiiites treize poi-iirxi,s, dix poiiirriiers , cliiaraiiie de vos fiaiiiers , etvous pronliLcs de iiie (loiiiier ciiicliiaiitc raiigs decepsde \-igiie de ditlercnies cspCccs qui lorscliieI'aiituiiiiie vrrioit étaler loiiies scs iicliesses ,étoierit toiijoiirs cliargc's d'excellens raisiris. 11A ces mots le cmiir et les gerloyx riintiqucnt AI,nCi.ic; il S


LIVRE XXIV. 2x3d'lthaque ne viennerit nous assiéger, et qu'ils uedt;p&clieiit des couri.iers daiis touies les 1 illes deCL:t)lialériie pour exciter les peuples ct les appelera ieui secc1ui.s. r '(t Ne craigiiez rien , réporid Ulysse , et cliasseztoutes cej pensées de volie esprit ; tout ira bieii.Blais alloris dan> la iriaison ou j'ai dcjiciivoyé Té-3éiiiaque abec Euiiiee ct Pliile~ius pour préparerle diiier. ))Eii pailaiit airisi ils sortcnt du jardin et prenneiitIc clicriiiri de la iiiaisoii. En y eii~i.atitverit 'Tel(:rnac~ue et les deux pastsiirs qui pi-Cparoietitlen viarides et qui niCloieiit les viiis ti;trisuiie uirie. L'esclave sicilieniie baigrie son maitieLaCrte, le parfunie d'esserice ctlui doiine un hiibitmagiiifique pour Iioiiorer ce grand jour, et ladeesse Sliiieive prend soin de relever la Lonnemine dc ce vicillard; elle le. fait paroitre plusgrandet lui donne plus d'ernboiipoiiit. Quarid ilsoitit de 1:) cliambie du baiii, son fils fut etorirréde le voir si dillGrerit de ce qu'il étoitauparavaiit ;il ne pouvoit se lasser de l'adiiliier, car il ressclnbloita uii dcs Iriiiiioriels, et il lui témoigtia sasuiprise en ces teriiies : c( Mon @re, il faut que lesdicux aieiit fait le inerveilleiix charigeitieiit queje vois en votre persorine, e'est uue iiiarqiie visibleque voiis Icui. Cte=clier. »u Rloii fila, repiit le sage Lacrte, pliit i Jupiter,hkliriervc el a Apolloii qiie je lusse eiicoieils ~ 1.0~-te1 qiie j'étois lorsc~u'i la tSte des C4plialériiens jepri, la belle ville de Neiice, sul. les ci~tes du cotitirieiitde l'Acarnariie, el que j'eusse pu lile trouvcrsvec rries ariiies au coiiil>:i~~qiie vous doiirihtes liiercotitie les poiirsiiiv:ins ! Vous aiiriez Cié ra~ide voir avez cluelle foice ctc~iielle ardeur j'auroissecoiid6 votre coai.ag~. nI'eiidaiit qii'ils s'eiiticteiioictit aiiisi , on aclievade prépiier le dincr, et coiiime on kioit pret i\ se


214 L'ODY SSÉE,mettre 'a tab'ie, Doliiis arriva di1 trnvail nvpc wgenfaris ; l'esclave sicilierine , leiir irievc , qui lesavoit nourris, ct qui avoit gratid soiii di1 Lonhonime Dolius, de~iuis que In rieillesse i'aroit accueilli,étoit alld elle-iiienie les appeler. Iliis (~11'11sfureiir entic:s, et qu'ils eiii'ent vil et rcconnuUlysse, ili ftireiit daiis iiri Ci.oiiiiinicrit qui lesreridit imniobiles. Rlais Uljsse 1t.s vogaiil en cetétat , les iéveiila par ses paiolcs pleiiies de dou-ceiir : u 11011 Iiomnie, dit - il h Doliiis, ii!eitezvoiish taL1c avec rious, et revcticz dc vo tre siirprise; il y a lorig-iern1,s qiic la fniiti tioiii pressede nous niettre h table, iious ti'attei~clio~is queVOIIS. 1)1)olius n'eut pas pliitbt enteridii crs paroles,qu'il court i son inaiire Ics 11. as ou\ crts, el luipreriaiit la main, il la baise, et alSres les prernierstiar1spoi.t~ dc sa joir , cc scrviieur íi(lcle s'Ecrie :u (:lier priiire , piiisq~ie vous etes riifiii rcvchnu se-1011110s dcisirs et coiitie notre eip~!i.ai!cc, t-t qileles dicuxeux riiCincs oiii pris soiii cle voiis raiiierier,qiic cc rclour soit srissi 1ieiit.c~~ qii'ií iioiis estagréable , et qiie czs iii61iies dieiix voiis coriib!cntde toutes sortes de prosptirit6s. R1:1is rciinctlcznioidc vous deniniider si P(:ii~lo~~e cst d+jh informEeclrlc voiis 6ie. ici , oii si iioiis lui eurerronsatinoricer iiric si t>onii.c rir~iirrlle ? n« 13on homnie, reparti t CI.yssc, PtIii


meris. 011 empoi te Ics iiio:.is. Cciiu (l'I!linqrie soriteri~ci rtis \>:ir lcii,s Iriti ci~s , CL cc'iix tlui ctoiciit desiles \oibiil(%s, 011 Irs cloriiic h dis rri:ir.iiiicis pourles t,aiiil)ortc'r si11 leiirs bartliic; cl~:tciiii t!aiis Icurpal s , [itiii IIIL'OII 1ctir renrle les i.¿'< quoi ils cciis : alloiis1'a~iac;iic.r et le puiiii, l'occasioii I)rcasac : si 11t>iisIC Iaiijo~is


21bL'ODYSSEE,sileiice ce qii'ils veiioient lcur annoncer; le iageBlédoii parla eii ces termes : Peuple d'lthaque,écou~tz ce que j'ai k Voua dirc : S;8cliez qu'lilysmn'a pas exécutc ces graudvs clioses saiis la voloiitédes dicux. J'ai vu riioi - m&rrie un des iriiniortclsqiii se teiioit prGs de lui sous Ia f'ornie de blciitor.Oui,-j'ai vu cc dieu qui taiitbt ericourageoit etfortifioit Ulysir, el taiitot épouvantoit les poursiiivariset les ofi'roil h ses coups, c'est pourquoiils soiit tous tomltis les uns sur les autrei sous laforce de sor* bras. n 11 di1 : et uiie pile fiayeurs'empai a de tous les caturs.Le liéros I-Ialitlierse, fils de Massor, rlui avoitseul la coiiiioissaiice du pass6, du piL:>eiiL ct dol'averiir, paila aprks Médoii, ct pleiti d'üfiiciionpour ce peiil)lc, il lui ciia : « Peuplc tl'lili;icjue,íc~uiezaiicsi ce que j'ai 3. \-011s dilclaiei : 5lesiiiriis,c'es~ par votie iiijiislice qiie tous ces riiaux soiitai rivés ; vous n'arez jariiais voii lu Ccouier mes rer:.oiriiniices,rii dbférer aux conieils de Rleiitm;l~is(~ue rious vous l)iessioris


LlVRE XXIV.2I7tlibs, transporté par soii resseritiment, se met hleiii tete. II periboit alleivengt,r son fils, mais nulieu de le vciigei,, il alloit le suivre.Daris ce iiioirient Rliiierve s'adressa B Jiipiter, ethii pai.la ainsi : « Pkre des dicux et des liommes,le plus graiid de tous les iriiriiortelc, FermeLtezmoide vous iiiterroger, et daignea me declarer ceque vous avez résolu de faice. Allez - vous encoreexciter une guerre pernicieuse et de nouveauxcombats? oii voiilez- vous taiie naiire i'amitié etla paix parmi ce peiiple? ))« Rla fille, répoiidit le rna4tre du tonrierreipoiirquoi me faites-vous cetk dernande ? n'est-ctpaquous-meme qui avez conduit toute cette grande!aflaire , afiri qu'LTl.ysse k son reiour pht se vetigeedes poursuivaris ? F'aites [out ce que vous voudrez,je vorrs diiai seulemeiit ce que je juge le plus apropos: Puisqii'Ulysse a puiii ces pririccs et qu'ilest satisfait , qci'on mette bas les armes , qu'on fassela paix, et qu'on la confirme par des sermens :qu'Ulysse et sa poslérité rkgnent h jamais dan6Iiliaqne , et nous, de notre coté , inspirons un oubligc:néral du mcurtre des fils et des frires; qiieI'arnitié et I'uiiion soient rétablies comme aupaiavant,et que I'abondance et la paix consolentde toutes le riiisbres passées. par ces paroles Jupiterexcita hlinerve, qui étoit déjhdisposée fairefinir ces mallieurs. Elle s'Slarice aussitot des soinmetsdc 1'Olympe pour l'exécution de ses desseiiis.Aprhs que les trois princes et leurs bergers eurentaclievé Ieur cepas, Ulysse pienaiit la parole,leiir dit : « Qiie cjiiclqu'on sorte pour voir si noseiinemis ne paroisceiit poirit. » Un d~ fils deDolius sortit en inhe temps ; il eut h peine passéle se~iil de la porte, qu'il vit les rnnemis déjafort prhs, et d'abord , s'ndressant k Ulysse, il cria :u VoilH Ics enr~emis sur nous, prenons prompitmeiitles ariries. I)31 '8


a i3L*ODYSSEE,11 dit : et toute la niaison s'arme russitbt:Ulysse, 'l'élé~aque, hmée , PLilétius, ~ i lilp xde Dolius.La~rte et Dolius prirenl aussi lesarn~eqquoiqu'accabl6s par le poids des aiis, mais la né.cessité les rcridoir foldats er réveilloit leur comrage. Des qu'ils furent ai mFs, ils ouvrent les portaet sorteiit IiErement ; Ulysse niarche a leur teie ;Minerve s'approche de lui rous la figure de Mentor: UIysse voyant cette déesse, eut une joie quiéclata dans ses yeux , c-t se toiirnarit. vers Té1éni;rqiie, il lui dit : N Bloii fils , voici une da ces occasionsob les bravee se disiitiguciit et paroissentce qu'ils soii t ; ne d6slionor ez pas vos aiiceircs ,dont la valeur est cflkbre ¿laris tout l'urii\~ers. nhllon pkrc , répondit Télémaque , vous allaroir tout- h-l'lieure quc je nc vous fer~ii poiutrougir ni vous iii Lagrle, el que vous recounoitrezvotre sang. »LaSrte , ravi d'entendre ces paroles plcincs&une fierté si noble, s'écrie : N tiiatids dieux !yel jour pour moi ! cjuellc joie ! je vois de mesyeux nion fils et nion pctit-fils disputer de valeuret se montrer h I'cnvi dignes de leur naissance. nLa déesse s'approclie en mhw temps de ce vén6i.ablevieillard, et lui dit : 6 Fils dlArcésius,YOUS qui eles le plus clier de nies coiiipagnons,faites vos priires a Aliiierie et h Jupitcr, et lsncezvotre pique. »En finissarit ces mots, elle lui inspire une forccexiraordinaire ; il fait sa prikre h cette deesse et aJupiter, et laiice sa pique qui va donncr d'une estilrneroideur au niiliru du casque d1Eupeitlii*('e casque ne pent souteiiir le coup; I'airairi niofte1le perce el brise le crriiie J'Eupeithks; ce viellardtombe rnort i la tete de ses troapes, et lebruit dc scs aimes relentit au loin. Alois Ulyssoct son giiic'rux fiis se jelteiit sur les pieniierslaiigc, les roinpent, et i coilps d'Cpée et de piqwa,


LIVRE XXIV.%'!311s ciErnent le chainp de bataille de morts. 11 ne seroitpas écliappé un seul de ces rebelles, si la filledc Jiipiter n'etit élevé sa voix et retcnu toutescestroiipes : u Peuples d'Ithaque, s'écria-t-elle, mettezbas les arnics pour épürgner votre saiig , etqu~ le cornbat firiisse. ))Aitisi parla Rlinerve, et le peuple est saisi d'unefiayeur si grande, qiie les armes lui tornbcnt desniains ; dans un moment la terre eii cst semée aucri de la dCesse, et ces inutins , pour sauver leurvie , repreniieiit le chemin de la ville. Ulysse ,en jeiarit des cris eñ'royables, vole aprEseiix avecla rltpidité d'un aigle. Alors Jupiter lance sa foudreenibirsée, qui va tomber aurpieds de sa fille,A ce terrible sigiial la ddecse coniiut la volontéde so11 pbi-c., elle adresse la parole A Ulysse , etlui dit : (1 3 ils de Laerte, prudent Glpsse , ccssezle coiiibat, et icattirez pas sur vous le courroiixdi] fils de Saturne. 1) Ulysse obéii h la voir- deRlirierve, le cocur rernpli de joie de la constaiiteprotcction dont elle l'honoroit. Hientot aprks ceitedéesse continuant d'emprunter la figure el la voixdu sage Mentor, cimenta lapaix entre le roi tt srspeuples par les sacrifices et les sermens accouturnés.


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