ANGERVILLE 06grande première pourJean-Eric Vergne,Il est venu, il a vu, n’a certes pas vaincu mais n’en ramène pas moins la meilleureperformance française.A l’aube de passer à la Campus, Jean-Eric nous fait partde son vécu d’un premier Championnat du Monde.Participer à son premier Mondial,qui plus est à domicile, dans tonpays et ta CRK, étais-tu nerveux enarrivant à Angerville ?“Pas spécialement. J’ai essayé d’aborder çacomme une course normale, sans trop mefixer d’objectif, même si le top 10 faisaitpartie de nos prévisions. Nous étions prêtset je me sentais sûr de moi aprèsune saison où j’ai eu le sentiment deprogresser régulièrement”.56ème aux essais, ça s’annonçaitplutôt mal !“Oui, et à ce moment-là, mon unique butétait de me qualifier pour la Finale. Ça s’estbien passé sauf en dernière manche oùune crevaison lente s’est déclarée àl’arrière gauche. Il a fallu résister autant quepossible. Ça a été très, très chaud et j’aiappris une nouvelle façon d’utiliser le freinavant de mon Sodi. Il me servait à mefreiner tant bien que mal tellement je mefaisais pousser par des pilotes ! C’est passéFrance Auto •Page 10juste, je me qualifie avant-dernier pour laFinale”.Là, tu te fais remarquer en montantdes slicks alors que tout le mondepart en pluie !“Je partais de loin, la piste commençait àsécher un peu, c’est un pari que nousavons tenté avec Gildas Mérian. C’étaitraté, car la piste n’a jamais séché, et aubout de cinq tours, j’en avais déjà un deretard...”L’éclaircie sera pour la Finale, aveccette fois une magnifique remontée.“Oui, mais ce n’était pas gagné d’avancecar contrairement à mes rivaux, je n’avaispas effectué le moindre tour en pneuspluie.Vu l’averse qui est tombée, il nous afallu évidemment monter ce type depneus, et je savais qu’il allait falloir s’yadapter très vite. Le début fut terrible avecune visibilité nulle à l’arrière du peloton àcause des projections d’eau. En plus,comme nous n’avions pas pu adapter desprotections sur nos boîtes à air, j’ai eu peurpour mon moteur. J’ai fait les deuxpremiers tours en pilotant d’une main... J’aiensuite commencé à remonter petit àpetit puis de plus en plus fort au pointd’avoir en point de mire Cesetti. J’ai doubléArnaud Kozlinski qui m’a en suite un peubousculé et on a perdu du temps et doncle contact avec ce groupe. J’ai ensuitemalgré tout continué à progresser dans leclassement, je double deux pilotes dans ledernier tour, et je fais dixième”.Quel bilan tires-tu de ton premierMondial ?“Satisfait bien sûr, car c’est une course àpart où tout se joue sur une seule Finale.Même si on essaye d’aborder çasereinement, on se fait quand même unmonde d’une telle course. Du coup, j’aiquand même des regrets, car sans mapré-finale ratée et ma dernière ligne audépart de la Finale, le Top 5 était jouable.Ceci dit <strong>2006</strong> aura été une super saisonpour moi avec aussi ma seconde place enChampionnat de France Élite”.Justement l’an prochain, changementd’horizon ?“Je vais intégrer la Formule Campus et LaFilière <strong>FFSA</strong> grâce à une bourse de la<strong>FFSA</strong>. Nous avions prévu de continuer enFormule A, mais l’opportunité de débuteren auto s’est présentée, notamment grâceau capitaine de l’Equipe de France FranckLagorce qui a plaidé ma cause. Courir auplus haut niveau de l’auto est aussi un rêvedepuis mon enfance. J’ai fait récemmentmon premier roulage et ça s’est bienpassé. Je ne me fixe pas d’objectif, sinoncelui de faire de mon mieux. Et si çamarche, peut-être reviendrais-je courir enChampionnat du Monde à Mariembourgl’an prochain !”Jean-Eric Vergne digestNé le 25 avril 1990Réside à Grisy les Plâtres (95)Club : ASK CormeillesMatériel : Sodi-TM (pilote officiel)Palmarès : Champion de France Minime01 - 4ème chpt de France Junior 03 - Vicechampiond’Europe ICA 05- Vice-championde France Élite 06 - 10ème chpt duMonde 06.
RETROLe karting fête ses50 printemps !1956-<strong>2006</strong>, le karting fête cette année ses 50 ans. Une histoire et un patrimoinesportif que la FIA et la CIK ont fait découvrir au public dans le cadre du premiersalon Geneva Classic.Depuis le début de l’année, la CIK neménage pas ses efforts pourcélébrer le cinquantenaire de notresport. En accomplissant ce devoir demémoire, elle donne un peu plus seslettres de noblesse au karting. C’est non loin deslocaux de la FIA/CIK à Genève, au sein du Palexpoconnu pour recevoir le fameux salon de Genève qu’aété mis sur pied la première représentation duGeneva Classic. Reprenant le concept du salonRétromobile, Geneva Classic présentait au public desuperbes collections de voitures, mais aussi desmotos, de splendides bateaux de course et àl’extérieur d’impressionnants avions de divershorizons. Présent au sein du comité d’organisation, leprésident Luigi Macaluso a saisi l’occasion de cepremier rendez-vous pour présenter l’histoire dukart à travers un stand symbolisant l’aventure etl’évolution du mouvement karting.D’Ingels à AntonucciCinq karts exposés permettaient aux visiteurs deremonter le temps, les cinq modèles représentantchacun une décennie. En premier lieu, était présentéle premier kart jamais construit, œuvre de l’américainArt Ingels en 1956. A côté du frêle engin d’alors, leTony-Vortex, vainqueur huit jours plus tôt auChampionnat du Monde à Angerville faisait vraimentbête de course. “Le public était très attiré par leskarts les plus modernes et s’étonnaient del’évolution entre les deux machines”, nous raconteVincent Caro, secrétaire général de la CIK. Aux côtésde ces 50 ans de karting réunis sur un mêmepodium, on remarquait un superbe Tecno Kaïmanode 1963 qui de par son design a préfiguré ce quenous connaissons actuellement. Émotion égalementavec le DAP-DAP avec lequel Ayrton Senna a couruen 1979 et 1980, signant deux places de vicechampiondu Monde. Comme le kart de MikaHakkinen installé à ses côtés, ces deux machines sontrestées exactement dans l’état dans lesquels les deuxchampions les ont laissées à l’époque. Les années 90étaient quant à elle symbolisées par le Gillard-Parilla qui a permis à Kimi Raikkonen, épaulé par le team de Peter de Bruyn, de serévéler sur le plan international. Pour la petite histoire, sans le sou, Kimi habitait à l’époque directement chez Peter. Un étonnant protoà boîte de vitesses était également présent, tout comme le kart Rathmann Xterminator avec lequel l’américain Bobby Allen remportaitla première course portant la dénomination non-officielle de Championnat du Monde à Nassau en 1960.Regardant de près ces drôles de machines en se remémorant le passé, on retrouvait les anciens champions du Monde : Peter de Bruyn(sacré en 1980 devant Senna), Jorn Haase (titré en 1984) ou encore Edgardo Rossi (champion en 1967). Une image bien sympathiqueet un événement qui ne passa pas inaperçu pour le nombreux public présent :“Les gens s’arrêtaient systématiquement devant le standafin de découvrir les karts mais aussi les différentes évolutions de moteurs exposés”, confirme Vincent Caro. “Aujourd’hui, quasimenttout le monde a un jour fait au moins un tour de kart, et ce sport ne laisse personne indifférent. Cela représente même souvent pourle public le seul moyen financièrement accessible de s’exprimer sur quatre roues”.France Auto •Page 11