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Les noms de lieux signalant des bois, des landes, des haies et des ...

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Samuel PERICHONdans la forêt… c’est ainsi, que l’on repère <strong>et</strong> que l’on se repère. C’est ainsitout un pan <strong>de</strong> l’histoire du paysage végétal qui nous est révélé 1 .Dans une première partie, nous dresserons, à partir d’un recensementexhaustif <strong>de</strong>s <strong>noms</strong> figurés sur les cartes <strong>de</strong> l’Institut GéographiqueNational au 1/25000 e , l’inventaire <strong>de</strong>s toponymes <strong>signalant</strong> <strong>de</strong>s plantesligneuses; nous tenterons d’établir ensuite une liaison entre leur distributionspatiale <strong>et</strong> les résultats <strong>de</strong>s investigations <strong>et</strong>hnobotaniques menéesdans le département. Dans une secon<strong>de</strong> partie, nous analyserons les <strong>noms</strong>concernés en dissociant les formations végétales – <strong>bois</strong> <strong>et</strong> forêts, lan<strong>de</strong>s,<strong>haies</strong>, vergers, broussailles – <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s familles <strong>de</strong> plantes – plantes <strong>de</strong><strong>haies</strong>, plantes d’eau, <strong>de</strong> lan<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> vergers <strong>et</strong> <strong>de</strong> plaisance.<strong>Les</strong> phytotoponymes<strong>et</strong> les croyances populaires liées aux plantesEn Ille-<strong>et</strong>-Vilaine, 17,7 % <strong>de</strong>s <strong>noms</strong> <strong>de</strong> <strong>lieux</strong>-dits font référence à uneplante ligneuse, c’est un taux supérieur <strong>de</strong> 2 à 6 points par rapport auxautres départements br<strong>et</strong>ons (Perichon, inédit). Globalement ces <strong>noms</strong> seconcentrent sur six zones (Figure 1). La première, la plus n<strong>et</strong>te, couvre unesurface d’une trentaine <strong>de</strong> kilomètres autour <strong>de</strong> Saulnière. Nous observonsun même phénomène autour d’Aubigné lequel est rendu moins visible dufait <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité toponymique. À l’ouest, une troisième zone, <strong>de</strong>taille plus mo<strong>de</strong>ste, se <strong>de</strong>ssine autour <strong>de</strong> Talensac. Trois autres sites(Tressé, La Bouëxière, Bruc-sur-Aff) peuvent être intégrés dans c<strong>et</strong>ensemble. Reconnaissons que nous sommes souvent confrontés à <strong>de</strong>s donnéesdiffuses <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> l’échelle infra-communale. Par conséquent iln’est pas rare, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s aires décrites, <strong>de</strong> recenser sur <strong>de</strong>s espacesexigus quatre, cinq, six toponymes <strong>de</strong> plantes <strong>et</strong> parfois davantage.Assez logiquement, c’est dans les régions où les populations paysannesse sont installées tardivement <strong>et</strong> où les conditions du milieu sont longtempsrestées peu favorables au développement <strong>de</strong> la végétation, que les plantesont moins inspiré la toponymie. L’environnement <strong>de</strong> pointes, rochers,falaises, îles, <strong>et</strong>c. expliquerait leur rar<strong>et</strong>é le long du littoral <strong>de</strong> la Manche. Ilconvient néanmoins d’être pru<strong>de</strong>nt quant à la pertinence d’une corrélationentre les <strong>de</strong>ux données : <strong>de</strong>s localités peuplées <strong>de</strong> longue date <strong>et</strong> bénéficiantd’un contexte propice à l’agriculture en sont étrangement dépourvues; telest le cas <strong>de</strong> la périphérie <strong>de</strong> Rennes, du Châtellier, <strong>de</strong> Vergeal, du Grand-Fougeray, <strong>de</strong> Pleugueneuc ou <strong>de</strong> Mézières-sur-Couesnon (Figure 1). Làencore, nous sommes en présence <strong>de</strong> faits localisés sans rapport avec lesdécoupages administratifs ce qui complique l’i<strong>de</strong>ntification.<strong>Les</strong> recherches <strong>et</strong>hnologiques apportent parfois <strong>de</strong>s réponses aux questionnementsinhérents à l’intrusion <strong>de</strong>s plantes dans la toponymie.1. DESBORDES, Jean-Michel, VILLOUTREIX, Marcel, « La toponymie <strong>de</strong> l’arbre en Limousin »,dans MOTTET, Jean (dir.), L’arbre dans le paysage, Paris, Champ-Vallon, coll. « Pays/Paysages », 2002, p. 90-102.8

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