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Les noms de lieux signalant des bois, des landes, des haies et des ...

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Samuel PERICHON(7,6 %). Un <strong>de</strong>uxième groupe se forme autour du saule, du frêne <strong>et</strong> du pin;un troisième autour du houx, <strong>de</strong> l’orme, du hêtre, du châtaignier <strong>et</strong> dutremble (Annexe, tableau 2).La relative <strong>de</strong>nsité du terme usuel (un nom sur cinq environ) résulte <strong>de</strong>diverses d’associations d’idées. Dans notre base <strong>de</strong> données qui compteplusieurs milliers <strong>de</strong> toponymes, seule une poignée <strong>de</strong> le Bois (Bédée,Montauban, Loutéhel, R<strong>et</strong>iers) ou les Bois (Bain-sur-Oust, Lalleu, Rannée,Saint-Malo) a été enregistrée. En général, le doublon désigne un patronyme :le Bois Arnault (Iffendic), le Bois Girard (Bazouges-la-Pérouse), le Boisdanic(Mor<strong>de</strong>lles), <strong>et</strong>c. <strong>Les</strong> caractères <strong>de</strong>s <strong>lieux</strong>, voire les animaux qui s’y réfugient– le Bois aux Lièvres (Antrain), le Bois du Cerf (Saint-Sulpice-<strong>de</strong>slan<strong>de</strong>s),le Bois Hibou (La Chapelle-Saint-Aubert) – transparaissent dansun tiers <strong>de</strong>s toponymes. L’emploi d’une épithète – le Fort Bois (Guipry),Gros<strong>bois</strong> (Acigné), Boisneuf (Lieuron), le Bois Joly (Sixt-sur-Aff) – est peucommun <strong>et</strong> reste exceptionnel, lié à une essence ou à un ermitage. Parfois,nous avons à faire à <strong>de</strong>s usages métonymiques : le Tronchais (Mouazé,Mernel), le Tronçay (Saint-Sauveur-<strong>de</strong>s-lan<strong>de</strong>s), le Tronch<strong>et</strong> (Treffen<strong>de</strong>l, LeTronch<strong>et</strong>), Haut Tronc (Ercé-près-Liffré) viennent <strong>de</strong> truncus « tronc d’arbre »en latin. Le feuillage est également évoqué pour désigner un <strong>bois</strong> sansgran<strong>de</strong> valeur où on collectait probablement les feuilles quand la paillemanquait. Toujours d’origine latine – d’arbor<strong>et</strong>um « plantation d’arbres » –évoquons Erbrée <strong>et</strong> La Chapelle-Erbrée. Arbrissel, d’arborisellum « p<strong>et</strong>it<strong>bois</strong> », en est un autre exemple. Enfin, le nom <strong>de</strong> la commune <strong>de</strong> Nouvoitouprovient <strong>de</strong> novus stocus, « nouvelles tiges ».La majorité <strong>de</strong>s <strong>noms</strong> <strong>de</strong> <strong>bois</strong> se localisent autour du Tronch<strong>et</strong>, <strong>de</strong>Dingé, <strong>de</strong> Bazouges-la-Pérouse, <strong>de</strong> Liffré, du Crouais, <strong>de</strong> Sixt-sur-Aff <strong>et</strong> <strong>de</strong>Drouge (Figure 3), c’est-à-dire à proximité <strong>de</strong>s grands massifs forestiers dudépartement : forêts domaniales <strong>de</strong> Liffré, <strong>de</strong> Montauban-<strong>de</strong>-Br<strong>et</strong>agne, duMesnil, <strong>de</strong> Villecartier, Forêt <strong>de</strong> Paimpont, <strong>de</strong> La Guerche-<strong>de</strong>-Br<strong>et</strong>agne, <strong>et</strong>c.Faut-il voir ici les limites d’une forêt antique comme le défend AnnickToberne dans ses travaux sur la toponymie forestière <strong>de</strong>s monts d’Arrée?Il est difficile <strong>de</strong> le dire en l’état actuel <strong>de</strong> nos recherches.<strong>Les</strong> Lan<strong>de</strong>sAujourd’hui les lan<strong>de</strong>s br<strong>et</strong>onnes sont associées à <strong>de</strong>s paysages littoraux,<strong>de</strong>s paysages <strong>de</strong> bruyères, <strong>de</strong> genêts <strong>et</strong> d’ajoncs. À leur évocation,mille images, mille senteurs traversent notre esprit; souvenirs <strong>de</strong> bala<strong>de</strong>sdans les lan<strong>de</strong>s du cap Fréhel, <strong>de</strong> Sizun, d’Ouessant ou <strong>de</strong> Crozon; tableaux<strong>de</strong> côtes rocheuses <strong>et</strong> escarpées, <strong>de</strong> chapel<strong>et</strong>s d’îles baignés <strong>de</strong> soleil oubrouillés par la pluie. Avant qu’il en soit ainsi, les lan<strong>de</strong>s couvraient bien<strong>de</strong>s espaces en Br<strong>et</strong>agne intérieure, <strong>et</strong> la distribution <strong>de</strong>s toponymes enIlle-<strong>et</strong>-Vilaine en atteste : la plupart se concentrent dans un rayon d’un<strong>et</strong>rentaine <strong>de</strong> kilomètres autour <strong>de</strong> Pacé (Figure 3). La modification du regardporté sur ce paysage n’est pas tant liée à une nouvelle manière <strong>de</strong> se représenterle territoire, même si elle y contribue, qu’à d’importants progrès12

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