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Hommage à Pierre Potier - Association des Anciens et des Amis du ...

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<strong>Hommage</strong> à <strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong>réseaux académique <strong>et</strong> in<strong>du</strong>striel, l’ICSN devintun centre emblématique de la recherche sur lessubstances naturelles de rayonnement international.La composition <strong>du</strong> Comité de direction accueillant<strong>des</strong> chimistes étrangers devait aller dans ce sens.Janot affirmait, après avoir travaillé chez LéopoldRuzicka, que seul le travail accompli au sein d’uned’équipe structurée perm<strong>et</strong>tait de soutenir la compétitioninternationale. Aussi, intégra-t-il <strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong> àson équipe. Il lui ouvrit la voie en le faisant travailleravec lui sur les alcaloï<strong>des</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> glucoï<strong>des</strong> <strong>et</strong>, plus précisémentsur <strong>des</strong> alcaloï<strong>des</strong> <strong>des</strong> pervenches indigènes<strong>et</strong> exotiques - vincamine <strong>et</strong> vincamédine - qui reçurent<strong>des</strong> applications thérapeutiques en cancérologie(Vinblastine <strong>et</strong> Vincristine). <strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong> avait été stagiairede recherche au CNRS de 1957 à 1959 pourachever sa thèse. Ce nouveau titre devait lui perm<strong>et</strong>trede devenir de facto chargé de recherche, mais le servicemilitaire avait différé la promotion. Ce fut chosefaite en 1962. Obtenant <strong>des</strong> résultats, il devint maîtrede recherche dès 1967. En 1971, il fut nommé directeurde recherche. En neuf ans, il avait gravi un à untous les échelons de la hiérarchie, ce qui fut extrêmementrapide. Il avait eu le temps de se constituer sapropre équipe de recherche. Dans le même temps, leschercheurs de «l’aile Lederer» prospectaient dans leurchamp mais davantage tourné vers la biologie. Tandisque le patron maintenait ses relations contractuellesavec certains in<strong>du</strong>striels <strong>et</strong> assurait la promotion internationalede l’ICSN.Il ne fut sans doute pas aisé de préparer la succession<strong>des</strong> deux hommes. Lorsque M.-M. Janot prit sar<strong>et</strong>raite en 1974, <strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong> lui succéda, Lederer,devant quant à lui partir en 1978. On ignore s’ilavait été prévu de m<strong>et</strong>tre fin à c<strong>et</strong>te direction bicéphalemais, à la surprise générale, Sir Derek Barton,qui avait reçu le prix de Nobel de Chimie en 1969,arriva en 1976, comme troisième directeur afin depréparer la succession d’Edgar Lederer. La situationétait pour le moins inédite.Ainsi, la direction bicéphale initiale évoluait. Loind’en prendre ombrage, il n’avait ni l’âge de E.Lederer ni encore sa réputation internationale,<strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong> devint le co-directeur de Sir Dereckse comparant au «co-enzyme par rapport à l’enzyme».Il soulignait toujours que cela avait été unechance formidable pour l’ICSN <strong>et</strong> pour lui qued’avoir pu travailler avec Barton. Pendant près dehuit années, ce tandem fonctionna parfaitement, ilconsidéra c<strong>et</strong>te période comme la plus enrichissantede toute sa vie professionnelle <strong>et</strong> scientifique :côtoyer quotidiennement un tel homme était «extraordinaire».Il précisait d’ailleurs avoir plus apprisavec Sir Dereck Barton que tout au long de sesannées antérieures.Forts de l’héritage laissé par Janot <strong>et</strong> Lederer, leschercheurs <strong>et</strong> <strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong> devaient développer lespossibles <strong>et</strong> élargir le réseau initial de la «Gif connection».Ce qu’ils firent. Les échanges avec la Grande-Br<strong>et</strong>agne s’intensifièrent, tout comme ceux avec lesÉtats-Unis une fois que, de nouveau atteint par lalimite d’âge, Derek Barton <strong>du</strong>t migrer à l’universitéA&M College Station au Texas pour continuer sesrecherches. Grand esprit <strong>et</strong> travailleur hors <strong>du</strong> commun,Sir Barton totalisait plus de 1000 publicationsen 1998, année de son décès. Il influença <strong>Pierre</strong><strong>Potier</strong> par son regard britannique trop souvent étonnépar le fonctionnement de l’Institution, aussi bienle contenu <strong>des</strong> recherches que son administration.Son influence fut très sensible aussi en matièred’écriture <strong>et</strong> de publications <strong>et</strong> de présence <strong>des</strong>Giffois dans les réseaux académiques internationaux.Leur correspondance montre <strong>des</strong> relationsreposant sur une confiance mutuelle, l’aînéconseillant <strong>et</strong> guidant le cad<strong>et</strong>.Lorsque Sir Derek Barton prit sa r<strong>et</strong>raite, en septembre1985, ce fut au sein <strong>du</strong> conseil de direction del’ICSN que l’on chercha une personne de notoriétéinternationale. Alors que le successeur naturel auraitdû être <strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong>, le nouveau mandat de directeurfut confié à son «grand frère», Guy Ourisson, professeurde chimie <strong>des</strong> substances naturelles à l’universitéLouis Pasteur de Strasbourg, membre de l’Académie<strong>des</strong> sciences puis Président. Au cours de c<strong>et</strong>te période,<strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong>, décidé à suivre le fruit de ses recherchesjusqu’au bout accepta de créer <strong>et</strong> diriger, à la demandede <strong>Pierre</strong> Papon, Directeur général <strong>du</strong> CNRS, <strong>et</strong>de Edouard Sakiz, président de la firme Roussel-Uclaf, un laboratoire de recherche mixte à14

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