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Hommage à Pierre Potier - Association des Anciens et des Amis du ...

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<strong>Hommage</strong> à <strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong>chimie générale. Ainsi, à l’automne 1955 le jeunelicencié de sciences pouvait s’inscrire en thèse tandisqu’il continuait à suivre sa troisième année depharmacie.Il alla se renseigner auprès <strong>des</strong> jeunes professeurs quitravaillaient avec le professeur titulaire de la chaire degalénique, au sein de sa faculté de médecine, Maurice- Marie Janot. Toutefois, s’il enseignait la galénique,il dirigeait l’une <strong>des</strong> deux seules équipes de rechercheen chimie <strong>des</strong> substances naturelles françaises quiaient une notoriété internationale. L’autre était celled’Edgar Lederer. Il r<strong>et</strong>rouva Jean Le Men, dont ilavait fait la connaissance en faculté de sciences.Ingénieur de formation, il avait dû lui aussi passer sescertificats de chimie <strong>et</strong> de botanique pour pouvoirs’inscrire en thèse. Jean Le Men accepta de diriger sathèse après lui avoir présenté son patron M.-M.Janot, <strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong> avait rencontré les deux personnesqui allaient lui ouvrir le chemin de larecherche <strong>des</strong> substances naturelles.À la fin de l’année universitaire 1955-1956, grâce auProfesseur Raymond Paul, <strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong> partit faireun stage d’été (ce qu’il fit régulièrement <strong>et</strong> qu’il préconisaensuite) chez Rhône Poulenc au laboratoire derecherche de chimie analytique de Vitry, pour mefaire gagner de l’argent <strong>et</strong> «voir un peu comment ontravaillait dans c<strong>et</strong>te entreprise». Il rencontraquelques personnes avec qui il noua <strong>des</strong> relations suivies<strong>et</strong> qui plus tard seraient intéressées par ses travauxlorsqu’il serait un chercheur confirmé mais ilpensa que la recherche in<strong>du</strong>strielle n’était pas pourlui, <strong>du</strong> moins pas encore. Le jeune <strong>Potier</strong> multipliales expériences tout en continuant à fréquenter lelaboratoire de Janot, car la quatrième année de pharmacieétait «un peu moins chargée que les autrespuisqu’il s’agissait de passer ses examens définitifs» àsavoir réviser les enseignements <strong>des</strong> années précédentes…En 1957 il devenait pharmacien <strong>et</strong> pouvaitse consacrer entièrement à sa thèse.Dans le même temps, en faculté de pharmacie, ilavait rencontré Marie-France qu’il épouserait en1958. Elle devint pharmacienne, ouvrant son officineà Bois d’Arcy. Ils eurent trois enfants avantqu’elle ne fût, à 35 ans, emportée par un cancer.<strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong> n’était donc pas un héritier, au sensoù <strong>Pierre</strong> Bourdieu l’entendait.En écoutant ses entr<strong>et</strong>iens, en consultant sesarchives, force est de constater que son auto-analyse,qu’il présentait comme un «câblage», étaitintéressante. Il établissait une relation entre lechoc de l’épisode allemand imprimé dans samémoire, les sciences de l’observation de sonenfance, les avis de l’oncle maternel <strong>et</strong> le sens pratiqueque les anglophones nomment «learning bydoing» de son beau-père. À la fin de l’année universitaire1955-56, il décidait qu’il serait chercheurou encore enseignant chercheur, étudieraitles substances naturelles, <strong>et</strong> au moment de se lancerdans ses recherches en vue de soutenir un doctoratd’État <strong>et</strong> de choisir un suj<strong>et</strong> de thèse, il avait«câblé» ou mis en réseau les informations lecon<strong>du</strong>isant à se déterminer.Une thèse pour devenir chercheur<strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong> n’arriva pas dans le laboratoire <strong>du</strong>professeur Janot par hasard. Il avait pris soin defaire quelques détours pour choisir plus sûrementce qu’il ferait de sa carrière professionnelle. Ildisait avoir toujours aimé ces disciplines d’observationqu’il avait choisies comme spécialités.Alors qu’elle avait été brillante au XIX e siècle <strong>et</strong> audébut <strong>du</strong> XX e siècle, après la Deuxième Guerremondiale, la chimie académique s’était repliée surelle-même. Les laboratoires étaient peu nombreux.Les écoles d’ingénieurs <strong>et</strong> les instituts privés financéspar <strong>des</strong> fondations (Rothschild, Rockefeller)avaient maintenu un bon niveau d’enseignement<strong>et</strong> de recherche. La chimie organique attirait peud’étudiants. Tout cela explique que <strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong>ait pu suivre un double cursus. On voulait garderles bons étudiants. On a vu que les recherches universitairesse faisaient autour de chaires dont lesorientations premières n’étaient pas d’étudier lessubstances naturelles.L’école de chimie <strong>des</strong> substances naturelles deZurich restait la référence mondiale avec l’Écolebritannique. Edgar Lederer, réintégré au CNRS en10

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