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Hommage à Pierre Potier - Association des Anciens et des Amis du ...

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<strong>Hommage</strong> à <strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong>programme mirent à la disposition de la communautéune masse d’informations importantes <strong>et</strong> publièrentun grand volume d’articles dans toutes les revuesintéressées de près ou de loin par les recherches sur lecancer qui était une cause nationale aux États-Unis.Dans le même temps, <strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong>, à l’ICSN, avaitmis au point sa réaction de nature biomimétiquePolonovski-<strong>Potier</strong> qui imitait le processus de fabricationde certains alcaloï<strong>des</strong> à l’intérieur <strong>des</strong>plantes ainsi que le test à la tubuline.La Navelbine®La pervenche de Madagascar était utilisée en pharmacopéedepuis très longtemps. En 1958, lesCanadiens R. Noble <strong>et</strong> C. Beer cherchant à m<strong>et</strong>tre aupoint un nouveau traitement pour le diabète isolaientla vinblastine, un alcaloïde de la pervenche.Aux États-Unis, la firme Lilly travaillait sur lesmêmes questions. De la collaboration américanocanadiennenaquirent deux médicaments extrêmementchers, disponibles en France en 1969. <strong>Pierre</strong><strong>Potier</strong> les étudia.Ce fut d’ailleurs une de ses stratégies régulièrespour gagner <strong>du</strong> temps que de reprendre les étu<strong>des</strong><strong>des</strong> substances actives pour, soit essayer de parvenirà la synthèse, soit comprendre pourquoi la substanceétait toxique… C’est dans c<strong>et</strong>te compétition pourfabriquer <strong>des</strong> composés à la formule chimique complexepar synthèse que se lança <strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong> <strong>et</strong> sonéquipe.Lorsque les recherches qui aboutirent à laNavelbine® commencèrent, <strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong> ne travaillaitdéjà presque plus à la paillasse contrairementà ses collaborateurs. Il demanda à Nicole Langloisde s’associer à lui, tout comme un peu plus tard leferait Françoise Guéritte. Ce qui lui faisait dire qu’ilne s’était éloigné «que physiquement» de la paillasse.Cela lui perm<strong>et</strong>tait de réfléchir, de formuler <strong>des</strong>hypothèses <strong>et</strong> d’orienter les recherches dans <strong>des</strong>directions inédites en conjuguant les connaissancesaccumulées. Il cherchait avec les cerveaux <strong>et</strong> les bras<strong>des</strong> autres car la chimie le perm<strong>et</strong>, mais aussi parcequ’il était intimement persuadé que la complémentarité<strong>du</strong> travail d’équipe perm<strong>et</strong> d’aboutir, car«chaque indivi<strong>du</strong> possède <strong>des</strong> compétences <strong>et</strong> uneapproche spécifiques» disait-il. L’idée qui était sousjacenteétait d’utiliser les moyens spécifiques (liberté,tranquillité, <strong>et</strong>c.) de la recherche fondamentalepour réaliser la synthèse de ces substances perm<strong>et</strong>tantà terme l’in<strong>du</strong>strialisation de la substance.Ayant beaucoup travaillé, brev<strong>et</strong>é <strong>et</strong> publié sur la vinblastine,ils étudièrent la structure de Catharanthusroseus, la pervenche de Madagascar. Très vite, <strong>Pierre</strong><strong>Potier</strong> eut la conviction qu’ils «tenaient un bon pro<strong>du</strong>it».Possédant, à l’issue <strong>des</strong> tests à la tubuline, <strong>des</strong>preuves démontrant que le pro<strong>du</strong>it pouvait devenirun médicament, <strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong> s’en fut trouver le professeurMathé, qu’il connaissait personnellement, àl’hôpital Paul Brousse, pour évaluer avec lui la qualité<strong>des</strong> substances. Ils montèrent ensemble le dossiermédical pour le présenter aux laboratoires pharmaceutiques.Ce qui <strong>du</strong>ra environ trois ans. Ensuite,<strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong> proposa «naturellement» la Navelbine®à Rhône Poulenc.Mais la firme était devenue méfiante vis-à-vis de larecherche publique. Elle gardait un mauvais souvenirde la signature de l’accord-cadre général entre leCNRS représenté par son directeur général BernardGrégory <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te entreprise représentée par AndréPacoud en 1975. François Guinot, président del’Académie <strong>des</strong> technologies (dont <strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong> étaitégalement membre) représentant l’entreprise dans lesnégociations rappelait, il y a peu, la violence <strong>des</strong> réactionsque c<strong>et</strong> accord souleva. Elle résultait selon luid’une erreur d’évaluation commise par les deux parties: préparer c<strong>et</strong> accord dans le plus grand secr<strong>et</strong>. Onput lire dans la presse que l’État avait laissé RhônePoulenc m<strong>et</strong>tre la main sur la recherche publique.Pourtant, c<strong>et</strong> accord entérinait <strong>des</strong> pratiques qui existaientdéjà, <strong>Pierre</strong> <strong>Potier</strong> étant un exemple connu d<strong>et</strong>ous. D’ailleurs, les statuts <strong>du</strong> CNRS stipulaient quel’organisme devait se préoccuper <strong>des</strong> r<strong>et</strong>ombées socioéconomiques.Mais Rhône Poulenc, en pleine crise,restructurant son organisation, les services de larecherche <strong>et</strong> ceux <strong>du</strong> développement ne dépendaientpas de la même direction. Alors que l’on parlait de sanationalisation, elle refusa le dossier <strong>et</strong> cessa mêmepour un temps ses collaborations. Ces turbulences18

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