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Mode de vie traditionnels et modernisme dans l'habitat en Guyane ...

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noma<strong>de</strong>s, les constructions n’avai<strong>en</strong>t pas à t<strong>en</strong>ir plus d’une dizaine d’années. Cespopulations se sont sé<strong>de</strong>ntarisées pour la plupart. N’ayant aucune notion d’<strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong> du bâti,elles laiss<strong>en</strong>t leurs maisons se dégra<strong>de</strong>r <strong>et</strong> colmat<strong>en</strong>t, quand elles le peuv<strong>en</strong>t, avec <strong>de</strong>smatériaux qui ont l’aura <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnité (tôle pour les plus « riches », bâche pour les autres).Les nouvelles constructions ne sont quasim<strong>en</strong>t plus couvertes <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> timiti ou <strong>de</strong> waï,que l’on trouve d’ailleurs <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus rarem<strong>en</strong>t aux abords <strong>de</strong>s villages, ce sont lesbar<strong>de</strong>aux <strong>de</strong> wapa, <strong>et</strong> surtout la tôle qui les remplac<strong>en</strong>t. On trouve un désir très fort <strong>de</strong>remplacer la matière végétale, <strong>et</strong> surtout le bois symbole d’habitat misérable. Dans le HautOyapock, <strong>de</strong>s subv<strong>en</strong>tions avai<strong>en</strong>t été mises à la disposition par la DRE <strong>de</strong> ceux dont lelogem<strong>en</strong>t avait une couverture <strong>en</strong> waï défici<strong>en</strong>te, il a été proposé aux habitants d’êtrerémunérés pour effectuer la réparation à l’i<strong>de</strong>ntique. Ces <strong>de</strong>rniers ont rej<strong>et</strong>é la proposition,tout <strong>en</strong> faisant une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> tôle qui leur a été refusé puisque n’<strong>en</strong>trant pas <strong>dans</strong> le cadre<strong>de</strong> ces subv<strong>en</strong>tions.Le long <strong>de</strong> l’Oyapock <strong>et</strong> du Maroni, on peut voir <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus <strong>de</strong> maisons ferméesconstruites par <strong>de</strong>s Brésili<strong>en</strong>s (les garimpeiros) <strong>et</strong> <strong>dans</strong> une moindre mesure par <strong>de</strong>sSurinami<strong>en</strong>s. Il <strong>en</strong> découle une « brésilianisation » (<strong>et</strong> une « surinamisation ») <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>construction, ce qui r<strong>en</strong>force la « créolisation » chapotée, bi<strong>en</strong> sûr, par une très pesanteinflu<strong>en</strong>ce occi<strong>de</strong>ntale. Un <strong>de</strong>s exemples <strong>de</strong> mauvaise adaptation aux besoins <strong>de</strong>s habitantsest la trop p<strong>et</strong>ite surface <strong>de</strong> la terrasse protégée, seul lieu confortable l’après-midi. Beaucoupse construis<strong>en</strong>t un p<strong>et</strong>it carb<strong>et</strong> extérieur qui ti<strong>en</strong>dra la place <strong>de</strong> l’anci<strong>en</strong> auv<strong>en</strong>t comme lieu <strong>de</strong>la sieste <strong>et</strong> du li<strong>en</strong> social.En se sé<strong>de</strong>ntarisant, les Amérindi<strong>en</strong>s <strong>et</strong> les Noirs-Marrons ont apporté quelquesélém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> confort à leur habitat qui à leur tour sont apparus insuffisants par rapport àd’autres mo<strong>de</strong>s d’habiter, d’où une politique d’ai<strong>de</strong> au logem<strong>en</strong>t développée <strong>de</strong>puis 1980-1982, conformém<strong>en</strong>t à la Ligne Budgétaire Unique (LBU), créée <strong>en</strong> 1979.Nous sommes donc <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’un év<strong>en</strong>tail d’expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> toutes sortes plus oumoins réussies. Un rapport <strong>de</strong>mandé par la DDE avant les premières interv<strong>en</strong>tions disaitdéjà : « Les interv<strong>en</strong>tions <strong>en</strong> milieu amérindi<strong>en</strong> <strong>de</strong> type sylvicole constitu<strong>en</strong>t une applicationdirecte <strong>de</strong>s principes d’adaptation d’un produit aux besoins spécifiques d’une population » .Cep<strong>en</strong>dant, il a fallu beaucoup <strong>de</strong> ré-ajustages au fur <strong>et</strong> à mesure <strong>de</strong>s opérations, lespopulations sont insatisfaites <strong>de</strong> ces mo<strong>de</strong>s d’habiter, alors que très souv<strong>en</strong>t ellesatt<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t avec impati<strong>en</strong>ce d’intégrer un logem<strong>en</strong>t « mo<strong>de</strong>rne». Les premières opérationsL.T.S. (Logem<strong>en</strong>ts Très Sociaux), basées sur l’autoconstruction avec le support d’une<strong>en</strong>treprise eur<strong>en</strong>t lieu a Camopi, Trois-Sauts <strong>et</strong> Saint-Georges <strong>de</strong> l’Oyapock. Les carb<strong>et</strong>sconstruits à Camopi sont différ<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> Trois-Sauts dont les plans ont été corrigésaprès que l’on eut pris connaissance <strong>de</strong>s plaintes <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong>s L.T.S. <strong>de</strong> Camopi. Lavolumétrie paraissait trop importante, on l’a diminué pour Trois-Sauts. Ce n’est qu’unexemple <strong>de</strong>s modifications apportées après chaque expéri<strong>en</strong>ce à l’expéri<strong>en</strong>ce suivante. C<strong>en</strong>’est donc qu’après avoir vécu <strong>dans</strong> ces nouvelles constructions que l’on se r<strong>en</strong>d compte<strong>de</strong>s problèmes, la réflexion est quasim<strong>en</strong>t toujours m<strong>en</strong>ée a posteriori au détrim<strong>en</strong>t du mo<strong>de</strong><strong>de</strong> <strong>vie</strong> <strong>et</strong> d’habiter, du confort <strong>et</strong> parfois même <strong>de</strong> la santé <strong>de</strong>s habitants.C’est à c<strong>et</strong>te époque que les Amérindi<strong>en</strong>s fur<strong>en</strong>t confrontés directem<strong>en</strong>t à unecertaine forme <strong>de</strong> cloisonnem<strong>en</strong>t par la mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> corps plus ou moins ajourés.Les aspirations les plus répandues <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt aujourd’hui une ou <strong>de</strong>ux pièces closes. Ledésir <strong>de</strong> sécurisation <strong>de</strong>s bi<strong>en</strong>s matériels peut être simplem<strong>en</strong>t satisfait par une surface <strong>de</strong>rangem<strong>en</strong>t aménagée <strong>et</strong> bi<strong>en</strong> sûr, suffisamm<strong>en</strong>t aérée pour éviter le pourrissem<strong>en</strong>t (nousverrons le problème <strong>de</strong> l’adaptation <strong>de</strong>s nouvelles constructions au climat <strong>dans</strong> la partiesuivante).Il y a un lieu incontournable <strong>dans</strong> la <strong>vie</strong> sociale <strong>de</strong>s Amérindi<strong>en</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Noirs-Marrons :c’est la cuisine. Dans certains nouveau logem<strong>en</strong>t, elle est à l’intérieure <strong>de</strong> la maison, <strong>et</strong> lesprogrammes <strong>de</strong> construction ont rarem<strong>en</strong>t pris <strong>en</strong> compte l’importance <strong>de</strong> la cuisineDirection générale <strong>de</strong> l’urbanisme, <strong>de</strong> l’habitat <strong>et</strong> <strong>de</strong> la construction 15

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