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Verglas '98Les appr<strong>en</strong>antes et <strong>le</strong>s appr<strong>en</strong>antsdu C<strong>en</strong>tre d'<strong>alphabétisation</strong> Moi, j'appr<strong>en</strong>dsJanvier '98


Le 5 janvier 1998, <strong>le</strong> comté <strong>de</strong> Russell, dans l'Est ontari<strong>en</strong>, a été durem<strong>en</strong>tfrappé par une tempête <strong>de</strong> verglas, une tempête qui a paralysé la totalité <strong>de</strong>sactivités p<strong>en</strong>dant presque trois semainesAu départ, ces textes <strong>de</strong>vai<strong>en</strong>t servir <strong>de</strong> tremplin pour relancer <strong>le</strong>s activitésd'<strong>alphabétisation</strong>. Dans <strong>le</strong>urs écrits, <strong>le</strong>s appr<strong>en</strong>antes et appr<strong>en</strong>ants nouspermett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> saisir l'amp<strong>le</strong>ur <strong>de</strong> cet événem<strong>en</strong>t, à <strong>en</strong>vergure catastrophique, quis'est traduit <strong>en</strong> un mouvem<strong>en</strong>t majeur d'<strong>en</strong>trai<strong>de</strong>. Ce recueil est <strong>le</strong>ur façon <strong>de</strong>conter <strong>le</strong>s faits tels qu'ils <strong>le</strong>s ont vécus tout <strong>en</strong> laissant à <strong>le</strong>ur progéniture unepage <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur histoire.Un merci particulier à Joseph H<strong>en</strong>rie, Lise Lacroix, Caro<strong>le</strong> Lavigne, Angè<strong>le</strong>Murphy et Nycol Vinette qui ont permis la reproduction <strong>de</strong> <strong>le</strong>urs photos pouragrém<strong>en</strong>ter <strong>le</strong> recueil.Bonne <strong>le</strong>cture !


Loin du désastreJe ne sais pas beaucoup sur <strong>le</strong> désastre causé par <strong>le</strong> verglas. Depuis la fin <strong>de</strong>décembre, j'étais partie passer <strong>le</strong>s fêtes avec mes soeurs à Notre-Dame du Laus.Dans ce village, on a eu seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t un peu <strong>de</strong> pluie ainsi que <strong>de</strong> la brume. Ensuite,ce fut <strong>le</strong> beau temps. Mon garçon me conseilla <strong>de</strong> <strong>de</strong>meurer là puisque dans notrerégion c'était la misère. Mais, j'aurais voulu m'occuper <strong>de</strong> ma maison. Nousécoutions <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s <strong>de</strong> temps <strong>en</strong> temps et nous p<strong>en</strong>sions à la misère qu'avai<strong>en</strong>tnos g<strong>en</strong>s.Moi, j'ai toujours une réserve <strong>de</strong> chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s, d'hui<strong>le</strong> et <strong>de</strong> lampes. Ce fut uti<strong>le</strong> à mabru qui s'est occupée <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>r mon frigidaire et mon congélateur. J'ai tout perdu mesalim<strong>en</strong>ts réfrigérés. Alors, j'ai dû m'<strong>en</strong> acheter <strong>de</strong> nouveau. Aussi, mes arbres étai<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dommagés.Je suis tout <strong>de</strong> même cont<strong>en</strong>te <strong>de</strong> ma prom<strong>en</strong>a<strong>de</strong>.Anita Gagner


Une situation mouvem<strong>en</strong>téeNotre système hydro-é<strong>le</strong>ctrique n'était pas prêtpour faire face à une tempête <strong>de</strong> cette<strong>en</strong>vergure.Les g<strong>en</strong>s se sont beaucoup <strong>en</strong>traidés. Plusieursd'<strong>en</strong>tre eux ont même dû quitter <strong>le</strong>ur foyer. Desservices d'urg<strong>en</strong>ce ont été mis sur pied pour <strong>le</strong>sai<strong>de</strong>r. Et, je peux vous avouer que j'<strong>en</strong> ai mêmebénéficié <strong>en</strong> temps que citoy<strong>en</strong>ne.De là vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s désavantages <strong>de</strong> cettemauvaise av<strong>en</strong>ture. Les chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s étai<strong>en</strong>ttel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que <strong>le</strong>s petitsdépanneurs ne pouvai<strong>en</strong>t pas fournir. Il fallaitfaire plusieurs magasins pour la nourriture, car<strong>le</strong>s tab<strong>le</strong>ttes étai<strong>en</strong>t vi<strong>de</strong>s.Plusieurs personnes faisai<strong>en</strong>t la ligne, <strong>de</strong> cinqheures <strong>le</strong> matin jusqu'à six heures <strong>le</strong> soir pour se procurer une génératrice. Le<strong>le</strong>n<strong>de</strong>main, certaines personnes <strong>de</strong>vai<strong>en</strong>t rapporter <strong>le</strong>ur génératrice à cause d'un bris<strong>de</strong> moteur.Lorsque nous avons téléphoné pour une comman<strong>de</strong>, nous étions <strong>le</strong>s 639 e sur la liste.On réclamait aussi l'hui<strong>le</strong> à lampe et l'eau potab<strong>le</strong>.Tout ce brouhaha m'effrayait. Une fois que tout fut rev<strong>en</strong>u à la norma<strong>le</strong>, j'ai retrouvémon calme.Pierrette Gervais


Les beaux arbres givrésTous <strong>le</strong>s matins, <strong>en</strong> me <strong>le</strong>vant, je regar<strong>de</strong> <strong>de</strong>hors pourvoir quel temps il fait. Surprise! Tous <strong>le</strong>s arbres étai<strong>en</strong>tglacés. Ah, là là! Que c'était beau! Quelques heuresplus tard, c'était la panne é<strong>le</strong>ctrique.J'ai cru que ce ne serait que pour une journée, maishélas ! non. Plus <strong>de</strong> lumière, d'eau chau<strong>de</strong>, <strong>de</strong> radio,<strong>de</strong> télévision, <strong>de</strong> chauffage. Ri<strong>en</strong> ne fonctionnait.Heureusem<strong>en</strong>t, nous avions une fournaise à bois, unecuisinière au gaz propane, beaucoup <strong>de</strong> chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s etune bonne quantité <strong>de</strong> nourriture. J'ai réussi à acheter<strong>de</strong> l'hui<strong>le</strong> à lampe à Rockland au bout <strong>de</strong> cinq jours.Comme ce fut long <strong>de</strong> manquer d'é<strong>le</strong>ctricité p<strong>en</strong>dant neuf jours ! C'était impossib<strong>le</strong><strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre une douche, alors nous nous lavions à la mitaine près du poê<strong>le</strong> à bois. Çanous rappelait notre jeunesse.J'ai aussi filmé <strong>le</strong>s arbres glacés et brisés. C'était désolant à voir ! Les bénévo<strong>le</strong>sv<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t nous visiter pour s'assurer que tout allait bi<strong>en</strong>. Nous avons prié pour <strong>le</strong>ssinistrés.Nous nous reposions, mon époux et moi, près du feu et nous étions heureux malgrétout.Vive l'été !Pauline Scott


Souv<strong>en</strong>irs <strong>de</strong> mon <strong>en</strong>fanceLa tempête <strong>de</strong> verglas 1998 m'a rappelé <strong>le</strong> début <strong>de</strong> ma vie. Jusqu'à l'âge <strong>de</strong> onzeans, je <strong>de</strong>meurais avec ma famil<strong>le</strong>, sur une pauvre ferme dans une concession <strong>de</strong>campagne. Nous n'avions ni é<strong>le</strong>ctricité, ni téléphone et même pas d'eau courante.Nous n'avions même pas une petite radio à pi<strong>le</strong>s, pas <strong>de</strong> fanal ou <strong>de</strong> lampe à gaz etaucune lampe <strong>de</strong> poche.Durant la tempête, <strong>le</strong>s inconvéni<strong>en</strong>ts étai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> se laver à la mitaine, <strong>de</strong> s'éclairer àla chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong> ou à la lampe à l'hui<strong>le</strong> et aussi <strong>de</strong> ne pas pouvoir écouter la radio ouregar<strong>de</strong>r la télévision.Tous <strong>le</strong>s jours, j'allais <strong>de</strong>hors remplir <strong>de</strong>s cont<strong>en</strong>ants <strong>de</strong> glace pour <strong>le</strong>s déposer auréfrigérateur. Ainsi la nourriture se conservait. Il fallait faire chauffer l'eau dans <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>s marmites.Quand j'allais <strong>de</strong>hors, j'étais toujours étonné <strong>de</strong> constater un tel désastre.R<strong>en</strong>é Scott


La tempête <strong>de</strong> verglasLa tempête a débuté <strong>le</strong> 5 janvier 1998. C'était la pire tempête à frapper l'est <strong>de</strong>l'Ontario. Notre cor<strong>de</strong> à linge à cassé et plusieurs branches d'arbres sont tombéessous une épaisse couche <strong>de</strong> glace. La voisine nous a donné <strong>de</strong> l'eau pour fairefonctionner la toi<strong>le</strong>tte. Je <strong>de</strong>vais vi<strong>de</strong>r <strong>le</strong> puisard <strong>de</strong> la pompe à eau, matin et soir.Nous avions la chance d'avoir un poê<strong>le</strong> à bois pour nous t<strong>en</strong>ir au chaud et pourpréparer <strong>le</strong> manger.Le premier soir, nous nous sommes couchés <strong>de</strong> très bonne heure. C'était déprimantavec seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t une chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>. Le <strong>de</strong>uxième soir, nous avions fabriqué <strong>de</strong> l'éclairageavec <strong>de</strong>s batteries <strong>de</strong> tracteur et d'auto. Une autre batterie éclairait l'<strong>en</strong>trée dugarage. J'ai fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pu acheter <strong>de</strong>s pi<strong>le</strong>s pour la radio portative. C'était moins<strong>en</strong>nuyant. Durant la journée, j'allais faire <strong>de</strong>s commissions et je m'informais <strong>de</strong>sdésastres <strong>de</strong>s a<strong>le</strong>ntours.Je trouve que la panne a duré trop longtemps. Je lève mon chapeau à Hydro Ontarioet à l'armée canadi<strong>en</strong>ne pour <strong>le</strong>ur bon travail. Chapeau ! à tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> qui a mis lamain à la pâte! Les bénévo<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s pompiers et aussi la police qui surveillait <strong>le</strong>smaisons sans courant. Je ne p<strong>en</strong>sais pas être aussi dép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> l'é<strong>le</strong>ctricité !Bernard Vil<strong>le</strong>neuve


De nouveaux amisAu mom<strong>en</strong>t où l'é<strong>le</strong>ctricité a été coupée, je regardais la télévision. Je me suis <strong>le</strong>véeet j'ai couru a la cuisine. J'ai ouvert un tiroir. J'ai pris une lampe <strong>de</strong> poche, je suis<strong>en</strong>trée dans ma chambre et je me suis couchée.Le <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main, j'étais glacée. J'ai appelé mon amie pour lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si el<strong>le</strong> avait <strong>de</strong>l'é<strong>le</strong>ctricité. Ma soeur m'a téléphoné pour savoir si j'avais du courant. On est alléespasser la journée à la caserne <strong>de</strong> pompiers. On a joué aux cartes. On a bu du café.On a parlé <strong>en</strong>semb<strong>le</strong>.Mon frère m'a téléphoné pour me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si je voulais al<strong>le</strong>r chez lui. Mes par<strong>en</strong>tssont restés <strong>en</strong> vil<strong>le</strong> avec ma soeur et mon frère. Ma famil<strong>le</strong> a p<strong>en</strong>sé à moi.J'ai couché sur un matelas <strong>de</strong> gymnase. Le matin, on a mangé <strong>de</strong>s céréa<strong>le</strong>s pourdéjeuner et j'ai bu du jus pour passer <strong>le</strong> temps. Puis, l'armée nous a transférées àl'éco<strong>le</strong> secondaire. Il y avait <strong>de</strong>s lits. On dormait bi<strong>en</strong> <strong>le</strong> soir.Je me suis fait <strong>de</strong> nouveaux amis. On jouait aux cartes presqu'à tous <strong>le</strong>s soirs.Hélène Boudrias


On a survécuPour moi, ça n'a pas été dur. Ma fil<strong>le</strong> est v<strong>en</strong>ue mechercher. C'est ma famil<strong>le</strong> qui a eu la misère, pasmoi! Mes <strong>de</strong>ux fil<strong>le</strong>s sont voisines ; el<strong>le</strong>ss'<strong>en</strong>traidai<strong>en</strong>t. El<strong>le</strong>s traversai<strong>en</strong>t la nourriture. J'aibercé mon arrière-petite-fil<strong>le</strong>.Je suis rev<strong>en</strong>ue ici pour chercher du linge etmonsieur Belis<strong>le</strong> m'a dit que la génératrice étaitarrivée et que nous aurions <strong>le</strong> nécessaire ce soirvers 19 h. Donc, j'ai décidé <strong>de</strong> rester. Nous avonsjoué aux cartes dans la sal<strong>le</strong> à manger. Les poê<strong>le</strong>sdonnai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la cha<strong>le</strong>ur dans la cuisineQuelques résidants couchai<strong>en</strong>t ici. Tout étaitnormal. C'était bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> général. On a survécu.En 1942, je chauffais au bois, je m'<strong>en</strong> souvi<strong>en</strong>s. Ceci ne nous avait pas dérangés.Lampe <strong>de</strong> poche et pantouf<strong>le</strong>sAgathe BrosseauP<strong>en</strong>dant la tempête <strong>de</strong> verglas je suis restée chez moi, car il y avait une génératrice.Au début, on n'<strong>en</strong> n'avait pas. Alors je me prom<strong>en</strong>ais avec une lampe <strong>de</strong> poche et jeme couchais avec <strong>de</strong>s pantouf<strong>le</strong>s. La tempête ne m'a pas beaucoup affectée, maisj'avais quand même hâte que tout re<strong>de</strong>vi<strong>en</strong>ne normal.Diane Campeau


Un Être plus puissantAu mom<strong>en</strong>t où l'é<strong>le</strong>ctricité a été coupée, j'étaischez moi. J'ai téléphoné à mon animatrice pourlui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si el<strong>le</strong> avait <strong>de</strong> l'é<strong>le</strong>ctricité. El<strong>le</strong> m'arépondu que non. Je lui ai dit : «C'est parce quevous n'avez pas payé vos factures.» Je mecroyais mieux qu'el<strong>le</strong>, mais un jour plus tard, je n'étais pas mieux.Je me prom<strong>en</strong>ais chez <strong>le</strong>s voisins pour avoir <strong>de</strong>snouvel<strong>le</strong>s <strong>de</strong> la tempête. Mes voisins sont allésrester chez <strong>le</strong>urs <strong>en</strong>fants. Je suis allé voir AlainDrouin pour savoir s'il y avait <strong>de</strong> la place pourmoi pour <strong>le</strong>s prochains jours. J'ai vécu chez Alain p<strong>en</strong>dant <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux semaines <strong>de</strong> latempête. Mon frère m'a téléphoné pour me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si je pouvais al<strong>le</strong>r lui porterune lampe <strong>de</strong> poche à Curran.Il y a un Être plus puissant pour nous faire réfléchir à nos vies.On s'accommo<strong>de</strong>Royal ChartrandOn était bi<strong>en</strong>. Je suis restée ici. Je me suis couchée dans <strong>le</strong> sous-sol. Ceux, qui nepouvai<strong>en</strong>t pas marcher, couchai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> haut. Ceux, qui marchai<strong>en</strong>t, couchai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>bas.Moi, je suis restée ici avec <strong>le</strong>s autres. Ça allait bi<strong>en</strong>. Je restais dans la cuisine. J'aijoué au bingo pour passer <strong>le</strong> temps. Il y avait toujours <strong>de</strong> la bonne nourriture chau<strong>de</strong>!Georgette Fournier


Petits inci<strong>de</strong>nts drô<strong>le</strong>sJe chauffe toujours ma maison avec un poê<strong>le</strong> à bois installé au sous-sol. Donc,durant la tempête <strong>de</strong> verglas, j'étais déjà habitué à cette façon <strong>de</strong> vivre. Il fallait,cep<strong>en</strong>dant, cuire nos repas sur ce même poê<strong>le</strong>. Un jour, <strong>en</strong> remontant l'escalier dusous-sol avec une poêlée <strong>de</strong> bacon, j'ai tout r<strong>en</strong>versé sur <strong>le</strong>s marches. J'ai fait faireun saut à ma femme.Au début, <strong>le</strong>s pompiers nous laissai<strong>en</strong>t un cinq gallonsd'eau au chemin. Je <strong>de</strong>vais transporter l'eau à la maisonqui est éloignée d'<strong>en</strong>viron 500 pieds du chemin. Ensuite,mon fils a pris la responsabilité <strong>de</strong> m'apporter <strong>de</strong> l'eau.Après un certain temps, j'ai voulu pr<strong>en</strong>dre un bain.Alors, j'ai chauffé l'eau dans <strong>de</strong> grands cont<strong>en</strong>ants,<strong>en</strong>core sur mon poê<strong>le</strong> au sous-sol. Ensuite, j'aitransporté l'eau chau<strong>de</strong> dans une chaudière d'<strong>en</strong>vironcinq gallons, au premier étage <strong>de</strong> ma maison, pour laverser dans <strong>le</strong> bain. Lorsque j'ai voulu rajouter un peud'eau froi<strong>de</strong>, il ne restait presque plus d'eau chau<strong>de</strong>.Tabarnouche! Je n'avais pas bi<strong>en</strong> placé <strong>le</strong> bouchon du bain et j'ai dû me cont<strong>en</strong>ter <strong>de</strong>quelques pouces d'eau. Je n'avais aucune peur <strong>de</strong> me noyer.Un autre jour, ma femme a voulu pr<strong>en</strong>dre un bain et j'ai refusé <strong>de</strong> transporterd'autre eau.À man âge, ce n'est pas faci<strong>le</strong>, et j'avoue que j'étais cont<strong>en</strong>t lorsque <strong>le</strong> pouvoiré<strong>le</strong>ctrique est rev<strong>en</strong>u.Joséphat Jean-Louis


Le jour et la nuitC'est <strong>le</strong> début <strong>de</strong> janvier,Le comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'année.Les gouttes d'eau gè<strong>le</strong>nt sur mon parapluieAutant durant <strong>le</strong> jour que la nuit.C'est du verglas !Ce qui cause beaucoup <strong>de</strong> tracas.Cette température dure quatre jours <strong>de</strong> temps.Les branches craqu<strong>en</strong>t, se bris<strong>en</strong>t et part<strong>en</strong>t au v<strong>en</strong>t.Les fils, chargés <strong>de</strong> glace, tomb<strong>en</strong>t sur <strong>le</strong> pavé glissant.Les poteaux se bris<strong>en</strong>t à <strong>le</strong>ur tour; on nous coupe <strong>le</strong> courant.À cinq heures, nous sommes dans <strong>le</strong> noir complètem<strong>en</strong>t.Il fait froid ; on allume <strong>de</strong>s chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong> mom<strong>en</strong>t.On visite <strong>le</strong>s voisins pour se réchauffer.Jusqu'au mom<strong>en</strong>t où, pour nous secourir, arrive l'armée.Jacqueline Lafrance


Mon av<strong>en</strong>tureAu mom<strong>en</strong>t où l'é<strong>le</strong>ctricité a été coupée, j'étais chez moi avec Clau<strong>de</strong> dans la cuisineà regar<strong>de</strong>r la télévision. J'ai pris la lampe <strong>de</strong> poche. Après on s'est éclairés avec lalampe à l'hui<strong>le</strong> et on a joué aux cartes. Je me suis couchée avec six couvertures et<strong>de</strong>ux chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s dans la chambre avec la porte fermée. Je me suis bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>dormiecette nuit-là. Il y avait assez <strong>de</strong> cha<strong>le</strong>ur. J'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dais <strong>le</strong>s branches <strong>de</strong>s gros arbress'affaisser avec <strong>de</strong>s bruits sourds. La tempête était stupéfiante pour moi. Je suisrestée tota<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t saisie avec tout cela. Je n'aurais jamais soupçonné qu'uneav<strong>en</strong>ture comme cel<strong>le</strong>-là pouvait nous effrayer.Le <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main Clau<strong>de</strong> n'est pas allé travail<strong>le</strong>r. Il ne voulait pas me laisser tout seu<strong>le</strong>.On voulait al<strong>le</strong>r chez son frère à Casselman pour se dége<strong>le</strong>r. Il avait un poê<strong>le</strong> à bois.Le chemin était <strong>en</strong>travé par <strong>le</strong>s policiers parce qu'il y avait un poteau d'é<strong>le</strong>ctricitéaffaissé par la tempête <strong>de</strong> verglas. On a rebroussé chemin pour St-Albert chez nosamis. Ils avai<strong>en</strong>t un poê<strong>le</strong> à bois. On a continué à jouer aux cartes jusqu'à 22 h.Après on est retournés à la maison pour se coucher dans <strong>le</strong> froid.On a couché trois jours chez nous. Le soir, on allumait <strong>de</strong>s chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s et une lampe àl'hui<strong>le</strong> et on fermait la porte <strong>de</strong> chambre. Le dimanche matin, Clau<strong>de</strong> <strong>de</strong>vait al<strong>le</strong>rtravail<strong>le</strong>r pour midi. Il n'avait pas <strong>le</strong> choix. Il a été obligé <strong>de</strong> me laisser seu<strong>le</strong>. J<strong>en</strong>'avais pas <strong>de</strong> téléphone. J'ai trouvé ça épouvantab<strong>le</strong>. J'ai même p<strong>le</strong>uré, car il faisait30° dans la maison. Je suis restée dans ma chambre avec <strong>le</strong>s chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s et avec lacouverture par-<strong>de</strong>ssus ma tête parce que j'avais froid au visage. J'ai trouvé <strong>le</strong> tempstrès long. Ce fut tout un événem<strong>en</strong>t pour moi. Je n'aimerais pas <strong>le</strong> revivre une<strong>de</strong>uxième fois.Quand j'ai vu <strong>le</strong>s militaires v<strong>en</strong>ir à Casselman, j'étais fière, car je savais qu'on aurait<strong>de</strong> l'ai<strong>de</strong>.On a visité <strong>le</strong>s frères et soeurs <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong>. On est allés chez la soeur <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> <strong>en</strong>vil<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> avait <strong>de</strong> l'é<strong>le</strong>ctricité. On est restés là jusqu'à ce qu'on ait <strong>de</strong> l'é<strong>le</strong>ctricitéchez nous.J'ai trois chats et une petite chi<strong>en</strong>ne. On <strong>le</strong>s a am<strong>en</strong>és <strong>en</strong> vil<strong>le</strong> avec nous autres. Touts'est bi<strong>en</strong> passé. Ils ont adopté la place tout <strong>de</strong> suite. Je n'ai pas eu <strong>de</strong> misère.On a été chanceux pour la nourriture. On n'a ri<strong>en</strong> perdu. On a tout apporté <strong>en</strong> vil<strong>le</strong>.Lise a mis <strong>le</strong> manger dans <strong>le</strong> réfrigérateur. On a fait cuire notre nourriture <strong>en</strong>premier pour ne pas qu'el<strong>le</strong> se gaspil<strong>le</strong>.Lise a mis un matelas par terre dans la cuisine afin que Clau<strong>de</strong> se couche là. Touts'est bi<strong>en</strong> passé. On mangeait bi<strong>en</strong>. Clau<strong>de</strong> allait travail<strong>le</strong>r durant la journée. Lise etmoi, on allait pr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>s marches et on jouait aux cartes. Je lui ai aidé à faire <strong>le</strong>ménage aussi. J'ai pris ma douche là. Je me suis très bi<strong>en</strong> accommodée avec Lise.J'avais hâte que l'é<strong>le</strong>ctricité revi<strong>en</strong>ne parce que j'avais beaucoup <strong>de</strong> lavage et <strong>de</strong>nettoyage à faire.Le dimanche, on est allés voir notre maison. Chez nous, il y avait du dommage. Troisgros arbres étai<strong>en</strong>t complètem<strong>en</strong>t massacrés. On était à <strong>en</strong><strong>le</strong>ver la neige dans la


cour lorsque <strong>le</strong> voisin est v<strong>en</strong>u nous dire qu'il y avait <strong>de</strong> l'é<strong>le</strong>ctricité. On a vérifié laboîte <strong>de</strong> contrô<strong>le</strong> et on avait <strong>de</strong> l'é<strong>le</strong>ctricité. J'étais assez fière que j'ai sauté très hautet j'ai chanté. J'ai remercié <strong>le</strong> Bon Dieu.À cause <strong>de</strong> la tempête <strong>de</strong> verglas, Clau<strong>de</strong> a travaillé p<strong>en</strong>dant <strong>de</strong>ux semaines, septjours par semaine, douze heures par jour. Il travail<strong>le</strong> pour la vil<strong>le</strong> d'Ottawa.Je n'ai pas joué aux quil<strong>le</strong>s p<strong>en</strong>dant <strong>de</strong>ux semaines. Ça été annulé à cause <strong>de</strong> latempête <strong>de</strong> verglas. Je ne suis pas allée à l'éco<strong>le</strong> Alpha, non plus, pour <strong>de</strong>uxsemaines.Lalé Mailloux


Le temps était longP<strong>en</strong>dant la tempête, je suis allée chez ma bel<strong>le</strong>-soeur Gisè<strong>le</strong> <strong>en</strong> vil<strong>le</strong>. J'ai regardé latélévision p<strong>en</strong>dant tout <strong>le</strong> temps. J'avais très hâte <strong>de</strong> retourner chez moi, car jetrouvais <strong>le</strong> temps long.Diane LarocqueLa tempête <strong>de</strong> verglasLa fameuse tempête <strong>de</strong> verglas <strong>de</strong> janvier 98 ! Que <strong>de</strong> troub<strong>le</strong>s ! Mettre du bois dans<strong>le</strong> poê<strong>le</strong>, partir la génératrice et l'éteindre, la ranger dans <strong>le</strong> garage pour ne pas se lafaire vo<strong>le</strong>r, allumer plusieurs chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s pour l'éclairage tout <strong>en</strong> faisant att<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>ne pas mettre <strong>le</strong> feu à la maison. Il fallait déménager la génératrice <strong>de</strong> maison <strong>en</strong>maison pour vi<strong>de</strong>r <strong>le</strong> puisard. Il fallait cuisiner sur <strong>le</strong> poê<strong>le</strong> à bois. Oui monsieur!C'était comme retourner dans <strong>le</strong>s années 30, comme dans <strong>le</strong> bon vieux temps. Joueraux cartes à la chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>, boire un p'tit coup et faire l'amour !Mario Miron


Chez mes soeursP<strong>en</strong>dant la tempête <strong>de</strong> verglas, je suis allé chez mes <strong>de</strong>ux soeurs à Ottawa. J'airegardé la télévision et je suis allé acheter <strong>de</strong>s revues. J'ai eu beaucoup <strong>de</strong> plaisirchez mes soeurs.Jacques DupuisJ’ai aidéP<strong>en</strong>dant la tempête <strong>de</strong> verglas, je suis allé rester chez Louise Cayer à St-Albert.Nous avons joué aux cartes. Ensuite, je suis allé à la rési<strong>de</strong>nce Ste-Anne pour dormiret manger. Je suis allé couper du bois pour chauffer la rési<strong>de</strong>nce. J'étais très cont<strong>en</strong>t<strong>de</strong> rev<strong>en</strong>ir chez moi après huit jours.Ronald Laplante


Trois bons <strong>en</strong>fantsJacques est v<strong>en</strong>u trois fois dans la journée pour me chercher.Je suis restée chez Jacques jusqu'au samedi. Nous étions 15, seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t un <strong>en</strong>fant,un petit bonhomme <strong>de</strong> trois ans. Jacques et son voisin, Roger, ont construit un igloopour y mettre la vian<strong>de</strong>.Nous avions un poê<strong>le</strong> à bois. Nous mangions bi<strong>en</strong>. Mais je suis allée chez Lise, mafil<strong>le</strong> à Ottawa. Là, c'était <strong>le</strong> luxe. Nous avons fait <strong>de</strong>s ga<strong>le</strong>ttes pour chez Jacques.Le dimanche, mon autre fil<strong>le</strong> Monique <strong>de</strong> Hull m'a invitée. J'y suis restée p<strong>en</strong>dantcinq jours. Mais el<strong>le</strong> <strong>de</strong>vait travail<strong>le</strong>r.La chatte ne m'aimait pas. Je l'ai attirée avec un bol d'eau, <strong>en</strong>suite el<strong>le</strong> est v<strong>en</strong>ues'asseoir avec moi.Je suis retournée chez Lise. Je suis allée au magasin. Je suis restée jusqu'au<strong>le</strong>n<strong>de</strong>main.Év<strong>en</strong>tuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, je suis rev<strong>en</strong>ue et j'ai apprécié mon chez-nous. J'étais bi<strong>en</strong> chezmes <strong>en</strong>fants : quatre places différ<strong>en</strong>tes.Émma Séguin


Mes déplacem<strong>en</strong>tsLa <strong>de</strong>uxième journée, mon garçon est v<strong>en</strong>u nouschercher, ma fil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Casselman et moi. Il a unfoyer dans <strong>le</strong> sous-sol. Je n'ai pas eu <strong>de</strong> misère.On a manqué d'hui<strong>le</strong> à lampe. Ma petite-fil<strong>le</strong> <strong>de</strong> St-Albert, cel<strong>le</strong> avec trois <strong>en</strong>fants, est arrivée avecune bouteil<strong>le</strong> d'hui<strong>le</strong> pour nous dépanner. J'aicouché là <strong>de</strong>ux soirs.Mon autre garçon <strong>de</strong> Temp<strong>le</strong>ton est v<strong>en</strong>u mechercher. Je suis restée là <strong>de</strong>ux soirs. Puis, <strong>de</strong> là,je suis allée chez ma soeur à Vanier. Là, j'étaisfatiguée. Je suis restée plus qu'une semaine avecmon autre soeur. On a joué aux cartes pour passer<strong>le</strong> temps. Ma soeur et moi avons fait <strong>de</strong>s beignets <strong>en</strong> suivant ma recette, <strong>de</strong>sbeignets pour <strong>le</strong>s refuges. On n'a jamais manqué d'é<strong>le</strong>ctricité.J'ai eu <strong>de</strong> la peine, car mon fils <strong>de</strong> Casselman est monté dans un arbre pour couperune branche et il s'est cassé <strong>le</strong> talon. J'appelais tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> pour voir s'il étaitconfortab<strong>le</strong>. Je ne <strong>le</strong>s avais pas autour <strong>de</strong> moi pour <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>dre soin. Mes <strong>en</strong>fantss'<strong>en</strong>traidai<strong>en</strong>t.On était bi<strong>en</strong>Corinne Vil<strong>le</strong>neuveP<strong>en</strong>dant la tempête, je suis allé chez mon frère Gil<strong>le</strong>s, car je n'avais pas d'é<strong>le</strong>ctricité.Gil<strong>le</strong>s avait un foyer, donc il faisait chaud dans la maison. On faisait <strong>le</strong> manger sur <strong>le</strong>barbecue. Après huit jours, je suis retourné chez moi, car l'é<strong>le</strong>ctricité était <strong>de</strong> retour.Paul Lortie


Poème <strong>de</strong> la tempête du verglasLe jeudi soir, on a manqué d'é<strong>le</strong>ctricité.J'étais très excitée.On s'est réchauffés avec <strong>de</strong>s chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s.Mon copain m'a dit que j'étais bel<strong>le</strong>.Mon copain n'est pas allé travail<strong>le</strong>r.On a joué aux cartes et j'ai baillé.On n'avait plus <strong>de</strong> téléphone.Tout à coup, à la porte, on sonne.On est allés chez un <strong>de</strong> nos amis.Il était <strong>en</strong> train <strong>de</strong> couper un arbre avec sa scie.L'auto <strong>de</strong> mon copain était prise dans <strong>le</strong> garage.J'ai décidé <strong>de</strong> faire du ménage.Le <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main, on est allés chez son frère.On a vu arriver son père.Le dimanche, j'étais seu<strong>le</strong> dans ma maison ; il faisait tr<strong>en</strong>te <strong>de</strong>grés.J'avais <strong>en</strong>vie <strong>de</strong> crier.On est allés <strong>en</strong> vil<strong>le</strong>.J'ai joué <strong>de</strong>s jeux <strong>en</strong> famil<strong>le</strong>.J'ai am<strong>en</strong>é mes animaux.Ils sont très beaux.Lalé Mailloux


Les militaires à CasselmanAu mom<strong>en</strong>t où l'é<strong>le</strong>ctricité a été coupée, j'étais chez ma copine Jacqueline dans <strong>le</strong>salon à regar<strong>de</strong>r la télévision. On est allés se coucher vers 23 h. Je me suis <strong>le</strong>vé poural<strong>le</strong>r à la sal<strong>le</strong> <strong>de</strong> bain. On manquait d'é<strong>le</strong>ctricité. Jacqueline a sorti <strong>le</strong>s chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>spour passer la nuit.Le <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main, Jacqueline a appelé sa fil<strong>le</strong> pour lui dire qu'on n'avait plus d'é<strong>le</strong>ctricitéà Casselman. J'avais une lampe <strong>de</strong> poche chez moi pour ai<strong>de</strong>r à Jacqueline.Le <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main, j'ai appelé mon frère Robert pour lui dire que j'étais à Hull. Je nevoulais pas qu'il s'inquiète. Cinq jours après, je suis rev<strong>en</strong>u à Casselman parce quej'étais mala<strong>de</strong>. J'ai rappelé mon frère Robert pour <strong>le</strong> lui dire.Les pompiers sont v<strong>en</strong>us vérifier la rési<strong>de</strong>nce pour voir si la température était bonne.Gil<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> propriétaire, a mis une génératrice pour quatre jours pour chauffer larési<strong>de</strong>nce.Les arbres craquai<strong>en</strong>t. Ils me faisai<strong>en</strong>t peur. Je me s<strong>en</strong>tais nerveux. Quand j'ai vu <strong>le</strong>smilitaires qui arrivai<strong>en</strong>t à Casselman, je croyais que la fin du mon<strong>de</strong> était arrivée.André Surpr<strong>en</strong>ant


La vie dans un WinnebagoTrès tôt <strong>le</strong> matin même, Francine est rev<strong>en</strong>ue, car<strong>le</strong>s chemins étai<strong>en</strong>t trop glissants. El<strong>le</strong> est arrivéeà 7 h <strong>le</strong> matin. J'étais assise sur <strong>le</strong> bord du lit.Francine m'a dit : «Grouil<strong>le</strong>-toi, tu t'<strong>en</strong> vi<strong>en</strong>s, çapresse». J'ai répondu : «Qu'est-ce qui arrive ?» J<strong>en</strong>'étais pas consci<strong>en</strong>te <strong>de</strong> tout ce tralalaRobert a démarré <strong>le</strong> Winnebago pour faire <strong>de</strong> lacha<strong>le</strong>ur. J'ai failli tomber dans la cour glissante.Yves, mon petit-fils, m'a sou<strong>le</strong>vée par <strong>le</strong> <strong>de</strong>rrièrepour m'ai<strong>de</strong>r a <strong>en</strong>trer dans <strong>le</strong> Winnebago.Francine a appelé ses soeurs pour qu'el<strong>le</strong>svi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t. Nous étions 12, car Hélène gardait sestrois petits-fils. Moi, j'étais assise et je ne bougeaispas. Nous avions du thé, du café... Nous <strong>de</strong>vionstout transporter <strong>de</strong> la maison au Winnebago. Nousallions à la toi<strong>le</strong>tte dans la maison. Au Tigre Géant, nous allions chacun notre touravec une fil<strong>le</strong>, à la queue <strong>le</strong>u <strong>le</strong>u, pour al<strong>le</strong>r chercher <strong>de</strong> la nourriture. Luci<strong>en</strong> Racineétait fermé !Robert s'est procuré une génératrice. Le voisin est v<strong>en</strong>u pour réchauffer la maison.Robert a installé un poê<strong>le</strong> rabouté. Moi, je surveillais <strong>le</strong>s tisons <strong>en</strong> me berçant. Nousavions <strong>de</strong>s sucettes. Trois jours à coucher tout habillés! J'ai attrapé un gros rhum.Ensuite, j'ai téléphoné à la rési<strong>de</strong>nce et monsieur Belis<strong>le</strong> m'a dit que c'était pas pire.Je suis donc rev<strong>en</strong>ue ici. J'étais cont<strong>en</strong>te <strong>de</strong> tomber dans mes affaires !J'avais un manque <strong>de</strong> sécurité. Je suis une personne qui ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ri<strong>en</strong>. Les bruitset <strong>le</strong> fait <strong>de</strong> revoir <strong>le</strong> tout <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t comme une photo. On dirait que la vie ne nousapparti<strong>en</strong>t plus. Les choses se replac<strong>en</strong>t tranquil<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Nous att<strong>en</strong>dions tout et nousn'att<strong>en</strong>dions ri<strong>en</strong>. Nous avions une s<strong>en</strong>sation d’impuissance.En conclusion à mes p<strong>en</strong>sées et à mes s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts, je dois ajouter ceci. De 1939 à1945, ce fut <strong>de</strong>s mom<strong>en</strong>ts très diffici<strong>le</strong>s à vivre : <strong>le</strong>s craintes <strong>de</strong> bombar<strong>de</strong>m<strong>en</strong>ts surla Capita<strong>le</strong> du pays, <strong>le</strong> son <strong>de</strong>s sirènes à tout bout <strong>de</strong> champ, <strong>le</strong>s polices militairesqui patrouillai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s rues <strong>de</strong> la vil<strong>le</strong>. Ce sont <strong>de</strong>s mom<strong>en</strong>ts qui fur<strong>en</strong>t très diffici<strong>le</strong>s àvivre. Et je ne p<strong>en</strong>sais jamais qu'un jour, nous aurions besoin, <strong>en</strong>core une fois, <strong>de</strong>foncer pour nous battre pour pouvoir sauver notre peau.Ce sont <strong>de</strong>s étapes marquantes sur <strong>le</strong> moral, et c'est inoubliab<strong>le</strong>.Et voilà mes impressions !!!Yvette Normand


PS : Est-ce qu'au Canada, nous sommes plus épargnés vis-à-vis ces problèmesqu'ail<strong>le</strong>urs? Je <strong>le</strong> crois.


C'est à notre tourLa première nuit, je me suis couchée vers 11 h 15.Je ne dormais pas <strong>en</strong>core lorsqu'on nous a coupél'é<strong>le</strong>ctricité vers minuit. Je me suis dit : «C'est ànotre tour.» J'ai eu peur. Je croyais que c'était lafin du mon<strong>de</strong> qui arrivait quand j'ai vu tous <strong>le</strong>sdégâts <strong>de</strong>hors. J'ai passé quelques jours chez moi ;c'était pas pire.La quatrième journée, je suis allée vivre chez mafil<strong>le</strong> à Hull où il ne manquait pas d'é<strong>le</strong>ctricité.J'avais <strong>de</strong> l'eau et je pouvais boire un bon café àchaque matin. Je m'<strong>en</strong>nuyais l'après-midi, puisquej'étais seu<strong>le</strong> dans la maison. J'avais hâte à la soiréequand Francine r<strong>en</strong>trait <strong>de</strong> son travail. V<strong>en</strong>dredi,j'ai pris l'autobus pour me r<strong>en</strong>dre à Ottawa au 40Elgin. C'était pour rejoindre Francine pour al<strong>le</strong>r souper au restaurant Darcy's. Lerestaurant était p<strong>le</strong>in <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>. On a décidé d'al<strong>le</strong>r manger au K<strong>en</strong>tucky à Hull.L'autobus 31 a passé dans <strong>de</strong>s rues non éclairées. C'était épeurant, cette partie <strong>de</strong> lavil<strong>le</strong>, tout dans <strong>le</strong> noir. Après avoir soupé, nous sommes allées magasiner. Le samedisoir, André a téléphoné pour me dire qu'il y avait <strong>de</strong> l'é<strong>le</strong>ctricité à Casselman. J'avaishâte <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>ir à la maison.Dimanche, on a fait <strong>le</strong> lavage. Lundi, Julie m'a téléphoné pour m'offrir <strong>de</strong> meram<strong>en</strong>er chez moi. Dans l'après-midi, j'ai appelé Francine à son travail pour lui direqu'on irait la rejoindre à 5 h. Julie, Francine et moi avons soupé au restaurantDarcy's. Francine était très cont<strong>en</strong>te. El<strong>le</strong> a payé l'addition. Julie et moi sommesparties d'Ottawa vers 7 h. On est arrivées à Casselman à 20 h. J'étais fière <strong>de</strong>rev<strong>en</strong>ir à la maison, dans mes affaires et dans mon lit.Jacqueline Lafrance


Verglas'98 - Air « Une boîte à chanson »Une tempête <strong>de</strong> verglas, c'est pas si drô<strong>le</strong> que ça,quand ça nous tombe sur la tête.Ça nous est arrivé dans <strong>le</strong> mois <strong>de</strong> janvier, et juste après <strong>le</strong>s fêtes.RefrainEt l'on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d battre <strong>le</strong>s coeurs p<strong>le</strong>ins d'émotions,quand vi<strong>en</strong>t <strong>le</strong> soir, c'est <strong>le</strong>s chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s frissons.(bis)Heureusem<strong>en</strong>t, qu'on a eu tous <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s <strong>de</strong> l'arméeet tous <strong>le</strong>s bénévo<strong>le</strong>s qui ont tous travaillé et <strong>le</strong> jouret la nuit pour que la glace décol<strong>le</strong>.(Refrain)Continuons d'nous aimer avec l'é<strong>le</strong>ctricité,mais conservons la tous. Il faut bi<strong>en</strong> s'éclairer,mais il n'faut pas exagérer. Quand ça manque, on perd « toute ».(Refrain)Faudrait pas oublier ceux qui nous ont quittésp<strong>en</strong>dant cette tempête. Je <strong>le</strong>s sais près <strong>de</strong> Dieu.Ils sont tous très heureux, avec tous nos ancêtres.(Refrain)(Coup<strong>le</strong>t spécial)Parlons donc <strong>de</strong>s Séguin, <strong>de</strong> nos é<strong>le</strong>ctrici<strong>en</strong>s« Y » ont pas fait <strong>le</strong> chômage, ils étai<strong>en</strong>t juste <strong>en</strong>trésl'téléphone a sonné ... retournons à l'ouvrage(Refrain spécial)Et l'on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d battre <strong>le</strong>s coeurs p<strong>le</strong>ins d'émotions,quand vi<strong>en</strong>t <strong>le</strong> soir, ce sont <strong>le</strong>s chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s tisons. (bis)Emma Séguin


La vie à la chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>Je suis allée coucher chez ma fil<strong>le</strong> p<strong>en</strong>dant <strong>de</strong>ux soirs. J'avais très peur pour <strong>le</strong> feu àcause <strong>de</strong>s chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s. Nous avons joué aux cartes à la chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>.J'avais hâte <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>ir dans mon chez-nous. Lorsque tout était prêt à la rési<strong>de</strong>nce, jesuis rev<strong>en</strong>ue. Le reste, nous l'avons vécu comme tous <strong>le</strong>s autres.Noella GrattonVoyage à SudburyP<strong>en</strong>dant la tempête <strong>de</strong> verglas, je suis allé à Sudbury chercher une génératrice avecmon frère Jacques. La génératrice était très grosse. On <strong>en</strong> avait besoin pour <strong>le</strong>garage. On faisait l'ouvrage qui était urg<strong>en</strong>t seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. J'avais très hâte quel'é<strong>le</strong>ctricité revi<strong>en</strong>ne.Clau<strong>de</strong> Laplante


L'effet d'El NinoLe pire était l'effet d'El Nino. La glace était épaissepartout autour <strong>de</strong> la maison et sur <strong>le</strong>s arbres. Lanuit, <strong>le</strong>s arbres se brisai<strong>en</strong>t et tombai<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong>bois.La route était glissante. La température étaitmauvaise. Les fils étai<strong>en</strong>t sur la neige. Letéléphone ne fonctionnait plus. Les journéesétai<strong>en</strong>t longues.Après <strong>de</strong>ux jours, l'eau <strong>de</strong> la cave a comm<strong>en</strong>cé amonter <strong>le</strong>ntem<strong>en</strong>t. Il fallait vi<strong>de</strong>r <strong>le</strong> trou avec unpot et <strong>de</strong>s chaudières <strong>de</strong> cinq gallons. Notrepropriétaire v<strong>en</strong>ait nous voir. Il nous a donné <strong>de</strong>l'eau, un peu <strong>de</strong> nourriture et <strong>de</strong>s pi<strong>le</strong>s. Il est<strong>de</strong>sc<strong>en</strong>du dans la cave pour voir la pompe aspirante. Il <strong>en</strong> avait acheté une pour lacave.On travaillait <strong>en</strong> famil<strong>le</strong>. Trois jours après que l'é<strong>le</strong>ctricité a été coupée, on est alléschercher du bois d'érab<strong>le</strong> pour réchauffer la maison. J'ai r<strong>en</strong>tré du bois. On n'a pasmanqué <strong>de</strong> nourriture.On est restés dans notre <strong>de</strong>meure sauf pour <strong>de</strong>ux soupers lorsqu'on est allés àl'hébergem<strong>en</strong>t. On est partis <strong>de</strong> chez nous pour al<strong>le</strong>r à St-Isidore. On a vu beaucoup<strong>de</strong> poteaux d'é<strong>le</strong>ctricité brisés, tombés.J'ai surveillé Lauriette. Je me suis fait gâter aussi, mais au moins, j'ai aidé.Françoise Lalon<strong>de</strong>


C'était glissant !L'érablière était démolie. Les branches étai<strong>en</strong>t fatiguées. El<strong>le</strong>sp<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t par terre. Le verglas a fracassé mon sapin, <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux arbres et <strong>le</strong>spommiers dans <strong>le</strong> verger.El Nino a causé la tempête. On a manqué d'é<strong>le</strong>ctricité <strong>le</strong> mardi 6 janvier vers 18 h45.À St-Albert, <strong>le</strong>s fils <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> ligne étai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> affaiblis et plusieurs poteauxétai<strong>en</strong>t tombés par terre. Les hommes montai<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong>s poteaux d'é<strong>le</strong>ctricité.C'était glissant !Je suis v<strong>en</strong>ue au cours d'<strong>alphabétisation</strong> <strong>le</strong> 7 janvier 1998. C'était glissant sur <strong>le</strong>schemins et François m'a aidée à marcher dans ma cour et à monter sur la ga<strong>le</strong>rie <strong>de</strong>la maison.Durant <strong>le</strong> manque d'é<strong>le</strong>ctricité, je me suis lavée dans <strong>le</strong> lavabo avec unedébarbouil<strong>le</strong>tte. Il fallait apporter un essuie-main et du savon. On faisait <strong>le</strong> déjeuner,<strong>le</strong> dîner et <strong>le</strong> souper sur <strong>le</strong> petit poê<strong>le</strong> é<strong>le</strong>ctrique.Mes nièces étai<strong>en</strong>t chez moi ; el<strong>le</strong>s ont trouvé <strong>le</strong> temps très long. El<strong>le</strong>s sont parties <strong>le</strong>23 janvier à 21 h 30.Ma tante n'avait pas d'é<strong>le</strong>ctricité. El<strong>le</strong> est restée dix jours à coucher chez moi. Onécoutait la télévision alim<strong>en</strong>tée par une génératrice que mon frère Réginald avaitapportée. On a éteint la lampe pour écouter la télévision. La génératrice n'était pasassez forte.Moi, j'étais chanceuse. Il faisait chaud pour me coucher dans mon lit <strong>le</strong> soir.Clau<strong>de</strong>tte Lafrance


L'<strong>en</strong>trai<strong>de</strong>Les g<strong>en</strong>s du village se sont bi<strong>en</strong> aidés. Plusieurs ne se connaissai<strong>en</strong>t pas. Les voisinsont fait connaissance. Beaucoup <strong>de</strong> vieillards ne voulai<strong>en</strong>t pas sortir <strong>de</strong> chez-eux.Plusieurs bénévo<strong>le</strong>s ont aidé <strong>le</strong>s malheureux.Moi, je suis allée chez ma fil<strong>le</strong> Aline et chez Paul à Touraine.Lauréanne FortierLe verglasLe verglas était <strong>de</strong> toute beauté. Mais il était si gros qu'il faisait très peur. Tout étaitbrisé et tout p<strong>en</strong>chait. C'était la fin du mon<strong>de</strong>, a bi<strong>en</strong> y p<strong>en</strong>ser. Comme si la guerreavait passé. Tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> travaillait à se débarrasser <strong>de</strong>s fils et <strong>de</strong>s branches. Ilfallait se faire un chemin pour passer. De la neige, <strong>de</strong> la glace, <strong>de</strong>s nuages et <strong>de</strong>tout! Tous <strong>le</strong>s chemins fermés, pas <strong>de</strong> gaz, pas <strong>de</strong> magasin ouvert, à la gran<strong>de</strong>noirceur! Je ne veux plus <strong>le</strong> revivre jamais. C'est dans <strong>de</strong>s mom<strong>en</strong>ts comme ceux-cique nous voyons que nous ne pouvons pas nous passer <strong>de</strong> l'é<strong>le</strong>ctricité ainsi que <strong>de</strong>sautres bel<strong>le</strong>s inv<strong>en</strong>tions. Vive l'é<strong>le</strong>ctricité et la technologie. Mais...Alci<strong>de</strong> St-Amour


Enfin comme <strong>le</strong>s autresTabarouette, j'ai trouvé ça bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>nuyant. Je n'aimais ri<strong>en</strong>. Je l'ai <strong>en</strong>duré ! Pour êtretannée, j'étais tannée.Quand l'é<strong>le</strong>ctricité est rev<strong>en</strong>ue, j'ai dit : «Enfin, on va pouvoir faire comme <strong>le</strong>s autres!»Aline BrunetteLes jeunesLes jeunes ont eu la chance <strong>de</strong> se prouver. Ils sont très débrouillards. Ils n'avai<strong>en</strong>tpas peur d'ai<strong>de</strong>r. Plusieurs coupai<strong>en</strong>t et livrai<strong>en</strong>t du bois <strong>de</strong> chauffage, <strong>de</strong> l'eau et <strong>de</strong>la nourriture. Je suis allée au Nursing pour quatre jours. Nous avons été très bi<strong>en</strong>traités. Merci à tous.Véronique Lanois


Mes opinions sur <strong>le</strong> verglasLe 6 janvier, c'était un mardi vraim<strong>en</strong>t surpr<strong>en</strong>ant et très glacé pour moi. Lev<strong>en</strong>dredi matin, 2 janvier, Rosaire m'avait <strong>de</strong>mandé s'il valait mieux retourner auManoir <strong>en</strong> voyant <strong>le</strong>s arbres si glacés. Je me disais que j'avais bi<strong>en</strong> fait <strong>de</strong> luirépondre oui. J'aurais été prise sans médicam<strong>en</strong>t très loin d'Embrun.Ce mardi-là, tout a comm<strong>en</strong>ça <strong>de</strong> travers. Durant la nuit, l'é<strong>le</strong>ctricité avait manquédans <strong>le</strong> Nursing et <strong>le</strong> Manoir, mais el<strong>le</strong> était rev<strong>en</strong>ue à temps pour <strong>le</strong> déjeuner. Tousceux qui sont <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dus ont eu <strong>de</strong>s gaufres. Mais moi, je ne suis pas <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>due,alors je m'<strong>en</strong> suis passée.Le 8 janvier, tout s'est gâché. L'asc<strong>en</strong>seur ne fonctionnait plus. Tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> amangé au même plancher. Les rôties étai<strong>en</strong>t cuites dans la p'tite cuisine du Nursingou dans la cuisine <strong>de</strong> la cave. L'avant-midi, <strong>le</strong>s bains n'étai<strong>en</strong>t pas très chauds,même plutôt froids. Plus d'é<strong>le</strong>ctricité nul<strong>le</strong> part, ni dans <strong>le</strong> Nursing ni dans <strong>le</strong> Manoir :il fallait évacuer.Les lignes <strong>de</strong> téléphone avai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la difficulté à fonctionner norma<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Lesquelques-unes qui fonctionnai<strong>en</strong>t étai<strong>en</strong>t très uti<strong>le</strong>s aux infirmières comme SuzanneLebrun qui téléphonait aux par<strong>en</strong>ts responsab<strong>le</strong>s.Suzanne a annoncé qu'el<strong>le</strong> préparait <strong>de</strong>s pilu<strong>le</strong>s, pour une semaine, pour ceux quivoulai<strong>en</strong>t partir. Quand j'ai aperçu ma bel<strong>le</strong>-soeur D<strong>en</strong>ise, j'ai tout <strong>de</strong> suite montéfaire mes bagages. El<strong>le</strong> m'a dit qu'il ferait chaud, mais que je ne <strong>de</strong>vrais pasm'att<strong>en</strong>dre à pr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>s bains, plutôt <strong>de</strong>s lavages à la mitaine. J'ai passé <strong>de</strong>ux jourset <strong>de</strong>mi chez mon frère et six journées chez ma plus jeune soeur, Lyne. Suzanne arappelé pour me dire que je pouvais rev<strong>en</strong>ir au Manoir. C'était justem<strong>en</strong>t la journéeoù je p<strong>en</strong>sais v<strong>en</strong>ir pr<strong>en</strong>dre d'autres pilu<strong>le</strong>s. Je suis rev<strong>en</strong>ue pour revoir mon amie <strong>de</strong>toujours, Réjeanne Burel<strong>le</strong>.Pauline Roy


Le courageBi<strong>en</strong> moi, quand j'ai vu tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> couché parterre sur <strong>le</strong>s matelas, j'ai manqué <strong>de</strong> courage. Onespère pour <strong>le</strong> mieux, et que ça ne soit pas aussipire que ça <strong>en</strong> a l'air.Le beau courage <strong>de</strong>s travail<strong>le</strong>urs qui ont accepté lasituation, ça c'était merveil<strong>le</strong>ux.Ah ! mon lit!Gabriel<strong>le</strong> LévasseurJ'<strong>en</strong> ai arraché à coucher par terre longtemps! Pis <strong>en</strong> plus, j'ai eu la grippe <strong>de</strong>ux fois.Quand l'é<strong>le</strong>ctricité est rev<strong>en</strong>ue, j'ai dit : «C'est bon. Ah! Je suis cont<strong>en</strong>te! J'ai eu froidjuste un petit peu !» Les g<strong>en</strong>s du Manoir sont rev<strong>en</strong>us chez nous !Y'<strong>en</strong> est arrivé <strong>de</strong>s affaires pas drô<strong>le</strong>s. L'armée nous a beaucoup aidés.Le premier soir que je suis retournée dans mon lit, j'ai dit : «Ah ! mon lit !»Juli<strong>en</strong>ne Leguerrier


Beaucoup d'ai<strong>de</strong>Quand c'est arrivé, j'ai eu beaucoup d'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> mes par<strong>en</strong>ts et du Club Optimiste. Ilssont v<strong>en</strong>us me voir pour me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si j'avais besoin <strong>de</strong>s choses comme unelampe <strong>de</strong> poche et <strong>de</strong>s chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s.Durant <strong>le</strong> manque d'é<strong>le</strong>ctricité, on a pris notre bain chez mes par<strong>en</strong>ts dans troispouces d'eau. Il fallait apporter nos choses personnel<strong>le</strong>s. On avait une génératriceque mes par<strong>en</strong>ts partageai<strong>en</strong>t avec nous.Chez mon frère Frank, il y avait beaucoup <strong>de</strong> dommages. Il fallait qu'on <strong>en</strong>lève soncamion <strong>de</strong> sa cour parce qu'il y avait <strong>de</strong>s arbres abattus par la glace.Le foyer St-Jacques a fonctionné à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> trois génératrices fournies par <strong>de</strong>shommes <strong>de</strong> l'armée. Tout fonctionnait dans <strong>le</strong> foyer. Les personnes âgées étai<strong>en</strong>ttrès <strong>en</strong>chantées.Patrick était sur <strong>le</strong>s nerfs. Il se <strong>de</strong>mandait ce qui se passait. Il n'avait pas latélévision. Il se posait <strong>de</strong>s questions.Un soir mon petit Patrick a voulu al<strong>le</strong>r coucher au c<strong>en</strong>tre d'hébergem<strong>en</strong>t, mais il n'apas dormi avant 2 heures du matin. Le <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main, on est retournés à la maison. J'aimis une couverture pour fermer <strong>le</strong> salon et <strong>le</strong> haut <strong>de</strong> la maison. On couchait dans lacuisine avec beaucoup <strong>de</strong> couvertures, mais il faisait froid dans la nuit. Les nuitsétai<strong>en</strong>t longues, et <strong>le</strong> jour, on allait manger au c<strong>en</strong>tre d'hébergem<strong>en</strong>t.Un soir, nous sommes allés souper chez ma soeur Francine. On mangeait sur <strong>le</strong>barbecue et <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants n'avai<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> pati<strong>en</strong>ce. J'ai joué un jeu <strong>de</strong> jambes(twister) avec eux.J'espère qu'on ne passera pas <strong>en</strong>core une autre fois cette expéri<strong>en</strong>ce. Je n'ai pasbesoin d'autres choses pour l'année 1998.Diane Thibault


Des <strong>le</strong>çonsComme mesure <strong>de</strong> précaution, <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t seprocurer un poê<strong>le</strong> qui chauffe au bois. C'est une<strong>le</strong>çon à tirer pour l'av<strong>en</strong>ir. Si plus <strong>de</strong> foyers avai<strong>en</strong>tchauffé au bois, moins <strong>de</strong> personnes aurai<strong>en</strong>tsouffert.Jean LongtinIncrédu<strong>le</strong>Moi, même si j'avais vu une grosse branche tombée, je necroyais pas que c'était <strong>le</strong> début d'une longue tempête.Ernestine Leroux


El Nino ?El Nino? Le chaud et <strong>le</strong> froid se mélang<strong>en</strong>t. C'est ce qui a causé beaucoup d'humiditésur toute la partie sud-est du contin<strong>en</strong>t d'Amérique pour se changer <strong>en</strong> verglas dansnotre région.Nous avons manqué d'é<strong>le</strong>ctricité dans la nuit du 4 janvier 1998. Les g<strong>en</strong>s quitravail<strong>le</strong>nt pour Hydro Ontario nous ont rebranchés dans l'après-midi du 20 janvier1998.Lorsque l'obscurité est surv<strong>en</strong>ue, il fallait s'organiser <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce.Mon mari et moi sommes sortis pour al<strong>le</strong>r faire <strong>le</strong>s emp<strong>le</strong>ttes, mais je suis trèspeureuse sur la route quand <strong>le</strong>s chemins ressemb<strong>le</strong>nt à une patinoire. Pas trop loin<strong>de</strong> chez moi, il y a eu un acci<strong>de</strong>nt à cause <strong>de</strong> la route glissante. L'auto était dans <strong>le</strong>fossé, mais il n'y a pas eu <strong>de</strong> b<strong>le</strong>ssé.Nous sommes allés faire un tour <strong>de</strong> camion et j'ai vu beaucoup <strong>de</strong> poteaux affaibliset déchirés.Nos arbres dans la cour étai<strong>en</strong>t très abîmés par <strong>le</strong> verglas. Des branches étai<strong>en</strong>tpliées, d'autres étai<strong>en</strong>t tombées. Les fils é<strong>le</strong>ctriques étai<strong>en</strong>t tombés ainsi que <strong>le</strong>câb<strong>le</strong>. Heureusem<strong>en</strong>t, notre fil du téléphone passe <strong>en</strong> <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la terre.Durant <strong>le</strong> manque d'é<strong>le</strong>ctricité, je me lavais dans un petit lavabo. Je faisais bouillir <strong>de</strong>l'eau et je me préparais un savon, une débarbouil<strong>le</strong>tte et <strong>de</strong>s produits hygiéniques.Julie et Pierre étai<strong>en</strong>t nerveux, car parfois ils se chicanai<strong>en</strong>t. Pierre ne pouvait pasregar<strong>de</strong>r <strong>le</strong> hockey. Lorsqu'il a su qu'il pouvait l'écouter à la radio, il était beaucoupplus calme. La petite, el<strong>le</strong>, écoutait sa radio à cassette. Moi, pour <strong>le</strong>ur <strong>en</strong><strong>le</strong>ver lapeur, je <strong>le</strong>ur disais que Dieu Jésus et la Maman Ste-Vierge allai<strong>en</strong>t nous protéger.Ceci <strong>le</strong>s calmait beaucoup, car ils ont confiance <strong>en</strong> eux.Pour la cuisson, je faisais cuire sur <strong>le</strong> poê<strong>le</strong> à bois : patates, légumes, macaronis etspaghettis à la vian<strong>de</strong>.Mon mari avait sa sou<strong>de</strong>use qui pouvait être employée comme une génératrice. J'aitrouvé cela très bi<strong>en</strong>, car mon mari est très bon pour trouver <strong>de</strong>s trucs tout <strong>en</strong>s'informant <strong>de</strong>s choses à faire.La nuit, je me <strong>le</strong>vais un peu plus souv<strong>en</strong>t, car je ne voulais pas trop laisser baisser latempérature dans la maison. Ainsi, je t<strong>en</strong>ais la cha<strong>le</strong>ur <strong>de</strong> la maison <strong>en</strong>tre 70° et75°. Mon mari me disait : «Tu chauffes trop.» Mon mari se couchait vers 23 h aprèsson programme et <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants se couchai<strong>en</strong>t aux heures norma<strong>le</strong>s.Pierrette Séguin


La tempête <strong>de</strong> verglasJe suis allé travail<strong>le</strong>r ce matin-là.À 11 h 30, je me suis b<strong>le</strong>ssé aux épau<strong>le</strong>s. Je suisallé voir <strong>le</strong> chiro, et il m'a replacé l'os. Je suisretourné chez moi. Il n'y avait pas d'é<strong>le</strong>ctricité.Heureusem<strong>en</strong>t, je m'étais procuré une génératrice<strong>le</strong> jour précé<strong>de</strong>nt. P<strong>en</strong>dant la tempête, je suisresté chez moi. Je n'ai pas eu <strong>de</strong> dommages chezmoi. Par contre, mon père a eu beaucoup <strong>de</strong>dommages à son érablière. J'espère <strong>de</strong> ne plus jamais revivre cette expéri<strong>en</strong>ce.Jean-D<strong>en</strong>is Grimard


Vacances à GatineauJ'étais très nerveuse. Ma fil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Gatineau est v<strong>en</strong>ue me r<strong>en</strong>contrer à Ottawa. El<strong>le</strong>avait trop peur <strong>de</strong> conduire jusqu'à Embrun. Je suis partie avec Gisnie qui <strong>de</strong>meure àOrléans. J'ai passé <strong>le</strong> reste <strong>de</strong> la semaine bi<strong>en</strong> au chaud.Chez PaulaLaurette St-PierreOn écoutait; j'avais peur <strong>de</strong>s bruits et du verglas. Jesuis allée chez Paula à Orléans. El<strong>le</strong> avait <strong>de</strong>l'é<strong>le</strong>ctricité.Germaine GervaisMauvaise surprise au retourJ'étais sur <strong>le</strong>s nerfs parce que j'avais peur pour ma famil<strong>le</strong>. Je suis allée passer unesemaine chez mon garçon Rhéal et ma petite-fil<strong>le</strong>. À mon retour, ma copine <strong>de</strong>chambre est décédée. Je ne sais pas si c'est à cause <strong>de</strong> la tempête <strong>de</strong> verglas. Çame fait beaucoup <strong>de</strong> peine, car je l'aimais bi<strong>en</strong>.Jeannette Piché


Ce n'était pas drô<strong>le</strong> !Le jeudi matin, mon père a vu tomber <strong>le</strong>spoteaux é<strong>le</strong>ctriques près <strong>de</strong> chez moi. Durant lapanne d'é<strong>le</strong>ctricité, comme il faisait trop froidpour coucher dans la maison, nous dormions nosnuits assis dans <strong>le</strong> camion. Ce n'était pas trèsconfortab<strong>le</strong>. Mes par<strong>en</strong>ts, mon frère et moi avonsdormi, tout habillés p<strong>en</strong>dant trois nuits dans <strong>le</strong>camion. Mon chat aussi. Lui, il était couché <strong>en</strong>rond comme une bou<strong>le</strong> et dormait bi<strong>en</strong>.Nous avons passé nos journées dans la grange. J'ai nettoyé et soigné <strong>le</strong>s vaches unpeu. Je me suis assise sur <strong>le</strong> foin et j'ai joué avec <strong>le</strong>s chats. Nous mangions <strong>de</strong>ssardines, <strong>de</strong>s sandwichs et du manger <strong>en</strong> conserve.Mon père et mon frère ont tiré <strong>le</strong>s vaches à la main. Ils avai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s mains gelées.Aussi, <strong>le</strong>s vaches "kickai<strong>en</strong>t" parce qu'el<strong>le</strong>s n'étai<strong>en</strong>t pas habituées à ce g<strong>en</strong>re <strong>de</strong>traite.Nous n'avions pas d'eau pour nous laver. Les pompiers ont apporté <strong>de</strong> l'eau pourfaire boire <strong>le</strong>s vaches.Mon père a <strong>en</strong>fin acheté une génératrice. Lorsqu'il ne s'<strong>en</strong> servait pas à la grange, ill'installait à la maison. Nous nous éclairions à la chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong> et nous utilisions <strong>de</strong>slampes <strong>de</strong> poche. Pas <strong>de</strong> téléphone! Nous avons été 23 jours sans é<strong>le</strong>ctricité.Ce n'était pas drô<strong>le</strong> !Joanne Pat<strong>en</strong>au<strong>de</strong>


C'était inquiétantAh! C'était plate <strong>en</strong> mautadit! Je ne voyais ri<strong>en</strong>, car ma f<strong>en</strong>être était p<strong>le</strong>ine <strong>de</strong> glaceet <strong>de</strong> neige. Je "m'abrillais" par-<strong>de</strong>ssus la tête. Lorsque <strong>le</strong>s soldats sont <strong>en</strong>trés dansma chambre, je me suis s<strong>en</strong>ti mal à l'aise.C'était inquiètant! Je savais que tout était correct pour mes <strong>en</strong>fants. J'avais appelé.Ah! Je ne voudrais pas que ça recomm<strong>en</strong>ce.Le bruitMa<strong>de</strong><strong>le</strong>ine GauthierLa génératrice faisait <strong>le</strong> même bruit qu'un v<strong>en</strong>tilateur (une fan). Personne ne pouvaitla vo<strong>le</strong>r parce qu'el<strong>le</strong> était grosse comme un tracteur.Alméria Bour<strong>de</strong>au


Le chanceuxJe ne suis pas resté ici! Je suis allé à Ottawa chez ma mère. Là, il y avait <strong>de</strong>l'é<strong>le</strong>ctricité. J'ai été chanceux et gâté. Je suis rev<strong>en</strong>u quand tout était correct.Robert FournierToute une expéri<strong>en</strong>ceMoi aussi, j'ai vécu la tempête <strong>de</strong> verglas. C'était ma première, car je vi<strong>en</strong>s d'unpays chaud. J'ai dû <strong>de</strong>meurer ici <strong>de</strong>ux jours avec Joanne et <strong>le</strong>s résidants. C'étaittoute une expéri<strong>en</strong>ce. Je suis prête à recomm<strong>en</strong>cer, car je ne l'ai vécue qu'une fois.Rose-Marie Mondésir


De gros ajustem<strong>en</strong>tsJ'étais surprise. Ils me transportai<strong>en</strong>t sur un matelas. J'ai couché par terre. Jepr<strong>en</strong>ais ça comme ça v<strong>en</strong>ait. Ils apportai<strong>en</strong>t la nourriture sur du papier, car il n'yavait pas <strong>de</strong> vaissel<strong>le</strong>. Tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> s'<strong>en</strong>traidait.Adéline SavageJ'ai manqué <strong>le</strong> partyC'était pas l'fun. À 12 h 33 lors <strong>de</strong> la première journée, je suis tombée et je me suiscassé la jambe. Donc, je suis restée à l'hôpital plus longtemps. J'ai manqué <strong>le</strong> party.C'était pas un party d'après ce que <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s me disai<strong>en</strong>t.Marie LeFrançois


On s'organiseJe suis allé chez mon garçon Jacques à mon anci<strong>en</strong>ne maison où on chauffe au bois.Des "toasts" sur <strong>le</strong> poê<strong>le</strong> à gaz, du boeuf... on a bi<strong>en</strong> mangé.Jacques allait chercher <strong>de</strong> l'eau à la cave. Pour boire, il allait chercher l'eau chez <strong>le</strong>voisin.Le père <strong>de</strong> Francine était là aussi. On était une bonne «gang». On était bi<strong>en</strong>. Onavait hâte <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>ir.Quand ils nous ont appelés, ça n'a pas été long... on a plié bagage et on est rev<strong>en</strong>us.Nos propriétaires étai<strong>en</strong>t super g<strong>en</strong>tils et ils se sont occupés <strong>de</strong> nous. Ils ont veillé àce qu'on soit tous bi<strong>en</strong> placés. Ils appelai<strong>en</strong>t pour voir si on était correct.Fernand Brisson


Trop <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>tJ'ai pris ça passab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Je suis allé chez ma fil<strong>le</strong>. On était 5, 8, 10... On invitait <strong>le</strong>svoisins à v<strong>en</strong>ir se chauffer.Ma fil<strong>le</strong> préparait la nourriture bi<strong>en</strong> ordinaire sur <strong>le</strong> BBQ <strong>de</strong>hors et sur un poê<strong>le</strong> à gazpropane. Il y a eu <strong>en</strong>viron six ou sept feux.J'ai été mala<strong>de</strong>. J'ai perdu connaissance à l'hôpital. Ils ont dit que c'était dû au stresset au changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> place. J'ai vomi! Je ne me s<strong>en</strong>tais pas fort, à cause <strong>de</strong> la fumée<strong>de</strong>s chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s, car j'ai <strong>le</strong>s bronches.J'ai été dîner à l'aréna. C'était bon. C'était bon pour <strong>le</strong> moral <strong>de</strong> changerd'atmosphère.Le retour ici s'est bi<strong>en</strong> fait. Un jour à la fois !En 1942, l'é<strong>le</strong>ctricité avait manqué. L'Hydro n'avait pas <strong>de</strong> camion. C'était moinspire, mais <strong>le</strong>s employés n'étai<strong>en</strong>t pas équipés. Cela avait pris un mois. Aujourd'hui,l'équipem<strong>en</strong>t est super!Raymond Bruyère


Nourris au coton !Quand l'é<strong>le</strong>ctricité a manqué, à une heure dansla nuit, j'ai pris une nitro, car mon coeur <strong>en</strong>mangeait un coup à cause du stress.Je suis tout mêlé dans <strong>le</strong>s journées. Même<strong>en</strong>core!pour l'aréna.Je suis allé voir une femme et je suis resté là,mais juste une journée parce qu'el<strong>le</strong> aussi aperdu l'é<strong>le</strong>ctricité. Alors, nous sommes partisJ'ai vécu là. On a couché sur <strong>de</strong>s petits matelas avec <strong>de</strong>s couvertes. C'était froid.Nous étions <strong>en</strong>viron 150 personnes. Nous étions nourris au coton! Mieux qu'auxnoces! Il n'y avait ri<strong>en</strong> qui manquait. Pour se laver, ça c'était <strong>le</strong> pire! Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>l'extérieur v<strong>en</strong>ait se laver même la nuit !Aucune peur, aucune panique! C'était du mon<strong>de</strong> que l'on connaissait. Ce n'était pasdrô<strong>le</strong>, pas triste, ri<strong>en</strong> d'extra.En 1942, <strong>le</strong> verglas est resté tout l'hiver sur <strong>le</strong>s arbres. En croupe à cheval, onpartait sur la croûte glacée. Les femmes chicanai<strong>en</strong>t, car el<strong>le</strong>s v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t juste d'avoir<strong>de</strong>s moulins à laver et el<strong>le</strong>s <strong>de</strong>vai<strong>en</strong>t recomm<strong>en</strong>cer à laver à la main. Ça aurait puêtre plus grave que ça.Omer Charette


Tous se donnai<strong>en</strong>t la mainJe suis parti tout <strong>de</strong> suite pour al<strong>le</strong>r vivre chezma bel<strong>le</strong>-soeur à Embrun qui avait <strong>le</strong> courant.Mais là, on l'a perdu <strong>le</strong> même soir. Ri<strong>en</strong> pour seréchauffer. Donc <strong>le</strong> <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main matin, son fils estv<strong>en</strong>u nous chercher. Il avait un poê<strong>le</strong> à bois.Nous avons <strong>de</strong>meuré là tout <strong>le</strong> temps.Nous étions 17 dans la maison. Ça allait bi<strong>en</strong>d'une manière. On cuisinait bi<strong>en</strong> ordinaire sur <strong>le</strong>sbraises du feu ou sur la fournaise. On mangeait aussi la nourriture cuite sur <strong>le</strong> BBQ.C'était beau <strong>de</strong> voir l'<strong>en</strong>trai<strong>de</strong>. Tous et chacun se donnai<strong>en</strong>t la main. Les personnesâgées étai<strong>en</strong>t traitées d'une manière spécia<strong>le</strong>. Nous avions nos chambres; <strong>le</strong>s<strong>en</strong>fants et <strong>le</strong>s plus jeunes couchai<strong>en</strong>t sur <strong>le</strong> plancher.Le <strong>de</strong>rnier soir, nous avons eu une génératrice. Je me s<strong>en</strong>tais calme.C'était beau <strong>de</strong> voir l'atmosphère. Clau<strong>de</strong> Gagné était comme une radio. Il parlaitbeaucoup. C'était agréab<strong>le</strong> <strong>de</strong> voir la joie, <strong>le</strong>s rires.Dans l'après-midi du 12 janvier, je suis rev<strong>en</strong>u à la rési<strong>de</strong>nce. Et je p<strong>en</strong>sais que toutallait pour <strong>le</strong> mieux, dans <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur <strong>de</strong>s mon<strong>de</strong>s. Ma chambre n'avait ni é<strong>le</strong>ctricité,ni cha<strong>le</strong>ur. Durant la nuit, un é<strong>le</strong>ctrici<strong>en</strong> est v<strong>en</strong>u et à tout arrangé ça.Ah bi<strong>en</strong>! c'était une expéri<strong>en</strong>ce, mais on a passé à travers!Laur<strong>en</strong>t Desrosiers


En sécuritéJe suis allée chez Flor<strong>en</strong>t, mon garçon. Nous sommes restés dans la cave où il yavait un poê<strong>le</strong> à bois. C'était correct chez Flor<strong>en</strong>t. On faisait cuire sur <strong>le</strong> poê<strong>le</strong> à bois.Après quatre ou cinq jours, j'étais prête à rev<strong>en</strong>ir ici.Si je n'avais pas été chez Flor<strong>en</strong>t, je ne sais pas où je serais allée. Je couchais là,puis je dormais toute la nuit.Rollan<strong>de</strong> Clém<strong>en</strong>t


Un fils att<strong>en</strong>tifQuand on a appris que tout ça arrivait, je me <strong>de</strong>mandais quoi faire, car Clau<strong>de</strong>tteavait déjà toute sa famil<strong>le</strong>.Mon garçon, qui <strong>de</strong>meure à <strong>en</strong>viron une heure d'ici, avait l'é<strong>le</strong>ctricité. Il est v<strong>en</strong>u mechercher. J'y suis restée plus d'une semaine.Lorsque tout était prêt ici, j'ai pu rev<strong>en</strong>ir à la rési<strong>de</strong>nce. Mon fils est rev<strong>en</strong>u <strong>de</strong>ux foispour me voir, pour s'assurer que j'étais bi<strong>en</strong> et pour m'apporter <strong>de</strong> la nourriture.Clau<strong>de</strong>tte a gardé l'oeil sur moi, malgré tout son troub<strong>le</strong>.J'étais très fatiguée après tout ça. Je crois que je suis restée fatiguée.Irène Juli<strong>en</strong>


Tempête <strong>de</strong> verglasDurant la tempête, je suis toujours restée dans ma maison. J'ai eu froid <strong>le</strong>s premiersjours, jusqu'à ce que mon fils transfère la fournaise à l'hui<strong>le</strong> dans la maison. El<strong>le</strong>était installée dans la remise pour son travail.Ensuite, mon ami a acheté une génératrice pour nous donner <strong>de</strong> la lumière et latélévision. Donc, nous étions assez confortab<strong>le</strong>s. Un poê<strong>le</strong> propane servait à préparer<strong>le</strong>s repas. Les <strong>en</strong>fants ont mangé à l'hébergem<strong>en</strong>t situé à l'éco<strong>le</strong> St-Viateur.Nous sommes gâtés avec l'é<strong>le</strong>ctricité. Douze jours sans cel<strong>le</strong>-ci, c'est long. J'aisurtout eu peur que cela dure tout <strong>le</strong> mois.Amanda Lemieux


Secourons nos arbresLa tempête <strong>de</strong> verglas 1998 a brisé beaucoup d'arbres dans l'est <strong>de</strong> l'Ontario. Lesarbres qui ont peu <strong>de</strong> dommages s'<strong>en</strong> remettront avec <strong>le</strong> temps. Ceux qui ont <strong>de</strong>gros dommages peuv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>core sauvés.En hiver, <strong>le</strong>s arbres dorm<strong>en</strong>t. Les dommages qu'ils ont eus sont moins sérieux. Lesdommages causés p<strong>en</strong>dant <strong>le</strong> reste <strong>de</strong> l'année sont plus graves.Les arbres à tronc mince ont été pliés par <strong>le</strong> poids <strong>de</strong> la glace. La plupart <strong>de</strong>s arbresréussiront à se redresser lorsque la glace fondra. Il faut att<strong>en</strong>dre que la températuresoit au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> zéro avant d'ôter la glace. Le faire avant pourrait arracher <strong>le</strong>sbourgeons.Jean-François CourouxPatrick DanisBernard DionGilbert GélineauMichel MarinierGaston Par<strong>en</strong>tRoland St-Amour


Toute une expéri<strong>en</strong>ceMon histoire comm<strong>en</strong>ce <strong>le</strong> lundi 5 janvier 1998. Une journée qui ne sera pas viteoubliée. C'était la première journée d'éco<strong>le</strong> après <strong>le</strong>s vacances <strong>de</strong> Noël. Une tempête<strong>de</strong> verglas frappe la région. On annonce la fermeture <strong>de</strong>s éco<strong>le</strong>s. Cette tempêt<strong>en</strong>'avait ri<strong>en</strong> <strong>de</strong> normal.Le 6 janvier, on a manqué d'é<strong>le</strong>ctricité vers 3 h 30. On a appris par la suite quel'é<strong>le</strong>ctricité ne revi<strong>en</strong>drait pas tout <strong>de</strong> suite. On a allumé <strong>de</strong>s chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s. La radionous informait qu'une autre tempête approchait vers notre région. Les voisinsdéménageai<strong>en</strong>t chez <strong>le</strong>urs par<strong>en</strong>ts.On a comm<strong>en</strong>cé à s'organiser une nouvel<strong>le</strong> manière <strong>de</strong> vivre. On a <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>du <strong>le</strong>smatelas <strong>en</strong> bas près du poê<strong>le</strong> à bois. Le barbecue, bi<strong>en</strong> installé sur <strong>le</strong> patio, nous apermis <strong>de</strong> bi<strong>en</strong> manger. L'é<strong>le</strong>ctricité nous est rev<strong>en</strong>ue 36 heures plus tard, maisjuste pour <strong>de</strong>ux heures, assez <strong>de</strong> temps pour que ma femme et <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> mes <strong>en</strong>fantspr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t une douche. J'ai dit : «La prochaine fois qu'el<strong>le</strong> revi<strong>en</strong>t ce sera mon tour.»Le <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main el<strong>le</strong> est rev<strong>en</strong>ue; je n'ai pas manqué mon tour et j'ai pris ma douche.La troisième tempête est arrivée et c'est là qu'on a perdu l'é<strong>le</strong>ctricité pour <strong>de</strong> bon. Lavoisine, qui v<strong>en</strong>ait vérifier sa maison, s'est aperçue que l'eau comm<strong>en</strong>çait à monterdans sa cave. El<strong>le</strong> <strong>en</strong> p<strong>le</strong>urait. J'ai parlé à un <strong>de</strong> mes amis. Il m'a offert <strong>de</strong> partagersa génératrice quelques heures par jour lorsque son magasin serait fermé. On apompé l'eau <strong>de</strong> la cave <strong>de</strong> ma voisine; ça l'a soulagée.Cette tempête a été une bonne expéri<strong>en</strong>ce pour moi et ma famil<strong>le</strong>. La prochaine fois,vous pouvez être sur qu'on va être très bi<strong>en</strong> organisés.Danny Garneau


Le verglas <strong>de</strong> janvier 1998Depuis dimanche passé, nous avons reçu à Rockland: du verglas, <strong>de</strong> la pluieverglaçante et <strong>de</strong> la neige. Je suis allé mettre un grand plastique sur mon beausapin. Je l'avais transplanté, il y a trois ans. Des branches comm<strong>en</strong>çai<strong>en</strong>t à se briser.J'ai laissé <strong>le</strong> plastique jusqu'à la fin <strong>de</strong> la tempête.Deux famil<strong>le</strong>s <strong>de</strong> St-Pascal sont v<strong>en</strong>ues rester <strong>de</strong>ux semaines dans l'immeub<strong>le</strong> oùj'habite. Ce n'est pas drô<strong>le</strong> <strong>de</strong>ux semaines sans courant. Je me trouve chanceux, j'aiseu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t manqué à peu près douze heures d'é<strong>le</strong>ctricité <strong>en</strong> tout.J'ai fini par me trouver <strong>de</strong>s chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s et <strong>de</strong>s pi<strong>le</strong>s à la pharmacie. De retour à lamaison, je me suis fait chauffer un bon café sur mon barbecue et j'ai alluméplusieurs chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s pour faire un peu <strong>de</strong> cha<strong>le</strong>ur et <strong>de</strong> clarté. C'est après que j'aicompris que la fumée fait beaucoup <strong>de</strong> dégâts <strong>de</strong> suie noire sur <strong>le</strong>s ri<strong>de</strong>aux, <strong>le</strong>sf<strong>en</strong>êtres et <strong>le</strong>s miroirs.Après sept jours <strong>de</strong> mauvais temps, j'étais heureux <strong>de</strong> revoir <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il.Omer Dion


Le verglasLa tempete <strong>de</strong> verglas a été une bonne expéri<strong>en</strong>ce. On n'a pas vu ça souv<strong>en</strong>t. C'est<strong>de</strong>v<strong>en</strong>u épeurant quand <strong>le</strong>s lumières et <strong>le</strong> chauffage se sont éteints. On a comm<strong>en</strong>céà avoir froid et <strong>le</strong> téléphone ne fonctionnait plus. On s'est <strong>de</strong>mandé ce qui pouvait<strong>en</strong>core nous arriver.Ma femme m'a <strong>de</strong>mandé d'allumer <strong>de</strong>s chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s pour nous éclairer. Pour manger,on s'est servis d'une grosse chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong> qu'el<strong>le</strong> avait déjà faite avec <strong>de</strong>s restes <strong>de</strong>chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s et une mèche. El<strong>le</strong> a placé une grosse boîte <strong>de</strong> jus <strong>de</strong> tomates ouverte<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux bouts autour <strong>de</strong> la chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>. Avant <strong>de</strong> déposer la boîte, el<strong>le</strong> a replié <strong>le</strong>spointes du rebord à l'ai<strong>de</strong> d'un ouvre-boîte à bec pour laisser passer <strong>de</strong> l'air au hautet au bas <strong>de</strong> la boîte. El<strong>le</strong> a déposé une petite assiette à tarte sur la boîte et une <strong>en</strong><strong>de</strong>ssous. On était maint<strong>en</strong>ant prêts pour faire chauffer <strong>de</strong> la bonne soupe et du café,une portion à la fois.J'ai dit à ma femme: «Si ça dure trop longtemps, on <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dra dans <strong>le</strong> garage. Onva pouvoir se chauffer avec <strong>le</strong> bon vieux poê<strong>le</strong> à bois. On n'aura pas d'inquiétu<strong>de</strong> ;on a assez <strong>de</strong> bois pour un bon bout <strong>de</strong> temps. Il ne faut pas oublier qu'il y <strong>en</strong> a quisont bi<strong>en</strong> pires que nous. »Jospeh H<strong>en</strong>rie


Comm<strong>en</strong>t j'ai vécu la tempête <strong>de</strong> verglasLe lundi 5 janvier débutait un cauchemar inoubliab<strong>le</strong>. Qui aurait pu p<strong>en</strong>ser que nouspasserions neuf journées éclairés aux chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s ? Nous avons été chanceux, carnotre poê<strong>le</strong> à bois nous a bi<strong>en</strong> réchauffés. Les premières journées, mes <strong>en</strong>fants ontrempli <strong>de</strong>s chaudières avec <strong>de</strong> la glace que nous faisions fondre près du poê<strong>le</strong> à bois.Cette eau servait pour la <strong>le</strong>ssive et la toi<strong>le</strong>tte.Chaque jour était une épreuve à subir. Le téléphone était défectueux ; ce n'était plusdrô<strong>le</strong> et je me s<strong>en</strong>tais abandonnée. Grâce à notre petite radio portative, nous noust<strong>en</strong>ions au courant <strong>de</strong>s événem<strong>en</strong>ts.La démarche <strong>de</strong>s repas était un peu diffici<strong>le</strong>, car avec une grosse famil<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s goûtsvari<strong>en</strong>t beaucoup.Nous avions <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>du nos matelas dans la sal<strong>le</strong> familia<strong>le</strong> près <strong>de</strong> la cha<strong>le</strong>ur. Nousnous couchions tôt <strong>le</strong> soir et nous nous <strong>le</strong>vions avec la clarté du jour.Puisque mon mari était occupé ail<strong>le</strong>urs, j'avais la responsabilité <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r <strong>le</strong> poê<strong>le</strong>allumé. Avec ces inquiétu<strong>de</strong>s, tu ne dors pas bi<strong>en</strong> <strong>de</strong> peur que <strong>le</strong> feu ne s'éteigne.Après neuf jours d'att<strong>en</strong>te, <strong>le</strong> courant a été <strong>en</strong>fin rétabli. Le dommage sur notreterrain est mineur <strong>en</strong> comparaison avec celui <strong>de</strong>s agriculteurs, <strong>de</strong>s é<strong>le</strong>veurs et <strong>de</strong>spropriétaires d'érablières.Pour moi, avoir bi<strong>en</strong> pris soin <strong>de</strong> ma famil<strong>le</strong> durant cette tempête est un <strong>de</strong>s plusgros accomplissem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> ma vie.Il faut continuer <strong>de</strong> s'<strong>en</strong>trai<strong>de</strong>r.L'é<strong>le</strong>ctricité, quel<strong>le</strong> merveil<strong>le</strong>use inv<strong>en</strong>tion! Pourrions-nous vivre sans ce luxe? Non.D<strong>en</strong>ise Garneau


Comm<strong>en</strong>t j'ai vécu la tempêteCe n'était pas beau à voir. Il y avait une mince couche <strong>de</strong>glace sur <strong>le</strong> sol. La pluie, la glace et <strong>le</strong> verglas étai<strong>en</strong>ttombés. C'était verglacé partout. Des trans<strong>format</strong>eursavai<strong>en</strong>t gelé et avai<strong>en</strong>t mal fonctionné ; certains avai<strong>en</strong>tmême explosé.Il y avait une <strong>format</strong>ion <strong>de</strong> nuages dans <strong>le</strong> ciel. Beaucoup<strong>de</strong> poteaux et d'arbres tombai<strong>en</strong>t un peu partout. Desgran<strong>de</strong>s tours se sont écroulées à plusieurs <strong>en</strong>droits. Lesfils é<strong>le</strong>ctriques se sont retrouvés par terre.Il y a eu <strong>de</strong>s pannes <strong>de</strong> courant. La tempête est terminée,mais il reste <strong>de</strong>s réparations à faire.Le verglasPierre GaumondDans mon secteur <strong>de</strong> Clar<strong>en</strong>ce Creek, on a manqué d'é<strong>le</strong>ctricité <strong>de</strong> v<strong>en</strong>dredi àdimanche. J'ai emprunté une génératrice <strong>de</strong> mon frère pour pouvoir réchauffer lamaison avec une chaufferette et pour faire à manger. On s'éclairait avec <strong>de</strong>schan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s.Clau<strong>de</strong> Desormeaux


Nous avons été chanceuxLa tempête du sièc<strong>le</strong> a comm<strong>en</strong>cé <strong>le</strong> lundi 5 janvier 1998.Merci mon Dieu! Le secteur <strong>de</strong> Rockland, où nous habitons, n'a pas perdu plus <strong>de</strong> 21heures <strong>de</strong> courant. Nous avons été chanceux.Lorsque nous avons manqué <strong>de</strong> courant, nous nous sommes habillés pluschau<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t. Nous avons utilisé un poê<strong>le</strong> à fondue pour réchauffer la soupe et pourpréparer <strong>le</strong> café.Nous avons trouvé ça bi<strong>en</strong> angoissant, car nous ne savions pas combi<strong>en</strong> <strong>de</strong> temps lapanne allait durer. Nous gar<strong>de</strong>rons une réserve <strong>de</strong> pi<strong>le</strong>s, <strong>de</strong> bougies et d'hui<strong>le</strong> àlampe <strong>en</strong> guise <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion.Jacques Bernard Lagroix


La tempête <strong>de</strong> verglasJe veux vous expliquer comm<strong>en</strong>t j'ai vécu la tempête <strong>de</strong> verglas. Il n'y avait plusd'é<strong>le</strong>ctricité nul<strong>le</strong> part et je vivais dans <strong>le</strong> noir. Je m'éclairais avec <strong>de</strong>s petiteschan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s. Il faisait <strong>en</strong>tre 10 et 15 <strong>de</strong>grés dans la maison et je comm<strong>en</strong>çais à avoirfroid. J'ai pris <strong>de</strong>s couvertures <strong>de</strong> laine et je suis allée me coucher.Tout à coup, j'ai <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du un gros bruit à la porte arrière. C'était une famil<strong>le</strong> quiarrivait avec <strong>de</strong>ux <strong>en</strong>fants. Personne n'avait soupé. J'ai fait <strong>de</strong>s sandwiches aujambon pour <strong>le</strong>s adultes et <strong>de</strong>s céréa<strong>le</strong>s avec du lait pour <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants.Vers 11 h, la visite a décidé <strong>de</strong> partir. Les <strong>en</strong>fants p<strong>le</strong>urai<strong>en</strong>t et voulai<strong>en</strong>t se coucher.À cause <strong>de</strong> la panne, j'ai perdu du pou<strong>le</strong>t. J'ai sauvé <strong>le</strong> reste <strong>de</strong> la nourriture <strong>en</strong>l'emballant dans <strong>de</strong>s sacs <strong>de</strong> plastique que j'ai <strong>en</strong>fouis dans la neige. Ce n'est pasfaci<strong>le</strong> <strong>de</strong> vivre dans <strong>le</strong> noir. Quel<strong>le</strong> misère !Céci<strong>le</strong> Lalan<strong>de</strong>


Les règ<strong>le</strong>s d'émondage(coupe <strong>de</strong> branches)S'il est fait <strong>de</strong> la bonne façon, l'émondage nem<strong>en</strong>ace pas l'arbre. Le meil<strong>le</strong>ur <strong>en</strong>droit pourcouper une branche est à 2 ou 3 cm <strong>de</strong> sa base. Lacoupe à cet <strong>en</strong>droit formera une cicatrice plus vite.Assurez-vous <strong>de</strong> couper <strong>en</strong> ang<strong>le</strong>, ce qui évite l'eaud'<strong>en</strong>trer.avec un traitem<strong>en</strong>t pour arbre.Pour empêcher l'eau, <strong>le</strong>s insectes et <strong>le</strong>s maladies<strong>de</strong> s'introduire dans l'arbre, il faut couper l'écorcetordue. Il est aussi préférab<strong>le</strong> <strong>de</strong> fermer la plaiePour mieux soigner vos arbres vous pouvez appe<strong>le</strong>r la pépinière <strong>de</strong> votre région.* Recherche faite sur l'Internet dans <strong>le</strong> site "Service canadi<strong>en</strong> <strong>de</strong>s forêts". Texteproduit par:Jean-François CourouxPatrick DanisBernard DionGilbert GélineauMichel MarinierGaston Par<strong>en</strong>tRoland St-Amour


Tempête <strong>de</strong> verglasJe vais vous raconter comm<strong>en</strong>t on a vécu latempête <strong>de</strong> verglas. On habite <strong>en</strong>tre Rockland etClar<strong>en</strong>ce et on a manqué d'é<strong>le</strong>ctricité huit heures<strong>en</strong> tout. On a été très chanceux.Il ne faisait pas beau <strong>de</strong>hors. À la radio, on nousavertissait <strong>de</strong> rester à la maison. C'était <strong>de</strong> plus <strong>en</strong>plus laid <strong>de</strong>hors.Au cas où la tempete dure, j'ai réuni <strong>de</strong>schan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s, trois petites lampes <strong>de</strong> poche, une lampe à l'hui<strong>le</strong> et une grosse lampe<strong>de</strong> poche. J'ai placé une petite lampe <strong>de</strong> poche dans chaque chambre et la grossedans la cuisine. Je me suis ramassé une bonne réserve d'eau <strong>en</strong> remplissant <strong>le</strong> bain,l'évier et une chaudière.Mes bel<strong>le</strong>s-soeurs ont été <strong>le</strong>s premières à manquer d'é<strong>le</strong>ctricité. El<strong>le</strong>s sont toutesv<strong>en</strong>ues chez nous, mais une seu<strong>le</strong> est restée à coucher. J'ai aussi gardé <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fantsp<strong>en</strong>dant la tempête pour dépanner.Mon mari travaillait <strong>le</strong> soir cette semaine-là. En se r<strong>en</strong>dant à son travail, il a reçu unmorceau <strong>de</strong> glace dans son pare-brise. C'était la voiture <strong>de</strong>vant lui qui n'avait pasété nettoyée. Heureusem<strong>en</strong>t, il n'a pas été b<strong>le</strong>ssé.Je vais vous donner un petit truc pour remplacer <strong>le</strong> gril<strong>le</strong>-pain ou pour faire chauffer<strong>de</strong> la soupe ou <strong>de</strong> l'eau :• Pr<strong>en</strong>dre une grosse boîte <strong>de</strong> conserve <strong>de</strong> 28 onces• Placer un rou<strong>le</strong>au <strong>de</strong> papier hygiénique dans la boîte (<strong>en</strong><strong>le</strong>ver <strong>de</strong>s feuil<strong>le</strong>s durou<strong>le</strong>au s'il est trop gros)• Verser <strong>en</strong>tre 1/2 et 3/4 <strong>de</strong> pouce d'hui<strong>le</strong> à lampe dans la boîte . Att<strong>en</strong>dre que<strong>le</strong> papier soit imbibé d'hui<strong>le</strong>• Déposer la boîte dans une assiette d'aluminium• Allumer <strong>le</strong> carton au milieu du rou<strong>le</strong>au• Déposer une gril<strong>le</strong> ou un cintre plié pour laisser passer l'airVous pouvez maint<strong>en</strong>ant faire gril<strong>le</strong>r votre "toast" ou chauffer votre soupe.Suzanne Meloche


Vive <strong>le</strong> camping d'hiverÀ Cumberland, on a manqué d'é<strong>le</strong>ctricité p<strong>en</strong>dant sept jours. On était bi<strong>en</strong> cont<strong>en</strong>tsd'être équipés pour <strong>le</strong> camping.On réchauffait la maison avec un so<strong>le</strong>il au propane. Pour préparer <strong>le</strong>s repas, onutilisait un poê<strong>le</strong> au propane. On s'éclairait avec un fanal au naphta et <strong>de</strong>s lampes àl'hui<strong>le</strong>. On a aussi utilisé <strong>de</strong>s chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s.On a profité <strong>de</strong> la panne pour jouer aux cartes et pour lire. Fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, on s'<strong>en</strong> esttrès bi<strong>en</strong> sortis.Lucie Cléroux


La course aux génératricesC'est une chose que je n'ai jamais vue <strong>de</strong> malongue vie. On ne l'oubliera jamais. C'est àsouhaiter que ça ne revi<strong>en</strong>ne jamais.Ce qui m'a <strong>le</strong> plus frappé, c'est <strong>le</strong> manque <strong>de</strong>communication. La ligne <strong>de</strong> téléphone nefonctionnait pas. Les <strong>en</strong>fants étai<strong>en</strong>t mal pris. Pas<strong>de</strong> chauffage, pas <strong>de</strong> lumière nul<strong>le</strong> part !C'était la course aux génératrices. Les g<strong>en</strong>s qui <strong>en</strong>possédai<strong>en</strong>t une avai<strong>en</strong>t peur <strong>de</strong> se la faire vo<strong>le</strong>r. Je n'ai jamais vu ça.Nous avons eu beaucoup d'ai<strong>de</strong>. Je remercie tous <strong>le</strong>s bénévo<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s propriétaires etl'armée.Une tempête disp<strong>en</strong>dieuseHector AdamMes <strong>en</strong>fants ont tous eu <strong>de</strong> la misère, sauf un. Il chauffait au bois. Ils se sont tousbi<strong>en</strong> débrouillés.C'est une tempête qui va coûter cher au gouvernem<strong>en</strong>t.Luci<strong>en</strong>ne Cayer


Tempête <strong>de</strong> verglasLa tempête <strong>de</strong> verglas qui s'est abattue sur l'Est ontari<strong>en</strong> et <strong>le</strong> Québec au mois <strong>de</strong>janvier 1998 restera gravée dans notre mémoire. Ce fut un désastre !Les poteaux et <strong>le</strong>s fils é<strong>le</strong>ctriques ont cédé sous <strong>le</strong> poids <strong>de</strong> la glace. Donc, ce fut unepanne tota<strong>le</strong> ! Tout était noir. Dans certains <strong>en</strong>droits, <strong>le</strong>s chemins étai<strong>en</strong>t tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tembarrassés <strong>de</strong> fils é<strong>le</strong>ctriques et <strong>de</strong> branches d'arbres, que la route étaitimpraticab<strong>le</strong>. C'était alarmant !Des producteurs laitiers, déprimés et découragés, ont dû abattre <strong>de</strong>s vaches laitièresqui étai<strong>en</strong>t mala<strong>de</strong>s parce qu'el<strong>le</strong>s avai<strong>en</strong>t manqué d'eau à boire et n'avai<strong>en</strong>t pas ététraites aux heures régulières. D'autres jetai<strong>en</strong>t <strong>le</strong> lait parce qu'ils n'avai<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong>moy<strong>en</strong>s pour <strong>le</strong> transporter.Des c<strong>en</strong>tres d'hébergem<strong>en</strong>t, alim<strong>en</strong>tés par <strong>de</strong>s génératrices, ont été ouverts aplusieurs <strong>en</strong>droits pour abriter <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s sinistrés. Là, ils pouvai<strong>en</strong>t dormir et manger.Malgré <strong>le</strong>s équipes <strong>de</strong> travail<strong>le</strong>urs <strong>de</strong> l'Hydro qui travaillai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> longues heures etl'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s militaires qui reconstruisai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s lignes, on parlait <strong>de</strong> plusieurs semainespour rétablir <strong>le</strong> courant <strong>en</strong> certains <strong>en</strong>droits. Durant cette pério<strong>de</strong> diffici<strong>le</strong>, nousavons admiré <strong>le</strong> courage et l'<strong>en</strong>trai<strong>de</strong> <strong>de</strong> tous ces bénévo<strong>le</strong>s et travail<strong>le</strong>urs. Malgré <strong>le</strong>froid et la fatigue, ils ont mis tous <strong>le</strong>s efforts pour soulager <strong>le</strong>s sinistrés.Tout étant terminé, nous espérons que Dame nature ne nous jouera plus <strong>de</strong> cestours inoubliab<strong>le</strong>s.Céci<strong>le</strong> Rochon


Trois soirs dans <strong>le</strong> salonNous avons couché trois soirs dans <strong>le</strong> grand salon. Il faisait trop froid dans noschambres. Ma voisine ronflait tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t fort que j'avais peur qu'el<strong>le</strong> m'ava<strong>le</strong>.C'était comme dans un camp. Nous mangions dans <strong>de</strong>s assiettes <strong>de</strong> plastique. Audébut, nous nous éclairions à la chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>.Grâce à Jacques et à Lucie, cela n'a pas duré longtemps. Ils se sont procuré unegrosse génératrice pour faire <strong>de</strong> l'é<strong>le</strong>ctricité.Une bonne place pour resterGérard BissonnetteNous étions sur <strong>le</strong>s nerfs. Qu'est-ce qu'on va faire? Nos <strong>en</strong>fants nous ont trouvé unebonne place pour rester.Simone Label<strong>le</strong>


C'était désolant !Mercredi, la pluie verglaçante n'a pas cessé <strong>de</strong> tomber. Même si je n'avais pasd'é<strong>le</strong>ctricité <strong>de</strong>puis 10 h <strong>le</strong> matin, j'ai quand même couché chez moi <strong>le</strong> jeudi soir.Mais v<strong>en</strong>dredi, comme c'était un peu froid, mon fils m'a emm<strong>en</strong>ée chez mon frère.Ce <strong>de</strong>rnier avait un foyer au gaz propane.En sortant, j'ai aperçu <strong>le</strong>s arbres et <strong>le</strong>s poteaux brisés. C'était désolant, déprimant etinoubliab<strong>le</strong> <strong>de</strong> voir tout cela! Chez certains, c'était la panique. Ils allai<strong>en</strong>t chez <strong>de</strong>samis qui s'étai<strong>en</strong>t procuré une génératrice.Avec l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'Hydro, l'armée et <strong>de</strong>s bénévo<strong>le</strong>s, nous avons été chanceux d'avoirl'é<strong>le</strong>ctricité dix jours plus tard.Je me souvi<strong>en</strong>s <strong>de</strong> l'année 1942 lorsque nous avons manqué d'é<strong>le</strong>ctricité p<strong>en</strong>dant unmois. Aujourd'hui, nous dép<strong>en</strong>dons tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'é<strong>le</strong>ctricité que plus ri<strong>en</strong> nefonctionne sans el<strong>le</strong>.Le mois <strong>de</strong> janvier 1998 restera toujours gravé dans ma mémoire.Albertine Bourgeois


Mil<strong>le</strong> fois merciJe veux d'abord témoigner ma reconnaissance aux personnes qui m'ont aidée durantla tempête <strong>de</strong> verglas. Ceci m'a évité un problème <strong>de</strong> santé puisque je respire avecl'ai<strong>de</strong> d'une bonbonne d'oxygène. C'était pour moi une situation <strong>de</strong> panique.Le jeudi matin, 8 janvier, je ne croyais pas <strong>en</strong>core à l'amp<strong>le</strong>ur <strong>de</strong> cette panneé<strong>le</strong>ctrique jusqu'à ce que j'<strong>en</strong>t<strong>en</strong><strong>de</strong> prononcer <strong>le</strong>s mots: état d'urg<strong>en</strong>ce.Un merci spécial à Guy Laflèche pour toute l'ai<strong>de</strong> qu'il m'a apportée dans une tel<strong>le</strong>circonstance. Merci à Réjean Adam. Un gros merci à Lucie et Jacques Sanche pourl'hébergem<strong>en</strong>t.Je n'oublierai jamais cette catastrophe du mois <strong>de</strong> janvier 1998 ainsi que l'ai<strong>de</strong> que<strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s m'ont procurée. Les bénévo<strong>le</strong>s nous servai<strong>en</strong>t trois bons repas par jour.Jeannette Blais


1942... 1998Aujourd'hui, ce n'est pas pareil. Les <strong>en</strong>fants ne sontpas habitués, comme nous l'étions, à vivre sansé<strong>le</strong>ctricité.Nous nous souv<strong>en</strong>ons <strong>de</strong> la tempête <strong>de</strong> 1942. C'étaitau début <strong>de</strong> janvier. Les arbres n'étai<strong>en</strong>t pas abîméscomme aujourd'hui. Ça ne nous dérangeait pas, carnous avions <strong>de</strong>s lampes à l'hui<strong>le</strong> et nous nouschauffions au bois. On ne trayait pas <strong>le</strong>s vachesdurant l'hiver et <strong>le</strong>s troupeaux étai<strong>en</strong>t petits. Letravail <strong>de</strong> la ferme était fait à la main. L'é<strong>le</strong>ctricitéétait rev<strong>en</strong>ue <strong>le</strong> 15 février. Ce n'était ri<strong>en</strong> àcomparer au verglas <strong>de</strong> cette année.Nos <strong>en</strong>fants se sont très bi<strong>en</strong> débrouillés. Notre fils,qui travail<strong>le</strong> notre ferme, possédait déjà unegénératrice. Il était prêt et bi<strong>en</strong> organisé.Irène et Armand GagnéLieu <strong>de</strong> refugeDes soldats <strong>de</strong> l'armée v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t ai<strong>de</strong>r. Ils couchai<strong>en</strong>t et mangeai<strong>en</strong>t ici. Une famil<strong>le</strong>complète avec <strong>de</strong>s petits <strong>en</strong>fants vivait avec nous. Notre rési<strong>de</strong>nce servait <strong>de</strong> refugep<strong>en</strong>dant la tempête.Yvonne Tessier


Terrib<strong>le</strong> désastre !Quand on dit plus ri<strong>en</strong>! Quand on dit même pas <strong>de</strong>téléphone, alors aucune possibilité <strong>de</strong>communication <strong>en</strong> cas d'urg<strong>en</strong>ce.Nous dép<strong>en</strong>dons tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'é<strong>le</strong>ctricité. Sans el<strong>le</strong>,nous sommes perdus ; nous n'avons plus ri<strong>en</strong>. Ri<strong>en</strong>ne fonctionne !Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, dans mes prières, que jamais unecatastrophe pareil<strong>le</strong> nous retombe sur la tête. C'estlà que nous voyons que Dieu nous a tout donné et que, dans peu <strong>de</strong> temps, nouspouvons perdre tout.Moi, ça ne m'a pas affectée beaucoup, seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t mon déplacem<strong>en</strong>t. Ce fut commeune vacance, car j'ai pu <strong>de</strong>meurer chez ma par<strong>en</strong>té.Dép<strong>en</strong>dance <strong>de</strong> l'é<strong>le</strong>ctricitéJeannine HébertMoi, j'ai réalisé comm<strong>en</strong>t chacun dép<strong>en</strong>dait <strong>de</strong> l'é<strong>le</strong>ctricité. Ma première réaction, auretour du courant, fut <strong>de</strong> remercier <strong>le</strong> Bon Dieu. Durant <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux semaines <strong>de</strong>noirceur, malgré que j'étais très bi<strong>en</strong>, je p<strong>en</strong>sais que cela durerait plus longtemps,comme <strong>en</strong> 1942.Gertru<strong>de</strong> Roy


Ça se passait <strong>en</strong> 1942Je me souvi<strong>en</strong>s <strong>de</strong> la tempête <strong>de</strong> 1942. Ce n'estpas tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> qui avait l'é<strong>le</strong>ctricité. Plusieursne s'<strong>en</strong> étai<strong>en</strong>t même pas aperçu. Ils chauffai<strong>en</strong>tau bois et au charbon; ils s'éclairai<strong>en</strong>t à l'hui<strong>le</strong>.Nous étions seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t huit fermiers, dans lafr<strong>en</strong>ière, qui avai<strong>en</strong>t l'é<strong>le</strong>ctricité. Cela avait duré<strong>de</strong>ux mois et <strong>de</strong>mi, car <strong>le</strong>s chemins glacés étai<strong>en</strong>tdurs à ouvrir. L'Hydro <strong>en</strong>gageait <strong>de</strong>s "teams" <strong>de</strong>chevaux pour pouvoir se r<strong>en</strong>dre aux poteaux etréparer <strong>le</strong>s fils cassés.Aujourd'hui, c'est plus diffici<strong>le</strong> <strong>de</strong> manquerd'é<strong>le</strong>ctricité, car <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s sont équipés pour <strong>le</strong>mo<strong>de</strong>rne et ne connaiss<strong>en</strong>t pas d'autre chose.Aldéric MasséLe verglas et <strong>le</strong>s cultivateursLes cultivateurs ont perdu <strong>le</strong>urs vaches par l'é<strong>le</strong>ctrocution, <strong>le</strong>s pneumonies, lamammite ou <strong>le</strong> manque d'eau. Les dommages seront diffici<strong>le</strong>s à évaluer.Mes petits-fils possè<strong>de</strong>nt une grosse ferme laitière à Embrun. Ils ont passé <strong>le</strong>urjournée à l'étab<strong>le</strong>. Ils ont acheté une grosse génératrice aussitôt que la tempête acomm<strong>en</strong>cé. Ils sont très débrouillards. Je crois qu'ils n'ont pas perdu d'animaux.Émi<strong>le</strong> Laplante


L'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Celui d'<strong>en</strong> hautJe p<strong>en</strong>sais à mes <strong>en</strong>fants. J'avais peur pour eux. La neige et la glace s'accumulai<strong>en</strong>tsur <strong>le</strong>s toits et sur <strong>le</strong>s fils. Mes petits-<strong>en</strong>fants étai<strong>en</strong>t tristes ; <strong>de</strong>ux d'<strong>en</strong>tre euxn'avai<strong>en</strong>t même pas <strong>le</strong> goût <strong>de</strong> jouer.Mes <strong>en</strong>fants aussi p<strong>en</strong>sai<strong>en</strong>t à moi. J'étais bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>tourée. Celui d'<strong>en</strong> haut nous aaidés à passer à travers.Tout était geléJeannine MénardJe me suis <strong>le</strong>vé ; je n'avais ri<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du. Il faisait froid dans la maison. J'ai regardépar la porte <strong>de</strong> <strong>de</strong>rrière. J'ai vu <strong>de</strong>s arbres brisés et beaucoup, beaucoup <strong>de</strong> glace.Mon patio <strong>en</strong> était recouvert. Tout était gelé.Arthur Label<strong>le</strong>


Une p<strong>en</strong>sée pour mes <strong>en</strong>fantsJ'étais anxieuse, même si je ne manquais <strong>de</strong> ri<strong>en</strong>. Je p<strong>en</strong>sais à mes <strong>en</strong>fants.J'ai remarqué que <strong>le</strong>s poteaux é<strong>le</strong>ctriques, qui étai<strong>en</strong>t montés <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> croix,avai<strong>en</strong>t été <strong>le</strong>s premiers à cé<strong>de</strong>r sous la pesanteur <strong>de</strong> la glace.Marguerite OuimetDes petites gaffesMon mari François est toujours très vite <strong>en</strong> affaires. Au lieu <strong>de</strong> se brosser <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ntsavec <strong>le</strong> <strong>de</strong>ntifrice, il a utilisé <strong>de</strong> la Préparation-H. Sur <strong>le</strong> coup, il a hurlé mais après,nous avons bi<strong>en</strong> ri.Ensuite, au lieu d'utiliser <strong>le</strong> déodorant, il a utilisé la bouteil<strong>le</strong> <strong>de</strong> crème à barbe.Nous avons été 19 jours sans é<strong>le</strong>ctricité. Plus ça allait, plus on faisait <strong>de</strong>s petitesgaffes comme cel<strong>le</strong>s-la.Lucie Servant


Verglas 1998Le 6 janvier restera une journée mémorab<strong>le</strong>. Vers 10 h, c'était <strong>le</strong> "blackout" total.Plus d'é<strong>le</strong>ctricité. Les trois premiers jours, c'était <strong>le</strong> party. Mais il fallaitmalheureusem<strong>en</strong>t rev<strong>en</strong>ir à la réalité. Il fallait courir pour beaucoup <strong>de</strong> choses : <strong>de</strong>sgénératrices, <strong>de</strong>s chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s, <strong>de</strong> la nourriture. Vu que j'étais sans é<strong>le</strong>ctricité et que jechauffais à l'é<strong>le</strong>ctricité, j'ai dû quitter ma maison. Je me suis r<strong>en</strong>du chez <strong>de</strong> lapar<strong>en</strong>té au lac Simon pour une semaine. Enfin, après 12 jours j'ai pu retourner chezmoi. L'é<strong>le</strong>ctricité était <strong>en</strong>fin rev<strong>en</strong>ue.Ce qui m'a <strong>le</strong> plus surpris c'est la force <strong>de</strong> la nature. Malgré tous <strong>le</strong>s dégâts que cettetempête a <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drés, la nature était d'une beauté sp<strong>le</strong>ndi<strong>de</strong>. J'espère <strong>de</strong> ne plusjamais revivre cette expéri<strong>en</strong>ce.Bertrand Raymond


Verglas '98Les auteures et auteursBourgetAnita GagnerPierrette GervaisR<strong>en</strong>é ScottPauline ScottBernard Vil<strong>le</strong>neuveLoin du désastreUne situation mouvem<strong>en</strong>téeSouv<strong>en</strong>irs <strong>de</strong> mon <strong>en</strong>fanceLes beaux arbres givrésLa tempête <strong>de</strong> verglasTitreCasselmanHélène BoudriasAgathe BrosseauDiane CampeauRoyal ChartrandJacques DupuisGeorgette FournierNoëlla GrattonJoséphat Jean-LouisJacqueline LafranceFrançois Lalon<strong>de</strong>Ronald LaplanteClau<strong>de</strong> LaplanteDiane LarocquePaul LortieLalé MaillouxMario MironYvette NormandÉmma SéguinAndré Surpr<strong>en</strong>antCorinne Vil<strong>le</strong>neuveTitreDe nouveaux amisOn a survécuLampe <strong>de</strong> poche et pantouf<strong>le</strong>sUn Être plus puissantChez mes soeursOn s'accommo<strong>de</strong>La vie à la chan<strong>de</strong>l<strong>le</strong>Petits inci<strong>de</strong>nts drô<strong>le</strong>sLe jour et la nuitC'est à notre tourL'effet d'El NinoJ'ai aidéVoyage à SudburyLe temps était longOn était bi<strong>en</strong>Mon av<strong>en</strong>turePoème <strong>de</strong> la tempête du verglasLa tempête <strong>de</strong> verglasLa vie <strong>en</strong> WinnebagoTrois bons <strong>en</strong>fantsVerglas '98 (Chanson)Les militaires à CasselmanMes déplacem<strong>en</strong>ts


EmbrunGaston BissonOn n'avait pas <strong>le</strong> choixAlméria BourdreauLe bruitAline BrunetteEnfin, comme <strong>le</strong>s autresLauréanne FortierL'<strong>en</strong>trai<strong>de</strong>Robert FournierLe chanceuxMa<strong>de</strong><strong>le</strong>ine GauthierLes militairesC'était inquiétantGermaine GervaisChez PaulaJean-D<strong>en</strong>is Grimard La tempête <strong>de</strong> verglasClau<strong>de</strong>tte Lafrance C'était glissant !Véronique LanoisLes jeunesMarie LeFrançoisJ'ai manqué <strong>le</strong> partyJuli<strong>en</strong>ne Leguerrier Ah ! Mon lit !Ernestine LerouxIncrédu<strong>le</strong>Gabriel<strong>le</strong> Levasseur Le courageJean LongtinDes <strong>le</strong>çonsRose-Marie Mondésir Toute une expéri<strong>en</strong>ceJoanne Pat<strong>en</strong>au<strong>de</strong> Ce n'était pas drô<strong>le</strong> !Jeannette PichéMauvaise surprise au retourReina PoulinJ'avais peurPauline RoyMes opinions sur <strong>le</strong> verglasPierrette Séguin El Nino ?Alci<strong>de</strong> St-AmourLe verglasLaurette St-PierreVacances à GatineauAdéline SavageDe gros ajustem<strong>en</strong>tsDiane ThibaultBeaucoup d'ai<strong>de</strong>LimogesTitreFernand BrissonOn s'organiseRaymond BruyèreTrop <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>tsOmer Charette Nourris au coton !Rollan<strong>de</strong> Clém<strong>en</strong>tEn sécuritéLaur<strong>en</strong>t DesrosiersTous se donnai<strong>en</strong>t la mainIrène Juli<strong>en</strong>Un fils att<strong>en</strong>tifAmanda LemieuxTempête <strong>de</strong> verglasTitre


RocklandTitreLucie ClérouxVive <strong>le</strong> camping d'hiverJean-François Couroux Secourons nos arbresLes règ<strong>le</strong>s d'émondagePatrick DanisSecourons nos arbresLes règ<strong>le</strong>s d'émondageClau<strong>de</strong> DésormeuxLe verglasBernard DionSecourons nos arbresLes règ<strong>le</strong>s d'émondageOmer Dion Le verglas <strong>de</strong> janvier 1998D<strong>en</strong>ise GarneauComm<strong>en</strong>t j'ai vécu la tempête <strong>de</strong> verglasDanny GarneauToute une expéri<strong>en</strong>cePierre GaumondComm<strong>en</strong>t j'ai vécu la tempêteGilbert GélineauSecourons nos arbresLes règ<strong>le</strong>s d'émondageJoseph H<strong>en</strong>rieLe verglasJacques-Bernard Lagroix Nous avons été chanceuxCéci<strong>le</strong> Lalan<strong>de</strong>La tempête <strong>de</strong> verglasMichel MarinierSecourons nos arbresLes règ<strong>le</strong>s d'émondageSuzanne MelocheTempête <strong>de</strong> verglasGaston Par<strong>en</strong>tSecourons nos arbresLes règ<strong>le</strong>s d'émondageRoland St-AmourSecourons nos arbresLes règ<strong>le</strong>s d'émondage


St-AlbertHector AdamLa course aux génératricesGérard BissonnetteTrois soirs dans <strong>le</strong> salonJeannette BlaisMil<strong>le</strong> fois merciAlbertine Bourgeois C'était désolant !Luci<strong>en</strong>ne CayerUne tempête disp<strong>en</strong>dieuseArmand Gagné 1942... 1998Irène Gagné 1942... 1998Jeannine HébertTerrib<strong>le</strong> désastreArthur Label<strong>le</strong>Tout était geléSimone Label<strong>le</strong>Une bonne place pour resterÉmi<strong>le</strong> LaplanteLe verglas et <strong>le</strong>s cultivateursAldéric Massé Ça se passait <strong>en</strong> 1942Jeannine MénardL'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Celui d'<strong>en</strong> hautMargerite OuimetUne p<strong>en</strong>sée pour mes <strong>en</strong>fantsBertrand RaymondVerglasCéci<strong>le</strong> RochonTempête <strong>de</strong> verglasGertru<strong>de</strong> RoyDép<strong>en</strong>dance <strong>de</strong> l'é<strong>le</strong>ctricitéYvonne TessierLieu <strong>de</strong> refugeTitreAnimatriceLucie ServantTitreDes petites gaffes

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