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Document - protocoles meta

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Toni Negridu concept de puissance.(extrait des dialogues avec Laurent Bove,Pascal Nicolas-le Strat et les participants -23/05/09)Toni Negri :Chaque fois qu’on a parlé de temps ici-même, on a enréalité parlé de puissance. Parce qu’il y a puissance, impuissanceet non-puissance : il y a puissance et capacitéde rendre original, de construire de l’être.Quand est-ce le moment dans lequel les choses que l’onvoit - et qui s’appelle marché d’art, exposition d’art, expressionartistique - devient expression de cette puissance?C’est toujours de la puissance, car toutes les chosesque l’on fait sont puissances. Mais quel est le momentoù cette puissance arrive à jouir de soi-même, à augmenterl’être dans lequel on vit ? Quel est ce momentdans lequel cette puissance devient quelque chose quienlève de la mort devant nous ?Je voudrais insister sur quelque chose de fondamental,c’est un phénomène qui traverse les subjectivités,c’est un phénomène de multitude. D’un point de vuede la connaissance avant tout, on ne connaît pas si onn’est pas ensemble. D’un point de vue ontologique,c’est de l’être nouveau qui est mis là sur le terrain.Et d’un point de vue éthique, l’éthique ce n’est pas dela morale. L’éthique c’est la constitution d’amour entreles gens ! La « chute » ici-même, pour nous, est une provocationqui veut déterminer un contrecoup. Il peut yavoir de l’impuissance, tout ce qui est négatif c’est del’impuissance. La puissance est désir sans objet, ou kairossi vous voulez, ou coopération, ou amour. Actuellementje suis dans une polémique féroce avec ceux quiont une conception du beau, cette conception du beauque vous trouvez dans « Le Banquet » de Platon – et làvous vous trouvez devant quoi ? Vous vous trouvez devantun rapport entre pauvreté et richesse, abondancequi est rapport vers une idée de la beauté. Mais c’est unrapport dans lequel Platon dit que la création n’existeplus ! Existe simplement cette récupération heideggériennedu « dévoilement », de quelque chose qui est là.Mais la pauvreté au contraire, est toute possibilité dereconquérir le beau - elle est au contraire puissance,puissance d’amour. Donc il faudrait être capable deredéfinir la pauvreté comme puissance ! Et à ce point là« la chute » n’est plus provocation, mais c’est un état àpartir duquel on reconstruit, on construit, on met ensemblede l’être, on met ensemble sur ce « bord du temps »,à chaque moment on est là, on a le vide devant nous !A chaque moment on a le vide complet devantnous, non ? Et à chaque moment on crée le temps, ondétermine le temps, on a la puissance de faire le temps !Le temps n’est pas avant nous ! Il commence là, sur ceCongrès à géométrie inverseCompte rendubord, à tout moment ! Et alors c’est cette formidable richessede la beauté, mais c’est aussi la richesse de lacoopération, c’est la richesse de l’amour - à partir dequoi ? A partir de cette pauvreté énorme, de cette indigencedans laquelle on est, là, devant ce vide du tempsque l’on a devant nous !Laurent Bove :Dans l’idée de désir sans objet, il y a effectivement l’idéede pauvreté et en même temps, dans ce temps sans objet,il est en permanence la préoccupation fondamentale desgens de pouvoir. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit de le capteren permanence ! Toni dis « devant c’est le vide », et donc« à chaque instant c’est un nouvel être qui commence »,cette phrase n’est pas de moi, elle est de Vauvenargues,un moraliste du XVIIIe siècle.« A chaque instant c’est un nouvel être qui commence »,mais malheureusement tous les systèmes de pouvoirattaquent en quelque sorte à la racine ce mouvement : àchaque instant l’être qui commence c’est celui que nousvoulons, c’est-à-dire les systèmes de pouvoir. Donccela veut dire que le travail du pouvoir c’est un travaildans le creuset même du temps ou de l’anthropogenèse,c’est-à-dire dans la capacité de la puissance à produiredes formes d’humanité inventives et inventées. Oraujourd’hui, ce que fait le capitalisme c’est qu’il imposenaturellement la forme d’humanité, en nous disant il n’ya qu’une forme d’humanité. Il n’y a qu’une forme de viepossible, il n’y a qu’une manière d’être enfant, d’êtreadolescent, d’être homme, qui passe naturellement àtravers des objets, des finalités au temps, de l’efficacité,de la mesure, etc.C’est à dire que la lutte, ou la guerre, elle se joue au plusprofond du creuset, c’est-à-dire de la puissance même àrouvrir le temps à chaque instant – ce qui est empêchépuisque de toute manière « ouvrir un marché » cela veutdire produire le type de vie qui peut le remplir.Sur la puissance, je rebondis là-dessus, il n’y a pas decorps simple, un individu simple n’existe pas dans lanature. Je crois que c’est très important, il n’existe quede la complexité. Cela veut dire que le moindre êtreréel, est une complexité ! Il se trouve que, parmi tous lesêtres réels, nous sommes des êtres excessivement10

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