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Document - protocoles meta

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Plateforme Roven(Johana Carrier, Joana Neves, Marine Pagès, Diogo Pimentào)récit d’expérience.Congrès à géométrie inverseCompte renduNous avons volontairement décidé de participer au congrès à géométrie inverse Protocoles-Méta à l’aveugle. Noussavions qu’il y aurait un abordage différent de celui auquel les artistes et programmateurs sont habitués lors de lapréparation d’un projet artistique. Il ne nous était pas permis de programmer clairement ce que nous réaliserions etun thème n’a pas été fourni. L’énoncé n’est-il pas finalement, un obstacle ?Le plus important dès le début de cette rencontre a été, pour nous, la possibilité de l’expérimentation et de l’improvisation.L’expérience appelle l’expérimentation dans un cycle éternel et inter-dépendant. Les projets ne doiventpas s’achever, d’ailleurs, à la fin du congrès mais plutôt demeurer ouverts à d’autres métamorphoses. Nous comptonsles poursuivre dans un autre congrès, éventuellement, et en dehors de ce groupe / action spécifiques.Récit d’œuvreNos propositions envisagent une expérience personnelle au sein d’une communauté. On a eu affaire à l’interdépendancedu singulier. Les impressions du public ne sont pas entendues ou alors dans le cadre pédagogique oude médiation qui ne leur accorde qu’une place d’exemple soumis à des statistiques. Ou alors elles s’en tiennentà un registre dichotomique (aimer / ne pas aimer). Décrire une œuvre sans préciser laquelle faisait en sorte queles impressions elles-mêmes, curieusement, acquièrent un caractère unique, comme une sorte de réverbération del’œuvre et devenant presque une proposition d’œuvre.Exemple : « une situation de ligne. Lignes en volume et en matière dure, lignes courbes, arrêtées de différents formats,lignes juxtaposées. Qui forment un ensemble rectangulaire présenté en paysage. Les lignes sont épaisses etles fractures qui sont à l’intérieur et les différentes sensations sont effectivement en rapport avec le son. Et avec uneprésence à l’intérieur du corps ».Deuxième exemple : « Je vois un lustre noir avec une ambiance assez particulière. Dans un univers – une pièce –assez sombre où on voit juste des portes fenêtre et il n’y a aucune personne dedans. Et les murs sont blancs et çadonne une impression un peu de solitude. On entend des bruits, aussi, comme si c’était des bruits du quotidien, desbruits qui viennent de la rue. La solitude de l’endroit… Tu ne vois personne et on entend des bruits… On ne saitpas trop d’où ils viennent non plus. C’est un univers assez clos, dans un ancien appartement, une maison. Il n’y apas d’ouverture sur l’extérieur. »Troisième exemple : « un squelette, une œuvre sur la décomposition. Je n’ai absolument pas du tout appréhendé çaau départ. J’ai trouvé très bizarre, voilà, sans y mettre du tout ce que manifestement l’artiste voulait y mettre. Moije trouvais très vivante, interrogeante, mais pas mourante. Il est tentant de toujours trouver du morbide dansce genre d’œuvre qui ceci que cela… J’ai trouvé que, là, pour le coup, c’était un artiste qui jouait avec l’ambivalence.La personne qui est venue m’expliquer, elle avait plutôt tendance à me dire que non, que c’était sur la décompositiondes objets, du vivant, et pas du tout ce que moi j’avais vu, des choses bizarres. Je voyait des crabes, j’y ai vu…Je ne sais pas que vous dire, pas du tout des œufs, pas du tout ce qu’on m’a dit par la suite, une espèce de dinosaurequi n’était pas un dinosaure parce que c’était un arbre en décomposition. C’était une œuvre, pour moi, pas forcémentsur la question du sens mais sur la question du vivant, du vivant et du temps. Ça aussi parce que je n’avais pasjusque là, justement, perçu que sur une œuvre il peut y avoir l’effet du temps au moment où on y est et voilà, ça nem’avait pas forcément percuté, cette œuvre là, d’amener à penser ça. Voilà. »Avec cette proposition, on dématérialise l’œuvre par l’objectivation de l’expérience esthétique.Chercher son verbe« N’être plus qu’un homme qui entend des voix et la matière du langage lui parler. La force est à l’extérieur (…)Ici on a affaire aux fondements de la nomination, de la respiration, du réel. Là où agit le verbe. Ce qui donne sonénergie à notre langue et à toutes les langues, c’est le verbe : il met le sens en mouvement et vient délivrer la pensée.Séparateur, il émet le mouvement, l’émotion (…) tout est en dialogue, en combat, contradiction, respiration,renversement et passage. Le verbe est la clé du drame. C’est en lui que la pensée est nouée et se résout. »25

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