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Honegger et la commande publique - L'espace de l'art concret

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« Je cherchais à me pénétrer <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong> mes œuvres. J’observais lesprincipes énoncés par l’architecte viennois Adolf Loos : ‘’La forme extérieure doit être le refl<strong>et</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction intrinsèque‘’. Je pense que l’art contribue à donner une i<strong>de</strong>ntité à un lieu public,<strong>et</strong> même à toute une ville. »Depuis 1953, date <strong>de</strong> sa première <strong>comman<strong>de</strong></strong> <strong>publique</strong> pour <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Zurich, jusqu'à nosjours avec une réalisation pour une autoroute autrichienne à Hohenems en 2005, Gottfried<strong>Honegger</strong> n'a cessé <strong>de</strong> dialoguer avec l'espace public. Pour lui <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> l’art hors dumusée est essentielle, expliquant ainsi <strong>la</strong> persistance <strong>de</strong> son engagement tout au long <strong>de</strong> sacarrière dans ces enjeux <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>comman<strong>de</strong></strong> <strong>publique</strong>. A <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> l’œuvre muséale,perçue dans une temporalité extrêmement réduite par le public, l’œuvre issue <strong>de</strong> <strong>comman<strong>de</strong></strong>fait partie intégrante <strong>de</strong> notre quotidien <strong>et</strong> fournit <strong>la</strong> “nécessaire beauté” dont l’homme àbesoin. C<strong>et</strong> art à <strong>la</strong> portée <strong>de</strong> tous nous offre <strong>de</strong>s échappatoires face au parasitage visuelurbain du mon<strong>de</strong> publicitaire que Gottfried <strong>Honegger</strong> dénonce tant.L’artiste zurichois œuvre pour différentes typologies d’interventions : vitraux d’églises,stations <strong>de</strong> métro, <strong>de</strong> gare, ou encore aménagements <strong>de</strong> carrefours routiers ou <strong>de</strong> squares.En s’insérant dans l’espace existant, il crée au jeu <strong>de</strong> <strong>la</strong> contrainte <strong>et</strong> du cahier <strong>de</strong>s charges.L’exercice peut alors prendre <strong>de</strong>s années <strong>de</strong>puis le proj<strong>et</strong> jusqu’à <strong>la</strong> livraison. Une foisl’œuvre installée dans son site, elle acquiert sa propre <strong>de</strong>stinée face à son public. Avec l<strong>et</strong>emps elle nous <strong>de</strong>vient familière <strong>et</strong> indissociable du site pour lequel elle a été conçue.Le processus mis en œuvre dans c<strong>et</strong>te œuvre a été r<strong>et</strong>enu par Gottfried <strong>Honegger</strong> paranalogie avec <strong>la</strong> pensée <strong>de</strong> Jacques Monod telle qu'il l'a exprimée dans son livre Le hasard<strong>et</strong> <strong>la</strong> nécessité.Le proj<strong>et</strong> fut é<strong>la</strong>boré en 1974 par ordinateur en col<strong>la</strong>boration avec le mathématicien P.J. Huber<strong>de</strong> l’Institut ETH <strong>de</strong> Zurich.Tels <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> dés <strong>la</strong>ncés, l’ordinateur a généré <strong>de</strong>s nombres fortuits. Le programme« Fortran » commençait par établir pour chaque image une table <strong>de</strong>s éléments à <strong>de</strong>ssiner.Dans une secon<strong>de</strong> phase, c<strong>et</strong>te table était transposée carré par carré, dans un <strong>de</strong>ssin.Le cadre était déterminé par les chiffres 5 <strong>et</strong> 8.Le matériel <strong>de</strong> départ comprend 5 x 8 = 40 formes différentes.Dans l'ensemble <strong>de</strong>s 40 formes, 8 sont choisies.Les 8 formes sont ordonnées arbitrairement <strong>et</strong> numérotées <strong>de</strong> 1 à 8. 5 formes seulement sontchoisies par l'ordinateur.La disposition perm<strong>et</strong> 6720 arrangements différents (permutations).Dans l'ensemble <strong>de</strong> toutes les permutations, une seule est choisie par l'ordinateur.L’exposition présente une vingtaine <strong>de</strong> photographies <strong>de</strong> ses réalisations, elles-mêmesdocumentées par <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins préparatoires, maqu<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> documents d’archives. Une salleest consacrée à <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Mouans-Sartoux qui compte plusieurs interventions <strong>de</strong> Gottfried<strong>Honegger</strong> dans <strong>la</strong> ville, faisant figure d’exemple dans son choix pour l’art <strong>et</strong> l’architecturecontemporaine au sein <strong>de</strong> son espace public.Salle 1 / Comman<strong>de</strong>s en France <strong>et</strong> à l’étrangerToutes les réalisations <strong>de</strong> Gottfried <strong>Honegger</strong> résultent d’une part, d’un processus <strong>de</strong>construction, fondé sur <strong>de</strong>s suites, progressions, inversions logiques <strong>et</strong> mathématiques <strong>et</strong>d’autre part basé sur l’aléatoire <strong>et</strong> les théories <strong>de</strong> Jacques Monod.Focus sur quelques réalisations :- Dijon, Structure 3 ou « hommage à Jacques Monod », faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine, 1975- B<strong>la</strong>nzy, Structure 36, L.E.P. <strong>de</strong>s Rompois, 1979Il s’agit d’une colonne <strong>de</strong> forme irrégulière d’acier, composée <strong>de</strong> huit éléments reposant surun cube d’un mètre <strong>de</strong> côté. Quatre <strong>de</strong> ces éléments sont obtenus à partir d’un anneau <strong>de</strong> 2m<strong>de</strong> diamètre <strong>et</strong> <strong>de</strong> 50cm <strong>de</strong> hauteur <strong>et</strong> d’épaisseur, coupé dans le sens <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur en quatreparties égales. Les quatre autres éléments, constitués d’angles droits, d’un parallélépipè<strong>de</strong>carré <strong>de</strong> 2m <strong>de</strong> côté, évidé en son centre <strong>et</strong> découpé en quatre parties égales. C’est le hasardqui dicte ensuite <strong>la</strong> position dans <strong>la</strong>quelle ces modules en arcs <strong>de</strong> cercle ou en angles droitssont assemblés les uns au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s autres.- Nevers, cathédrale Saint Cyr <strong>et</strong> Sainte Juli<strong>et</strong>te <strong>de</strong> Nevers, 1983-1999C<strong>et</strong>te <strong>comman<strong>de</strong></strong> remarquable couvre l’ensemble <strong>de</strong>s vitraux détruits après <strong>de</strong>sbombar<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> guerre mondiale, <strong>et</strong> confronte les propositions <strong>de</strong> plusieursartistes d’univers différents.

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