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Jean-Paul BETBÈZE - Gestion et Finances Publiques La revue

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économieCONCLUSIONCe rapport illustre la nécessité <strong>et</strong> la difficulté de la réforme dansun domaine bien connu : les délais de paiement. <strong>La</strong> LME estpassée à l’acte, dans un moment difficile. C’est peut-être, aufond, son pari majeur <strong>et</strong> sa chance : montrer que la réductiondes délais est un ajustement globalement positif, <strong>et</strong> qu’il fallaitéviter à tout prix que les délais soient une variable d’ajustementdans la récession, au risque d’un drame.<strong>La</strong> LME a bien passé l’épreuve du feu : elle s’applique globalement.Ceci prouve qu’elle obéit à une démarche fondée, dansl’ensemble bien comprise <strong>et</strong> bien expliquée. Mais c<strong>et</strong>te loichange des comportements, d’où des réactions multiples pourtenter de la contourner, de la limiter, d’en atténuer ou d’enrepousser l’eff<strong>et</strong>. Une part des raisons a été entendue, une autrene peut l’être, puisqu’il s’agit de l’esprit même de la loi : réduirele financement par le crédit bancaire <strong>et</strong> le crédit interentreprisesdu cycle achat – production – vente. Ceci implique queplus de ressources durables soient mobilisées dans la distribution,notamment la grande, <strong>et</strong> dans les grandes entreprises engénéral. A la clef : la consolidation du tissu des PME, industrielles<strong>et</strong> de services.Mais la LME n’a pas fini sa mission : elle doit poursuivre dans lavoie de son application, ne pas étendre ou prolonger des dérogationssans des raisons d’intérêt général explicables <strong>et</strong> acceptables,au risque de perdre sa puissance, puisqu’elle aurait perdusa raison d’être. En même temps, il faut le saluer, les structurespubliques se réorganisent pour être plus efficaces <strong>et</strong> plus rapidesgrâce à des services facturiers. On comprend l’enjeu : l’Etat, avecles collectivités publiques, ne peuvent demander des efforts ausecteur privé s’ils ne donnent pas l’exemple. Ceci est décisif, à unmoment où leur rôle de soutien à l’économie les m<strong>et</strong> dans uneposition d’acteur plus important que de coutume.BibliographieMÉMOIRES DU COMTE BUSSY-RABUTINCollection « Le temps r<strong>et</strong>rouvé »Edition nouvelle – la première depuis le XIX e siècle – présentée <strong>et</strong> annotéepar Daniel-Henri VINCENT, trésorier-payeur général honoraireLe comte de Bussy-Rabutin, Grand du royaume de France (1618-1693), est le cousin de Mme de Sévigné, aveclaquelle il partage passion <strong>et</strong> talent pour l’écriture épistolière <strong>et</strong> mémorialiste. Militaire de haut niveau, il eutde grands emplois de 1634 à 1659 <strong>et</strong> fut de toutes les campagnes militaires qu’il r<strong>et</strong>race dans ses Mémoires.Il a survécu à la Fronde <strong>et</strong> aux complots les plus divers, il vit l’existence des courtisans auprès de Louis XIIIvieillissant <strong>et</strong> du jeune Louis XIV.Le monarque, n’ayant supporté ni son amitié avec Fouqu<strong>et</strong> ni les railleries libertines émaillant son Histoireamoureuse des Gaules, le bannit de la cour <strong>et</strong> le fit embastiller en 1665 pour treize mois puis consentit à l’exilerdans son château de Bussy-le-Grand en Auxois. C’est là, dans son p<strong>et</strong>it Versailles bourguignon, qu’il passa lereste de sa vie <strong>et</strong> écrivit ses Mémoires.Ses Mémoires sont d’abord légers <strong>et</strong> amusants dans le récit des aventures, des amour<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> des duels, puiscirconstanciés pour les actes officiels <strong>et</strong> les campagnes militaires, avec cependant le piquant de ses frasques<strong>et</strong> enfin plus douloureux <strong>et</strong> plaintifs, traversés de traits d’esprit, dans l’inexorable éloignement de la cour, la prison <strong>et</strong> l’exil. Ces momentsde sa vie correspondent à peu près à ceux de l’histoire du royaume. Récit d’une existence singulière sur fond d’événements historiques,les Mémoires constituent d’abord un riche témoignage sur son temps. C’est aussi une œuvre littéraire à part entière. Le talent de plumede Bussy, qui a été vanté par ses contemporains, se révèle pleinement. Son style est précis <strong>et</strong> vivant, il décrit de façon très personnelleses aventures à la cour, en France ou en Europe, ou encore les salons, le boudoir ou le lit de ses nombreuses conquêtes. Il conserve unstyle très caustique pour ironiser sur les puissants de Versailles.C<strong>et</strong>te œuvre de premier ordre est scandaleusement tombée dans l’oubli <strong>et</strong> nous devons c<strong>et</strong>te réédition complétée de commentaires<strong>et</strong> de notes à notre ami <strong>et</strong> collègue.L’auteur :Daniel-Henri Vincent, trésorier-payeur général honoraire, a un lien particulier avec le comte de Bussy-Rabutin. Il connaît de longuedate son château de Bourgogne dont il a pris un soin particulier en qualité de directeur régional des affaires culturelles au début desannées 1980. Il avait auparavant découvert son œuvre littéraire avec celle de Mme de Sévigné, cousine de Bussy, lors de son cursusde l<strong>et</strong>tres à l’université de Dijon. C’est ainsi tout naturellement qu’il a créé la Société des amis de Bussy-Rabutin en 1986 <strong>et</strong> édité la<strong>revue</strong> Rabutinages dont un numéro spécial donne une série d’études sous l<strong>et</strong>itre de Bussy-Rabutin, l’homme <strong>et</strong> l’œuvre. Du gentilhomme bourguignon, avantles Mémoires, il a notamment publié le Discours à sa famille – Les Illustres malheureuxaux éditions de l’Armançon en 2000 <strong>et</strong> Dits <strong>et</strong> Inédits (avec Vincen<strong>et</strong>teMaigne pour les Chansons), également aux éditions de l’Armançon en 1993.Daniel-Henri Vincent est actuellement président de l’Académie des sciences,arts <strong>et</strong> belles-l<strong>et</strong>tres de Dijon (l’Académie figure parmi les 28 qui constituent laConférence nationale des Académies sous l’égide de l’Institut de France).Editions Mercure de France26, rue Condé - 75006 Paris375 pages - Prix : 20,80 h502N o 7 - Juill<strong>et</strong> 2010 -

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