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NGRÈS - Archives du MRAP

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<strong>du</strong>mrapsuite de la page 25pas éclaté en petits groupes de10 personnes. -au sein desquelsla discussion aurait été plus facile-pour donner lieu ensuite àune synthèse.En conclusion, il ne s'est pasinstauré de débat sur l'idée d'unargumentaire antiraciste, bienque le besoin en ait été reconnu.Il convient de souligner la difficultéà débattre <strong>du</strong> thème principalde la commission et la partimportante prise par l'école. Del'avis des participants eux-mêmes,cette situation est <strong>du</strong>e aufait que le thème de l'école a étéintro<strong>du</strong>it le premier, qu'ils leconnaissent bien à la fois commeenseignants et parce qu'il existeen ce domaine des réalisationsdes comités locaux. Par opposition,l'information et l 'é<strong>du</strong>cation<strong>du</strong> citoyen sont des thèmesqui leur paraissent beaucoupplus flous et incertains. Enoutre, pour un prochain congrès,il conviendrait de :constituer des groupesd'échange moins nombreux;- prévoir une commission«école» spécifique pour ceuxqui souhaitent s'y consacrer;- si possible, ne pas regrouperplusieurs thèmes trop différents.Islam, racisme etexclusionL'ouverture d'un débat sur cethème au sein <strong>du</strong> <strong>MRAP</strong> exigeque soit pleinement prise encompte la spécificité antiraciste<strong>du</strong> mouvement. Il existe des dialoguesinter-religieux qui nesont pas de sa compétence(même si des militants y participentindivi<strong>du</strong>ellement).C'est le racisme anti-musulmans,né de la «diabolisation»de l'islam, qui doit être au coeurde notre réflexion et celle-ci estnée de la rencontre des préoccupations<strong>du</strong> secteur E<strong>du</strong>cationet de la commission Immigrationlors de la deuxième vagued'affaires de «foulards», àl'automne 94. Un article parudans Différences présente unrésumé <strong>du</strong> premier rapport <strong>du</strong>groupe de travail créé sur cethème.• Un participant de SaintEtienne insiste sur le caractèretrès minoritaire des foulards localementet souligne l'importance<strong>du</strong> dialogue mené par leschefs d'établissement par rapportaux procé<strong>du</strong>res autoritaires.A la suite de la circulaireBayrou, réactions très diverseset divisions des parents et desenseignants. Le <strong>MRAP</strong> local,dans son analyse, a estimé quele Ministre s'est défaussé d'uneresponsabilité qui lui appartientsur les chefs d'établissement,banalisant les idées d'exclusionet les faisant prendre en comptepar l'échelon local. Le <strong>MRAP</strong>est contre les exclusions mais ilest aussi contre les foulards.• Un participant de SaintNazaire est en contact personnelà la fois en tant que prêtrecatholique et en tant que <strong>MRAP</strong>,avec des musulmans et imamslocaux. Pour ce qui est des jeunes,il mentionne que de jeunesfrançais, chômeurs commeleurs copains d'origine immigrée,ont été emmenés par euxà la réunion <strong>du</strong> Bourget et qu'ilconvient de s'interroger sur cephénomène.• Un participant de Valence,musulman, se réjouissant de bénéficierde la synthèse de deuxcultures, pense qu'il faut semontrer très prudent et vigilantsur les mots, car le problème estdélicat. Il indique avoir récemmentété contacté, en tant que<strong>MRAP</strong>, pour parler de l'islam(programme de «connaissancedes autres religions») dans lescollèges de la Drôme. Il présenteà la commission des pistesde découverte <strong>du</strong> vrai islamtolérant. Il mentionne également,après la première générationdes pères à l'islam populaireet tranquille, les jeunes,victimes de l'exclusion sociale,devant qui toutes les portes seferment 1 reste la malvie, la drogue... Ils sont alors récupéréspar des imams qui trouvent eneux un terrain propice. Les militants<strong>du</strong> <strong>MRAP</strong> ne sont pasassez informés et formés à ladimension «civilisationnelle» del'islam. Enfin, le phénomèned'intégrisme adéjàexisté dansle passé en Egypte, Algérie ... Ilcite pour conclure Ben Badis(réformateur algérien) selonqui, s'il y a contradiction entrela foi et la raison, ce doit être laraison qui l'emporte.• Un participant de Metz signalel'expulsion de deuximams de quartier et des cas demenaces ou de violences familialescontre des jeunes fillesmusulmanes refusant de porterle foulard.• Un participant estime quela diabolisation de l'islam n'estpas nouvelle mais «culturelle»en France, découlant de l'histoirecoloniale, de la guerred'Algérie, de la guerre <strong>du</strong>Golfe ... Il faut être intransigeantssur l'intégrisme qui estun fascisme mais ouverts surl'islam tolérant. Quantauxmosquées,lorsqu'elles existent, ellesdoivent sortir des caves etêtre publiques.• Un autre participant faitétat de conclusions très importantesd'une étude récente del'INED sur l'intégration desimmigrés. De plus, dans son département,sur 64000 jeunesfilles «potentiellement» musulmanes,seules 20 ont porté lefoulard et 4 se sont montréesrécalcitrantes. Les campagnesmédiatiques nous manipulent etil faut en prendre conscience.Environ 10 % des jeunes sonttentés par l'islam et l'intégrisme,moyen à leurs yeux dese valoriser dans leur communautéet face à la société françaisetoute entière. S'ils tombentdans l'intégrisme, c'estpour des raisons économiqueset sociales. C'est donc en luttantcontre la crise sociale que reculerace problème actuellementtrès minoritaire.• Une participante de Seine­Saint-Denis se dit très gênée parce qu'elle a lu et enten<strong>du</strong> à proposde l'islam dans le rapportd'orientation aussi bien quedans l'article de Différences.Parler de l'islam risque de renvoyerles immigrés à une religionqu'ils pratiquent fort peu.Il ne faut pas exagérer la«diabolisation» de l'islam et leproblème est plutôt celui de la«laïcité intégratrice».• Un participant musulmanest gêné qu'on parle d'islamalors qu'on ne dit pas ici auxgens qu'ils sont chrétiens. Ilpense qu'aujourd'hui, il fautclairement distinguer le religieux(parfois brandi comme unétendard pour des luttes) et lepolitique où «il y a à boire et àmanger». L'important, c'estd'intégrer les immigrés musulmansen France et en Europe etd'avoir une attitude tolérantemais claire. Chacundoitrespecterl'autre et la religion est uneaffaire entre chacun et Dieu.• Un participant de Grenoblese pose tout haut quatrequestions auxquelles il n'a pasde réponse : un imam frappéd'expulsion est actuellementclandestin. S'il venait nous trouver,quelle attitude aurionsnous?Le <strong>MRAP</strong> étant attachéà la laïcité, si l'on parleaujourd'hui d'islam, cela veutildire que nous devons poseraussi le problème <strong>du</strong>judaïsme?nous prononcer sur l'islam?L'avancée de l'islam dans lesbanlieues est lié à la démissiondes pouvoirs publics ainsi qu'àcelle de la société civile, c'est àdire la nôtre. Si nous n'occuponspas le terrain, ce seront lesintégristes qui le feront. Comment?S'il est vrai que l'Algérieaujourd'hui nous renvoiel'image diabolique des intégristes,celle-ci peut-elle être neutraliséepar celle des démocratesalgériens et, en France, celled'une forte communauté maghrébine,pour qui l'islam n'estpas égal à intégrisme?• Le comité local de Grenoblea souhaité être mieux insuiteci-contre2Paul~uzard,danssonintro<strong>du</strong>ction au débat, arappelé que le racismeaujourd 'hui s'exprimemassivement et sous desformes variées trouvant sessources dans l'accroissementdes inégalités économiqueset sociales. Afin demieux répondre à l'évolutionde cette réalité, il ainvité le groupe de travail àapprofondir le concept.Antiracisme deproximitéAprès avoir lu une lettre d'unprésident de comité local quiinterpelle le Mouvement sur lesdifficultés d'action au quotidienet sur les liaisons avec les campagnesnationales, Paul nous ainvité à réfléchir sur le fonctionnementdes structures localesnationales sur leur liaison ainsique sur le rôle des fédérations.Dans leurs différentes interventionsles membres <strong>du</strong> groupe detravail, forts de leurs expériencesdiverses, ont exprimé ceQuel développement et quelfonctionnement pour unantiracisme de proximité?suite et fin de la page 26formé sur l'islam et a fait appelà un théologien ami.• UnparticipantdeLorrainerappelle qu'il existe un véritableislam tolérant et ouvert et qu'onle connaît. Cependant, dans lesquartiers, il faut prendre au sérieuxl'intégrisme islamique aumême titre que le catholique.Ces quartiers sont abandonnéspar l'état et il n'y subsiste quela police et le facteurs. Les islamistessont très efficaces car ilsapportent l'assistance scolaire,l'aide aux formalités adminisqu'ilsentendent par un antiracismede proximité:• être proche des réalités enétant capable d'être à l'écoute,de répondre aux multiples sollicitationsconcrètes par exempleavec le développement despermanences d'accueil et d' intervention;• rechercher, dans ces actionsquotidiennes, le partenariatavec les mouvements associatifs,syndicaux, politiques, etleséglises ...• agir afin d'aider les victimes<strong>du</strong> racisme à devenir de véritablesacteurs antiracistes évitantégalement une dérive faisant denos militants de simples spécialistesjuridiques, d'autant queles permanences sont saturéeset le peu de résultats juridiquespositifs nous interpellent.Beaucoup ont noté que les actionslocales qui découlent deces permanences nourrissent laréflexion politique <strong>du</strong> mouvementet favorisent la résistance,le combat contre le racisme, leslois Pasqua, et pour porter lesvaleurs qui sont les nôtres.tratives, le soutien financier, lescolonies de vacances ... Les jeunesdésespérés sont de véritablesécorchés vifs et risquentd'être récupérés.Les interventions au sein de lacommission <strong>du</strong> congrès fontapparaître un consensus surl'existence et la reconnaissanced'un islam tolérant, des point devue opposés sur islam et laïcité.Un membre de Saint Nazaire aindiqué son souhait d'être associéau travail <strong>du</strong> groupe surl'islam .•Certains ont noté que cette activitédéveloppe de nouvellessolidarités. Qu'elle permetd'améliorer le lien entre le localet le national. Qu'elle a permisde redynamiser des comités locaux.L'antiracisme de proximitéexige également un intense travailsur les consciences notammentavec une accentuation del'é<strong>du</strong>cation <strong>du</strong> citoyen afin decombattre les préjugés et d' expliquerles véritables causes desdifficultés des gens. Travaild'é<strong>du</strong>cation en direction desjeunes qui sont auj ourd'hui touchéspar l'exclusion les rendant,de ce fait, plus perméables auxidées racistes. La commissioninsiste particulièrement pourque des actions d'é<strong>du</strong>cationsoient menées dans les établissementsscolaires en nousadressant également aux enseignants.Comme le disait un militant«il faut que notre mouvementmarche sur ses deuxpieds». Combattre les manifestations<strong>du</strong> racisme au quotidienet aussi é<strong>du</strong>cation <strong>du</strong> citoyen.L'activité concrète au quotidiennécessite aussi, pour son efficacité,des efforts particulierspour la formation des militants.Quels moyens devons nous développerdans l'avenir pour cefaire?• Plusieurs ami( es) de différentscomités locaux ont soulignéque, malgré les difficultés<strong>du</strong> combat et certains dysfonctionnements<strong>du</strong> mouvement,nous assistons depuis deux ansà un développement des activités<strong>du</strong> <strong>MRAP</strong>. Il fut soulignerque fort de ses activités, le<strong>MRAP</strong> possède une influenceréelle et est une force attractivepour les combattants antiracistes.• A l'exemple d'un témoignaged'un jeune adhérent, quiexplique son adhésion au<strong>MRAP</strong> après d'autres expériencesdans la vie associative. Sonchoix pour notre mouvementest que celui-ci ne reste pas austade de l'émotionnel et <strong>du</strong> passionnelmais possède une éthique,une véritable analyse, unsérieux et une continuité dansses actions. Cet adhérent nousinterpelle sur nos possibilitésréelles de renforcer notre organisation.• Un autre jeune nous inviteà réfléchir sur lanécessité d'êtredavantage présent dans lesquartiers socialement sensibles,d'y mener des actions concrètes.Selon lui ces actions doiventse faire en s'appuyant sur lesforces existantes pour intervenirsur cette réalité locale.• D'autres intervenants ontbeaucoup insisté sur les formesde rencontre que nous organisons.Sont elles toujours adaptéesaux réalités ? Pour de nombreuxamis, les antiracistes deproximité, que nous voulonsêtre, doivent aller plus «vers lesgens», afm d'engager le débat etl'action en partant de leur vécuréel.Nos moyens de communicationtant interne qu'externe furentabordés dans de nombreusesinterventions. Certains pensentque nous véhiculons parfois,nous mêmes, une image négativede notre mouvement.Devrions-nous utiliser davantageles technologies modernes?r::irIlDifférences n° 163 avril 1995Différences n° 163 avril 1995

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