L'observatoire du pic du Midi - Palais de la découverte

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D É C O U V E R T E N ° 3 4 2 N O V E M B R E 2 0 0 627Figure 13Le lever de Soleilsur la coupole Gentiliannonce le reposimminent desastronomes.© S. Fontaine.Américains financeront le miroir. Le télescopeest installé sous la coupole de Gentili ; sapetite taille permet d'établir rapidement unéquilibre thermique entre l'air intérieur etextérieur. Le télescope est opérationnel enmars 1962 mais des défauts de miroir exigentson démontage. Le télescope sera définitivementprêt en 1964. Le projet prend encoreplus d'ampleur quand Kennedy lance en 1961son programme de vol habité vers la Lune.Les photographies prises au pic du Midi vontalors concourir à la sélection les sites d'alunissagedu programme Apollo. Aujourd'hui lacoupole Gentili abrite toujours ce télescope(dont le miroir a été remplacé depuis) et lessympathiques astronomes Jean Lecacheux etFrançois Colas l'utilisent toute l'année pourdes observations planétaires.Le « T60 »Avec l'installation du télescope de 1 mètre,le télescope de 60 cm de Gentili a été déplacédans une nouvelle coupole sur la terrasse sud.Peu à peu délaissé par les astronomes professionnels,le télescope est ouvert aux amateurs,depuis 1982. Une association et un groupe desoutien technique s'occupent de son organisationsous la tutelle bienveillante de l'observatoire.Ainsi, après avoir déposé une demandede temps de télescope, tout amateur du cielétoilé peut venir observer au pic du Midi etappréhender la vie des astronomes (fig. 14).Dans le cadre somptueux des sommets desPyrénées et dans le confort des bâtimentsrénovés, la contemplation est permise à tous.Le « TBL »Quand en 1963 André Danjon prend saretraite, Rösch concentre son travail sur leprojet de grand télescope. L'objectif n'est pasde construire le plus grand mais « le meilleurtélescope du monde ». Après de nombreusesdiscussions scientifiques, administratives etfinancières, le projet est adopté et la constructioncommence en 1970. L'emplacementchoisi doit être terrassé. Une tour de 28 mètresde haut est construite à l'ouest du Pic, et cetravail n'est terminé qu'en 1974. En novembrede cette même année, le poids du givre faittomber la grue de chantier qui servait à laconstruction. La réalisation de tels travaux àprès de 3 000 mètres d'altitude est toujoursdélicate ! Il faut attendre 1978 pour la livraisondéfinitive du télescope. Le miroir de2 mètres du TBL, ou Télescope Bernard Lyot,donne sa « première lumière » dans la nuit du2 au 3 juillet 1980 (fig. 15 et 16). Néanmoins,le télescope déçoit quelque peu. Certainsastronomes le considèrent comme un bon instrument,mais sans plus. Il faut considérer quele TBL arrive peut-être un peu tard sur le« marché des grands télescopes ». Mais grâceà une instrumentation bien choisie, le TBLpermet des recherches spécifiques de qualité,
28D É C O U V E R T E N ° 3 4 2 N O V E M B R E 2 0 0 6notamment dans le domaine de formationsd'étoiles dans notre galaxie, la Voie lactée.Plus récemment le développement de l'étudespectrale et polarimétrique de certaines étoilesa permis de reconstituer, après traitement desdonnées, la répartition du champ magnétiqueà la surface de ces astres. Grâce à ces techniques,les astronomes ont ainsi eu accès àune cartographie des surfaces stellaires, choserigoureusement impossible en imagerie classiqueétant donné leur distance, même auxplus forts grossissements. Ainsi, en confirmantcette spécialisation du TBL dans cedomaine de recherche, le spectropolarimètreMUSICOS, après de nombreuses années deFigure 15L'observatoire vu depuis le col de Sencours.On remarque bien la coupole du TBLet l'antenne TDF du bâtiment interministériel.© S. Fontaine.Figure 14Un observateurà l'oculairedu télescopede 60 cm.© S. Fontaine.bons et loyaux services va bientôt céder laplace (fin 2006) à son successeur, NARVAL.Cette continuité pour un télescope devenupourtant « petit » face aux géants mondiauxconfirme autant ses qualités intrasèques que letalent des ingénieurs et des astronomes qui ysont rattachés.Qui peut venirau pic du Midi ?Visiter l'observatoire du pic du Midi estaujourd'hui possible et procure un souvenirinoubliable. Depuis le début des années 2000un nouveau musée met en valeur le site d'unemanière élégante et intelligente. Sur plusieursniveaux, les salles présentent aux visiteurs l'histoirede la construction de l'observatoire et desrecherches qui ont fait sa renommée. De plus, leparcours passe par la coupole Baillaud, ce quipermet de s'imprégner encore plus de l'ambiancescientifique. Cette coupole abrite actuellementune maquette ducoronographe, celui en activité setrouvant dans une nouvelle coupole,fermée au public pour nepas déranger les observations.Sur les terrasses, la vue qu'offrele Pic sur les Pyrénées est saisissante.On y accède par téléphériqueou à pied quand le temps lepermet. Aux abords de l'observatoire,on ressent de la sérénité à lavue des coupoles blanches qui sedémarquent admirablement surle bleu du ciel. En outre, le bâtimentinterministériel et l'antenneTDF de 107 mètres de haut quise trouve à l'emplacement dupoint culminant du Pic, c'est-àdireà 2 877 mètres d'altitude,demeurent une vision déconcertantede gigantisme et de complexitésur un site aussi abrupt.
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