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Redonnons des couleurs à la maternelle ! - SNUipp

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handicap18Comment le dire aux parents ?Charles Gardou analyse les difficultésqui peuvent se fairejour dans les re<strong>la</strong>tions entreparents et enseignants.La re<strong>la</strong>tion entre parents d'enfant en situationde handicap et professionnels est naturellementcomplexe et ambivalente. Et, endépit du désir et du besoin d'une col<strong>la</strong>borationharmonieuse, elle peut s’avérerconflictuelle. Des parents gardent enmémoire <strong>des</strong> propos ma<strong>la</strong>droits ou tropabrupts, en particulier lors de l'annoncedu handicap ou d’échanges concernantl'orientation de leur enfant. Il reste à mieuxcomprendre -et aussi à faire connaître- leslogiques et les enjeux de chacun, afin queparents et professionnels puissent interagirsans (se) déposséder. Certains professionnels,mal à l'aise et impréparés,notamment à maîtriser leur subjectivité,se réfugient dans <strong>des</strong> attitu<strong>des</strong> défensives.C'est quelquefois <strong>la</strong> fuite, <strong>la</strong> dissimu<strong>la</strong>tionderrière <strong>la</strong> rationalisation scientifique, voire<strong>la</strong> dureté <strong>des</strong> propos. Ils expriment ainsi, defaçon consciente ou non, une difficulté àsupporter l'angoisse parentale, une sorte defatalisme ou encore <strong>des</strong> préjugés.Leurs représentations de <strong>la</strong> responsabilité<strong>des</strong> parents génèrent chez eux <strong>des</strong> attentesspécifiques : tantôt déçus face à leur implicationqu'ils voudraient plus forte, tantôtimportunés par leur constant désir d'informationet de participation. Les parents,eux, désirent que l'on reconnaisse natu-CharlesGARDOUProfesseur à l’UniversitéLumière Lyon 2relles leurs interrogations, leur souffrance,leur angoisse, leur révolte, leur peine àaffronter <strong>la</strong> réalité et les exigences médicaleset éducatives auxquelles ils se trouventquotidiennement confrontés. En priseau désordre inhérent au handicap, certainsd’entre eux attendent <strong>des</strong> professionnelsune prise en charge suivie et globale,d'autres espèrent une aide discontinue etmoins massive. Quoi qu’il en soit, aucun<strong>des</strong> partenaires ne peut œuvrer, avec toutel’efficacité requise, sans recourir à l'aide del'autre. Aussi s’agit-il, non de professionnaliserles parents ou de parentaliser lesprofessionnels, mais de conjuguer leurscompétences respectives.Soulignons que les dérives de quelques-unsn'occultent en rien <strong>la</strong> disponibilité de <strong>la</strong>majorité. Capables de dépasser leurspropres angoisses, <strong>la</strong> plupart <strong>des</strong> professionnelsaccompagnent, avec dévouement,l'enfant et les parents dans leur itinérairechaotique. Cependant, nous sommes iciface à un défi professionnel à relever parl’ensemble <strong>des</strong> acteurs éducatifs et il paraîtdonc urgent de remédier à <strong>des</strong> carences deformation, dont les incidences ne sont plusà démontrer.L'intégration en quête de ressortA l'école <strong>maternelle</strong> Duc Rollon de Caen, l'accueil <strong>des</strong>élèves en situation de handicap est une “tradition”. Unepratique primordiale et bienveil<strong>la</strong>nte mais qui souffremanque d'accompagnement et de soutien.[d'unL'école <strong>maternelle</strong> Duc Rollon située au centre de Caen sco<strong>la</strong>rise <strong>des</strong>élèves en situation de handicap depuis une dizaine d'années. Une « tradition», « habitude » qui s'est mise en p<strong>la</strong>ce du fait de <strong>la</strong> proximité de <strong>la</strong> crècheMandarine, une <strong>des</strong> rares structures petite enfance de <strong>la</strong> ville qui intègre.Cette proximité permet même de faire <strong>des</strong> passerelles, les élèves connaissentl'école avant d'y être sco<strong>la</strong>risés. L'an passé, Lo<strong>la</strong>, Félix, Cynthia etMaxime étaient donc accueillis dans les quatre c<strong>la</strong>sses qui composentl'école. Trois d'entre eux ont <strong>des</strong> troubles envahissants du développement(TED) et le quatrième est considéré comme autiste.La petite section déterminanteToutes les situations de handicap ne sont pas connues au moment de l'inscription,et <strong>la</strong> première sco<strong>la</strong>risation a valeur de détection. Ce fut le cas pourLo<strong>la</strong> à <strong>la</strong> rentrée dernière. Le directeur a demandé aux parents de remplirun questionnaire sur leur enfant avant <strong>la</strong> première rentrée. Les parents deLo<strong>la</strong> n'ont rien signalé de particulier mais au bout de deux semaines de sco<strong>la</strong>risation,les deux enseignants de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse se sont rendus compte de <strong>la</strong>souffrance de <strong>la</strong> petite qui supportait très mal le groupe, n'entrait pas enactivité et faisait <strong>des</strong> crises. « Nous avons rencontré les parents, racontePhilippe Lemonnier le directeur, maître formateur et enseignant de <strong>la</strong>c<strong>la</strong>sse, toute <strong>la</strong> difficulté est de les amener, alors qu'ils sont dans unesorte de déni, à comprendre, admettre <strong>la</strong> situation particulière de leur enfantsans aller trop vite, sans que certains mots soient prononcés. La petite sec-

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