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I. Mondes du futur : genre et identité sexuelle dans la science-fiction ...

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aussi en état de kemma, recevant ainsi une stimu<strong>la</strong>tion hormonale accrue jusqu’aumoment où se pro<strong>du</strong>it une prédominance des hormones mâles ou femelles chez l’un despartenaires, pro<strong>du</strong>isant une atrophie ou un engorgement des organes sexuels enconséquence. Puis, les partenaires entament <strong>la</strong> seconde phase <strong>du</strong> kemma, soit celle del’activité <strong>sexuelle</strong>, qui <strong>du</strong>re de deux à vingt heures, mais s’il n’y a pas fécondation, lesdeux partenaires r<strong>et</strong>ournent rapidement à l’état de soma. (Le Guin, 1971, p. 109-110).Tout ce processus recommence chaque mois, sans que le suj<strong>et</strong> ne connaisse l’identité quisera <strong>la</strong> sienne pour les semaines à venir. «Les êtres normaux n’ont de prédisposition niau rôle masculin ni au rôle féminin, ils ne savent jamais lequel ils vont jouer <strong>et</strong> nepeuvent jamais choisir.» (Le Guin, 1971, p. 110) En conséquent, le viol n’existe pas, carl’accouplement nécessite biologiquement une réponse hormonale équivalente des deuxpartenaires. Par ailleurs, l’union monogame (nommée oskyomma) entre partenaires quise sont juré fidélité (serment qui peut être révoqué, mais jamais répété deux fois <strong>dans</strong> unevie) constitue <strong>la</strong> base des Foyers C<strong>la</strong>niques <strong>et</strong> des Domaines de <strong>la</strong> structure socialekarhaïdienne. (Le Guin, 1971, p. 111) C<strong>et</strong>te union monogame est interdite aux couplesincestueux, dont l’union informelle est cependant autorisée. 38Même si G<strong>et</strong>hen est loin de constituer un exemple d’utopie parfaite, l’androgyniede ses habitants semble participer au maintien de <strong>la</strong> paix : «Pas de division de l’humanitéen forts <strong>et</strong> faibles, protecteurs <strong>et</strong> protégées, être dominateurs <strong>et</strong> créatures soumises,maîtres <strong>et</strong> esc<strong>la</strong>ves, éléments actifs <strong>et</strong> passifs. Toute c<strong>et</strong>te tendance au <strong>du</strong>alisme quiimprègne <strong>la</strong> pensée humaine peut se trouver atténuée ou modifiée sur Nivôse [l’autrenom de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète G<strong>et</strong>hen]» (Le Guin, 1971, p. 113) Sur G<strong>et</strong>hen, il n’y a pas de divisiondes tâches <strong>et</strong> <strong>du</strong> travail en fonction <strong>du</strong> sexe, car tous les indivi<strong>du</strong>s peuvent enfanter tour à38 Ce régime perm<strong>et</strong> dont une équité biologique parfaite entre les êtres, car, comme le dit Ong Tot Oppong,investigateur humain sur G<strong>et</strong>hen : «Si quiconque, de dix-sept ans jusque vers trente-cinq ans, peut toujours,(…) être cloué par une grossesse, il en résulte que personne ici ne peut être cloué aussi radicalement que lesfemmes ont des chances de l’être ailleurs – psychiquement ou physiquement. Servitude <strong>et</strong> privilège sontrépartis assez équitablement; chacun a le même risque à courir ou le même choix à faire. Et, pourtant,personne ici n’est tout à fait aussi libre que l’est un homme libre partout ailleurs.» (Le Guin, op. cit., p.113)

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