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La sécurité médicamenteuse et DM : encore beaucoup à apprendreAvec plusieurs ateliers et séances découvertes, les JIQHS 2012 ont proposé tout un cursuspédagogique et scientifique sur ce thème. Il a permis aux participants d’actualiser leursconnaissances dans un délai court, de suivre un concentré de retours d’expériences, dedialoguer avec les établissements francophones, la HAS et l’ANAP. Le succès de cedispositif a incité le comité scientifique à structurer les JIQHS 2013 sur ce modèle. Celles-ciproposeront en effet six cursus pédagogico-scientifiques complets au lieu d’une mosaïqued’ateliers couvrant tous les sujets.Construire un référentiel européen en pharmacie hospitalièreJacques DOUCHAMPS et Marie-Cécile COPEE, pharmaciens du CHU de Charleroi et RémyCOLOMP, pharmacien du CHU de Nice ont comparé les référentiels SFPC (France), RQPH(Suisse) et MAEIA (Belge). On a pu ainsi repérer leurs points forts respectifs et leurcomplémentarité pratique dans la perspective utile d’un modèle global commun de lapharmacie hospitalière, perspective qui donnerait une base solide à la coopération desdifférentes activités pharmaceutiques francophones.Cartographier les risquesCette cartographie des risques est devenue une condition déterminante de la sécurisation dela chaine du médicament. Pour Natacha HURET, du CHS T. Roussel, à Montesson (78) etSophie GARCELON, responsable de l'activité conseil à la SHAM, l'apport méthodologiqueassure rigueur et efficacité d'une part, mais aussi dialogue et pédagogie d'autre part. « J’aibien apprécié le retour d’expérience car en cours de démarche, une visite d'inspection a étéimposée par l'ARS. On a vu comment la cartographie et les actions de sécurisation qu'elleinduit ont apporté de la sérénité au cours de l’audit des tutelles. C’est rassurant ! » révèle unétudiant qualité gestion des risques. En clair, avec la cartographie, non seulement on aréduit les risques mais on dédramatise aussi l'inspection !Déclarer et traiter régulièrementDepuis trois ans, on passe en revue tous les types de cas possibles et on en choisit un oudeux qu'on traite de façon pratique, témoigne Françoise DECROZALS, pharmacien, del’Institut d'oncologie Sainte-Catherine (ESPIC), à Avignon. Le CREX valide de nouvellesactions et certains cas sont renvoyés en RMM. L'ambiance est bonne : c'est « hyperimportant » ajoute-t-elle. « Il faut rester vigilant à ne jamais pointer la faute sur telle personneou tel service. » Y viennent médecins, soignants, préparateurs, aides-soignants,pharmaciens, bref tous les corps de métier. Nous y recevons toujours des invités. Le reculsur les problèmes facilite la prise de conscience des phénomènes qui conduisent à l'erreurou à des événements indésirables. Cela nous aide à nous réorganiser, à modifier lesapplications informatiques, à changer les protocoles, à décider de nouvelles formations. « Ilsne sont pas restés cloisonnés : tout le circuit du médicament y est passé : le matériel, leschimio, la douleur, la prescription, l'administration, etc. Peu à peu, ils tombent sur deséléments restés invisibles. Par exemple, la programmation de la pompe à morphine. ». Leservice qualité les aide beaucoup. Il diffuse une information crédible aux chefs de service« C'est pour cela que les gens continuent de s'y investir ! » lance un participant. Certes, ondoit sûrement encore « sous-déclarer » mais nous en sommes tout de même à 30 par mois.témoigne Charlotte MEYRIEUX, responsable qualité / risques. On construit collectivementd'une culture de l'erreur dans la durée. Les check-lists fonctionnent mieux. Collectivement,nous produisons un travail vraiment utile. En clair, avec ce type de CREX mensuel, ondédramatise l'erreur !Se focaliser sur les principaux risques médicamenteuxEn Touraine, l'OMEDIT Centre s'est positionné comme une cellule d'appui, une ressourcepour mutualiser les expériences mais aussi comme un guide qui conduit ses randonneurs…vers les sommets. Il aide les établissements (MCO, SSR, HAD, Santé mentale, EHPAD) àmettre en place les trois composantes clés d'une sécurisation médicamenteuse progressive,globale, maîtrisée.- avec des outils pratiques sur le terrain, simples, opérationnels, efficaces- avec des formations action qui dotent les acteurs de compétences clés pour avoir desrésultats et être reconnus en interne- avec l'engagement institutionnel dans une approche globale et pérenne, formalisé dans une"politique du médicament".Risques & Qualité N°3 2013. Article « En Direct des 14 èmes JIQHS » 10/21
Au cours des formations actions (13 sessions de formation = 300 professionnels fortementimpliqués), les établissements mutualisent leurs expériences et dynamisent l'engagement dechacun. Mary-Christine LANOUE, coordonnateur : on se concentre sur l’essentiel : lesmédicaments à risques, l’enfant, le patient âgé, les injectables, les chimiothérapies,l’anesthésie. Le dialogue avec la salle se prolonge sur la boîte à outils (exemple de politiqued’amélioration de la qualité de la prise en charge médicamenteuse du patient, Aide àl’élaboration d’une liste de médicaments à risque, Guide pour les Bonnes Pratiques dePrescription Médicamenteuse pour patient hospitalisé, sortant ou vu en consultation externe,le tout disponible sur www.omedit-centre.fr). En clair, ensemble on a dédramatisé lesenjeux !Sécuriser les dispositifs médicauxNous ne mentionnerons ici que les points clés du très riche atelier sur les DM :Majid TALLA, manager, ANAP, présente l’outil Inter Diag Dispositifs Médicaux : pour unevision globale des risques notamment ceux liés aux DM ordinaires, largement diffusés etinsuffisamment maîtrisés.Dominique THIVEAUD, Euro-Pharmat et CHU de Toulouse, présente la démarche poursécuriser et optimiser le circuit des DMI, dispositifs médicaux implantables.Josseline BERTRAND-BARAT, responsable des matériovigilances, CHU de Bordeaux,présente une vigilance active, animée par des référents sur le terrain et structurée,notamment pour les DM à risques avec l’exemple de la perfusion mal faite.Jean-Patrick SALES, directeur délégué, HAS, présente le nouveau cadre réglementaire quipousse à une surveillance active des DM.Améliorer a priori la prescriptionComment optimiser la prise de décision thérapeutique pour les médicaments à forte valeurajoutée ? Comment faciliter l’accès aux recommandations et les intégrer dans la pratique ?Voici la présentation de dix ans de travail, par Christian GUILLAUDIN, pharmacien du CHd'Agen. On se focalisera sur les ordonnances nominatives documentées, c'est-à-direargumentées qui constituent un progrès indéniable. « Je vais m’en inspirer, car c’est facile àimplanter : les prescripteurs cochent des items, ils évitent des risques d’erreur et l’applicationassocie automatiquement le guide de la posologie. Un bon nombre de cas sont complexes !Cette check-list apporte une véritable aide instantanée aux médecins et aux soignants » Eneffet, ajoute l’intervenant, elles cumulent les approches éducatives et restrictives. Ladémarche a permis également de faire des fiches de bon usage partagées entreprescripteurs et soignants : en médicament, en examens spécialisés, en surveillance despatients. Des économies notables ont été obtenues par exemple sur les pansements) ! Descas spécifiques sont également mieux traités, comme les escarres ou le sous-usage decertains médicaments, etc. Tous les travaux sont en ligne sur www.pharmacie-ch-agen.com :une mine de connaissances avec ses revues de bonnes pratiques cliniques, sesordonnances nominatives guidées, ses EPP, ses processus qualité.Améliorer a posteriori la prescriptionLes ordonnances constituent a posteriori un gisement de progrès considérable. Parce qu'ilexiste un risque invisible et que nous pouvons de mieux en mieux le cerner, dans le respectdes principes de la connaissance du risque et des erreurs, dans le respect du principe de lanon recherche de coupable. Le travail présenté par le Dr Fabrice LAGRANGE, président duCLIN, CH La Charité sur Loire, EPSM Pierre-Lôo, MAS et IME de La Charité, a fait l'objetd'une bourse nationale et en a été lauréat en 2006.Dans le cadre d’un circuit informatisé du médicament, on a mis en place la gestionélectronique des ordonnances. Nous extrayons des données nouvelles fort méconnues surles risques et l'iatrogénie de la prescription. Par exemple, pour 1000 patients ayant tellecaractéristique, on mesure le taux d'ordonnances insuffisamment sécurisées au regard desbonnes pratiques cliniques. Cela ouvre le dialogue. Les médecins s'interrogent, questionnentla pharmacie et reçoivent les réponses à leur requête. La pharmacie leur produit telindicateur qui pour eux a du sens : il a un véritable intérêt médical et soignant.Conséquence : les prescripteurs demandent de nouvelles requêtes et enclenchent ainsil'amélioration continue.Eviter la routine et le risque : l'administration du médicament,Risques & Qualité N°3 2013. Article « En Direct des 14 èmes JIQHS » 11/21
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